Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 1 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
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Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Avec mode texte Avec mode texte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5406710m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49508
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2008
600
CHE
CHE
CHI
miex [je] les proise, Sunt espessesdemie toise, Et si
haut resunt li chevron Que tuit seûr estre devon,
la Rose, 46647. Li chevron sont d'autre mesrien,
. BUTEB. il, 34. Li droiz des teneuresde citez est tel:
de mètre gotere en la meson son vesin ou non, ou
de mètre chevrons ou non en la mesiere, Liv. de
just. 4 38. || xv* s. Et aussi mourut [au siège de Du-
ras] un escuyer de Bretagne qui s'armoit de gueules
à deux chevrons echiquetés d'or et d'azur, FROISS.
H, n, 44. Les armes de Moriàumez sont barrées,
contrebarrées à deux chevrons de gueules.... m. i, i,
.434. ||xvie s. On rue à bas les gros chevrons de
fresne", DUBELL. IV, 46, recto. Le capitaine Mor
J'envoia d'un coup de chevron sur la teste au bas
de la rivière, D'AUB. Hist. u, 264. Ils eurent plu-
sieurs mauvaises augures, comme de quelques feux
qui leur donnèrent l'espouvante ; mais surtout des
lances et chevrons de feu d'une grandeur et clarté
inouie, ID. ib. m, "498. Pour en leur champ d'ar-
gent marquer le chevron de cinabre, ID. ï6. m, 538.
— ÉTYM. Picard , caveron; wallon, ch'firon,
ch'furon; provenç. cabrion, cabiros; espagn. ca-
brio; dérivé de capra, chèvre, et dit pour solive
par une assimilation à celle qui a fait nommer par
les latins un chevron capreolus.
\ 2. CHEVRON (che-vron), s. m. Terme de pêche.
Frai de poisson.
+ CHEVRONNAGE (che-vro-na-j'), s. m. Ensem-
ble des chevrons d'un bâtiment. || Action de che-
vrouner..|| Ouvrage fait en chevrons.
— ÉTYM. Chevronner.
CHEVRONNÉ, ÉE (che-vro-né, née), part, passé.
Terme de blason. Pièce chevronnée, écu chevronné,
pièce, écu chargé de chevrons.
— HIST. xme s. Toz [tout] estoit blans li cheva-
liers, Et ses escus et ses destriers ; El la cote fu che-
vronée, Qu'ilôt soz la broigne endossée, Blanchan-
din, ms. f° 92, dans LACURNE.
t CHEVRONNER (che-vro-né), v. a. Garnir de
chevrons.
— HIST. xin* s. Se terre est commune ou voie
commune, il n'empesche pas servise d'aler et de
venir, et d'élever sa maison plus haut, ne de che-
vroner, ne de covrir ne d'abatre, Liv. dejust. 438.
— ÉTYM. Chevron 4.
f CHEVROTAIN (che-vro-tin), s. m. Voy. CHE-
VROTIN.
CHEVROTANT, ANTE (che-vro-tan, tan-t'), adj.
Qui chevrote. Ma vieille voix chevrotante ne sera
pas entendue au milieu des concerts de ses louan-
ges, VOLT. Lett. Chabanon, 3 août 4 776.
CHEVROTÉ, ÉE (che-vro-té, tée), part, passé.
Trilles chevrotes.
CHEVROTEMENT (che-vro-te-man), y. m.
|| i" Tremblement de la voix qui ressemble au bêle-
ment de la chèvre. || 2° Terme de musique. Action
de chevroter, faiblesse de la voix qui, surtout chez
les vieillards, ne leur permet pas de maintenir le
son dans une parfaite égalité. Un seul chevrote-
ment au milieu du plus beau chant du monde suffit
pour le rendre insupportable et ridicule, J. j. nouss.
Dict. de mus. Chevroter.
— ÉTYM. Chevroter.
CHEVROTER (che-vro-té), v. n. || 1° Faire des
chevreaux. Cette' chèvre a chevroté. || 2° Chanter
d'une voix tremblotante, défaut qui se trouve d'or-
dinaire chez les vieillards et aussi chez les chan-
teurs dont la voix est fatiguée. Certain fat.... En se
mirant, chevrotait, fredonnait, VOLT. Goût. || Dans
la musique, battre d'une* manière inégale les deux
notes d'un trille ou d'une cadence, ou même n'en
battre qu'une seule, et remplacer le trille par un
tremblement désagréable de la voix. 11 est' actif
aussi : chevroter un trille.
