Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 1 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
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Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Avec mode texte Avec mode texte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5406710m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49508
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2008
662
COI
COi
COL
à une discussion, etc. Mme de Coulanges tenait son
coin, SÉV. 489. Il peut tenir son coin parmi les beaux
esprits, MOL. Femmes sav. m, 6. Le baron de Beau-
vais avait tenu son coin, mêlé avec l'élite de la cour,
ST-SIM. H, <59. Le chevalier de Lorraine, du temps
des Guises, eût tenu un grand coin parmi eux, ID.
96, ii. || 4° Le coin du feu, les côtés de la chemi-
née où l'on s'assied pour se chauffer. Je me suis li-
vré dans cette lettre au plaisir de causer avec vous,
comme si j'étais au coin de votre feu, VOLT. Lett.
Mme du Deffant, 20 nov. 4766. || Ne bouger du
coin du feu, être très-sédentaire, mener une vie
retirée. C'était un temps à garder le coin du feu,
SÊV. 610. || N'aimer que le coin de son feu, aimer la
vie retirée. || Cela ne se dit, ne" se fait qu'au coin du
feu, en famille, entre amis, chez soi. Au théâtre, il
faut parler au coeur plus qu'à l'esprit ; Tacite est fort
bon au coin du feu, mais ne serait guère à sa plaça
sur la scène, VOLT. Leur. Chauvelin, 9 oct. <7G4.
|| Fig. Allez lui dire cela au coin de son feu, ou al-
lez lui dire cela et vous chauffer au coin de son
feu, c'est-à-dire vous ne seriez pas bienvenu à
lui parler ainsi dans un endroit où il serait le maî-
tre. || S" Le coin de la bouche, l'angle formé, de
chaque côté, par la rencontre des lèvres. || Le coin
de l'oeil, l'angle formé, de chaque côté, par la ren-
contre des paupières. Regarder du coin de l'oeil, re-
garder à la dérobée, sans faire semblant de rien.
Elle regarde les rochers du coin de l'oeil, mourant
d'envie d'aller s'y reposer, SÉV. «60. Messire Jean.... La
regardait toujours du coin de l'oeil, LA FONT. Juin.
|| Les coins, faux cheveux que l'on ajoute sur les
côtés de la tête. || Terme de vétérinaire. Dents inci-
sives du cheval, les plus voisines des crochets et les
plus courtes; elles sont au nombre de quatre, deux
à chaque mâchoire. || En termes de fauconnerie, les
coins, les plumes qui forment les deux côtés de la
queue de l'animal. || 6° Endroit retiré, peu fréquenté.
Il vit tranquille dans un coin de sa province. Va,
furie exécrable; en quelque coin de terre Que t'em-
porte ton char, j'y porterai la guerre, CORN, lléde'e,
v, 8. Ah! ne languissons plus dans un coin du Bos-
phore, BAC. Mithr. i, 3. Qu'heureux est le mortel
qui, du monde ignoré. Vit content de soi-même en
un coin retiré! BÔIL. Ep. vi. Je voudrais être caché
dans un coin de Toulouse, le jour que l'innocence
de Sirven sera reconnue, VOLT. Lettr. Âudra, 6mai
1769. || Petit espace de terrain. Ce coin de terre suf-
fit à ses besoins. Supplier le roi de daigner mettre
la paix une seconde fois dans ce petit coin de terre
[Genève] dont il a déjà été le bienfaiteur, VOLTAIRE,
Lett. Richelieu; 13 mars 1765. Je ne suis qu'un la-
boureur malade qui défriche des champs incultes et
qui marie des filles dans un coin de terre ignoré, m.
ib. 23 août 1766. || Endroit peu exposé à la vue. Je-
tez cela dans un coin. Dans un coin du jardin, sous
un épais nuage, Je l'enveloppeencor d'un sommeil
assez doux, CORN. Toison d'or, v, 6 Cachée en
un coin de ce vaste édifice, RACINE, Ath. v, l. Tandis
que dans un coin en grondant je m'essuie, Souvent,
pourm'achever, il survient une pluie, BOIL. Sat. vi.
