Mi ABO
mie de se prononcer entre les deux orthographes ; il
n'est peut-être pas nécessaire absolument qu'elle le
fasse; mais il serait nécessaire qu'elle fût conséquente
et que tous les mots de cette catégorie fussent traités
de même, autant que faire se peut.
— ÉTYM. Aboyer.
ABOIS (a-bol), s. m. plur. Yoy. ABOI.
ABOLI, IE (a-bo-li,lie), part, passé. Usage aboli.
Termes abolis. Ses honneurs abolis, son palais dé-
serté Sont autant de liens qui retiennent Junie,
RAC. Brit. n,3. Les histoires seront abolies avec les
empires, et il ne se parlera plus de tous ces faits
éclatants dont elles sont pleines, BOSS. L. de Bourb.
Ah ! si quelques années après votre mort vous re-
veniez, hommes oubliés, au milieu du monde, vous
vous vous hâteriez de rentrer dans vos tombeaux
pour ne voir pas votre nom terni, votre mémoire
abolie, m. Letel.
ABOLIR (a-bo-lir),t>. à. || 1° Mettre à néant. Abolir
une loi. Les actes de ce gouvernement furent abolis.
Des sectes ont voulu abolir le mariage. Les parlements
furent abolis par l'Assemblée constituante. Dans les
républiques anciennes, on abolissait quelquefois en
partie les dettes pour soulager la plèhe obérée. En
vain l'hérésie lui a-t-elle refusé ce culte suprême, et,
paruneaudace insoutenable, a-t-elle entrépris de l'a-
bolir, BOURD. Pens. t. ni,p. 262. Pour en abolir la mé-
moire , BOSS. Hist, I, 4 o. L'idolâtrie allait abolir la loi
de Dieu, ID.ib. il, 409. On verra de David l'héritier
détestable Abolir tes honneurs, profaner tes autels,
RAC. Alh. v, 6. Et veulent aujourd'hui qu'un même
coup mortel Abolisse ton nom, ton peuple et ton
autel, ID. Esth.i, 4.Une mode a à peine détruit une
autre mode, qu'elle est abolie par une plus nouvelle,
qui cède elle-même à celle qui la suit et qui ne sera
pas la dernière, LABRUY. 43. Il abolit la dignité de
patriarche, quoique assez dépendante de lui, et par
îàsetrouva plus maître de son église, FONTEN. Csar
Pierre. J'abolis les faux dieux, VOLT. Mah. n, 6. Tu
juras toi-même D'abolir pour jamais l'autorité su-
prême, ID. M. de Ces. i, 3. || 2° Terme d'ancien droit
criminel. Abolir une créance, en interdire les pour-
suites.Mes services.... Pour le faire abolir [mon crime]
sont plus que suffisants , CORN. Cid, n,4. [| 3° S'a-
bolir, être aboli. Cet usage s'est aboli peu à peu.
Une maison de confusion où les plus anciennes prati-
ques s^abolissent, BOURB.Pens. t. n,p.38G. [Liberté]
Tes purs adorateurs, étrangers sur. la terre, Voyant
dans ces excès ton saint nom s'abolir, Ne le pro-
noncent plus, LAMART. Méd. Il, 20. Tout crime
s'abolit au bout d'un certain nombre d'années,
Acad.
— SYN. ABOLIR, ABROGER. Idée commune, mettre
hors d'usage. Abolir est plus général que abroger;
tout ce qui met hors d'usage abolit, mais tout ce
qui abolit n'abroge pas. La désuétude, l'oubli, l'in-
différence abolissent une loi, mais ne l'abrogent
pas ; pour qu'elle soit abrogée, il faut un acte so-
-ennel et régulier de la puissance. publique. C'est
pour cela qu'une loi seule, un édit, un règlement
sont abrogés; tandis qu'une coutume,une tradition,
un usage sont abolis.
— HIST. xvi° s. Jésus dit qu'il n'est point venu
pour abolir la loy, mais pour l'accomplir, CALV.
Inst. 267. L'Eglise est establie gardienne de la vérité
de Dieu,afin qu'elle ne s'abolisse point en ce monde,
m. ib. 820. Les pierres moyennant lesquelles Deu-
calion et Pyrrha restituoient le genre humain aboly
par le déluge, RAB. Pant. m, 8. Le temps me peut
abolir avant eage, Et mon malheur me garder de
vous voir Beaucoup de jours , ST-GELAIS , 4 74.
