CHË
armes dans un camp. || 10° Terme de marine. Cha-
cun des deux montants qui portent la roue.dU gou-
vernail. M Machine pour passer les câbles d'un lieu
& un autre. [| 11° Terme de'botaniquè. Nom vulgaire
de l'arum vulgaire. ." ' | i(
— HIST. xve s. Et.avec eux vinrent gens pour ga-
gner, qui amenèrent sur" petiis'.ch'ëvalets [chevaux]
et sur petites mules, pain mal cuit,' povre vin,
Fnoiss. I,.I, 39. Et chargèrent douze petits cheva-
lets de.douze sacs, ID! i,i, 431. Si devez "savoir que
tantost il monta sur'son chevalet, [se fâcha], car
il avpit la teste chaude et fumeuse,"LOUIS XI, Nô'ûi).
v. || xvie s. Ils les detifoiëni sûr le chevalet [supplice],
AMYOT, Luçull. 36. Il fist desmonter environ 70 har-
quebuzes a.croq de dessus leurs chevalets, et les
fist porterpar ses gardes^ CÀRLOIX, vi, 45.
— ÉTYM. Diminutif de cheval;' wallon, chafolc;
■ espagn. cabaUete; \\à\..cpvalleUo.
CHEVALIER (che-va-lié; IV ne se lie jamais; au
pluriel.ï's se lie: les çhe-và-lié-z et leurs dames),
s. m. Ij 1° Citoyen du deuxième des trois ordres dans
la république romaine! Romulus partagea le peuple
en patriciens, chevaliers et plébéiens! Ce nom leur
fut donné parce que lés chevaliers avaient un cheval
entretenu .aux frais de l'Etat. X là fin de la républi-
que les chevaliers avaient la fermé des revenus pu-
blics. Cicéron appartenait S l'ordre'dés chevaliers.
|| 2°Àu moyén.âgè, celui qui avait reçu l'ordre de
la chevalerie.'Xe chevalier se disait miles dans le
latin, du moyen .âgé,. Des" chevaliers français tel est
le caractère, VOLT "Zaïre, iï, 3. || Armer quelqu'un
chevalier,, le recëyoir, chevalier, cérémonie dans la-
quelle bnremettait arThouyeau.chevalier'ses armes,
ce qui se. disait dans l'ancienne langue l'adouber.
|| Chevalier errant, chevalier qui allait par le mondé
se présenter aux tournois, jouter contre' tout ve-
nant, et ainsi acquérir los et renom. Ferons-nous
d'Emile un chevalier errant,'un'paladin.?!, J. ROUSS.
Ém. iv.'H Fig. Se faire le 'chevalier dé'-quelqu'un,
prendre sa défense avec chaleur. ]| Lë; chevalier d'une
dame, celui qui lui rend dés soins assidus. || 3" Mem-
bre d'un ordre religieux et militaire. Les chevaliers
du Temple, de Malte. [| 4°'Celui qui a obtenu là déco-
ration d'un des ordres institués par un souverain ;
et, spécialement, celui qui a le dérnie'r gradé dans
les ordres qui en comptent plusieurs. Chevalier de
la Légion d'honneur. || Chevalier des' ordres du roi,
chevalier de Saint-Michel et du Saint-Esprit. || Che-
valier de l'ordre du roi, chevalier de Saint-Michel.
|| Chevalier de l'ordre, chevalier du Saint-Esprit,
ij Chevalier est un titré de noblesse au-dessous de
baron en .France, et'de'baronnet en Angleterre.
Votre fils,je chevalier. || 5°'Chevalier d'honneur,
le principal ..officier dé là maison de la reihe bu
d'une princesse, chargé de lui donner la inaîn quand
elle sort ; et même quelquefois celui qui accompagne
une dame, qui lui donne le bras.'"Si j'avais l'hon-
neur insigne "d'être'.'le chevalier d'une aussi char-
mante femme que madame Gâstoul, CH. DEBERNARD,
la Cinquantaine, §l.|| 6° Anciennement, chevaliers
es lois, ceux qui.avaient obtenu le litre de chevalier
à cause de leur capacité dans la jurisprudence. Lés
chevaliers es lois prenaient le titre dé maîtres'.' || Che-
valier d'honneur, .'conseiller d'ép'ée, qui avait séance
et voix dêlibératiyé.'dans les"cours souveraines.
