Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 1 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
Format : Nombre total de vues : 1408 Nombre total de vues : 1408
Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Avec mode texte Avec mode texte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5406710m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49508
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2008
CHA
eommerce de galanterie. || 2° Chandelle donnée en
offrande à l'église ou consacrée. || Il doit une belle
chandelle à Dieu, il est échappé comme par miracle
d'un grand péril. || Il vous doit une belle chandelle,
TOUS l'avez tiré d'un mauvais pas. ||Fig. Donner
une chandelle à Dieu et une au diable, se ména-
ger entre deux partis opposés, caresser amis et en-
nemis. || Il est réduit à la chandelle bénite, se dit
d'unepersonneàl'agonie.|| GhandelledesRois,grosse
chandelle enjolivée que les chandeliers donnaient
le jour des Rois à leurs pratiques. || Habit bariolé
comme la chandelle des Rois, bigarré de plusieurs
couleurs. || 3° Bois de chandelle, nom'collectif de
plusieurs végétaux résineux employés comme tor-
ches. || 4° Chandelle de glace, eau glacée qui pend
des toits des maisons, des gouttières, des arbres.
|| 5° Chandelle romaine, pièce d'artifice en forme
de grosse chandelle, qui lance en brûlant des
étoiles d'un vif éclat. || 6° Pièce de bois ou de fer
placée verticalement pour servir d'étai dans une
construction. || Terme d'imprimerie. Longue pièce
de bois pour empêcher la presse de varier. || Terme
de marine. Accore de construction, quand il n'ex-
cède pas un mètre. || Proverbes. La chandelle qui
va devant éclaire mieux que celle qui va derrière,
c'est-à-dire on se conduit mal, quand, au lieu de
faire du bien pendant la vie, on remet à faire ses
libéralités dans son testament. || Apportez-lui un
bout de chandelle pour trouver ce qu'il veut dire,
se dit d'une personne qui a beaucoup de peine à
s'expliquer. || C'est un bon enfant, il ne mange pas
la chandelle, c'est un bon enfant si l'on veut, mais
je n'en saurais dire aucun bien. || X chaque saint sa
chandelle, il faut ménager et gagner tous ceux
dont on a besoin.
— HIST; XII* s. Où feu n'eûst ou chandele alumée,
Rohcisv. 166. Einsi fu sainte iglise honnie et vio-
lée; Ne matines, ne vespres, messe n'ifu chantée,
Ne Deus n'i fu servi, ne chandeille allumée, Th. le
mart. <53. De Jesu-Crist il seient, fait-il, trestuit
maldit. Dune a geté à val, quant il out cel mot dit,
Desur le pavement la candeille en défit, ib. 132 et
les chandoiles mises Es chandeliers, toutes esprises,
.la Charrette, 937. || XIII" s. [Elle] a pris une
chandele, qu'on [car on] n'i pooit veïr, Berte,
LXXXVII. De son lit saut toz estordiz, Si a une chan-
doile prise, Au feu en vient, si l'a esprise, Ren.
341-1.... X chandele cust [coud] la pucele, En un
bliaut ma damoiselle, Lai del désiré. Sire Renart,
ne vas anuit. Il lors avesprera assez ; Mes ces chan-
deles alumez, Ren. 21294.... Lalune, Envers qui les
autres estoiles Resemblent petites chandoiles, la
Rose, 1002. Moult est fox qui tel chose esperne
[épargne], C'est la chandele en la lanterne, la Rose,
7448. ||xiv« s. Ce fut la nuit à la chandelle, La ba-
taille y fu moult belle, Le livre du bon Jeh. 411.
Pour dix livres de chandelle de buef à veillier de
nuict, DE LABORDE, Émaux, p. 202. Pour chandelle
de cire et de suif, DE LABORDE, Émaux, p. 202.
|| XV s. Ainsi furent-ils trois jours et trois nuits
sans pain, sans vin, sans chandelle, FROISS. I, I,
39. Qui eust esté à Bruge eust vu comment on estoit
- soigneux de mettre biscuits en sacs, de mettre blés,
chandelles de sieu [suif], chandelles de cire, ID.
