754
CON
|] Bénéfices consistoriaux, évêchés ou bénéfices dont
les bulles sont expédiées par voie de consistoire. Il
demanda un induit pour les bénéfices consistoriaux
de la Bresse, PÀTRU, Plaid, 44, dans RICHELET. La
somme totale des rentes de tous les bénéfices con-
sistoriaux sera portée à environ seize millions, VOLT.
Louis XIV, 35. || 2° Qui appartient a un consistoire
protestant ou Israélite. Ecoles consistoriales.
— HIST. xvi* s. Les simples, et ceux qu'ils appel-
aient consistoriaux ne purent jamais espérer bien
de cet homme ni de tous ceux que l'ame et la con-
science n'avoient pas unis, D'ATJB. But. n, 4 58.
— ÉTYM. Consistoire.
CONSISTORIALEMENT (kon-si-sto-ri-a-le-man),
adv. En consistoire ; selon les formes du consistoire.
— ÉTYM. Consistoriale, et le suffixe ment.
t CONSISTORIALITÉ (kon-si-sto-ri-a-li-té), s. f.
Terme de chancellerie apostolique. Qualité de ce qui
est consistorial ; forme observée dans les expéditions
du consistoire.
— ÉTYM. Consistorial.
t CONSISTORIER (kon-si-sto-ri-é), v. a. Terme
de chancellerie apostolique. Considérer, décider en
consistoire.
— ÉTYM. Consùtoire.
t CONSOEUR (kon-seur), s. f. Se dit des femmes
associées à une même confrérie, et des religieuses
du même couvent ou du même ordre.
— ÉTYM. Con, et soeur.
CONSOLABLE (kon-so-la-bl'), adj. Qui peut être
consolé. Dom Carlos eût pu recevoir quelque con-
solation de ces belles promesses, si le malheur de
son amour lui eût permis d'être consolable, SCARR.
Rom. corn. 2' part. ch. 44. Maintenant qu'il leur
semble que le présent durera toujours, lorsque l'un
de ces ministres de la mort leur vient signifier l'ar-
rêt du destin, ils ne sont pas consolables, D'ABLAN-
COURT, Lucien, Caron. || En parlant des choses. Dou-
leurs consolables.
— REM. L'Académie dans ses Observations sur
Vaugelas, p. 584, dit: «On ne croit pas que conso-
lable se dise de la douleur aussi bien que de la per-
sonne affligée.» C'est un scrupule mal fondé. On
peut voir au mot consoler que d'excellents auteurs
ont dit consoler la douleur.
— ÉTYM. Lat.consota&tits, de consolari, consoler.
CONSOLANT, ANTE (kon-so-lan, lan-t'), adj.
Qui console ou est propre à consoler. Il est bien
consolant pour un père devoir ses enfants prospérer.
Voilà une vérité bien consolante pour vous, MASS.
dans GiRADLT-nuvrvrER. Honorez le malheur par des
soins consolants, DUCIS, Abuf. i, 4. Sa loi, sa mo-
rale est consolante et pure, VOLT. Ali. I, 4. L'honneur
consolant de mourir à vos yeux, ID. Tancr. i, 4. Et
des mots consolants sont sortis de sa bouche, DE-
T.TT.T.K, Imag. ch. vm. || Familièrement. Cet homme-
là n'est guère consolant, ce qu'il dit n'est pas fait
pour rassurer. Cette maxime n'est pas neuve, mais
elle est consolante. Son laconisme peu consolant
n'était d'ailleurs réparé ni par sa figure ni par ses
manières, FONTEN. Littre.
CONSOLATEUR, TRICE (kon-so-la-teur,tri-s'),s.
m. et /. || 1° Celui, celle qui console. Eh! messieurs,
laissez-moi mourir,... et finissez vos pleurs. Pointdu
tout; les consolateurs De ce triste devoir tout au long
s'acquittèrent, LA FONT. Fabl. xn, 6. De mes dou-
leurs noble consolatrice, CAMPENON, l'Enf. prod.
ch. rv. J'y trouve un consolateur Plus affligé que
moi-même, J. B. ROUSS. Odes, n, 2. Le consolateur
le plus tendre paraît un indifférent qui déplaît ; nous
voudrions que tout ce qui nous approche prît le sen-
timent qui nous possède, FONTEN. Bonh. Nous
n'avons d'espérance qu'en ma consolatrice; nous
devions tout à la chaleur qu'elle met dans ses bons
offices, VOLT. Lett. Mme de St-Julien, 24 sept. 4775.
|| 2° Adj. Un espoir consolateur. Ceux qui dans leurs
tourments me baignent de leurs larmes et cher-
chent un Dieu consolateur, VOLT. Memmius, vi. Tes
soins consolateurs charmèrent mes ennuis, M. J.
