CON
CON
CON
757
Terveine, PARÉ, xvi, 36. Décoction de consoulde —
consolide grande o. DE SERRES, 944. Comsire
ou grande consoulde est plante de terroir humide;
par d'aucuns est appelée pasquette,' d'autant que
communément elle fleurit vers Pasques; suivant
l'etymologie de son nom, cette herbe a vertu de
consolider, m. 64 0.
— ÉTYM. Berry, console; espagn. et ital. conso-
lida; du latin consolida (voy. CONSOLIDER) ; plante
ainsi dite parce qu'on lui attribuait la vertu d'arrê-
ter les hémorrhagies.
t CONSPECT (kon-spè), s. m. Vue générale. Vil-
lars, gorgé au conspect de toute l'Allemagne, n'es-
péra pas qu'un si prodigieux brigandage pût rester
inconnu, ST-SIM. 483, H09. || Inusité.
— ÉTYM. Latin conspectus (voy. ce mot).
t CONSPECTUS (kon-spè-ktus'), s. m. Terme di:
dactique. Tableau donnant un aperçu général.
— ÉTYM. Lat. conspectus, de conspicere, de cum,
et spicere, voir (voy. SPECTACLE).
. f CONSPIRANCE (kon-spi-ran-s') ,s.f. Etat de ce
qui conspire et concourt. Le corps social et politique
exige que les pouvoirs qui le gouvernent aient une
concordance et une conspirance entre eux pour ar-
river au but qu'ils se proposent, c'est-à-dire la per-
fection du gouvernement, MIRABEAU, dansLAVEADX.
— ÉTYM. Conspirant.
CONSPIRANT, ANTE (kon-spi-ran, ran-t'), adj.
|| 1° Terme didactique. Qui concourt à un même effet.
Ce que les apparences des mouvements planétaires
offrent de plus remarquable, est leur changement de
l'état direct à l'état rétrograde, changement qui ne
peut être évidemment que le résultat de deux mou-
vements alternativement conspirants et contraires,
LAPLACE, Expos, i, ■H. || 2° Terme de mécanique.
Puissances conspirantes, celles qui, agissant en
même direction, concourent au même effet.
CONSPIRATEUR ; TRICE (kon-spi-ra-teur, tri-s'),
s. m. et f. Celui, celle qui conspire contre les pou-
voirs publics. Jamais plus d'assassins ni de conspira-
teurs N'attaqueront le cours d'une si belle vie,
CORN. Cinna, v, 3. Tu veux qu'on t'applaudisse et
qu'on te récompense, 'Artisan de la guerre, affreux
conspirateur, VOLT. Catil. iv, 4.
— UEM. L'Académie ne donne pas le féminin
conspiratrice ; mais plusieurs dictionnaires le don-
nent, et il n'y a pas de raison pour ne pas l'em-
ployer.
— HIST. xv« s. 11 avoit fait si grant trahison que
d'estre conspirateur de la mort de son maistre par
poison, Bibl. des Chartes, 4e série, t. i, p. 434.
— ÉTYM. Lat. conspirator, de conspirare.
CONSPIRATION (kon-spi-ra-sion; en poésie, de
cinq syllabes), s. f. || i° Dessein formé secrètement
entre plusieurs contre les pouvoirs publics. || Dans
l'histoire d'Angleterre, conspiration des poudres,
conspiration tramée par les catholiques pour faire
périr par une explosion Jacques Ier et le parlement.
|| 2° Cabale. Il y a une conspiration contre vous. || La
conspiration du silence, entente de plusieurs pour
étouffer un fait, les opinions, les plaintes, les droits
d'un homme. || 3° Concours vers un même effet.
L'âme ayant déposé le fardeau du corps, sent une
merveilleuse conspiration de tous ses mouvements
à la même fin, BOSS. dans le Dict. de DOCHEZ.
— HIST. xme s. Pour les outrages, les conspira-
tions et les aliances qu'il firent encontre nostre chier
fil Robert, TAILLIAR, Recueil, p. 347. || xive s. Il ont
Eontre le roy fait conspiracion De li et ses enfans
mettre à destruction, Complainte sur la bataille de
Poitiers, Bibl. des Chartes, 3° série, t. n, p. 202.
