Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 1 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
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Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Avec mode texte Avec mode texte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5406710m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49508
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2008
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— ÉTYM. Provenç. abbat; espagn. abad; portug.
àbbade; ital. abbate) de abbafem, au nominatif abbas,
du syrien aba qui signifie père. Dans l'ancien français
au nominatif singulier li abe[e muet] ,- venant de ab-
bas avec l'accent sur la première syllabe; le abé, li
àbé, lesabés [e fermé] au régime singulier, au no-
minatif pluriel et au régime 1 pluriel, venant de abbâ-
terri, abbâtes, avec l'accent sur la seconde syllabe.
ABBESSE (a-bè-s'), s: f. Supérieure d'un monastère
de filles et ayant droit de porter la crosse. Nommer,
élire une abbesse.• .--.-,..
— HIST. xiiie s. Pierres Abailait reconfesse Que
suer Heloïs, l'abeesse Du Paraclet, qui fut s'amie,
Acorder ne se vouloit mie Por riens, qu'il.lapreïst
à femme, la Rose, 8800.
ÉTYM. Provenç. abbadessa;..espagn. àbadesa;
ital. abbadessa; te abbatissa, de abbas (voy. ABBÉ).
ABC (â-bé-sé) s. m. L'Académie. écrit ABC en sé-
parant les lettres; d'autres écrivent ABC en les joi-
gnant; d'autres A, B, ct avec des virgules. || 1° Petit
livre contenant l'alphabet et la combinaison des let-
tres pour apprendre à lire aux enfants. Cet • ABC est
commode. || 2° Fig. Le commencement, le rudiment
d'un art, d'une science. C'est le fondement et I'ABC
de toute notre'morale, PASC.Prov. 5. L'enchan-
teresse Nérie-Fleurissait lors, etCircé Au prix d'elle
en diablerie N'eût été. qu'à l'Abc ;-LA FONT. Coupe
ench. || Loc. Par Abc, par toutes les lettres de l'al-
phabet. Il l'a maudit par Abc, il lui adonné toutes
les malédictions du monde. || Prov. Renvoyer quel-
qu'un à l'Abc, le traiter d'ignorant. Remettre quel-
qu'un à l'Abc, le remettre aux éléments.
— HIST. xnie s. 11 vos apenra l'abc, F.et Contes,
iv,p. 436. Lor novoz [neveux] sont avant chanoine,
Qu'il aientapris l'abecé, ib. i,p. 305. ||xive s.,Pour
ceste science plusclerement entendre, je veul expo-
ser aucuns mos selon l'ordre l'abc, ORESME, Éth.
334. || xvc s." Nous avons tenu à l'escole le dit Henri
dès ce qu'il fust misa l'abeçoy, DU CANGE, abeceda-
rium. || xvi" s. Rendre nos soldats autres qu'eux
mesmes, les remettre à l'abc de leurs pas et paroles,
D'AUB. Hist. a, 486.
f ABCD (a^-bè-sé-dé) s. m. Se dit quelquefois pour
ABC ■•■.."
ABCÉDÉ, EE, (ab-cé-dé, dée), part, passé. Terme
de chirurgie. Tumeur abeédee, tumeur, qui s'est
terminée par un abcès. :■,■■-,
ABCÉDER (ab-sé-dé ; ce devient grave quandla
syllabe qui suit est muette :abcède-, non au fut. et
au condit. :abcédera, abeéderait), v. n. Termejde
chirurgie. Se terminer parun abcès. Cette tumeur est
dure; elle n'abeédera pas. La tumeur abeédant, la
peau se décolla. Ce verbe se conjugueiavec être-ou
avoir. La tumeur est abeédée, en parlant. d'un état
durant déjà depuis quelque temps. EUe.a abeédé,
pour exprimer l'action même de s'ouvrir. -.:■;.
— REM. On trouve quelquefois dans des. livres de
médecine* s'abeéder, comme si abeéder était un
verbe réfléchi. C'est une ^aute, abeéder est un
verbe neutre, et on ne peut pas plus dire s'abeéder
que se procéder.
— ÉTYM. Abcedere, de ab signifiant soi lie, et ce-
dere, aller,se porter (voy. CÉDER).
