Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 1 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
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Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Avec mode texte Avec mode texte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5406710m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49508
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2008
794
CON
CON
CON
lentille. |] 2°Fig. Faire converger les intérêts indivi-
duels vers un but commun. Tous nos efforts con-
vergent au même but.
— ÉTYM. Lat. convergere, de cum, et vergere,
te tourner, s'incliner.
CONVERS, ERSE (kon-vêr,~ vèr-s'), adj. || i°Terme
monastique. Frères convers, frères lais, qui n'ont
point d'ordres, et qui ne chantent point dans le
choeur, mais qui servent en divers offices de la
maison; ils sont sans études et par conséquent exclus
des ordres sacrés, tes moines de Clteaux amenèrent
leurs frères convers avec plusieurs écuyers, VOLT.
Moeurs, Si, ||Les soeurs converses sont dans les cou-
vents de femmes ce que les frères convers sont dans
les couvents d'hommes. Une converse, infante douai-
rière, Singe voilé, squelette octogénaire, GRESSET,
Ter-Vert, iv. || 2° S. m. Un des noms de la jeune
alose.
— HIST. xii" s. Uns des convers as monies (ne le
m'unt pas nummé) Out mult esté grevé de grant en-
fermeté, E out d'idropisie le ventre mult enflé, Th.
le mort. 94. Se clers, muines, chanuines u convers
passast mer, Le brief à la justice l'en estuveit por-
ter, tb. 67. || xine s. S'aucuns crestiens se soit ofers
à nostre Signor à servant à l'ospital St Julien, ne
doit mie estre recheu en frère ni en sereur, ains
soit converse entre les frères et les sereurs et esprou-
vés par six mois, TAILLIAR, Recueil, p. G8. Atant
estesvos [voilà] un convers [frère ■ lai], Qui deux viau-
tres [chiens] encheanez Avoit lez la voie amenez,
Sien. 4 866. S'il avient que aucuns mesiax [ladre], ou
que aucuns convers de maladrerie ou d'ostellerie soit
de malvese conversation, BEAUM. LVI, 7. ||xvie s. Il
a parlé de saint Paul le convers [le converti],
Comme il eut peur, quand il cheut à l'envers, Sot.
Mén. p. 200.
— ÉTYM. Provenç. convers; espagn. et ital. con-
verso; du latin conversus, converti, part, passé de
convertore (voy. CONVERTIR), ainsi dit parce que
c'étaient souvent des laïques convertis, c'est-à-dire
changeant de vie, qui se faisaient convers.
+ CONVERSABLE (kon-vèr-sa-bl'), adj. Avec qui
on peut converser facilement, agréablement. Je ne
sais si c'est un effet delà rate dont je suis tourmenté
depuis quelque temps; mais il me semble qu'il n'y
a plus, dans le monde, de personnes conversables,
VOIT. Lett. 8.
— HIST. xvi" s. Enfin elle revint [de sa retraite]
dans le monde conversable, et ne manqua pas de
reprendre ses mesmes premières ruses et intrigues
d'amourettes, SULLY, Métn. t. vu, p. 67, dansLACURNE.
— ÉTYM. Converser.
t CONVERSANT, ANTE (kon-vèr-san, san-t'),
adj. Qui converse avec les hommes, avec le monde.
Pendant sa vie conversante et les années de sa pré-
dication, BOSS. SU. 2.
— HIST. xive s. Conversans par le monde, Ordonn.
des rois de Fr. t. m, p. 467.
— ÉTYM. Converser.
CONVERSATION (kon-vèr-sa-sion ; en poésie, de
cinq syllabes), s. f. \\ 1° Échange de propos sur tout
ce que fournit la circonstance. Bien écouter et bien
répondre est une des plus grandes perfections qu'on
puisse avoir dans la conversation, LAROCHEF. Max.