Plusieurs conspiracions, monopoles, traysons, ib.
B« série, t. 1, p. 81. Les pères orent grant paeur que
conspiracions et conjuremens et assemblées privées
ne se feissent, BERCHEURE,f° 39, recto. || xvi* s. C'est
une conspiration entre eux, de ne souffrir point un
homme de bien en leur compagnie, CALV. lnstit.
4021.
— ÉTYM. Provenç. cospiratio; espagn. conspira-
don; ital- conspirasione ; du latin conspirationem,
de conspirare.
CONSPIRÉ, ÉE (kon-spi-ré, rée), part, passé.
Tramé par conspiration. Sa perte conspirée par des
ennemis secrets.
CONSPIRER (kon-spi-ré), v. n. || 1°Concourir,
contribuer à, tendre au même but et comme de
concert. Mes voeux avec les siens conspirent aujour-
d'hui, CORN. Hor. v, 2. C'est à cela que doit con-
spirer toute la religion des fidèles, FLÊCH. m, 438.
Tous de concert nous conspirerons à le soutenir, à
le perfectionner, à le consommer, BOURD. Carême,
I, Cendres, 54. Citoyen qui conspire avec les lois au
bien public, BOSS. Bist. ni, 5. Les deux partis
conspiraient à repousser ''ennemi commun, n>.
Bonté, 2. Tout m'afflige et me nuit, et conspire à
me nuire, RAC. Phèd. 1, 3. X mes nobles projets je
vois tout conspirer, m. Mithrid. ni, 4. Tout ce que
vous voyez conspire à vos désirs; Vos jours toujours
sereins coulent dans les plaisirs, ID. Brit. n, 3. Tout
conspirait pour lui : Ma famille vengée, et les Grecs
dans la joie, Nos vaisseaux tous chargés des dé-
pouilles de Troie, ID. Ândr. 11, H. Avec ma volonté
ton sentiment conspire, ID. Esth. 11, 6. Toutes les
parties de ce corps politique, à mesure qu'elles
conspiraient au bien public, y trouvaient le leur,
ROLLIN, Bist. anc. OEuvres, t. n, p. 6)5, dans POU-
GENS. Toute la nature Conspire à f avertir par "un
sinistre augure, VOLT. Mort de Ces. m, 6. La nature
et la fortune semblaient avoir conspiré au bonheur
d'Alcibiade, MARM. Co7ites moraux, Alcib. || Terme
didactique. Être lié par une solidarité intime. Tout
dans le corps humain concourt et conspire. || 2°Faire
une conspiration. C'est contre mon pouvoir que
les traîtres conspirent, CORN. Pomp. iv, 4. Pour
m'arracher le jour l'un et l'autre conspire, ID.- Cinna,
iv, 4. Seigneur, ou je me trompe ou Messala con-
spire, Pour changer ses destins plus que ceux de
l'empire, VOLT. Brut. 1, 3. Et qui sait conspirer sait
se taire et mourir, ID. ib. v, 4. || 3° V. a. Projeter,
tramer quelque chose par voie de conspiration. Celle
qui nous oblige à conspirer sa mort [d'Auguste],
CORN. Cinna, ni, 4. Voilà contre un ingrat tout ce
que je conspire, ID. Suréna, m, 3. Qui croirait en
effet.... Qu'un peuple tout entier, tant de fois triom-
phant, N'eût daigné conspirer que la mort d'un en-
fant? RAC. Ândr. 1, 2.
— HIST. xv s. Ils ont conspiré et machiné de
bailler et mectre es mains d'aucuns nos ennemys
aucunes de nos terres et seigneuries, Lettre de
CHARLES VIII, Bulletin du comité de la langue, t.
m, p. 694. Il xvic s. Chacun conspire là en une cha-
rité, et a-on horreur de la violer, autant que Dieu,
CALV. lnstit. 4 015. L'univers consent à nostre créance:
le ciel, la terre, toutes choses y conspirent, MONT.
11, 148. Elle, craignant sa desloyauté et haïssant sa
cruaulté, conspira sa mort avec ses frères, et exécuta
sa conspiration en ceste manière, AMYOT, l'élop. 06.