CHÉNIER, Gracques, i, 4. Les arts consolateurs vont
embellir nos villes, m. ib. i, 2. Et quand la mort
viendra frapper votre jeunesse Vous chercherez par-
tout des yeux consolateurs, m. ib. v, 3. Tout mon
coeur te bénit, bonté consolatrice; Je n'aurais jamais
cru que l'on pût tant souffrir D'une telle blessure, et
que sa cicatrice Fût si douce à sentir, A. DEMUSSET,
Poésies notai. Souvenir. || L'Esprit consolateur, ou,
simplement, le Consolateur, le Saint-Esprit.
— HIST. xvi" s. Je prieray le Père, et il vous
donnera un autre consolateur, assavoir l'Esprit de
Vérité, CALVIN, Instil. 928. Or, encores que ces re-
monstrances fussent grandement consolatrices, CARL.
M, 44, Ri le latin je veux apprendre, Pour parler
CON
avec tant d'autheurs Sages, sçavans, consolateurs,
MAROT, IV, 4 64.
— ÉTYM. Lat. consolator, de consoZan, consoler;
provenç. consolaire au nominatif, consolador au
régime; espagn. consolador; ital. consolatore. Si ce
mot se trouvait dans l'ancien français, il serait au
nominatif consolere, et au régime consoleor.
CONSOLATIF, IVE (kon-so-la-tif, ti-v'), adj. Qui
a "la vertu de consoler. Je vous commencerai ce que
j'ai à vous dire par un discours bien consolatif à
ceux qui ont assez de liberté d'esprit pour le conce-
voir au fort de la douleur, PASC. Lettre à sa soeur
sur la mort de leur père. Je vous dirai sur cela un
beau mot de saint Augustin, et bien consolatif pour
de certaines personnes, PASC. dans COUSIN. Je suis
homme consolatif, homme à m'intéresser aux affaires
des jeunes gens, MOL. Scap. i, 2.
— ÉTYM. Lat. consolativus, de consolari, con-
soler.
CONSOLATION (kon-so-la-sion; en poésie, de
cinq syllabes), s. f. || 1° Allégement de ce qui peine.
Être privé de consolation. Écrire une lettre de con-
solation. J'ai de la consolation à penser que vous
prenez part à mes peines. X un si grand malheur
que le mien, il ne fallait pas une moindre consola-
tion que celle que vous m'avez donnée, VOIT. Lett.
32. Ce fut un grand bonheur pour moi de recevoir
tant de consolation, ID. ib. 20. Vous aurez la con-
solation qu'elle sera morte dans les formes, MOL.
Am. méd. u, 5. Tu peux me donner une dernière
consolation, FÉN. Tél. xv. Il n'aura pas même la
consolation de cacher sa honte, ID. ib. xvm. La sûreté
de notre zèle, la consolation de nos dégoûts, MASS.
Jlfyst. Purif. 4. Votre douleur même porte avec elle
la plus flatteuse des consolations, le secret témoi-
gnage de ne souffrir que parce que vous avez une
belle âme, VOLT. Lett. d'Argental, 23 déc. 4 774.
L'amitié est la consolation de ceux qui se trouvent
accablés par les sots et par les méchants, VOLT.
lett. Belvétius, 4 4 mai 4 764. Ce n'est pas une mé-
diocre consolation pour moi de voir mon opinion
sur cet ouvrage si bien confirmée, VOLT. Lett. Cha-
tellus, 40 mars 4776. ||2° Sujet de, satisfaction ou
d'allégement de peine. C'est une grande consolation
pour un père de voir ses enfants se porter au bien.