. — ÉTYM. Chevrot, diminutifdecftèwequi n'existe
pas dans le français.
CHEVROTi:?chevreau corroyée. Gants de chevrolin. || Fig.
Tirer au chevrotin [outre], boire à l'envi. || 2° Terme
de chasse. Faon de la chevrette, pendant les six
derniers mois de la première année. || 3° Chevrotin
ouchevrotain, mammifère de l'ordre des ruminants
qui porte le musc; nommé aussi'musc et porte-
musc.
— HIST. xrve s. Que nulz ne teigne peaulx à au-
truy rouges ne noires ne chevrotins, si ce n'est
pour lui [le maître] faisant le dit mestiër, Ordonn.
des rois de Fr. t. m, p. 370. || xvi" s. Ce qui est
manifeste à voir à une aiguillette de. chevrotin lors-
qu'on l'eslargit, et estant eslargie s'accourcit, PARÉ,
vu, 8. Il [le connétable de Montmorenci] le rendit
&e peuple de Paris] souple et maniable comme un
grand chevrotin de Vendosme, dont le roy en eut
un très grand contentement, BRANT. Cap. fr. t. n,
p. 440. dans LACDRNE.
— ÉTYM. Diminutif de chevrot, qui est lui-même
un diminutif ancien de chèvre.
CHEVROTINE (che-vroti-n'), s. f. Balle de petit
calibre pour tirer le chevreuil, et chasser la grosse
bête,
— ÉTYM. Chevrotin.
f CHEVROTINER (che-vro-ti-né), v. n. Faire
comme le chevrotin; bondir à la manière du che 1
vrotin.
CHEZ (ché; le z se lie; chez eux, dites : ché-z
eux), prêp. || 1° Dans la maison de, au logis de, dans
lademeurede. Souperchezquelqu'un. J'étais chez lui
comme chez moi. Vous êtes chez vous. Se renfer-
mer chez soi. On ne pouvait les retenir chez elles.
Venir chez quelqu'un. Admettre quelqu'un chez soi.
11 n'a pas mis le pied chez lui. Se réfugier chez
quelqu'un. Chacun est maître chez soi. Qui doute
que, si de ses armesIlion avait eu l'appui, Le jeune
Atride avecque larmes Ne s'en fût retourné chez lui?
MALH. in,3 Heureux qui vit chez soi, De régler
ses désirs faisant tout son emploi! LA FONT. Fables,
vu, 4 2. Chéri de tout le peuple, honoré chez le
prince, ID. Poly. iv, 3. || 2° Dans le pays de. Ce qui
se passait chez les ennemis. Nom peu connu chez
les barbares. Prendre unroichez un peuple voisin.
Memnon voulait qu'on les allât [les Macédoniens]
attaquer chez eux, BOSS. Hist. in, v. La profession'
de. comédien était infâme chez les Romains et hono-'
rable chez les Grecs; qu'est-elle chez nous? LA
RRUY. XII. || 3° De chez, préposition Composée signi-
fiant qu'on sort de la demeure de quelqu'un. Je ne
sais qui sort de chez moi. Je viens de chez mon juge.
Ne pas sortir de chez soi. Tu m'as mis hors de chez
moi. J'entendais de chez moi. Mais puisque, par
ce triste et prudent souvenir, De chez Antiochus
elle l'a fait bannir, CORN. Nicom. i, 6. ||4° Par chez,
préposition composée signifiant qu'on passe par la
demeure de quelqu'un. Passer par chez quelqu'un.
Nous irons par chez les Africains. Vous feriez un
voyage charmant; mais je voudrais que vous passas-
siez par chez nous, VOLT. Lett. Marmontel, 23 avr.
