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influé l'un sur l'autre pour s'assimiler dans la forme,
de même on trouverait dans les emplois figurés,de
comble i des exemples qui iraient aussi bien à
comble 3; mais il a paru qu'il valait mieux laisser
ensemble des locutions si voisines plutôt que de les
disséminer, en suivant rigoureusement un principe
étymologique. D'ailleurs on peut conserver dans
l'esprit cette nuance-ci : quand on dit qu'un bomme
ou un être personnifié arrive au comble de..., on
doit entendre qu'ir s'agit du faîte; quand on dit
qu'une cbose est à son comble, arrivé a son comble,
on doit entendre qu'il s'agit du surcroît que com-
porte une mesure.
— HIST. xmc s. Et avoit un trau el comble^eseure,
par quoi il reprendoit s'alaine, Chr. dé'Sains,
p. 95. || xive s. Une litière fist tantost aporterlà, Et
dessus la litière, sus le comble, rouva  mètre sa
baniere, si que on la verra, Baud. de Seb. ix, 406.
|| xve s. Ces engins jetoient nuit et jour pierres et
mangonneaux à grand foison, qui enfondroient et
■ abattoient les combles des tours, des chambres, des
salles, FROISS. i, i, -H5. Messire Guillaume de Dou-
glas, qui s'arme d'azur à comble d'argent, et dedans
le comble trois esloiles de gueules, m. i, i, tes. Si
tost que la nef fut approchée des deux basteaulx,
ung chevalier se mist au comble [tillac] de la nef,
l'erceforest, t. vi, p. 46. Cârleir frappa premièrement
le roy en la lumière du heaulme et lui abattit jus du
chief ; le roy le va atteindre sur le comble de l'escu,
ib.A. i, p. 25. ||'xvr s. Ce temple fut reedifié par
Vespasien de fond en comble, AMYOT, Public. 28.
La couverture est un seul comble rond, ID. Pericl.
29. L'office du censeur, qui estoit à Rome la cyme
de dignité, et le comble d'honneur le plus hault où
pouvoit atteindre un citoyen, ID. Caton, 32. Tout
l'exercite en armes luy dressa un comble de terre
en forme de tombeau, m. Alex-. 94. Lorsque le peu-
ple athénien estoit au comble de sa prospérité,
AMYOT, Péricl. et Fab. comp. i.
— ÉTYM. Espagn. cumbre; portug. cume; ital.
colmo; pays de Coire, culm, montagne; du latin
eulmen, faite.
COMBLÉ, EE (kon-blé,blée),part.passe. || i°Rem-
pli jusque par-dessus le bord. Un boisseau comblé.
'| 2° Rempli. Un fossé comblé avec des gravats. Les
tranchées comblées de morts. Quand un carrosse
fait de superbe manière, Et comblé de laquais et
devant et derrière, MOL. Fâcheux, i, i.\\ 3° Fig. Il
est comblé d'honneurs. Je partage les maux dont je
la vois comblée, CORN. Serlor. iv, 3. Comblé de dou-
leur amère, SÉV. 412. Ainsi pour vous venger tant
de rois assemblés, D'un opprobre éternel retour-
neront comblés, RAO. lphig. i, 2. || Absolument,
très-satisfait. Vous êtes trop bonne, j'en suis com-
blée, SÉV. 71. M. d'Arrouy est comblé de vos honnê-
tetés, m. 73..Ce. bon homme en parait l'âme toute
comblée, CORN. V. San. v, 6. M. de Bièvre se pro-
menait à la campagne avec un très-gros homme qui
s'arrêta au bord d'un fossé et dit : Je le sauterais
bien, mais je pourrais tomber dedans. — Ah! mon-
sieur, repartit de Bièvre, il serait comblé de vous
recevoir, llievriana, p. 98.
COMBLEMENT (kon-ble-man), s. m. Action de
combler un creux, un vide. Le comblement d'un
puits. j| En termes de géologie, terrain de comble-
ment, terrain formé par des matières qui ont rem-
pli un vide.