139. Il est dangereux de vouloir être toujours le
maître de la conversation et de pousser trop loin une
bonne raison quand on l'a trouvée, m. Réflexions
diverses, p. 429, dans PODGENS. Il faut que la con-
versation soit un peu flatteuse avec les femmes et
qu'il y ait je ne sais quoi de retenu, CHEVALIER BE
MERÉ, dans RICHELET. Ces conversations ne font que
m'ennuyer ; Et c'est trop que vouloir me les faire es-
suyer, MOL. Jlis. u, 4. Il ne voulaitpoint entrer en
conversation, HAMILT. Gramm. 4. Elle entrerait ai-
sément en conversation, SÉV. 44 9. J'ai eu une heure
de conversation avec M. de Pomponne, m. 4 46. Il a
eu une conversation d'une heure avec le roi, ID.
4S4. Elle n'engage pas la conversation, xoss.Dév.2.
Un esprit de raillerie inconsidérée qui naît parmi
l'enjouement des conversations, BOSS. la Tallière.
Il se hâtait de tourner la conversation sur quelque
autre matière, PËN. Tél. XXIII. L'esprit de conversa-
ion consiste bien moins à en montrer beaucoup
qu'à en faire trouver aux autres, LA BRUY. V. Il a de
la fécondité dans la conversation, simple, naturel,
mettant les gens à leur aise, VOLT. Lett. Mme d'Âr-
gental, 48 avril 4 766. Vous trouverez des devins si
habiles qu'ils vous diront toute votre vie, pourvu
qu'ils aient seulement eu un quart d'heure de con-
versation avec vos domestiques, MONTESQ. Lettres
pers. 58. L'esprit régulier du géomètre toisait tout
ce qui se disait dans la conversation, ID. ib. 4 28.
L'auteur a un mérite infaillible pour être lu, le mé-
rite rare de faire conversation avec son lecteur,
D'ALEMB. Éloges, Abbé de Choisi. La conversation
avait au suprême degré, chez Mme de Lambert, le
vrai mérite qui lui est propre, celui de n'avoir ni
ton ni caractère exclusif, ID. Éloges, St-Aulaire.
Il est assez ordinaire aux personnes à qui le ciel
a donné de l'esprit et de la vivacité, d'abuser des
grâces qu'elles ont reçues; elles se piquent de bril-
ler dans les conversations, de réduire tout à leur
sens, et d'exercer un empire ty rannique sur les opi-
nions, FLÉCHIER, Mme de Montausier. || Changer la
conversation, faire quitter à la conversation un su-
jet qui, pour un motif ou un autre, déplaît et ne
doit pas être continué. || Être à la conversation, y
prendre part, y être attentif. || Conversation politi-
que, échange, dans le parlement anglais et par
suite dans les autres assemblées parlementaires, de
paroles entre quelque membre et le ministère, à
l'effet d'obtenir un renseignement. || Dans les
lieux où l'on prend les eaux, maison de con-
versation, local où les étrangers se réunissent.
|| 2° Manière de converser. Il me parut homme de
conversation, SÉV. 39. L'hôtesse me parut une per-
sonne de fort bonne conversation; je lui demandai
fort comme vous étiez la dernière fois, ID. 348. De
beaux seigneurs qui n'ont point de conversation,
VOLT. Taureau, 2. || Conversation criminelle, inti-
mité adultère. Dans cette locution qui nous vient
d'Angleterre, conversation est pris au sens qu'il avait
dans l'ancien français, fréquentation.
— SYN.CONVERSATION, ENTRETIEN, DIALOGUE, COL-
LOQUE. La conversation se dit de quelque discours
mutuel que ce puisse être, au lieu que entretien se
dit d'un discours mutuel sur un objet déterminé ou
sur un objet important. Dialogue est propre aux con-
versations dramatiques-ou aux conversations qu'on
y assimile. Colloque s'applique spécialement aux
conversations polémiques et publiques où l'on traite
de matières de doctrine.
— HIST. XIIe s. Humle est sa conversations [ma-
nière de vivre]; Nus [nul] ne done plus larges dons,
BENOÎT, II, 64 94. ||xm* s. Preudon et loiaus, de
bonne conversation et de bonne vie, Liv. des met.
264. Mesiel [lépreux] ne doivent pas estre oï en
tesmoignage; car coustume s'acorde qu'il soient
débouté de la conversation d'autres gens, BEAUM.