II, jn, 35. Ycelluy avoit en sa chapelle une chan-
doille ardent qui estoit divisée en vingt-quatre par-
ties, CHR. DE PISAN, Charles V, i, 16. Mais quant
ce vint au fait de la despense, il restraingnit eufs,
chandelle et moutarde, E. DESCHAMPS, Adm. de l'hôte
du Pr. Et puis quant on a l'esguillon Et qu'on
se sent de l'estmcelle, On fait comme le papillon
Oui se brusle à la chandelle, COQUILL. Enq. de la
simple et de la rusée. || xvr s. On mettra [dedans le
canal] une chandelle de cire, ou une verge de plomb,
PABÊ, xv, 43. Et que de sa vie il ne fera la guerre
en son royaume, ny contre ses subjects; car c'estoit
se battre soy-mesme et brusler la chandelle par
les deux bouts, CARLOIX, X, 1. Les autres poètes
ne sont que les naquets de ce brave Virgile , non
pas Horace mesmes , si ce n'est en quelques unes
de ses odes.... Le reste ne vaut pas la chandelle,
RONS. 684. Ainsi qu'on voit faillir sans cire une
chandelle, ID. 797. Qui ne peut mettre au chef d'un
sainct une chandelle, Au moins la mette aux pieds,
et qui aux pieds sacrez Ne la peut mettre, au moins
qu'il la mette aux degrez, ID. 8G7. La cire ,se
blanchit, pour, ainsi subtiliée, en faire de la bougie,
des chandelles pour l'estude, les banquets et au-
tres gentillesses, O.DE SERRES , 452. Autrement le
jeu ne vaudroit pas la chandelle, ID. 461. Le jeune
vaut pas la chandelle : il y a moins de mal souvent
à perdre sa vigne qu'à la plaider, MONT, in, 47.
Nous préférons l'art à la nature, nous fermons en
CHA
plein midy les fenestres, et allumons les chandelles,
CHARRON, Sagesse, n, 3. La chandelle esclaire chas-
cun et allume, et soy-mesme se détruit, font et
consume , LEROUX DE LINCT, Prov. t. n, p. 323.
— ÉTYM. Franc-comtois et bourguig. cnandoile;
picard, candeille, candoille, candclle; provenç. es-
pagn. et ital. candela ; portug. candca; du latin
candela, de candere, être ardent (comp.CANDEUR),
et le même que canêre, être blanc (voy. CHANCIR et
CHENU).
f CHANCELLERIE (chan-dè-le-rie), s. f. Lieu où
l'on fait des chandelles. || Boutique où l'on en vend.
— ÊTYM. Chandelle.
t CHANE (cha-n'), s. f. Outil pour souder.
f CHANÉE(cha-née), s.f. Cannelure du métier à
tisser la soie. || Gouttière qui conduit l'eau sur la
roue du moulin à papier.
f CIIANELETTE (cha-ne-lè-f), s. f. Terme de
papeterie. Petite' chanée.
CHANFREIN (chan-frin), s. m. || i" La pièce d'ar-
mure qui couvrait le devant de la tête du cheval.
Les chevaux furent bardés de fer, leur tête fut
armée de chanfreins, VOLT. Moeurs, 38. || 2° Partie
antérieure de la tête du cheval, qui s'étend depuis
les yeux jusqu'aux naseaux. || Partie comprise entre
le bas du front et le museau dans les mammifères.
|| Bouquet de plumes qui garnit la tête des che-
vaux de parade. || Parties de cuir ou d'étoffe qui
couvrent le chanfrein du cheval. || 3° Terme de zoo-
logie. Bouquet.de plumes effilées, rudes et dirigées
d'avant en arrière, qui garnit la base du bec de
quelques oiseaux. || 4° Terme d'architecture. Petite
surface qu'on forme en abattant une arête. Abattre
en chanfrein, mettre hors d'équerre l'arête d'une
barre. || Sorte d'ornement qu'on nomme aussi na-
celle. Il 5° Petit creux en cône que l'horloger pra-
tique dans une pièce de métal.
— HIST. xiv" s La selle estoit si noble et si
dorée, De pierres précieuses entour avironnée; Et
li chanffrains estoit de telle euvre estorée, Guesclin,
8828. || xv° s. TJng chanfrain de cheval sur velours
noir, de fil d'or de brodure, garny de huit grans
tables de balays et d'un gros cabochon de balay et
cent et douze perles branlans, DE LABORDE, Émaux,
p. 204. Et sur leurs testes chacun ung très bel chanf-
frin d'acier bien garny de très belles plumes d'os-
trusse, Jehan de Saintré, 27. Voulentiers frappoit aux
chamfrains D'ung cheval, quant venoit en jouste,
Ou droit à la queue sans doubte, VILLON, Arch.de
Bagn. || xvie s. Adoncques dressèrent un grand boys,
on quel pendirent une selle d'armes, ung chanfrain
de cheval.... RAB. Panl. n, 27. Le cheval qui aura
la liste ou raie blanche qui lui descende par la face
ou chanfrin sans toucher aux sourcils ni arriver jus-
ques au museau, o. DE SHRRES, 302.