Ses maladies lui ôtèrent la consolation qu'elle avait
tant désirée, d'aocomplir ses premiers desseins et
de pouvoir achever ses jours sous la discipline de
Sainte-Fare, BOSS. Anne de Gong. Quand on rampe
dans un petit coin de notre Occident et quand on n'a
que deux jours à vivre, c'est une consolation de
laisser promener ses idées dans l'antiquité et à six
mille lieues de son trou, VOLT. Lett. Mme du Deflimt,
4 3 août 4 773. || 3" Raisons que l'on emploie pour
consoler quelqu'un. Adresser, recevoir des consola-
tions. Ma consolation vous serait superflue, CORN.
Hor. v, 2. Les consolations indiscrètes ne font qu'ai-
grir les violentes afflictions, i. i. ROUSS. Hél. n, 2.
|| Titre de quelques ouvrages de philosophie morale.
Les Consolations de Boèce. || 4° La personne ou la
chose même qui peut consoler. Les malheureux
dont elle fait la consolation, SËV. 394. Vous serez ma
consolation dans cette solitude, FÉN. Tél. i. Vous ne
devez vous permettre ni repos ni consolation tant
que vous les verrez [vos ouailles] dans ces disposi-
tions criminelles, MASS. Confér. lèle pour le salut
des âmes. || 5° Terme de jeu de cartes. Fiche de con-
solation, celle que l'on donne en surcroît de bé-
néfice. || Fig. Fiche de consolation, dédommage-
ment, adoucissement. On l'a envoyé en province,
mais, pour fiche de consolation, on a augmenté son
traitement. || Populairement. Débits de consolation,
nom qu'on donne, par dérision, aux cabarets où l'on
débite de l'eau-de-vie aux gens du peuple.
— SYN. AVOIR DE LA CONSOLATION A FAIRE QUELQUE
CHOSE ; AVOIR LA CONSOLATION DE FAIRE QUELQUE
CHOSE. La première phrase se dit d'une consolation
que l'on se fait à soi-même, d'une chose à laquelle
on attache de la consolation : J'ai de la consolation
à penser que vous prenez part à mes peines. La se-
conde se dit d'une chose qui est vraiment une con-
solation par sa nature : U vous en coûtera, sans
doute-; mais il y va de ma vie, et vous aurez la con-
solation de m'avoir sauvé, MARMONTEL.
— HIST. xne s. Les tues consolatiuns esledece-
rent [réjouirent] la meie aneme [âme], Liber psalm.
p. 4 38. || xive s. Or ont licristien, à leur maleïchon,
Dedens Jherusalem , en consolation , Couronne
comme roy Godefroy de Buillon, Baud. de Séb. iv,
468. || xvc s. Si se continua toute celle semaine en
grand consolation [réjouissance], et se continuèrent
les festes, FROISS. liv. n, p. 275, dans LACURNÉ.
|! xvi" s. Ces promesses pleines de singulière conso-
CON
lation, CALV. Instit. 928. Une consolation commune
me desconsole et m'attendrit, MONT, in, 304,
— ÉTYM. Provenç. consolation; espagn. consola-
don; ital. consolazione; du latin consoJottonem, d«
consolari, consoler. Consolation, signifiant en termes
de jeu les fiches de surcroît que l'on donne à celui
qui gagne, vient du sens qu'a eu jadis consolation,
celui de réjouissance.
t CONSOLATOIRE (kon-so-la-toi-r1), adj. Qui a
pour but de consoler. Ëpître, discours consolatoire.
— HIST. xvi 0 s. Après quelques propos consola-
toires pour l'allégeance du deuil paternel.... YVER,
p. 630. La lettre consolatoire de Plutarque à sa
femme, MONT. Lettres, m.
— ÉTYM. Lat. consolatorius, de consolari, con-
soler.
CONSOLE (kon-so-1'), s. /. || 1° Terme d'architec-
ture. Pièce en saillie, qui sert à porter des vases,
des figures, ou à soutenir une corniche, un balcon.
On dit aussi corbeau. || 2" Meuble sur lequel on pose
des bronzes, des vases, etc. || 3" Terme de musique.
Partie qui couronne une harpe et qui renferme les
chevilles. || 4° Partie du rocher qu'on laisse en saillie
dans un des angles d'une ardoisière. || Partie d'une
pièce de bois qui est coupée en pointe, ou en di-
minuant par le bout. || Enroulement de fer pour ap-
puyer la balustrade d'un escalier, d'un balcon.
