Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 1 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
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Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Avec mode texte Avec mode texte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5406710m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49508
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2008
588
CHE
Payer, en- feuilles de chêne , payer en effets
sans valeur. || Pomme de chêne, voy. NOIX de
galle; || Il -se porte, il est fort comme un chêne, se
dit d'une santé très-robuste. || Fig. L'Académie,
moins hardie cme nos grands écrivains, ou, si l'on
veut, plus timide en masse que dans chacun de
ses membres, n'avait-elle pas trop restreint les
richesses de notre langue, trop ébranché le vieux
chêne gaulois? VRLEMAIN, Préf. duDict. del'Acad.
4835. || 2° Le bois de chêne travaillé. Un buffet de
chêne. || Le bois de chêne à brûler. Je ne brûle
que du chêne. || 3° Chêne-saule, arbre d'Amérique.
Les chênes-saules dont la rivière était bordée y ré-
pandaient l'ombre, CHATEAUBR. Amer. Il, 437. |] Pe-
tit chêne, un des noms vulgaires de la germandrée.
|| 4" Terme d'astronomie. Chêne de Charles II, petite
constellation méridionale. || Proverbes. Petit homme
abat grand chêne, c'est-à-dire une force petite mais
intelligente vient h bout de grandes choses. || On
n'abat pas un chêne du premier coup.
— H1ST. xiie s. Cume li muls vint suz [sous] un
grand chaigne e ki mult out branches, une des
branches aerst Absalon par la tresce, Rois, 4 se.
|| xme s. Li pors li vint gole baée, Et li chevaliers
tint s'espée; À" un chesne s'est afichié, fîen. 22607.
|| xive s. L'amour d'une pucelle n'est pas si tost
gaingnie ; Au premier cop li kaisnes, che dist-on,
ne kiet [tombe] mie, Saud. de Seb. y, 680. || xvr s.
. Les autres meirent à l'entour de leurs testes des
chapeaux de branches de chesne, AMYOT, Pyr-
rhus, 22. Et jusques à mon temps encore monstroit
on un vieil chesne, que ceulx du pais appeloient
communément le chesne d'Alexandre, ID. Alex. 4 3.
Lo nom de chesne a esté particulièrement donné au
quercus, estant le robur appelle roure, et l'ilex
l'yeuse. L'yeuse est aussi appelle en France chesne-
vert, o. DE SERRES, 794 et 795. || Proverbes. Petit
homme abbat bien un grand chesne, et douce parolle
grand ire, GABRIEL MEURIER, Trésor de sentences
dorées, dans LEROUX DE LINCY, t. i, p. 02. D'un pe-
tit gland sourd [sort] un grand chesne, LEROUX DE
LINCY, ib.
— ÉTYM. Berry et saintongeois, chdgne; picard,
quêne, caine; Berry, chaigne; provenç. casser;
bas-lat. casnus. Casnus est dans des textes du ixc siè-
cle, c'est la plus ancienne forme que nous connais-
sions; le provençal casser est pourcosne;et les for-
mes de la langue d'oïl répondent aussi à connus.
Mais d'où vient casnus ? Diez le tire d'un adjectif
quercinus, de quercus, chêne, attesté par l'italien
quercino, contracté en querçnus, d'où casnus, chêne,
que étant changé en ca ou cha comme dans cascun,
chascun, de quisque-unus. L's qui est dans casnus,
la plus ancienne forme, écarte l'étymologie celtique
par tann, chêne, qui, prononcé chann, aurait
donné chêne; mais il n'est pas impossible que le
celtique ait agi pour s'assimiler le mot originaire-
ment latin et pour lui donner la forme singulière
qu'il a prise.
CHÉNEAU (chê-nô), s. m. Jeune chêne.
— HIST. xvie s. Romulus couppa un beau grand
et droit chesneau, et l'accouslra en forme de tro-
phée, AMYOT, Rom. 25. Ceux qui entent des pom-
miers, poiriers, pruniers, sur des chesneaux, or-
meaux, o. DESERRES, 657.
— ÉTYM. Diminutif de chêne.
CHÉNEAU (che-nô), s. m. Sorte de canal en bois
ou en plomb, portant à la gouttière les eaux du
toit.
