cm
bâillent aux chimères, Cependant qu'ils sont en dan-
ger Soit pour eux, soit pour leurs affaires, ID. ib.
■il, -l *. Le vide des plaisirs, la chimère des espérances,
MASS. Cor. Pâq. De quelles chimères un coeur cor-
rompun'est-ilpascapablede se repaître? m. Car.Ave-
nir.Quelle chimère êtes-vous donc parmi les hommes,
m. Car. Pécher. Peut-on se figurer de si folles chi -
mères? BOIL. Épit. xu. Elle traita l'histoire de chi-
mère; HAMILT. Gramm. io. On la console d'avoir
perdu la jolie chimère de croire être immortelle,
SËV. 266. Vous pouvez l'espérer sans chimère, ID.
234. Une ingrate lui paraît une chimère, ID. 443.
Quelle Chimère est-ce donc que l'homme ? PASC. dans
COUSIN. Autant de sectes, autant d'imaginations, au-
tant de chimères, VOLT. ilemmius, xm. Chimère que
les nègres même rejettent, J. J. EOUSS. Orig. notes.
L'âge a-t-il éteint vos désirs? Blâmez-vous les tendres
chimères? BÉRANG. B. maman. || Familièrement.
C'est là sa chimère, c'est son idée favorite, son rêve.
Jules César était né de l'illustre famille des Jules,
qui, comme toutes les grandes maisons, avait sa
chimère, en se vantant de tirer son origine d'An-
chise et de Vénus, VERTOT, Révol. rom. liv. xm,
p. 22<. Ce rêveur poursuit sa chimère, J. J. EOUSS.
Ém. iv.
— HIST. xvi* s. Ainsi versant de l'oeil des fontaines
ameres, Dedans mon cerveau creux je peignois des
chimères, BONS. 693. Laissez-moi ces desseins qui
ne sont que mensonges, Que chimères en l'air, que
fables et que songes, ID. 707. Car d'attribuer cela
[certaines actions des animaux] seulement à une
vivacité du sens de l'ouïe, sans discours et sans con-
séquence, c'est une chimère et ne peult entrer en
nostre imagination, MONT, II, -168.
— ÉTYM. X{(j.capa, animal mythologique, de ■/(-
[Aoupos, chèvre, ytnapoç, bouc.
CHIMÉRIQUE* (chi-nié-ri-k'), adj. ||i°Qui se re-
paît de chimères. Un homme chimérique. Enflant
d'un vain orgueil son esprit chimérique, BOIL. Art
poêt. m. Bouillon était l'homme le plus chimérique
qui ait vécu en nos jours, et le plus susceptible des
chimères les plus folles en faveur de sa vanité, ST-
SIM. 45, il. Qui l'aurait dit eût passé pour le plus
chimérique des hommes, VOLT. Hist. Russ. i, 6. Le
roi, après la conversation [avec Fénelon], dit qu'il
avait entretenu le plus bel esprit et le plus chimé-
rique de son royaume, VOLT. Louis XIV, 38. || 2"Qui
est sans réalité. Toutes les raisons qu'il apporte sont
chimériques. Esclave ambitieux d'une peur chimé-
rique, CORN. Poly. v, 6. Etant de ces gens-là qui
sur les animaux Se font un chimérique empire, LA
FONT. Fahl. vu, t. On donne, dans un spectacle
profane, des larmes aux aventures chimériques d'un
personnage de théâtre, MASS. Car. Aumône. L'art
de faire subsister ensemble l'intempérance et la
santé est un art aussi chimérique que la pierre phi-
losophale, VOLT. Zadig, 18.
— ÉTYM. Chimère.
f CHIMÉRIQUEMENT (chi-mé-ri-ke-man), adv.
D'une manière chimérique. C'est un homme qui
pense toujours chimériquement. L'opinion que ces
gens-là ont eue de leurs grandes qualités, leur a
fait chercher chimériquement une origine différente
de la nôtre, ST-ËVREMOND, Génie du peuple romain,
p. 2, dans RICHELET.