Voilà comment Timoleon aÙoit coupant et arrachant
les tyrannies de la Sicile et y abolissant toutes
guerres, AMYOT,Tim. 46. Onques puis le peuple n'en
voulut user [de l'ostracisme] et en abolit l'usage
entièrement, m. Arist. 48. Ils conspirèrent ensemble
de ruiner et abolir à Athènes l'autorité du peuple,
ro. ib. 32.
— ËTYM. Provenç. et espagn. abolir ; ital. o&o-
lere;ie àb, indiquant diminution, et de olesçere,
croître, par conséquent faire décroître. La com-
paraison d'abolere avec adolescere, inolescere ,
exolescere, montre un radical commun ol, qui si-
gnifie croître. Les langues néo-latines ont changé
abolere en aboliscere, d'où la conjugaison de ce mot
en italien, abolisco, etc.
t ABOLISSABLE (a-bo-li-sa-bl'), adj. Qui mérite
d'être aboli, qui peut être aboli.
— ÉTYM. ^lbohY.
ABOLISSEMENT (a-bo-li-se-man), s. m. Action
d'abolir. L'abolissement de la constitution. L'abolis-
sement de la faculté de sentir et de se mouvoir dans
l'apoplexie. Ce qui contribua le plus à l'abolisse-
ABO
ment du duel, ce fut la nouvelle manière de faire
combattre les armées, VOLT. Moeurs, 4 00.
— HIST. xvi" s. Pour l'abolissement du ciel et de
la terre, les fidèles ne laissent point d'estre establis
devant Dieu, CALV. Inst. 334. Au dernier abolisse-
ment de leur chair, qui sera parfait en la fin de
cette vie mortelle, m. ib. 4 056. Aussi leur advient
aux cuisses un refroidissement et abolissement de
sentir et mouvoir, PARÉ, xrv, 4 5. Abolissement des
lettres et arts, M. DU BELLAY, Prol.
— ÉTYM. Abolir.
ABOLITION (a-bo-li-sion), s. f. || 1° Action d'abolir.
La paralysie est l'abolition du mouvement et de la
sensibilité. L'abolition de l'ordre des Templiers. Y a-
t-il' rien de si grand que ce qu'il [Louis XIV ] faisait
pour détruire l'hérésie ? Et comptez-vous pour rien
l'abolition des duels? dit d'un air content un autre
homme...? MONTESQ. Lettr. pers. LDC. || 2° En termes
de droit ancien, le pardon que leprince accordait d'au-
torité absolue pour un crime. Abolition d'un crime et
abolition d'une peine. Obtenir une abolition. Lettres
d'abolition. Le duc de Bourgogne [l'assassin du duc
d'Orléans] daigna prendre des lettres d'abolition,VOLT.
Moeurs, 79 ou l'autre qui poursuit des abolitions,
RÉGNIER, Sat. v.Son père [le cardinal de Bouillon]
tint deux fois de son souverain la dignité de duc
etpair, après avoir pensé renverser l'État, après
avoir vécu d'abolitions, ST-SIMON, 279, 34. || 3° Dans
un sens qui n'est plus de la langue du droit, efface-
ment, remise. C'est par là que Magdeleine, cette fa-
meuse pécheresse et cette pénitente aussi célèbre,
obtint l'entière abolition de tous les dérèglements
de sa vie, et qu'elle parvint à un degré siéminent de
sainteté, BOURD. Pens. t. n,p. 465.
— SYN. On a cherché une différence entre abolis^
sèment et abolition ; mais il est impossible d'en trou-
ver une qui soit fondée, si ce n'est que seul abo-
lition se dit pour la remise d'un crime, d'une peine.
—HIST. xvi" s. Ces gens-là trop cérémonieux n'ont
pas voulu prendre sur leurs consciences l'abolition
de tant de meurtres et ravissements, D'AUB..Foera. in,
47. Il monstre quelle est l'abolition de la loi, etaussi
quel est l'usage d'icelle, CALV. Inst. 4 066. Et se firent
plusieurs autres traittés, et mesme de l'abolition de
de la pragmatique sanction, M. DU BELLAY, 24. Au
différent que le peuple eut avec les nobles touchant l'a-
bolition des debtes,AMYOT, Aie. et Cor. comp. 5. Use
fit décerner abolition générale de tout le passé, et
pour l'advenir licence de faire mourir qui bon lui
semblerait, ID Sylla, 68.