COMBLER (kon-blé), v. a. \\ i° Remplir une me-
sure, un vaisseau jusque par-dessus le bord. Combler
un boisseau. || Fig. Combler la mesure, commettre
une dernière action qui rende toute patience, toute
indulgence impossible. Mes crimes désormais ont
comblé la mesure, RAG. Phèd.. îv, 6. || Fig. Ou plu-
tôt il fallait, comblant ta perfidie, Lui ravir tout
d'un coup la parole et la vie, RAC. Phèd. iv, 2. Quand
le ciel en colère De ceux qu'il persécute a comblé la
misère, VOLT. Orphel. v, t. Ses prédécesseurs avaient
commencé la ruine des moeurs; il la comble, DIDF.R.
Ess. sur Claude. || 2° Remplir un creux ou un vide.
Combler un fossé. Prends ton pic, et me romps ce
caillou qui te nuit; Comble-moi cette ornière.... LA
FONT. FaU. vi, t8. || Par extension. Cette ligne,
fournie par les manuscrits, comble une lacune dans
le texte. || Combler un déficit, fournir l'argent qui
manque dans une caisse. ||Fig. Combler les voeux,
les désirs, les souhailsde quelqu'un, lui procurer tout
ce qu'il souhaite. ||.3° Faire avoir en surabondance.
J'étais lasse d'un trône où d'éternels malheurs Me
comblaient chaque jour de nouvelles douleurs, CORN.
Rodog. il, 3. Qu'il comble d'épouvante et Grenade
et Tolède, ID. Cid, iv, 3. Puisse d'un prompt succès
votre grande entreprise Combler vos ennemis d'un
mortel désesuoir, ID. Mcdée, iv, 6. Ce choix pouvait
combler trois familles de gloire, CORN. llor. i, 2.
Cette déesse qui nous comble de biens, FÉN. Tcl.i. 11
nous combla de présents, ID. ib. i. Vous me comblez
de joie en m'apprenant que les stoïciens subsistent
encore, FONTEN. Sénèque et Scarron. Cet hommage
rendu a l'Académie par un savant illustre que l'Eu-
rope avait comblé de titres littéraires, honore à la
fois cette compagnie et la nation, CONDORGET, Linné.
|| 4° Elliptiquement. Combler quelqu'un, le satis-
faire entièrement. Yous me comblez. Entre ces til-
leuls sans feuillage, Nous regarder comblait nos
jours, BÉRANG. Maudit printemps. || 5° Se combler,
v. réfl. Être comblé. On a vu plusieurs vallées se
combler par des éboulemenls.
— HIST. xne s. Por de besans pleine mine com-
blée Ne vous voudroie.... GUILL. D'ORANGE, Varian-
tes, t. il, p. 294. || xiv" s. Et de draps y avoit mainte
pile empilée, Et de lange et de linge mainte huche
comblée, Guescl. 20398. Et en l'un des bachins pû-
mes [pommés] je meteroie, Et l'autre par dechà de
florins combleroie, Baud. de Seb. i, 1037. Les gens
de guerre avoient rompu et comblé en partie ung puis
qui estoit en la maison, DU CANGE, abosatio. || xve s.
Le cheval n'estoit mye frais; car il avoit erré grant
journée ; et il se combla des pieds de devant et cheut
en une crevace moult grande, et le chevalier tomba
dessoubz, Lancelot du lac, t. i, f° 43. || xvie s. La
mer comblant de limon et de sable les fosses d'entre
deux, MONT, i, 231. Combler un bras demer, AMYOT,
Thémist- 3i. Je vous conseille de combler ici vos
victoires, et de pendre vostre espée au croc, D'AUB.
Ilist. il, 483. Celuy est bien mon oncle qui le ventre
me comble, COTGRAVE.
— ËTYM. Provenç. cumular; espagn. colmar ; ital.
colmare, cumul-are; du latin cumul-arc, combler.
Dans l'exemple de Lancelot du lac, se combler veut
dire chopper, et vient du bas latin colmus, em-
barras dans un chemin, qui se trouve dans encom-
brer {en-combr-er), et qui vient de cumulus ( voy.
COMBLE i).
COMBLÈTE (kon-blè-f), s. f. Terme de vénerie.
Fente du pied du cerf.