|| 7° Chevàlierdu guet, commandant d'une compaT
gnie deigardes .qui faisaient le gilet'.'|| 8°' Fig.' Che-
valier d'industrie, homme qui vit d'expédients,, es-
croc. Grand auteur de la confrérie' Des ' chevaliers
de l'industrie,-Adorable roi dè'Tùhis...!'TEn moi, ton
pauvreLazàrjllé...". influé un tràit"de 'ta clarté, Le
voyage dé Sens, y. 93 (Poésies et. Mirés de M. DAS-
souci, Paris, V6B3, petit in-r2,'p: 439)'. Vou's"vous
faites nommer, monsieur le chevalier, Et vous êtes
de ceux dont la chevalerie'N'eut jamais à Paris d'or-
dre que l'industrie, MONTFLEÛRY , La fille capitaine,
i, 8. Je n'ai pas besoin dé connaître "votre griéf
contre Làboissiére' pour savoir que c'est un' vrai
chevalier d'industrie, CH. DE BERNARD, te Gendre,
§46. || 9° Chevaliers de l'arc ou de l'arquebuse,
bourgeois formés en compagnie et s'ex'èrçàht au tir
de l'arc ou de l'arquebuse. Je l'ai vù/çette huit, ce
charmant petit dieu [l'Amour]; il planait dans les
airs,; il était à la tête de toutes lès'brigâdes dés-che-
valiers de l'arquebiisé, DANCÔÙRT , le Prix de Tar-
quebuse, se. .5. || 10° Chevalier s'est dit autrefois au
jeu des échecs pour cavalier. || 11° Terme de chasse.
Petit chevalier, bécasseau. || 12° Ombre-chevalier,
ou, simplement, chevalier, poisson du genre sal-
monè. || 13° Jl« féminin, chevalière, femme qui a
lé rang de chevalier, ou épouse d'un chevalier. Ce
terme n'est guère employé que dans le style badin..
Voili notre famille Tort anoblie; mon capitaine
CHË
fera aussi ma soeur chevalière ; il lui donnera tantôt
l'accolade, DANCÔÙRT, les Vacances, se. 23. .Je suis
son chevalier, elle est ma chevalière, ID. le Prixde
l'arquebuse, se. 4 9. || Fig. Pourvu que seulement
La tour hospitalière Où je pendrai mon nid, Ait,
vieille chevalière, Tin panache de lierre Sur son
front de granit, v. HUGO, Odes, v, 25. ||14° Bagué
à la chevalière, ou, simplement, chevalière, anneau
large' et 'plat. || Proverbes. Nul chevalier sans
prouesse.'|| Faveurs, femmes et deniers font de va-
chers chevaliers. ,
— RTST. xie s. Dé vasselage [vaillance] fut assez
chèvàler, ' Ch'. de JJoî.'iii' Sur pailes blancs siédent
cil cevaler, ï&.'vin: Il rien r a chevaler ne baron....
ib. ctxxiv. H XIIe s. Entrez est à certes li cavaillers
Pharo, ot [avec] carres et ot cavalers ien la mer, Li-
ber'psdlmôrum, p. 238. [II] Se part di Cordes otout
si chevalier, Uone. p. 34. Il'les regrete com cheya-
valiérs gehtis, tbV'p. 86. Itel valor doit avoir ché-
liers, ib. p. 8.7. Gautiers de Luz fut moût bon che-
valier, ib', p. ,94. Se je Savoie Un courtois chivàlièr,
Qui de ses arnies fù loués et prisiés,' Je l'àimeroié
de gré et volontiers, Romancero, p. 74. Dune en-
veîa li reis â lui ses chevaliers, Tli. leviart. 43.
[j XIIIC s. Gràhs chevaliers ne va mie seus [seul],"
LEROUX DE LINCY,'prôt). t. il, p. 74. Trois ans [il]
fu chevaliers, pleins fu de courtoisie, Berte'; iL'Qu'e
Âleman estaient chevalier de haut prix, ï6.''v. Che-
valiers ne bourgeois,'vilains ne païsant, ib'. cvn.Tl
dist qu'à Pentéebste chevaliers [il] les fera, t'6. evin.
Chevaliers de plaiz et d'assises, Qui par vos faites
vos'justices Sanè jugement aucunes foiz, Cuidiez-
vos toz jôrs ènsi faire? RÙTEB. 419. Nis se'li perés
estpit chevaliers et il espousoit'une serve, si seraient
tuit li enfant serf qu'il aroit de li, BEAUM. XLY, 15.
