802
COQ
Mais s'un homme a troieens livres de renie, Tant
soit cooart, chascun sera parez En dissimulation De
li faire grant inclination, EUST. UESCH. Poésies mss.
t° 24 3, dans LACURNE. Princes, pou vault, le co-
quart enseignier, Ne faire au foui de sens longue
divise, ib. f° 275. Plusieurs coquarts sont bien en
point Et ne sauraient finer de .quoy Payer la façon
d'un pourpoint; Ils n'ont d'argent ne peu ne point,
COQUILLART, dans JUCHELET. Ceux qui cuident que
les femmes soient si leales, sont parfaicts coquards,
LOUIS xi, Nouv. xxvi. || xvi' s. Mieux vaut l'ombre
d'un sage vieillard que les armes d'un jeune coquard,
COTGBAVE.
— ÉTYM. Coq.
f COQUÂTRE (ko-kâ-tr'), s. m. Demi-chapon,
poulet chaponné à moitié. || On dit d'un homme qui
chante mal, qu'il a une voix de eoquâtre.
— ÉTYM. Coq, et la désinence péjorative être.
COQUE (ko-k'), s. f. J| 1° Enveloppe extérieure de
l'oeuf. Les perdreaux courent au sortir de la coque.
[Des poèmes] Ensemble lentement tous couvés sous
mes ailes, Tous ensemble quittant leurs coques ma-
ternelles, Sauront d'un beau plumage ensemble se
couvrir, A. CHÉNIER, 4 9). || Fig. Ce couplet sortait
de sa coque [venait d'être fait] le jour que je partis
de Paris, sfiv. 426. || Ne faire que sortir delà coque,
être encore trop jeune pour certaines choses. || OEufs
à la coque, oeufs légèrement cuits dans leur coque
même. Les oeufs furent leur unique ressource [de
Mme des Ursins et de sa suite], et encore à la coque,
frais ou non, ST-SIM. 382, 4 60. Et ressemblez à l'oeuf
cuit dans sa coque; Plus on l'échauffé, etplusseren-
durcit, J. B. KOUSS. Épigr. n, 5. || Coques, oeufs de
poisson de mer que l'on emploie pour amorcer les
filets avec lesquels on pêche les sardines. || 2° Enve-
loppe où s'enferment certaines chrysalides. Les vers
à soie se font de leur coque une espèce de tombeau,
FÉN. Etcist. 4 9. si Locke eût réfléchi un moment aux
idées innées des animaux, il se fût convaincu que
c'est par elles qu'une chenille sortant de son oeuf....
se choisit une retraite sous une branche.... qu'elle
s'y file une coque avec un art admirable.... BERN.
DE S.-P. Harm. liv. v, Harm. anim. L'historien im-
mortel du ver à soie s'est assuré que la coque de cet
insecte est formée des lacis d'un même fil dont la
longueur est de plus de neuf cents pieds de Bolo-
gne^ BONNET, Contempl.nat. 42° part. oh. 4. Les
chenilles nous vaudraient bien d'autres richesses, si
nous entreprenions de mettre en oeuvre les coques
de soie que diverses espèces de ces insectes savent
se construire; celles qui ne pourraient pas être fi-
lées, pourraient au moins être cardées et servir uti-
lement en différentes fabriques, telles que celles des
bas, des draps, des feutres, des ouates, du papier,
m. ib. OEuvrcs, t. vin, p. 318, dans FOUGENS. Vous
avez vu quelquefois" l'ouvrage d'un ver à soie ou les
coques que ces petits animaux travaillent avec tant
d'art pour s'y emprisonner : elles sont d'une soie
fort serrée, mais elles sont couvertes d'un certain
duvet fort léger et fort lâche ; c'est ainsi que la
terre, qui est assez solide, est couverte, depuis sa
surface jusqu'à une certaine hauteur, d'une espèce
de duvet qui est l'air, et toute la coque du ver à soie
tourne en même temps, FONT. Mondes, 1" soir. Cha-
que planète est entourée dé son atmosphère comme
d'une coque, et roule dans l'espace autour de son
soleil, VOLT, Dial. xv, 4" entretien. Figurez-vous
un ver à soie qui s'enterre dans sa coque en filant,
VOLT. Lett. d'Argenlal, 23 janv. 4 763. || Fig. Il faisait
le cafard, Se renfermait.... Dedans sa coque, LA FONT.