Darius se laissa aller à conspirer contre la personne
de son père avec Tir.ibazus, ID. Artax. 42. Voilà la
vraye cause qui l'incita à conspirer et machiner la
mort de la royne, m. ib. 23. Le plus grand nombre, et
des plus belliqueux Gaulois qui furent de ceste con-
spirée rébellion, estoit conduit par Ambiorix, ID.
César, 32. L'accusant faussement d'avoir conspiré
à sa mort, avec la princesse Marie sa fille, CARL.
H, 2.
— ÉTYM. Provenç. cospirar; espagn. conspirar ;
ital. conspirare; du latin conspirare, de cum, et
spirare, souffler (voy. ESPRIT) : souffler avec, s'en-
tendre, comploter.
CONSPUÉ, ÉE (kon-spu-é, ée), part, passé.
Traité avec le dernier mépris. Un auteur, un ou-
vrage conspué. Chassé, battu, détesté pour ses
crimes, Honni, berné, conspué pour ses rimes,
VOLT. Poésies mêlées, 84.
CONSPUER (kon-spu-é), v. a. Honnir publique-
ment.
— REM. Conspuer n'est dans le Dictionnaire de
l'Académie qu'à partir de l'édition de 4 762.
— ÉTYM. Lat. conspuere, de cum, et spuere, cra-
cher : couvrir de crachats.
CONSTABLE (kon-sla-W), s. m. Nom des officiers
de police en Angleterre. Requérir le constable.
Il Nom des artilleurs dans l'armée autrichienne.
— ÉTYM. Forme contractée de connétable.
CONSTAMMENT (kon- sta-man), adv. || i°Avec
constance. Combien de fois le peuple Romain avait-
il porté constamment la défaite des armées ! PERROT ,
Tac. 435. Recevoir constamment la mort, ID. ib.
476 Préparons-nous à montrer constamment Ce
que doit une amante à la mort d'un amant, CORN.
Bor. iv, 4. Qui vit avec honneur doit mourir con-
stamment, ROTR. Bercule m. v, 4. Instruire ainsi
les gens A porter constamment de pareils accidents,
MOL. Femmes sav. v, 4. Parlons de sa mort, s'il se
peut, aussi constamment qu'elle est morte, FLÉCH.
Mme de Montausier. Seigneur, je ne vous demande
pas cette raison orgueilleuse qui cherche dans la
gloire de souffrir constamment toute la consolation
de ses peines,'MASS. AV. Afflict. Il sait souffrir con-
stamment et meurt en paix, J. J. Rouss.^m. 1. On ne
pense pas toujours constamment d'un même sujet;
l'entêtement et le dégoût se suivent de près, LA BRUY.
XII. H 2° Invariablement, sans interruption. Il a été
constamment heureux ce soir-là, il gagna constam-
ment au jeu. Il 3° Certainement, assurément. Cette
nouvelle est constamment vraie. Quand il cite pour
un mattre celui qui constamment est un ignorant,
LA QUINTINYE, Jardins, 1, 4. Vieux en ce sens.
— HIST. xvie s. User des biens regléement, et les
savoir perdre constamment, MONT. Ï, 4 76. Son in-
nocence la faisoit constamment parler, MARG. NOUV.
LXX.
— ÉTYM. Constant, et le suffixe ment. '
CONSTANCE (kon-stan-s'), s. f.\\ Ie Force morale
par laquelle on garde l'empire sur soi-même. Si la
constance admirable avec laquelle cette princesse
a soutenu ces calamités, ne surpassait de bien loin
les crimes qui les ont causées, BOSS. Reine d'Ân-
ght. Nous croyons souvent avoir de la constance
dans les malheurs, lorsque nous n'avons que de
l'abattement; et nous les souffrons sans oser les re-
garder , comme les poltrons se laissent tuer de peur
de se défendre, LAROCHEF. Max. 420. Ma constance
du moins règne encor sur mes yeux, CORN. Bor.
i,4. Partout même constance Rend à tous mes ef-
forts pareille résistance, ID. Perthar. v, 2. Les fa-
veurs que le roi lui avait faites attendrirent son
coeur, mais n'ébranlèrent pas sa constance, FLÉCH.