ABCÈS (ab-sê; l's en liaison ne se prononce pas
d'ordinaire dans la conversation. L'abcès est ouvert,
dites :l'ab-sê est ouvert. Mais, dans la lecture soute-
nue, on dirait : l'aK-sê-a est ouvert),s.m. || 1* Terme
de chirurgie. Amas de pus dans une cavité acci-
dentelle dont -la formation est due àla production
de ce liquide au milieu des tissus. On reconnaît les
abcès parla fluctuation. Ouvrir, percer UD abcès.
Vider un abcès. Il y avait un abcès dans la poitrine
qui s'est crevé, SÉVIG. 304. || 2° Fig. [Par la confession]
dès qu'on a percé l'abcès et qu'on l'a jeté; dehors,
on sent tout à coup la sérénité ; se répandre dans
l'âme, BOURD. Pens. t. i,p. 330. ,:;
— SYNi ABCÈSj.ÉPANCHEMENT,.DE PUS, rNFrLTRA-
TlON DE PUS. ■ L'abcès est-dans une cavité accidentelle ;
l'épanchement de pus est dans une cavité naturelle
du corps: il y a un épanchement de pus dans l'arti-
culation. Dans l'infiltration purulente, le pus est
en contact-immédiat avec les tissus> ;tandis que,
dans l'abcès, il en- est séparé par une couche molle
de nouvelle formation. ,
— ÉTYM. Abcessus, de abcedere, abeéder.
ABCISSE (ab-si-s'), s. f. Voy. ABSCISSEI
ABDALAS (ab-da-lâ),s. m. plur. Nom général que
les Persans donnent aux religieux.
— ÉTYM. Arabe abd, serviteury et AUah,.TAen,
serviteur de Dieu (voy. ALLAH).
ABDICATION (ab-di-ca-sion), s. f. \\ 1» Action
d'abaiquer; se dit de celui qui abdique et de la
chose qui est abdiquée. L'abdication de Sylla, de
ABE
Dioclétien, de Charles - Quint. Faire abdication.
L'abdication de la couronne, de l'empire. |) 2° Dans
l'ancienne jurisprudence, l'acte par lequel un père
privait son fils des droits que celui-ci avait dans
la succession : l'abdication était une exhérédation
prononcée pendant la vie.
— ÉTYM. Abdicalio, de abdicare, abdiquer.
ABDIQUÉ, ÉE (ab-di-ké, kée), part, passé. La
couronne de Suède abdiquée par Christine.
ABDIQUER (ab-di-ké), v. a. || 1° Abandonner le
pouvoir suprême, de hautes fonctions. Dioclétien
abdiqua l'empire. Abdiquer le consulat. C'était une
chose assez rare qu'un philosophe turc qui abdiquait
la couronne, VOLT. Moeurs, 89. j'abdique pour jamais
le rang de sénateur, ID. Catil. iv, 2. || 2° Fig. Re-
noncer à.... Abdiquer sa liberté. Si j'étais l'offensée,
écoutant l'indulgence, J'abdiquerais pour vous le
droit de la vengeance, M. J. CHÉN. Tib. iv, 3.
, || 3° v. n. Charles X abdiqua en <830 en faveur de
son petit-fils. Lors de la fin du schisme, un pape fut
forcé d'abdiquer. .Un inconstant vieillard, lassé du
diadème, Abdique imprudemment et s'en repent de
même, DUCIS, Lear, I,I.
— SYN. ABDIQUER, SE DÉMETTRE. C'est en général
quitter un emploi, une charge. Abdiquer ne "se dit
guère que des postes considérables. Se démettre
s'applique plus aux petites places qu'aux grandes.
L'abdication peut être forcée aussi bien que la dé-
mission, GUIZ. Il semble aussi que l'abdication se
fait plutôt d'une manière publique, éclatante. Une
autre différence tient à celle des préfixes ab et dé.
Abdiquer exprime un.,acte brusque, s'achevant en
un seul coup, au lieu que so démettre désigna
quelque chose de successif, une délibération. Abdi-
quer exprime le fait; se démettre le représente
s'accomplissant, ou.dépeint le travail qui y mène,
LAFAYE.
— ÉTYM. Provenç. et espagn. abdicar; ital. ab-
dicare; de abdicare, de ab, indiquant séparation, et
dicare, faire connaître, publier. Bien que l'i soit bref
dansdïcare, et long dans dlcere, cependant ces deux
mots ne sont probablement que deux formes diffé-
rentes d'un même mot.