— REM. L'Académie écrit chéneau avec un accent
aigu; mais cet accent n'est justifié ni par l'étymolo-
gie puisque chéneau n'est qu'une forme de chenal,
ni pat la prononciation usuelle des hommes de mé-
tier.
— HIST. xvi' s. Dedans le bout d'icelûy bois j'em-
mancherai une autre pièce de chenelle ou autre bois
percé; et pour soustenir les dites chenelles.... PA-
LISSY, 79.
— ÉTYM. Forme dialectique de chenal; Berry, éche-
nef, échinai.
f CHÊNE-MARIN (chê-ne-ma-rin), s. m. Terme
de botanique. Le ficoïde vésiculeux et plusieurs de
ses variétés. || Au plur. Des chênes-marins.
CHENET (che-nè; le t ne se lie pas dans le par-
ler ordinaire ; au pluriel 1'* se lie : les che-nè-z et
les pincettes ; chenets rime avec traits, succès, ja-
mais, etc.), s. m. || 1° Ustensile de cheminée, pour
tenir le bois soulevé dans le foyer. Les pieds sur les
chenets étendus sans façon, REGNARD, Joueur, n, 4.
Faisons comme un tison qu'on heurte au dur che-
net Étinceler la vie, v. HUGO, Crép. 33. || Fig. et fa-
milièrement. Avoir les pieds sur les chenets, ne
se donner aucune peine, vivre commodément.
CHÈ
Il 2° Terme de marine, machine de fer qui sert à
donner le pli aux bordages que l'on chauffe.
— HIST. xiv s. Pour quatre paires de chenetz de
fer pour les chambres de la royne, DE LABORDE,
Émaux, p. 24 4. Un landier ou chienet, et un greil de
fer, DU CANGE, chenclus. Audoin a receu dampna-
Mement un chiennez pour mettre en cheminée d'un
des commissaires du chastelet,iD. ib. Jehan feri le dit
Simon d'un queminel appelé chienet sur la teste, à
sanc et à plaie, ID. ib. || xv' s. Pierre Labbé print en
la cheminée un chiennet ou cheminel tout ardant,
DU CANGE, chiminale. Icelluy Blondel dist au sup-
pliant moult arrogammant et par grant air que s'il
en parloit planté [beaucoup], qu'il le getteroit sur
les chiennez, DU CANGE, pknitudo. Une paire de
chiennetz de fer, pesant chacun cinquante livres,
DE LABORDE, Émaux, p. 212.
— ÉTYM. Chien; mot à mot petit chien, à cause
d'une assimilation avec un chien couché sur le
ventre. Les Allemands nomment le chenet un bouc,
Feuerbnck.
t CHËNETHAU (chê-ne-té), s. m. Terme d'eaux
et forêts. Jeune chêne.
— HIST. xvig s. Desur deux chesneteaux je gra-
vay.... RONS. 745.
— ÉTYM. Diminutif de chêne.
+ CHENETTE (che-nè-1'), s. f. Terme d'imprime-
rie. Petile gouttière autour d'une presse.
— ÉTYM. Chéneau.
t CHENETTE (chê-nè-f), s. f. Terme de botanique.
Nom vulgaire de la germandrée officinale (tcucrium
cliamxdrys, L.), dite aussi petit chêne des boutiques,
ou, simplement, petit chêne.
— ÉTYM. Diminutif de chêne.
f CHËNEVEAU (chè-ne-vô), s. m. Terme de pêche.
Sorte de filet.
CHÈNEVIÈRE ( chè-ne-viê-r' ) , s. f. Terrain
semé de chènevis, où croît le chanvre. Quand la
chènevière fut verte, L'hirondelle leur dit : Arrachez
brin à brin Ce qu'a produit ce maudit grain, Ou
soyez sûrs de votre perte, LA FONT. Fabl. 1, 8.
Il Epouvantail à chènevière, mannequin pour éloi-
gner les oiseaux; et figurément, personne difforme
et ridiculement accoutrée. I1 Ce n'est qu'un epou-
vantail à chènevière, se dit d'une personne ou d'une
chose dont on veut nous faire peur et que nous re-
gardons comme plus redoutable en apparence qu'en
réalité.