Panèg. 1.11, p. 448. Et sans perdre en adieux unreste
de constance , RAC Mithr. 11, 6. Ce n'est point
alors [à l'heure delà mort] le badinage qui sied
bien, mais la constance, LA. BRUY. XVI. Sou âme
sainte [de J. C] perd devant eux toute sa constance
à la vue de la mort, MASS. Car. Pass.\[ Avoir la
constance de, être assez ferme pour, et aussi assez
dur pour. Il eut la constance de le laisser pendant
cinq ans s'appliquer sans relâche à rétablir sa for-
tune, détaché du monde et partageant sa vie entre
son cabinet et le parloir d'Angélique, MARMONT.
Contes moraux, École des pères. || Par extension,
insensibilité. Ses yeux indifférents ont déjà la con-
stance D'un tyran dans le crime endurci dès l'en-
fance, RAC. Brit.v, 7. || 2° Persévérance, stabiLté
dans les goûts. Travailler avec constance. Ce sont
des affections qui nous inspirent des constances iné-
branlables, BERN. DE ST-P. Harmori. liv. v, Barmon.
anim. || 3° Durée de l'affection, surtout en parlant
de l'amour. Exemple infortuné d'une longue con-
stance, RAC. Bérén. 1, 2. La constance en amour
est une inconstance perpétuelle, qui fait que notre
coeur s'attache successivement à toutes tes qua-
lités de la personne que nous aimons, LAROCHBF.
Max. 476.
— SYN. CONSTANCE, FIDËLITÉ. La constance sup-
pose une sorte d'opiniâtreté et de courage, et ne
suppose pas d'engagement. Fidélité suppose un en-
gagement auquel on ne manque pas. On dit un
amant heureux et fidèle, un amant malheureux et
constant; le premier est engagé, l'autre ne l'est pas,
D'ALEMB.
— HIST. xive s. Quand le roi se vit pris, si dit
par grant constance: C'est Jehan de Valois, non pas
le roi de France, Complainte sur la bataille de
Poitiers, Bibl. des Charles, S' série, t. 11, p. 202.
Il xvie s. Tout cela se faict pour gaigner cet advan-
tage d'avoir faict force à leur constance [courage],
MONT. 1, 242. Ces deux erreurs peuvent souffrir de
la constance [persister], ID. I, 395.
— ÉTYM. Provenç. et espagn. conslancia ; ital.
costanza; du latin consianlia (voy. CONSTANT).
CONSTANT, ANTE (kon-stau, stan-t') , adj.
Il 1° Qui a de la constance. Constant en amitié.
Dans leur juste haine animés et constants, CORN.
Béracl. v, 6. Le peuple romain a été le plus con-
stant dans ses maximes, BOSS. Bist. m, 8. Ah! si
tu le voyais, tu serais plus constant X courir sans
relâche au bonheur qui t'attend, CORN. Imit. 1, 2.
Que si le plus constant et le mieux affermi Se re-
lâche souvent, souvent tombe à demi, m. ib. 1, 49.
Lui que j'ai toujours vu constant dans mes traver-
ses, RAC. Bérén. 1, 4. Suzanne offrit une âme con-
stante à la plus noire calomnie, MASS. AV. Afflict.
Il Poétiquement. J'ai d'un coeur invincible affronté
la fortune, J'ai vu d'un oeil constant le courroux de
Neptune, ROTROU, Bélis. IY, 2. || 2° Qui a de la con-
stance en amour. Un coeur constant. Un amant con-
stant. Serez-vous constante, madame, dans ces bon-
tés que vous me témoignez? MOL. l'Am. méd. m, 6.
Il 3° En parlant des choses. Ô trop constante foi!
RAC. Baj. n, 3. Grands dieux! combien elle est jolie!
Et pour moi ses feux sont constants, BÊRANG. Qu'elle
est jolie. Comme s'ils croyaient que cette résolution
fût ferme et constante, PASC. Prov. 4 0. L'amour
constant est comme un lac paisible, BERNARD, Art
d'aimer, ch. 1. ]j4° Qui ne varie pas. Il n'y.a rien
de constant en ce monde. Vents constants. Une tra-
dition constante. Une assiette forme et une dernière
base constante, PASC. dans COUSIN. || Terme de
CON
CON
757
Terveine, PARÉ, xvi, 36. Décoction de consoulde —
consolide grande o. DE SERRES, 944. Comsire
ou grande consoulde est plante de terroir humide;
par d'aucuns est appelée pasquette,' d'autant que
communément elle fleurit vers Pasques; suivant
l'etymologie de son nom, cette herbe a vertu de
consolider, m. 64 0.