— HIST. xiu' s. Ne coingnet [petit coin] nul à re-
verchier [fouiller], Que li gorpiz [renard] n'i fust ca-
chiez , Ren. 22066.. Deus coins de chiesne toz entiers Y
avoit mis li forestiers, ib. i0283.IIlordonne formes
veroiesEn coinz de diverses monoies, laRose,t62i8.
Et il et les autres seignors et roys dou roiaume,
qui après lui furent, donnèrent à aucuns haus ho-
mes el dit roiaume, baronies, seignories, cours et
coins et justise, Ass. de Jér. î, 2*. || xive s. Si corne
qui disposerait quatre choses en une figure quarrée
là où il aroit quatre cuignes ou angles, ORESME,
Eth. i 60. Si trouva un grant arbre abatu que l'en
avoit voulu fendre à coings, ID. t'b. 44. || xvc s. Pi-
peur ou hezardeur de dés, Tailleur de faulx coings,
tu te brusles Comme ceux qui sont eschaudez, VIL-
LON, Bail, de bonne doctrine. || xvi" s. Lesmonnoies
forgées de coins bien différents, CALV. Instit. 109.
Nous commencerons par la partie qui fait le coin
devers la mer athlantique d'un costé, de l'autre
vers le destroit, n'AUB. Bist. î, 34. Faisans un coin
de leur bataillon de lansquenets, m. ib. i, 323. Les
coins ou angles de l'oeil, PARÉ. Enter en coin, o. DE
SERRES. Par le feu et violence de coings, nous ra-
menons un bois tortu à sa droicture, MONT, IV, 204.
Le tyran asservit les subjects les uns par le moyen
desaultres, et est gardé par ceulx des quels, s'ils
varient rien, il se debvroit garder ; mais, comme
on dict, pour fendre le bois, il se fait des coings du
bois mesme, LA BOÉTIE, Servit, volont. dans MONT.
Essais, t. iv, p. 379. A dur neud, mauvais coing,
COTGRAVE. Fol est qui de son poing fait coing, ID.
Meschante [pauvre] vie quiert le coing, ID.
— ÉTYM. Wallon, coine; provenç. cunh, conh,
Cong; espagn. cuno; portug. cunho; ital. com'o;du
latin cuneus.
t COINÇAGE (koin-sa-j'), s. m. Terme de marine
et de chemin de fer. Action de disposer des coins.
— ÉTYM. Coincer.
t COINCER (koin-sé. Le second c prend la cédille
devant o et o), v. a. Enfoncer des coins. || Garnir de
coins les rails.
— ETYM. Coin; Lorraine, coincer, tenir dans un
coin, acculer dans un coin.
COÏNCIDENCE (ko-in-si-dan-s'), s.f.\\ 1° Terme de
géométrie. État de lignes ou de surfaces qui peu-
vent se superposer, ou de volumes qui peuvent se
remplacer. || 2° Dans le langage ordinaire, simulta-
néité, rencontre. La coïncidence dedeux événements.
— ETYM. Coïncident.
COÏNCIDENT, ENTE (ko-in-si-dan, dan-t'), adj.
|| 1° Terme de géométrie. Qui coïncide. Lignes, fi-
gures coïncidentes. || 2° Simultané. Symptômes coïn-
cidents. Un fait est coïncident à un autre, lorsqu'il
est arrivé dans le même temps.
— ÉTYM. Coïncider.
COÏNCIDER (ko-in-si-dé), v. n, || 1° Terme de
géométrie. Avoir la coïncidence, en parlant des li-
gnes, des surfaces, des volumes. Si son centre [du
soleil] coïncidait avec celui de la terre, son volume
embrasserait l'orbe de la lune, et s'étendrait une
fois plus loin; d'où l'on peut juger de son immense
grandeur, LAPLACE, Expos, n, t. || 2° Arriver en
même temps. Ces deux événements coïncidèrent.
|| Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.
— HIST. xiv° s. Coincider en partie et non pas en
tout. — Coincider et estre semblable en aucunes
choses, ORESME, ÏVièse de MEUNIER.
— ÉTYM. Co.... préfixe, et incidere, tomber sur
(voy. INCIDENT).
t COÏNDICANT, ANTE (ko-in-di-kan, kan-t'),
adj. Terme de médecine. Signes coïndicants, ceux
qui concourent à indiquer l'emploi de tel ou tel
moyen curatif.
