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CON
CON
CON
conçherge de la halle, Registre municipal, dans
JÀOBERT, Glossaire.
— ÉTYM. Picard, conchierge; espagn. conserve,
bas-lat. consergius, dans un texte de l'an U06. Mé-
nage le lire de conservare; mais consenare n'a ja-
mais pu donner consergius.- Labbe propose le mot
hybride con-skarjo, skarjo signifiant en allemand
sbirre, sergent; mais la.forme du mot et aussi le
sens s'y opposent. Diez, qui écarte ces deux étymo-
logies, n'en propose aucune. La présence de la forme
consergius, dans un texte aussi ancien que l'anttoa,
ne permet guère d'y voir autre chose que le repré-
sentant roman d'un bas-latin conservius, dérivé de
cum et servire ; servius donnant serge ou sierge,
comme serviens donne sergent. De sorte que con-
cierge ne signifierait que serviteur, terme général
déterminé ensuite par l'usage à un sens particulier.
CONCIERGERIE (kon-sièr-je-rie), s. f.\\ 1° Charge
de concierge dans une grande maison |j Le logement
du concierge. La conciergerie du château. || Autrefois,
étendue de la juridiction du concierge du palais du
roi. || 2° Prison attenante au palais de justice à Paris.
— HIST. xiv* s. Donné à la conciergerie du bois
de Vincennes, Ordonnances des rois, t. vu, p. 575.
|| xv" s. Et sur ce avons premier fait voir les traités
et points, et diligemment visiter et à grand et mure
délibération tant de ceux de notre sang et grand
conseil, si comme prélats, barons, comme de ceux
de notre conciergerie et de notre très amée fille l'u-
niversité de Paris, MONSTREL. liv. I, ch. <<6. ||xvrs.
Un prisonnier de qualité estant en nos concierge-
ries, MONT. II, 32.
— ÉTYM. Concierge.
CONCILE (kon-si-1'), s. m. || Ie Assemblée d'évê-
ques et de docteurs pour statuer sur des questions
de doctrine, de discipline. Les apôtres tiennent le
concile de Jérusalem, BOSS. Hist. i, 40. Telle fut la
décision du concile de Latran, le plus grand et le
plus nombreux qui ait jamais été tenu, dont l'auto-
rité est si grande que la postérité l'a appelé par
excellence le concile général, BOSS. Variât, xv,
§ t36.(| Concile oecuménique ou général, assemblée
qui'représente toute l'Eglise du monde catholique.
Concile national, concile composé des évoques d'une
- nation. Concile provincial, concile tenu par les évo-
ques d'une province ecclésiastique ; l'archevêque
préside. Concile diocésain, assemblée des bénéficiers
d'un diocèse ; on le nomme ordinairement synode,
il 2° Actes et décisions des conciles. On a fait plu-
sieurs éditions des conciles.
— HIST. xii" s. Par le conseil Tyebaut a fait H rois
êscrire,Lesletreset les Chartres fist seeller en cire,
Les barons fist venir de trestout son empire; à Me-
leun en France tint li rois son concire [assemblée],
Roman de Rou, ms. p. <23, dans LACURNE. Pru-
veires e diacnes, plusurs en i ot pris, Larruns,
ïnufdreiseùrs en la rei prisun mis; Qu'areté mult
suvent erent par le païs, As cunciles [tribunaux]
mené là ù lur ert asis, Th.ïemart. 26. Quand ot
[apprend] li reis Henris de la pape conter Qu'il fe-
seit par ses briefs les evesques mander, A Glaren-
dune ad fait sun cuncilie [conseil] asembler, Th. le
Bart. 65.1| xine s. Et fit assambler un concile gêne-
rai de tous les ordenes desous la loi de Rome, Chr.
deRains, 88. || xvie s. Les rois ont de tout temps as-
semblé ou fait assembler synodes ou conciles pro-
vinciaux et nationaux, p. PITHOU, 10. Les conciles
généraux ne se doivent assembler ny tenir sans le
pape, toutesfois il n'est estimé estre par dessus le
concile universel, ID. 40.