— ÉTYM. Berry, console; espagn. et ital. conso-
lida; du latin consolida (voy. CONSOLIDER) ; plante
ainsi dite parce qu'on lui attribuait la vertu d'arrê-
ter les hémorrhagies.
t CONSPECT (kon-spè), s. m. Vue générale. Vil-
lars, gorgé au conspect de toute l'Allemagne, n'es-
péra pas qu'un si prodigieux brigandage pût rester
inconnu, ST-SIM. 483, H09. || Inusité.
— ÉTYM. Latin conspectus (voy. ce mot).
t CONSPECTUS (kon-spè-ktus'), s. m. Terme di:
dactique. Tableau donnant un aperçu général.
— ÉTYM. Lat. conspectus, de conspicere, de cum,
et spicere, voir (voy. SPECTACLE).
. f CONSPIRANCE (kon-spi-ran-s') ,s.f. Etat de ce
qui conspire et concourt. Le corps social et politique
exige que les pouvoirs qui le gouvernent aient une
concordance et une conspirance entre eux pour ar-
river au but qu'ils se proposent, c'est-à-dire la per-
fection du gouvernement, MIRABEAU, dansLAVEADX.
— ÉTYM. Conspirant.
CONSPIRANT, ANTE (kon-spi-ran, ran-t'), adj.
|| 1° Terme didactique. Qui concourt à un même effet.
Ce que les apparences des mouvements planétaires
offrent de plus remarquable, est leur changement de
l'état direct à l'état rétrograde, changement qui ne
peut être évidemment que le résultat de deux mou-
vements alternativement conspirants et contraires,
LAPLACE, Expos, i, ■H. || 2° Terme de mécanique.
Puissances conspirantes, celles qui, agissant en
même direction, concourent au même effet.
CONSPIRATEUR ; TRICE (kon-spi-ra-teur, tri-s'),
s. m. et f. Celui, celle qui conspire contre les pou-
voirs publics. Jamais plus d'assassins ni de conspira-
teurs N'attaqueront le cours d'une si belle vie,
CORN. Cinna, v, 3. Tu veux qu'on t'applaudisse et
qu'on te récompense, 'Artisan de la guerre, affreux
conspirateur, VOLT. Catil. iv, 4.
— UEM. L'Académie ne donne pas le féminin
conspiratrice ; mais plusieurs dictionnaires le don-
nent, et il n'y a pas de raison pour ne pas l'em-
ployer.
— HIST. xv« s. 11 avoit fait si grant trahison que
d'estre conspirateur de la mort de son maistre par
poison, Bibl. des Chartes, 4e série, t. i, p. 434.
— ÉTYM. Lat. conspirator, de conspirare.
CONSPIRATION (kon-spi-ra-sion; en poésie, de
cinq syllabes), s. f. || i° Dessein formé secrètement
entre plusieurs contre les pouvoirs publics. || Dans
l'histoire d'Angleterre, conspiration des poudres,
conspiration tramée par les catholiques pour faire
périr par une explosion Jacques Ier et le parlement.
|| 2° Cabale. Il y a une conspiration contre vous. || La
conspiration du silence, entente de plusieurs pour
étouffer un fait, les opinions, les plaintes, les droits
d'un homme. || 3° Concours vers un même effet.
L'âme ayant déposé le fardeau du corps, sent une
merveilleuse conspiration de tous ses mouvements
à la même fin, BOSS. dans le Dict. de DOCHEZ.
— HIST. xme s. Pour les outrages, les conspira-
tions et les aliances qu'il firent encontre nostre chier
fil Robert, TAILLIAR, Recueil, p. 347. || xive s. Il ont
Eontre le roy fait conspiracion De li et ses enfans
mettre à destruction, Complainte sur la bataille de
Poitiers, Bibl. des Chartes, 3° série, t. n, p. 202.