XXXIX, 33. || xrv" s. Considerans la bonne vie, re-
nommée et honneste conversacion, qui nous a esté
tesmoignée de sa personne, Lett. de rémission,
Bibl. des Chartes, v" série, t. i, p. 82. Ceulx qui
superhabundent en ire sont de dure et forte con-
versacion et ne pevent pas si bien convivre avec-
ques les autres, ORESME, Elh. 4 29. Et en bonnes
fortunes la présence de ses amis luy fait avoir con-
versacion deleltable, ID. ib. 290. X tele amisté con-
vient lono temps et longue acoustumance ou con-
versacion, ID. ib. 235. || xve s. En ce temps que je
dis, avoit en la ville de Gand deux vaillans hom-
mes sages et prudlrommes de bonne vie et de bonne
conversation, FROISS. U, II, 239. Les requestes et
fins des seigneurs estoient d'entrer dedans Paris
pour avoir conversation et amytié avec eulx [les ha-
bitants de Paris] sur le fait de la reformation du
royaulme, COMM. I, 8. Il se gouvernoit outre la rè-
gle et bonne et honneste conversation de prestres,
LOUIS xi, Nouv. xciv. || xvie s. La seconde fin est,
que les bons ne soyent corrompus par la conversa-
tion [fréquentation] des mauvais, comme il advient
souventesfois, CALV. Inslil. 9S8. Puis après, la lon-
gue conversation par laps de temps y ayant imprimé
la passion d'amour, il la chérit et l'aime plus ten-
drement qu'il n'avoit proposé du commencement,
AMYOT, De la vertu morale, 4 9. Conversation en jeu-
nesse, fraternité en vieillesse, LEROUX DE LINCY,
Prov. t. II, p. 277.
— ÉTYM. Provenç. conversatio; espagn. conver-
sacion; ital. conversazione ; du latin conversationem,
de conversari, converser.
CONVERSE (kon-vèr-s'), adj. f.\\ i'-Terme de logi-
que. Proposition converse, proposition sur laquelle on
opère la conversion, c'est-à-dire dont on change
l'attribut en sujet et le sujet en attribut, sans qu'elle
cesse d'être vraie. Nulle pierre n'est homme devient
ainsi : Nul homme n'est pierre. La première de ces
deux propositions est la converse. || Substantive-
ment. Une converse. || 2" En un autre sens, en dehors
du langage technique,.la proposition qui résulte de
la conversion. Cette proposition a sa converse, BOU-
LAINVILLIERS, Réfut. de Spinoza, p. 266. Les grands
hommes sont mes rois; mais la converse n'a pas lieu
ici; les rois ne sont pas mes grands hommes, VOLT.
Lett. à Maupertuis, 4 740. || Proposition converse se
dit aussi en géométrie.
— HIST. xme s. Estre humble sans clergie vaut
mieux que la converse; Car quant li uns se drece,
li autres tumbe et verse, J. DE MEUNG, Test. 4044.
|| xives. Et pour ce fist bien Platon d'enquérir de ces
choses, assavoir mon laquelle voye est à tenir ou des
principes aux effects, ou la voye converse, ORESME,
Elit, v.
— ÉTYM. Provenç. conversa, rebours, contraire;
du latin conversus, retourné (voy. CONVERTIR).
t CONVERSEAU (kon-vèr-sô), s. m. Pièce d'un
moulin.
4. CONVERSER (kon-vèr-sé), v.n.\\ i° Vivre avec
Nous ne conversons plus qu'avec des ours affreux,
LA PONT. Fabl. xi, 7. Aussi bien, en l'humeur où je
me trouve, je ne dois plus converser avec les créa-
tures raisonnables, VOIT. Lett. 44. C'est peu d'être
agréable et charmant dans un livre ; Il faut encor
savoir et converser et vivre, BOIL. Ârtpoét. iv. L'ha-
bitude de converser avec soi tend toujours à rendre
l'homme meilleur ; on ne consent à descendre au fond
de son propre coeur que lorsqu'on est satisfaitde l'or-
dre qui s'y trouve, HOLBACH, dans OEuvres de DU
MARSAIS, Essai préj. chap. 42..||Fig.Converseravec
les livres, avec les morts, s'adonner à la lecture des
auteurs du temps passé. || 2" Avoir conversation avec.