ABDOMEN (ab-do-mè-n), s. m. Terme d'anatomie.
Le ventre,c'est-à-dire l'une des trois cavités splanch-
niques, la plus grande, située' au-dessous ' de la
poitrine, et bornée en haut par le% diaphragme, en
bas par le bassin, en arrière par les vertèbres lom-
baires, en avant .par des plans musculeux.
— , HIST. xvï s. Les membranes de l'abdomen qui
sont parties grandement sensibles, PARÉ, 20 bis, i.
— ÉTYM. Le latin abdomen, dont l'étymologie est
incertaine.. Il semble que le verbe abdere, cacher, y
a la part piincipale; mais la finale omen est-elle un
suffixe verbal, comme imen dans regimen de regere ?
Pourquoi alors le mot n'est-il pas abdi'men? La finale
omen est-elle, au . contraire , une autre forme de
omenîum, épiploon, de sorte que le mot signifierait
qui cache l'épiploon? Maison ne connaît rien qui
justifie l'admission de omen pour omentum. Enfin
faudrait-il prendre omen dans son sens de présage,'
et entendre , ce qui. cache le présage, à cause que
l'on consultait les entrailles des victimes pour savoir
l'avenir? Comme on voit, le mot reste douteux. " '
ABDOMINAL, ALE (ab-do-mi-nal',nale; aupiur.
ab-do-mi-nô), ad}., Qui .appartient ou se rapporte à
l'abdomen. Muscles abdominaux. Parois abdomi-
nales.
— ÉTYM. abdomen.
ABDUCTEUR (ab-duk-teur). || 1" Adj. m. Terme
d'anatomie. Qui produit l'abduction. Muscles abduc-
teurs. || 2" S. m. L'abducteur de l'oeil.
— HIST. xvï",s. Le muscle abducteur ou rame-
neur des doigts, PARÉ, IV, 32.
... — ÉTYM. Voy. ABDUCTION. '
ABDUCTION (ab-du-ksion), s. f. Terme d'anat.
Mouvement qui écarte un membre ou une partie
quelconque du plan mitoyen qu'on suppose partager
le corps longitudinalement en deux moitiés sembla-
bles ou symétriques. Pour la main et le pied, plu-;
sieurs anatomistes ont admis une ligne médiane
particulière et ont appelé abduction le mouvement
par lequel les autres doigts s'écartent de celui du
milieu.
— HIST. xvie s. Des interrossels, l'externe monte
pour estendre la paume de la main et aider l'ab-
duction des doigts du poulce, PARÉ, IV, 29.
— ÉTYM. Abductio, de abducere, emmener, do
ab, indiquant écartement, et ducere, mener (voy.
DUIRE).
t ABEAUSm (S') (a-bô-sir), v. réfl. Marine. Se
mettre au beau. Le temps s'abeausit.
ABÉCÉDAIRE (a-bé-sé-dê-r'), adj. || i" Qui est
ABE
rangé suivant les lettres de-l'alphabet. En ce sens,
abécédaire ne diffère d'alphabétique qu'en ce qu'il
est moins usité. |j 2° Qui en est à l'Abc. Enfant abé-
cédaire. Ignorance abécédaire. || 3° S. m. Petit livra
où s'apprend l'Abc. Donnez un abécédaire à cet en-
fant. Les abécédaires ne sont pas aisés à faire.
— HIST. xvï" s. La folle chose qu'un vieillard abé-
cédaire; on peut continuer en tout temps l'estude,
mais non l'escholage, MONT.
— ÉTYM. Abecedarius, mot composé des quatre
premières lettres de l'alphabet, et dé la terminaison
adjective arius. ,
ABECQUÉ ou ABÉQUÉ, ÉE, part, passé. Petits
oiseaux abecqués par leur mère. ■ ■•
ABECQUER ou ABÉQUER (a-bè-ké), v. a. Donner
la becquée. Abecquer un oiseau, et, par extension,
abecquer un enfant.
— REM. Entre les deux orthographes indiquées
par l'Académie,la meilleure est abecquer, à cause
qu'elle indiqué la prononciation de la seconde syl-
labe qui est celle de bec,un e moins fermé que l'e
fermé proprement dit. De plus, il n'est pas besoin
de changer l'accent, ce qu'il faut faire avec abéquer,
mettant un accent grave quand la syllabe qui suit
est muette : abèque, mais au futur abéquerai.