Plusieurs conspiracions, monopoles, traysons, ib.
B« série, t. 1, p. 81. Les pères orent grant paeur que
conspiracions et conjuremens et assemblées privées
ne se feissent, BERCHEURE,f° 39, recto. || xvi* s. C'est
une conspiration entre eux, de ne souffrir point un
homme de bien en leur compagnie, CALV. lnstit.
4021.
— ÉTYM. Provenç. cospiratio; espagn. conspira-
don; ital- conspirasione ; du latin conspirationem,
de conspirare.
CONSPIRÉ, ÉE (kon-spi-ré, rée), part, passé.
Tramé par conspiration. Sa perte conspirée par des
ennemis secrets.
CONSPIRER (kon-spi-ré), v. n. || 1°Concourir,
contribuer à, tendre au même but et comme de
concert. Mes voeux avec les siens conspirent aujour-
d'hui, CORN. Hor. v, 2. C'est à cela que doit con-
spirer toute la religion des fidèles, FLÊCH. m, 438.
Tous de concert nous conspirerons à le soutenir, à
le perfectionner, à le consommer, BOURD. Carême,
I, Cendres, 54. Citoyen qui conspire avec les lois au
bien public, BOSS. Bist. ni, 5. Les deux partis
conspiraient à repousser ''ennemi commun, n>.
Bonté, 2. Tout m'afflige et me nuit, et conspire à
me nuire, RAC. Phèd. 1, 3. X mes nobles projets je
vois tout conspirer, m. Mithrid. ni, 4. Tout ce que
vous voyez conspire à vos désirs; Vos jours toujours
sereins coulent dans les plaisirs, ID. Brit. n, 3. Tout
conspirait pour lui : Ma famille vengée, et les Grecs
dans la joie, Nos vaisseaux tous chargés des dé-
pouilles de Troie, ID. Ândr. 11, H. Avec ma volonté
ton sentiment conspire, ID. Esth. 11, 6. Toutes les
parties de ce corps politique, à mesure qu'elles
conspiraient au bien public, y trouvaient le leur,
ROLLIN, Bist. anc. OEuvres, t. n, p. 6)5, dans POU-
GENS. Toute la nature Conspire à f avertir par "un
sinistre augure, VOLT. Mort de Ces. m, 6. La nature
et la fortune semblaient avoir conspiré au bonheur
d'Alcibiade, MARM. Co7ites moraux, Alcib. || Terme
didactique. Être lié par une solidarité intime. Tout
dans le corps humain concourt et conspire. || 2°Faire
une conspiration. C'est contre mon pouvoir que
les traîtres conspirent, CORN. Pomp. iv, 4. Pour
m'arracher le jour l'un et l'autre conspire, ID.- Cinna,
iv, 4. Seigneur, ou je me trompe ou Messala con-
spire, Pour changer ses destins plus que ceux de
l'empire, VOLT. Brut. 1, 3. Et qui sait conspirer sait
se taire et mourir, ID. ib. v, 4. || 3° V. a. Projeter,
tramer quelque chose par voie de conspiration. Celle
qui nous oblige à conspirer sa mort [d'Auguste],
CORN. Cinna, ni, 4. Voilà contre un ingrat tout ce
que je conspire, ID. Suréna, m, 3. Qui croirait en
effet.... Qu'un peuple tout entier, tant de fois triom-
phant, N'eût daigné conspirer que la mort d'un en-
fant? RAC. Ândr. 1, 2.
— HIST. xv s. Ils ont conspiré et machiné de
bailler et mectre es mains d'aucuns nos ennemys
aucunes de nos terres et seigneuries, Lettre de
CHARLES VIII, Bulletin du comité de la langue, t.
m, p. 694. Il xvic s. Chacun conspire là en une cha-
rité, et a-on horreur de la violer, autant que Dieu,
CALV. lnstit. 4 015. L'univers consent à nostre créance:
le ciel, la terre, toutes choses y conspirent, MONT.
11, 148. Elle, craignant sa desloyauté et haïssant sa
cruaulté, conspira sa mort avec ses frères, et exécuta
sa conspiration en ceste manière, AMYOT, l'élop. 06.