— ÉTYM. Bas-lat. charnus, frein ; espagn. cama,
barre du mors; du latin camus, frein, qui est le
grec xr)|J.ôç, et de frein : sorte de réduplication où un
mot moins connu est déterminé et expliqué par un
mot plus connu.
f CHANFREINDRE ( chan-frin-dr'), v. a, Voy.
CHANFREINER.
CHANFREINÉ, ÉE (chan-frè-né, née), part, passé:
CHANFREINER (chan-frè-né), v. a. Terme d'ar-
chitecture. Abattre l'arête d'une pierre, d'une pièce
de bois, pour former un chanfrein.
— ÉTYM. Chanfrein.
t CHANFRER (chan-fré), v. a. Terme de métier.
Voy. CHAMPLEVER.
CHANGE (chan-j'), s. m. || 1° Succession de choses
diverses ou d'états divers. La faim se renouvelle au
change des viandes, RÉGNIER, Sat. x. Ô que nos
fortunes prospères Ont un change bien apparent,
MALH. n, 3. C'est elle et non pas lui qui fait sentir au
monde Le change des saisons, ID. V, 25. |j 2° Chan-
gement d'affections. J'aime le change, à la bonne
heure, LA FONT. Pâté. En amour le change est assez
doux, MOL. Psy. iv, 2. Mon coeur court-il au change?
ID. F. sav. iv, 2. Quoi ! vous appelez crime un change
raisonnable? CORN. Hor. i, 2. Mon honneur offensé
sur moi-même se venge, Et vous m'osez pousser à
la honte du change [inconstance], ID. Cid, in, o.
|| 3° Troc d'une chose contre une autre. Vous auriez
sans doute perdu au change, BALZ. VI, Lett. 2. Ma
perte n'est pour vous qu'un change avantageux,
CORN. Poly. v, 2. || Ce qu'on donne pour une autre
chose, ce qui peut remplacer, équivaloir ; et figu-
rément, la pareille. C'est ce qu'on peut donner pour
change Au songe dont vous me parlez, MOL. Amph.
n, 2. Fille qui n'eût de quoi rendre le change, LA
FONT. Maz. Je voudrais.... savoir comment.... Caliste
en use et lui rendre le change, ID. Coupe. Unnouveau
galant qui survient lui rend le change, LABRUY. in.
CHA
549
Rendre le change à quelqu'un, signifie aussi lui
faire une réplique ingénieuse ou vive. || 4" Toute
négociation relative à la vente ou à l'échange des
matières d'or ou d'argent, soif monnayées, soit en
lingots, ainsi que de tous les papiers représentant
une valeur métallique. Change de monnaie. Bureau
de change. Combien vous a-t-on pris pour le change
de votre billet? || Le prix que prend le changeur.
Quel est le change des billets de banque? || Lieu où
l'on change la monnaie, l'or pour de l'argent, etc.
Aller au change. Le pont au Change à Paris, ainsi dit
parce que les changeurs y logeaient. || Payer comme
au change, payer sur-le-champ. || S'est dit autrefois
de la bourse, du lieu destiné aux réunions des né-
gociants. || 5° Terme de banque, toute négociation
par laquelle on cède, moyennant un prix convenu,
à un tiers, des fonds qu'on possède dans un endroit
autre que celui où se fait l'opération. Le change est
une manière de remettre de l'argent d'un lieu à un
autre, par une lettre qui en indique le payement,
et qui se nomme lettre de change. Une bonne lettre
de change bien acceptée, SÉV. 295. || La lettre de
change est aussi une sorte de billet dont le non-
payement entraîne la contrainte par corps, || Agent
de change, fonctionnaire ministériel nommé par le
gouvernement pour attribuer à la négociation des
rentes, des effets publics, des actions de banque,
de tout papier commerçable enfin, le caractère de
l'authenticité. Charge d'agent de change. Moitié,
quart d'agent de change, personne qui est intéressée
pour moitié, pour quart dans les affaires d'un agent
de change à qui elle a fourni la moitié ou le quart
de ses fonds. || Le prix que prend le banquier pour
l'argent qu'il fait remettre. Le change d'ici à Lon-
dres, sur Londres, est à tant pour cent, est haut,
bas, au pair, désavantageux. Coter le chsnge, en
marquer le taux. || 6° Le profit, l'intérêt de l'argent
qu'on prête selon le cours de la place. Prendre, à
change. Rare en ce sens. || 7° Terme de vénerie.