— HIST. xvie s. Comblette, COTGRAVE.
— ÉTYM. Comblcte parait venir du mot combe,
enfoncement, vallée, et signifier un petit enfonce-
ment. On a, dans le provençal, combement, enfon-
cement, cavité.
f COMBOURGEOIS, EOISE (kon-bour-joî, joî-z'),
s. m.etf. Celui, celle qui est de la même ville qu'une
autre personne, qui aie droit de bourgeoisie dans la
même ville ; s'est dit particulièrement dans la Suisse.
— HIST. xvi° s. Il ne laissa pas de vouloir res-
chauffer les coeurs a garder le chasteau, plus pour
espérance de s'en prévaloir avec ses combourgeois,
que pour opinion qu'il eust de tenir la place, D'AUE.
Ilist. il, 27e. Ceste science ou autrement ceste foy
vous enseigne et certifie que vous estes combour-
geois des ci eux et que par Jésus Christ vous avez
esté arraché des pattes du grand Pharao qui est le
diable, LANOUS, p. IS3, dans LACURNE.
— ÉTYM. Lat. cum, avec, et bourgeois.
t COMBOURGEOISIE (kon-bour-joi-zie), s. f. An-
ciennement et particulièrement en Suisse, qualité
de combourgeois.
— HIST. xvie s. Pour la religion que les dits de
Berne ont mise au plus [ ont fait prévaloir ] dans
un bailliage qu'ils ont en commun avec ceux de
Fribourg; ce qu'ils prétendent leur estre permis par
leur combourgeoisie, VILLEROY, Mém. t. vi, p. 37,
dans LACURNE.
— ÉTYM. Combourgeois.
COMBRIÈRE (kon-bri-ê-r'), s. f. Terme de pêche.
Filet à prendre les gros poissons, et, en particulier,
les thons.
— ËTYM. Mot qui vient sans doute, à cause de la
forme du filet, d'un radical comb : provenç. comb,
courbe; espagn. combar, courber, cambrer (voy.
COMBE).
COMBUGÉ, ÉE (kon-bu-jé, jée) , pari, passe.
Futailles combugées.
COMBUGER (kon-bu-jé ; le g prend un e devant
a ou o : combugeant, combugeons), v. a. Imbiber
d'eau une futaille, pour la mettre à l'épreuve.
— ËTYM. Peut-être com, et buée, lessive.
f COMBURANT, ANTE (kon-bu-ran, ran-t'), adj.
Terme de chimie. Principe comburant, tout corps
qui, en se combinant avec un autre corps, donne
lieu à la combustion de ce dernier. Lavoisier avait
donné à l'oxygène le nom de comburant par ex-
cellence. || S. m. Le soufre, le chlore, l'iode, ayant
la propriété de se combiner à certains corps avec
dégagement de calorique et de lumière, sont des
comburants.
— HIST. Xe s. Delir e tota la civitata coinburu',
Fragm. de Val. p. 409.
— ÉTYM. Provenç. comburir ; du latin comburere,
.de cum, Qtburerc, brûler, radical inusité d'où vient
bustuin, bûcher. Au reste comparez USTION.
f COMBUSTIBILITE (kon-bu-sti-bi-li-té) , s. f.
Propriété des corps combustibles. || Combustibilité
du tabac, faculté que les tabacs possèdent, à des
degrés très-variés, de demeurer en ignition pendant
un certain temps après chaque aspiration du fu-
meur.
— ËTYM. Combustible.
COMBUSTIBLE (kon-bu-sti-bV), ad). [| 1° Qui a la
propriété de brûler au feu. Matière combustible.
Comme si c'était un feu spirituel, ou que l'âmé,
toute spirituelle qu'elle est, devint, ainsi que le
corps, un sujet sensible et combustible, BOURDAL.