— HIST. ïn' s. De ces choses les unes sont indi-
catives, les autres coïndicatives; coïndicatives sont
celles qui monstrent et enseignent lemesme que les
indicatives, mais seulement par accident, et non
proprement et essentiellement, PARÉ, Introd. 23.
— ÉTYM. Co.... préfixe, et indiquer.
f COÏNDICATION, s. f. Terme de médecine. Con-
cours de plusieurs indications qui tendent toutes à
motiver telle ou telle médication.
— HIST. xvie s. L'air nous donne quelque indica-
tion ou plustost coindication ; car, s'il est semblable
à la maladie, il symbolyse en indications avec la
maladie, PARÉ, Introd. 22.
■ —ETYM. Co.... préfixe, et indication.
t COÏNDIQUER (ko-in-di-ké), v. n. Terme de
médecine. Indiquer concurremment, donner une
coindication.
— HIST. XVIe s. Les choses non naturelles peuvent
faire indication semblable que les choses naturelles,
c'est à dire coindiquent avec les choses naturelles,
forces et tempérament de nostre corps, PARÉ, In-
trod. 22.
— ÉTYM. Co.... préfixe, et indiquer.
COING (koin ; le g ne se lie jamais : un koin ex-
cellent; au pluriel Vs se lie : des koin-z excellents),
s. î)i. Le fruit du cognassier. De beaux coings. Com-
pote, gelée de coings. || Familièrement. Être jaune
comme un coing, avoir le teint fort jaune. Elle était
arrivée plus jaune qu'un coing, HAMILT. Gramm. 7.
C'était [ M. l'Avocat ] un grand homme, maigre,
jaune comme un coing, ST-SIM. 74, 2(8.
— HIST. xni' s. Manger coins, poires et autres pe-
sans frais, ALEBRANT, f° 4. Totes manières de cooins
confortent l'estomac et donnent appétit de mengier,
ID. f" 63. || xive s. Le grain de l'or ne plus ne moins
Que les cerises et les coings Ou que les pommes et
les poires, Ont tous chacun leur heure.... Traité
d'alchim. 394. || xvie s. La pomme de coin, o. DE
SERRES, 686.
— ÉTYM. Saintonge, coudin; provenç. codoing;
ital. cotogna. L'italien vient du latin cydonia, le pro-
vençal et le français, du latin cydonium; du grec
xu8c&vtov, de Cydon, ville de Crète, d'où provint
le cognassier. Coing est une contraction de l'ancien
français rootn, répondant à cydonium.
CÔÏNTÉRESSÉ, ÉE (ko-in-té-rè-sé, sée), s. m. et
f. Terme de droit. Celui, celle qui a un intérêt com-
mun avec d'autres, dans une affaire, une entreprise.
— ÉTYM. Co.... préfixe, et intéressé.
COÏON (kou-ion), s. m. Poltron, lâche. Mot très-
bas et très-libre.
— ÉTYM. Provenç. colho; espagn. co/on; ital. co-
glione; du latin coleus, testicule, de XOÀEÔÇ, sac.
Coton a pris dans le français comme dans l'italien,
par antiphrase sans doute, le sens de lâche. L'éty-
mologie du mot français est prouvée par les formes
des autres langues romanes.
t COÏONNADE (kou-io-na-d'), s. f. Acte, propos
de coïon. Mot bas et libre.
— ÉTYM. Coton.
COÏONNER (kou-io-nê). || i°V. a. Traiter quelqu'un
de coïon. || 2°Semoquerde quelqu'un. (| 3° V.n. Faire
ou dire de mauvaises plaisanteries. || Manquer de
courage. || Mot bas et libre.
— ÉTYM. Coïon.
COÏONNERIE (kou-io-ne-rie), s. f. || 1" Bassesse,
lâcheté. || 2" Badinerie impertinente. || Mot bas et
libre.
— ÉTYM. Coionner.
COÏT (ko-i), s. m. Terme de physiologie. Accou-
plement du mâle avec la femelle.
— HIST. xvie s. Les femelles des bestes brutes ab-
horent le coït après la conception, PARÉ, XVIII, 3.