— ÉTYM. Chimérique, et le suffixe ment.
j CHIMÉRISER (chi-mé-ri-zé), v. n. Faire des
chimères. On dit qu'ilïaut raffiner et chimériser sur
les plaisirs, FONTEN. Jug. de Pluton.
— HIST. xvi" s. Chimériser, OUDIN, Dicl.
— ÉTYM. Chimère.
f CHIMIATRE (chi-mi-a-tr'), s. m. Médecin par-
tisan de la chimiatrie.
— ÉTYM. Chimie, et tcn-pàc, médecin.
| CHIMIATRIE (chi-mi^a-trie), s. f. || 1° Doctrine
qui prétendait expliquer tous les phénomènes de
l'économie animale, tant dans l'état de santé que
dans l'état de maladie, par les principes de la chi-
mie, alors fort peu avancée, à l'issue du moyen
âge. || 2° L'abus des préparations chimiques ou phar-
maceutiques dans le traitement des maladies.
— ÉTYM. Chimiatre. .
CHIMIE ou CHYMIE (chi-mie), s. f. Science dans
laquelle on étudie les lois de la composition des corps
cristallisabîes ou volatils, naturels ou artificiels, et
les lois des phénomènes de combinaison ou de dé-
composition résultant de leur action moléculaire les
uns sur les autres. Il n'y a pas encore longtemps
que tous les raisonnements de chimie n'étaient que
des espèces de fictions poétiques, vives, animées,
agréables à l'imagination, inintelligibles et insup-
portables à la raison, FONTEN. Guglielmini. Voulant
donner à un enfant du goût pour la chimie, J. J.
CHI
RODSS. Ém. m.Le public fut étonné de voir une chi-
mie dans laquelle on ne cherchait ni le grand oeu-
vre ni l'art de prolonger la vie au delà dés bornes
delà nature, VOLT. LouisXIV, Si. Les ouvrages de
Stahl, malheureusement trop obscurs, avaient be-
soin qu'un homme né avec le génie de la chimie
nous apprit à les entendre; c'est une des obligations
que nous avons eues à M. Rouelle, CONDORCET, Ma-
louin. Huer la métaphore et la métonymie, Grands
mots que Pradon croit des termes de chimie, BOIL.
Ép. x. || Chimie minérale, celle qui s'occupe des
corps inorganiques. Chimie organique, celle qui
s'occupe des substances organisées.
— ÉTYM. Espagn. .guemta;ital. chimica; du grec
yy\ûa et yrifieïa; lat. chymia. et ehemia; avec l'or-
thographe par u, on tire x^v-ia de y.uîièç, suc, et la
chimie serait l'art relatif aux sucs; avec l'orthogra-
phe par 7), l'origine est plus obscure, et on tire con-
jecturalernent xï)u.s£a de Cham, nom porté par l'E-
gypte , supposée la patrie première des arts chimiques.
Tout porte à croire que la vraie orthographe est xi-
u.sia, qui aura été changé, par iotacisme et par assi-
milation avec un radical grec, en yypia. En tout
cas, les orthographes chimie et chymie sont toutes
deux autorisées, la première par l'iotacisme de l'r)
prononcé i, la seconde par l'v de xu|J-''a (vov- AL_
CHIMIE).
CHIMIQUE (chi-mi-k'), adj. 111° Qui appartient à la
chimie. Une opération chimique. Les phénomènes
chimiques. Les lois chimiques. Arts chimiques.
Produits chimiques. La nomenclature chimique. On
ne doit pas confondre avec les mouvements que
produit l'irritabilité, ces changements purement
chimiques que l'application des caustiques fait éprou-
ver à toutes les parties molles des corps organisés,
CONDORCET, Haller. || Allumettes chimiques, allu-
mettes au phosphore et s'allumant par frottement.
|| 2° Il s'est employé autrefois substantivement au
lieu de chimiste, qui est seul usité présente-
ment. Ce juste degré de chaleur que les chimiques
cherchent en l'opération de leur secret, BALZ. le
Prince, iG.