Substitution d'une nouvelle bête à celle' qui a été
lancée d'abord. La bête donne le change, en fait le-
ver une autre à sa place. Les chiens prennent le
change, tournent au change, quittent la bête lan-
cée pour la nouvelle. Les chiens gardent le change,
ne tournent pas au change. Que de raisonnements
pour conserver ses jours! Le retour sur ses pas, les
malices, les tours, Et le change et cent stratagè-
mes, LA FONT. Fab. x, 1. || Fig. En me donnant le
change attirer mon courroux, CORN. Suréna, iv, 4.
Ne parlons point ici du Tage ni du Gange, Je con-
nais ma portée et ne prends point le change, ID.
M. de Pomp. n, 3. X cet amour naissant il fautdonner
le change, MOL. l'Étour. i, 9. Je sais l'affaire et ne
prends point le change, ID. Tartufe, Vf, 3. Je crois
voir Annibal qui, pressé des Romains, Met leur chef
en défaut, ou leur donne le change, LA FONT. Fables,
XII, 23. Il donne le change aux théologiens, BOSS.
2" écrit. Il fit le plaisant pour donner le change à ses
hôtes, HAMILT. Gramm. 4. Ils se donnent sans cesse
le change à eux-mêmes, MASS. Carême, Doutes. De
peur que les passions ne lui fissent prendre le change,
ID. Carême, Avenir. Le monde ne prend pas le change
sur vos sentiments, ID. Carême, Pardon. Elle s'est
humiliée d'avoir pris si grossièrement le change sur
ses intérêts éternels, ID. Carême, Inconst. Si l'Évan-
gile renfermait les moindres obscurités favorables
aux passions, c'étaient sans doute ces premiers dis-
ciples qui devaient y prendre le change, ID. Car.
Évid. de la loi. Sous prétexte d'un pèlerinage qui
ne fit prendre le change à personne, VOLTAIRE,
Louis XIY, 1 7. Il exhorte Polybe à donner le changé
à sa douleur, DIDER. Claude. || 8° Terme de faucon-
nerie. Empêcher le faucon d'aller au change, l'em-
pêcher de quitter l'oiseau qu'il chasse pour en pren-
dre un autre.
— HIST. xne s. Pour un des nostres cinq des
paiens prenez ; Ci a bon change ; Dex en soit aorez,
Roncisv. 102. || xine s. Se tu as le [la] fort monnoie,
multeplie par canje tant saus [sous] corn tu vels
cangier, Comput, f° 22. Se marchant font change
de chevaus li uns à l'autre bout à bout, riens ne
doivent de tonlieu, Liv. desmêt. 316. Car il en eust
eu grant raençon ou change d'aucun gentilhomme,
Chron. de Rains, 98. Certes, moult ai fait mauves
change, Quant si vers moi vous truis [trouve] es-
trange, Que ge plus aim que riens qui vive, la
Rose, 100C9. Por ce que li monde se change Plus
sovent que denier à change, RUTEB. 218. Se li dra-
piers ne t'en veut croire, Si t'en rêva droit à la foire,
Et va au change, ip. 28. De ce change se souffris-
sent moult bien li pèlerin, se Diex vousist, YILLEH.
XXIX. || xive s. Se ton faulcon va ou [au] change et il
prend coulon ou cornaille ou autre oysel de change.
eommerce de galanterie. || 2° Chandelle donnée en
offrande à l'église ou consacrée. || Il doit une belle
chandelle à Dieu, il est échappé comme par miracle
d'un grand péril. || Il vous doit une belle chandelle,
TOUS l'avez tiré d'un mauvais pas. ||Fig. Donner
une chandelle à Dieu et une au diable, se ména-
ger entre deux partis opposés, caresser amis et en-
nemis. || Il est réduit à la chandelle bénite, se dit
d'unepersonneàl'agonie.|| GhandelledesRois,grosse
chandelle enjolivée que les chandeliers donnaient
le jour des Rois à leurs pratiques. || Habit bariolé
comme la chandelle des Rois, bigarré de plusieurs
couleurs. || 3° Bois de chandelle, nom'collectif de
plusieurs végétaux résineux employés comme tor-
ches. || 4° Chandelle de glace, eau glacée qui pend
des toits des maisons, des gouttières, des arbres.