Se plaire à converser avec les savants.
— HIST. xiie s. E cil Beronite s'en furent fuiz en
Gethalm; e là conversèrent jusques cel jur, Bots,
4 34. ||xmes. Par la terre d'Anjou longuement [il]
conversa [demeura], Berte, cvm. Qui vous a fait ci
seule par ces bois converser? ib. exil. Di nous en
quelleu tu converses, la Rose, 40987. Quant aucuns
est esleuz, l'en doit enquerre de sa vie à cels environ
cui il a conversé, Liv. de just. 44. Et cil qui est es-
commeniés et renforciés, met enpecié cix qui entor
li conversent, BEAUM. LIV, 4 2. ||xrve s. L'en dit que
tèlz gens conversent civilment, ORESME, Eth. 4 80.
Et les autres dient celui estre ami avecques lequel
l'en convit et converse, ID. ib. 265. X la deletta-
cion et plaisance de ceulx avecques qui il conver-
sent, m. ib. 4 30. Scite f_Scythie] est une froide ré-
gion bien loing de Lacedemone, et ne conversent
pas les ungs avec les autres, ID. ib. 66. Et bien li dit
aussi que il y trouveroit Mainte beste sauvage, car
li lieux le devoit; Ours, leons etserpens assez y con-
versoit, Guescl. 94 97. || xve s. Et donnoient grands
joyaux aux seigneurs et dames et damoiselles, pour
acquérir la louange de ceux et de celles entre qui
ils conversoient, FROISS. I, I, 76. [Le roi] declaroit
son plaisir estre tel, que feussent laissez paisible-
ment descendre tous Anglois et Anglesches, sans
aucun sauf conduit avoir de luy, et de les laisser
converser par tout son royaulme, JEHAH DE TROYES,
Chron. 4 464. Et que par nécessité me conviendrait
converser [coucher] avec homme, LOUIS XI, NOUV. C.
|| xvi" s. Ceux qui ne conversent plus au monde [les
morts], CALVIN, Instit. 704. Situ converses avec un
boitteux, tu apprendras à clocher, AMYOT, Comment
nourrir les enfants, 9. Ceux qui conversent sur l'eau
sont sujets à maladies froides, PARÉ, Introd. 44,
C'étaient trois jeunes Mars et trois Amours ensemble
Qui sous l'habit mortel conversoient ici-bas, Pre-
mières amours de DESPORTES , dans RAYNOUARD ,
conversar.
— ÉTYM. Provenç. et espagn. conversar; ital.
conversare; du latin conversari, passif de conver-
sare, fréquentatif de convertere, tourner, retourner
(voy. CONVERTIR). Conversari signifie proprement
être retourné fréquemment; de là le sens de fré-
quenter, vivre avec. Converser dans l'ancienne lan-
gue n'a que le sens de vivre avec; c'est plus tard
qu'il a pris, par une déduction facile à concevoir,
celui d'échanger les paroles.
2. CONVERSER (kon-vèr-sé), v. n. Terme de
théorie militaire. Faire une conversion.
— ÉTYM. Voy. CONVERSION.
•f CONVERSIBLE ( kon-vèr-si-bl'), adj. Qui peut
être retourné. Puisqu'il est écrit que vous devez
avoir la tête tournée, il vaudrait bien mieux que ce
fût de cette manière que par l'indéfectibilité de la
matière et par les négations non conversibles,
SÉV. 340.
— ÉTYM. Voy. CONVERSION.
t CONVERSIF, IVE (kon-vèr-sif, si-v'), adj.
Terme didactique. Qui a la propriété de tourner ou
retourner une chose.
— HIST. xiv" s. Cercles appelés tropiques, c'est-à-
dire conversifs, ORESME, Thèse de MEUNIER. ||xv' 6.
Car, par sa pesanteur plombasse, Se tient [le mer-
cure] soubz terre en une masse, Nonobstant qu'elle
est volative Et es aultres moult conversive, LA FOUT.
446.
