CHE
f CHÉNOPODE (kê-no-po-d'), s. m. Terme de bo-
tanique. Genre de plantes qu'on appelle vulgaire-
ment anserines ou pattes d'oie (chenopodium an-
thelminticum, L.; chenopodium bonus-Henriais, L.;
chenopodium bolrys, L. etc.).
— ÉTYM. Xr,v, oie,"etiroïi;, woSèç, pied.
t CHÉNOPODÉE (ké-no-po-dée), s. f. Terme de
- botanique. Les chênopodées, famille de plantes dont
le chénopode- est le type.
— ÉTYM. Chénopode.
t CHÊNOPODIACÉE (te-no-po-di-a-sée), ou CHÉ-
NOPODIÉE(ké-no-po-di-ée), s. f. Terme de bota-
nique. Synonyme de chénopodée.
— ÉTYM. Voy. CHÉNOPODE.
CHENU, UE (che-nu, nue), adj. ||i° Tout blanc
de vieillesse. Une tête chenue. Hommes, enfants, les
personnes chenues Lamentent pêle-mêle aux places
et aux rues, GARN. M. Anl. iv. Pour moi, je cède
au temps, et ma tête chenue M'apprend qu'il faut
quitter les hommes et le jour, MAINARD, dansRiCHE-
LET. Ce vieillard chenu qui s'avance, Le temps dont
je subis les lois, VOLT. Ép. XLV. La vieillesse.... Sous
mes faux cheveux blonds déjà toute chenue, BOIL.
Épît. x. Vos ans chenus, GARN. les Juives, m.
|I 2° Fig. Couvert de neige. Quoique les Alpes
chenues Les couvrent de toutes parts, MALH. II, 2.
Montagnes.... Dessus vos têtes chenues, Je cueille
au-dessus des nues Toutes les fleurs du printemps,
FÉN. xxi, 289. [Superbes monts] Vous qui sur vos
cimes chenues Voyez, dans le vague des airs, Les ton-
nerres .et les éclairs, GODEAU,Poésies, ps. 448, dans
RICHELET. H 3° Par analogie. Il ne va point fouiller
aux terres inconnues, S. la merci des vents et des
ondes chenues, RACAH, Pastorales. Qui compte-
rait plutôt les arènes menues Que baigne l'Océan
de ses vagues chenues, GonEAU, Poés. Égl. v.
Il 4° Arbre chenu, arbre dont la cime est dépouil-
lée. ||. 5° Fig. Hors d'usage. Les mêmes choses
avaient besoin d'être récrites dans le français nou-
veau qui devenait bien vite vieux et chenu, VILLE-
MAIN, Préf. du Dict. de VAcad. (836. || 6° Dans le
langage populaire, chenu se dit pour excellent, fort,
riche, à cause que ce qui est vieux s'est amélioré.
Voilà du vin qui est chenu. Cet emploi est ancien
dans Paris, Leroux en parle dans son Dict. comiqtie.
Il Substantivement. C'est du chenu.
— HIST. xic s. Et Blancandrins i vint au canupeil,
Ch. de Roi. xxxvu. De Charlemagne qui est canuz
et vielz, t'6. XL. Fiers est li reis à la barbe canue, ib.
ccLxvn. j| xu° s. Toz fu li poilz chenus, JRorce. p., -H.
De Charlemaine qui fu chenus et blans, ib. p. 26.
Salomon [il] en apele et Buevon le chenu, Sam.
• XXVIII. Assez 1 ad trovée joeuenesetchanuz, Th. le
mari. 38. || xurs. Grant duel [deuil] font pour Ber-
tain li joene et li chenu, Berte, ci. Mes foi que doi
Deu et saint Jorge, J'ai tote chenue la gorge, Ren.
4G00S. Et Tybert. [le chat].... Si ot toz les grenons
chanuz, Et les denz trenchanz et aguz, Et les ongles
grans por grâter, ib. A 955. Toute sa teste estoit che-
nue, Et blanche cum s'el fust florie, la Rose, 346.
Dans Pierres li ermites à la barbe canue, Ch. d'Ant.
vin, 4 4 34. Et amenoient avec eulx un homme de
grant vieillesce tout chanu, JOINV. 242. Et si n'es-
toit mie pelée La penne qui d'ermine fu ; D'un sebe-
lin noir et chenu Fu li manteax au col coulez, Fa-
bliaux nus. p. 238, dans LACURNE. )| xve S. Comme
ung chat, suis.vieil et chenu, en. D'ORL. Rond.