Hem. || 3° Par analogie, enveloppes ligneuses de
certains fruits. Coque de noix, d'amande. || Je n'en
donnerais pas une coque de noix, se dit d'une chose
dont on ne fait aucun cas. [| Dans le langage bota-
nique, la coque est un fruit ou une portion de
fruit sec, dont la déhiscence a lieu avec élasticité,
à cause d'un ressort membraneux situé à sa base.
|| Coque duLevant, nom des drupes desséchées d'un
arbuste sarmenteux du Malabar et des Moluques
(menispermum cocculus, L.). Elles sont employées
pour enivrer le poisson et le prendre facilement ;
on a cru longtemps que cela ne communiquait
au poisson aucune qualité nuisible; mais le con-
traire paraît aujourd'hui démontré. |] 4° Coques
de perles, nom de petites élévations qui se trouvent
attachées à la nacre, et que les lapidaires mettent
en oeuvre en les réunissant deux à deux, de manière
à imiter des perles entières. || S" Terme de toilette.
Coque de ruban, ruban de la longueur de 40 cen-
timètres ou environ, suivant la largeur du ruban,
dont les deux bouts mis l'un sur l'autre, et plissés
légèrement ensemble, servent à faire un noeud ou un
ornement. || Coque de cheveux, cheveux tournés en
COQ
coque. || G" Terme de marine. La coque d'un navire,
l'enveloppe dès bordages, le corps. |) Faux pli qui se
fait à une corde trop forte et qu'on n'a pas pris soin
de détordre. || 7° Terme de pêche. Sorte de coquillage
bon à manger; c'est le nom vulgaire de la bucarde.
|| 8" Terme de serrurerie. Coques, nom de petites
pièces de fer qui servent à conduire le pêne d'une
serrure. || Larges crampons sur la platine d'un verrou
à ressort ou d'un loqueteau. || 9° Coque d'oeuf, dé-
faut de glaçure dans les poteries.
— HIST. xiu" s. Biau père, dit la damoisele, Ci a
dolereuse novele : Vostre orguelne vaut une coque;
Sachiés que fortune vous moque, la Rose, 6644.
|| xvi° Nature les ha muniz et couvertz de gousses,
testz, coques, RAB. tant, in, 8. A toucher plus po-
lie et fine Que n'est une coque marine, DU BELL.
iv, 77, verso. Des coques de nacre de perles bien
dorées, D'AUB. Hist. ri, 292. Quand l'eau n'estoit
plus trouble, on pescha à l'endormie, à quoy ne
fut pas espargnée la coque du Levant, ID. Conf.
i,9. Il me semble raisonnable que meshuy je m'ap-
pile et me recueille en ma coque comme les tortues,
MONT, iv, 4)7.
— ÉTYM. Ane. espagn. coca; du latin concha, co-
quille (voy. CONQUE).
COQUECIGRUE (ko-ke-si-grue), s. f. || 1° Animal
imaginaire dont le nom est employé dans diverses
locutions. On dit qu'une chose arrivera à la venue
des coquecigrues, pour dire qu'elle n'arrivera jamais.
Vous aurez des coquecigrues, se dit en raillant à
quelqu'un qui demande quelque chose. J'ai des co-
quecigrues, se dit de même en raillant à celui qui
demande ce qu'on a là. Mon esprit à cheval sur des
coquecigrues, ST-AMANT, dans FURETIÈRE. Toute
métaphysique ressemble assez à la coquecigrue~de
Rabelais, VOLT. Lett. en vers et prose, 80. || 2° Per-
sonne qui ne dit que des balivernes. Raisonner comme
une coqueoigrue. Je trouve des coquecigrues, des
momies, SËV. 433. Elles élèvent fort bien leurs pe-
tites filles, elles ne leur apprennent point à mentir
ni à dissimuler leurs sentiments; point de coque-
cigrues ni d'idolâtrie; enfin je les aime, ID. t. vi,
p. 344, lett. 628, dans PODGENS. || 3°Baliverne, conte
en l'air. Il nous vient conter des coquecigrues, des
coquecigrues de mer.