— ÉTYM. Provenç. concili; espagn. et ital. conci-
lia; du latin concilium, assemblée, de même ra-
dical que conciliare (voy. CONCILIER).
CON'CILIABLE (kon-si-li-a-bl'), adj. Qui se con-
cilie avec une autre chose, qui ne l'exclut pas. Ces
conditions sont conciliables l'une avec l'autre.
— ÉTYM. Concilier.
CONCILIABULE fkon-si-li-a-bu-1'), s. m. || 1° As-
semblée de prélats schismatiques ou convoqués irré-
gulièrement. Ce n'était pas un concile, c'était un
conciliabule. || 2° Conférence secrète et où président
d'ordinaire des sentiments de malveillance ou d'hos-
tilité. Ce conciliabule où la mort de Jésus fut con-
clue, BOURDAL. Carême, m, Communion pose. 223.
Les conciliabules qui se tiennent chez les femmes
de chambre, 1. 3. ROUSS. Hél. vi, n.
— ÊTYM. Le latin conciliabulum, de conciliare
(voy. CONCILIER).'
f CONCILIAIRE (kon-si-li-ê-rO, adJ- Qui appar-
tient au concile.
: — ÉTYM. Concile.
t CÔNCILIAIREMENT (kon-si-li-ê-re-man), aàv.
Ï4t conçue.
— ÉTYM. Conciliaire, et le suffixe ment.
CONCILIANT, ANTE (kon-si:li-an, an-t'), adj.
Qui est propre à concilier. Homme, esprit, carac-
tère conciliant. Paroles conciliantes.
CONCILIATEUR, TRICE (kon-si-li-a-teur, tri-s').
Il l'S.m. etf. Celui, celle qui s'emploie pour concilier
un différend. Le conciliateur crut qu'il viendrait à
bout De guérir cette folle et détestable envie [de plai-
der], LA FONT. Fab. XII, 28. || 2" Adj. Un esprit con-
ciliateur. Éloquence persuasive et conciliatrice. Son
esprit était naturellement conciliateur et son âme
semblait s'approcher de toutes les autres, MONTESQ.
Ârsace et ïsmênie. Leibnitz, génie vaste et concilia-
teur, voulut que ses ouvrages devinssent comme un
centre où se réuniraient toutes les connaissances hu-
maines, TURGOT, Ébauche du 2e dise, progrès de
l'esprit humain, p. 280. || Terme de droit. Le juge
conciliateur.
— HIST. xvi" s. La civilité est conciliatrice des pre-
miers abords de la société et familiarité, MONT, I, 62.
— ÉTYM. Le latin conciliator, de conciliare, con-
cilier.
CONCILIATION (kon-si-li-a-sion ; en poésie,de six
syllabes), s. f. || 1° Action de concilier. Apporter
dans les affaires un esprit de conciliation. Les voies
de conciliation sont encore ouvertes. || 2° Terme do
droit. Conciliation préalable, préliminaire, tentative
de conciliation, comparution des parties, avant
l'instance, devant un juge, spécialement le juge de
paix, qui cherche à les concilier. Procès-verbal de
non-conciliation. || 3° Action de faire concorder
ensemble des textes qui semblent en opposition. La
conciliation de ces deux articles n'est pas possible.
— ÉTYM. Le latin conciliatio, de conciliare, con-
cilier.
f CONCILIATOLRE (kon-si-li-a-toi-r'), adj. Qui a
pour but de concilier. Conférences oonciliatoires.
Moyen conciliatoire. Procédure conciliatoire.
—■ ÉTYM. Concilier.
CONCILIÉ, ÉE (kon-si-li-é, ée), port, passé.
|| 1° Apaisé. Les esprits conciliés par de sages me-
sures. || 2° Mis d'accord. Ces lois conciliées par une
habile interprétation.