— HIST. xvi» s. Cest aix-ci régnant à l'entour de
l'intérieur du colombier, soustenu ou par consoles
de pierre, ou par bouts de chevrons bastis dans le
mur, servira de table aux pigeons pour y manger
leur viande, o. DE SERRES, 387.
— ÉTYM. Mot peut-être abrégé de consolider,
comme le Berry a fait conso le, la consoude, de
consolider.
CONSOLÉ, ÉE (kon-so-lé, lée), part, passé. Un
père mal consolé de la perte de son fils. Les larmes
de Lazare sont essuyées, ses afflictions consolées,
MASS. Car. Riche. L'humanité te vit et sourit con-
solée, DELILLE, Pitié, iv. Il Par extension. L'onde,
en son lit écoulée, A la terre consolée Rend ses
premières couleurs, j. B. ROUSS. liv. 1, Épodes. Cou-
lez , bons vins ; femmes, daignez sourire ; Et l'uni-
vers est consolé, BËRANG. Nature.
CONSOLER (kon-so-lé), v. a. \\l° Alléger l'afflic-
tion, les souffrances. Cet espoir me console. On se
peut assurer Qu'il [l'amour] est maître équitable, et
qu'enfin il console Ceux qu'il a fait pleurer, MALH.
V, 26. Quelque déplaisir que je puisse avoir, j'en
serais bientôt consolé par le soin que vous prendriez
de moi, VOIT. Lett. 4 6. Si vous n'en pouvez mieux
consoler une mère, Qu'en la traitant d'égale avec
une étrangère, CORN. Rodog. v, 4. Quel tourment
de se taire en voyant ce qu'on aime.... Lorsque par
un regard on peut le consoler.... RAC. Brit. m, 7,
Quand tu me dépeignais ce héros intrépide Conso-
lant les mortels de l'absence d'Alcide.... n>. Phèd.
1, 4. Ma fille, ton bonkrj. me console de tout, ID.
Iphig. ni, 2. Du moins consolez-moi de [par] quel-
que heure de paix, RAC. Théb. 1, 3. Vous connais-
sez Brutus et l'osez consoler 1 VOLT. Brutus, v, 8.
Consolez-le du sort, des hommes et de lui, DE-
LILLE, Imag. vi. || Absolument. Il ne sait pas'con-
soler. Le temps console. || 2" Donner de l'allége-
ment aux sentiments pénibles. Pour consoler mon
mal et flatter mes ennuis, RÉGNIER, Plainte. Je ne
viens pas ici consoler tes douleurs, CORN. Cid, iv, 2.
Ainsi la pieuse reine consolait la captivité des fidèles
et relevait leur espérance, BOSS. Reine d'Anglet.
Est-ce ainsi que vos yeux consolent ma disgrâce ?
RAC. Brit. 11, 6. Il était abattu par une douleur que
rien ne pouvait consoleT, FÉN. Tél. xvi. Consoler les
larmes et récompenser les prières, MASS. Car. Lais.
Pour consoler l'espoir du laboureur avide, L. RAC.
Relig. ch. I. Elle retient pourtant des pleurs prêts
à couler, De peur d'aigrir des maux qu'elle veut
consoler, LAMOTTE , dans DESFONTAINES. Virgile
n'a-t-il pas, d'un vers doux et flatteur, De Gallus
expirant consolé le malheur, A. CHÉN. Ép. 1.1| 3° Se
consoler, v. réfl. Recevoir de la consolation, être
consolé. Il ne se peut consoler de ne plus ouïr
une personne qui raisonne si parfaitement, VOIT.
Lett. 8. Qui que ce soit des deux, il doit se conso-
ler De la mort d'un tyran qui voulait l'immoler,
CORN. Béracl. v, 8. Quiconque se plaint cherche a
se consoler, m. Pomp. v, 4. Dans ton cher entre-
tien s'est-elle consolée? m. Médée, m, 2. Mais, si-
tôt qu'elle eut vu cette troupe enragée S'entre-battra
elle-même et se percer les flancs, Elle se consola :
ce sont leurs moeurs, dit-elle.... LA FONT. Fabl. x, 8.