— HIST. xv* s. Et ce n'est.... Qu'un espoventail
de chènevière, Que le vent a cy abatu, VILLON,
Archer de Bagnolet. || xvi' s. C'est en la valée de
Garonne que j'ai veu le plus de chenevieres, et les
plus grandes qui se trouvent .ailleurs, D'AUB. Foen.
m, 4 5. Ils servirent, pour le moins, tant que la
journée dura, d'epouvantail de chènevière, CARL. I,
4). À la façon qu'en hyver on cultive les chavenieres
enBerri, 0. DE SERRES, 469. Toute la chènevière
ne se descharge à la fois, y restant le masle après
la femelle, ID. 731. Chanvriere, m. 732. Et veux
qu'Amour d'un petit De lin ou de chènevière [chan-
vre] Trousse au flanc sa robe légère, Et m y nud
me verse du vin, BONS. 446. Ces mines fieres et ty-
ranniques d'un homme qui n'a plus de sang ny au
coeur ny aux veines, vrais espovantails de chènevière,
MONT. 11, 79.
— ÉTYM. Génev. clienevier; picard, canvriere;
norm. canivière; c'est la canivière au diable, c'est
une chose embrouillée; Berry, chemière, chénebère;
de cannabaria, terre plantée de chanvre, de can-
nabis, chanvre (voy. CHANVRE).
CHÈNEVIS (chè-ne-vi ; Ys se lie dans le parler
soutenu : le chè-ne-vi-z et les oiseaux), s. m. La
graine du chanvre.
— HIST. XIIIe s. Quiconques est huiliers à Paris,
il puet l'aire huile de olives, de amandes, de nois,
de chènevis et de pavoz, Liv. des met. 159. Chane-
vuis en charrete doit deux deniers, ib. 283. Sire
Renart, mien escient, Moult drue chanvre i crois-
troit, Qui [cui] chanevis i semeroit, Ren. 4 9822.
Il xiv° s. Les petis oiseaulx sont peus de chènevis,
qui est chault et sec, Ménagier, n, 6. || xvr s. Le
cbenevoi s'eschauffe soi-mesme, dont on tire un
proverbe assez commun, D'AUB. Foen. m, 46. Huile
de channevy, PARÉ, XXV, 24. La graine de chenevy
est de grande efficace à eschauffer les poules, 0. DE
SERRES, 354. Le chenevi qui est la graine du chanvre,
ID. 730.
— ÉTYM. Berry, chenebou, cheneveu, chénoué,
chenouis; génev. chenevar; d'un mot cannabisum,
cannabosum, de cannabis, chanvre (voy. CHANVRE).
CHËNEVOTTE (chê-ne-vo-f), 5. f. Brin de
chanvre dépouillé de l'écorce. Je tirais avec le pied
des chènevottes de mes voisins pour grossir mon tas,
CHÊ
J. 1. ROUSS. Bel. v, 7. Il Fig. J'en fais autant d'état
comme de chènevottes, RÉGNIER, Sal. xi.
— HIST. XVe s. D'estrain et de chenevotte Se chauf-
foit tous les yvers, BASSELIN, 44. A petit feu de
chènevottes Tost allumées, tost estaîntes, VILLON,
Regrets de la belle Ileaulmycre. || xvie s. C'est une
peinture assez expresse de Testât où on laisse la
chenevotte avant de la donner au feu, D'AUB. Foen.
ni, 4 6. Le charbon de saule ou de chènevottes,
PARÉ, rx, 2e dise.
— ÉTYM. Diminutif de chanvre, par un intermé.-
diaire tel que chènevis; bourguig. cheneveuille,
Berry. cl emenotte, chamenoUe, clwmenette.
CHÈN'EVOTTER (chê-ne-vo-té), t). n. Terme d'agri-
culture. Pousser des rameaux trop minces, minces,
comme la chenevotte, en pariant d'un végétal.
— ÉTYM. Chenevotte.
j CHENICE (ké-ni-s'), s. f. Terme d'antiquité
grecque. Sorte de mesure de capacité valant 4 "'.os.
— ÉTYM. XomÇ.
t CHËNLEB. (chê-nié), s. m. Terme de botanique.