— ÉTYM. 2" et bec; génev. abécher.
ABÉE (a-bée), s. f. Ouverture par laquelle coule
l'eau qui fait aller un moulin. On l'a aussi définie
ouverture par où l'eau a son cours quand les mou-
lins ne tournent pas.
— ÉTYM. À et bée, ouverture, aujourd'hui baie
(voy. ce mot). On a prétendu, ce qui est possible,
que obe'e est une corruption, une méprise, qui de
la bée a fait l'abée, d'où abêe.Abée se trouve dans
LAURIÈRE,Dict. du droit. •"
ABEILLE (à-b'è-lT; 11 mouillées), s. f. Insecte qui
produit le miel et la cire, et qui appartient au genre
des insectes hyménoptères. Un essaim d'abeilles
se composé d'une femelle, de mâles :et de neutres
ou ouvrières; les femelles et les neutres sont armés
d'un aiguillon long d'environ deux lignes; L'aiguillon
deTaberHe reste presque toujours dans la piqûre,
si l'insecte a' été chassé brusquement. L'abeille re-
cueille lé miel dans les fleurs. Comme on voit les
frelons, troupe lâche et stérile, Aller piller le miel
que l'abeille distille, BOIL. Sat. i. Les lieux où croit
l'encens, oùmurmurë l'abeille, DUCIS: Abuf. i, 6; Jo
suis chose légère et semblable aux abeilles, A qui le
bon Platon compare nos merveilles, LA FONT. Ép. à
Huet. Et semblable à l'abeille en nos jardins éclose
De différentes fleurs j'assemble et je compose Le
miel que je produis, 3. B. ROUSS. Ode au C. de Luc
Le ruisseau n'apprend pas à couler dans sa pente,
L'aigle à fendre les airs d'une aile indépendante,
L'abeille à composer son miel,'LAMART. JVbu». méd. v.
Et que mes'doux regards soient suspendus au tien,
Comme l'abeille avide aux feuilles de la rose, ID.
ib. x. || La reine des; abeilles, Autrefois on croyait
que- c'était un roi. Jusqu'au-sonde sa voix [de
Louis XIV] et à l'adresse et à la grâce naturelle et ma-
jestueuse de toute sa personne le faisaient distin-
guer jusqu'à sa mort comme lé roi des abeilles, ST-
SIM. 406, 68. || Le manteau impérial de Napoléon étaient semées d'abeilles d'or. Aussi a-t-
on dit quelquefois les abeilles pour l'Empire. || Con-
stellation australe qu'on nomme aussi Mouche in-
dienne.
— HIST; xiii 8 s. Et se il trovent aucun emblant ées
(abeilles) en la forest, cil qui i seront trové feront au
seigneur soixante sols d'amende, DU CANGE, apicu-
larii. Il m'avironnerent aussi comme es, Psautier,
f. i 43. || xv" s. Le suppliant et Colin trouvèrent une
bezanne [ruche] d'abeulles; la levèrent et en prirent
tout le couppeau et le miel de'dedans, DU CANGE,
besana. 1 Une multitude d'avilies, ce sont-mouches
qui font'la cire et le miel, ID. avillarium. ||xvr= s.
Les ruches sont pleines quand les abeilles chassent
opiniastrement de leurs ruches les freslons ou
abeillauds, OL; DE-SERRES, 447. Les abeilles ouavet-
tes, les guespes, ■■ les freslons-, PARÉ, 23, 34; Ainsi
qu'au mois d'avril, on voitde fleur en fleur, De jar-
din en jardin, l'ingénieuse abeille Voleter et piller
une moisson vermeille, RONS. Sonn. à des Caurres.
— ÉTYM. Berry, avette; picard, es, eps; provenç.
■abelha; espagn. abeja; ital. ' ape.Î L'ital.- ape, l'anc.
franc, ée, le picard es, eps viennent de apis; le berry
vient d'un diminutif en ette, apette ou avette; le fran-
çais, le provenç. et l'espagn. d'un diminutif upicula.
Dès les premiers temps du bas-latin, on trouve une
tendance à substituer le 6 au p du mot primitif:
par ex. De furtis abium,' leoe Soi. LASPEYHES, p. 26.