— ÉTYM. Le latin coitus, de cotre, de co, et ire,
aller (voy. J'IRAI).
COITE (koi-t'),,s. f. || i° Voy. COUETTE. || 2° Terme
de marine. Les coites sont deux longues pièces de
bois qu'on pose parallèles sous un navire pour le por-
ter quand on veut le tirer du chantier et le mettre
à l'eau.
f COIX (ko-iks'), s. m. Genre de la familledesgra-
minées ; les graines servent à faire des chapelets et
des colliers.
COJOUISSANCE (ko-jou-i-san-s'), s. f. Terme de
jurisprudence. Jouissance commune à deux ou à
plusieurs.
— ÉTYM. Co.... préfixe, et jouissance.
T COJUSTICIER (ko-ju-sti-sié), s. m. Terme de
droit féodal. Celui qui a droit de justice avec un au-
tre seigneur.
— ÉTYM. Co.... préfixe, et justice.
COKE (ko-k'), x. m. Charbon minéral artificiel,
qui est le résidu de la distillation de la houille, et
qui diffère de cette dernière par l'absence du bitume.
—ÉTYM. Angl. cofce.
COL (kol), s. m. || i° Gou, partie du corps qui
supporte la tête. En ce sens il ne se dit que par eupho-
nie; et encore l'usage s'en perd de plus en plus; il
serait bon cependant de le conserver pour la poésie.
On col court. Un col apoplectique:' [II] tend à tes
ennemis Un col à ton saint joug heureusement sou-
mis, ROTR. St-Gen. in, 7. A l'État j'en dois le sacri-
fice.—Hé bien, achevez-le; voilà ce col tout prêt, ID.
Yencesl. v, 4. Avant que de parler du teint, Je de-
vais vous avoir dépeint, Pour aller par ordre en
l'affaire, La posture du dieu ; son col était penché ;
C'est ainsi que le Somme en sa grotte est couché,
LA FONT. Psyché, I, p. 83. || 2° Terme d'anatomic.
Embouchure de certaines parties. Col de la vessie,
sorte de prolongement de la partie antérieure infé-
rieure de la vessie, représentant" un goulot très-
court. || Nom de parties qui sont'plus minces que le
reste de l'organe dont elles dépendent. Col de la ma-
trice, canal étroit, cylindrique, qui conduit de l'ori-
fice à l'intérieur de l'utérus. || Rétrécissement entro
la tête et le corps de certains os. Le col du fémur,
de l'humérus. || 3" Par analogie, le col d'une 'bou-
teille, d'une cornue, la partie entre le goulot et le
ventre. || 4° Terme de'géographie. Passage étroit
entre deux montagnes. Le prince Eugène était
entré dans le Dauphiné parle col de Tende, VOLT.
Louis XIV, 21. || S"Col de chemise, partie de la che-
mise qui entoure le cou. || Col de cravate, ce qu'on
met dans une cravate pour lui donner de la fer-
meté. || Par extension, sorte de cravate qui s'at-
tache derrière le cou avec une boucle. Col de soie,
de velours. Le Czar [Pierre Ier] ne portait qu'un
col de toile, une perruque ronde brune, ST-SIM.
467, 139. || Faux col, façon de col de chemise qui
s'attache autour du cou. || Sorte de petit collet en
toile, en mousseline brodée ou en dentelle, monté
sur un fond de fichu, que les femmes mettent autour
de leur cou, dépassant le corsage de la robe, et
généralement rabattu sur ce corsage. || 6° Terme
de marine. Col de cygne, bosse de fer qui sert à re-
tenir les câbles-chalnes. || 7" Terme de serrurerie.
Toute courbure que l'on fait subir à une tringle.
— HIST. xiie s. El chemin s'esteit mis, ne l'a pas
atendu; L'evesque le siwi tut à col estendu, Th. le
mart. 110. ||xrae s. Soit qu'il amaine de dehors la
ville, ou qu'il envoit dehors la ville, soit sur cheval,
ou à col, Liv. des met. 247. || xvie s. Le col de la
vessie, le col de la matrice, PARÉ, Introd. 2. 11
n'eschet point de partage du costé ny du chef ou du
col du père ou de la mère encore vivant soit en ligne
COI
COi
COL
à une discussion, etc. Mme de Coulanges tenait son
coin, SÉV. 489. Il peut tenir son coin parmi les beaux
esprits, MOL. Femmes sav. m, 6. Le baron de Beau-
vais avait tenu son coin, mêlé avec l'élite de la cour,
ST-SIM. H, <59. Le chevalier de Lorraine, du temps
des Guises, eût tenu un grand coin parmi eux, ID.