4 766. || 5° Près de chez, loin de chez. 11 demeure
près de chez nous. Loin de chez lui, loin de son
pays. || 6° Fig. Parmi. Chez nos ancêtres. Coutume
reçue chez lés anciens. Chez les barbares la fidélité
dépend de la fortune. Que de restitutions, de répa-
rations , la confession ne fait-elle pas faire chez les
catholiques ! J .J. RODSS. Ém. m. || 7° Dans l'esprit ou
le caractère de quelqu'un. C'est une conviction chez
lui. Ce n'est pas une habitude chez moi de rendre
compte.... Châtier en autrui ce qu'on souffre chez
soi, CORN. Poly. ni, 5. Pour un fourbe chez vous la
pitié trouve place, m. Perlhar. ni, 6. Et vous serez
fameux chez la postérité, ID. Cinna, n, 4.||8° Dans
un auteur. Chez le même poêle. Je lis chez certains
auteurs. || 9° Substantivement. Unchez-soi. Un chez-
moi. Son chez-lui. Cela rend mélancolique, mais
cela fait aussi un grand bien ; car on en aime mieux
son chez-soi, VOLT. Lett. Villelle, 8 juillet 4 786.
— REM. i. Vaugelas a condamné la locution : chez
Plutarque, chez Platon, pour dire dans Plutarque,
dans Platon ; Marg. Buffet et Chifflet sont de son avis;
Th. Corneille ratifie cette sentence, admettant toute-
fois qu'en parlant de toute une nation on peut fort
bien dire chez: chez les Grecs, chez les Romains. X
quoi on répondra d'abord que la locution est an-
cienne puisqu'elle est dans Montaigne, ensuite qu'elle
se justifie, n'étant qu'une extension de cliez, signi-
fiant dans l'esprit de. Une fois que ches a été ôtéde
sa signification propre, rien n'empêche qu'il ait pris
celle que Vaugelas lui conteste. || 2. Chez ne prend
pour complément que des noms de personnes ou
d'êtres personnifiés : Patte blanche est un point
Chez les loups, comme on sait, rarement en usage,
LA FONT. Fubl. IV, 4 6.
— HIST. xn* s. Vos voliez venir à nos [nous] e à
ceaus [ceux] qui sont à ches nos, Machab. n, 4 4.
Aval au bourc, ches son hosfe Florent, Ronc. p. 4 89.
Chies un hoste [ils] hébergent qui moult estoit prud-
hom, Sax. xxn. || xme s. Que se venir [je] pooie
ches Symon le voier, Berte, XLVII. Et vint droit au
castiel où li rois estoit en prison, et se hiebrega
ciés une vaine feme, Chr. de Rains, p. 63. Et ele
n'i met riens ne oste Que ce c'on trueve en chiés
son oste, RUTEB. II, 59. ]| xve s. Piètre du Bois s'en
vint un soircl):êt:x ce Philippe, FROISS. II, n, 401.
Et de là suyvit tant le chevalier la pucelle qu'il la
trouva chéuz une sienne cousine, Perceforest, t. vi,
f° 54, dans LACURNE. || xvie s. Qu'il ne tarde plus à
amener sa fille, car nous allons cheux M. Desche-
nais, où elle pourroit bien se rendre, MARG. /,. 4 2,
Comme dict ce poète chez Plutarque, MONT, I, 23.
Se retirer chez soy, ID. i. 32.
— ÉTYM. Berry, dieux; picard, cheux, chu; Sain-
tonge, cheui; anc.espagn. en cas; de casa, lamai-
son (voy. CASE;, dont il y avait.une forme au mas-
culin (voy. CHAI). Chez est elliptique, et on a la
locution complète dans l'ancien français à ches, en
chiés, qui signifie exactement à la maison.
t CHÈZE (chè-z'), s. f. Nom vulgaire d'une es-
pèce de mésange.
CHTAOTJX (chi-a-ou), y. m. Espèce d'huissier ou
d'envoyé turc. Un chiaoux, dépêché par le Grand
Seigneur, arriva en France, ST-SIM. 469, 203. Le
chiaoux, homme de sens, Lui dit : Je sais par re-
nommée Ce que chaque électeur peut de monda
fournir, LA FONT. Fabl. i, 4 2.
— ÉTYM. Voy. CHAOUCH, qui est le nom véritable,
seul usité dans .l'Algérie française, chiaoux étant le
mot turc,
t CHIASMA (ki-a-sma), s. f. Voy. CHIASME.