Et je dis au connestable que je seroie son chevalier,
et il m'en mercia moult, JOINV. 227. Quant je re-
ving'àmà nef, je mis en ma petite barge un escuîér
que je fiz chevalier, ID. ' su'4. || xiv° s. Et pour ce les
chevaliers semblent estre fors et avoir la vertu re-
quise eh batailles, ÔRESME, Eth. 84. || xve s. Et mi-
rent tantost et inconîinent grand foison de clercs
en oeuvre pour' assembler chevaliers et ëscuyers
de. tous costés, FROISS. 11, ni, 77 : Si elle te eust
mené airisy que doit mener chevalier errant son
varlet,; lequel il ne doit trop plaindre de ses tra-
vaulx, ne trop louer de ses bons services, ne trop
enrichir devant la fin, Perceforest, t. 11, f°'401. Che-
valier sans espée n'est que femme sans quenoille,
t'b. t. rv, f° 467. Il xvie s. La jeune vigne sera la-
bourée de cette sorte d'oeuvre appellée houer ou
fousser à chevalier; ce mot de chevalier vient de ce
que le travailleur assemblé la terre entre ses jambes;
se faisant un relèvement sur lequel il se treuve
comme à cheval; plus belle et plus utile oeuvre est
le double-chevalier, qui.... 0. DE SERRES',''469. Les
chevaliers [pièce aux échecs] sont mes éscrits et
vers,'Qui font un saut aux autres tant divers, ST-
GELAIS, 80. Chevaliers et gendarmes, brigands, LE-
ROUX'DE LINCY', Proverbes, t. 11, p:'74. Faveurs,
femmes et deniers Font dé vachiers chevaliers,' ïï>.
ib. Hierva'cher, huy chevalier, iD.t'6. Nul chevalier
sans prouesse, ID. :ib. On! appeloit communément
messieurs dp Bàyard, de la "Crotte 1 et le capitaine
Froritaïlles, chevaliers sans peur et-sans' reproché;
qualité certes très-belle et des plus belles du monde
à qui l'a mérité pûhêr, voire'plus que tous lés noms
des seigneuries du monde, BRÀNT. Cap. fr. t. i,
p. 42é! dans LACURNE.
' — ÉtVM. C/ieMai;b'ourguig. chevôlai; provenç: éd-
vallief, cavdyer; éspagn. cab'àllèro jjiOrlug. 'càval-
leiro ; ital. cavalière.
". CHEVALINE (che-va-li-n'), adj.f. Bëte chevaline,!
lin cheval ôiiurié jument. Lès racés'chevalines,-les
diverses races de chevaux. Là population chevaline ;
de la France s'élève à erivirpn 3 000 000 'dë'Ûêtes.,
J'ai, dit la bêté chevaline, Une apôstume sous "lé '
pied, LA FONT.'Fdbï. v," 8.: On a'compté dans'ladite '
élection, un peu devant l'année <699,: 1794 bêtès
chevalines que nous estimons à vingt sols dé dîme
par an, VÀUB. Mme,p. i57: || Substantivemiéiit: Faire
la chevaline, faire le commerce de chevaux. ' ■ ■' -
— HIST. xvie s Et la chevaline source P'Hip-
pocrène] De sa course Avoit arrestè lespas,DU'BEL-,
LAY, v, 40, Bérso: L'hé'rbe appellée férule est aliment
à Tasne, et est venin à toutes autres bestes cheva-
lines, PARÉ, xxv, i.;'Le naturel de la chevaline et de
la muletàille est, qu'estans bien traictées au soir
et repaissahs à la disnée, d'employer le reste du
jour au labourage,' comme en voiageant, 0; DE
SERRES, 85. Ce sont eux [les orges d'automne] qu'on
appelle chevalins, pour estre leur herbe très bonne
pour purger et engraisser les chevaux à la prime-
CHE
595
vere, m. 408. Par la chevaline sent entendus les
chevaux, juments, asnes, asnesses. mulets, mules.
— Lesbesteschevaliri.es. m. 259.
— ÉTYSL Provenç. cabalin; du latin càballinus,
de cafiaïhis (voy. CHEVAL).
tCHEVALIS (che-va-li), s. m. Passsge pratiqué
dans une rivière dont les eaux sont basses.
— ÊTYM. CKevaler.
t CHEVALON (che-va-lon), s. m Un des noms
vulgaires du hluet. ' •■■..-..:...
CHEVANCE (che-vân-s'), s. /V Le bien qu'on a.
En leurs greniers le blé, dans leurs caves les vins :
Tout en crève; commehtrangercette chevance? LA
FONT. Fab. vil, 6.' Et rendre sa chevance à lui-même
sacrée, ID. ib. iv, 10. Ces gens sont sur le point d'em-
porter leur chevariCH, ID. Omis.... tout 1-ànivers ne
vaut pas la chevance Que je rericôntre ici.in. Pet.
efttere. Il est force que le peuple croisse*- ayant repos,
biens'et chevance, peu de soldats et point de moines,
P.L.COÛR. 1, 489. S'il triomphe, il épousera Yseult
en dépit des clercs; s'il est vaincu, je confisquerai
sa chevance, 'DUSILLET, Yseult de Bâte,- ch; 1.1| Ce
mot vieillit, niais il peut encore être très-bien em-
ployé.' '" ....