— REM. Mme de Sévigné et Voltaire écrivent
coxigrue ; et la première édition de l'Académie
coquesigrue.
— HIST. XVe s. Bien resemblez une Coque fague;
Barbe n'avez.... B. DESCH. Poésies mss. f°224, dans
LACURNE. Il xvi" s. Ainsi s'en alla le pauvre colérique ;
puis passant l'eau au pont Huaux, et raccontant ses
maies fortunes, fut avisé par une vieille lourpidon,
que son royaume lui seroit rendu à la venue des
coquecigrues, RAB. Garg. i, 49. S'il reculoit, c'es-
toient des coquecigrues de mer, ID. iv, 34.
— ÉTYM. Normand et Berry, coquecigrue, nom
de la bugrane gluante, plante ; bourguig. côquese-
grue. Origine inconnue. Ménage dit que dans les
cabinets des curieux on nomme coquecigrues les
coquilles de mer, et il tire le mot de conchylia
acuta, coquilles aiguës; ce qui n'est pas admissible.
D'après Ch. Nisard, il vient du latin cicus, ciccus,
chose de rien, et du grec ypù, qui a le même sens ;
il est possible en effet que gru entre dans ce mot
bizarre; mais le mot coque y entre certainement;
en effet outre coquecigrue, on a, avec un sens très-
analogue, coquefredouille dans Cotgrave; coque-
luirie dans Eust. Deschamps : Faisons donc la de-
partie [allons-nous-en] ; Allez à Dieu coqueluirie;
Trop de hourt et de tarât sçavez; De ceux ne suis
ceste fie, Poésies mss. f° 460, dans LACDRNE. Ajou-
tez-y coquefague, cité au commencement de l'histo-
rique; et vous avez coque avec fague, fredouille,
luirie, cigrue, tous suffixes dont le sens est in-
connu et qui ne sont peut-être que fictifs et formes
de plaisanterie.
f COQUEFREDOUILLE (ko - ke - fre - dou -11', II
mouillées), s. m. Un pauvre hère, un homme sans
esprit. L'espagnol, ce coquefredouille, Va toujours à
l'école et perd toujours bredouille, DESHOULIÈRES,
dans le Dict. de BESCHERELLE. C'était au temps où
la France portait des hommes mâles et non des
coquefredouilles embéguinés, Dict. de Trévoux.
— ÉTYM. Voyez, pour une conjecture, COQUECI-
GRUE.
COQUELICOT (ko-ke-li-ko; le t ne se lie pas dans
le parler ordinaire ; au pluriel l's se lie ; les coqueli-
cots et les blés, dites: les ko-ke-li-kô-z et les blés;
coquelicots rime avec repos, faux), s. m. Espèce de
petit pavot à fleur rouge qui croît dans les champs
(papaver rhoeas, L.). Les pétales du coquelicot sont
employés en infusion comme sudorifiques. || Rouge
COQ
comme un coquelicot, se dit très^souvent de quel-
qu'un qui devient extrêmement rouge, d'embarras,
de colère, etc.
— HIST xiv 0 s. Un coquelicoq, tout droict sur se»
piedz, dont le corps est d'une coquille de perle,
pesant quatre marcs sept onces, DE LABORDE, Émaux,
p. 223. || xvi* s. Quoquelicoq est espèce de pavot; Il
croist en terre grasse et bien labourée, estant en
fleur un peu devant la maturité des bleds, parmi
lesquels se mesle il, o. DE SERRES, 626.
— ÉTYM. Picard, cocriacot. Ce mot, comme on
voit par l'historique, signifie coq; c'est une onoma-
topée , coquelicot ou coquerico; puis, les fleurs de
cette plante étant rouges, on les a comparées à la crête
du coq, dont le nom a passé à la plante. Cependant
Marcellus Empiricus ayant dit : papaver silvestre
quodgallice calocatonos dicitur, Grimm a essayé de
le rattacher au celtique : irland. codlaineam,codalan.
fCOQUELINER (ko-ke-li-né), v. n. Chanter en
parlant du coq.
— HIST. xvr» s. Coqueliner un enfant, COTGRAVE.