I CHIASME (ki-a-sm'), s.-m. || 1° Croix mise en
marge des manuscrits, en forme de x, et indiquant
un passage désapprouvé. || 2° Terme d'anatomie.
Chiasme ou chiasma, lieu d'entre-croisement des
nerfs optiques sur le corps de l'os sphénoïde.
— ÉTYM. X'alettre grecque x-
CHIASSE (chi-a-s'), s. f. || 1°Excréments d'insectes.
Chiasses de mouches. || Fig. et bassement, ce qu'il
y a de plus vil. Ce n'est que de la chiasse.Cet homme
est la chiasse du genre humain, RICHELET. Pendant
que nous sommes la chiasse du genre humain, VOLT.
Lett. d'Argenlal, 4 avril 4762. || 2° Ecume de métaux.
— ÉTYM. Chier.
f CHIBOU (chi-bou), s. m. Résine jaune, aro-
matique qui découle du chibou, grand arbre des
Antilles (bursera gummifera, L).
t CHIBOUQCE (chi-bou-k'), s. f. Pipe turque i
long tuyau de bois au bout duquel est placé le foyer.
— ÉTYM. Mot turc.
f CHIC (chik), s. m. || i°Autrefois, mot du style
familier signifiant abus des procédures, finesses,
subtilités captieuses. Cet homme entend le chic, est
versé dans les détours de la chicane. La discorde,
qui sait le chic, En fait faire un décret public, La
Henriade travestie, ch. v, p. 68, dans FR. MICBF.L,
Argot. || 2° Aujourd'hui, terme d'atelier : on dit d'un
peintre qu'il a ou qu'il entend le chic, quand il pro-
duit rapidement et avec facilité des tableaux à effet.
J'use de mots de l'art, je mets en marge hic; J'es-
père avec le temps que j'entendrai le chic, les Sa-
tyres de DULORENS, Sat. xn, p. 97, dansFR. MICHEL,
Argot. || Fig. Il a le chic, se dit, dans un langage
très-familier, d'un homme adroit, qui sait s'y bien
prendre. || En un autre sens, il a du chic, se dit
d'un élégant, ou d'une chose élégante et bien tour-
née . ce chapeau a du chic; cette toilette a du
chic.
— ÉTYM. Il est possible que ce mot, dans le se-
cond sens, vienne de l'allemand Schick, aptitude,
façon, tournure. Quant au premier sens, qui est
ancien puisqu'il se trouve dans Trévoux, le doute est
grand, à moins qu'on n'y voie une abréviation
comique de chicane.
t CHICABAUD (chi-ka-bô), s. m. Terme de ma-
rine. Sorte de bout-dehors sur lequel on amure la
misaine des lougres. On trouve aussi chicambaut.
CHICANE (chi-ka-n'), s. f. \\ 1° Par dénigrement,
procès en général. Quoi! vous poussez celte chicane
[vous poursuivez ce procès] ? SÉV. 536. Ce meuble
de chicane [un sac à procès] appartient sûrement X
quelque homme du Maine ou quelque bas-Normand,
REGNARD, Ménechm. i, 2. || 2° Abus des, ressources
et des formalités de la justice. Lui souffle avec ces
mots l'ardeur de la chicane, BOIL. Lutr. i. Et dans
l'amas confus des chicanes énormes, Ce qui fut blanc
au fond, rendu noir par'les formes, ID. Sat. i.
|| 3° Poétiquement, le démon des procès. Là, sur
des tas poudreux de sacs et de pratiques, Hurle tous
les matins une sibylle élique ; On l'appelle Chicane ;
et ce monstre odieux Jamais pour l'équité n'eut
d'oreilles ni d'yeux, BOIL. Lutr. v. La Chicane.en
fureur mugit dans la grand'salle, m'. Sat. vm. ||4°Les
gens de chicane, ceux qui vivent des procès et des
procédures. Je défie votre chicane de Rouen d'être
plus chicane que celle de Bruxelles, VOLT. Lett.