CONCILIER (kon-si-li-é), v. a. \\ I" Faire disparaî-
tre les causes des différends. Ahl laissez-moi l'hon-
neur de vous concilier, VOLT. Catil. m, 4. Un in-
térêt si cher nous doit concilier, ID. -Triumv. n, 2;
Terminer tous les différends d'une manière qui con-
ciliait les intérêts les plus opposés, BOSS. Duchesse
d'Orl. Son caractère particulier était de concilier les
intérêts opposés, et, en s'éievant au-dessus, de trou-
ver le secret endroit et comme le noeud par où on
peut les réunir, in. Anne de Gonz. En 1557, il se fit
à "Worms, par l'ordre de Charles V, une nou-
velle assemblée pour concilier les religions, BOSS.
Variât, vin, § a. || 2° Accorder des choses qui
semblent contraires. Concilier deux textes de lois.
Il peut concilier son honneur et sa flamme, ROTROU,
St Gen. i, i. La difficulté de concilier l'histoire
profane avec l'histoire sainte, BOSS. Wst. i, 7. Cela
suffit pour concilier ce saint docteur avec lui-même
ID. Re'p. Oserai-jedire que lui seul concilie les cho-
ses contraires et admet les incompatibles? LA BRUY. IV,
|| 3° Rendre favorable à, bien disposer. Illui conci-
lia la faveur du prince. Sa douceur lui a concilié la
faveur de tous. Elle s'est concilié l'affection de sa
nouvelle famille. || 4° Se concilier, y. réfl. Entrer
en accord, s'entendre. Ces gens-là ne pourront ja-
mais se concilier. Ils délibèrent ensemble,ils se com-
muniquent leurs pensées, ils se concilient, MONTESQ.
Esp.vi, i. || N'avoir plus de contradictions avec...
Votre système ne peut se concilier avec les principes
établis.
— SYN. CONCILIER, ACCORDER. Accorder, c'est pro-
prement mettre d'accord, ramener au même ton,
à l'unisson ; tandis que concilier signifie unique-
ment rapprocher. C'est cette différence d'étymologie
qui est la cause des nuances que ces deux mots ex-
priment. Concilier les libertés de l'Église gallicane
avec les prétentions de la cour de Rome, voudrait
dire que par une interprétation on a montré qu'elles
ne se repoussaient pas, et qu'au fond elles s'ac-
cordaient. Accorder les unes avec les autres vou-
drait dire que par un moyen quelconque on les a
mises dans un état où elles n'ont plus de dissem-
blance. Un intérêt commun les concilia, signifiera
qu'il leur a ouvert les yeux et leur a fait recon-
naître qu'au fond rien d'essentiel ne les séparait.
Un intérêt commun les accorda, signifiera qu'il leur
a fait faire des concessions mutuelles et qu'ils se
sont arrangés pour s'entendre.
— HIST. xvie s. Cette recordation [d'un grand
danger] me concilie aulcunement à elle [à la mort],
MONT, n, 53. Les reconciliateurs des jurisconsultes
debvroient premièrement les concilier ehascun à soy,
ID. Il, 240.
— ÉTYM. Le latin conciliare, lie cum, et un dé-
rivé de cillo, mouvoir, presser; conciliare, mou-
voir ensemble, d'où rapprocher. Dans Varron, De
lingua latina, conciliare veut dire fouler, presser des
étoffes; et Lucrèce (i, 483) nomme concilium, le
concours, la cohésion des premiers principes.
CONCIS, ISE (kon-si, si-z'; Vs se lie : concis et
nerveux; dites : kon-si-z et nerveux), adj. Doué de
concision. Style concis. Phrase concise. Écrivain
concis. Elle [la langue originale de l'Écriture] est
serrée, concise, dégagée des ornements étrangers
qui ne serviraient qu'à ralentir son impétuosité et son
feu, ROLLIN, Traité des et. iv, 3. Démosthène est
grand en ce qu'il est serré et concis^ et Cicéron au
contraire en ce qu'il est diffus et étendu, BOIL. Lon-
gin, Sublime, ch. x.
— HIST. xvie s. Cérémonies de simple bienséance,
accompagnées de paroles concises, de froideur et
grandes retenues, SULLY, dans leDt'cf. de DOCKEZ.
— ÉTYM. Provenç. concis; espagn. et ital. con-
ciso; du latin concisus, participe passé de conci'
dere, couper, de cum, et cxdere, tailler.