96, ii. || 4° Le coin du feu, les côtés de la chemi-
née où l'on s'assied pour se chauffer. Je me suis li-
vré dans cette lettre au plaisir de causer avec vous,
comme si j'étais au coin de votre feu, VOLT. Lett.
Mme du Deffant, 20 nov. 4766. || Ne bouger du
coin du feu, être très-sédentaire, mener une vie
retirée. C'était un temps à garder le coin du feu,
SÊV. 610. || N'aimer que le coin de son feu, aimer la
vie retirée. || Cela ne se dit, ne" se fait qu'au coin du
feu, en famille, entre amis, chez soi. Au théâtre, il
faut parler au coeur plus qu'à l'esprit ; Tacite est fort
bon au coin du feu, mais ne serait guère à sa plaça
sur la scène, VOLT. Leur. Chauvelin, 9 oct. <7G4.
|| Fig. Allez lui dire cela au coin de son feu, ou al-
lez lui dire cela et vous chauffer au coin de son
feu, c'est-à-dire vous ne seriez pas bienvenu à
lui parler ainsi dans un endroit où il serait le maî-
tre. || S" Le coin de la bouche, l'angle formé, de
chaque côté, par la rencontre des lèvres. || Le coin
de l'oeil, l'angle formé, de chaque côté, par la ren-
contre des paupières. Regarder du coin de l'oeil, re-
garder à la dérobée, sans faire semblant de rien.
Elle regarde les rochers du coin de l'oeil, mourant
d'envie d'aller s'y reposer, SÉV. «60. Messire Jean.... La
regardait toujours du coin de l'oeil, LA FONT. Juin.
|| Les coins, faux cheveux que l'on ajoute sur les
côtés de la tête. || Terme de vétérinaire. Dents inci-
sives du cheval, les plus voisines des crochets et les
plus courtes; elles sont au nombre de quatre, deux
à chaque mâchoire. || En termes de fauconnerie, les
coins, les plumes qui forment les deux côtés de la
queue de l'animal. || 6° Endroit retiré, peu fréquenté.
Il vit tranquille dans un coin de sa province. Va,
furie exécrable; en quelque coin de terre Que t'em-
porte ton char, j'y porterai la guerre, CORN, lléde'e,
v, 8. Ah! ne languissons plus dans un coin du Bos-
phore, BAC. Mithr. i, 3. Qu'heureux est le mortel
qui, du monde ignoré. Vit content de soi-même en
un coin retiré! BÔIL. Ep. vi. Je voudrais être caché
dans un coin de Toulouse, le jour que l'innocence
de Sirven sera reconnue, VOLT. Lettr. Âudra, 6mai
1769. || Petit espace de terrain. Ce coin de terre suf-
fit à ses besoins. Supplier le roi de daigner mettre
la paix une seconde fois dans ce petit coin de terre
[Genève] dont il a déjà été le bienfaiteur, VOLTAIRE,
Lett. Richelieu; 13 mars 1765. Je ne suis qu'un la-
boureur malade qui défriche des champs incultes et
qui marie des filles dans un coin de terre ignoré, m.
ib. 23 août 1766. || Endroit peu exposé à la vue. Je-
tez cela dans un coin. Dans un coin du jardin, sous
un épais nuage, Je l'enveloppeencor d'un sommeil
assez doux, CORN. Toison d'or, v, 6 Cachée en
un coin de ce vaste édifice, RACINE, Ath. v, l. Tandis
que dans un coin en grondant je m'essuie, Souvent,
pourm'achever, il survient une pluie, BOIL. Sat. vi.