|| 5° Chandelle romaine, pièce d'artifice en forme
de grosse chandelle, qui lance en brûlant des
étoiles d'un vif éclat. || 6° Pièce de bois ou de fer
placée verticalement pour servir d'étai dans une
construction. || Terme d'imprimerie. Longue pièce
de bois pour empêcher la presse de varier. || Terme
de marine. Accore de construction, quand il n'ex-
cède pas un mètre. || Proverbes. La chandelle qui
va devant éclaire mieux que celle qui va derrière,
c'est-à-dire on se conduit mal, quand, au lieu de
faire du bien pendant la vie, on remet à faire ses
libéralités dans son testament. || Apportez-lui un
bout de chandelle pour trouver ce qu'il veut dire,
se dit d'une personne qui a beaucoup de peine à
s'expliquer. || C'est un bon enfant, il ne mange pas
la chandelle, c'est un bon enfant si l'on veut, mais
je n'en saurais dire aucun bien. || X chaque saint sa
chandelle, il faut ménager et gagner tous ceux
dont on a besoin.
— HIST; XII* s. Où feu n'eûst ou chandele alumée,
Rohcisv. 166. Einsi fu sainte iglise honnie et vio-
lée; Ne matines, ne vespres, messe n'ifu chantée,
Ne Deus n'i fu servi, ne chandeille allumée, Th. le
mart. <53. De Jesu-Crist il seient, fait-il, trestuit
maldit. Dune a geté à val, quant il out cel mot dit,
Desur le pavement la candeille en défit, ib. 132 et
les chandoiles mises Es chandeliers, toutes esprises,
.la Charrette, 937. || XIII" s. [Elle] a pris une
chandele, qu'on [car on] n'i pooit veïr, Berte,
LXXXVII. De son lit saut toz estordiz, Si a une chan-
doile prise, Au feu en vient, si l'a esprise, Ren.
341-1.... X chandele cust [coud] la pucele, En un
bliaut ma damoiselle, Lai del désiré. Sire Renart,
ne vas anuit. Il lors avesprera assez ; Mes ces chan-
deles alumez, Ren. 21294.... Lalune, Envers qui les
autres estoiles Resemblent petites chandoiles, la
Rose, 1002. Moult est fox qui tel chose esperne
[épargne], C'est la chandele en la lanterne, la Rose,
7448. ||xiv« s. Ce fut la nuit à la chandelle, La ba-
taille y fu moult belle, Le livre du bon Jeh. 411.
Pour dix livres de chandelle de buef à veillier de
nuict, DE LABORDE, Émaux, p. 202. Pour chandelle
de cire et de suif, DE LABORDE, Émaux, p. 202.
|| XV s. Ainsi furent-ils trois jours et trois nuits
sans pain, sans vin, sans chandelle, FROISS. I, I,
39. Qui eust esté à Bruge eust vu comment on estoit
- soigneux de mettre biscuits en sacs, de mettre blés,
chandelles de sieu [suif], chandelles de cire, ID.
II, jn, 35. Ycelluy avoit en sa chapelle une chan-
doille ardent qui estoit divisée en vingt-quatre par-
ties, CHR. DE PISAN, Charles V, i, 16. Mais quant
ce vint au fait de la despense, il restraingnit eufs,
chandelle et moutarde, E. DESCHAMPS, Adm. de l'hôte
du Pr. Et puis quant on a l'esguillon Et qu'on
se sent de l'estmcelle, On fait comme le papillon
Oui se brusle à la chandelle, COQUILL. Enq. de la
simple et de la rusée. || xvr s. On mettra [dedans le
canal] une chandelle de cire, ou une verge de plomb,
PABÊ, xv, 43. Et que de sa vie il ne fera la guerre
en son royaume, ny contre ses subjects; car c'estoit
se battre soy-mesme et brusler la chandelle par
les deux bouts, CARLOIX, X, 1. Les autres poètes
ne sont que les naquets de ce brave Virgile , non
pas Horace mesmes , si ce n'est en quelques unes
de ses odes.... Le reste ne vaut pas la chandelle,
RONS. 684. Ainsi qu'on voit faillir sans cire une
chandelle, ID. 797. Qui ne peut mettre au chef d'un
sainct une chandelle, Au moins la mette aux pieds,
et qui aux pieds sacrez Ne la peut mettre, au moins
qu'il la mette aux degrez, ID. 8G7. La cire ,se
blanchit, pour, ainsi subtiliée, en faire de la bougie,
des chandelles pour l'estude, les banquets et au-
tres gentillesses, O.DE SERRES , 452. Autrement le
jeu ne vaudroit pas la chandelle, ID. 461. Le jeune
vaut pas la chandelle : il y a moins de mal souvent
à perdre sa vigne qu'à la plaider, MONT, in, 47.