" — HIST. xiie s. Pour ce vaut mieux Dieu servir,.
je vous di, Qu'en li n'affiert [n'importe] ne aeur
[heur,'fortune] ne chevance, QUESNES, Romancero,
p'. 98. Il xnie s. Nos ne poons mais de ci movoir de-
vant la Pasque, quàr nous ne' troverions mie che^
vancè en autre leu, VILLEH. XLIX. Espérance confort
li livré [lui donne confort], Qu'il se cuide veoir de-
livre Encor par aucune chevance, la Rose, 2G29.
Por Dieu vos pri, fransrois dé France; Que me do-
uiez queilque chevance: Si.feriez trop.grantehari-
tèi, RUTEB. 4. Le roy amoit toutes gens^qui. se me-
toient à Dieu servir et qui portoient habit de religion ;
rie nulz ne venoit à'-li' qui faillist à avoir chevance de
vivre, 'JOINV! 298. || xive: s. -Et vous jure que ce. sont
et èstoieiit les plus honorables et notables.de .corps,
de chevance et d'ancèsterie de la ville de Calais,
FROiss. 1, 1, 324. Il xve s. Qui bon conseil croit et
quiert, Honneur et chevance acquiert, CHRIST:,.DE PI-
SAN,"C/iartes T, 1, cli: 45. Il sedevoit mieulx dire
de luy qu'il perdit honneur et chevance ce jour, que
l'onnefistdu roy Jehan de France, qui vaillamment
fùtprins à la bataille de Poictiers, ÇOMM: V, 4. Kor-
tune, qui ennemie et déplaisante estoit de leur bonne
chevance, fit tant, qUë'lè mari trouva la brigade en
présent mefet, LOUIS xi, Nouv. LXVII. ||.avi°,s. J'ay
ainsi rna chevance iriieulx logée qu'en des coffres,
MONT, iv, 4 4. Stilpon estant eschappé de l'embrase-
ment de'sa ville, où il avoit perdu femme, enfans
et chevance, ID. I, 277. Feraulez, qui avoit passé
par les deux fortunes et tfoUvé que l'accroist de che-
vance n'estoit pas'accroist: d'appétit auihoire,,man-
ger, dormir.... ID. I, 317. Perseus.ne ,.voulut;,pas,
p'6iiii:sauver sa propre personne,: ses enfans. .et son
royaume, despendré un peu de sa chevance, AMYOT,
V. Mm. l9.II[Pérsée] trainnoit après luy une grande
chevance, iD^'ïb. 37. : .;. ■ ■ ,
— ÉTYM Ital. civanza, civanxo, profit, béné-
fice, et civire, se procurer. Ce mot a même radical
que chevir, c'est-à-dire chef ; la chevance est ce dont
oh est venu à chef,ce qui sert, ce que l'onpossède.
Comme l'italien 'ctvtre ne peut venir de capo, qui
répond à chef,'Diez suppose que civire a.été em-
prunté de chevir; ce qui vient, outre la forme du
inot,'à l'appui, c'est "que civire, civanza ne sont
cités que de Boccace dans le Dictionnaire ,de la
Crusca. '■"■'■ •-:' ■■•:-'.■ .- .-.■. , .,-,:*: ■
t CHEVANNE" (che-va-n'); s.if.■ .Petit poisson du
genre des ables, dit aussi meunier.
' —' ÉTYM. Origirie inconnue. 6énev.,.chavatne;
wallon, givennë, gévenne, ch'fenne..,: ' ...-.,■
" f CHEVAtJCHABLE (che-vô-çharbl!), adj. Propre
à être chevauché; où Ton peut aller à cheval. .
■"- ~— HIST. xve s. Temps chevauchable [temps pen-
dant' lequel oh peut chevaucher], o. UE.IA MARCHE,
Ifdni.'liv. 1, p. 385, dans LACURNE..-; - -
— ÉTYM. Chevaucher: J.:
t CHEVAUCHANT, ANTE (che-vô-chan, chan-t').,
ùdj. Se dit dés parties qui empiètent l'une sur l'au-
tre et se croisent un peu. Il En botanique, feuilles
chevauchantes, feuilles pliées en gouttières, qui
s'emboîlerit réciproquement lés unes dans les autres.
CHEVAUCHÉE (che-vô-chée), S:/'.||10 Prome-
nade à cheval, || 2°Tournée à cheval que faisaient au-
trefois certains fonctionnairesvinspecteurs.|| 3° Pro-
cès-verbal pour reconnaître l'étendue et les limites
d'une juridiction. || 4° Droit qui remplaçait les corvées
de chevaux et de charrois au passage du roi.