Champignon de chêne.
— ÉTYM. Chêne.
CHENIL (che-ni; VI ne se lie jamais; l's se lie :
des che-ni-z infecis), s. m. |11° Lieu où l'on renferme
les chiens d'une meute. || 2° Par extension, bâtiment
où sont logés les officiers et les équipages de chasse.
M. de Mantoue alla voir les écuries et le chenil de
Versailles, ST-SIM. 433, 248. || 3° Par dénigrement,
logeu:ent sale et mal tenu. Quel chenil! C'est un
vrai chenil.
— H;ST. XVI" s. Il n'appartient à nul de nommer
chenil le lieu où il met ses chiens qu'à celuy qui a
meutte de chiens royale, qui peuvent prendre les
cerfs en tous temps sans autre ayde que de leurs
chiens, CHARLES IX, De la chasse, p. 62, dans LA-
CURNE
— ÉTYM. Wallon, chinis; de canile, de canis (voy.
CHIEN).
CHENILLE (che-ni-11', Il mouillées,'et non che-
ni-ye), s. f. || 1° Larve des lépidoptères ou papillons.
Il Fig. Une chenille, une méchante chenille, un
misérable qui se plaît à mal faire. || Être laid comme
une chenille, être d'une extrême laideur. Cessez
donc, vieille chenille, Au travers de votre grille,
D'épouvanter les passants , Chansons joyeuses.
Il 2° Sorte de passementerie veloutée en soie. X très-
bon marché je m'habille, Et, moyennant quelque
aune de chenille, Je fais d'un vieux droguet, que je
tourne à l'envers, Du velours ciselé pour porter les
hivers, Pompon à Babiole, dans RICHELET. || An-
ciennement, étoffe pareille à cette sorte de passe-
menterie. Des robes de chenilles veloutées, SËV.
344. Vendre aux dames des rubans, de la chenille,
j. J. ROUSS. Ém. m. || 3° Autrefois, un habillement
négligé que les hommes portaient avant de faire
leur toilette. Lorsqu'il me rendit visite, j'étais en-
core en chenille. || 4° Dans le costume militaire,che-
nille de casque, crinière non flottante et à poil court.
— HIST. xive s. Se les chenilles menguent tes
choulx, quant il plouvera, semé de la cendre par
dessus les choulx, et les chenilles mourront, Mê-
nagier, 11, 2. Aussi doit l'en donner aux petis oi-
seaulx chenilles.... ib. n, 6. |j xvie s. Les bestes
venimeuses sont cantharides, buprestes, chenilles
de pin, sangsues, et infinité d'autres, PARÉ, xxm, 9.
— ÉTYM. Picard, queneille; Berry, cenille; pro-
venç. canilha, dans GUESSARD , Gramrn. provenç.
2e éd. p. 63; de canicula, petite chienne, par com-
paraison avec un chien, comme en Nonaandie la
chenille est dite, par comparaison avec un chat,
chatte pelouse, c'est-à-dire chatte poilue.
\ CUENILLËRE (che-ni-llè-r', U mouillées), s. f.
Nid de chenilles; lieu infesté de chenilles. |j Fig. En
ce peu de mots il y a une çhenillère d'ignorances et
d'impertinences , GARASSE , Recherche des recher-
ches, p. 6(8, dans LACURNE.
— ÉTYM. Chenille.
CHENHXETTE (che-ni-llè-f, H mouillées, et non
che-ni-yè-t'), s. f. Terme de botanique. Plante légu-
mineuse,- ainsi nommée parce qu'elle produit une
gousse roulée sur elle-même ; c'est le nom vulgaire
de la scorpiure.
— ÉTYM. Diminutif de chenille.
t CHÉNISQUE (ké-ni-sk'), s. m. || i"Terme d'anti-
quité grecque. Bec de navire en forme de col d'oie.
Il 2e Terme de zoologie. Nom d'un oiseau du genre
bernache.
— ÉTYM. Xr)v£<7xoi;, diminutif de jprjv, oie.
f CHÊNON (chê-non), s. m. Terme de construc-
tion. Vitrage dont toutes les pièces paraissent liées
comme les anneaux d'une chaîne.