11 xvi" s. Je rendz grâces à Dieu de ce qu'il m'a donné
pouvoir veoir mon anticquité chanue reflourir en ta
jeunesse, RAB. Pant. 11, 8. Non autrement qu'on voit
parmy les nues Les haults sourcils des grands Alpes
chenues, DU BELL. ni, 6, recto. La foy chenue, alors
non violable, Tiendra le lieu des punissantes loix,
JD. m, 6, verso. Mesme en ces tant jeunes ans, Ceste
vertu tant chenue, ID. ni, 45, verso. Ces choses
n'ont d'appuy qu'en la barbe chenue et rides de
l'usage, M3NT. 1, H8. [Léandre] dedans l'escume
chesnue S'enivra du flot amer, YVER, p. 677. Depuis
qu'il fu devenu vieil et chenu, AMYOT, Coton, 40.
— ÉTYM. Provenç. canut; ital. canuto; du latin
' canutus, dérivé de cânus, pour casnus ; sanscrit, kas,
briller : ce qui est blanc est brillant (voy. CANDEUR).
CHEPTEL (che-tèl), s. m. || 1" Convention ou bail
d'un miitre avec son fermier, lorsqu'il lui donne un
certain nombre de bestiaux pour les nourrir et les
soigner, avec partage du profit. || Cheptel à moitié,
cheptel où chacune des deux parties fournit le
bétail par moitié. || Cheptel de fer, cheptel dans le-
quel le preneur doit, à l'expiration, rendre une va-
leur égale. H Fig. Un roi ainsi élevé [aux écoles pu-
bliques] jamais ne penserait nous tenir à chept-îl
de Dieu ni d'aucune puissance, p. L. COUR, I, SO6.
Il 2° Par extension, les bestiaux mêmes formant le
GUE
fonds du cheptel. Le preneur doit ses soins à la con-
servation du cheptel.
— HIST. XIe s. Dune il rendra le chatel, Lois de
Guill. 4. | ] XIII"s. Car nus n'i saura jà tant mètre, Qu'il
n'i perde tout le chaté, la Rose, 4 0833. Car quant cil
amis.en l'estableSon destrier, il le puet revendre, Et
chete] ou gaain reprendre, ib. 4 0822. Se vous aviez le
chaté Oultre [plus que] sa valeur achaté, ib. 8245.
Les unes des demandes sont sor muebles et sor ca-
tix, et les autres sor héritages, BEAUM. VI, 4 8. Se li
remanans de son héritage n'est pas si grans qu'il
soufisse à la soustenance de ses enfans, et li mueble
et le catel sont grant.... ID. XII, 4 7. J'ai vescu de
l'autrui chatei Que hom m'a creù et prestei, RUTEB.
I. Chatiex est ce que aucuns espargne ou qu'il désert
par son servise que l'en li done. Digeste, f° 4 7G.
Il xv 6 s. A tel charge avoir, y convient employer
si chier chatel, comme la vie, le sang, les membres
et l'avoir, CHRIST, DE PISAN, Charles V, 11, ch. 4.
— ÉTYM. Norm. chatel, bieDS mobiliers; picard,
chastel, objet quelconque en îa possession d'une
personne; génev. chédal, le bétail; prov. captai,
capdal; du latin capitale, capital, l'avoir (voy. CAPI-
TAL et ACHETER à l'ÊTYM.).
t CHEPTELIER (chè-te-lié), s. m. Preneur d'un
bail à cheptel.
— ÉTYM. Cheptel.
t CHÉPU (ché-pu), s. m. Billot sur lequel le ton-
nelier bûche le bois.
— ÉTYM. Voy. CHAPUI.
~ f CHÈQUE (chê-k'), s. m. Terme de banque. Bon
à vue détaché d'un livre à souche et donné, sur le ban-
quier qui a reçu provision préalable, par le débiteur
ou payeur au créancier ou à la personne qui doit
recevoir. Les chèques sont devenus, en Angleterre,
une monnaie courante, une véritable monnaie fi-
duciaire. Le chèque est essentiellement à vue et au
porteur. Le chèque barré est un chèque traversé par
deux barres entre lesquelles on met le nom du ban-
quier de la personne à qui le chèque est remis, ou
tout au moins le signe Et de, ce qui oblige le
porteur à faire encaisser le montant du chèque par
son banquier dans le premier cas, et par un banquier
quelconque dans le second, c'est-à-dire par une per-
sonne connue et qui ne l'aura elle-même reçu que
d'une personne connue, JULES LECHEVALIER ST-AN-
DRÉ, Question monétaire.