—ÉTYM. Coq. On trouve coquelineux avec le sens
de : qui fait le coq,'qui court après les jeunes filles :
Quand ces trois bonnes qualités sont en un person-
nage , on ne se doit pas esmerveiller, s'il est un pe-
tit coquelineux, DESPER. Contes, iv.
COQUELOURDE(ko-ke-lour-d'), s. f. Nom vul-
gaire de l'anémone pulsatille et de différentes plan-
tes parmi lesquelles on distingue la lychnide co-
ronaire, l'héliotrope du Pérou, l'hépatique des
jardins.
— HIST. xve s. Contrefaisant la coquelourde Soubz
un malicieux abit, CH. D'ORL. Ttondel. 29. || xvi's.
Souventes fois s'esbat et rit X planter une gente
bourde, Contrefaisant la coquelourde Soubz un ma-
licieux habit, Départie d'amours, p. 279, dans
LACURNE.
— ÉTYM. D'après Bourdelot, de coque lourde, à
cause que la coque en est plus lourde que celle
d'autres fleurs; d'après Ménage, de cloka lurida,
clochette foncée, parce que les fleurs en sont jaunes.
Ce qui ajoute à l'incertitude, c'est que coquelourde a
dans l'historique un sens tout différent et assez mal
déterminé.
COQUELUCHE (ko-ke-lu-ch'), s. f. \\ 1° Sorte de
capuchon. Il est vieux. || Fig. et familièrement. Être
la coqueluche du lieu, du pays, y être hautement
loué, vanté, y être en vogue, fêté, choyé. Lorsque
vous étiez la coqueluche ou l'entêtement de certaines
femmes qui ne juraient que par vous et sur votre
parole, qui disaient : cela est délicieux, qu'a-t-il dit?
LA BRUY. v. Lui.... c'est la coqueluche Des filles de
Falaise : il étudie en droit Et sait tout son Cujas sur
le bout de son doigt, REGNARD, le Bal, se. 7. C'est
cependant, dit-on, la coqueluche de Paris, BARON,
Homme âb. fort, n, 3. Fabrice, mon cher Fabrice,
bien loin d'être la coqueluche des femmes de Valla-
dolid, apprends, mon ami, que j'en suis la dupe,
LESAGE , Gil Blas, i, )7. || Coqueluche signifiant un
capuchon, cette locution est équivalente à être coiffé
de quelque chose. || 2" Terme de médecine. Maladie
caractérisée par une toux convulsive, et qui attaque
particulièrement les enfants, || 3° S. m. Le mâle de
l'ortolan des roseaux.
— HIST. xvc s. Adonc regnoit par toutes les par-
ties du royaume une maladie générale qui se te-
noit en la teste, de la quelle moururent plusieurs
personnes, tant vieux que jeunes, et se nommoit
icelle la coqueluche, MONSTRELET, ch. 4 4 8. La
quelle maladie se nommoit la coqueluce, i. LEFEVRE
DE ST-REMY, Hist. de Charles VI, p. 68, dans LACURNE.
Le suppliant prinst une aumusse ou .coqueluche,
DUCANGE, coqucia.\\ xvies. La coqueluche des moines,
RABEL. dans la Bib. de St-Victor. Je ne puis laisser
en arrière une maladie qui régna trois mois de cette
année-là, nommée la coqueluche, laquelle plusieurs
estiment estre marque infaillible de la peste pour
l'année d'après, D'AUB. Hist. n, 366. Il y a un acci-
dent de peste appelle coqueluche, ainsi dit, parce
que ceux qui en estoient ésprins sentoient une' ex-
trême douleur de teste, et à l'estomach, aux reins
et aux jambes, avec fièvre continue, et Souvent avec
délire et frénésie, PARÉ, XXIV, 30. Nous vismes en
l'an 4 567 en plain esté s'élever par quatre jours en-
tiers un reume qui fut presque commun à tous, par
le moyen duquel le nez distilloit sans cesse comme
une fontaine, avecque un grand mal de teste, et
une fièvre qui durait aux uns douze, aux autres
quinze heures, que plus que moins; puis soudain,
sans oeuvre de médecin, on estait guery; la quelle
maladie fut depuis par un nouveau terme appelle
par nous coqueluche, PASQUIER, Recherches, liv.
IV, p. 376, dans LACURNE.