— ÉTYM. Voy. CONVERSION ; provenç. convertiu.
CON
CON
CON
lentille. |] 2°Fig. Faire converger les intérêts indivi-
duels vers un but commun. Tous nos efforts con-
vergent au même but.
— ÉTYM. Lat. convergere, de cum, et vergere,
te tourner, s'incliner.
CONVERS, ERSE (kon-vêr,~ vèr-s'), adj. || i°Terme
monastique. Frères convers, frères lais, qui n'ont
point d'ordres, et qui ne chantent point dans le
choeur, mais qui servent en divers offices de la
maison; ils sont sans études et par conséquent exclus
des ordres sacrés, tes moines de Clteaux amenèrent
leurs frères convers avec plusieurs écuyers, VOLT.
Moeurs, Si, ||Les soeurs converses sont dans les cou-
vents de femmes ce que les frères convers sont dans
les couvents d'hommes. Une converse, infante douai-
rière, Singe voilé, squelette octogénaire, GRESSET,
Ter-Vert, iv. || 2° S. m. Un des noms de la jeune
alose.
— HIST. xii" s. Uns des convers as monies (ne le
m'unt pas nummé) Out mult esté grevé de grant en-
fermeté, E out d'idropisie le ventre mult enflé, Th.
le mort. 94. Se clers, muines, chanuines u convers
passast mer, Le brief à la justice l'en estuveit por-
ter, tb. 67. || xine s. S'aucuns crestiens se soit ofers
à nostre Signor à servant à l'ospital St Julien, ne
doit mie estre recheu en frère ni en sereur, ains
soit converse entre les frères et les sereurs et esprou-
vés par six mois, TAILLIAR, Recueil, p. G8. Atant
estesvos [voilà] un convers [frère ■ lai], Qui deux viau-
tres [chiens] encheanez Avoit lez la voie amenez,
Sien. 4 866. S'il avient que aucuns mesiax [ladre], ou
que aucuns convers de maladrerie ou d'ostellerie soit
de malvese conversation, BEAUM. LVI, 7. ||xvie s. Il
a parlé de saint Paul le convers [le converti],
Comme il eut peur, quand il cheut à l'envers, Sot.
Mén. p. 200.
— ÉTYM. Provenç. convers; espagn. et ital. con-
verso; du latin conversus, converti, part, passé de
convertore (voy. CONVERTIR), ainsi dit parce que
c'étaient souvent des laïques convertis, c'est-à-dire
changeant de vie, qui se faisaient convers.
+ CONVERSABLE (kon-vèr-sa-bl'), adj. Avec qui
on peut converser facilement, agréablement. Je ne
sais si c'est un effet delà rate dont je suis tourmenté
depuis quelque temps; mais il me semble qu'il n'y
a plus, dans le monde, de personnes conversables,
VOIT. Lett. 8.
— HIST. xvi" s. Enfin elle revint [de sa retraite]
dans le monde conversable, et ne manqua pas de
reprendre ses mesmes premières ruses et intrigues
d'amourettes, SULLY, Métn. t. vu, p. 67, dansLACURNE.
— ÉTYM. Converser.
t CONVERSANT, ANTE (kon-vèr-san, san-t'),
adj. Qui converse avec les hommes, avec le monde.
Pendant sa vie conversante et les années de sa pré-
dication, BOSS. SU. 2.
— HIST. xive s. Conversans par le monde, Ordonn.
des rois de Fr. t. m, p. 467.
— ÉTYM. Converser.
CONVERSATION (kon-vèr-sa-sion ; en poésie, de
cinq syllabes), s. f. \\ 1° Échange de propos sur tout
ce que fournit la circonstance. Bien écouter et bien
répondre est une des plus grandes perfections qu'on
puisse avoir dans la conversation, LAROCHEF. Max.