Pensées, t. m, p. 07. Le feu s'assimile et se rend pro-
pres toutes les chqses combustibles, BUFF. Animaux-,
Rcprod.\\S. m. Toute matière dont on fait ordi-
nairement du feu, comme le bois, la houille. Cette
province manque de combustible. || En termes de
géologie, les combustibles, roches comprenant les
débris de matières organiques végétales. || 2° Terme
de chimie. Corps combustible, tout corps suscep-
tible de se combiner avec un principe comburant,
tel que l'oxygène , en dégageant du calorique.
|| 3° Fig. Qui s'enflamme facilement. Ayant le mal-
heur de se sentir un tempérament combustible,
J. J. ROUSS. Ém. v. La nature en naissant vous fit
l'âmé sensible. — Le soufre préparé n'est pas plus
combustible, REGNARD, Démocr. n, 7.
— HIST. xvie s. Comme nous voyons que le feu
s'esteint, cessant sa matière combustible, PARÉ,
IX, J6.
— ËTYM. Voy. COMBUSTION.
COMBUSTION (kon-bu-sti-on), s. f. || i° Etat d'un
corps qui se dissipe en produisant de la chaleur et
de la lumière. || Action de brûler entièrement. La
combustion des morts était en usage' chez les an-
ciens. || Incendie. C'était l'instant où ces flammes
furieuses étaient dardées de toules parts et avec le
plus de violence sur le Kremlin; car le vent, sans
doute attiré par cette grande combustion, augmen-
tait à chaque instant d'impétuosité , SËGUR , Ilist.
de Napol. vm, c. || 2° Terme de chimie. Combinai-
son de deux ou plusieurs corps qui s'accomplit
avec dégagement de calorique et de lumière. || Com-
binaison sans dégagement de lumière et avec un
dégagement de calorique qui n'est pas apparent.
En ce sens, la rouille est le produit de la com-
bustion du fer; mais on dit plutôt oxydation.
|| 3° Fig. Désordre et effervescence., Frédégonde
avait mis toute la France en combustion, BOSS. Ilist.
i, -H. Étrange succès d'une dispute qui. avait mis en
combustion tout l'univers, MONTESQ. Rom. 15. Cette
maxime en fit tant naître [de calomnies] en peu de
jours et tant de médisances et tant de faux rapports
que cela mit toute la cour en combustion, PASC.
Prov. H 5. Les soldats grecs que le roi avait disposés
par colonies autour de Bactres, entrèrent en com-
bustion les uns contre les autres, VAUG. Q. C. 520.
Quoi qu'il en soit, cet altercas Mit en combustion
la salle-et la cuisine, LA FONT. Fabl. XII, 8. C'est là
une doctrine capable de bouleverser tout le monde
et de mettre l'univers en combustion, n'ABLANCOURT,
Lucien, dans LEROUXJ Dicl. comique. Il fait plus de
bruit que quatre autres et met tout en combustion,
LA BRUY. XII. Jean Jacques, que vous avez si bien
réfuté, met tout en combustion dans sa petite ré-
publique, VOLT. Lelt. de Bordes, 4janv. 1705.
— HIST. xive s. Â Hais [il] ne trova riens fors que
destruction Des gens murtris à glaive et grant com-
bustion , Girart de Ross. v. 4339. || xvr s. Les con-
sulz, voyans le peuple mutiné accourir de toutes
parts en la place, eurent peur que toute la ville n'en
tumbast en combustion, AMYOT, Cor. 24. Il con-
seilla à Ciceron, lequel estoit desja poursuivy par
Clodius, qu'il n'entrast point en combustion avec
luy, ID. C. d'Utiq. 4e. Il m'interrogua comme on
traitait les coups d'harquèbuse et les combustions
faites par la poudre à canon, PARÉ, IX, Ier dise. Es
combustions les doigts se joignent ensemble, ID.
XII,'6. Avoir mis toute la France en trouble et en
combustion, CONDÉ , Mémoires, p. 658. Elles [les
femmes] preuvent plus tost par là qu'elles ne les ai-
ment que morts [leurs maris]; la vie est pleine do
combustion; le trespas d'amour et de courtoisie,
MONT, m, 177. Si faut-il qu'ils [les habitants de
Nismes] avisent qu'il y a des menées secrettes pour
les disjoindre et mettre en combustion avec ceux de
Montpellier, FROUMENTEAU, Finances, m0 liv. p. J72.