Nous préférons l'art à la nature, nous fermons en
CHA
plein midy les fenestres, et allumons les chandelles,
CHARRON, Sagesse, n, 3. La chandelle esclaire chas-
cun et allume, et soy-mesme se détruit, font et
consume , LEROUX DE LINCT, Prov. t. n, p. 323.
— ÉTYM. Franc-comtois et bourguig. cnandoile;
picard, candeille, candoille, candclle; provenç. es-
pagn. et ital. candela ; portug. candca; du latin
candela, de candere, être ardent (comp.CANDEUR),
et le même que canêre, être blanc (voy. CHANCIR et
CHENU).
f CHANCELLERIE (chan-dè-le-rie), s. f. Lieu où
l'on fait des chandelles. || Boutique où l'on en vend.
— ÊTYM. Chandelle.
t CHANE (cha-n'), s. f. Outil pour souder.
f CHANÉE(cha-née), s.f. Cannelure du métier à
tisser la soie. || Gouttière qui conduit l'eau sur la
roue du moulin à papier.
f CIIANELETTE (cha-ne-lè-f), s. f. Terme de
papeterie. Petite' chanée.
CHANFREIN (chan-frin), s. m. || i" La pièce d'ar-
mure qui couvrait le devant de la tête du cheval.
Les chevaux furent bardés de fer, leur tête fut
armée de chanfreins, VOLT. Moeurs, 38. || 2° Partie
antérieure de la tête du cheval, qui s'étend depuis
les yeux jusqu'aux naseaux. || Partie comprise entre
le bas du front et le museau dans les mammifères.
|| Bouquet de plumes qui garnit la tête des che-
vaux de parade. || Parties de cuir ou d'étoffe qui
couvrent le chanfrein du cheval. || 3° Terme de zoo-
logie. Bouquet.de plumes effilées, rudes et dirigées
d'avant en arrière, qui garnit la base du bec de
quelques oiseaux. || 4° Terme d'architecture. Petite
surface qu'on forme en abattant une arête. Abattre
en chanfrein, mettre hors d'équerre l'arête d'une
barre. || Sorte d'ornement qu'on nomme aussi na-
celle. Il 5° Petit creux en cône que l'horloger pra-
tique dans une pièce de métal.
— HIST. xiv" s La selle estoit si noble et si
dorée, De pierres précieuses entour avironnée; Et
li chanffrains estoit de telle euvre estorée, Guesclin,
8828. || xv° s. TJng chanfrain de cheval sur velours
noir, de fil d'or de brodure, garny de huit grans
tables de balays et d'un gros cabochon de balay et
cent et douze perles branlans, DE LABORDE, Émaux,
p. 204. Et sur leurs testes chacun ung très bel chanf-
frin d'acier bien garny de très belles plumes d'os-
trusse, Jehan de Saintré, 27. Voulentiers frappoit aux
chamfrains D'ung cheval, quant venoit en jouste,
Ou droit à la queue sans doubte, VILLON, Arch.de
Bagn. || xvie s. Adoncques dressèrent un grand boys,
on quel pendirent une selle d'armes, ung chanfrain
de cheval.... RAB. Panl. n, 27. Le cheval qui aura
la liste ou raie blanche qui lui descende par la face
ou chanfrin sans toucher aux sourcils ni arriver jus-
ques au museau, o. DE SHRRES, 302.
— ÉTYM. Bas-lat. charnus, frein ; espagn. cama,
barre du mors; du latin camus, frein, qui est le
grec xr)|J.ôç, et de frein : sorte de réduplication où un
mot moins connu est déterminé et expliqué par un
mot plus connu.
f CHANFREINDRE ( chan-frin-dr'), v. a, Voy.
CHANFREINER.