139. Il est dangereux de vouloir être toujours le
maître de la conversation et de pousser trop loin une
bonne raison quand on l'a trouvée, m. Réflexions
diverses, p. 429, dans PODGENS. Il faut que la con-
versation soit un peu flatteuse avec les femmes et
qu'il y ait je ne sais quoi de retenu, CHEVALIER BE
MERÉ, dans RICHELET. Ces conversations ne font que
m'ennuyer ; Et c'est trop que vouloir me les faire es-
suyer, MOL. Jlis. u, 4. Il ne voulaitpoint entrer en
conversation, HAMILT. Gramm. 4. Elle entrerait ai-
sément en conversation, SÉV. 44 9. J'ai eu une heure
de conversation avec M. de Pomponne, m. 4 46. Il a
eu une conversation d'une heure avec le roi, ID.
4S4. Elle n'engage pas la conversation, xoss.Dév.2.
Un esprit de raillerie inconsidérée qui naît parmi
l'enjouement des conversations, BOSS. la Tallière.
Il se hâtait de tourner la conversation sur quelque
autre matière, PËN. Tél. XXIII. L'esprit de conversa-
ion consiste bien moins à en montrer beaucoup
qu'à en faire trouver aux autres, LA BRUY. V. Il a de
la fécondité dans la conversation, simple, naturel,
mettant les gens à leur aise, VOLT. Lett. Mme d'Âr-
gental, 48 avril 4 766. Vous trouverez des devins si
habiles qu'ils vous diront toute votre vie, pourvu
qu'ils aient seulement eu un quart d'heure de con-
versation avec vos domestiques, MONTESQ. Lettres
pers. 58. L'esprit régulier du géomètre toisait tout
ce qui se disait dans la conversation, ID. ib. 4 28.
L'auteur a un mérite infaillible pour être lu, le mé-
rite rare de faire conversation avec son lecteur,
D'ALEMB. Éloges, Abbé de Choisi. La conversation
avait au suprême degré, chez Mme de Lambert, le
vrai mérite qui lui est propre, celui de n'avoir ni
ton ni caractère exclusif, ID. Éloges, St-Aulaire.
Il est assez ordinaire aux personnes à qui le ciel
a donné de l'esprit et de la vivacité, d'abuser des
grâces qu'elles ont reçues; elles se piquent de bril-
ler dans les conversations, de réduire tout à leur
sens, et d'exercer un empire ty rannique sur les opi-
nions, FLÉCHIER, Mme de Montausier. || Changer la
conversation, faire quitter à la conversation un su-
jet qui, pour un motif ou un autre, déplaît et ne
doit pas être continué. || Être à la conversation, y
prendre part, y être attentif. || Conversation politi-
que, échange, dans le parlement anglais et par
suite dans les autres assemblées parlementaires, de
paroles entre quelque membre et le ministère, à
l'effet d'obtenir un renseignement. || Dans les
lieux où l'on prend les eaux, maison de con-
versation, local où les étrangers se réunissent.
|| 2° Manière de converser. Il me parut homme de
conversation, SÉV. 39. L'hôtesse me parut une per-
sonne de fort bonne conversation; je lui demandai
fort comme vous étiez la dernière fois, ID. 348. De
beaux seigneurs qui n'ont point de conversation,
VOLT. Taureau, 2. || Conversation criminelle, inti-
mité adultère. Dans cette locution qui nous vient
d'Angleterre, conversation est pris au sens qu'il avait
dans l'ancien français, fréquentation.
— SYN.CONVERSATION, ENTRETIEN, DIALOGUE, COL-
LOQUE. La conversation se dit de quelque discours
mutuel que ce puisse être, au lieu que entretien se
dit d'un discours mutuel sur un objet déterminé ou
sur un objet important. Dialogue est propre aux con-
versations dramatiques-ou aux conversations qu'on
y assimile. Colloque s'applique spécialement aux
conversations polémiques et publiques où l'on traite
de matières de doctrine.
— HIST. XIIe s. Humle est sa conversations [ma-
nière de vivre]; Nus [nul] ne done plus larges dons,
BENOÎT, II, 64 94. ||xm* s. Preudon et loiaus, de
bonne conversation et de bonne vie, Liv. des met.
264. Mesiel [lépreux] ne doivent pas estre oï en
tesmoignage; car coustume s'acorde qu'il soient
débouté de la conversation d'autres gens, BEAUM.