— HIST. xvie s. Des medicamens pyrotiques et
chimiques, c'est à dire extraits par distillation de
quinte-essence, PARÉ,XXVI, I. Quatre livres des se-
cretsdemédecine et delà philosophie chimique, faicts
françois, par J. LIEBAUT, Paris. 1579. Le prototype
ou très parfait et analogique de l'art chimicq à la
phisique, ou philosophie de la science naturelle, par
RENÉ DE LA CHASTRE, Paris, <620.
— ÉTYM. Chimie.
t CHIMIQUEMENT (chi-mi-ke-man), adv. D'a-
près les lois de la chimie, d'une manière chimique.
— ÉTYM. Chimique, et le suffixe ment.
f CHIMISME (chi-mi-sm'), s. m. || i" L'ensemble
des opérations chimiques qui se font dans une plante,
dans un animal. || 2° Abus de la chimie dans ses ap-
plications à la physiologie ou à la pathologie.
— ÉTYM. Voy. CHIMIE.
CHIMISTE (chi-mi-sf), s. m. Celui qui cultive la
chimie. On dit que le prince régent [duc d'Orléans],
dont le suffrage ne sera ici compté, si l'on veut, que
pour celui d'un habile chimiste, avait assez ap-
prouvé ses vues [sur le ' salpêtre], FONTEN. Ressons.
11 apprit qu'il y avait dans cette ville une société
fort cachée de gens qui travaillaient en chimie et
cherchaient la pierre philosophale ; aussitôt le voilà
pénétré du désir de profiter de cette occasion pour
devenir chimiste, FONTEN. Lcibnitg. Les chimistes
et tous ceux qui employent leur temps à faire des
expériences, MALEBR. Recherche, liv. n, part, n,
chap. vin,4. La nature était mon Armide; Dans ses
jardins j'errais surpris; Mais un chimiste moins ti-
mide Règne en vainqueur sur leurs débris, BÉRANG.
Sciences.
— ÉTYM. Voy. CHIMIE.
f CHIMOINE (chi-moi-n'), s. m. Terme de con-
struction. Sorte de ciment ou de stuc qui imite le
marbre.
t CHIMPANSË, CHIMPANZÉ ou CHIMPANZÉE
(chin-pan-sé), s. m. Nom d'un très-grand singe an-
thropomorphe, dit aussi troglodyte noir.
— ÉTYM. Mot de la Guinée ou du Congo, pays où
ce singe est indigène.
i. CHINA (chi-na), s. m. Terme de botanique.
Voy. SQDINE.
— ÉTYM. La Chine, à cause de la provenance de
cette racine.
f 2. CHINA (ki-na), s. m. Quinquina.
— ËTYM. Voy. QUINQUINA.
■\ CHINAGE (chi-na-f), s. m. Action de chiner une
étoffe.
— ÉTYM. Chiner.
CHI
605
fCHINCHE (chin-ch'), s. m. Nom d'une espèce
de mouffette du Brésil, qui sent très-mauvaJs.
— ÉTYM. Espagn. chinche, punaise.
CHINCHILLA (chin-chil-la), s. m. ||i\J\Tom d'un
genre de rongeurs, dans lequel on distingue la
chinchilla lanigère, ou, simplement, chinchilla;
ce quadrupède habite la partie moyenne des Andes
du Chili. || 2° Fourrure de cet animal (gris ondulé de
blanc).
— REM. Chincilla, qu'on trouve dans les diction-
naires, n'est pas autre chose qu'une faute d'ortho-
graphe.
— ÉTYM. Espagn. chinchilla, animal puant, sans
doute ainsi nommé de l'espagnol chinche, punaise
(voy. CIMICAIRE).
CHINÉ, ÉE (chi-né, née), part, passé. Étoffes
chinées. Bas chinés.
CHINER (chi-né), v. a. Terme de tisserand..Don-
ner des couleurs différentes aux fils de la chaîne,
et les disposer de sorte que la fabrication produise
un dessin.- Chiner une étoffe.