en vers et en prose, .7.4.. ||.5° Subtilité captieuse en v
toute matière, difficulté mal fondée et de mauvaise
foi. Soulever, faire naître une chicane. Chercherdes
chicanes. Dans les livres que les anciens ont écrits
de la prudence civile, il y a dugalimatias de l'école
et de la chicane philosophique,.BALZ. Entret. 26. Ne
croyez pas que ce soit seulement la querelle, de
CHE
CHE
CHI
miex [je] les proise, Sunt espessesdemie toise, Et si
haut resunt li chevron Que tuit seûr estre devon,
la Rose, 46647. Li chevron sont d'autre mesrien,
. BUTEB. il, 34. Li droiz des teneuresde citez est tel:
de mètre gotere en la meson son vesin ou non, ou
de mètre chevrons ou non en la mesiere, Liv. de
just. 4 38. || xv* s. Et aussi mourut [au siège de Du-
ras] un escuyer de Bretagne qui s'armoit de gueules
à deux chevrons echiquetés d'or et d'azur, FROISS.
H, n, 44. Les armes de Moriàumez sont barrées,
contrebarrées à deux chevrons de gueules.... m. i, i,
.434. ||xvie s. On rue à bas les gros chevrons de
fresne", DUBELL. IV, 46, recto. Le capitaine Mor
J'envoia d'un coup de chevron sur la teste au bas
de la rivière, D'AUB. Hist. u, 264. Ils eurent plu-
sieurs mauvaises augures, comme de quelques feux
qui leur donnèrent l'espouvante ; mais surtout des
lances et chevrons de feu d'une grandeur et clarté
inouie, ID. ib. m, "498. Pour en leur champ d'ar-
gent marquer le chevron de cinabre, ID. ï6. m, 538.
— ÉTYM. Picard , caveron; wallon, ch'firon,
ch'furon; provenç. cabrion, cabiros; espagn. ca-
brio; dérivé de capra, chèvre, et dit pour solive
par une assimilation à celle qui a fait nommer par
les latins un chevron capreolus.
\ 2. CHEVRON (che-vron), s. m. Terme de pêche.
Frai de poisson.
+ CHEVRONNAGE (che-vro-na-j'), s. m. Ensem-
ble des chevrons d'un bâtiment. || Action de che-
vrouner..|| Ouvrage fait en chevrons.
— ÉTYM. Chevronner.
CHEVRONNÉ, ÉE (che-vro-né, née), part, passé.
Terme de blason. Pièce chevronnée, écu chevronné,
pièce, écu chargé de chevrons.
— HIST. xme s. Toz [tout] estoit blans li cheva-
liers, Et ses escus et ses destriers ; El la cote fu che-
vronée, Qu'ilôt soz la broigne endossée, Blanchan-
din, ms. f° 92, dans LACURNE.
t CHEVRONNER (che-vro-né), v. a. Garnir de
chevrons.
— HIST. xin* s. Se terre est commune ou voie
commune, il n'empesche pas servise d'aler et de
venir, et d'élever sa maison plus haut, ne de che-
vroner, ne de covrir ne d'abatre, Liv. dejust. 438.
— ÉTYM. Chevron 4.
f CHEVROTAIN (che-vro-tin), s. m. Voy. CHE-
VROTIN.
CHEVROTANT, ANTE (che-vro-tan, tan-t'), adj.
Qui chevrote. Ma vieille voix chevrotante ne sera
pas entendue au milieu des concerts de ses louan-
ges, VOLT. Lett. Chabanon, 3 août 4 776.
CHEVROTÉ, ÉE (che-vro-té, tée), part, passé.
Trilles chevrotes.
CHEVROTEMENT (che-vro-te-man), y. m.
|| i" Tremblement de la voix qui ressemble au bêle-
ment de la chèvre. || 2° Terme de musique. Action
de chevroter, faiblesse de la voix qui, surtout chez
les vieillards, ne leur permet pas de maintenir le
son dans une parfaite égalité. Un seul chevrote-
ment au milieu du plus beau chant du monde suffit
pour le rendre insupportable et ridicule, J. j. nouss.
Dict. de mus. Chevroter.
— ÉTYM. Chevroter.
CHEVROTER (che-vro-té), v. n. || 1° Faire des
chevreaux. Cette' chèvre a chevroté. || 2° Chanter
d'une voix tremblotante, défaut qui se trouve d'or-
dinaire chez les vieillards et aussi chez les chan-
teurs dont la voix est fatiguée. Certain fat.... En se
mirant, chevrotait, fredonnait, VOLT. Goût. || Dans
la musique, battre d'une* manière inégale les deux
notes d'un trille ou d'une cadence, ou même n'en
battre qu'une seule, et remplacer le trille par un
tremblement désagréable de la voix. 11 est' actif
aussi : chevroter un trille.