— ÉTYM. t'-ovenç. abolitio; espagn. abolicion ;
ital. abolisione, de abolitio (voy. ABOLIR).
f ABOLITIONNISTE (a-bo-li-sio-ni-sf), s. m. Se
dit, aux Etats-Unis, des partisans de l'abolition de
l'esclavage.
ABOMINABLE (a-bo-mina-bl'), adj. || 1° Qui
mérite répulsion, aversion. Ils ont tenu des propos
abominables. Jours abominables. C'est une femme
abominable. Projets abominables. Tout ce qui est
dans les hommes, est abominable, PASC. Édit. Cousin;
Des plaisirs abominables, ID. ib. De l'offrir [le saint
sacrifice de l'Eucharistie] pour avoir de quoi conten-
ter nos passions, de quoi nourrir nos cupidités... ne
serait-ce pas l'usage le plus abominable? BOURD. Pens.
t. m, p. 294. Ah! quel abominable maître me vois-
je obligé de servir, MOL. Festin de Pierre, i, 44. Voi-
là, je vous l'avoue, un homme abominable,ID. Tart.
iv, 6. Qui? ce chef d'une race abominable, impie,
RAC. Est. n,4. Fourbe abominable, VOLT. Zaïre, iv, 5.
L'abominable arrêt de ce conseil farouche, m. Alz.
v,4. || 2°Par exagération,seditdetoutce quiesttrès
mauvais. Une odeur abominable. Il fait un temps
abominable. || Se dit des personnes et des choses,
et se met avant ou après le substantif, suivant l'oreille,
surtout dans le style poétique et passionné ; car dans
le style ordinaire il se met presque toujours après.
—HIST. xm? s. Ces malades estoient si despis que
les privés sergeants du benoit roi en estoient abomi-
nables [en avaient de l'abomination, du dégoût],
JOINV. 352. || xrv" s. Chosenaturelment abhominabie,
ORESMEjTfc&ede Meunier. ||xv' s. Finalement ils re-
garderont et considéreront entre eux que cette mesaise
ils ne pouvoient longuement souffrir ni porter, tant
leur estoit la punaisieabominable, PROISS. I, I, 445.
H xvr* s. C'estes vous qui vous justifiez devant les
hommes ; mais ce qui est haut est abominable à Dieu,
CALV. Inst. 593. Icelle ostée, toutes les choses qu'on
lui présente non-seulement sont fatras, mais ordures
puantes et abominables, m. ib. 609.
— ËTYM. Provenç. abhomenable; espagn. abo-
minable; ital. abbominabile; de abominabilis, de
obominor,détester, de ai, indiquant l'éloignement,
et omen,présage : abominable, ce qui doit être écarté
ABO
comme un mauvais présage. Omen , d'après le
Latins, signifie proprement un augure qui se fai
par la bouche des hommes,comme l'explique Cicé-
ron, Dediv. i, 46, et par extension toute espèce de
présage bon ou mauvais. Ainsi, pendant que les
Romains délibéraient après la destruction de Rome
par les Gaulois, s'ils iraient s'établir à Veies, un
centurion qui faisait ranger sa troupe,cria : Porte-
drapeau, arrête le drapeau, nous serons très-bien ici.
Le sénat, entendant cette parole, s'écria qu'il acceptai*
l'augure (omen). En conséquence, les Latins ontfait
venir omen, archaïque osmen, de os, bouche (voy.
ORAL).
ABOMINABLEMENT (a-bo-mi-na-ble-man), adv.
D'une manière abominable.
—ÉTYM. Abominable, et le suffixe ment (voy.
MENT).
ABOMINATION (a-bo-mi-na-sion), s. f. || 1° Aver-
sion, répulsion. Avoir en abomination. Il est en abo-
mination à tout le monde. Ce sacrement qu'elles
auraient en abomination, PASC. Prov. 4 6. Vous lais-
serez votre nom en abomination à mes élus, ID.