ABERRATION (a-bè-rra-sion), s. f. || 1° Terme d'as-
tronomie. Mouvement apparent observé dans les étoi-
— ÉTYM. Provenç. abbat; espagn. abad; portug.
àbbade; ital. abbate) de abbafem, au nominatif abbas,
du syrien aba qui signifie père. Dans l'ancien français
au nominatif singulier li abe[e muet] ,- venant de ab-
bas avec l'accent sur la première syllabe; le abé, li
àbé, lesabés [e fermé] au régime singulier, au no-
minatif pluriel et au régime 1 pluriel, venant de abbâ-
terri, abbâtes, avec l'accent sur la seconde syllabe.
ABBESSE (a-bè-s'), s: f. Supérieure d'un monastère
de filles et ayant droit de porter la crosse. Nommer,
élire une abbesse.• .--.-,..
— HIST. xiiie s. Pierres Abailait reconfesse Que
suer Heloïs, l'abeesse Du Paraclet, qui fut s'amie,
Acorder ne se vouloit mie Por riens, qu'il.lapreïst
à femme, la Rose, 8800.
ÉTYM. Provenç. abbadessa;..espagn. àbadesa;
ital. abbadessa; te abbatissa, de abbas (voy. ABBÉ).
ABC (â-bé-sé) s. m. L'Académie. écrit ABC en sé-
parant les lettres; d'autres écrivent ABC en les joi-
gnant; d'autres A, B, ct avec des virgules. || 1° Petit
livre contenant l'alphabet et la combinaison des let-
tres pour apprendre à lire aux enfants. Cet • ABC est
commode. || 2° Fig. Le commencement, le rudiment
d'un art, d'une science. C'est le fondement et I'ABC
de toute notre'morale, PASC.Prov. 5. L'enchan-
teresse Nérie-Fleurissait lors, etCircé Au prix d'elle
en diablerie N'eût été. qu'à l'Abc ;-LA FONT. Coupe
ench. || Loc. Par Abc, par toutes les lettres de l'al-
phabet. Il l'a maudit par Abc, il lui adonné toutes
les malédictions du monde. || Prov. Renvoyer quel-
qu'un à l'Abc, le traiter d'ignorant. Remettre quel-
qu'un à l'Abc, le remettre aux éléments.
— HIST. xnie s. 11 vos apenra l'abc, F.et Contes,
iv,p. 436. Lor novoz [neveux] sont avant chanoine,
Qu'il aientapris l'abecé, ib. i,p. 305. ||xive s.,Pour
ceste science plusclerement entendre, je veul expo-
ser aucuns mos selon l'ordre l'abc, ORESME, Éth.
334. || xvc s." Nous avons tenu à l'escole le dit Henri
dès ce qu'il fust misa l'abeçoy, DU CANGE, abeceda-
rium. || xvi" s. Rendre nos soldats autres qu'eux
mesmes, les remettre à l'abc de leurs pas et paroles,
D'AUB. Hist. a, 486.
f ABCD (a^-bè-sé-dé) s. m. Se dit quelquefois pour
ABC ■•■.."
ABCÉDÉ, EE, (ab-cé-dé, dée), part, passé. Terme
de chirurgie. Tumeur abeédee, tumeur, qui s'est
terminée par un abcès. :■,■■-,
ABCÉDER (ab-sé-dé ; ce devient grave quandla
syllabe qui suit est muette :abcède-, non au fut. et
au condit. :abcédera, abeéderait), v. n. Termejde
chirurgie. Se terminer parun abcès. Cette tumeur est
dure; elle n'abeédera pas. La tumeur abeédant, la
peau se décolla. Ce verbe se conjugueiavec être-ou
avoir. La tumeur est abeédée, en parlant. d'un état
durant déjà depuis quelque temps. EUe.a abeédé,
pour exprimer l'action même de s'ouvrir. -.:■;.
— REM. On trouve quelquefois dans des. livres de
médecine* s'abeéder, comme si abeéder était un
verbe réfléchi. C'est une ^aute, abeéder est un
verbe neutre, et on ne peut pas plus dire s'abeéder
que se procéder.
— ÉTYM. Abcedere, de ab signifiant soi lie, et ce-
dere, aller,se porter (voy. CÉDER).