Darius se laissa aller à conspirer contre la personne
de son père avec Tir.ibazus, ID. Artax. 42. Voilà la
vraye cause qui l'incita à conspirer et machiner la
mort de la royne, m. ib. 23. Le plus grand nombre, et
des plus belliqueux Gaulois qui furent de ceste con-
spirée rébellion, estoit conduit par Ambiorix, ID.
César, 32. L'accusant faussement d'avoir conspiré
à sa mort, avec la princesse Marie sa fille, CARL.
H, 2.
— ÉTYM. Provenç. cospirar; espagn. conspirar ;
ital. conspirare; du latin conspirare, de cum, et
spirare, souffler (voy. ESPRIT) : souffler avec, s'en-
tendre, comploter.
CONSPUÉ, ÉE (kon-spu-é, ée), part, passé.
Traité avec le dernier mépris. Un auteur, un ou-
vrage conspué. Chassé, battu, détesté pour ses
crimes, Honni, berné, conspué pour ses rimes,
VOLT. Poésies mêlées, 84.
CONSPUER (kon-spu-é), v. a. Honnir publique-
ment.
— REM. Conspuer n'est dans le Dictionnaire de
l'Académie qu'à partir de l'édition de 4 762.
— ÉTYM. Lat. conspuere, de cum, et spuere, cra-
cher : couvrir de crachats.
CONSTABLE (kon-sla-W), s. m. Nom des officiers
de police en Angleterre. Requérir le constable.
Il Nom des artilleurs dans l'armée autrichienne.
— ÉTYM. Forme contractée de connétable.
CONSTAMMENT (kon- sta-man), adv. || i°Avec
constance. Combien de fois le peuple Romain avait-
il porté constamment la défaite des armées ! PERROT ,
Tac. 435. Recevoir constamment la mort, ID. ib.
476 Préparons-nous à montrer constamment Ce
que doit une amante à la mort d'un amant, CORN.
Bor. iv, 4. Qui vit avec honneur doit mourir con-
stamment, ROTR. Bercule m. v, 4. Instruire ainsi
les gens A porter constamment de pareils accidents,
MOL. Femmes sav. v, 4. Parlons de sa mort, s'il se
peut, aussi constamment qu'elle est morte, FLÉCH.
Mme de Montausier. Seigneur, je ne vous demande
pas cette raison orgueilleuse qui cherche dans la
gloire de souffrir constamment toute la consolation
de ses peines,'MASS. AV. Afflict. Il sait souffrir con-
stamment et meurt en paix, J. J. Rouss.^m. 1. On ne
pense pas toujours constamment d'un même sujet;
l'entêtement et le dégoût se suivent de près, LA BRUY.
XII. H 2° Invariablement, sans interruption. Il a été
constamment heureux ce soir-là, il gagna constam-
ment au jeu. Il 3° Certainement, assurément. Cette
nouvelle est constamment vraie. Quand il cite pour
un mattre celui qui constamment est un ignorant,
LA QUINTINYE, Jardins, 1, 4. Vieux en ce sens.
— HIST. xvie s. User des biens regléement, et les
savoir perdre constamment, MONT. Ï, 4 76. Son in-
nocence la faisoit constamment parler, MARG. NOUV.
LXX.
— ÉTYM. Constant, et le suffixe ment. '
CONSTANCE (kon-stan-s'), s. f.\\ Ie Force morale
par laquelle on garde l'empire sur soi-même. Si la
constance admirable avec laquelle cette princesse
a soutenu ces calamités, ne surpassait de bien loin
les crimes qui les ont causées, BOSS. Reine d'Ân-
ght. Nous croyons souvent avoir de la constance
dans les malheurs, lorsque nous n'avons que de
l'abattement; et nous les souffrons sans oser les re-
garder , comme les poltrons se laissent tuer de peur
de se défendre, LAROCHEF. Max. 420. Ma constance
du moins règne encor sur mes yeux, CORN. Bor.
i,4. Partout même constance Rend à tous mes ef-
forts pareille résistance, ID. Perthar. v, 2. Les fa-
veurs que le roi lui avait faites attendrirent son
coeur, mais n'ébranlèrent pas sa constance, FLÉCH.