—'ËTYM. Provenç.combuslio; espagn.combustion;
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influé l'un sur l'autre pour s'assimiler dans la forme,
de même on trouverait dans les emplois figurés,de
comble i des exemples qui iraient aussi bien à
comble 3; mais il a paru qu'il valait mieux laisser
ensemble des locutions si voisines plutôt que de les
disséminer, en suivant rigoureusement un principe
étymologique. D'ailleurs on peut conserver dans
l'esprit cette nuance-ci : quand on dit qu'un bomme
ou un être personnifié arrive au comble de..., on
doit entendre qu'ir s'agit du faîte; quand on dit
qu'une cbose est à son comble, arrivé a son comble,
on doit entendre qu'il s'agit du surcroît que com-
porte une mesure.
— HIST. xmc s. Et avoit un trau el comble^eseure,
par quoi il reprendoit s'alaine, Chr. dé'Sains,
p. 95. || xive s. Une litière fist tantost aporterlà, Et
dessus la litière, sus le comble, rouva  mètre sa
baniere, si que on la verra, Baud. de Seb. ix, 406.
|| xve s. Ces engins jetoient nuit et jour pierres et
mangonneaux à grand foison, qui enfondroient et
■ abattoient les combles des tours, des chambres, des
salles, FROISS. i, i, -H5. Messire Guillaume de Dou-
glas, qui s'arme d'azur à comble d'argent, et dedans
le comble trois esloiles de gueules, m. i, i, tes. Si
tost que la nef fut approchée des deux basteaulx,
ung chevalier se mist au comble [tillac] de la nef,
l'erceforest, t. vi, p. 46. Cârleir frappa premièrement
le roy en la lumière du heaulme et lui abattit jus du
chief ; le roy le va atteindre sur le comble de l'escu,
ib.A. i, p. 25. ||'xvr s. Ce temple fut reedifié par
Vespasien de fond en comble, AMYOT, Public. 28.
La couverture est un seul comble rond, ID. Pericl.
29. L'office du censeur, qui estoit à Rome la cyme
de dignité, et le comble d'honneur le plus hault où
pouvoit atteindre un citoyen, ID. Caton, 32. Tout
l'exercite en armes luy dressa un comble de terre
en forme de tombeau, m. Alex-. 94. Lorsque le peu-
ple athénien estoit au comble de sa prospérité,
AMYOT, Péricl. et Fab. comp. i.
— ÉTYM. Espagn. cumbre; portug. cume; ital.
colmo; pays de Coire, culm, montagne; du latin
eulmen, faite.
COMBLÉ, EE (kon-blé,blée),part.passe. || i°Rem-
pli jusque par-dessus le bord. Un boisseau comblé.
'| 2° Rempli. Un fossé comblé avec des gravats. Les
tranchées comblées de morts. Quand un carrosse
fait de superbe manière, Et comblé de laquais et
devant et derrière, MOL. Fâcheux, i, i.\\ 3° Fig. Il
est comblé d'honneurs. Je partage les maux dont je
la vois comblée, CORN. Serlor. iv, 3. Comblé de dou-
leur amère, SÉV. 412. Ainsi pour vous venger tant
de rois assemblés, D'un opprobre éternel retour-
neront comblés, RAO. lphig. i, 2. || Absolument,
très-satisfait. Vous êtes trop bonne, j'en suis com-
blée, SÉV. 71. M. d'Arrouy est comblé de vos honnê-
tetés, m. 73..Ce. bon homme en parait l'âme toute
comblée, CORN. V. San. v, 6. M. de Bièvre se pro-
menait à la campagne avec un très-gros homme qui
s'arrêta au bord d'un fossé et dit : Je le sauterais
bien, mais je pourrais tomber dedans. — Ah! mon-
sieur, repartit de Bièvre, il serait comblé de vous
recevoir, llievriana, p. 98.
COMBLEMENT (kon-ble-man), s. m. Action de
combler un creux, un vide. Le comblement d'un
puits. j| En termes de géologie, terrain de comble-
ment, terrain formé par des matières qui ont rem-
pli un vide.