— ÉTYM. Angl. check, du verbe (0 check, signi-
fiant, en comptabilité, contrôler, vérifier.
CHER, CHÈRE (cher, chê-r'), adj. || i° Auquel on
est attaché par une vive affection. Un homme cher
à sa famille. Vous parlerai-je de ses pertes et de la
mort de ses chers enfants? BOSS. Marie-Thêr. Her-
mione, seigneur, peut m'être toujours chère, RAC.
Andr. 1, 2. Ah ! si je vous suis cher, ma princesse,
vivez, ID. Iphig. ni, 6. Je pouvais de ma mort ac-
cuser.... Tout l'univers plutôt qu'une si chère main,
ID. Bérénice, iv, 5. Car de son cher tyran l'injus-
tice fut telle..;, CORN. Sertor. 1, 2. Une main qui
nous fut bien chère Venge ainsi le refus d'un coup
trop inhumain, ID. Rodog. v, 4. Je te fis après lui
mon plus cher confident, ID. Cinna,v, 4. Contre ma
douleur j'aurais senti des charmes, Quand une main
si chère eût essuyé mes larmes, m. Cid, m, 4. || Il
s'emploie comme expression affectueuse. Mon cher
ami. Mon cher oncle. Je crains Dieu, cher Abner,
et n'ai point d'autre crainte, RAC. Athal. 1, 4. || El-
liptiquement et familièrement. Mon cher, ma chère.
Le renard dit au loup : Notre cher, pour tous mets
J'ai souvent un vieux coq ou de maigres poulets,
LA PONT. Fdbl. XII, 9. y Aujourd'hui, dans le lan-
gage très-familier, on supprime même l'adjectif
possessif. Bonjour, chers. Çà va bien, très-chers?
Venez-vous, chers bons?|| 2" Par extension, à quoi
on lient. Son estime m'est chère. Sa mémoire vous
est chère. Et [ê Dieu!] n'ayant rien si cher que ton
obéissance, Où tu le fais régner, il te fera servir,
MALH. n, 4. Un bien que j'ai si cher, ID. V, 4.
[Que l'amoureux] N'aime rien que ce joug et tou-
jours s'étudie A tenir en humeur sa chère maladie,
THÉOPH. Sot. 1. Même de vos rivaux la gloire vous
est chère, CORN. Nicom. in, 8. Ainsi puisse-t-il tou-
jours vous être un cher entretien;.ainsi puissiez-
vous profiter de ses vertus, BOSS. Louis de Bourbon.
Hélas ! loin de vouloir éviter sa colère, La plus sou-
daine mort me la rendra plus chère, RAC. Brit. v, 7.
Et que, finissant là sa haine et nos misères, Il ne
séparât point des dépouilles si chères, ID. Andr.
m, 6. Chers pleurs, ID. Bérèn. iv, 6. Et ce cher in-
térêt est le seul qui m'amène, m.-Hilhr. iv, 2. Ma
gloire vous serait moins chère que ma vie, ID. Iph.
v, 3. Mais l'offrande à mes yeux en doit être plus
chère, ID. Phèd. n, 2. Pour moi, je tiens plus chère
CHE
589
et plus digne d'envie Une honorable mort qu'une
honteuse vie, R0TR.^ln%. m, 6. Et la plus prompte
mort dans ce moment sévère Devient de leur amour
la marque la plus chère, RAC. Baj. iv, 6. Lorsqu'aux
dépens d'une santé qui nous est si chère.... BOSS.
Louis de Bourbon. Rendre la royauté non-seulement
vénérable et sainte, mais encore aimable et chàué aux
peuples, m. Reine d'Anglet. Mes regrets m'étaient
chers; mais mon âme affaiblie Tombant dans les
langueurs de la mélancolie.... ST-LAMBEBT, Saisons,
hiver. X tous les coeurs bien nés que la patrie est
chère ! VOLT. Tancr. m, 4. || 3" En parlant du temps,
précieux. Vous me faites perdre un temps qui nous
est cher, MOLIÈRE, Impr. 4. Le temps est cher en
amour comme en guerre, LA FONT. Omis. Et ce
moment si cher, madame, est' consumé A louer
l'ennemi dont je suis opprimé, RAC. Brit. n, 6. Soit
que le temps trop cher la pressât de se rendre...