— ÉTYM. Chaîne.
CHE
Payer, en- feuilles de chêne , payer en effets
sans valeur. || Pomme de chêne, voy. NOIX de
galle; || Il -se porte, il est fort comme un chêne, se
dit d'une santé très-robuste. || Fig. L'Académie,
moins hardie cme nos grands écrivains, ou, si l'on
veut, plus timide en masse que dans chacun de
ses membres, n'avait-elle pas trop restreint les
richesses de notre langue, trop ébranché le vieux
chêne gaulois? VRLEMAIN, Préf. duDict. del'Acad.
4835. || 2° Le bois de chêne travaillé. Un buffet de
chêne. || Le bois de chêne à brûler. Je ne brûle
que du chêne. || 3° Chêne-saule, arbre d'Amérique.
Les chênes-saules dont la rivière était bordée y ré-
pandaient l'ombre, CHATEAUBR. Amer. Il, 437. |] Pe-
tit chêne, un des noms vulgaires de la germandrée.
|| 4" Terme d'astronomie. Chêne de Charles II, petite
constellation méridionale. || Proverbes. Petit homme
abat grand chêne, c'est-à-dire une force petite mais
intelligente vient h bout de grandes choses. || On
n'abat pas un chêne du premier coup.
— H1ST. xiie s. Cume li muls vint suz [sous] un
grand chaigne e ki mult out branches, une des
branches aerst Absalon par la tresce, Rois, 4 se.
|| xme s. Li pors li vint gole baée, Et li chevaliers
tint s'espée; À" un chesne s'est afichié, fîen. 22607.
|| xive s. L'amour d'une pucelle n'est pas si tost
gaingnie ; Au premier cop li kaisnes, che dist-on,
ne kiet [tombe] mie, Saud. de Seb. y, 680. || xvr s.
. Les autres meirent à l'entour de leurs testes des
chapeaux de branches de chesne, AMYOT, Pyr-
rhus, 22. Et jusques à mon temps encore monstroit
on un vieil chesne, que ceulx du pais appeloient
communément le chesne d'Alexandre, ID. Alex. 4 3.
Lo nom de chesne a esté particulièrement donné au
quercus, estant le robur appelle roure, et l'ilex
l'yeuse. L'yeuse est aussi appelle en France chesne-
vert, o. DE SERRES, 794 et 795. || Proverbes. Petit
homme abbat bien un grand chesne, et douce parolle
grand ire, GABRIEL MEURIER, Trésor de sentences
dorées, dans LEROUX DE LINCY, t. i, p. 02. D'un pe-
tit gland sourd [sort] un grand chesne, LEROUX DE
LINCY, ib.
— ÉTYM. Berry et saintongeois, chdgne; picard,
quêne, caine; Berry, chaigne; provenç. casser;
bas-lat. casnus. Casnus est dans des textes du ixc siè-
cle, c'est la plus ancienne forme que nous connais-
sions; le provençal casser est pourcosne;et les for-
mes de la langue d'oïl répondent aussi à connus.
Mais d'où vient casnus ? Diez le tire d'un adjectif
quercinus, de quercus, chêne, attesté par l'italien
quercino, contracté en querçnus, d'où casnus, chêne,
que étant changé en ca ou cha comme dans cascun,
chascun, de quisque-unus. L's qui est dans casnus,
la plus ancienne forme, écarte l'étymologie celtique
par tann, chêne, qui, prononcé chann, aurait
donné chêne; mais il n'est pas impossible que le
celtique ait agi pour s'assimiler le mot originaire-
ment latin et pour lui donner la forme singulière
qu'il a prise.
CHÉNEAU (chê-nô), s. m. Jeune chêne.
— HIST. xvie s. Romulus couppa un beau grand
et droit chesneau, et l'accouslra en forme de tro-
phée, AMYOT, Rom. 25. Ceux qui entent des pom-
miers, poiriers, pruniers, sur des chesneaux, or-
meaux, o. DESERRES, 657.
— ÉTYM. Diminutif de chêne.
CHÉNEAU (che-nô), s. m. Sorte de canal en bois
ou en plomb, portant à la gouttière les eaux du
toit.