COMBLER (kon-blé), v. a. \\ i° Remplir une me-
sure, un vaisseau jusque par-dessus le bord. Combler
un boisseau. || Fig. Combler la mesure, commettre
une dernière action qui rende toute patience, toute
indulgence impossible. Mes crimes désormais ont
comblé la mesure, RAG. Phèd.. îv, 6. || Fig. Ou plu-
tôt il fallait, comblant ta perfidie, Lui ravir tout
d'un coup la parole et la vie, RAC. Phèd. iv, 2. Quand
le ciel en colère De ceux qu'il persécute a comblé la
misère, VOLT. Orphel. v, t. Ses prédécesseurs avaient
commencé la ruine des moeurs; il la comble, DIDF.R.
Ess. sur Claude. || 2° Remplir un creux ou un vide.
Combler un fossé. Prends ton pic, et me romps ce
caillou qui te nuit; Comble-moi cette ornière.... LA
FONT. FaU. vi, t8. || Par extension. Cette ligne,
fournie par les manuscrits, comble une lacune dans
le texte. || Combler un déficit, fournir l'argent qui
manque dans une caisse. ||Fig. Combler les voeux,
les désirs, les souhailsde quelqu'un, lui procurer tout
ce qu'il souhaite. ||.3° Faire avoir en surabondance.
J'étais lasse d'un trône où d'éternels malheurs Me
comblaient chaque jour de nouvelles douleurs, CORN.
Rodog. il, 3. Qu'il comble d'épouvante et Grenade
et Tolède, ID. Cid, iv, 3. Puisse d'un prompt succès
votre grande entreprise Combler vos ennemis d'un
mortel désesuoir, ID. Mcdée, iv, 6. Ce choix pouvait
combler trois familles de gloire, CORN. llor. i, 2.
Cette déesse qui nous comble de biens, FÉN. Tcl.i. 11
nous combla de présents, ID. ib. i. Vous me comblez
de joie en m'apprenant que les stoïciens subsistent
encore, FONTEN. Sénèque et Scarron. Cet hommage
rendu a l'Académie par un savant illustre que l'Eu-
rope avait comblé de titres littéraires, honore à la
fois cette compagnie et la nation, CONDORGET, Linné.
|| 4° Elliptiquement. Combler quelqu'un, le satis-
faire entièrement. Yous me comblez. Entre ces til-
leuls sans feuillage, Nous regarder comblait nos
jours, BÉRANG. Maudit printemps. || 5° Se combler,
v. réfl. Être comblé. On a vu plusieurs vallées se
combler par des éboulemenls.
— HIST. xne s. Por de besans pleine mine com-
blée Ne vous voudroie.... GUILL. D'ORANGE, Varian-
tes, t. il, p. 294. || xiv" s. Et de draps y avoit mainte
pile empilée, Et de lange et de linge mainte huche
comblée, Guescl. 20398. Et en l'un des bachins pû-
mes [pommés] je meteroie, Et l'autre par dechà de
florins combleroie, Baud. de Seb. i, 1037. Les gens
de guerre avoient rompu et comblé en partie ung puis
qui estoit en la maison, DU CANGE, abosatio. || xve s.
Le cheval n'estoit mye frais; car il avoit erré grant
journée ; et il se combla des pieds de devant et cheut
en une crevace moult grande, et le chevalier tomba
dessoubz, Lancelot du lac, t. i, f° 43. || xvie s. La
mer comblant de limon et de sable les fosses d'entre
deux, MONT, i, 231. Combler un bras demer, AMYOT,
Thémist- 3i. Je vous conseille de combler ici vos
victoires, et de pendre vostre espée au croc, D'AUB.
Ilist. il, 483. Celuy est bien mon oncle qui le ventre
me comble, COTGRAVE.
— ËTYM. Provenç. cumular; espagn. colmar ; ital.
colmare, cumul-are; du latin cumul-arc, combler.
Dans l'exemple de Lancelot du lac, se combler veut
dire chopper, et vient du bas latin colmus, em-
barras dans un chemin, qui se trouve dans encom-
brer {en-combr-er), et qui vient de cumulus ( voy.
COMBLE i).
COMBLÈTE (kon-blè-f), s. f. Terme de vénerie.
Fente du pied du cerf.