Il 5° Tout le terrain que peut parcourir une bête ds
somme en un temps donné. || 6° Terme de féodalité.
armes dans un camp. || 10° Terme de marine. Cha-
cun des deux montants qui portent la roue.dU gou-
vernail. M Machine pour passer les câbles d'un lieu
& un autre. [| 11° Terme de'botaniquè. Nom vulgaire
de l'arum vulgaire. ." ' | i(
— HIST. xve s. Et.avec eux vinrent gens pour ga-
gner, qui amenèrent sur" petiis'.ch'ëvalets [chevaux]
et sur petites mules, pain mal cuit,' povre vin,
Fnoiss. I,.I, 39. Et chargèrent douze petits cheva-
lets de.douze sacs, ID! i,i, 431. Si devez "savoir que
tantost il monta sur'son chevalet, [se fâcha], car
il avpit la teste chaude et fumeuse,"LOUIS XI, Nô'ûi).
v. || xvie s. Ils les detifoiëni sûr le chevalet [supplice],
AMYOT, Luçull. 36. Il fist desmonter environ 70 har-
quebuzes a.croq de dessus leurs chevalets, et les
fist porterpar ses gardes^ CÀRLOIX, vi, 45.
— ÉTYM. Diminutif de cheval;' wallon, chafolc;
■ espagn. cabaUete; \\à\..cpvalleUo.
CHEVALIER (che-va-lié; IV ne se lie jamais; au
pluriel.ï's se lie: les çhe-và-lié-z et leurs dames),
s. m. Ij 1° Citoyen du deuxième des trois ordres dans
la république romaine! Romulus partagea le peuple
en patriciens, chevaliers et plébéiens! Ce nom leur
fut donné parce que lés chevaliers avaient un cheval
entretenu .aux frais de l'Etat. X là fin de la républi-
que les chevaliers avaient la fermé des revenus pu-
blics. Cicéron appartenait S l'ordre'dés chevaliers.
|| 2°Àu moyén.âgè, celui qui avait reçu l'ordre de
la chevalerie.'Xe chevalier se disait miles dans le
latin, du moyen .âgé,. Des" chevaliers français tel est
le caractère, VOLT "Zaïre, iï, 3. || Armer quelqu'un
chevalier,, le recëyoir, chevalier, cérémonie dans la-
quelle bnremettait arThouyeau.chevalier'ses armes,
ce qui se. disait dans l'ancienne langue l'adouber.
|| Chevalier errant, chevalier qui allait par le mondé
se présenter aux tournois, jouter contre' tout ve-
nant, et ainsi acquérir los et renom. Ferons-nous
d'Emile un chevalier errant,'un'paladin.?!, J. ROUSS.
Ém. iv.'H Fig. Se faire le 'chevalier dé'-quelqu'un,
prendre sa défense avec chaleur. ]| Lë; chevalier d'une
dame, celui qui lui rend dés soins assidus. || 3" Mem-
bre d'un ordre religieux et militaire. Les chevaliers
du Temple, de Malte. [| 4°'Celui qui a obtenu là déco-
ration d'un des ordres institués par un souverain ;
et, spécialement, celui qui a le dérnie'r gradé dans
les ordres qui en comptent plusieurs. Chevalier de
la Légion d'honneur. || Chevalier des' ordres du roi,
chevalier de Saint-Michel et du Saint-Esprit. || Che-
valier de l'ordre du roi, chevalier de Saint-Michel.
|| Chevalier de l'ordre, chevalier du Saint-Esprit,
ij Chevalier est un titré de noblesse au-dessous de
baron en .France, et'de'baronnet en Angleterre.
Votre fils,je chevalier. || 5°'Chevalier d'honneur,
le principal ..officier dé là maison de la reihe bu
d'une princesse, chargé de lui donner la inaîn quand
elle sort ; et même quelquefois celui qui accompagne
une dame, qui lui donne le bras.'"Si j'avais l'hon-
neur insigne "d'être'.'le chevalier d'une aussi char-
mante femme que madame Gâstoul, CH. DEBERNARD,
la Cinquantaine, §l.|| 6° Anciennement, chevaliers
es lois, ceux qui.avaient obtenu le litre de chevalier
à cause de leur capacité dans la jurisprudence. Lés
chevaliers es lois prenaient le titre dé maîtres'.' || Che-
valier d'honneur, .'conseiller d'ép'ée, qui avait séance
et voix dêlibératiyé.'dans les"cours souveraines.