COQ
Mais s'un homme a troieens livres de renie, Tant
soit cooart, chascun sera parez En dissimulation De
li faire grant inclination, EUST. UESCH. Poésies mss.
t° 24 3, dans LACURNE. Princes, pou vault, le co-
quart enseignier, Ne faire au foui de sens longue
divise, ib. f° 275. Plusieurs coquarts sont bien en
point Et ne sauraient finer de .quoy Payer la façon
d'un pourpoint; Ils n'ont d'argent ne peu ne point,
COQUILLART, dans JUCHELET. Ceux qui cuident que
les femmes soient si leales, sont parfaicts coquards,
LOUIS xi, Nouv. xxvi. || xvi' s. Mieux vaut l'ombre
d'un sage vieillard que les armes d'un jeune coquard,
COTGBAVE.
— ÉTYM. Coq.
f COQUÂTRE (ko-kâ-tr'), s. m. Demi-chapon,
poulet chaponné à moitié. || On dit d'un homme qui
chante mal, qu'il a une voix de eoquâtre.
— ÉTYM. Coq, et la désinence péjorative être.
COQUE (ko-k'), s. f. J| 1° Enveloppe extérieure de
l'oeuf. Les perdreaux courent au sortir de la coque.
[Des poèmes] Ensemble lentement tous couvés sous
mes ailes, Tous ensemble quittant leurs coques ma-
ternelles, Sauront d'un beau plumage ensemble se
couvrir, A. CHÉNIER, 4 9). || Fig. Ce couplet sortait
de sa coque [venait d'être fait] le jour que je partis
de Paris, sfiv. 426. || Ne faire que sortir delà coque,
être encore trop jeune pour certaines choses. || OEufs
à la coque, oeufs légèrement cuits dans leur coque
même. Les oeufs furent leur unique ressource [de
Mme des Ursins et de sa suite], et encore à la coque,
frais ou non, ST-SIM. 382, 4 60. Et ressemblez à l'oeuf
cuit dans sa coque; Plus on l'échauffé, etplusseren-
durcit, J. B. KOUSS. Épigr. n, 5. || Coques, oeufs de
poisson de mer que l'on emploie pour amorcer les
filets avec lesquels on pêche les sardines. || 2° Enve-
loppe où s'enferment certaines chrysalides. Les vers
à soie se font de leur coque une espèce de tombeau,
FÉN. Etcist. 4 9. si Locke eût réfléchi un moment aux
idées innées des animaux, il se fût convaincu que
c'est par elles qu'une chenille sortant de son oeuf....
se choisit une retraite sous une branche.... qu'elle
s'y file une coque avec un art admirable.... BERN.
DE S.-P. Harm. liv. v, Harm. anim. L'historien im-
mortel du ver à soie s'est assuré que la coque de cet
insecte est formée des lacis d'un même fil dont la
longueur est de plus de neuf cents pieds de Bolo-
gne^ BONNET, Contempl.nat. 42° part. oh. 4. Les
chenilles nous vaudraient bien d'autres richesses, si
nous entreprenions de mettre en oeuvre les coques
de soie que diverses espèces de ces insectes savent
se construire; celles qui ne pourraient pas être fi-
lées, pourraient au moins être cardées et servir uti-
lement en différentes fabriques, telles que celles des
bas, des draps, des feutres, des ouates, du papier,
m. ib. OEuvrcs, t. vin, p. 318, dans FOUGENS. Vous
avez vu quelquefois" l'ouvrage d'un ver à soie ou les
coques que ces petits animaux travaillent avec tant
d'art pour s'y emprisonner : elles sont d'une soie
fort serrée, mais elles sont couvertes d'un certain
duvet fort léger et fort lâche ; c'est ainsi que la
terre, qui est assez solide, est couverte, depuis sa
surface jusqu'à une certaine hauteur, d'une espèce
de duvet qui est l'air, et toute la coque du ver à soie
tourne en même temps, FONT. Mondes, 1" soir. Cha-
que planète est entourée dé son atmosphère comme
d'une coque, et roule dans l'espace autour de son
soleil, VOLT, Dial. xv, 4" entretien. Figurez-vous
un ver à soie qui s'enterre dans sa coque en filant,
VOLT. Lett. d'Argenlal, 23 janv. 4 763. || Fig. Il faisait
le cafard, Se renfermait.... Dedans sa coque, LA FONT.