— HIST. xiu' s. Ne coingnet [petit coin] nul à re-
verchier [fouiller], Que li gorpiz [renard] n'i fust ca-
chiez , Ren. 22066.. Deus coins de chiesne toz entiers Y
avoit mis li forestiers, ib. i0283.IIlordonne formes
veroiesEn coinz de diverses monoies, laRose,t62i8.
Et il et les autres seignors et roys dou roiaume,
qui après lui furent, donnèrent à aucuns haus ho-
mes el dit roiaume, baronies, seignories, cours et
coins et justise, Ass. de Jér. î, 2*. || xive s. Si corne
qui disposerait quatre choses en une figure quarrée
là où il aroit quatre cuignes ou angles, ORESME,
Eth. i 60. Si trouva un grant arbre abatu que l'en
avoit voulu fendre à coings, ID. t'b. 44. || xvc s. Pi-
peur ou hezardeur de dés, Tailleur de faulx coings,
tu te brusles Comme ceux qui sont eschaudez, VIL-
LON, Bail, de bonne doctrine. || xvi" s. Lesmonnoies
forgées de coins bien différents, CALV. Instit. 109.
Nous commencerons par la partie qui fait le coin
devers la mer athlantique d'un costé, de l'autre
vers le destroit, n'AUB. Bist. î, 34. Faisans un coin
de leur bataillon de lansquenets, m. ib. i, 323. Les
coins ou angles de l'oeil, PARÉ. Enter en coin, o. DE
SERRES. Par le feu et violence de coings, nous ra-
menons un bois tortu à sa droicture, MONT, IV, 204.
Le tyran asservit les subjects les uns par le moyen
desaultres, et est gardé par ceulx des quels, s'ils
varient rien, il se debvroit garder ; mais, comme
on dict, pour fendre le bois, il se fait des coings du
bois mesme, LA BOÉTIE, Servit, volont. dans MONT.
Essais, t. iv, p. 379. A dur neud, mauvais coing,
COTGRAVE. Fol est qui de son poing fait coing, ID.
Meschante [pauvre] vie quiert le coing, ID.
— ÉTYM. Wallon, coine; provenç. cunh, conh,
Cong; espagn. cuno; portug. cunho; ital. com'o;du
latin cuneus.
t COINÇAGE (koin-sa-j'), s. m. Terme de marine
et de chemin de fer. Action de disposer des coins.
— ÉTYM. Coincer.
t COINCER (koin-sé. Le second c prend la cédille
devant o et o), v. a. Enfoncer des coins. || Garnir de
coins les rails.
— ETYM. Coin; Lorraine, coincer, tenir dans un
coin, acculer dans un coin.
COÏNCIDENCE (ko-in-si-dan-s'), s.f.\\ 1° Terme de
géométrie. État de lignes ou de surfaces qui peu-
vent se superposer, ou de volumes qui peuvent se
remplacer. || 2° Dans le langage ordinaire, simulta-
néité, rencontre. La coïncidence dedeux événements.
— ETYM. Coïncident.
COÏNCIDENT, ENTE (ko-in-si-dan, dan-t'), adj.
|| 1° Terme de géométrie. Qui coïncide. Lignes, fi-
gures coïncidentes. || 2° Simultané. Symptômes coïn-
cidents. Un fait est coïncident à un autre, lorsqu'il
est arrivé dans le même temps.
— ÉTYM. Coïncider.
COÏNCIDER (ko-in-si-dé), v. n, || 1° Terme de
géométrie. Avoir la coïncidence, en parlant des li-
gnes, des surfaces, des volumes. Si son centre [du
soleil] coïncidait avec celui de la terre, son volume
embrasserait l'orbe de la lune, et s'étendrait une
fois plus loin; d'où l'on peut juger de son immense
grandeur, LAPLACE, Expos, n, t. || 2° Arriver en
même temps. Ces deux événements coïncidèrent.
|| Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.
— HIST. xiv° s. Coincider en partie et non pas en
tout. — Coincider et estre semblable en aucunes
choses, ORESME, ÏVièse de MEUNIER.
— ÉTYM. Co.... préfixe, et incidere, tomber sur
(voy. INCIDENT).
t COÏNDICANT, ANTE (ko-in-di-kan, kan-t'),
adj. Terme de médecine. Signes coïndicants, ceux
qui concourent à indiquer l'emploi de tel ou tel
moyen curatif.