CONCISION (kon-si-zion; en poésie, de quatre
syllabes), s. f. Qualité du style qui dit ce qu'il veut
dire en peu de mots.
— SYN. CONCISION, PRÉCISION. La concision diffère
de la précision en ce qu'elle est plutôt la brièveté
même du discours, que l'exactitude de sa significa-
tion. La précision au contraire consiste d'abord dans
cette exactitude; la brièveté n'est plus qu'un moyen
pour y arriver.
— ÉTYM. Provenç. concisio ; espagn. concision ;
ital. concisione; du latin concisionem (voy. CON-
CIS).
CONCITOYEN, ENNE (kon-si-to,-iin, iè-n'; plu-
sieurs disent : kon-si-toi-iin), i. m. et f. || 1° Celui,
celle qui est de la même ville, du même État qu'un
autre. Et quoi qu'ait fait pour vous ce.cher concitoyen,
iD.coRN.Scrtor.n, 2. Qui, après mille friponneries
punissables, marchent la tête levée dans Paris, parés
des dépouilles de leurs concitoyens, avec autant
d'orgueil que s'ils avaient sauvé l'État, \AUB. Dîme,
p. 257. Hercule, sois le dieu de tes concitoyens!
VOLT. OEdipe, i, 4. Ils se représentent la fortune de
cet illustre personnage, leur concitoyen, VAUGBL.
Q. C. liv. vi, ch. 9. J'aime mieux renoncer à l'em-
pire que de répandre le sang de mes concitoyens, ID.
ib. liv. x, ch. 8. Il arrive quelquefois que les étran-
gers nous apprennent le mérite de nos propres con-
citoyens, que nous négligions peut-être parce que
leur modestie leur nuisait de près, FONTEN. Liltre.
Les lois d'Euric, de Gondebaud et de Rotharis fi-
rent du Barbare et du Romain des concitoyens,
MONTESQ. Esp. x, 3. || 2° Par extension. Il fuyait les
cités, il ne cherchait que l'ombre, Vivait parmi les
bois, concitoyen des ours, LA FONT. Filles de Min. Le
lièvre et la perdrix, concitoyens d'un champ, Vi-
vaient dans un état, ce semble, assez tranquille,
LA FONT. Fab. v, \1.
— HIST. xive s. Jaqueme de Langle né concitains
de ceste ville, nu CANGE , concivium.
— ÉTYM. Con, et citoyen.
f CONCITOYENNETÉ (kon-si-to-iè-ne-té), s. f.
Relation existant entre plusieurs personnes du même
pays, de la même ville.
— ÉTYM. Concitoyen.
CONCLAVE (kon-kla-v'), s. m. Lieu où les cardi-
naux s'assemblent après la mort d'un pape, pour
lui choisir un successeur. || Assemblée des cardinaux
procédant à l'élection. Il y aura de grandes diffi-
cultés au conclave, SÉV. 582. || Le conclave d'un tel
pape, le conclave où il fut élu. || Proverbe. Qui en-
tre pape au conclave, en sort cardinal, c'est-à-dire
l'élection tombe rarement sur celui qui au début
paraissait avoir le plus de chances d'être pape.
— HIST. xve s: Les cardinaux se trairent en con-
clave au palais Saint-Pierre, FROISS. II, U, 20. Le
disner fait, se retrairent les chevaliers en la cham-
bre de leur conclave; et là n'entra nul, s'il n'estoi*
chevalier portant l'ordre et les quatre officiers des-
sus nommés, 0. DE LA MARCHE, Mém. liv. 1, p. 263,
dans LACURNE.
— ÉTYM. Provenç. conclavi; espagn. et ital. con-
clave; de cum, avec, et clavis, clef (voy. CLEF): ce
qui se ferme à clef.
CONCLAVISTE (kon-kla-vi-sf), s. m. Ecclésias-
tique servant un cardinal, et enfermé avec lui dans
le même édifice pendant la durée du conclave. Et
comme un conclaviste entre dans le conclave, RE-
GNIER, Sqt. 11, L'abbé de Choisi alla en Italie comme
CON
CON
CON
conçherge de la halle, Registre municipal, dans
JÀOBERT, Glossaire.