ABCÈS (ab-sê; l's en liaison ne se prononce pas
d'ordinaire dans la conversation. L'abcès est ouvert,
dites :l'ab-sê est ouvert. Mais, dans la lecture soute-
nue, on dirait : l'aK-sê-a est ouvert),s.m. || 1* Terme
de chirurgie. Amas de pus dans une cavité acci-
dentelle dont -la formation est due àla production
de ce liquide au milieu des tissus. On reconnaît les
abcès parla fluctuation. Ouvrir, percer UD abcès.
Vider un abcès. Il y avait un abcès dans la poitrine
qui s'est crevé, SÉVIG. 304. || 2° Fig. [Par la confession]
dès qu'on a percé l'abcès et qu'on l'a jeté; dehors,
on sent tout à coup la sérénité ; se répandre dans
l'âme, BOURD. Pens. t. i,p. 330. ,:;
— SYNi ABCÈSj.ÉPANCHEMENT,.DE PUS, rNFrLTRA-
TlON DE PUS. ■ L'abcès est-dans une cavité accidentelle ;
l'épanchement de pus est dans une cavité naturelle
du corps: il y a un épanchement de pus dans l'arti-
culation. Dans l'infiltration purulente, le pus est
en contact-immédiat avec les tissus> ;tandis que,
dans l'abcès, il en- est séparé par une couche molle
de nouvelle formation. ,
— ÉTYM. Abcessus, de abcedere, abeéder.
ABCISSE (ab-si-s'), s. f. Voy. ABSCISSEI
ABDALAS (ab-da-lâ),s. m. plur. Nom général que
les Persans donnent aux religieux.
— ÉTYM. Arabe abd, serviteury et AUah,.TAen,
serviteur de Dieu (voy. ALLAH).
ABDICATION (ab-di-ca-sion), s. f. \\ 1» Action
d'abaiquer; se dit de celui qui abdique et de la
chose qui est abdiquée. L'abdication de Sylla, de
ABE
Dioclétien, de Charles - Quint. Faire abdication.
L'abdication de la couronne, de l'empire. |) 2° Dans
l'ancienne jurisprudence, l'acte par lequel un père
privait son fils des droits que celui-ci avait dans
la succession : l'abdication était une exhérédation
prononcée pendant la vie.
— ÉTYM. Abdicalio, de abdicare, abdiquer.
ABDIQUÉ, ÉE (ab-di-ké, kée), part, passé. La
couronne de Suède abdiquée par Christine.
ABDIQUER (ab-di-ké), v. a. || 1° Abandonner le
pouvoir suprême, de hautes fonctions. Dioclétien
abdiqua l'empire. Abdiquer le consulat. C'était une
chose assez rare qu'un philosophe turc qui abdiquait
la couronne, VOLT. Moeurs, 89. j'abdique pour jamais
le rang de sénateur, ID. Catil. iv, 2. || 2° Fig. Re-
noncer à.... Abdiquer sa liberté. Si j'étais l'offensée,
écoutant l'indulgence, J'abdiquerais pour vous le
droit de la vengeance, M. J. CHÉN. Tib. iv, 3.
, || 3° v. n. Charles X abdiqua en <830 en faveur de
son petit-fils. Lors de la fin du schisme, un pape fut
forcé d'abdiquer. .Un inconstant vieillard, lassé du
diadème, Abdique imprudemment et s'en repent de
même, DUCIS, Lear, I,I.
— SYN. ABDIQUER, SE DÉMETTRE. C'est en général
quitter un emploi, une charge. Abdiquer ne "se dit
guère que des postes considérables. Se démettre
s'applique plus aux petites places qu'aux grandes.
L'abdication peut être forcée aussi bien que la dé-
mission, GUIZ. Il semble aussi que l'abdication se
fait plutôt d'une manière publique, éclatante. Une
autre différence tient à celle des préfixes ab et dé.
Abdiquer exprime un.,acte brusque, s'achevant en
un seul coup, au lieu que so démettre désigna
quelque chose de successif, une délibération. Abdi-
quer exprime le fait; se démettre le représente
s'accomplissant, ou.dépeint le travail qui y mène,
LAFAYE.
— ÉTYM. Provenç. et espagn. abdicar; ital. ab-
dicare; de abdicare, de ab, indiquant séparation, et
dicare, faire connaître, publier. Bien que l'i soit bref
dansdïcare, et long dans dlcere, cependant ces deux
mots ne sont probablement que deux formes diffé-
rentes d'un même mot.