CHANFREINÉ, ÉE (chan-frè-né, née), part, passé:
CHANFREINER (chan-frè-né), v. a. Terme d'ar-
chitecture. Abattre l'arête d'une pierre, d'une pièce
de bois, pour former un chanfrein.
— ÉTYM. Chanfrein.
t CHANFRER (chan-fré), v. a. Terme de métier.
Voy. CHAMPLEVER.
CHANGE (chan-j'), s. m. || 1° Succession de choses
diverses ou d'états divers. La faim se renouvelle au
change des viandes, RÉGNIER, Sat. x. Ô que nos
fortunes prospères Ont un change bien apparent,
MALH. n, 3. C'est elle et non pas lui qui fait sentir au
monde Le change des saisons, ID. V, 25. |j 2° Chan-
gement d'affections. J'aime le change, à la bonne
heure, LA FONT. Pâté. En amour le change est assez
doux, MOL. Psy. iv, 2. Mon coeur court-il au change?
ID. F. sav. iv, 2. Quoi ! vous appelez crime un change
raisonnable? CORN. Hor. i, 2. Mon honneur offensé
sur moi-même se venge, Et vous m'osez pousser à
la honte du change [inconstance], ID. Cid, in, o.
|| 3° Troc d'une chose contre une autre. Vous auriez
sans doute perdu au change, BALZ. VI, Lett. 2. Ma
perte n'est pour vous qu'un change avantageux,
CORN. Poly. v, 2. || Ce qu'on donne pour une autre
chose, ce qui peut remplacer, équivaloir ; et figu-
rément, la pareille. C'est ce qu'on peut donner pour
change Au songe dont vous me parlez, MOL. Amph.
n, 2. Fille qui n'eût de quoi rendre le change, LA
FONT. Maz. Je voudrais.... savoir comment.... Caliste
en use et lui rendre le change, ID. Coupe. Unnouveau
galant qui survient lui rend le change, LABRUY. in.
CHA
549
Rendre le change à quelqu'un, signifie aussi lui
faire une réplique ingénieuse ou vive. || 4" Toute
négociation relative à la vente ou à l'échange des
matières d'or ou d'argent, soif monnayées, soit en
lingots, ainsi que de tous les papiers représentant
une valeur métallique. Change de monnaie. Bureau
de change. Combien vous a-t-on pris pour le change
de votre billet? || Le prix que prend le changeur.
Quel est le change des billets de banque? || Lieu où
l'on change la monnaie, l'or pour de l'argent, etc.
Aller au change. Le pont au Change à Paris, ainsi dit
parce que les changeurs y logeaient. || Payer comme
au change, payer sur-le-champ. || S'est dit autrefois
de la bourse, du lieu destiné aux réunions des né-
gociants. || 5° Terme de banque, toute négociation
par laquelle on cède, moyennant un prix convenu,
à un tiers, des fonds qu'on possède dans un endroit
autre que celui où se fait l'opération. Le change est
une manière de remettre de l'argent d'un lieu à un
autre, par une lettre qui en indique le payement,
et qui se nomme lettre de change. Une bonne lettre
de change bien acceptée, SÉV. 295. || La lettre de
change est aussi une sorte de billet dont le non-
payement entraîne la contrainte par corps, || Agent
de change, fonctionnaire ministériel nommé par le
gouvernement pour attribuer à la négociation des
rentes, des effets publics, des actions de banque,
de tout papier commerçable enfin, le caractère de
l'authenticité. Charge d'agent de change. Moitié,
quart d'agent de change, personne qui est intéressée
pour moitié, pour quart dans les affaires d'un agent
de change à qui elle a fourni la moitié ou le quart
de ses fonds. || Le prix que prend le banquier pour
l'argent qu'il fait remettre. Le change d'ici à Lon-
dres, sur Londres, est à tant pour cent, est haut,
bas, au pair, désavantageux. Coter le chsnge, en
marquer le taux. || 6° Le profit, l'intérêt de l'argent
qu'on prête selon le cours de la place. Prendre, à
change. Rare en ce sens. || 7° Terme de vénerie.
Substitution d'une nouvelle bête à celle' qui a été
lancée d'abord. La bête donne le change, en fait le-
ver une autre à sa place. Les chiens prennent le
change, tournent au change, quittent la bête lan-
cée pour la nouvelle. Les chiens gardent le change,
ne tournent pas au change. Que de raisonnements
pour conserver ses jours! Le retour sur ses pas, les
malices, les tours, Et le change et cent stratagè-
mes, LA FONT. Fab. x, 1. || Fig. En me donnant le
change attirer mon courroux, CORN. Suréna, iv, 4.