ID. Baj. m, 4. Le temps est cher, seigneur, plus
que vous ne pensez; Tandis qu'à me répondre ici
vous balancez, Mathan, près d'Athalie, ètincelant
de rage, Demande le signal et presse le carnage,
ID. Alh. v, 2. Allez, le temps est cher, il le faut
employer, ID. Mithr. m, 6. Les moments me sont
chers; écoutez-moi, Thésée, ID. Phèd. v, 7. Les
moments sont trop chers pour les perdre en paroles,
ID. Baj. v, 4. Il faut les secourir; mais les heures
sont chères; Le temps vole.... ID. Ésth. 1, 3. |j 4° Que
l'on caresse en idée. C'est mon voeu le plus cher.
C'est ma.plus chère espérance. Laisse-moi mon er-
reur, puisqu'elle m'est si chère, CORN. Béracl. v, 3.
Je connus votre erreur; mais que pouvais-je faire?
Je vis en même temps qu'elle vous était chère, RAC.
Baj. v, 4. Cette grandeur sans borne à ses désirs
si chère, VOLT. Benr. ch. in. Et mêler des remords
à mes plus chers souhaits, MOL. Don Garcie, ni, 2.
Il 5° Qui est d'un prix élevé. Une marchandise chère.
Ce drap est fort cher. Les vins sont chers cette an-
née. Il Substantivement. Pour me régaler du plus
cher [du vin le plus cher], Au beau coin m'attend
dame Jeanne, BÉRANG. Bedeau. || C'est chère épice,
se dit d'une chose qu'on fait trop cher. || Qui exige
une grande dépense. La vie est chère. Un voyage
cher. Il Une chère année, une année pendant la-
quelle le blé a été beaucoup plus cher qu'à l'ordi-
naire. Comme il [le menu peuple] est beaucoup di-
minué dans ces derniers temps par la guerre, les
maladies, et par la misère des chères années qui
en ont fait mourirde faim un grand nombre.... VAU-
BAN, Dime, p. 97. [| Qui vend à haut prix. Ce mar-
chand est très-cher. C'est un magasin très-cher. Cet
ouvrier est habile, mais il est cher. Vous pouvez
voir ailleurs, messieurs; .on vous accommodera
peut-être; moi, je suis cher, je vous l'avoue, DAN-
COURT, La maison de campagne, se. 30. || 6° Cher,
adv. X haut prix. Vendre, acheter cher. Ces étoffes
coûtent cher. On compte, avec cette masure, Un
quart d'arpent, cher affermé, BÉRANG. Jacques. || Il
fait cher vivre dans cette ville, tout ce qui sert à
l'entretien de la vie y est d'un prix élevé. || Fig.
Coûter cher, être obtenu an prix de grands sacrifices,
de grandes souffrances, de grandes pertes. La vic-
toire coûtera bien cher. Que vos plaisirs coûtent cher
à ces infortunés ! Votre générosité vous a pensé coû-
ter cher, VOIT. Leli. 23. || Vendre cher, faire obte-
nir au prix de grands sacrifices. Payer cher, obtenir
au prix de grands sacrifices. Il me payera cher cet
outrage. C'est un ordre des dieux qui jamais ne se
rompt, De nous vendre bien cher les grands biens
qu'ils nous fout, CORN. Cinna, n, 4. Fais-lui payer
bien cher un bonheur qu'il ignore, RAC Brit. 11, G.
Et tu peux concevoir Que je lui vendrai cher le plaisir
de le voir, ID. ib. n, 2. Vous m'avez vendu cher vos
secours inhumains, ID. Baj. v, 4. Mon père paya
cher ce dangereux honneur, ID. Mithr. 1, 3. |j Ven-
dre sa vie bien cher, la venger glorieusement avant
de la perdre. || Familièrement. lime le payera cher,
il le payera plus cher qu'au marché, cela lui coûtera
cher, c'est-à-dire je le ferai repentir de ce qu'il a fait.
— REM. i. Voltaire a dit : On avait vendu les vi-
vres trop chers à ses ambassadeurs [de Pierre le
Grand], Charles 111, 2. C'est une faute ; cher est ici
adverbe et, par conséquent, invariable ; chers ne
pourrait être adjectif que s'il se rapportait à vivres;
et le sens serait alors qu'on leur avait vendu des vi-
vres que la délicatesse ou la rareté rendait trop
chsrs ; or ce n'est pas le sens que Voltaire veut faire
entendre. || 2. Cher signifiant d'un prix élevé, se
met toujours après le substantif : une marchandise
chère. Il faut en excepter l'expression chère année
que l'on emploie quelquefois pour dire une année
pendant laquelle le blé a été. beaucoup plus cher
qu'à l'ordinaire.
f CHÉNOPODE (kê-no-po-d'), s. m. Terme de bo-
tanique. Genre de plantes qu'on appelle vulgaire-
ment anserines ou pattes d'oie (chenopodium an-
thelminticum, L.; chenopodium bonus-Henriais, L.;
chenopodium bolrys, L. etc.).