XXXIX, 33. || xrv" s. Considerans la bonne vie, re-
nommée et honneste conversacion, qui nous a esté
tesmoignée de sa personne, Lett. de rémission,
Bibl. des Chartes, v" série, t. i, p. 82. Ceulx qui
superhabundent en ire sont de dure et forte con-
versacion et ne pevent pas si bien convivre avec-
ques les autres, ORESME, Elh. 4 29. Et en bonnes
fortunes la présence de ses amis luy fait avoir con-
versacion deleltable, ID. ib. 290. X tele amisté con-
vient lono temps et longue acoustumance ou con-
versacion, ID. ib. 235. || xve s. En ce temps que je
dis, avoit en la ville de Gand deux vaillans hom-
mes sages et prudlrommes de bonne vie et de bonne
conversation, FROISS. U, II, 239. Les requestes et
fins des seigneurs estoient d'entrer dedans Paris
pour avoir conversation et amytié avec eulx [les ha-
bitants de Paris] sur le fait de la reformation du
royaulme, COMM. I, 8. Il se gouvernoit outre la rè-
gle et bonne et honneste conversation de prestres,
LOUIS xi, Nouv. xciv. || xvie s. La seconde fin est,
que les bons ne soyent corrompus par la conversa-
tion [fréquentation] des mauvais, comme il advient
souventesfois, CALV. Inslil. 9S8. Puis après, la lon-
gue conversation par laps de temps y ayant imprimé
la passion d'amour, il la chérit et l'aime plus ten-
drement qu'il n'avoit proposé du commencement,
AMYOT, De la vertu morale, 4 9. Conversation en jeu-
nesse, fraternité en vieillesse, LEROUX DE LINCY,
Prov. t. II, p. 277.
— ÉTYM. Provenç. conversatio; espagn. conver-
sacion; ital. conversazione ; du latin conversationem,
de conversari, converser.
CONVERSE (kon-vèr-s'), adj. f.\\ i'-Terme de logi-
que. Proposition converse, proposition sur laquelle on
opère la conversion, c'est-à-dire dont on change
l'attribut en sujet et le sujet en attribut, sans qu'elle
cesse d'être vraie. Nulle pierre n'est homme devient
ainsi : Nul homme n'est pierre. La première de ces
deux propositions est la converse. || Substantive-
ment. Une converse. || 2" En un autre sens, en dehors
du langage technique,.la proposition qui résulte de
la conversion. Cette proposition a sa converse, BOU-
LAINVILLIERS, Réfut. de Spinoza, p. 266. Les grands
hommes sont mes rois; mais la converse n'a pas lieu
ici; les rois ne sont pas mes grands hommes, VOLT.
Lett. à Maupertuis, 4 740. || Proposition converse se
dit aussi en géométrie.
— HIST. xme s. Estre humble sans clergie vaut
mieux que la converse; Car quant li uns se drece,
li autres tumbe et verse, J. DE MEUNG, Test. 4044.
|| xives. Et pour ce fist bien Platon d'enquérir de ces
choses, assavoir mon laquelle voye est à tenir ou des
principes aux effects, ou la voye converse, ORESME,
Elit, v.
— ÉTYM. Provenç. conversa, rebours, contraire;
du latin conversus, retourné (voy. CONVERTIR).
t CONVERSEAU (kon-vèr-sô), s. m. Pièce d'un
moulin.
4. CONVERSER (kon-vèr-sé), v.n.\\ i° Vivre avec
Nous ne conversons plus qu'avec des ours affreux,
LA PONT. Fabl. xi, 7. Aussi bien, en l'humeur où je
me trouve, je ne dois plus converser avec les créa-
tures raisonnables, VOIT. Lett. 44. C'est peu d'être
agréable et charmant dans un livre ; Il faut encor
savoir et converser et vivre, BOIL. Ârtpoét. iv. L'ha-
bitude de converser avec soi tend toujours à rendre
l'homme meilleur ; on ne consent à descendre au fond
de son propre coeur que lorsqu'on est satisfaitde l'or-
dre qui s'y trouve, HOLBACH, dans OEuvres de DU
MARSAIS, Essai préj. chap. 42..||Fig.Converseravec
les livres, avec les morts, s'adonner à la lecture des
auteurs du temps passé. || 2" Avoir conversation avec.