— ÉTYM. La Chine: car les Italiens, pour chiner,
disent : far i drappi alla chinese, faire les draps à
la chinoise.
f CHINFRENEAU (chin-fre-nô), s. m. Coup à la
tête ou au visage. Terme populaire.
— HIST. xvi° s. Autresfois ils combattoient à l'es-
pêe d'armes, en sorte qu'il y en avoit tousjours
quelqu'un qui avoit quelque chinfreneau , PARÉ,
t. ni, p. 693.
— ÉTYM. Chanfrein.
CHINOIS, OISE (chi-noî, noî-z'), adj. ||1° Qui
provient de la Chine. Magot chinois. || 2° Qui est
dans le goût chinois. Dessins chinois. || 3° Ombres
chinoises, spectacle d'enfants, qui consiste à faire
passer derrière un transparent des figures décou-
pées, dont l'ombre se dessine sur un fond lumi-
neux. || 4" À la chinoise, à la façon des Chinois. Ses
yeux ne s'ouvraient qu'à la chinoise, HAMILT. Gramm.
6. || Coiffure à la chinoise, se dit d'une coiffure sans
raie dans laquelle les cheveux sont relevés et réunis
tous ensemble par derrière. || 5° S. m. Petites oranges
grosses comme une noix, qu'on mangé.confites dans
l'eau-de-vie. Les chinois sont produits par un oran-
ger particulier qui porte le nom de bigaradier chi-
nois (citrus vulgaris chinensis, Risso). || Se dit, en
moquerie, de quelqu'un qui par sa tournure de corps
ou d'esprit a quelque chose de burlesque et de dés-
agréable. Quel chinois! Où est-il allé, ce chinois-
là?
— ÉTYM. Chine.
t CHINOISERIE (chi-noi-ze-rie), s. f. Petits objets
venus de Chine ou dans le goût chinois. || Fig. et
par plaisanterie, action, parole de chinois.
— ÉTYM. Chinois.
f CHINQUER (chin-ké), v. n. Faire godaille le
verre à la main. Mot vieilli.
— HIST. xvi" s. Voyant qu'elles prenoient plaisir
à chinquer du vin d'Arbois, Mém. de SULLY, t. iv,
p. <9B, dans LACURNE.
— ÉTYM. Allem. schenken, verser à boire; com-
parez ÉCHANSON.
t CHINT (chin), s. m. Terme de commerce. Toile
des Indes propre à être imprimée.
t CHINURE (chi-nu-r'), s. f. Terme de commerce.
État ou aspect d'une étoffe chinée.
— ÉTYM. Chiner.
t CHIO (chi-o), s. m. Terme de verrier.. Pièce
qu'on fixe avec du ciment à l'ouverture du four de
la glacerie. || Terme de métallurgie. Trou à la partie'
antérieure d'un creuset.
t CHIOCOQUE (ki-o-ko-k'), s. f. Terme de botani-
que. Nom de plantes de, la famille des rubiacées et
venant dans l'Amérique équatoriale.
— ÉTYM. Xiwv, neige, et xôxxo;, baie.
t CHIONANTHE (ki-o-nan-f), s. m. Terme de
botanique. Nom de plantes de la famille des oléa-
cées. Le chionauthe do Virginie est cultivé dans
les jardins.
— ÉTYM. Xioev, neige, et âv8o;, fleur.
CHIOURME (chi-our-nf), s. f. || i° Le nombre de
forçats embarqués sur une galère, nécessaire pour
la faire marcher. Par l'esprit, un pilote immobile
travaille plus que toute la chiourme, BALZ. Romains.
Rien n'est plus inhumain que de prolonger l'état
d'un galérien au delà du terme prescrit; ne dites
point qu'on manquerait d'hommes pour la chiourrfle,
si on observait cette justice: la justice est préférable
à la chiourme, FËNEL. Directions pour la conscience
d'un roi, dans BICHELET. || 2° Tous les forçats d'un
bagne. || Les chiourmes, l'ensemble des forçats dans
un pays. '
— REM. On a dit chiorme. même dans le xvn*
bâillent aux chimères, Cependant qu'ils sont en dan-
ger Soit pour eux, soit pour leurs affaires, ID. ib.