— ÉTYM. Picard, conchierge; espagn. conserve,
bas-lat. consergius, dans un texte de l'an U06. Mé-
nage le lire de conservare; mais consenare n'a ja-
mais pu donner consergius.- Labbe propose le mot
hybride con-skarjo, skarjo signifiant en allemand
sbirre, sergent; mais la.forme du mot et aussi le
sens s'y opposent. Diez, qui écarte ces deux étymo-
logies, n'en propose aucune. La présence de la forme
consergius, dans un texte aussi ancien que l'anttoa,
ne permet guère d'y voir autre chose que le repré-
sentant roman d'un bas-latin conservius, dérivé de
cum et servire ; servius donnant serge ou sierge,
comme serviens donne sergent. De sorte que con-
cierge ne signifierait que serviteur, terme général
déterminé ensuite par l'usage à un sens particulier.
CONCIERGERIE (kon-sièr-je-rie), s. f.\\ 1° Charge
de concierge dans une grande maison |j Le logement
du concierge. La conciergerie du château. || Autrefois,
étendue de la juridiction du concierge du palais du
roi. || 2° Prison attenante au palais de justice à Paris.
— HIST. xiv* s. Donné à la conciergerie du bois
de Vincennes, Ordonnances des rois, t. vu, p. 575.
|| xv" s. Et sur ce avons premier fait voir les traités
et points, et diligemment visiter et à grand et mure
délibération tant de ceux de notre sang et grand
conseil, si comme prélats, barons, comme de ceux
de notre conciergerie et de notre très amée fille l'u-
niversité de Paris, MONSTREL. liv. I, ch. <<6. ||xvrs.
Un prisonnier de qualité estant en nos concierge-
ries, MONT. II, 32.
— ÉTYM. Concierge.
CONCILE (kon-si-1'), s. m. || Ie Assemblée d'évê-
ques et de docteurs pour statuer sur des questions
de doctrine, de discipline. Les apôtres tiennent le
concile de Jérusalem, BOSS. Hist. i, 40. Telle fut la
décision du concile de Latran, le plus grand et le
plus nombreux qui ait jamais été tenu, dont l'auto-
rité est si grande que la postérité l'a appelé par
excellence le concile général, BOSS. Variât, xv,
§ t36.(| Concile oecuménique ou général, assemblée
qui'représente toute l'Eglise du monde catholique.
Concile national, concile composé des évoques d'une
- nation. Concile provincial, concile tenu par les évo-
ques d'une province ecclésiastique ; l'archevêque
préside. Concile diocésain, assemblée des bénéficiers
d'un diocèse ; on le nomme ordinairement synode,
il 2° Actes et décisions des conciles. On a fait plu-
sieurs éditions des conciles.
— HIST. xii" s. Par le conseil Tyebaut a fait H rois
êscrire,Lesletreset les Chartres fist seeller en cire,
Les barons fist venir de trestout son empire; à Me-
leun en France tint li rois son concire [assemblée],
Roman de Rou, ms. p. <23, dans LACURNE. Pru-
veires e diacnes, plusurs en i ot pris, Larruns,
ïnufdreiseùrs en la rei prisun mis; Qu'areté mult
suvent erent par le païs, As cunciles [tribunaux]
mené là ù lur ert asis, Th.ïemart. 26. Quand ot
[apprend] li reis Henris de la pape conter Qu'il fe-
seit par ses briefs les evesques mander, A Glaren-
dune ad fait sun cuncilie [conseil] asembler, Th. le
Bart. 65.1| xine s. Et fit assambler un concile gêne-
rai de tous les ordenes desous la loi de Rome, Chr.
deRains, 88. || xvie s. Les rois ont de tout temps as-
semblé ou fait assembler synodes ou conciles pro-
vinciaux et nationaux, p. PITHOU, 10. Les conciles
généraux ne se doivent assembler ny tenir sans le
pape, toutesfois il n'est estimé estre par dessus le
concile universel, ID. 40.