— ÉTYM. Xr,v, oie,"etiroïi;, woSèç, pied.
t CHÉNOPODÉE (ké-no-po-dée), s. f. Terme de
- botanique. Les chênopodées, famille de plantes dont
le chénopode- est le type.
— ÉTYM. Chénopode.
t CHÊNOPODIACÉE (te-no-po-di-a-sée), ou CHÉ-
NOPODIÉE(ké-no-po-di-ée), s. f. Terme de bota-
nique. Synonyme de chénopodée.
— ÉTYM. Voy. CHÉNOPODE.
CHENU, UE (che-nu, nue), adj. ||i° Tout blanc
de vieillesse. Une tête chenue. Hommes, enfants, les
personnes chenues Lamentent pêle-mêle aux places
et aux rues, GARN. M. Anl. iv. Pour moi, je cède
au temps, et ma tête chenue M'apprend qu'il faut
quitter les hommes et le jour, MAINARD, dansRiCHE-
LET. Ce vieillard chenu qui s'avance, Le temps dont
je subis les lois, VOLT. Ép. XLV. La vieillesse.... Sous
mes faux cheveux blonds déjà toute chenue, BOIL.
Épît. x. Vos ans chenus, GARN. les Juives, m.
|I 2° Fig. Couvert de neige. Quoique les Alpes
chenues Les couvrent de toutes parts, MALH. II, 2.
Montagnes.... Dessus vos têtes chenues, Je cueille
au-dessus des nues Toutes les fleurs du printemps,
FÉN. xxi, 289. [Superbes monts] Vous qui sur vos
cimes chenues Voyez, dans le vague des airs, Les ton-
nerres .et les éclairs, GODEAU,Poésies, ps. 448, dans
RICHELET. H 3° Par analogie. Il ne va point fouiller
aux terres inconnues, S. la merci des vents et des
ondes chenues, RACAH, Pastorales. Qui compte-
rait plutôt les arènes menues Que baigne l'Océan
de ses vagues chenues, GonEAU, Poés. Égl. v.
Il 4° Arbre chenu, arbre dont la cime est dépouil-
lée. ||. 5° Fig. Hors d'usage. Les mêmes choses
avaient besoin d'être récrites dans le français nou-
veau qui devenait bien vite vieux et chenu, VILLE-
MAIN, Préf. du Dict. de VAcad. (836. || 6° Dans le
langage populaire, chenu se dit pour excellent, fort,
riche, à cause que ce qui est vieux s'est amélioré.
Voilà du vin qui est chenu. Cet emploi est ancien
dans Paris, Leroux en parle dans son Dict. comiqtie.
Il Substantivement. C'est du chenu.
— HIST. xic s. Et Blancandrins i vint au canupeil,
Ch. de Roi. xxxvu. De Charlemagne qui est canuz
et vielz, t'6. XL. Fiers est li reis à la barbe canue, ib.
ccLxvn. j| xu° s. Toz fu li poilz chenus, JRorce. p., -H.
De Charlemaine qui fu chenus et blans, ib. p. 26.
Salomon [il] en apele et Buevon le chenu, Sam.
• XXVIII. Assez 1 ad trovée joeuenesetchanuz, Th. le
mari. 38. || xurs. Grant duel [deuil] font pour Ber-
tain li joene et li chenu, Berte, ci. Mes foi que doi
Deu et saint Jorge, J'ai tote chenue la gorge, Ren.
4G00S. Et Tybert. [le chat].... Si ot toz les grenons
chanuz, Et les denz trenchanz et aguz, Et les ongles
grans por grâter, ib. A 955. Toute sa teste estoit che-
nue, Et blanche cum s'el fust florie, la Rose, 346.
Dans Pierres li ermites à la barbe canue, Ch. d'Ant.
vin, 4 4 34. Et amenoient avec eulx un homme de
grant vieillesce tout chanu, JOINV. 242. Et si n'es-
toit mie pelée La penne qui d'ermine fu ; D'un sebe-
lin noir et chenu Fu li manteax au col coulez, Fa-
bliaux nus. p. 238, dans LACURNE. )| xve S. Comme
ung chat, suis.vieil et chenu, en. D'ORL. Rond.