Proph. S3. || 2° Chose abominable. Il serait à sou-
haiter que ces abominations fussent ensevelies dans
un éternel oubli, BOURD. Pens. t. m,p. 435. lesdésor-
dresetles abominations de toute sa vie, MASS. Injust.
du monde. L'abomination entre jusque dans le lieu
saint, ID. Médis. Il a vu les abominations en honneur
au milieu de son peuple, ID. Conw.Nos prières et nos
vertus sont abomination devant Dieu,PASC. Bel. 46.
|| 3° Dans les sermonnaires, abomination signifie
particulièrement le culte des idoles-, et même toute
fausse religion. Manassèsqui avaitintroduit l'abomi-
nation dans le lieu saint, MASS. Mélange. Mahomet
était déjà prêt de (prêt à) venir placer l'abomina-
tion dans le lieu saint, MASS. Franc. L'abomination
était répandue sur toute la terre, PASC. Juifs, 20.
Les abominations où tu es tombé sous Achaz, BOSS.
Hist. il, 40. On voit l'abomination dans le temple,
ID. ib. n, 4. || 4°En style de l'Ecriture, l'abomina-
tion de la désolation. Vous verrez l'abomination de
la désolation, BOSS. Hist. n, 9, c'est-à-dire les plus
grandes profanations.
— HIST. xin" s. La menthe conforte l'estomac et
donne appétit de manger et oste abomination [dé-
goût], DUC ANGE, abominalio. ||xiv* s. De tout men-
songe ou tout comme mensonge, il a horreur et abo-
mination, ORESME,E(/I. 434. ||xv" s. Le seigneur de
Cohan avait en abomination les pommes ; et pour ce
le meirent en un grenier où il y en avoit à foison,
pour le mettre à finance, JUV. DES URSINS, 4444..
|| xvi" s. Votre encens m'est abomination, CALV. Inst.
609.
— ÉYTM. Provenç. abhominatio; espagn. abomina-
don; ital. àbbominazioh*; de abominatio (voy. ABO-
MINABLE).
f ABOMINER (a-bo-mi-né) ,v. a. Avoir en abomina-
tion. Ce verbe, très-ancien dans la langue, mérite
d'être repris ; il se comprend sans peine, et n'a rien
qui choque, puisqu'on a abominable et abomina-
tion.
—HIST. xrv" s. Il est inutile à telles collocutions et
esbattements ; car il n'i confère etn'i fait rien, mes
est triste en toutes choses et abhomine gieu qui
est nécessaire, ORESME, Eth. 4 38.||xv"s. [choses]
Dont Dieux et le ciel s'abhomine, EUST. DESCH. dans
RAYNOUARD, abhominar. || m" s. Certaines nations
abominent la.... MONT, n, 226. Qu'est-ce que veut
dire cela, que le Seigneur rejette et abomine si fort
l'observation de la loi?... CALV. Instit. 609. Quant
aux ménétriers et decepteurs,Celui qui terre et ciel
domine, Les abomine, MAROT, IV, 234.
— ÉTYM. Berry, abominer; provenç. abominar;
ital. obbomtnare;de abominàri (voy. ABOMINABLE).
f À-BON-COMPTE, s. m. Terme d'administrat.
milit. Payement à régulariser. ||A«plur. des à-bon-
eoinpîe.
ABONDAMMENT(a-bon-da-nian),ad». Avec abon-
dance. Cette source fournit de l'eau abondamment.
Nourrir abondamment. Boire abondamment. Cette
ville était abondamment pourvue., Fumer la terré
abondamment. Cette question sera abondamment
traitée. Cet avocat parla plus abondamment que soa
adversaire. Parce qu'il ne jeûnait et qu'il ne payaiï
si abondamment la dîme que par orgueil, BOURD.
Pens. t. n, p. 4 36. Le Seigneur se communiquait à
eux [aux saints] plus abondamment, MASS. Myst.
Purifie. Animés plus abondamment de son esprit [oc
parle de Dieu], FLËCH. Serm. i, 228.