— REM. L'Académie écrit chéneau avec un accent
aigu; mais cet accent n'est justifié ni par l'étymolo-
gie puisque chéneau n'est qu'une forme de chenal,
ni pat la prononciation usuelle des hommes de mé-
tier.
— HIST. xvi' s. Dedans le bout d'icelûy bois j'em-
mancherai une autre pièce de chenelle ou autre bois
percé; et pour soustenir les dites chenelles.... PA-
LISSY, 79.
— ÉTYM. Forme dialectique de chenal; Berry, éche-
nef, échinai.
f CHÊNE-MARIN (chê-ne-ma-rin), s. m. Terme
de botanique. Le ficoïde vésiculeux et plusieurs de
ses variétés. || Au plur. Des chênes-marins.
CHENET (che-nè; le t ne se lie pas dans le par-
ler ordinaire ; au pluriel 1'* se lie : les che-nè-z et
les pincettes ; chenets rime avec traits, succès, ja-
mais, etc.), s. m. || 1° Ustensile de cheminée, pour
tenir le bois soulevé dans le foyer. Les pieds sur les
chenets étendus sans façon, REGNARD, Joueur, n, 4.
Faisons comme un tison qu'on heurte au dur che-
net Étinceler la vie, v. HUGO, Crép. 33. || Fig. et fa-
milièrement. Avoir les pieds sur les chenets, ne
se donner aucune peine, vivre commodément.
CHÈ
Il 2° Terme de marine, machine de fer qui sert à
donner le pli aux bordages que l'on chauffe.
— HIST. xiv s. Pour quatre paires de chenetz de
fer pour les chambres de la royne, DE LABORDE,
Émaux, p. 24 4. Un landier ou chienet, et un greil de
fer, DU CANGE, chenclus. Audoin a receu dampna-
Mement un chiennez pour mettre en cheminée d'un
des commissaires du chastelet,iD. ib. Jehan feri le dit
Simon d'un queminel appelé chienet sur la teste, à
sanc et à plaie, ID. ib. || xv' s. Pierre Labbé print en
la cheminée un chiennet ou cheminel tout ardant,
DU CANGE, chiminale. Icelluy Blondel dist au sup-
pliant moult arrogammant et par grant air que s'il
en parloit planté [beaucoup], qu'il le getteroit sur
les chiennez, DU CANGE, pknitudo. Une paire de
chiennetz de fer, pesant chacun cinquante livres,
DE LABORDE, Émaux, p. 212.
— ÉTYM. Chien; mot à mot petit chien, à cause
d'une assimilation avec un chien couché sur le
ventre. Les Allemands nomment le chenet un bouc,
Feuerbnck.
t CHËNETHAU (chê-ne-té), s. m. Terme d'eaux
et forêts. Jeune chêne.
— HIST. xvig s. Desur deux chesneteaux je gra-
vay.... RONS. 745.
— ÉTYM. Diminutif de chêne.
+ CHENETTE (che-nè-1'), s. f. Terme d'imprime-
rie. Petile gouttière autour d'une presse.
— ÉTYM. Chéneau.
t CHENETTE (chê-nè-f), s. f. Terme de botanique.
Nom vulgaire de la germandrée officinale (tcucrium
cliamxdrys, L.), dite aussi petit chêne des boutiques,
ou, simplement, petit chêne.
— ÉTYM. Diminutif de chêne.
f CHËNEVEAU (chè-ne-vô), s. m. Terme de pêche.
Sorte de filet.
CHÈNEVIÈRE ( chè-ne-viê-r' ) , s. f. Terrain
semé de chènevis, où croît le chanvre. Quand la
chènevière fut verte, L'hirondelle leur dit : Arrachez
brin à brin Ce qu'a produit ce maudit grain, Ou
soyez sûrs de votre perte, LA FONT. Fabl. 1, 8.
Il Epouvantail à chènevière, mannequin pour éloi-
gner les oiseaux; et figurément, personne difforme
et ridiculement accoutrée. I1 Ce n'est qu'un epou-
vantail à chènevière, se dit d'une personne ou d'une
chose dont on veut nous faire peur et que nous re-
gardons comme plus redoutable en apparence qu'en
réalité.