Hem. || 3° Par analogie, enveloppes ligneuses de
certains fruits. Coque de noix, d'amande. || Je n'en
donnerais pas une coque de noix, se dit d'une chose
dont on ne fait aucun cas. [| Dans le langage bota-
nique, la coque est un fruit ou une portion de
fruit sec, dont la déhiscence a lieu avec élasticité,
à cause d'un ressort membraneux situé à sa base.
|| Coque duLevant, nom des drupes desséchées d'un
arbuste sarmenteux du Malabar et des Moluques
(menispermum cocculus, L.). Elles sont employées
pour enivrer le poisson et le prendre facilement ;
on a cru longtemps que cela ne communiquait
au poisson aucune qualité nuisible; mais le con-
traire paraît aujourd'hui démontré. |] 4° Coques
de perles, nom de petites élévations qui se trouvent
attachées à la nacre, et que les lapidaires mettent
en oeuvre en les réunissant deux à deux, de manière
à imiter des perles entières. || S" Terme de toilette.
Coque de ruban, ruban de la longueur de 40 cen-
timètres ou environ, suivant la largeur du ruban,
dont les deux bouts mis l'un sur l'autre, et plissés
légèrement ensemble, servent à faire un noeud ou un
ornement. || Coque de cheveux, cheveux tournés en
COQ
coque. || G" Terme de marine. La coque d'un navire,
l'enveloppe dès bordages, le corps. |) Faux pli qui se
fait à une corde trop forte et qu'on n'a pas pris soin
de détordre. || 7° Terme de pêche. Sorte de coquillage
bon à manger; c'est le nom vulgaire de la bucarde.
|| 8" Terme de serrurerie. Coques, nom de petites
pièces de fer qui servent à conduire le pêne d'une
serrure. || Larges crampons sur la platine d'un verrou
à ressort ou d'un loqueteau. || 9° Coque d'oeuf, dé-
faut de glaçure dans les poteries.
— HIST. xiu" s. Biau père, dit la damoisele, Ci a
dolereuse novele : Vostre orguelne vaut une coque;
Sachiés que fortune vous moque, la Rose, 6644.
|| xvi° Nature les ha muniz et couvertz de gousses,
testz, coques, RAB. tant, in, 8. A toucher plus po-
lie et fine Que n'est une coque marine, DU BELL.
iv, 77, verso. Des coques de nacre de perles bien
dorées, D'AUB. Hist. ri, 292. Quand l'eau n'estoit
plus trouble, on pescha à l'endormie, à quoy ne
fut pas espargnée la coque du Levant, ID. Conf.
i,9. Il me semble raisonnable que meshuy je m'ap-
pile et me recueille en ma coque comme les tortues,
MONT, iv, 4)7.
— ÉTYM. Ane. espagn. coca; du latin concha, co-
quille (voy. CONQUE).
COQUECIGRUE (ko-ke-si-grue), s. f. || 1° Animal
imaginaire dont le nom est employé dans diverses
locutions. On dit qu'une chose arrivera à la venue
des coquecigrues, pour dire qu'elle n'arrivera jamais.
Vous aurez des coquecigrues, se dit en raillant à
quelqu'un qui demande quelque chose. J'ai des co-
quecigrues, se dit de même en raillant à celui qui
demande ce qu'on a là. Mon esprit à cheval sur des
coquecigrues, ST-AMANT, dans FURETIÈRE. Toute
métaphysique ressemble assez à la coquecigrue~de
Rabelais, VOLT. Lett. en vers et prose, 80. || 2° Per-
sonne qui ne dit que des balivernes. Raisonner comme
une coqueoigrue. Je trouve des coquecigrues, des
momies, SËV. 433. Elles élèvent fort bien leurs pe-
tites filles, elles ne leur apprennent point à mentir
ni à dissimuler leurs sentiments; point de coque-
cigrues ni d'idolâtrie; enfin je les aime, ID. t. vi,
p. 344, lett. 628, dans PODGENS. || 3°Baliverne, conte
en l'air. Il nous vient conter des coquecigrues, des
coquecigrues de mer.