— SYN. ABONDAMMENT, EN ABONDANCE. BeaUCOUp ■.
l'adverbe con.vient mieux en- parlant de ce qui ar«
rive : boire abondamment, suer abondamment. La
locution adverbiale se dit seulement en parlant de
mie de se prononcer entre les deux orthographes ; il
n'est peut-être pas nécessaire absolument qu'elle le
fasse; mais il serait nécessaire qu'elle fût conséquente
et que tous les mots de cette catégorie fussent traités
de même, autant que faire se peut.
— ÉTYM. Aboyer.
ABOIS (a-bol), s. m. plur. Yoy. ABOI.
ABOLI, IE (a-bo-li,lie), part, passé. Usage aboli.
Termes abolis. Ses honneurs abolis, son palais dé-
serté Sont autant de liens qui retiennent Junie,
RAC. Brit. n,3. Les histoires seront abolies avec les
empires, et il ne se parlera plus de tous ces faits
éclatants dont elles sont pleines, BOSS. L. de Bourb.
Ah ! si quelques années après votre mort vous re-
veniez, hommes oubliés, au milieu du monde, vous
vous vous hâteriez de rentrer dans vos tombeaux
pour ne voir pas votre nom terni, votre mémoire
abolie, m. Letel.
ABOLIR (a-bo-lir),t>. à. || 1° Mettre à néant. Abolir
une loi. Les actes de ce gouvernement furent abolis.
Des sectes ont voulu abolir le mariage. Les parlements
furent abolis par l'Assemblée constituante. Dans les
républiques anciennes, on abolissait quelquefois en
partie les dettes pour soulager la plèhe obérée. En
vain l'hérésie lui a-t-elle refusé ce culte suprême, et,
paruneaudace insoutenable, a-t-elle entrépris de l'a-
bolir, BOURD. Pens. t. ni,p. 262. Pour en abolir la mé-
moire , BOSS. Hist, I, 4 o. L'idolâtrie allait abolir la loi
de Dieu, ID.ib. il, 409. On verra de David l'héritier
détestable Abolir tes honneurs, profaner tes autels,
RAC. Alh. v, 6. Et veulent aujourd'hui qu'un même
coup mortel Abolisse ton nom, ton peuple et ton
autel, ID. Esth.i, 4.Une mode a à peine détruit une
autre mode, qu'elle est abolie par une plus nouvelle,
qui cède elle-même à celle qui la suit et qui ne sera
pas la dernière, LABRUY. 43. Il abolit la dignité de
patriarche, quoique assez dépendante de lui, et par
îàsetrouva plus maître de son église, FONTEN. Csar
Pierre. J'abolis les faux dieux, VOLT. Mah. n, 6. Tu
juras toi-même D'abolir pour jamais l'autorité su-
prême, ID. M. de Ces. i, 3. || 2° Terme d'ancien droit
criminel. Abolir une créance, en interdire les pour-
suites.Mes services.... Pour le faire abolir [mon crime]
sont plus que suffisants , CORN. Cid, n,4. [| 3° S'a-
bolir, être aboli. Cet usage s'est aboli peu à peu.
Une maison de confusion où les plus anciennes prati-
ques s^abolissent, BOURB.Pens. t. n,p.38G. [Liberté]
Tes purs adorateurs, étrangers sur. la terre, Voyant
dans ces excès ton saint nom s'abolir, Ne le pro-
noncent plus, LAMART. Méd. Il, 20. Tout crime
s'abolit au bout d'un certain nombre d'années,
Acad.
— SYN. ABOLIR, ABROGER. Idée commune, mettre
hors d'usage. Abolir est plus général que abroger;
tout ce qui met hors d'usage abolit, mais tout ce
qui abolit n'abroge pas. La désuétude, l'oubli, l'in-
différence abolissent une loi, mais ne l'abrogent
pas ; pour qu'elle soit abrogée, il faut un acte so-
-ennel et régulier de la puissance. publique. C'est
pour cela qu'une loi seule, un édit, un règlement
sont abrogés; tandis qu'une coutume,une tradition,
un usage sont abolis.
— HIST. xvi° s. Jésus dit qu'il n'est point venu
pour abolir la loy, mais pour l'accomplir, CALV.
Inst. 267. L'Eglise est establie gardienne de la vérité
de Dieu,afin qu'elle ne s'abolisse point en ce monde,
m. ib. 820. Les pierres moyennant lesquelles Deu-
calion et Pyrrha restituoient le genre humain aboly
par le déluge, RAB. Pant. m, 8. Le temps me peut
abolir avant eage, Et mon malheur me garder de
vous voir Beaucoup de jours , ST-GELAIS , 4 74.