Il y a de certaines douleurs dont on ne doit point
se consoler, SÊV. 24 9. Mon coeur qui le voyait maître
de l'univers Se consolait déjà de languir dans ses
CON
|] Bénéfices consistoriaux, évêchés ou bénéfices dont
les bulles sont expédiées par voie de consistoire. Il
demanda un induit pour les bénéfices consistoriaux
de la Bresse, PÀTRU, Plaid, 44, dans RICHELET. La
somme totale des rentes de tous les bénéfices con-
sistoriaux sera portée à environ seize millions, VOLT.
Louis XIV, 35. || 2° Qui appartient a un consistoire
protestant ou Israélite. Ecoles consistoriales.
— HIST. xvi* s. Les simples, et ceux qu'ils appel-
aient consistoriaux ne purent jamais espérer bien
de cet homme ni de tous ceux que l'ame et la con-
science n'avoient pas unis, D'ATJB. But. n, 4 58.
— ÉTYM. Consistoire.
CONSISTORIALEMENT (kon-si-sto-ri-a-le-man),
adv. En consistoire ; selon les formes du consistoire.
— ÉTYM. Consistoriale, et le suffixe ment.
t CONSISTORIALITÉ (kon-si-sto-ri-a-li-té), s. f.
Terme de chancellerie apostolique. Qualité de ce qui
est consistorial ; forme observée dans les expéditions
du consistoire.
— ÉTYM. Consistorial.
t CONSISTORIER (kon-si-sto-ri-é), v. a. Terme
de chancellerie apostolique. Considérer, décider en
consistoire.
— ÉTYM. Consùtoire.
t CONSOEUR (kon-seur), s. f. Se dit des femmes
associées à une même confrérie, et des religieuses
du même couvent ou du même ordre.
— ÉTYM. Con, et soeur.
CONSOLABLE (kon-so-la-bl'), adj. Qui peut être
consolé. Dom Carlos eût pu recevoir quelque con-
solation de ces belles promesses, si le malheur de
son amour lui eût permis d'être consolable, SCARR.
Rom. corn. 2' part. ch. 44. Maintenant qu'il leur
semble que le présent durera toujours, lorsque l'un
de ces ministres de la mort leur vient signifier l'ar-
rêt du destin, ils ne sont pas consolables, D'ABLAN-
COURT, Lucien, Caron. || En parlant des choses. Dou-
leurs consolables.
— REM. L'Académie dans ses Observations sur
Vaugelas, p. 584, dit: «On ne croit pas que conso-
lable se dise de la douleur aussi bien que de la per-
sonne affligée.» C'est un scrupule mal fondé. On
peut voir au mot consoler que d'excellents auteurs
ont dit consoler la douleur.
— ÉTYM. Lat.consota&tits, de consolari, consoler.
CONSOLANT, ANTE (kon-so-lan, lan-t'), adj.
Qui console ou est propre à consoler. Il est bien
consolant pour un père devoir ses enfants prospérer.
Voilà une vérité bien consolante pour vous, MASS.
dans GiRADLT-nuvrvrER. Honorez le malheur par des
soins consolants, DUCIS, Abuf. i, 4. Sa loi, sa mo-
rale est consolante et pure, VOLT. Ali. I, 4. L'honneur
consolant de mourir à vos yeux, ID. Tancr. i, 4. Et
des mots consolants sont sortis de sa bouche, DE-
T.TT.T.K, Imag. ch. vm. || Familièrement. Cet homme-
là n'est guère consolant, ce qu'il dit n'est pas fait
pour rassurer. Cette maxime n'est pas neuve, mais
elle est consolante. Son laconisme peu consolant
n'était d'ailleurs réparé ni par sa figure ni par ses
manières, FONTEN. Littre.
CONSOLATEUR, TRICE (kon-so-la-teur,tri-s'),s.
m. et /. || 1° Celui, celle qui console. Eh! messieurs,
laissez-moi mourir,... et finissez vos pleurs. Pointdu
tout; les consolateurs De ce triste devoir tout au long
s'acquittèrent, LA FONT. Fabl. xn, 6. De mes dou-
leurs noble consolatrice, CAMPENON, l'Enf. prod.
ch. rv. J'y trouve un consolateur Plus affligé que
moi-même, J. B. ROUSS. Odes, n, 2. Le consolateur
le plus tendre paraît un indifférent qui déplaît ; nous
voudrions que tout ce qui nous approche prît le sen-
timent qui nous possède, FONTEN. Bonh. Nous
n'avons d'espérance qu'en ma consolatrice; nous
devions tout à la chaleur qu'elle met dans ses bons
offices, VOLT. Lett. Mme de St-Julien, 24 sept. 4775.
|| 2° Adj. Un espoir consolateur. Ceux qui dans leurs
tourments me baignent de leurs larmes et cher-
chent un Dieu consolateur, VOLT. Memmius, vi. Tes
soins consolateurs charmèrent mes ennuis, M. J.