|| 7° Chevàlierdu guet, commandant d'une compaT
gnie deigardes .qui faisaient le gilet'.'|| 8°' Fig.' Che-
valier d'industrie, homme qui vit d'expédients,, es-
croc. Grand auteur de la confrérie' Des ' chevaliers
de l'industrie,-Adorable roi dè'Tùhis...!'TEn moi, ton
pauvreLazàrjllé...". influé un tràit"de 'ta clarté, Le
voyage dé Sens, y. 93 (Poésies et. Mirés de M. DAS-
souci, Paris, V6B3, petit in-r2,'p: 439)'. Vou's"vous
faites nommer, monsieur le chevalier, Et vous êtes
de ceux dont la chevalerie'N'eut jamais à Paris d'or-
dre que l'industrie, MONTFLEÛRY , La fille capitaine,
i, 8. Je n'ai pas besoin dé connaître "votre griéf
contre Làboissiére' pour savoir que c'est un' vrai
chevalier d'industrie, CH. DE BERNARD, te Gendre,
§46. || 9° Chevaliers de l'arc ou de l'arquebuse,
bourgeois formés en compagnie et s'ex'èrçàht au tir
de l'arc ou de l'arquebuse. Je l'ai vù/çette huit, ce
charmant petit dieu [l'Amour]; il planait dans les
airs,; il était à la tête de toutes lès'brigâdes dés-che-
valiers de l'arquebiisé, DANCÔÙRT , le Prix de Tar-
quebuse, se. .5. || 10° Chevalier s'est dit autrefois au
jeu des échecs pour cavalier. || 11° Terme de chasse.
Petit chevalier, bécasseau. || 12° Ombre-chevalier,
ou, simplement, chevalier, poisson du genre sal-
monè. || 13° Jl« féminin, chevalière, femme qui a
lé rang de chevalier, ou épouse d'un chevalier. Ce
terme n'est guère employé que dans le style badin..
Voili notre famille Tort anoblie; mon capitaine
CHË
fera aussi ma soeur chevalière ; il lui donnera tantôt
l'accolade, DANCÔÙRT, les Vacances, se. 23. .Je suis
son chevalier, elle est ma chevalière, ID. le Prixde
l'arquebuse, se. 4 9. || Fig. Pourvu que seulement
La tour hospitalière Où je pendrai mon nid, Ait,
vieille chevalière, Tin panache de lierre Sur son
front de granit, v. HUGO, Odes, v, 25. ||14° Bagué
à la chevalière, ou, simplement, chevalière, anneau
large' et 'plat. || Proverbes. Nul chevalier sans
prouesse.'|| Faveurs, femmes et deniers font de va-
chers chevaliers. ,
— RTST. xie s. Dé vasselage [vaillance] fut assez
chèvàler, ' Ch'. de JJoî.'iii' Sur pailes blancs siédent
cil cevaler, ï&.'vin: Il rien r a chevaler ne baron....
ib. ctxxiv. H XIIe s. Entrez est à certes li cavaillers
Pharo, ot [avec] carres et ot cavalers ien la mer, Li-
ber'psdlmôrum, p. 238. [II] Se part di Cordes otout
si chevalier, Uone. p. 34. Il'les regrete com cheya-
valiérs gehtis, tbV'p. 86. Itel valor doit avoir ché-
liers, ib. p. 8.7. Gautiers de Luz fut moût bon che-
valier, ib', p. ,94. Se je Savoie Un courtois chivàlièr,
Qui de ses arnies fù loués et prisiés,' Je l'àimeroié
de gré et volontiers, Romancero, p. 74. Dune en-
veîa li reis â lui ses chevaliers, Tli. leviart. 43.
[j XIIIC s. Gràhs chevaliers ne va mie seus [seul],"
LEROUX DE LINCY,'prôt). t. il, p. 74. Trois ans [il]
fu chevaliers, pleins fu de courtoisie, Berte'; iL'Qu'e
Âleman estaient chevalier de haut prix, ï6.''v. Che-
valiers ne bourgeois,'vilains ne païsant, ib'. cvn.Tl
dist qu'à Pentéebste chevaliers [il] les fera, t'6. evin.
Chevaliers de plaiz et d'assises, Qui par vos faites
vos'justices Sanè jugement aucunes foiz, Cuidiez-
vos toz jôrs ènsi faire? RÙTEB. 419. Nis se'li perés
estpit chevaliers et il espousoit'une serve, si seraient
tuit li enfant serf qu'il aroit de li, BEAUM. XLY, 15.