Se plaire à converser avec les savants.
— HIST. xiie s. E cil Beronite s'en furent fuiz en
Gethalm; e là conversèrent jusques cel jur, Bots,
4 34. ||xmes. Par la terre d'Anjou longuement [il]
conversa [demeura], Berte, cvm. Qui vous a fait ci
seule par ces bois converser? ib. exil. Di nous en
quelleu tu converses, la Rose, 40987. Quant aucuns
est esleuz, l'en doit enquerre de sa vie à cels environ
cui il a conversé, Liv. de just. 44. Et cil qui est es-
commeniés et renforciés, met enpecié cix qui entor
li conversent, BEAUM. LIV, 4 2. ||xrve s. L'en dit que
tèlz gens conversent civilment, ORESME, Eth. 4 80.
Et les autres dient celui estre ami avecques lequel
l'en convit et converse, ID. ib. 265. X la deletta-
cion et plaisance de ceulx avecques qui il conver-
sent, m. ib. 4 30. Scite f_Scythie] est une froide ré-
gion bien loing de Lacedemone, et ne conversent
pas les ungs avec les autres, ID. ib. 66. Et bien li dit
aussi que il y trouveroit Mainte beste sauvage, car
li lieux le devoit; Ours, leons etserpens assez y con-
versoit, Guescl. 94 97. || xve s. Et donnoient grands
joyaux aux seigneurs et dames et damoiselles, pour
acquérir la louange de ceux et de celles entre qui
ils conversoient, FROISS. I, I, 76. [Le roi] declaroit
son plaisir estre tel, que feussent laissez paisible-
ment descendre tous Anglois et Anglesches, sans
aucun sauf conduit avoir de luy, et de les laisser
converser par tout son royaulme, JEHAH DE TROYES,
Chron. 4 464. Et que par nécessité me conviendrait
converser [coucher] avec homme, LOUIS XI, NOUV. C.
|| xvi" s. Ceux qui ne conversent plus au monde [les
morts], CALVIN, Instit. 704. Situ converses avec un
boitteux, tu apprendras à clocher, AMYOT, Comment
nourrir les enfants, 9. Ceux qui conversent sur l'eau
sont sujets à maladies froides, PARÉ, Introd. 44,
C'étaient trois jeunes Mars et trois Amours ensemble
Qui sous l'habit mortel conversoient ici-bas, Pre-
mières amours de DESPORTES , dans RAYNOUARD ,
conversar.
— ÉTYM. Provenç. et espagn. conversar; ital.
conversare; du latin conversari, passif de conver-
sare, fréquentatif de convertere, tourner, retourner
(voy. CONVERTIR). Conversari signifie proprement
être retourné fréquemment; de là le sens de fré-
quenter, vivre avec. Converser dans l'ancienne lan-
gue n'a que le sens de vivre avec; c'est plus tard
qu'il a pris, par une déduction facile à concevoir,
celui d'échanger les paroles.
2. CONVERSER (kon-vèr-sé), v. n. Terme de
théorie militaire. Faire une conversion.
— ÉTYM. Voy. CONVERSION.
•f CONVERSIBLE ( kon-vèr-si-bl'), adj. Qui peut
être retourné. Puisqu'il est écrit que vous devez
avoir la tête tournée, il vaudrait bien mieux que ce
fût de cette manière que par l'indéfectibilité de la
matière et par les négations non conversibles,
SÉV. 340.
— ÉTYM. Voy. CONVERSION.
t CONVERSIF, IVE (kon-vèr-sif, si-v'), adj.
Terme didactique. Qui a la propriété de tourner ou
retourner une chose.
— HIST. xiv" s. Cercles appelés tropiques, c'est-à-
dire conversifs, ORESME, Thèse de MEUNIER. ||xv' 6.
Car, par sa pesanteur plombasse, Se tient [le mer-
cure] soubz terre en une masse, Nonobstant qu'elle
est volative Et es aultres moult conversive, LA FOUT.
446.
— ÉTYM. Voy. CONVERSION ; provenç. convertiu.
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