Voilà comment Timoleon aÙoit coupant et arrachant
les tyrannies de la Sicile et y abolissant toutes
guerres, AMYOT,Tim. 46. Onques puis le peuple n'en
voulut user [de l'ostracisme] et en abolit l'usage
entièrement, m. Arist. 48. Ils conspirèrent ensemble
de ruiner et abolir à Athènes l'autorité du peuple,
ro. ib. 32.
— ËTYM. Provenç. et espagn. abolir ; ital. o&o-
lere;ie àb, indiquant diminution, et de olesçere,
croître, par conséquent faire décroître. La com-
paraison d'abolere avec adolescere, inolescere ,
exolescere, montre un radical commun ol, qui si-
gnifie croître. Les langues néo-latines ont changé
abolere en aboliscere, d'où la conjugaison de ce mot
en italien, abolisco, etc.
t ABOLISSABLE (a-bo-li-sa-bl'), adj. Qui mérite
d'être aboli, qui peut être aboli.
— ÉTYM. ^lbohY.
ABOLISSEMENT (a-bo-li-se-man), s. m. Action
d'abolir. L'abolissement de la constitution. L'abolis-
sement de la faculté de sentir et de se mouvoir dans
l'apoplexie. Ce qui contribua le plus à l'abolisse-
ABO
ment du duel, ce fut la nouvelle manière de faire
combattre les armées, VOLT. Moeurs, 4 00.
— HIST. xvi" s. Pour l'abolissement du ciel et de
la terre, les fidèles ne laissent point d'estre establis
devant Dieu, CALV. Inst. 334. Au dernier abolisse-
ment de leur chair, qui sera parfait en la fin de
cette vie mortelle, m. ib. 4 056. Aussi leur advient
aux cuisses un refroidissement et abolissement de
sentir et mouvoir, PARÉ, xrv, 4 5. Abolissement des
lettres et arts, M. DU BELLAY, Prol.
— ÉTYM. Abolir.
ABOLITION (a-bo-li-sion), s. f. || 1° Action d'abolir.
La paralysie est l'abolition du mouvement et de la
sensibilité. L'abolition de l'ordre des Templiers. Y a-
t-il' rien de si grand que ce qu'il [Louis XIV ] faisait
pour détruire l'hérésie ? Et comptez-vous pour rien
l'abolition des duels? dit d'un air content un autre
homme...? MONTESQ. Lettr. pers. LDC. || 2° En termes
de droit ancien, le pardon que leprince accordait d'au-
torité absolue pour un crime. Abolition d'un crime et
abolition d'une peine. Obtenir une abolition. Lettres
d'abolition. Le duc de Bourgogne [l'assassin du duc
d'Orléans] daigna prendre des lettres d'abolition,VOLT.
Moeurs, 79 ou l'autre qui poursuit des abolitions,
RÉGNIER, Sat. v.Son père [le cardinal de Bouillon]
tint deux fois de son souverain la dignité de duc
etpair, après avoir pensé renverser l'État, après
avoir vécu d'abolitions, ST-SIMON, 279, 34. || 3° Dans
un sens qui n'est plus de la langue du droit, efface-
ment, remise. C'est par là que Magdeleine, cette fa-
meuse pécheresse et cette pénitente aussi célèbre,
obtint l'entière abolition de tous les dérèglements
de sa vie, et qu'elle parvint à un degré siéminent de
sainteté, BOURD. Pens. t. n,p. 465.
— SYN. On a cherché une différence entre abolis^
sèment et abolition ; mais il est impossible d'en trou-
ver une qui soit fondée, si ce n'est que seul abo-
lition se dit pour la remise d'un crime, d'une peine.
—HIST. xvi" s. Ces gens-là trop cérémonieux n'ont
pas voulu prendre sur leurs consciences l'abolition
de tant de meurtres et ravissements, D'AUB..Foera. in,
47. Il monstre quelle est l'abolition de la loi, etaussi
quel est l'usage d'icelle, CALV. Inst. 4 066. Et se firent
plusieurs autres traittés, et mesme de l'abolition de
de la pragmatique sanction, M. DU BELLAY, 24. Au
différent que le peuple eut avec les nobles touchant l'a-
bolition des debtes,AMYOT, Aie. et Cor. comp. 5. Use
fit décerner abolition générale de tout le passé, et
pour l'advenir licence de faire mourir qui bon lui
semblerait, ID Sylla, 68.