— REM. Mme de Sévigné et Voltaire écrivent
coxigrue ; et la première édition de l'Académie
coquesigrue.
— HIST. XVe s. Bien resemblez une Coque fague;
Barbe n'avez.... B. DESCH. Poésies mss. f°224, dans
LACURNE. Il xvi" s. Ainsi s'en alla le pauvre colérique ;
puis passant l'eau au pont Huaux, et raccontant ses
maies fortunes, fut avisé par une vieille lourpidon,
que son royaume lui seroit rendu à la venue des
coquecigrues, RAB. Garg. i, 49. S'il reculoit, c'es-
toient des coquecigrues de mer, ID. iv, 34.
— ÉTYM. Normand et Berry, coquecigrue, nom
de la bugrane gluante, plante ; bourguig. côquese-
grue. Origine inconnue. Ménage dit que dans les
cabinets des curieux on nomme coquecigrues les
coquilles de mer, et il tire le mot de conchylia
acuta, coquilles aiguës; ce qui n'est pas admissible.
D'après Ch. Nisard, il vient du latin cicus, ciccus,
chose de rien, et du grec ypù, qui a le même sens ;
il est possible en effet que gru entre dans ce mot
bizarre; mais le mot coque y entre certainement;
en effet outre coquecigrue, on a, avec un sens très-
analogue, coquefredouille dans Cotgrave; coque-
luirie dans Eust. Deschamps : Faisons donc la de-
partie [allons-nous-en] ; Allez à Dieu coqueluirie;
Trop de hourt et de tarât sçavez; De ceux ne suis
ceste fie, Poésies mss. f° 460, dans LACDRNE. Ajou-
tez-y coquefague, cité au commencement de l'histo-
rique; et vous avez coque avec fague, fredouille,
luirie, cigrue, tous suffixes dont le sens est in-
connu et qui ne sont peut-être que fictifs et formes
de plaisanterie.
f COQUEFREDOUILLE (ko - ke - fre - dou -11', II
mouillées), s. m. Un pauvre hère, un homme sans
esprit. L'espagnol, ce coquefredouille, Va toujours à
l'école et perd toujours bredouille, DESHOULIÈRES,
dans le Dict. de BESCHERELLE. C'était au temps où
la France portait des hommes mâles et non des
coquefredouilles embéguinés, Dict. de Trévoux.
— ÉTYM. Voyez, pour une conjecture, COQUECI-
GRUE.
COQUELICOT (ko-ke-li-ko; le t ne se lie pas dans
le parler ordinaire ; au pluriel l's se lie ; les coqueli-
cots et les blés, dites: les ko-ke-li-kô-z et les blés;
coquelicots rime avec repos, faux), s. m. Espèce de
petit pavot à fleur rouge qui croît dans les champs
(papaver rhoeas, L.). Les pétales du coquelicot sont
employés en infusion comme sudorifiques. || Rouge
COQ
comme un coquelicot, se dit très^souvent de quel-
qu'un qui devient extrêmement rouge, d'embarras,
de colère, etc.
— HIST xiv 0 s. Un coquelicoq, tout droict sur se»
piedz, dont le corps est d'une coquille de perle,
pesant quatre marcs sept onces, DE LABORDE, Émaux,
p. 223. || xvi* s. Quoquelicoq est espèce de pavot; Il
croist en terre grasse et bien labourée, estant en
fleur un peu devant la maturité des bleds, parmi
lesquels se mesle il, o. DE SERRES, 626.
— ÉTYM. Picard, cocriacot. Ce mot, comme on
voit par l'historique, signifie coq; c'est une onoma-
topée , coquelicot ou coquerico; puis, les fleurs de
cette plante étant rouges, on les a comparées à la crête
du coq, dont le nom a passé à la plante. Cependant
Marcellus Empiricus ayant dit : papaver silvestre
quodgallice calocatonos dicitur, Grimm a essayé de
le rattacher au celtique : irland. codlaineam,codalan.
fCOQUELINER (ko-ke-li-né), v. n. Chanter en
parlant du coq.
— HIST. xvr» s. Coqueliner un enfant, COTGRAVE.