— ÉTYM. Provenç. concili; espagn. et ital. conci-
lia; du latin concilium, assemblée, de même ra-
dical que conciliare (voy. CONCILIER).
CON'CILIABLE (kon-si-li-a-bl'), adj. Qui se con-
cilie avec une autre chose, qui ne l'exclut pas. Ces
conditions sont conciliables l'une avec l'autre.
— ÉTYM. Concilier.
CONCILIABULE fkon-si-li-a-bu-1'), s. m. || 1° As-
semblée de prélats schismatiques ou convoqués irré-
gulièrement. Ce n'était pas un concile, c'était un
conciliabule. || 2° Conférence secrète et où président
d'ordinaire des sentiments de malveillance ou d'hos-
tilité. Ce conciliabule où la mort de Jésus fut con-
clue, BOURDAL. Carême, m, Communion pose. 223.
Les conciliabules qui se tiennent chez les femmes
de chambre, 1. 3. ROUSS. Hél. vi, n.
— ÊTYM. Le latin conciliabulum, de conciliare
(voy. CONCILIER).'
f CONCILIAIRE (kon-si-li-ê-rO, adJ- Qui appar-
tient au concile.
: — ÉTYM. Concile.
t CÔNCILIAIREMENT (kon-si-li-ê-re-man), aàv.
Ï4t conçue.
— ÉTYM. Conciliaire, et le suffixe ment.
CONCILIANT, ANTE (kon-si:li-an, an-t'), adj.
Qui est propre à concilier. Homme, esprit, carac-
tère conciliant. Paroles conciliantes.
CONCILIATEUR, TRICE (kon-si-li-a-teur, tri-s').
Il l'S.m. etf. Celui, celle qui s'emploie pour concilier
un différend. Le conciliateur crut qu'il viendrait à
bout De guérir cette folle et détestable envie [de plai-
der], LA FONT. Fab. XII, 28. || 2" Adj. Un esprit con-
ciliateur. Éloquence persuasive et conciliatrice. Son
esprit était naturellement conciliateur et son âme
semblait s'approcher de toutes les autres, MONTESQ.
Ârsace et ïsmênie. Leibnitz, génie vaste et concilia-
teur, voulut que ses ouvrages devinssent comme un
centre où se réuniraient toutes les connaissances hu-
maines, TURGOT, Ébauche du 2e dise, progrès de
l'esprit humain, p. 280. || Terme de droit. Le juge
conciliateur.
— HIST. xvi" s. La civilité est conciliatrice des pre-
miers abords de la société et familiarité, MONT, I, 62.
— ÉTYM. Le latin conciliator, de conciliare, con-
cilier.
CONCILIATION (kon-si-li-a-sion ; en poésie,de six
syllabes), s. f. || 1° Action de concilier. Apporter
dans les affaires un esprit de conciliation. Les voies
de conciliation sont encore ouvertes. || 2° Terme do
droit. Conciliation préalable, préliminaire, tentative
de conciliation, comparution des parties, avant
l'instance, devant un juge, spécialement le juge de
paix, qui cherche à les concilier. Procès-verbal de
non-conciliation. || 3° Action de faire concorder
ensemble des textes qui semblent en opposition. La
conciliation de ces deux articles n'est pas possible.
— ÉTYM. Le latin conciliatio, de conciliare, con-
cilier.
f CONCILIATOLRE (kon-si-li-a-toi-r'), adj. Qui a
pour but de concilier. Conférences oonciliatoires.
Moyen conciliatoire. Procédure conciliatoire.
—■ ÉTYM. Concilier.
CONCILIÉ, ÉE (kon-si-li-é, ée), port, passé.
|| 1° Apaisé. Les esprits conciliés par de sages me-
sures. || 2° Mis d'accord. Ces lois conciliées par une
habile interprétation.