Et je dis au connestable que je seroie son chevalier,
et il m'en mercia moult, JOINV. 227. Quant je re-
ving'àmà nef, je mis en ma petite barge un escuîér
que je fiz chevalier, ID. ' su'4. || xiv° s. Et pour ce les
chevaliers semblent estre fors et avoir la vertu re-
quise eh batailles, ÔRESME, Eth. 84. || xve s. Et mi-
rent tantost et inconîinent grand foison de clercs
en oeuvre pour' assembler chevaliers et ëscuyers
de. tous costés, FROISS. 11, ni, 77 : Si elle te eust
mené airisy que doit mener chevalier errant son
varlet,; lequel il ne doit trop plaindre de ses tra-
vaulx, ne trop louer de ses bons services, ne trop
enrichir devant la fin, Perceforest, t. 11, f°'401. Che-
valier sans espée n'est que femme sans quenoille,
t'b. t. rv, f° 467. Il xvie s. La jeune vigne sera la-
bourée de cette sorte d'oeuvre appellée houer ou
fousser à chevalier; ce mot de chevalier vient de ce
que le travailleur assemblé la terre entre ses jambes;
se faisant un relèvement sur lequel il se treuve
comme à cheval; plus belle et plus utile oeuvre est
le double-chevalier, qui.... 0. DE SERRES',''469. Les
chevaliers [pièce aux échecs] sont mes éscrits et
vers,'Qui font un saut aux autres tant divers, ST-
GELAIS, 80. Chevaliers et gendarmes, brigands, LE-
ROUX'DE LINCY', Proverbes, t. 11, p:'74. Faveurs,
femmes et deniers Font dé vachiers chevaliers,' ïï>.
ib. Hierva'cher, huy chevalier, iD.t'6. Nul chevalier
sans prouesse, ID. :ib. On! appeloit communément
messieurs dp Bàyard, de la "Crotte 1 et le capitaine
Froritaïlles, chevaliers sans peur et-sans' reproché;
qualité certes très-belle et des plus belles du monde
à qui l'a mérité pûhêr, voire'plus que tous lés noms
des seigneuries du monde, BRÀNT. Cap. fr. t. i,
p. 42é! dans LACURNE.
' — ÉtVM. C/ieMai;b'ourguig. chevôlai; provenç: éd-
vallief, cavdyer; éspagn. cab'àllèro jjiOrlug. 'càval-
leiro ; ital. cavalière.
". CHEVALINE (che-va-li-n'), adj.f. Bëte chevaline,!
lin cheval ôiiurié jument. Lès racés'chevalines,-les
diverses races de chevaux. Là population chevaline ;
de la France s'élève à erivirpn 3 000 000 'dë'Ûêtes.,
J'ai, dit la bêté chevaline, Une apôstume sous "lé '
pied, LA FONT.'Fdbï. v," 8.: On a'compté dans'ladite '
élection, un peu devant l'année <699,: 1794 bêtès
chevalines que nous estimons à vingt sols dé dîme
par an, VÀUB. Mme,p. i57: || Substantivemiéiit: Faire
la chevaline, faire le commerce de chevaux. ' ■ ■' -
— HIST. xvie s Et la chevaline source P'Hip-
pocrène] De sa course Avoit arrestè lespas,DU'BEL-,
LAY, v, 40, Bérso: L'hé'rbe appellée férule est aliment
à Tasne, et est venin à toutes autres bestes cheva-
lines, PARÉ, xxv, i.;'Le naturel de la chevaline et de
la muletàille est, qu'estans bien traictées au soir
et repaissahs à la disnée, d'employer le reste du
jour au labourage,' comme en voiageant, 0; DE
SERRES, 85. Ce sont eux [les orges d'automne] qu'on
appelle chevalins, pour estre leur herbe très bonne
pour purger et engraisser les chevaux à la prime-
CHE
595
vere, m. 408. Par la chevaline sent entendus les
chevaux, juments, asnes, asnesses. mulets, mules.
— Lesbesteschevaliri.es. m. 259.
— ÉTYSL Provenç. cabalin; du latin càballinus,
de cafiaïhis (voy. CHEVAL).
tCHEVALIS (che-va-li), s. m. Passsge pratiqué
dans une rivière dont les eaux sont basses.
— ÊTYM. CKevaler.
t CHEVALON (che-va-lon), s. m Un des noms
vulgaires du hluet. ' •■■..-..:...
CHEVANCE (che-vân-s'), s. /V Le bien qu'on a.
En leurs greniers le blé, dans leurs caves les vins :
Tout en crève; commehtrangercette chevance? LA
FONT. Fab. vil, 6.' Et rendre sa chevance à lui-même
sacrée, ID. ib. iv, 10. Ces gens sont sur le point d'em-
porter leur chevariCH, ID. Omis.... tout 1-ànivers ne
vaut pas la chevance Que je rericôntre ici.in. Pet.
efttere. Il est force que le peuple croisse*- ayant repos,
biens'et chevance, peu de soldats et point de moines,
P.L.COÛR. 1, 489. S'il triomphe, il épousera Yseult
en dépit des clercs; s'il est vaincu, je confisquerai
sa chevance, 'DUSILLET, Yseult de Bâte,- ch; 1.1| Ce
mot vieillit, niais il peut encore être très-bien em-
ployé.' '" ....