—ÉTYM. Coq. On trouve coquelineux avec le sens
de : qui fait le coq,'qui court après les jeunes filles :
Quand ces trois bonnes qualités sont en un person-
nage , on ne se doit pas esmerveiller, s'il est un pe-
tit coquelineux, DESPER. Contes, iv.
COQUELOURDE(ko-ke-lour-d'), s. f. Nom vul-
gaire de l'anémone pulsatille et de différentes plan-
tes parmi lesquelles on distingue la lychnide co-
ronaire, l'héliotrope du Pérou, l'hépatique des
jardins.
— HIST. xve s. Contrefaisant la coquelourde Soubz
un malicieux abit, CH. D'ORL. Ttondel. 29. || xvi's.
Souventes fois s'esbat et rit X planter une gente
bourde, Contrefaisant la coquelourde Soubz un ma-
licieux habit, Départie d'amours, p. 279, dans
LACURNE.
— ÉTYM. D'après Bourdelot, de coque lourde, à
cause que la coque en est plus lourde que celle
d'autres fleurs; d'après Ménage, de cloka lurida,
clochette foncée, parce que les fleurs en sont jaunes.
Ce qui ajoute à l'incertitude, c'est que coquelourde a
dans l'historique un sens tout différent et assez mal
déterminé.
COQUELUCHE (ko-ke-lu-ch'), s. f. \\ 1° Sorte de
capuchon. Il est vieux. || Fig. et familièrement. Être
la coqueluche du lieu, du pays, y être hautement
loué, vanté, y être en vogue, fêté, choyé. Lorsque
vous étiez la coqueluche ou l'entêtement de certaines
femmes qui ne juraient que par vous et sur votre
parole, qui disaient : cela est délicieux, qu'a-t-il dit?
LA BRUY. v. Lui.... c'est la coqueluche Des filles de
Falaise : il étudie en droit Et sait tout son Cujas sur
le bout de son doigt, REGNARD, le Bal, se. 7. C'est
cependant, dit-on, la coqueluche de Paris, BARON,
Homme âb. fort, n, 3. Fabrice, mon cher Fabrice,
bien loin d'être la coqueluche des femmes de Valla-
dolid, apprends, mon ami, que j'en suis la dupe,
LESAGE , Gil Blas, i, )7. || Coqueluche signifiant un
capuchon, cette locution est équivalente à être coiffé
de quelque chose. || 2" Terme de médecine. Maladie
caractérisée par une toux convulsive, et qui attaque
particulièrement les enfants, || 3° S. m. Le mâle de
l'ortolan des roseaux.
— HIST. xvc s. Adonc regnoit par toutes les par-
ties du royaume une maladie générale qui se te-
noit en la teste, de la quelle moururent plusieurs
personnes, tant vieux que jeunes, et se nommoit
icelle la coqueluche, MONSTRELET, ch. 4 4 8. La
quelle maladie se nommoit la coqueluce, i. LEFEVRE
DE ST-REMY, Hist. de Charles VI, p. 68, dans LACURNE.
Le suppliant prinst une aumusse ou .coqueluche,
DUCANGE, coqucia.\\ xvies. La coqueluche des moines,
RABEL. dans la Bib. de St-Victor. Je ne puis laisser
en arrière une maladie qui régna trois mois de cette
année-là, nommée la coqueluche, laquelle plusieurs
estiment estre marque infaillible de la peste pour
l'année d'après, D'AUB. Hist. n, 366. Il y a un acci-
dent de peste appelle coqueluche, ainsi dit, parce
que ceux qui en estoient ésprins sentoient une' ex-
trême douleur de teste, et à l'estomach, aux reins
et aux jambes, avec fièvre continue, et Souvent avec
délire et frénésie, PARÉ, XXIV, 30. Nous vismes en
l'an 4 567 en plain esté s'élever par quatre jours en-
tiers un reume qui fut presque commun à tous, par
le moyen duquel le nez distilloit sans cesse comme
une fontaine, avecque un grand mal de teste, et
une fièvre qui durait aux uns douze, aux autres
quinze heures, que plus que moins; puis soudain,
sans oeuvre de médecin, on estait guery; la quelle
maladie fut depuis par un nouveau terme appelle
par nous coqueluche, PASQUIER, Recherches, liv.
IV, p. 376, dans LACURNE.
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