. — ÉTYM. Chevrot, diminutifdecftèwequi n'existe
pas dans le français.
CHEVROTi:?
Tirer au chevrotin [outre], boire à l'envi. || 2° Terme
de chasse. Faon de la chevrette, pendant les six
derniers mois de la première année. || 3° Chevrotin
ouchevrotain, mammifère de l'ordre des ruminants
qui porte le musc; nommé aussi'musc et porte-
musc.
— HIST. xrve s. Que nulz ne teigne peaulx à au-
truy rouges ne noires ne chevrotins, si ce n'est
pour lui [le maître] faisant le dit mestiër, Ordonn.
des rois de Fr. t. m, p. 370. || xvi" s. Ce qui est
manifeste à voir à une aiguillette de. chevrotin lors-
qu'on l'eslargit, et estant eslargie s'accourcit, PARÉ,
vu, 8. Il [le connétable de Montmorenci] le rendit
&e peuple de Paris] souple et maniable comme un
grand chevrotin de Vendosme, dont le roy en eut
un très grand contentement, BRANT. Cap. fr. t. n,
p. 440. dans LACDRNE.
— ÉTYM. Diminutif de chevrot, qui est lui-même
un diminutif ancien de chèvre.
CHEVROTINE (che-vroti-n'), s. f. Balle de petit
calibre pour tirer le chevreuil, et chasser la grosse
bête,
— ÉTYM. Chevrotin.
f CHEVROTINER (che-vro-ti-né), v. n. Faire
comme le chevrotin; bondir à la manière du che 1
vrotin.
CHEZ (ché; le z se lie; chez eux, dites : ché-z
eux), prêp. || 1° Dans la maison de, au logis de, dans
lademeurede. Souperchezquelqu'un. J'étais chez lui
comme chez moi. Vous êtes chez vous. Se renfer-
mer chez soi. On ne pouvait les retenir chez elles.
Venir chez quelqu'un. Admettre quelqu'un chez soi.
11 n'a pas mis le pied chez lui. Se réfugier chez
quelqu'un. Chacun est maître chez soi. Qui doute
que, si de ses armesIlion avait eu l'appui, Le jeune
Atride avecque larmes Ne s'en fût retourné chez lui?
MALH. in,3 Heureux qui vit chez soi, De régler
ses désirs faisant tout son emploi! LA FONT. Fables,
vu, 4 2. Chéri de tout le peuple, honoré chez le
prince, ID. Poly. iv, 3. || 2° Dans le pays de. Ce qui
se passait chez les ennemis. Nom peu connu chez
les barbares. Prendre unroichez un peuple voisin.
Memnon voulait qu'on les allât [les Macédoniens]
attaquer chez eux, BOSS. Hist. in, v. La profession'
de. comédien était infâme chez les Romains et hono-'
rable chez les Grecs; qu'est-elle chez nous? LA
RRUY. XII. || 3° De chez, préposition Composée signi-
fiant qu'on sort de la demeure de quelqu'un. Je ne
sais qui sort de chez moi. Je viens de chez mon juge.
Ne pas sortir de chez soi. Tu m'as mis hors de chez
moi. J'entendais de chez moi. Mais puisque, par
ce triste et prudent souvenir, De chez Antiochus
elle l'a fait bannir, CORN. Nicom. i, 6. ||4° Par chez,
préposition composée signifiant qu'on passe par la
demeure de quelqu'un. Passer par chez quelqu'un.
Nous irons par chez les Africains. Vous feriez un
voyage charmant; mais je voudrais que vous passas-
siez par chez nous, VOLT. Lett. Marmontel, 23 avr.