" — HIST. xiie s. Pour ce vaut mieux Dieu servir,.
je vous di, Qu'en li n'affiert [n'importe] ne aeur
[heur,'fortune] ne chevance, QUESNES, Romancero,
p'. 98. Il xnie s. Nos ne poons mais de ci movoir de-
vant la Pasque, quàr nous ne' troverions mie che^
vancè en autre leu, VILLEH. XLIX. Espérance confort
li livré [lui donne confort], Qu'il se cuide veoir de-
livre Encor par aucune chevance, la Rose, 2G29.
Por Dieu vos pri, fransrois dé France; Que me do-
uiez queilque chevance: Si.feriez trop.grantehari-
tèi, RUTEB. 4. Le roy amoit toutes gens^qui. se me-
toient à Dieu servir et qui portoient habit de religion ;
rie nulz ne venoit à'-li' qui faillist à avoir chevance de
vivre, 'JOINV! 298. || xive: s. -Et vous jure que ce. sont
et èstoieiit les plus honorables et notables.de .corps,
de chevance et d'ancèsterie de la ville de Calais,
FROiss. 1, 1, 324. Il xve s. Qui bon conseil croit et
quiert, Honneur et chevance acquiert, CHRIST:,.DE PI-
SAN,"C/iartes T, 1, cli: 45. Il sedevoit mieulx dire
de luy qu'il perdit honneur et chevance ce jour, que
l'onnefistdu roy Jehan de France, qui vaillamment
fùtprins à la bataille de Poictiers, ÇOMM: V, 4. Kor-
tune, qui ennemie et déplaisante estoit de leur bonne
chevance, fit tant, qUë'lè mari trouva la brigade en
présent mefet, LOUIS xi, Nouv. LXVII. ||.avi°,s. J'ay
ainsi rna chevance iriieulx logée qu'en des coffres,
MONT, iv, 4 4. Stilpon estant eschappé de l'embrase-
ment de'sa ville, où il avoit perdu femme, enfans
et chevance, ID. I, 277. Feraulez, qui avoit passé
par les deux fortunes et tfoUvé que l'accroist de che-
vance n'estoit pas'accroist: d'appétit auihoire,,man-
ger, dormir.... ID. I, 317. Perseus.ne ,.voulut;,pas,
p'6iiii:sauver sa propre personne,: ses enfans. .et son
royaume, despendré un peu de sa chevance, AMYOT,
V. Mm. l9.II[Pérsée] trainnoit après luy une grande
chevance, iD^'ïb. 37. : .;. ■ ■ ,
— ÉTYM Ital. civanza, civanxo, profit, béné-
fice, et civire, se procurer. Ce mot a même radical
que chevir, c'est-à-dire chef ; la chevance est ce dont
oh est venu à chef,ce qui sert, ce que l'onpossède.
Comme l'italien 'ctvtre ne peut venir de capo, qui
répond à chef,'Diez suppose que civire a.été em-
prunté de chevir; ce qui vient, outre la forme du
inot,'à l'appui, c'est "que civire, civanza ne sont
cités que de Boccace dans le Dictionnaire ,de la
Crusca. '■"■'■ •-:' ■■•:-'.■ .- .-.■. , .,-,:*: ■
t CHEVANNE" (che-va-n'); s.if.■ .Petit poisson du
genre des ables, dit aussi meunier.
' —' ÉTYM. Origirie inconnue. 6énev.,.chavatne;
wallon, givennë, gévenne, ch'fenne..,: ' ...-.,■
" f CHEVAtJCHABLE (che-vô-çharbl!), adj. Propre
à être chevauché; où Ton peut aller à cheval. .
■"- ~— HIST. xve s. Temps chevauchable [temps pen-
dant' lequel oh peut chevaucher], o. UE.IA MARCHE,
Ifdni.'liv. 1, p. 385, dans LACURNE..-; - -
— ÉTYM. Chevaucher: J.:
t CHEVAUCHANT, ANTE (che-vô-chan, chan-t').,
ùdj. Se dit dés parties qui empiètent l'une sur l'au-
tre et se croisent un peu. Il En botanique, feuilles
chevauchantes, feuilles pliées en gouttières, qui
s'emboîlerit réciproquement lés unes dans les autres.
CHEVAUCHÉE (che-vô-chée), S:/'.||10 Prome-
nade à cheval, || 2°Tournée à cheval que faisaient au-
trefois certains fonctionnairesvinspecteurs.|| 3° Pro-
cès-verbal pour reconnaître l'étendue et les limites
d'une juridiction. || 4° Droit qui remplaçait les corvées
de chevaux et de charrois au passage du roi.
Il 5° Tout le terrain que peut parcourir une bête ds
somme en un temps donné. || 6° Terme de féodalité.
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