ABDOMEN (ab-do-mè-n), s. m. Terme d'anatomie.
Le ventre,c'est-à-dire l'une des trois cavités splanch-
niques, la plus grande, située' au-dessous ' de la
poitrine, et bornée en haut par le% diaphragme, en
bas par le bassin, en arrière par les vertèbres lom-
baires, en avant .par des plans musculeux.
— , HIST. xvï s. Les membranes de l'abdomen qui
sont parties grandement sensibles, PARÉ, 20 bis, i.
— ÉTYM. Le latin abdomen, dont l'étymologie est
incertaine.. Il semble que le verbe abdere, cacher, y
a la part piincipale; mais la finale omen est-elle un
suffixe verbal, comme imen dans regimen de regere ?
Pourquoi alors le mot n'est-il pas abdi'men? La finale
omen est-elle, au . contraire , une autre forme de
omenîum, épiploon, de sorte que le mot signifierait
qui cache l'épiploon? Maison ne connaît rien qui
justifie l'admission de omen pour omentum. Enfin
faudrait-il prendre omen dans son sens de présage,'
et entendre , ce qui. cache le présage, à cause que
l'on consultait les entrailles des victimes pour savoir
l'avenir? Comme on voit, le mot reste douteux. " '
ABDOMINAL, ALE (ab-do-mi-nal',nale; aupiur.
ab-do-mi-nô), ad}., Qui .appartient ou se rapporte à
l'abdomen. Muscles abdominaux. Parois abdomi-
nales.
— ÉTYM. abdomen.
ABDUCTEUR (ab-duk-teur). || 1" Adj. m. Terme
d'anatomie. Qui produit l'abduction. Muscles abduc-
teurs. || 2" S. m. L'abducteur de l'oeil.
— HIST. xvï",s. Le muscle abducteur ou rame-
neur des doigts, PARÉ, IV, 32.
... — ÉTYM. Voy. ABDUCTION. '
ABDUCTION (ab-du-ksion), s. f. Terme d'anat.
Mouvement qui écarte un membre ou une partie
quelconque du plan mitoyen qu'on suppose partager
le corps longitudinalement en deux moitiés sembla-
bles ou symétriques. Pour la main et le pied, plu-;
sieurs anatomistes ont admis une ligne médiane
particulière et ont appelé abduction le mouvement
par lequel les autres doigts s'écartent de celui du
milieu.
— HIST. xvie s. Des interrossels, l'externe monte
pour estendre la paume de la main et aider l'ab-
duction des doigts du poulce, PARÉ, IV, 29.
— ÉTYM. Abductio, de abducere, emmener, do
ab, indiquant écartement, et ducere, mener (voy.
DUIRE).
t ABEAUSm (S') (a-bô-sir), v. réfl. Marine. Se
mettre au beau. Le temps s'abeausit.
ABÉCÉDAIRE (a-bé-sé-dê-r'), adj. || i" Qui est
ABE
rangé suivant les lettres de-l'alphabet. En ce sens,
abécédaire ne diffère d'alphabétique qu'en ce qu'il
est moins usité. |j 2° Qui en est à l'Abc. Enfant abé-
cédaire. Ignorance abécédaire. || 3° S. m. Petit livra
où s'apprend l'Abc. Donnez un abécédaire à cet en-
fant. Les abécédaires ne sont pas aisés à faire.
— HIST. xvï" s. La folle chose qu'un vieillard abé-
cédaire; on peut continuer en tout temps l'estude,
mais non l'escholage, MONT.
— ÉTYM. Abecedarius, mot composé des quatre
premières lettres de l'alphabet, et dé la terminaison
adjective arius. ,
ABECQUÉ ou ABÉQUÉ, ÉE, part, passé. Petits
oiseaux abecqués par leur mère. ■ ■•
ABECQUER ou ABÉQUER (a-bè-ké), v. a. Donner
la becquée. Abecquer un oiseau, et, par extension,
abecquer un enfant.
— REM. Entre les deux orthographes indiquées
par l'Académie,la meilleure est abecquer, à cause
qu'elle indiqué la prononciation de la seconde syl-
labe qui est celle de bec,un e moins fermé que l'e
fermé proprement dit. De plus, il n'est pas besoin
de changer l'accent, ce qu'il faut faire avec abéquer,
mettant un accent grave quand la syllabe qui suit
est muette : abèque, mais au futur abéquerai.