11 xvi" s. Je rendz grâces à Dieu de ce qu'il m'a donné
pouvoir veoir mon anticquité chanue reflourir en ta
jeunesse, RAB. Pant. 11, 8. Non autrement qu'on voit
parmy les nues Les haults sourcils des grands Alpes
chenues, DU BELL. ni, 6, recto. La foy chenue, alors
non violable, Tiendra le lieu des punissantes loix,
JD. m, 6, verso. Mesme en ces tant jeunes ans, Ceste
vertu tant chenue, ID. ni, 45, verso. Ces choses
n'ont d'appuy qu'en la barbe chenue et rides de
l'usage, M3NT. 1, H8. [Léandre] dedans l'escume
chesnue S'enivra du flot amer, YVER, p. 677. Depuis
qu'il fu devenu vieil et chenu, AMYOT, Coton, 40.
— ÉTYM. Provenç. canut; ital. canuto; du latin
' canutus, dérivé de cânus, pour casnus ; sanscrit, kas,
briller : ce qui est blanc est brillant (voy. CANDEUR).
CHEPTEL (che-tèl), s. m. || 1" Convention ou bail
d'un miitre avec son fermier, lorsqu'il lui donne un
certain nombre de bestiaux pour les nourrir et les
soigner, avec partage du profit. || Cheptel à moitié,
cheptel où chacune des deux parties fournit le
bétail par moitié. || Cheptel de fer, cheptel dans le-
quel le preneur doit, à l'expiration, rendre une va-
leur égale. H Fig. Un roi ainsi élevé [aux écoles pu-
bliques] jamais ne penserait nous tenir à chept-îl
de Dieu ni d'aucune puissance, p. L. COUR, I, SO6.
Il 2° Par extension, les bestiaux mêmes formant le
GUE
fonds du cheptel. Le preneur doit ses soins à la con-
servation du cheptel.
— HIST. XIe s. Dune il rendra le chatel, Lois de
Guill. 4. | ] XIII"s. Car nus n'i saura jà tant mètre, Qu'il
n'i perde tout le chaté, la Rose, 4 0833. Car quant cil
amis.en l'estableSon destrier, il le puet revendre, Et
chete] ou gaain reprendre, ib. 4 0822. Se vous aviez le
chaté Oultre [plus que] sa valeur achaté, ib. 8245.
Les unes des demandes sont sor muebles et sor ca-
tix, et les autres sor héritages, BEAUM. VI, 4 8. Se li
remanans de son héritage n'est pas si grans qu'il
soufisse à la soustenance de ses enfans, et li mueble
et le catel sont grant.... ID. XII, 4 7. J'ai vescu de
l'autrui chatei Que hom m'a creù et prestei, RUTEB.
I. Chatiex est ce que aucuns espargne ou qu'il désert
par son servise que l'en li done. Digeste, f° 4 7G.
Il xv 6 s. A tel charge avoir, y convient employer
si chier chatel, comme la vie, le sang, les membres
et l'avoir, CHRIST, DE PISAN, Charles V, 11, ch. 4.
— ÉTYM. Norm. chatel, bieDS mobiliers; picard,
chastel, objet quelconque en îa possession d'une
personne; génev. chédal, le bétail; prov. captai,
capdal; du latin capitale, capital, l'avoir (voy. CAPI-
TAL et ACHETER à l'ÊTYM.).
t CHEPTELIER (chè-te-lié), s. m. Preneur d'un
bail à cheptel.
— ÉTYM. Cheptel.
t CHÉPU (ché-pu), s. m. Billot sur lequel le ton-
nelier bûche le bois.
— ÉTYM. Voy. CHAPUI.
~ f CHÈQUE (chê-k'), s. m. Terme de banque. Bon
à vue détaché d'un livre à souche et donné, sur le ban-
quier qui a reçu provision préalable, par le débiteur
ou payeur au créancier ou à la personne qui doit
recevoir. Les chèques sont devenus, en Angleterre,
une monnaie courante, une véritable monnaie fi-
duciaire. Le chèque est essentiellement à vue et au
porteur. Le chèque barré est un chèque traversé par
deux barres entre lesquelles on met le nom du ban-
quier de la personne à qui le chèque est remis, ou
tout au moins le signe Et de, ce qui oblige le
porteur à faire encaisser le montant du chèque par
son banquier dans le premier cas, et par un banquier
quelconque dans le second, c'est-à-dire par une per-
sonne connue et qui ne l'aura elle-même reçu que
d'une personne connue, JULES LECHEVALIER ST-AN-
DRÉ, Question monétaire.