■il, -l *. Le vide des plaisirs, la chimère des espérances,
MASS. Cor. Pâq. De quelles chimères un coeur cor-
rompun'est-ilpascapablede se repaître? m. Car.Ave-
nir.Quelle chimère êtes-vous donc parmi les hommes,
m. Car. Pécher. Peut-on se figurer de si folles chi -
mères? BOIL. Épit. xu. Elle traita l'histoire de chi-
mère; HAMILT. Gramm. io. On la console d'avoir
perdu la jolie chimère de croire être immortelle,
SËV. 266. Vous pouvez l'espérer sans chimère, ID.
234. Une ingrate lui paraît une chimère, ID. 443.
Quelle Chimère est-ce donc que l'homme ? PASC. dans
COUSIN. Autant de sectes, autant d'imaginations, au-
tant de chimères, VOLT. ilemmius, xm. Chimère que
les nègres même rejettent, J. J. EOUSS. Orig. notes.
L'âge a-t-il éteint vos désirs? Blâmez-vous les tendres
chimères? BÉRANG. B. maman. || Familièrement.
C'est là sa chimère, c'est son idée favorite, son rêve.
Jules César était né de l'illustre famille des Jules,
qui, comme toutes les grandes maisons, avait sa
chimère, en se vantant de tirer son origine d'An-
chise et de Vénus, VERTOT, Révol. rom. liv. xm,
p. 22<. Ce rêveur poursuit sa chimère, J. J. EOUSS.
Ém. iv.
— HIST. xvi* s. Ainsi versant de l'oeil des fontaines
ameres, Dedans mon cerveau creux je peignois des
chimères, BONS. 693. Laissez-moi ces desseins qui
ne sont que mensonges, Que chimères en l'air, que
fables et que songes, ID. 707. Car d'attribuer cela
[certaines actions des animaux] seulement à une
vivacité du sens de l'ouïe, sans discours et sans con-
séquence, c'est une chimère et ne peult entrer en
nostre imagination, MONT, II, -168.
— ÉTYM. X{(j.capa, animal mythologique, de ■/(-
[Aoupos, chèvre, ytnapoç, bouc.
CHIMÉRIQUE* (chi-nié-ri-k'), adj. ||i°Qui se re-
paît de chimères. Un homme chimérique. Enflant
d'un vain orgueil son esprit chimérique, BOIL. Art
poêt. m. Bouillon était l'homme le plus chimérique
qui ait vécu en nos jours, et le plus susceptible des
chimères les plus folles en faveur de sa vanité, ST-
SIM. 45, il. Qui l'aurait dit eût passé pour le plus
chimérique des hommes, VOLT. Hist. Russ. i, 6. Le
roi, après la conversation [avec Fénelon], dit qu'il
avait entretenu le plus bel esprit et le plus chimé-
rique de son royaume, VOLT. Louis XIV, 38. || 2"Qui
est sans réalité. Toutes les raisons qu'il apporte sont
chimériques. Esclave ambitieux d'une peur chimé-
rique, CORN. Poly. v, 6. Etant de ces gens-là qui
sur les animaux Se font un chimérique empire, LA
FONT. Fahl. vu, t. On donne, dans un spectacle
profane, des larmes aux aventures chimériques d'un
personnage de théâtre, MASS. Car. Aumône. L'art
de faire subsister ensemble l'intempérance et la
santé est un art aussi chimérique que la pierre phi-
losophale, VOLT. Zadig, 18.
— ÉTYM. Chimère.
f CHIMÉRIQUEMENT (chi-mé-ri-ke-man), adv.
D'une manière chimérique. C'est un homme qui
pense toujours chimériquement. L'opinion que ces
gens-là ont eue de leurs grandes qualités, leur a
fait chercher chimériquement une origine différente
de la nôtre, ST-ËVREMOND, Génie du peuple romain,
p. 2, dans RICHELET.