Ne parlons point ici du Tage ni du Gange, Je con-
nais ma portée et ne prends point le change, ID.
M. de Pomp. n, 3. X cet amour naissant il fautdonner
le change, MOL. l'Étour. i, 9. Je sais l'affaire et ne
prends point le change, ID. Tartufe, Vf, 3. Je crois
voir Annibal qui, pressé des Romains, Met leur chef
en défaut, ou leur donne le change, LA FONT. Fables,
XII, 23. Il donne le change aux théologiens, BOSS.
2" écrit. Il fit le plaisant pour donner le change à ses
hôtes, HAMILT. Gramm. 4. Ils se donnent sans cesse
le change à eux-mêmes, MASS. Carême, Doutes. De
peur que les passions ne lui fissent prendre le change,
ID. Carême, Avenir. Le monde ne prend pas le change
sur vos sentiments, ID. Carême, Pardon. Elle s'est
humiliée d'avoir pris si grossièrement le change sur
ses intérêts éternels, ID. Carême, Inconst. Si l'Évan-
gile renfermait les moindres obscurités favorables
aux passions, c'étaient sans doute ces premiers dis-
ciples qui devaient y prendre le change, ID. Car.
Évid. de la loi. Sous prétexte d'un pèlerinage qui
ne fit prendre le change à personne, VOLTAIRE,
Louis XIY, 1 7. Il exhorte Polybe à donner le changé
à sa douleur, DIDER. Claude. || 8° Terme de faucon-
nerie. Empêcher le faucon d'aller au change, l'em-
pêcher de quitter l'oiseau qu'il chasse pour en pren-
dre un autre.
— HIST. xne s. Pour un des nostres cinq des
paiens prenez ; Ci a bon change ; Dex en soit aorez,
Roncisv. 102. || xine s. Se tu as le [la] fort monnoie,
multeplie par canje tant saus [sous] corn tu vels
cangier, Comput, f° 22. Se marchant font change
de chevaus li uns à l'autre bout à bout, riens ne
doivent de tonlieu, Liv. desmêt. 316. Car il en eust
eu grant raençon ou change d'aucun gentilhomme,
Chron. de Rains, 98. Certes, moult ai fait mauves
change, Quant si vers moi vous truis [trouve] es-
trange, Que ge plus aim que riens qui vive, la
Rose, 100C9. Por ce que li monde se change Plus
sovent que denier à change, RUTEB. 218. Se li dra-
piers ne t'en veut croire, Si t'en rêva droit à la foire,
Et va au change, ip. 28. De ce change se souffris-
sent moult bien li pèlerin, se Diex vousist, YILLEH.
XXIX. || xive s. Se ton faulcon va ou [au] change et il
prend coulon ou cornaille ou autre oysel de change.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 93.31%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 93.31%.
- Collections numériques similaires Arts de la marionnette Arts de la marionnette /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "Pam1"Paris, Sèvres, Saint-Cloud, Versailles, Saint-Germain, Fontainebleau, Saint-Denis, Chantilly : avec la liste des rues de Paris / par Paul Joanne... /ark:/12148/bd6t5774757r.highres La comédie à la cour : les théâtres de société royale pendant le siècle dernier, la duchesse du Maine et les grandes nuits de Sceaux, Mme de Pompadour et le théâtre des petits cabinets, le théâtre de Marie-Antoinette à Trianon / Adolphe Jullien /ark:/12148/bd6t5773930r.highres
- Auteurs similaires Arts de la marionnette Arts de la marionnette /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "Pam1"Paris, Sèvres, Saint-Cloud, Versailles, Saint-Germain, Fontainebleau, Saint-Denis, Chantilly : avec la liste des rues de Paris / par Paul Joanne... /ark:/12148/bd6t5774757r.highres La comédie à la cour : les théâtres de société royale pendant le siècle dernier, la duchesse du Maine et les grandes nuits de Sceaux, Mme de Pompadour et le théâtre des petits cabinets, le théâtre de Marie-Antoinette à Trianon / Adolphe Jullien /ark:/12148/bd6t5773930r.highres
-
-
Page
chiffre de pagination vue 617/1016
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k5406710m/f617.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k5406710m/f617.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k5406710m/f617.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k5406710m/f617.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k5406710m
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k5406710m
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k5406710m/f617.image × Aide