— ÉTYM. Angl. check, du verbe (0 check, signi-
fiant, en comptabilité, contrôler, vérifier.
CHER, CHÈRE (cher, chê-r'), adj. || i° Auquel on
est attaché par une vive affection. Un homme cher
à sa famille. Vous parlerai-je de ses pertes et de la
mort de ses chers enfants? BOSS. Marie-Thêr. Her-
mione, seigneur, peut m'être toujours chère, RAC.
Andr. 1, 2. Ah ! si je vous suis cher, ma princesse,
vivez, ID. Iphig. ni, 6. Je pouvais de ma mort ac-
cuser.... Tout l'univers plutôt qu'une si chère main,
ID. Bérénice, iv, 5. Car de son cher tyran l'injus-
tice fut telle..;, CORN. Sertor. 1, 2. Une main qui
nous fut bien chère Venge ainsi le refus d'un coup
trop inhumain, ID. Rodog. v, 4. Je te fis après lui
mon plus cher confident, ID. Cinna,v, 4. Contre ma
douleur j'aurais senti des charmes, Quand une main
si chère eût essuyé mes larmes, m. Cid, m, 4. || Il
s'emploie comme expression affectueuse. Mon cher
ami. Mon cher oncle. Je crains Dieu, cher Abner,
et n'ai point d'autre crainte, RAC. Athal. 1, 4. || El-
liptiquement et familièrement. Mon cher, ma chère.
Le renard dit au loup : Notre cher, pour tous mets
J'ai souvent un vieux coq ou de maigres poulets,
LA PONT. Fdbl. XII, 9. y Aujourd'hui, dans le lan-
gage très-familier, on supprime même l'adjectif
possessif. Bonjour, chers. Çà va bien, très-chers?
Venez-vous, chers bons?|| 2" Par extension, à quoi
on lient. Son estime m'est chère. Sa mémoire vous
est chère. Et [ê Dieu!] n'ayant rien si cher que ton
obéissance, Où tu le fais régner, il te fera servir,
MALH. n, 4. Un bien que j'ai si cher, ID. V, 4.
[Que l'amoureux] N'aime rien que ce joug et tou-
jours s'étudie A tenir en humeur sa chère maladie,
THÉOPH. Sot. 1. Même de vos rivaux la gloire vous
est chère, CORN. Nicom. in, 8. Ainsi puisse-t-il tou-
jours vous être un cher entretien;.ainsi puissiez-
vous profiter de ses vertus, BOSS. Louis de Bourbon.
Hélas ! loin de vouloir éviter sa colère, La plus sou-
daine mort me la rendra plus chère, RAC. Brit. v, 7.
Et que, finissant là sa haine et nos misères, Il ne
séparât point des dépouilles si chères, ID. Andr.
m, 6. Chers pleurs, ID. Bérèn. iv, 6. Et ce cher in-
térêt est le seul qui m'amène, m.-Hilhr. iv, 2. Ma
gloire vous serait moins chère que ma vie, ID. Iph.
v, 3. Mais l'offrande à mes yeux en doit être plus
chère, ID. Phèd. n, 2. Pour moi, je tiens plus chère
CHE
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et plus digne d'envie Une honorable mort qu'une
honteuse vie, R0TR.^ln%. m, 6. Et la plus prompte
mort dans ce moment sévère Devient de leur amour
la marque la plus chère, RAC. Baj. iv, 6. Lorsqu'aux
dépens d'une santé qui nous est si chère.... BOSS.
Louis de Bourbon. Rendre la royauté non-seulement
vénérable et sainte, mais encore aimable et chàué aux
peuples, m. Reine d'Anglet. Mes regrets m'étaient
chers; mais mon âme affaiblie Tombant dans les
langueurs de la mélancolie.... ST-LAMBEBT, Saisons,
hiver. X tous les coeurs bien nés que la patrie est
chère ! VOLT. Tancr. m, 4. || 3" En parlant du temps,
précieux. Vous me faites perdre un temps qui nous
est cher, MOLIÈRE, Impr. 4. Le temps est cher en
amour comme en guerre, LA FONT. Omis. Et ce
moment si cher, madame, est' consumé A louer
l'ennemi dont je suis opprimé, RAC. Brit. n, 6. Soit
que le temps trop cher la pressât de se rendre...