— HIST. ïn' s. De ces choses les unes sont indi-
catives, les autres coïndicatives; coïndicatives sont
celles qui monstrent et enseignent lemesme que les
indicatives, mais seulement par accident, et non
proprement et essentiellement, PARÉ, Introd. 23.
— ÉTYM. Co.... préfixe, et indiquer.
f COÏNDICATION, s. f. Terme de médecine. Con-
cours de plusieurs indications qui tendent toutes à
motiver telle ou telle médication.
— HIST. xvie s. L'air nous donne quelque indica-
tion ou plustost coindication ; car, s'il est semblable
à la maladie, il symbolyse en indications avec la
maladie, PARÉ, Introd. 22.
■ —ETYM. Co.... préfixe, et indication.
t COÏNDIQUER (ko-in-di-ké), v. n. Terme de
médecine. Indiquer concurremment, donner une
coindication.
— HIST. XVIe s. Les choses non naturelles peuvent
faire indication semblable que les choses naturelles,
c'est à dire coindiquent avec les choses naturelles,
forces et tempérament de nostre corps, PARÉ, In-
trod. 22.
— ÉTYM. Co.... préfixe, et indiquer.
COING (koin ; le g ne se lie jamais : un koin ex-
cellent; au pluriel Vs se lie : des koin-z excellents),
s. î)i. Le fruit du cognassier. De beaux coings. Com-
pote, gelée de coings. || Familièrement. Être jaune
comme un coing, avoir le teint fort jaune. Elle était
arrivée plus jaune qu'un coing, HAMILT. Gramm. 7.
C'était [ M. l'Avocat ] un grand homme, maigre,
jaune comme un coing, ST-SIM. 74, 2(8.
— HIST. xni' s. Manger coins, poires et autres pe-
sans frais, ALEBRANT, f° 4. Totes manières de cooins
confortent l'estomac et donnent appétit de mengier,
ID. f" 63. || xive s. Le grain de l'or ne plus ne moins
Que les cerises et les coings Ou que les pommes et
les poires, Ont tous chacun leur heure.... Traité
d'alchim. 394. || xvie s. La pomme de coin, o. DE
SERRES, 686.
— ÉTYM. Saintonge, coudin; provenç. codoing;
ital. cotogna. L'italien vient du latin cydonia, le pro-
vençal et le français, du latin cydonium; du grec
xu8c&vtov, de Cydon, ville de Crète, d'où provint
le cognassier. Coing est une contraction de l'ancien
français rootn, répondant à cydonium.
CÔÏNTÉRESSÉ, ÉE (ko-in-té-rè-sé, sée), s. m. et
f. Terme de droit. Celui, celle qui a un intérêt com-
mun avec d'autres, dans une affaire, une entreprise.
— ÉTYM. Co.... préfixe, et intéressé.
COÏON (kou-ion), s. m. Poltron, lâche. Mot très-
bas et très-libre.
— ÉTYM. Provenç. colho; espagn. co/on; ital. co-
glione; du latin coleus, testicule, de XOÀEÔÇ, sac.
Coton a pris dans le français comme dans l'italien,
par antiphrase sans doute, le sens de lâche. L'éty-
mologie du mot français est prouvée par les formes
des autres langues romanes.
t COÏONNADE (kou-io-na-d'), s. f. Acte, propos
de coïon. Mot bas et libre.
— ÉTYM. Coton.
COÏONNER (kou-io-nê). || i°V. a. Traiter quelqu'un
de coïon. || 2°Semoquerde quelqu'un. (| 3° V.n. Faire
ou dire de mauvaises plaisanteries. || Manquer de
courage. || Mot bas et libre.
— ÉTYM. Coïon.
COÏONNERIE (kou-io-ne-rie), s. f. || 1" Bassesse,
lâcheté. || 2" Badinerie impertinente. || Mot bas et
libre.
— ÉTYM. Coionner.
COÏT (ko-i), s. m. Terme de physiologie. Accou-
plement du mâle avec la femelle.
— HIST. xvie s. Les femelles des bestes brutes ab-
horent le coït après la conception, PARÉ, XVIII, 3.