4 766. || 5° Près de chez, loin de chez. 11 demeure
près de chez nous. Loin de chez lui, loin de son
pays. || 6° Fig. Parmi. Chez nos ancêtres. Coutume
reçue chez lés anciens. Chez les barbares la fidélité
dépend de la fortune. Que de restitutions, de répa-
rations , la confession ne fait-elle pas faire chez les
catholiques ! J .J. RODSS. Ém. m. || 7° Dans l'esprit ou
le caractère de quelqu'un. C'est une conviction chez
lui. Ce n'est pas une habitude chez moi de rendre
compte.... Châtier en autrui ce qu'on souffre chez
soi, CORN. Poly. ni, 5. Pour un fourbe chez vous la
pitié trouve place, m. Perlhar. ni, 6. Et vous serez
fameux chez la postérité, ID. Cinna, n, 4.||8° Dans
un auteur. Chez le même poêle. Je lis chez certains
auteurs. || 9° Substantivement. Unchez-soi. Un chez-
moi. Son chez-lui. Cela rend mélancolique, mais
cela fait aussi un grand bien ; car on en aime mieux
son chez-soi, VOLT. Lett. Villelle, 8 juillet 4 786.
— REM. i. Vaugelas a condamné la locution : chez
Plutarque, chez Platon, pour dire dans Plutarque,
dans Platon ; Marg. Buffet et Chifflet sont de son avis;
Th. Corneille ratifie cette sentence, admettant toute-
fois qu'en parlant de toute une nation on peut fort
bien dire chez: chez les Grecs, chez les Romains. X
quoi on répondra d'abord que la locution est an-
cienne puisqu'elle est dans Montaigne, ensuite qu'elle
se justifie, n'étant qu'une extension de cliez, signi-
fiant dans l'esprit de. Une fois que ches a été ôtéde
sa signification propre, rien n'empêche qu'il ait pris
celle que Vaugelas lui conteste. || 2. Chez ne prend
pour complément que des noms de personnes ou
d'êtres personnifiés : Patte blanche est un point
Chez les loups, comme on sait, rarement en usage,
LA FONT. Fubl. IV, 4 6.
— HIST. xn* s. Vos voliez venir à nos [nous] e à
ceaus [ceux] qui sont à ches nos, Machab. n, 4 4.
Aval au bourc, ches son hosfe Florent, Ronc. p. 4 89.
Chies un hoste [ils] hébergent qui moult estoit prud-
hom, Sax. xxn. || xme s. Que se venir [je] pooie
ches Symon le voier, Berte, XLVII. Et vint droit au
castiel où li rois estoit en prison, et se hiebrega
ciés une vaine feme, Chr. de Rains, p. 63. Et ele
n'i met riens ne oste Que ce c'on trueve en chiés
son oste, RUTEB. II, 59. ]| xve s. Piètre du Bois s'en
vint un soircl):êt:x ce Philippe, FROISS. II, n, 401.
Et de là suyvit tant le chevalier la pucelle qu'il la
trouva chéuz une sienne cousine, Perceforest, t. vi,
f° 54, dans LACURNE. || xvie s. Qu'il ne tarde plus à
amener sa fille, car nous allons cheux M. Desche-
nais, où elle pourroit bien se rendre, MARG. /,. 4 2,
Comme dict ce poète chez Plutarque, MONT, I, 23.
Se retirer chez soy, ID. i. 32.
— ÉTYM. Berry, dieux; picard, cheux, chu; Sain-
tonge, cheui; anc.espagn. en cas; de casa, lamai-
son (voy. CASE;, dont il y avait.une forme au mas-
culin (voy. CHAI). Chez est elliptique, et on a la
locution complète dans l'ancien français à ches, en
chiés, qui signifie exactement à la maison.
t CHÈZE (chè-z'), s. f. Nom vulgaire d'une es-
pèce de mésange.
CHTAOTJX (chi-a-ou), y. m. Espèce d'huissier ou
d'envoyé turc. Un chiaoux, dépêché par le Grand
Seigneur, arriva en France, ST-SIM. 469, 203. Le
chiaoux, homme de sens, Lui dit : Je sais par re-
nommée Ce que chaque électeur peut de monda
fournir, LA FONT. Fabl. i, 4 2.
— ÉTYM. Voy. CHAOUCH, qui est le nom véritable,
seul usité dans .l'Algérie française, chiaoux étant le
mot turc,
t CHIASMA (ki-a-sma), s. f. Voy. CHIASME.
I CHIASME (ki-a-sm'), s.-m. || 1° Croix mise en
marge des manuscrits, en forme de x, et indiquant
un passage désapprouvé. || 2° Terme d'anatomie.