— HIST. xv* s. Et ce n'est.... Qu'un espoventail
de chènevière, Que le vent a cy abatu, VILLON,
Archer de Bagnolet. || xvi' s. C'est en la valée de
Garonne que j'ai veu le plus de chenevieres, et les
plus grandes qui se trouvent .ailleurs, D'AUB. Foen.
m, 4 5. Ils servirent, pour le moins, tant que la
journée dura, d'epouvantail de chènevière, CARL. I,
4). À la façon qu'en hyver on cultive les chavenieres
enBerri, 0. DE SERRES, 469. Toute la chènevière
ne se descharge à la fois, y restant le masle après
la femelle, ID. 731. Chanvriere, m. 732. Et veux
qu'Amour d'un petit De lin ou de chènevière [chan-
vre] Trousse au flanc sa robe légère, Et m y nud
me verse du vin, BONS. 446. Ces mines fieres et ty-
ranniques d'un homme qui n'a plus de sang ny au
coeur ny aux veines, vrais espovantails de chènevière,
MONT. 11, 79.
— ÉTYM. Génev. clienevier; picard, canvriere;
norm. canivière; c'est la canivière au diable, c'est
une chose embrouillée; Berry, chemière, chénebère;
de cannabaria, terre plantée de chanvre, de can-
nabis, chanvre (voy. CHANVRE).
CHÈNEVIS (chè-ne-vi ; Ys se lie dans le parler
soutenu : le chè-ne-vi-z et les oiseaux), s. m. La
graine du chanvre.
— HIST. XIIIe s. Quiconques est huiliers à Paris,
il puet l'aire huile de olives, de amandes, de nois,
de chènevis et de pavoz, Liv. des met. 159. Chane-
vuis en charrete doit deux deniers, ib. 283. Sire
Renart, mien escient, Moult drue chanvre i crois-
troit, Qui [cui] chanevis i semeroit, Ren. 4 9822.
Il xiv° s. Les petis oiseaulx sont peus de chènevis,
qui est chault et sec, Ménagier, n, 6. || xvr s. Le
cbenevoi s'eschauffe soi-mesme, dont on tire un
proverbe assez commun, D'AUB. Foen. m, 46. Huile
de channevy, PARÉ, XXV, 24. La graine de chenevy
est de grande efficace à eschauffer les poules, 0. DE
SERRES, 354. Le chenevi qui est la graine du chanvre,
ID. 730.
— ÉTYM. Berry, chenebou, cheneveu, chénoué,
chenouis; génev. chenevar; d'un mot cannabisum,
cannabosum, de cannabis, chanvre (voy. CHANVRE).
CHËNEVOTTE (chê-ne-vo-f), 5. f. Brin de
chanvre dépouillé de l'écorce. Je tirais avec le pied
des chènevottes de mes voisins pour grossir mon tas,
CHÊ
J. 1. ROUSS. Bel. v, 7. Il Fig. J'en fais autant d'état
comme de chènevottes, RÉGNIER, Sal. xi.
— HIST. XVe s. D'estrain et de chenevotte Se chauf-
foit tous les yvers, BASSELIN, 44. A petit feu de
chènevottes Tost allumées, tost estaîntes, VILLON,
Regrets de la belle Ileaulmycre. || xvie s. C'est une
peinture assez expresse de Testât où on laisse la
chenevotte avant de la donner au feu, D'AUB. Foen.
ni, 4 6. Le charbon de saule ou de chènevottes,
PARÉ, rx, 2e dise.
— ÉTYM. Diminutif de chanvre, par un intermé.-
diaire tel que chènevis; bourguig. cheneveuille,
Berry. cl emenotte, chamenoUe, clwmenette.
CHÈN'EVOTTER (chê-ne-vo-té), t). n. Terme d'agri-
culture. Pousser des rameaux trop minces, minces,
comme la chenevotte, en pariant d'un végétal.
— ÉTYM. Chenevotte.
j CHENICE (ké-ni-s'), s. f. Terme d'antiquité
grecque. Sorte de mesure de capacité valant 4 "'.os.
— ÉTYM. XomÇ.
t CHËNLEB. (chê-nié), s. m. Terme de botanique.
Champignon de chêne.