— ÉTYM. Chimérique, et le suffixe ment.
j CHIMÉRISER (chi-mé-ri-zé), v. n. Faire des
chimères. On dit qu'ilïaut raffiner et chimériser sur
les plaisirs, FONTEN. Jug. de Pluton.
— HIST. xvi" s. Chimériser, OUDIN, Dicl.
— ÉTYM. Chimère.
f CHIMIATRE (chi-mi-a-tr'), s. m. Médecin par-
tisan de la chimiatrie.
— ÉTYM. Chimie, et tcn-pàc, médecin.
| CHIMIATRIE (chi-mi^a-trie), s. f. || 1° Doctrine
qui prétendait expliquer tous les phénomènes de
l'économie animale, tant dans l'état de santé que
dans l'état de maladie, par les principes de la chi-
mie, alors fort peu avancée, à l'issue du moyen
âge. || 2° L'abus des préparations chimiques ou phar-
maceutiques dans le traitement des maladies.
— ÉTYM. Chimiatre. .
CHIMIE ou CHYMIE (chi-mie), s. f. Science dans
laquelle on étudie les lois de la composition des corps
cristallisabîes ou volatils, naturels ou artificiels, et
les lois des phénomènes de combinaison ou de dé-
composition résultant de leur action moléculaire les
uns sur les autres. Il n'y a pas encore longtemps
que tous les raisonnements de chimie n'étaient que
des espèces de fictions poétiques, vives, animées,
agréables à l'imagination, inintelligibles et insup-
portables à la raison, FONTEN. Guglielmini. Voulant
donner à un enfant du goût pour la chimie, J. J.
CHI
RODSS. Ém. m.Le public fut étonné de voir une chi-
mie dans laquelle on ne cherchait ni le grand oeu-
vre ni l'art de prolonger la vie au delà dés bornes
delà nature, VOLT. LouisXIV, Si. Les ouvrages de
Stahl, malheureusement trop obscurs, avaient be-
soin qu'un homme né avec le génie de la chimie
nous apprit à les entendre; c'est une des obligations
que nous avons eues à M. Rouelle, CONDORCET, Ma-
louin. Huer la métaphore et la métonymie, Grands
mots que Pradon croit des termes de chimie, BOIL.
Ép. x. || Chimie minérale, celle qui s'occupe des
corps inorganiques. Chimie organique, celle qui
s'occupe des substances organisées.
— ÉTYM. Espagn. .guemta;ital. chimica; du grec
yy\ûa et yrifieïa; lat. chymia. et ehemia; avec l'or-
thographe par u, on tire x^v-ia de y.uîièç, suc, et la
chimie serait l'art relatif aux sucs; avec l'orthogra-
phe par 7), l'origine est plus obscure, et on tire con-
jecturalernent xï)u.s£a de Cham, nom porté par l'E-
gypte , supposée la patrie première des arts chimiques.
Tout porte à croire que la vraie orthographe est xi-
u.sia, qui aura été changé, par iotacisme et par assi-
milation avec un radical grec, en yypia. En tout
cas, les orthographes chimie et chymie sont toutes
deux autorisées, la première par l'iotacisme de l'r)
prononcé i, la seconde par l'v de xu|J-''a (vov- AL_
CHIMIE).
CHIMIQUE (chi-mi-k'), adj. 111° Qui appartient à la
chimie. Une opération chimique. Les phénomènes
chimiques. Les lois chimiques. Arts chimiques.
Produits chimiques. La nomenclature chimique. On
ne doit pas confondre avec les mouvements que
produit l'irritabilité, ces changements purement
chimiques que l'application des caustiques fait éprou-
ver à toutes les parties molles des corps organisés,
CONDORCET, Haller. || Allumettes chimiques, allu-
mettes au phosphore et s'allumant par frottement.
|| 2° Il s'est employé autrefois substantivement au
lieu de chimiste, qui est seul usité présente-
ment. Ce juste degré de chaleur que les chimiques
cherchent en l'opération de leur secret, BALZ. le
Prince, iG.