CHÉNIER, Gracques, i, 4. Les arts consolateurs vont
embellir nos villes, m. ib. i, 2. Et quand la mort
viendra frapper votre jeunesse Vous chercherez par-
tout des yeux consolateurs, m. ib. v, 3. Tout mon
coeur te bénit, bonté consolatrice; Je n'aurais jamais
cru que l'on pût tant souffrir D'une telle blessure, et
que sa cicatrice Fût si douce à sentir, A. DEMUSSET,
Poésies notai. Souvenir. || L'Esprit consolateur, ou,
simplement, le Consolateur, le Saint-Esprit.
— HIST. xvi" s. Je prieray le Père, et il vous
donnera un autre consolateur, assavoir l'Esprit de
Vérité, CALVIN, Instil. 928. Or, encores que ces re-
monstrances fussent grandement consolatrices, CARL.
M, 44, Ri le latin je veux apprendre, Pour parler
CON
avec tant d'autheurs Sages, sçavans, consolateurs,
MAROT, IV, 4 64.
— ÉTYM. Lat. consolator, de consoZan, consoler;
provenç. consolaire au nominatif, consolador au
régime; espagn. consolador; ital. consolatore. Si ce
mot se trouvait dans l'ancien français, il serait au
nominatif consolere, et au régime consoleor.
CONSOLATIF, IVE (kon-so-la-tif, ti-v'), adj. Qui
a "la vertu de consoler. Je vous commencerai ce que
j'ai à vous dire par un discours bien consolatif à
ceux qui ont assez de liberté d'esprit pour le conce-
voir au fort de la douleur, PASC. Lettre à sa soeur
sur la mort de leur père. Je vous dirai sur cela un
beau mot de saint Augustin, et bien consolatif pour
de certaines personnes, PASC. dans COUSIN. Je suis
homme consolatif, homme à m'intéresser aux affaires
des jeunes gens, MOL. Scap. i, 2.
— ÉTYM. Lat. consolativus, de consolari, con-
soler.
CONSOLATION (kon-so-la-sion; en poésie, de
cinq syllabes), s. f. || 1° Allégement de ce qui peine.
Être privé de consolation. Écrire une lettre de con-
solation. J'ai de la consolation à penser que vous
prenez part à mes peines. X un si grand malheur
que le mien, il ne fallait pas une moindre consola-
tion que celle que vous m'avez donnée, VOIT. Lett.
32. Ce fut un grand bonheur pour moi de recevoir
tant de consolation, ID. ib. 20. Vous aurez la con-
solation qu'elle sera morte dans les formes, MOL.
Am. méd. u, 5. Tu peux me donner une dernière
consolation, FÉN. Tél. xv. Il n'aura pas même la
consolation de cacher sa honte, ID. ib. xvm. La sûreté
de notre zèle, la consolation de nos dégoûts, MASS.
Jlfyst. Purif. 4. Votre douleur même porte avec elle
la plus flatteuse des consolations, le secret témoi-
gnage de ne souffrir que parce que vous avez une
belle âme, VOLT. Lett. d'Argental, 23 déc. 4 774.
L'amitié est la consolation de ceux qui se trouvent
accablés par les sots et par les méchants, VOLT.
lett. Belvétius, 4 4 mai 4 764. Ce n'est pas une mé-
diocre consolation pour moi de voir mon opinion
sur cet ouvrage si bien confirmée, VOLT. Lett. Cha-
tellus, 40 mars 4776. ||2° Sujet de, satisfaction ou
d'allégement de peine. C'est une grande consolation
pour un père de voir ses enfants se porter au bien.