— ÉTYM. Chêne.
CHENIL (che-ni; VI ne se lie jamais; l's se lie :
des che-ni-z infecis), s. m. |11° Lieu où l'on renferme
les chiens d'une meute. || 2° Par extension, bâtiment
où sont logés les officiers et les équipages de chasse.
M. de Mantoue alla voir les écuries et le chenil de
Versailles, ST-SIM. 433, 248. || 3° Par dénigrement,
logeu:ent sale et mal tenu. Quel chenil! C'est un
vrai chenil.
— H;ST. XVI" s. Il n'appartient à nul de nommer
chenil le lieu où il met ses chiens qu'à celuy qui a
meutte de chiens royale, qui peuvent prendre les
cerfs en tous temps sans autre ayde que de leurs
chiens, CHARLES IX, De la chasse, p. 62, dans LA-
CURNE
— ÉTYM. Wallon, chinis; de canile, de canis (voy.
CHIEN).
CHENILLE (che-ni-11', Il mouillées,'et non che-
ni-ye), s. f. || 1° Larve des lépidoptères ou papillons.
Il Fig. Une chenille, une méchante chenille, un
misérable qui se plaît à mal faire. || Être laid comme
une chenille, être d'une extrême laideur. Cessez
donc, vieille chenille, Au travers de votre grille,
D'épouvanter les passants , Chansons joyeuses.
Il 2° Sorte de passementerie veloutée en soie. X très-
bon marché je m'habille, Et, moyennant quelque
aune de chenille, Je fais d'un vieux droguet, que je
tourne à l'envers, Du velours ciselé pour porter les
hivers, Pompon à Babiole, dans RICHELET. || An-
ciennement, étoffe pareille à cette sorte de passe-
menterie. Des robes de chenilles veloutées, SËV.
344. Vendre aux dames des rubans, de la chenille,
j. J. ROUSS. Ém. m. || 3° Autrefois, un habillement
négligé que les hommes portaient avant de faire
leur toilette. Lorsqu'il me rendit visite, j'étais en-
core en chenille. || 4° Dans le costume militaire,che-
nille de casque, crinière non flottante et à poil court.
— HIST. xive s. Se les chenilles menguent tes
choulx, quant il plouvera, semé de la cendre par
dessus les choulx, et les chenilles mourront, Mê-
nagier, 11, 2. Aussi doit l'en donner aux petis oi-
seaulx chenilles.... ib. n, 6. |j xvie s. Les bestes
venimeuses sont cantharides, buprestes, chenilles
de pin, sangsues, et infinité d'autres, PARÉ, xxm, 9.
— ÉTYM. Picard, queneille; Berry, cenille; pro-
venç. canilha, dans GUESSARD , Gramrn. provenç.
2e éd. p. 63; de canicula, petite chienne, par com-
paraison avec un chien, comme en Nonaandie la
chenille est dite, par comparaison avec un chat,
chatte pelouse, c'est-à-dire chatte poilue.
\ CUENILLËRE (che-ni-llè-r', U mouillées), s. f.
Nid de chenilles; lieu infesté de chenilles. |j Fig. En
ce peu de mots il y a une çhenillère d'ignorances et
d'impertinences , GARASSE , Recherche des recher-
ches, p. 6(8, dans LACURNE.
— ÉTYM. Chenille.
CHENHXETTE (che-ni-llè-f, H mouillées, et non
che-ni-yè-t'), s. f. Terme de botanique. Plante légu-
mineuse,- ainsi nommée parce qu'elle produit une
gousse roulée sur elle-même ; c'est le nom vulgaire
de la scorpiure.
— ÉTYM. Diminutif de chenille.
t CHÉNISQUE (ké-ni-sk'), s. m. || i"Terme d'anti-
quité grecque. Bec de navire en forme de col d'oie.
Il 2e Terme de zoologie. Nom d'un oiseau du genre
bernache.
— ÉTYM. Xr)v£<7xoi;, diminutif de jprjv, oie.
f CHÊNON (chê-non), s. m. Terme de construc-
tion. Vitrage dont toutes les pièces paraissent liées
comme les anneaux d'une chaîne.
— ÉTYM. Chaîne.
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