— ÉTYM. t'-ovenç. abolitio; espagn. abolicion ;
ital. abolisione, de abolitio (voy. ABOLIR).
f ABOLITIONNISTE (a-bo-li-sio-ni-sf), s. m. Se
dit, aux Etats-Unis, des partisans de l'abolition de
l'esclavage.
ABOMINABLE (a-bo-mina-bl'), adj. || 1° Qui
mérite répulsion, aversion. Ils ont tenu des propos
abominables. Jours abominables. C'est une femme
abominable. Projets abominables. Tout ce qui est
dans les hommes, est abominable, PASC. Édit. Cousin;
Des plaisirs abominables, ID. ib. De l'offrir [le saint
sacrifice de l'Eucharistie] pour avoir de quoi conten-
ter nos passions, de quoi nourrir nos cupidités... ne
serait-ce pas l'usage le plus abominable? BOURD. Pens.
t. m, p. 294. Ah! quel abominable maître me vois-
je obligé de servir, MOL. Festin de Pierre, i, 44. Voi-
là, je vous l'avoue, un homme abominable,ID. Tart.
iv, 6. Qui? ce chef d'une race abominable, impie,
RAC. Est. n,4. Fourbe abominable, VOLT. Zaïre, iv, 5.
L'abominable arrêt de ce conseil farouche, m. Alz.
v,4. || 2°Par exagération,seditdetoutce quiesttrès
mauvais. Une odeur abominable. Il fait un temps
abominable. || Se dit des personnes et des choses,
et se met avant ou après le substantif, suivant l'oreille,
surtout dans le style poétique et passionné ; car dans
le style ordinaire il se met presque toujours après.
—HIST. xm? s. Ces malades estoient si despis que
les privés sergeants du benoit roi en estoient abomi-
nables [en avaient de l'abomination, du dégoût],
JOINV. 352. || xrv" s. Chosenaturelment abhominabie,
ORESMEjTfc&ede Meunier. ||xv' s. Finalement ils re-
garderont et considéreront entre eux que cette mesaise
ils ne pouvoient longuement souffrir ni porter, tant
leur estoit la punaisieabominable, PROISS. I, I, 445.
H xvr* s. C'estes vous qui vous justifiez devant les
hommes ; mais ce qui est haut est abominable à Dieu,
CALV. Inst. 593. Icelle ostée, toutes les choses qu'on
lui présente non-seulement sont fatras, mais ordures
puantes et abominables, m. ib. 609.
— ËTYM. Provenç. abhomenable; espagn. abo-
minable; ital. abbominabile; de abominabilis, de
obominor,détester, de ai, indiquant l'éloignement,
et omen,présage : abominable, ce qui doit être écarté
ABO
comme un mauvais présage. Omen , d'après le
Latins, signifie proprement un augure qui se fai
par la bouche des hommes,comme l'explique Cicé-
ron, Dediv. i, 46, et par extension toute espèce de
présage bon ou mauvais. Ainsi, pendant que les
Romains délibéraient après la destruction de Rome
par les Gaulois, s'ils iraient s'établir à Veies, un
centurion qui faisait ranger sa troupe,cria : Porte-
drapeau, arrête le drapeau, nous serons très-bien ici.
Le sénat, entendant cette parole, s'écria qu'il acceptai*
l'augure (omen). En conséquence, les Latins ontfait
venir omen, archaïque osmen, de os, bouche (voy.
ORAL).
ABOMINABLEMENT (a-bo-mi-na-ble-man), adv.
D'une manière abominable.
—ÉTYM. Abominable, et le suffixe ment (voy.
MENT).
ABOMINATION (a-bo-mi-na-sion), s. f. || 1° Aver-
sion, répulsion. Avoir en abomination. Il est en abo-
mination à tout le monde. Ce sacrement qu'elles
auraient en abomination, PASC. Prov. 4 6. Vous lais-
serez votre nom en abomination à mes élus, ID.