— HIST. xvie s. Des medicamens pyrotiques et
chimiques, c'est à dire extraits par distillation de
quinte-essence, PARÉ,XXVI, I. Quatre livres des se-
cretsdemédecine et delà philosophie chimique, faicts
françois, par J. LIEBAUT, Paris. 1579. Le prototype
ou très parfait et analogique de l'art chimicq à la
phisique, ou philosophie de la science naturelle, par
RENÉ DE LA CHASTRE, Paris, <620.
— ÉTYM. Chimie.
t CHIMIQUEMENT (chi-mi-ke-man), adv. D'a-
près les lois de la chimie, d'une manière chimique.
— ÉTYM. Chimique, et le suffixe ment.
f CHIMISME (chi-mi-sm'), s. m. || i" L'ensemble
des opérations chimiques qui se font dans une plante,
dans un animal. || 2° Abus de la chimie dans ses ap-
plications à la physiologie ou à la pathologie.
— ÉTYM. Voy. CHIMIE.
CHIMISTE (chi-mi-sf), s. m. Celui qui cultive la
chimie. On dit que le prince régent [duc d'Orléans],
dont le suffrage ne sera ici compté, si l'on veut, que
pour celui d'un habile chimiste, avait assez ap-
prouvé ses vues [sur le ' salpêtre], FONTEN. Ressons.
11 apprit qu'il y avait dans cette ville une société
fort cachée de gens qui travaillaient en chimie et
cherchaient la pierre philosophale ; aussitôt le voilà
pénétré du désir de profiter de cette occasion pour
devenir chimiste, FONTEN. Lcibnitg. Les chimistes
et tous ceux qui employent leur temps à faire des
expériences, MALEBR. Recherche, liv. n, part, n,
chap. vin,4. La nature était mon Armide; Dans ses
jardins j'errais surpris; Mais un chimiste moins ti-
mide Règne en vainqueur sur leurs débris, BÉRANG.
Sciences.
— ÉTYM. Voy. CHIMIE.
f CHIMOINE (chi-moi-n'), s. m. Terme de con-
struction. Sorte de ciment ou de stuc qui imite le
marbre.
t CHIMPANSË, CHIMPANZÉ ou CHIMPANZÉE
(chin-pan-sé), s. m. Nom d'un très-grand singe an-
thropomorphe, dit aussi troglodyte noir.
— ÉTYM. Mot de la Guinée ou du Congo, pays où
ce singe est indigène.
i. CHINA (chi-na), s. m. Terme de botanique.
Voy. SQDINE.
— ÉTYM. La Chine, à cause de la provenance de
cette racine.
f 2. CHINA (ki-na), s. m. Quinquina.
— ËTYM. Voy. QUINQUINA.
■\ CHINAGE (chi-na-f), s. m. Action de chiner une
étoffe.
— ÉTYM. Chiner.
CHI
605
fCHINCHE (chin-ch'), s. m. Nom d'une espèce
de mouffette du Brésil, qui sent très-mauvaJs.
— ÉTYM. Espagn. chinche, punaise.
CHINCHILLA (chin-chil-la), s. m. ||i\J\Tom d'un
genre de rongeurs, dans lequel on distingue la
chinchilla lanigère, ou, simplement, chinchilla;
ce quadrupède habite la partie moyenne des Andes
du Chili. || 2° Fourrure de cet animal (gris ondulé de
blanc).
— REM. Chincilla, qu'on trouve dans les diction-
naires, n'est pas autre chose qu'une faute d'ortho-
graphe.
— ÉTYM. Espagn. chinchilla, animal puant, sans
doute ainsi nommé de l'espagnol chinche, punaise
(voy. CIMICAIRE).
CHINÉ, ÉE (chi-né, née), part, passé. Étoffes
chinées. Bas chinés.
CHINER (chi-né), v. a. Terme de tisserand..Don-
ner des couleurs différentes aux fils de la chaîne,
et les disposer de sorte que la fabrication produise
un dessin.- Chiner une étoffe.