ID. Baj. m, 4. Le temps est cher, seigneur, plus
que vous ne pensez; Tandis qu'à me répondre ici
vous balancez, Mathan, près d'Athalie, ètincelant
de rage, Demande le signal et presse le carnage,
ID. Alh. v, 2. Allez, le temps est cher, il le faut
employer, ID. Mithr. m, 6. Les moments me sont
chers; écoutez-moi, Thésée, ID. Phèd. v, 7. Les
moments sont trop chers pour les perdre en paroles,
ID. Baj. v, 4. Il faut les secourir; mais les heures
sont chères; Le temps vole.... ID. Ésth. 1, 3. |j 4° Que
l'on caresse en idée. C'est mon voeu le plus cher.
C'est ma.plus chère espérance. Laisse-moi mon er-
reur, puisqu'elle m'est si chère, CORN. Béracl. v, 3.
Je connus votre erreur; mais que pouvais-je faire?
Je vis en même temps qu'elle vous était chère, RAC.
Baj. v, 4. Cette grandeur sans borne à ses désirs
si chère, VOLT. Benr. ch. in. Et mêler des remords
à mes plus chers souhaits, MOL. Don Garcie, ni, 2.
Il 5° Qui est d'un prix élevé. Une marchandise chère.
Ce drap est fort cher. Les vins sont chers cette an-
née. Il Substantivement. Pour me régaler du plus
cher [du vin le plus cher], Au beau coin m'attend
dame Jeanne, BÉRANG. Bedeau. || C'est chère épice,
se dit d'une chose qu'on fait trop cher. || Qui exige
une grande dépense. La vie est chère. Un voyage
cher. Il Une chère année, une année pendant la-
quelle le blé a été beaucoup plus cher qu'à l'ordi-
naire. Comme il [le menu peuple] est beaucoup di-
minué dans ces derniers temps par la guerre, les
maladies, et par la misère des chères années qui
en ont fait mourirde faim un grand nombre.... VAU-
BAN, Dime, p. 97. [| Qui vend à haut prix. Ce mar-
chand est très-cher. C'est un magasin très-cher. Cet
ouvrier est habile, mais il est cher. Vous pouvez
voir ailleurs, messieurs; .on vous accommodera
peut-être; moi, je suis cher, je vous l'avoue, DAN-
COURT, La maison de campagne, se. 30. || 6° Cher,
adv. X haut prix. Vendre, acheter cher. Ces étoffes
coûtent cher. On compte, avec cette masure, Un
quart d'arpent, cher affermé, BÉRANG. Jacques. || Il
fait cher vivre dans cette ville, tout ce qui sert à
l'entretien de la vie y est d'un prix élevé. || Fig.
Coûter cher, être obtenu an prix de grands sacrifices,
de grandes souffrances, de grandes pertes. La vic-
toire coûtera bien cher. Que vos plaisirs coûtent cher
à ces infortunés ! Votre générosité vous a pensé coû-
ter cher, VOIT. Leli. 23. || Vendre cher, faire obte-
nir au prix de grands sacrifices. Payer cher, obtenir
au prix de grands sacrifices. Il me payera cher cet
outrage. C'est un ordre des dieux qui jamais ne se
rompt, De nous vendre bien cher les grands biens
qu'ils nous fout, CORN. Cinna, n, 4. Fais-lui payer
bien cher un bonheur qu'il ignore, RAC Brit. 11, G.
Et tu peux concevoir Que je lui vendrai cher le plaisir
de le voir, ID. ib. n, 2. Vous m'avez vendu cher vos
secours inhumains, ID. Baj. v, 4. Mon père paya
cher ce dangereux honneur, ID. Mithr. 1, 3. |j Ven-
dre sa vie bien cher, la venger glorieusement avant
de la perdre. || Familièrement. lime le payera cher,
il le payera plus cher qu'au marché, cela lui coûtera
cher, c'est-à-dire je le ferai repentir de ce qu'il a fait.
— REM. i. Voltaire a dit : On avait vendu les vi-
vres trop chers à ses ambassadeurs [de Pierre le
Grand], Charles 111, 2. C'est une faute ; cher est ici
adverbe et, par conséquent, invariable ; chers ne
pourrait être adjectif que s'il se rapportait à vivres;
et le sens serait alors qu'on leur avait vendu des vi-
vres que la délicatesse ou la rareté rendait trop
chsrs ; or ce n'est pas le sens que Voltaire veut faire
entendre. || 2. Cher signifiant d'un prix élevé, se
met toujours après le substantif : une marchandise
chère. Il faut en excepter l'expression chère année
que l'on emploie quelquefois pour dire une année
pendant laquelle le blé a été. beaucoup plus cher
qu'à l'ordinaire.
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