CONCILIER (kon-si-li-é), v. a. \\ I" Faire disparaî-
tre les causes des différends. Ahl laissez-moi l'hon-
neur de vous concilier, VOLT. Catil. m, 4. Un in-
térêt si cher nous doit concilier, ID. -Triumv. n, 2;
Terminer tous les différends d'une manière qui con-
ciliait les intérêts les plus opposés, BOSS. Duchesse
d'Orl. Son caractère particulier était de concilier les
intérêts opposés, et, en s'éievant au-dessus, de trou-
ver le secret endroit et comme le noeud par où on
peut les réunir, in. Anne de Gonz. En 1557, il se fit
à "Worms, par l'ordre de Charles V, une nou-
velle assemblée pour concilier les religions, BOSS.
Variât, vin, § a. || 2° Accorder des choses qui
semblent contraires. Concilier deux textes de lois.
Il peut concilier son honneur et sa flamme, ROTROU,
St Gen. i, i. La difficulté de concilier l'histoire
profane avec l'histoire sainte, BOSS. Wst. i, 7. Cela
suffit pour concilier ce saint docteur avec lui-même
ID. Re'p. Oserai-jedire que lui seul concilie les cho-
ses contraires et admet les incompatibles? LA BRUY. IV,
|| 3° Rendre favorable à, bien disposer. Illui conci-
lia la faveur du prince. Sa douceur lui a concilié la
faveur de tous. Elle s'est concilié l'affection de sa
nouvelle famille. || 4° Se concilier, y. réfl. Entrer
en accord, s'entendre. Ces gens-là ne pourront ja-
mais se concilier. Ils délibèrent ensemble,ils se com-
muniquent leurs pensées, ils se concilient, MONTESQ.
Esp.vi, i. || N'avoir plus de contradictions avec...
Votre système ne peut se concilier avec les principes
établis.
— SYN. CONCILIER, ACCORDER. Accorder, c'est pro-
prement mettre d'accord, ramener au même ton,
à l'unisson ; tandis que concilier signifie unique-
ment rapprocher. C'est cette différence d'étymologie
qui est la cause des nuances que ces deux mots ex-
priment. Concilier les libertés de l'Église gallicane
avec les prétentions de la cour de Rome, voudrait
dire que par une interprétation on a montré qu'elles
ne se repoussaient pas, et qu'au fond elles s'ac-
cordaient. Accorder les unes avec les autres vou-
drait dire que par un moyen quelconque on les a
mises dans un état où elles n'ont plus de dissem-
blance. Un intérêt commun les concilia, signifiera
qu'il leur a ouvert les yeux et leur a fait recon-
naître qu'au fond rien d'essentiel ne les séparait.
Un intérêt commun les accorda, signifiera qu'il leur
a fait faire des concessions mutuelles et qu'ils se
sont arrangés pour s'entendre.
— HIST. xvie s. Cette recordation [d'un grand
danger] me concilie aulcunement à elle [à la mort],
MONT, n, 53. Les reconciliateurs des jurisconsultes
debvroient premièrement les concilier ehascun à soy,
ID. Il, 240.
— ÉTYM. Le latin conciliare, lie cum, et un dé-
rivé de cillo, mouvoir, presser; conciliare, mou-
voir ensemble, d'où rapprocher. Dans Varron, De
lingua latina, conciliare veut dire fouler, presser des
étoffes; et Lucrèce (i, 483) nomme concilium, le
concours, la cohésion des premiers principes.
CONCIS, ISE (kon-si, si-z'; Vs se lie : concis et
nerveux; dites : kon-si-z et nerveux), adj. Doué de
concision. Style concis. Phrase concise. Écrivain
concis. Elle [la langue originale de l'Écriture] est
serrée, concise, dégagée des ornements étrangers
qui ne serviraient qu'à ralentir son impétuosité et son
feu, ROLLIN, Traité des et. iv, 3. Démosthène est
grand en ce qu'il est serré et concis^ et Cicéron au
contraire en ce qu'il est diffus et étendu, BOIL. Lon-
gin, Sublime, ch. x.
— HIST. xvie s. Cérémonies de simple bienséance,
accompagnées de paroles concises, de froideur et
grandes retenues, SULLY, dans leDt'cf. de DOCKEZ.
— ÉTYM. Provenç. concis; espagn. et ital. con-
ciso; du latin concisus, participe passé de conci'
dere, couper, de cum, et cxdere, tailler.