— HIST. xvie s. Comblette, COTGRAVE.
— ÉTYM. Comblcte parait venir du mot combe,
enfoncement, vallée, et signifier un petit enfonce-
ment. On a, dans le provençal, combement, enfon-
cement, cavité.
f COMBOURGEOIS, EOISE (kon-bour-joî, joî-z'),
s. m.etf. Celui, celle qui est de la même ville qu'une
autre personne, qui aie droit de bourgeoisie dans la
même ville ; s'est dit particulièrement dans la Suisse.
— HIST. xvi° s. Il ne laissa pas de vouloir res-
chauffer les coeurs a garder le chasteau, plus pour
espérance de s'en prévaloir avec ses combourgeois,
que pour opinion qu'il eust de tenir la place, D'AUE.
Ilist. il, 27e. Ceste science ou autrement ceste foy
vous enseigne et certifie que vous estes combour-
geois des ci eux et que par Jésus Christ vous avez
esté arraché des pattes du grand Pharao qui est le
diable, LANOUS, p. IS3, dans LACURNE.
— ÉTYM. Lat. cum, avec, et bourgeois.
t COMBOURGEOISIE (kon-bour-joi-zie), s. f. An-
ciennement et particulièrement en Suisse, qualité
de combourgeois.
— HIST. xvie s. Pour la religion que les dits de
Berne ont mise au plus [ ont fait prévaloir ] dans
un bailliage qu'ils ont en commun avec ceux de
Fribourg; ce qu'ils prétendent leur estre permis par
leur combourgeoisie, VILLEROY, Mém. t. vi, p. 37,
dans LACURNE.
— ÉTYM. Combourgeois.
COMBRIÈRE (kon-bri-ê-r'), s. f. Terme de pêche.
Filet à prendre les gros poissons, et, en particulier,
les thons.
— ËTYM. Mot qui vient sans doute, à cause de la
forme du filet, d'un radical comb : provenç. comb,
courbe; espagn. combar, courber, cambrer (voy.
COMBE).
COMBUGÉ, ÉE (kon-bu-jé, jée) , pari, passe.
Futailles combugées.
COMBUGER (kon-bu-jé ; le g prend un e devant
a ou o : combugeant, combugeons), v. a. Imbiber
d'eau une futaille, pour la mettre à l'épreuve.
— ËTYM. Peut-être com, et buée, lessive.
f COMBURANT, ANTE (kon-bu-ran, ran-t'), adj.
Terme de chimie. Principe comburant, tout corps
qui, en se combinant avec un autre corps, donne
lieu à la combustion de ce dernier. Lavoisier avait
donné à l'oxygène le nom de comburant par ex-
cellence. || S. m. Le soufre, le chlore, l'iode, ayant
la propriété de se combiner à certains corps avec
dégagement de calorique et de lumière, sont des
comburants.
— HIST. Xe s. Delir e tota la civitata coinburu',
Fragm. de Val. p. 409.
— ÉTYM. Provenç. comburir ; du latin comburere,
.de cum, Qtburerc, brûler, radical inusité d'où vient
bustuin, bûcher. Au reste comparez USTION.
f COMBUSTIBILITE (kon-bu-sti-bi-li-té) , s. f.
Propriété des corps combustibles. || Combustibilité
du tabac, faculté que les tabacs possèdent, à des
degrés très-variés, de demeurer en ignition pendant
un certain temps après chaque aspiration du fu-
meur.
— ËTYM. Combustible.
COMBUSTIBLE (kon-bu-sti-bV), ad). [| 1° Qui a la
propriété de brûler au feu. Matière combustible.
Comme si c'était un feu spirituel, ou que l'âmé,
toute spirituelle qu'elle est, devint, ainsi que le
corps, un sujet sensible et combustible, BOURDAL.