— ÉTYM. 2" et bec; génev. abécher.
ABÉE (a-bée), s. f. Ouverture par laquelle coule
l'eau qui fait aller un moulin. On l'a aussi définie
ouverture par où l'eau a son cours quand les mou-
lins ne tournent pas.
— ÉTYM. À et bée, ouverture, aujourd'hui baie
(voy. ce mot). On a prétendu, ce qui est possible,
que obe'e est une corruption, une méprise, qui de
la bée a fait l'abée, d'où abêe.Abée se trouve dans
LAURIÈRE,Dict. du droit. •"
ABEILLE (à-b'è-lT; 11 mouillées), s. f. Insecte qui
produit le miel et la cire, et qui appartient au genre
des insectes hyménoptères. Un essaim d'abeilles
se composé d'une femelle, de mâles :et de neutres
ou ouvrières; les femelles et les neutres sont armés
d'un aiguillon long d'environ deux lignes; L'aiguillon
deTaberHe reste presque toujours dans la piqûre,
si l'insecte a' été chassé brusquement. L'abeille re-
cueille lé miel dans les fleurs. Comme on voit les
frelons, troupe lâche et stérile, Aller piller le miel
que l'abeille distille, BOIL. Sat. i. Les lieux où croit
l'encens, oùmurmurë l'abeille, DUCIS: Abuf. i, 6; Jo
suis chose légère et semblable aux abeilles, A qui le
bon Platon compare nos merveilles, LA FONT. Ép. à
Huet. Et semblable à l'abeille en nos jardins éclose
De différentes fleurs j'assemble et je compose Le
miel que je produis, 3. B. ROUSS. Ode au C. de Luc
Le ruisseau n'apprend pas à couler dans sa pente,
L'aigle à fendre les airs d'une aile indépendante,
L'abeille à composer son miel,'LAMART. JVbu». méd. v.
Et que mes'doux regards soient suspendus au tien,
Comme l'abeille avide aux feuilles de la rose, ID.
ib. x. || La reine des; abeilles, Autrefois on croyait
que- c'était un roi. Jusqu'au-sonde sa voix [de
Louis XIV] et à l'adresse et à la grâce naturelle et ma-
jestueuse de toute sa personne le faisaient distin-
guer jusqu'à sa mort comme lé roi des abeilles, ST-
SIM. 406, 68. || Le manteau impérial
on dit quelquefois les abeilles pour l'Empire. || Con-
stellation australe qu'on nomme aussi Mouche in-
dienne.
— HIST; xiii 8 s. Et se il trovent aucun emblant ées
(abeilles) en la forest, cil qui i seront trové feront au
seigneur soixante sols d'amende, DU CANGE, apicu-
larii. Il m'avironnerent aussi comme es, Psautier,
f. i 43. || xv" s. Le suppliant et Colin trouvèrent une
bezanne [ruche] d'abeulles; la levèrent et en prirent
tout le couppeau et le miel de'dedans, DU CANGE,
besana. 1 Une multitude d'avilies, ce sont-mouches
qui font'la cire et le miel, ID. avillarium. ||xvr= s.
Les ruches sont pleines quand les abeilles chassent
opiniastrement de leurs ruches les freslons ou
abeillauds, OL; DE-SERRES, 447. Les abeilles ouavet-
tes, les guespes, ■■ les freslons-, PARÉ, 23, 34; Ainsi
qu'au mois d'avril, on voitde fleur en fleur, De jar-
din en jardin, l'ingénieuse abeille Voleter et piller
une moisson vermeille, RONS. Sonn. à des Caurres.
— ÉTYM. Berry, avette; picard, es, eps; provenç.
■abelha; espagn. abeja; ital. ' ape.Î L'ital.- ape, l'anc.
franc, ée, le picard es, eps viennent de apis; le berry
vient d'un diminutif en ette, apette ou avette; le fran-
çais, le provenç. et l'espagn. d'un diminutif upicula.
Dès les premiers temps du bas-latin, on trouve une
tendance à substituer le 6 au p du mot primitif:
par ex. De furtis abium,' leoe Soi. LASPEYHES, p. 26.
ABERRATION (a-bè-rra-sion), s. f. || 1° Terme d'as-
tronomie. Mouvement apparent observé dans les étoi-
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