Ses maladies lui ôtèrent la consolation qu'elle avait
tant désirée, d'aocomplir ses premiers desseins et
de pouvoir achever ses jours sous la discipline de
Sainte-Fare, BOSS. Anne de Gong. Quand on rampe
dans un petit coin de notre Occident et quand on n'a
que deux jours à vivre, c'est une consolation de
laisser promener ses idées dans l'antiquité et à six
mille lieues de son trou, VOLT. Lett. Mme du Deflimt,
4 3 août 4 773. || 3" Raisons que l'on emploie pour
consoler quelqu'un. Adresser, recevoir des consola-
tions. Ma consolation vous serait superflue, CORN.
Hor. v, 2. Les consolations indiscrètes ne font qu'ai-
grir les violentes afflictions, i. i. ROUSS. Hél. n, 2.
|| Titre de quelques ouvrages de philosophie morale.
Les Consolations de Boèce. || 4° La personne ou la
chose même qui peut consoler. Les malheureux
dont elle fait la consolation, SËV. 394. Vous serez ma
consolation dans cette solitude, FÉN. Tél. i. Vous ne
devez vous permettre ni repos ni consolation tant
que vous les verrez [vos ouailles] dans ces disposi-
tions criminelles, MASS. Confér. lèle pour le salut
des âmes. || 5° Terme de jeu de cartes. Fiche de con-
solation, celle que l'on donne en surcroît de bé-
néfice. || Fig. Fiche de consolation, dédommage-
ment, adoucissement. On l'a envoyé en province,
mais, pour fiche de consolation, on a augmenté son
traitement. || Populairement. Débits de consolation,
nom qu'on donne, par dérision, aux cabarets où l'on
débite de l'eau-de-vie aux gens du peuple.
— SYN. AVOIR DE LA CONSOLATION A FAIRE QUELQUE
CHOSE ; AVOIR LA CONSOLATION DE FAIRE QUELQUE
CHOSE. La première phrase se dit d'une consolation
que l'on se fait à soi-même, d'une chose à laquelle
on attache de la consolation : J'ai de la consolation
à penser que vous prenez part à mes peines. La se-
conde se dit d'une chose qui est vraiment une con-
solation par sa nature : U vous en coûtera, sans
doute-; mais il y va de ma vie, et vous aurez la con-
solation de m'avoir sauvé, MARMONTEL.
— HIST. xne s. Les tues consolatiuns esledece-
rent [réjouirent] la meie aneme [âme], Liber psalm.
p. 4 38. || xive s. Or ont licristien, à leur maleïchon,
Dedens Jherusalem , en consolation , Couronne
comme roy Godefroy de Buillon, Baud. de Séb. iv,
468. || xvc s. Si se continua toute celle semaine en
grand consolation [réjouissance], et se continuèrent
les festes, FROISS. liv. n, p. 275, dans LACURNÉ.
|! xvi" s. Ces promesses pleines de singulière conso-
CON
lation, CALV. Instit. 928. Une consolation commune
me desconsole et m'attendrit, MONT, in, 304,
— ÉTYM. Provenç. consolation; espagn. consola-
don; ital. consolazione; du latin consoJottonem, d«
consolari, consoler. Consolation, signifiant en termes
de jeu les fiches de surcroît que l'on donne à celui
qui gagne, vient du sens qu'a eu jadis consolation,
celui de réjouissance.
t CONSOLATOIRE (kon-so-la-toi-r1), adj. Qui a
pour but de consoler. Ëpître, discours consolatoire.
— HIST. xvi 0 s. Après quelques propos consola-
toires pour l'allégeance du deuil paternel.... YVER,
p. 630. La lettre consolatoire de Plutarque à sa
femme, MONT. Lettres, m.
— ÉTYM. Lat. consolatorius, de consolari, con-
soler.
CONSOLE (kon-so-1'), s. /. || 1° Terme d'architec-
ture. Pièce en saillie, qui sert à porter des vases,
des figures, ou à soutenir une corniche, un balcon.
On dit aussi corbeau. || 2" Meuble sur lequel on pose
des bronzes, des vases, etc. || 3" Terme de musique.
Partie qui couronne une harpe et qui renferme les
chevilles. || 4° Partie du rocher qu'on laisse en saillie
dans un des angles d'une ardoisière. || Partie d'une
pièce de bois qui est coupée en pointe, ou en di-
minuant par le bout. || Enroulement de fer pour ap-
puyer la balustrade d'un escalier, d'un balcon.