Pensées, t. m, p. 07. Le feu s'assimile et se rend pro-
pres toutes les chqses combustibles, BUFF. Animaux-,
Rcprod.\\S. m. Toute matière dont on fait ordi-
nairement du feu, comme le bois, la houille. Cette
province manque de combustible. || En termes de
géologie, les combustibles, roches comprenant les
débris de matières organiques végétales. || 2° Terme
de chimie. Corps combustible, tout corps suscep-
tible de se combiner avec un principe comburant,
tel que l'oxygène , en dégageant du calorique.
|| 3° Fig. Qui s'enflamme facilement. Ayant le mal-
heur de se sentir un tempérament combustible,
J. J. ROUSS. Ém. v. La nature en naissant vous fit
l'âmé sensible. — Le soufre préparé n'est pas plus
combustible, REGNARD, Démocr. n, 7.
— HIST. xvie s. Comme nous voyons que le feu
s'esteint, cessant sa matière combustible, PARÉ,
IX, J6.
— ËTYM. Voy. COMBUSTION.
COMBUSTION (kon-bu-sti-on), s. f. || i° Etat d'un
corps qui se dissipe en produisant de la chaleur et
de la lumière. || Action de brûler entièrement. La
combustion des morts était en usage' chez les an-
ciens. || Incendie. C'était l'instant où ces flammes
furieuses étaient dardées de toules parts et avec le
plus de violence sur le Kremlin; car le vent, sans
doute attiré par cette grande combustion, augmen-
tait à chaque instant d'impétuosité , SËGUR , Ilist.
de Napol. vm, c. || 2° Terme de chimie. Combinai-
son de deux ou plusieurs corps qui s'accomplit
avec dégagement de calorique et de lumière. || Com-
binaison sans dégagement de lumière et avec un
dégagement de calorique qui n'est pas apparent.
En ce sens, la rouille est le produit de la com-
bustion du fer; mais on dit plutôt oxydation.
|| 3° Fig. Désordre et effervescence., Frédégonde
avait mis toute la France en combustion, BOSS. Ilist.
i, -H. Étrange succès d'une dispute qui. avait mis en
combustion tout l'univers, MONTESQ. Rom. 15. Cette
maxime en fit tant naître [de calomnies] en peu de
jours et tant de médisances et tant de faux rapports
que cela mit toute la cour en combustion, PASC.
Prov. H 5. Les soldats grecs que le roi avait disposés
par colonies autour de Bactres, entrèrent en com-
bustion les uns contre les autres, VAUG. Q. C. 520.
Quoi qu'il en soit, cet altercas Mit en combustion
la salle-et la cuisine, LA FONT. Fabl. XII, 8. C'est là
une doctrine capable de bouleverser tout le monde
et de mettre l'univers en combustion, n'ABLANCOURT,
Lucien, dans LEROUXJ Dicl. comique. Il fait plus de
bruit que quatre autres et met tout en combustion,
LA BRUY. XII. Jean Jacques, que vous avez si bien
réfuté, met tout en combustion dans sa petite ré-
publique, VOLT. Lelt. de Bordes, 4janv. 1705.
— HIST. xive s. Â Hais [il] ne trova riens fors que
destruction Des gens murtris à glaive et grant com-
bustion , Girart de Ross. v. 4339. || xvr s. Les con-
sulz, voyans le peuple mutiné accourir de toutes
parts en la place, eurent peur que toute la ville n'en
tumbast en combustion, AMYOT, Cor. 24. Il con-
seilla à Ciceron, lequel estoit desja poursuivy par
Clodius, qu'il n'entrast point en combustion avec
luy, ID. C. d'Utiq. 4e. Il m'interrogua comme on
traitait les coups d'harquèbuse et les combustions
faites par la poudre à canon, PARÉ, IX, Ier dise. Es
combustions les doigts se joignent ensemble, ID.
XII,'6. Avoir mis toute la France en trouble et en
combustion, CONDÉ , Mémoires, p. 658. Elles [les
femmes] preuvent plus tost par là qu'elles ne les ai-
ment que morts [leurs maris]; la vie est pleine do
combustion; le trespas d'amour et de courtoisie,
MONT, m, 177. Si faut-il qu'ils [les habitants de
Nismes] avisent qu'il y a des menées secrettes pour
les disjoindre et mettre en combustion avec ceux de
Montpellier, FROUMENTEAU, Finances, m0 liv. p. J72.
—'ËTYM. Provenç.combuslio; espagn.combustion;
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