Chiasme ou chiasma, lieu d'entre-croisement des
nerfs optiques sur le corps de l'os sphénoïde.
— ÉTYM. X'a
CHIASSE (chi-a-s'), s. f. || 1°Excréments d'insectes.
Chiasses de mouches. || Fig. et bassement, ce qu'il
y a de plus vil. Ce n'est que de la chiasse.Cet homme
est la chiasse du genre humain, RICHELET. Pendant
que nous sommes la chiasse du genre humain, VOLT.
Lett. d'Argenlal, 4 avril 4762. || 2° Ecume de métaux.
— ÉTYM. Chier.
f CHIBOU (chi-bou), s. m. Résine jaune, aro-
matique qui découle du chibou, grand arbre des
Antilles (bursera gummifera, L).
t CHIBOUQCE (chi-bou-k'), s. f. Pipe turque i
long tuyau de bois au bout duquel est placé le foyer.
— ÉTYM. Mot turc.
f CHIC (chik), s. m. || i°Autrefois, mot du style
familier signifiant abus des procédures, finesses,
subtilités captieuses. Cet homme entend le chic, est
versé dans les détours de la chicane. La discorde,
qui sait le chic, En fait faire un décret public, La
Henriade travestie, ch. v, p. 68, dans FR. MICBF.L,
Argot. || 2° Aujourd'hui, terme d'atelier : on dit d'un
peintre qu'il a ou qu'il entend le chic, quand il pro-
duit rapidement et avec facilité des tableaux à effet.
J'use de mots de l'art, je mets en marge hic; J'es-
père avec le temps que j'entendrai le chic, les Sa-
tyres de DULORENS, Sat. xn, p. 97, dansFR. MICHEL,
Argot. || Fig. Il a le chic, se dit, dans un langage
très-familier, d'un homme adroit, qui sait s'y bien
prendre. || En un autre sens, il a du chic, se dit
d'un élégant, ou d'une chose élégante et bien tour-
née . ce chapeau a du chic; cette toilette a du
chic.
— ÉTYM. Il est possible que ce mot, dans le se-
cond sens, vienne de l'allemand Schick, aptitude,
façon, tournure. Quant au premier sens, qui est
ancien puisqu'il se trouve dans Trévoux, le doute est
grand, à moins qu'on n'y voie une abréviation
comique de chicane.
t CHICABAUD (chi-ka-bô), s. m. Terme de ma-
rine. Sorte de bout-dehors sur lequel on amure la
misaine des lougres. On trouve aussi chicambaut.
CHICANE (chi-ka-n'), s. f. \\ 1° Par dénigrement,
procès en général. Quoi! vous poussez celte chicane
[vous poursuivez ce procès] ? SÉV. 536. Ce meuble
de chicane [un sac à procès] appartient sûrement X
quelque homme du Maine ou quelque bas-Normand,
REGNARD, Ménechm. i, 2. || 2° Abus des, ressources
et des formalités de la justice. Lui souffle avec ces
mots l'ardeur de la chicane, BOIL. Lutr. i. Et dans
l'amas confus des chicanes énormes, Ce qui fut blanc
au fond, rendu noir par'les formes, ID. Sat. i.
|| 3° Poétiquement, le démon des procès. Là, sur
des tas poudreux de sacs et de pratiques, Hurle tous
les matins une sibylle élique ; On l'appelle Chicane ;
et ce monstre odieux Jamais pour l'équité n'eut
d'oreilles ni d'yeux, BOIL. Lutr. v. La Chicane.en
fureur mugit dans la grand'salle, m'. Sat. vm. ||4°Les
gens de chicane, ceux qui vivent des procès et des
procédures. Je défie votre chicane de Rouen d'être
plus chicane que celle de Bruxelles, VOLT. Lett.
en vers et en prose, .7.4.. ||.5° Subtilité captieuse en v
toute matière, difficulté mal fondée et de mauvaise
foi. Soulever, faire naître une chicane. Chercherdes
chicanes. Dans les livres que les anciens ont écrits
de la prudence civile, il y a dugalimatias de l'école
et de la chicane philosophique,.BALZ. Entret. 26. Ne
croyez pas que ce soit seulement la querelle, de
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