— ÉTYM. La Chine: car les Italiens, pour chiner,
disent : far i drappi alla chinese, faire les draps à
la chinoise.
f CHINFRENEAU (chin-fre-nô), s. m. Coup à la
tête ou au visage. Terme populaire.
— HIST. xvi° s. Autresfois ils combattoient à l'es-
pêe d'armes, en sorte qu'il y en avoit tousjours
quelqu'un qui avoit quelque chinfreneau , PARÉ,
t. ni, p. 693.
— ÉTYM. Chanfrein.
CHINOIS, OISE (chi-noî, noî-z'), adj. ||1° Qui
provient de la Chine. Magot chinois. || 2° Qui est
dans le goût chinois. Dessins chinois. || 3° Ombres
chinoises, spectacle d'enfants, qui consiste à faire
passer derrière un transparent des figures décou-
pées, dont l'ombre se dessine sur un fond lumi-
neux. || 4" À la chinoise, à la façon des Chinois. Ses
yeux ne s'ouvraient qu'à la chinoise, HAMILT. Gramm.
6. || Coiffure à la chinoise, se dit d'une coiffure sans
raie dans laquelle les cheveux sont relevés et réunis
tous ensemble par derrière. || 5° S. m. Petites oranges
grosses comme une noix, qu'on mangé.confites dans
l'eau-de-vie. Les chinois sont produits par un oran-
ger particulier qui porte le nom de bigaradier chi-
nois (citrus vulgaris chinensis, Risso). || Se dit, en
moquerie, de quelqu'un qui par sa tournure de corps
ou d'esprit a quelque chose de burlesque et de dés-
agréable. Quel chinois! Où est-il allé, ce chinois-
là?
— ÉTYM. Chine.
t CHINOISERIE (chi-noi-ze-rie), s. f. Petits objets
venus de Chine ou dans le goût chinois. || Fig. et
par plaisanterie, action, parole de chinois.
— ÉTYM. Chinois.
f CHINQUER (chin-ké), v. n. Faire godaille le
verre à la main. Mot vieilli.
— HIST. xvi" s. Voyant qu'elles prenoient plaisir
à chinquer du vin d'Arbois, Mém. de SULLY, t. iv,
p. <9B, dans LACURNE.
— ÉTYM. Allem. schenken, verser à boire; com-
parez ÉCHANSON.
t CHINT (chin), s. m. Terme de commerce. Toile
des Indes propre à être imprimée.
t CHINURE (chi-nu-r'), s. f. Terme de commerce.
État ou aspect d'une étoffe chinée.
— ÉTYM. Chiner.
t CHIO (chi-o), s. m. Terme de verrier.. Pièce
qu'on fixe avec du ciment à l'ouverture du four de
la glacerie. || Terme de métallurgie. Trou à la partie'
antérieure d'un creuset.
t CHIOCOQUE (ki-o-ko-k'), s. f. Terme de botani-
que. Nom de plantes de, la famille des rubiacées et
venant dans l'Amérique équatoriale.
— ÉTYM. Xiwv, neige, et xôxxo;, baie.
t CHIONANTHE (ki-o-nan-f), s. m. Terme de
botanique. Nom de plantes de la famille des oléa-
cées. Le chionauthe do Virginie est cultivé dans
les jardins.
— ÉTYM. Xioev, neige, et âv8o;, fleur.
CHIOURME (chi-our-nf), s. f. || i° Le nombre de
forçats embarqués sur une galère, nécessaire pour
la faire marcher. Par l'esprit, un pilote immobile
travaille plus que toute la chiourme, BALZ. Romains.
Rien n'est plus inhumain que de prolonger l'état
d'un galérien au delà du terme prescrit; ne dites
point qu'on manquerait d'hommes pour la chiourrfle,
si on observait cette justice: la justice est préférable
à la chiourme, FËNEL. Directions pour la conscience
d'un roi, dans BICHELET. || 2° Tous les forçats d'un
bagne. || Les chiourmes, l'ensemble des forçats dans
un pays. '
— REM. On a dit chiorme. même dans le xvn*
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