CONCISION (kon-si-zion; en poésie, de quatre
syllabes), s. f. Qualité du style qui dit ce qu'il veut
dire en peu de mots.
— SYN. CONCISION, PRÉCISION. La concision diffère
de la précision en ce qu'elle est plutôt la brièveté
même du discours, que l'exactitude de sa significa-
tion. La précision au contraire consiste d'abord dans
cette exactitude; la brièveté n'est plus qu'un moyen
pour y arriver.
— ÉTYM. Provenç. concisio ; espagn. concision ;
ital. concisione; du latin concisionem (voy. CON-
CIS).
CONCITOYEN, ENNE (kon-si-to,-iin, iè-n'; plu-
sieurs disent : kon-si-toi-iin), i. m. et f. || 1° Celui,
celle qui est de la même ville, du même État qu'un
autre. Et quoi qu'ait fait pour vous ce.cher concitoyen,
iD.coRN.Scrtor.n, 2. Qui, après mille friponneries
punissables, marchent la tête levée dans Paris, parés
des dépouilles de leurs concitoyens, avec autant
d'orgueil que s'ils avaient sauvé l'État, \AUB. Dîme,
p. 257. Hercule, sois le dieu de tes concitoyens!
VOLT. OEdipe, i, 4. Ils se représentent la fortune de
cet illustre personnage, leur concitoyen, VAUGBL.
Q. C. liv. vi, ch. 9. J'aime mieux renoncer à l'em-
pire que de répandre le sang de mes concitoyens, ID.
ib. liv. x, ch. 8. Il arrive quelquefois que les étran-
gers nous apprennent le mérite de nos propres con-
citoyens, que nous négligions peut-être parce que
leur modestie leur nuisait de près, FONTEN. Liltre.
Les lois d'Euric, de Gondebaud et de Rotharis fi-
rent du Barbare et du Romain des concitoyens,
MONTESQ. Esp. x, 3. || 2° Par extension. Il fuyait les
cités, il ne cherchait que l'ombre, Vivait parmi les
bois, concitoyen des ours, LA FONT. Filles de Min. Le
lièvre et la perdrix, concitoyens d'un champ, Vi-
vaient dans un état, ce semble, assez tranquille,
LA FONT. Fab. v, \1.
— HIST. xive s. Jaqueme de Langle né concitains
de ceste ville, nu CANGE , concivium.
— ÉTYM. Con, et citoyen.
f CONCITOYENNETÉ (kon-si-to-iè-ne-té), s. f.
Relation existant entre plusieurs personnes du même
pays, de la même ville.
— ÉTYM. Concitoyen.
CONCLAVE (kon-kla-v'), s. m. Lieu où les cardi-
naux s'assemblent après la mort d'un pape, pour
lui choisir un successeur. || Assemblée des cardinaux
procédant à l'élection. Il y aura de grandes diffi-
cultés au conclave, SÉV. 582. || Le conclave d'un tel
pape, le conclave où il fut élu. || Proverbe. Qui en-
tre pape au conclave, en sort cardinal, c'est-à-dire
l'élection tombe rarement sur celui qui au début
paraissait avoir le plus de chances d'être pape.
— HIST. xve s: Les cardinaux se trairent en con-
clave au palais Saint-Pierre, FROISS. II, U, 20. Le
disner fait, se retrairent les chevaliers en la cham-
bre de leur conclave; et là n'entra nul, s'il n'estoi*
chevalier portant l'ordre et les quatre officiers des-
sus nommés, 0. DE LA MARCHE, Mém. liv. 1, p. 263,
dans LACURNE.
— ÉTYM. Provenç. conclavi; espagn. et ital. con-
clave; de cum, avec, et clavis, clef (voy. CLEF): ce
qui se ferme à clef.
CONCLAVISTE (kon-kla-vi-sf), s. m. Ecclésias-
tique servant un cardinal, et enfermé avec lui dans
le même édifice pendant la durée du conclave. Et
comme un conclaviste entre dans le conclave, RE-
GNIER, Sqt. 11, L'abbé de Choisi alla en Italie comme
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