Proph. S3. || 2° Chose abominable. Il serait à sou-
haiter que ces abominations fussent ensevelies dans
un éternel oubli, BOURD. Pens. t. m,p. 435. lesdésor-
dresetles abominations de toute sa vie, MASS. Injust.
du monde. L'abomination entre jusque dans le lieu
saint, ID. Médis. Il a vu les abominations en honneur
au milieu de son peuple, ID. Conw.Nos prières et nos
vertus sont abomination devant Dieu,PASC. Bel. 46.
|| 3° Dans les sermonnaires, abomination signifie
particulièrement le culte des idoles-, et même toute
fausse religion. Manassèsqui avaitintroduit l'abomi-
nation dans le lieu saint, MASS. Mélange. Mahomet
était déjà prêt de (prêt à) venir placer l'abomina-
tion dans le lieu saint, MASS. Franc. L'abomination
était répandue sur toute la terre, PASC. Juifs, 20.
Les abominations où tu es tombé sous Achaz, BOSS.
Hist. il, 40. On voit l'abomination dans le temple,
ID. ib. n, 4. || 4°En style de l'Ecriture, l'abomina-
tion de la désolation. Vous verrez l'abomination de
la désolation, BOSS. Hist. n, 9, c'est-à-dire les plus
grandes profanations.
— HIST. xin" s. La menthe conforte l'estomac et
donne appétit de manger et oste abomination [dé-
goût], DUC ANGE, abominalio. ||xiv* s. De tout men-
songe ou tout comme mensonge, il a horreur et abo-
mination, ORESME,E(/I. 434. ||xv" s. Le seigneur de
Cohan avait en abomination les pommes ; et pour ce
le meirent en un grenier où il y en avoit à foison,
pour le mettre à finance, JUV. DES URSINS, 4444..
|| xvi" s. Votre encens m'est abomination, CALV. Inst.
609.
— ÉYTM. Provenç. abhominatio; espagn. abomina-
don; ital. àbbominazioh*; de abominatio (voy. ABO-
MINABLE).
f ABOMINER (a-bo-mi-né) ,v. a. Avoir en abomina-
tion. Ce verbe, très-ancien dans la langue, mérite
d'être repris ; il se comprend sans peine, et n'a rien
qui choque, puisqu'on a abominable et abomina-
tion.
—HIST. xrv" s. Il est inutile à telles collocutions et
esbattements ; car il n'i confère etn'i fait rien, mes
est triste en toutes choses et abhomine gieu qui
est nécessaire, ORESME, Eth. 4 38.||xv"s. [choses]
Dont Dieux et le ciel s'abhomine, EUST. DESCH. dans
RAYNOUARD, abhominar. || m" s. Certaines nations
abominent la.... MONT, n, 226. Qu'est-ce que veut
dire cela, que le Seigneur rejette et abomine si fort
l'observation de la loi?... CALV. Instit. 609. Quant
aux ménétriers et decepteurs,Celui qui terre et ciel
domine, Les abomine, MAROT, IV, 234.
— ÉTYM. Berry, abominer; provenç. abominar;
ital. obbomtnare;de abominàri (voy. ABOMINABLE).
f À-BON-COMPTE, s. m. Terme d'administrat.
milit. Payement à régulariser. ||A«plur. des à-bon-
eoinpîe.
ABONDAMMENT(a-bon-da-nian),ad». Avec abon-
dance. Cette source fournit de l'eau abondamment.
Nourrir abondamment. Boire abondamment. Cette
ville était abondamment pourvue., Fumer la terré
abondamment. Cette question sera abondamment
traitée. Cet avocat parla plus abondamment que soa
adversaire. Parce qu'il ne jeûnait et qu'il ne payaiï
si abondamment la dîme que par orgueil, BOURD.
Pens. t. n, p. 4 36. Le Seigneur se communiquait à
eux [aux saints] plus abondamment, MASS. Myst.
Purifie. Animés plus abondamment de son esprit [oc
parle de Dieu], FLËCH. Serm. i, 228.
— SYN. ABONDAMMENT, EN ABONDANCE. BeaUCOUp ■.
l'adverbe con.vient mieux en- parlant de ce qui ar«
rive : boire abondamment, suer abondamment. La
locution adverbiale se dit seulement en parlant de
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