Panèg. 1.11, p. 448. Et sans perdre en adieux unreste
de constance , RAC Mithr. 11, 6. Ce n'est point
alors [à l'heure delà mort] le badinage qui sied
bien, mais la constance, LA. BRUY. XVI. Sou âme
sainte [de J. C] perd devant eux toute sa constance
à la vue de la mort, MASS. Car. Pass.\[ Avoir la
constance de, être assez ferme pour, et aussi assez
dur pour. Il eut la constance de le laisser pendant
cinq ans s'appliquer sans relâche à rétablir sa for-
tune, détaché du monde et partageant sa vie entre
son cabinet et le parloir d'Angélique, MARMONT.
Contes moraux, École des pères. || Par extension,
insensibilité. Ses yeux indifférents ont déjà la con-
stance D'un tyran dans le crime endurci dès l'en-
fance, RAC. Brit.v, 7. || 2° Persévérance, stabiLté
dans les goûts. Travailler avec constance. Ce sont
des affections qui nous inspirent des constances iné-
branlables, BERN. DE ST-P. Harmori. liv. v, Barmon.
anim. || 3° Durée de l'affection, surtout en parlant
de l'amour. Exemple infortuné d'une longue con-
stance, RAC. Bérén. 1, 2. La constance en amour
est une inconstance perpétuelle, qui fait que notre
coeur s'attache successivement à toutes tes qua-
lités de la personne que nous aimons, LAROCHBF.
Max. 476.
— SYN. CONSTANCE, FIDËLITÉ. La constance sup-
pose une sorte d'opiniâtreté et de courage, et ne
suppose pas d'engagement. Fidélité suppose un en-
gagement auquel on ne manque pas. On dit un
amant heureux et fidèle, un amant malheureux et
constant; le premier est engagé, l'autre ne l'est pas,
D'ALEMB.
— HIST. xive s. Quand le roi se vit pris, si dit
par grant constance: C'est Jehan de Valois, non pas
le roi de France, Complainte sur la bataille de
Poitiers, Bibl. des Charles, S' série, t. 11, p. 202.
Il xvie s. Tout cela se faict pour gaigner cet advan-
tage d'avoir faict force à leur constance [courage],
MONT. 1, 242. Ces deux erreurs peuvent souffrir de
la constance [persister], ID. I, 395.
— ÉTYM. Provenç. et espagn. conslancia ; ital.
costanza; du latin consianlia (voy. CONSTANT).
CONSTANT, ANTE (kon-stau, stan-t') , adj.
Il 1° Qui a de la constance. Constant en amitié.
Dans leur juste haine animés et constants, CORN.
Béracl. v, 6. Le peuple romain a été le plus con-
stant dans ses maximes, BOSS. Bist. m, 8. Ah! si
tu le voyais, tu serais plus constant X courir sans
relâche au bonheur qui t'attend, CORN. Imit. 1, 2.
Que si le plus constant et le mieux affermi Se re-
lâche souvent, souvent tombe à demi, m. ib. 1, 49.
Lui que j'ai toujours vu constant dans mes traver-
ses, RAC. Bérén. 1, 4. Suzanne offrit une âme con-
stante à la plus noire calomnie, MASS. AV. Afflict.
Il Poétiquement. J'ai d'un coeur invincible affronté
la fortune, J'ai vu d'un oeil constant le courroux de
Neptune, ROTROU, Bélis. IY, 2. || 2° Qui a de la con-
stance en amour. Un coeur constant. Un amant con-
stant. Serez-vous constante, madame, dans ces bon-
tés que vous me témoignez? MOL. l'Am. méd. m, 6.
Il 3° En parlant des choses. Ô trop constante foi!
RAC. Baj. n, 3. Grands dieux! combien elle est jolie!
Et pour moi ses feux sont constants, BÊRANG. Qu'elle
est jolie. Comme s'ils croyaient que cette résolution
fût ferme et constante, PASC. Prov. 4 0. L'amour
constant est comme un lac paisible, BERNARD, Art
d'aimer, ch. 1. ]j4° Qui ne varie pas. Il n'y.a rien
de constant en ce monde. Vents constants. Une tra-
dition constante. Une assiette forme et une dernière
base constante, PASC. dans COUSIN. || Terme de
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