— HIST. xvi» s. Cest aix-ci régnant à l'entour de
l'intérieur du colombier, soustenu ou par consoles
de pierre, ou par bouts de chevrons bastis dans le
mur, servira de table aux pigeons pour y manger
leur viande, o. DE SERRES, 387.
— ÉTYM. Mot peut-être abrégé de consolider,
comme le Berry a fait conso le, la consoude, de
consolider.
CONSOLÉ, ÉE (kon-so-lé, lée), part, passé. Un
père mal consolé de la perte de son fils. Les larmes
de Lazare sont essuyées, ses afflictions consolées,
MASS. Car. Riche. L'humanité te vit et sourit con-
solée, DELILLE, Pitié, iv. Il Par extension. L'onde,
en son lit écoulée, A la terre consolée Rend ses
premières couleurs, j. B. ROUSS. liv. 1, Épodes. Cou-
lez , bons vins ; femmes, daignez sourire ; Et l'uni-
vers est consolé, BËRANG. Nature.
CONSOLER (kon-so-lé), v. a. \\l° Alléger l'afflic-
tion, les souffrances. Cet espoir me console. On se
peut assurer Qu'il [l'amour] est maître équitable, et
qu'enfin il console Ceux qu'il a fait pleurer, MALH.
V, 26. Quelque déplaisir que je puisse avoir, j'en
serais bientôt consolé par le soin que vous prendriez
de moi, VOIT. Lett. 4 6. Si vous n'en pouvez mieux
consoler une mère, Qu'en la traitant d'égale avec
une étrangère, CORN. Rodog. v, 4. Quel tourment
de se taire en voyant ce qu'on aime.... Lorsque par
un regard on peut le consoler.... RAC. Brit. m, 7,
Quand tu me dépeignais ce héros intrépide Conso-
lant les mortels de l'absence d'Alcide.... n>. Phèd.
1, 4. Ma fille, ton bonkrj. me console de tout, ID.
Iphig. ni, 2. Du moins consolez-moi de [par] quel-
que heure de paix, RAC. Théb. 1, 3. Vous connais-
sez Brutus et l'osez consoler 1 VOLT. Brutus, v, 8.
Consolez-le du sort, des hommes et de lui, DE-
LILLE, Imag. vi. || Absolument. Il ne sait pas'con-
soler. Le temps console. || 2" Donner de l'allége-
ment aux sentiments pénibles. Pour consoler mon
mal et flatter mes ennuis, RÉGNIER, Plainte. Je ne
viens pas ici consoler tes douleurs, CORN. Cid, iv, 2.
Ainsi la pieuse reine consolait la captivité des fidèles
et relevait leur espérance, BOSS. Reine d'Anglet.
Est-ce ainsi que vos yeux consolent ma disgrâce ?
RAC. Brit. 11, 6. Il était abattu par une douleur que
rien ne pouvait consoleT, FÉN. Tél. xvi. Consoler les
larmes et récompenser les prières, MASS. Car. Lais.
Pour consoler l'espoir du laboureur avide, L. RAC.
Relig. ch. I. Elle retient pourtant des pleurs prêts
à couler, De peur d'aigrir des maux qu'elle veut
consoler, LAMOTTE , dans DESFONTAINES. Virgile
n'a-t-il pas, d'un vers doux et flatteur, De Gallus
expirant consolé le malheur, A. CHÉN. Ép. 1.1| 3° Se
consoler, v. réfl. Recevoir de la consolation, être
consolé. Il ne se peut consoler de ne plus ouïr
une personne qui raisonne si parfaitement, VOIT.
Lett. 8. Qui que ce soit des deux, il doit se conso-
ler De la mort d'un tyran qui voulait l'immoler,
CORN. Béracl. v, 8. Quiconque se plaint cherche a
se consoler, m. Pomp. v, 4. Dans ton cher entre-
tien s'est-elle consolée? m. Médée, m, 2. Mais, si-
tôt qu'elle eut vu cette troupe enragée S'entre-battra
elle-même et se percer les flancs, Elle se consola :
ce sont leurs moeurs, dit-elle.... LA FONT. Fabl. x, 8.
Il y a de certaines douleurs dont on ne doit point
se consoler, SÊV. 24 9. Mon coeur qui le voyait maître
de l'univers Se consolait déjà de languir dans ses
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