— ÉTYM. Le latin coitus, de cotre, de co, et ire,
aller (voy. J'IRAI).
COITE (koi-t'),,s. f. || i° Voy. COUETTE. || 2° Terme
de marine. Les coites sont deux longues pièces de
bois qu'on pose parallèles sous un navire pour le por-
ter quand on veut le tirer du chantier et le mettre
à l'eau.
f COIX (ko-iks'), s. m. Genre de la familledesgra-
minées ; les graines servent à faire des chapelets et
des colliers.
COJOUISSANCE (ko-jou-i-san-s'), s. f. Terme de
jurisprudence. Jouissance commune à deux ou à
plusieurs.
— ÉTYM. Co.... préfixe, et jouissance.
T COJUSTICIER (ko-ju-sti-sié), s. m. Terme de
droit féodal. Celui qui a droit de justice avec un au-
tre seigneur.
— ÉTYM. Co.... préfixe, et justice.
COKE (ko-k'), x. m. Charbon minéral artificiel,
qui est le résidu de la distillation de la houille, et
qui diffère de cette dernière par l'absence du bitume.
—ÉTYM. Angl. cofce.
COL (kol), s. m. || i° Gou, partie du corps qui
supporte la tête. En ce sens il ne se dit que par eupho-
nie; et encore l'usage s'en perd de plus en plus; il
serait bon cependant de le conserver pour la poésie.
On col court. Un col apoplectique:' [II] tend à tes
ennemis Un col à ton saint joug heureusement sou-
mis, ROTR. St-Gen. in, 7. A l'État j'en dois le sacri-
fice.—Hé bien, achevez-le; voilà ce col tout prêt, ID.
Yencesl. v, 4. Avant que de parler du teint, Je de-
vais vous avoir dépeint, Pour aller par ordre en
l'affaire, La posture du dieu ; son col était penché ;
C'est ainsi que le Somme en sa grotte est couché,
LA FONT. Psyché, I, p. 83. || 2° Terme d'anatomic.
Embouchure de certaines parties. Col de la vessie,
sorte de prolongement de la partie antérieure infé-
rieure de la vessie, représentant" un goulot très-
court. || Nom de parties qui sont'plus minces que le
reste de l'organe dont elles dépendent. Col de la ma-
trice, canal étroit, cylindrique, qui conduit de l'ori-
fice à l'intérieur de l'utérus. || Rétrécissement entro
la tête et le corps de certains os. Le col du fémur,
de l'humérus. || 3" Par analogie, le col d'une 'bou-
teille, d'une cornue, la partie entre le goulot et le
ventre. || 4° Terme de'géographie. Passage étroit
entre deux montagnes. Le prince Eugène était
entré dans le Dauphiné parle col de Tende, VOLT.
Louis XIV, 21. || S"Col de chemise, partie de la che-
mise qui entoure le cou. || Col de cravate, ce qu'on
met dans une cravate pour lui donner de la fer-
meté. || Par extension, sorte de cravate qui s'at-
tache derrière le cou avec une boucle. Col de soie,
de velours. Le Czar [Pierre Ier] ne portait qu'un
col de toile, une perruque ronde brune, ST-SIM.
467, 139. || Faux col, façon de col de chemise qui
s'attache autour du cou. || Sorte de petit collet en
toile, en mousseline brodée ou en dentelle, monté
sur un fond de fichu, que les femmes mettent autour
de leur cou, dépassant le corsage de la robe, et
généralement rabattu sur ce corsage. || 6° Terme
de marine. Col de cygne, bosse de fer qui sert à re-
tenir les câbles-chalnes. || 7" Terme de serrurerie.
Toute courbure que l'on fait subir à une tringle.
— HIST. xiie s. El chemin s'esteit mis, ne l'a pas
atendu; L'evesque le siwi tut à col estendu, Th. le
mart. 110. ||xrae s. Soit qu'il amaine de dehors la
ville, ou qu'il envoit dehors la ville, soit sur cheval,
ou à col, Liv. des met. 247. || xvie s. Le col de la
vessie, le col de la matrice, PARÉ, Introd. 2. 11
n'eschet point de partage du costé ny du chef ou du
col du père ou de la mère encore vivant soit en ligne
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