Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 1 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
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Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Avec mode texte Avec mode texte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5406710m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49508
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2008
CEN
63. De toute teinture fors de graine en charrete un
denier; neis [même] se il i a cendre clayelée qui
appartient à teinture.... Liv. des mét.-28i. Èncor to
veuil assez aprendre De mesler.tainture avec cendre,
Sert. 42 040. Bien le doit-on ardoir en cendre, ib.
964 7. || XVIe s. Abattant boys, bruslant les grosses
souches pour la vente, des cendres, BAB. Pant. H, 2.
Elle se resoult en pouldre comme ïeroit de la chaux
vi\a ou de la cendre, qui la fouleroit, AMYOT, Sertor.
23. Mieulx vault la cendre divine Que du monde
la faune, LE BOUX DE LINCY, Proverbes, t. i, p. 6.
S'il ne s'en trouve après une exacte et diligente re-
cherche , ; il faudra exécuter sur toutes sortes de
meubles jusques aux cendres du feu, avant qu'en
venir aux immeubles, Nouveau coustumier génêr.
t. H, p. (094.
—ËTYM. Picard,chaîne;bourguig. carre; provenç.
cenre, cendre, cène; ciftal. cendra; ital. cènere; du
latin cinerem, le même que le grec xôviç.
CENDRÉ, ÉE (san-dré, drée), adj. || i° De cou-
leur de cendre. Gris cendré. Les peuples étaient de
couleur cendrée au septentrion , VOLT. Moeurs ,
4 44. Les sourcils sont plus châtains et les cheveux
plus cendrés, J. J. ROÏÏSS. Hél. n, 25. || 2° Terme
de fonderie. Mêlé avec les cendres. || 3" Terme d'as-
tronomie. Lumière cendrée, lumière faible qui
nous permet d'apercevoir les parties de la lune qui
ne sont pas actuellement éclairées par le soleil. Cet
effet est surtout sensible trois jours après la nou-
velle lune; il est attribué par les uns à une qualité
phosphorescente du globe lunaire, par les autres,
avec plus de vraisemblance, à la lumière réfléchie
de notre globe sur la lune.
— HIST. xvi" g. De couleur cendrée ou livide,
PARÉ, v, 24.
— ÉTYM. Cendrer.
CENDRÉE (san-drée), s. f. || 1° Ëcume de plomb".
|| 2° Le menu plomb de chasse. Charger un fusil
de cendrée pour tirer aux petits oiseaux. || 3° Cen-
drée de Tournay, poussière de houille et de chaux
que l'on emploie comme ciment hydraulique.
— HIST. xme s. Cil a bouté en la cendrée [lès
cendres du foyer], Qi tous jours sert sans atendre
loier, Ane. poésies franc, dans LACURNE. || XVI° S. Ils
rendoyent le venus [argent] en lune [plomb], voire
à tenir jusqu'à l'essay de la copelle ou cendrée,
TAHUREAU, Dialogues, p. 440, dans LACURNE.
— ÉTYM. Cendre.
f CENDRER (san-drë), V. a. Donner une couleur
de cendre. || Mêler de la cendre avec quelque chose.
— ÉTYM. Cendre,
CENDREUX, EUSE (san-dreû, dreû-z'), adj.
|| 1° Souillé de cendre. Un habit tout cendreux. Une
table toute cendreuse, || 2° Fer cendreux, fer que le
poli qu'on lui donne ne rend pas plus clair et au-
quel il demeure des taches couleur de cendre.
|| 3° Terme de gravure. Planche dont le métal n'est
pas pur.
— HIST. xvie s. Il commande à ses gens qu'ils
amassent grande quantité de ceste terre légère et
cendreuse, AMYOT, Sertor. 24. Au chat cendreux
jamais ne tombe rien en gueule, COTGRAVE.
— ÉTYM. Berry, cendroux; provenç. cendros,
cenros; itaï. ceneroso ; du latin cinerosus, de cinis
(voy. CENDRE).
CENDRIER (san-dri-é), s. m..j| i° La partie du four-
neau qui est au-dessous de la grille ou du foyer, et
•où tombent les cendres. || 2° Vase dans lequel on met
lès cendres ou de la cendre.
— HIST. xrve s. Un povre auqueton, aussi noir
quechendrier, Baud. de Seb. XH.4B5. || xv° s. L'eaue
ost à la cendre meslée, Mais elle est par avant cou-
lée Sur le cendiër, si que ne passe, E. DESCH. Poé-
sies mss. f° 639, dans LACURNE. Bon Dieu que de-
viendra cette charongne sale ? Faut-il point qu'au
sercueil poudreux elle dévale, Pour èstre le repas
des animaux abjects? Où sera, pauvre corps, or ta
gloire divine, Quand tu seras mangé parmi cette
vermine Dans le mesme cendrier [lieu où sont les
cendres, cimetière] qui couvre tes subjects? PER-
RIN, Poésies, p. 30, dans LACURNE.
— ÉTYM. Cinerarium, caveau où l'on met les
cendres des morte, de cims (voy. CENDRE). Cendrier
ou cendier signifiait, entre autres, le linge où l'on
met les cendres quand on coule la lessive.
t CENDRIÈRE (san-dri-ê-r'), s. f. Un des noms
de la tourbe.
t CENDRILLARD (san-dri-llar, Il mouillées), s. m.
Coucou d'Amérique.
—ÉTYM. Cendre, à cause de la couleur de cet oiseau.
+ CENDRILLE (san-dri-U', Il mouillées), s. f. Nom
vulgaire de la mésange.
— ÉTYM. Cendre, à cause de la couleur.
cm
t CENDR1LLON (sah-dri-llon, Il mouillées, et
non san-dri-yon), s. f. Nom, dans un conte de fée,
d'une jeune fille qui, obligée de faire la cuisiné pour
ses .soeurs, était continuellement près de l'àtre et des
cendres. || Par extension, petite fille qui ne quitte
pas le feu ; servante malpropre. Terme familier.
— ÉTYM. Cendre.
t CENDRURE (san-dru-f), s. f. Ensemble dès pe-
tits trous dont la surface de l'acier est parsemée
quelquefois.
— ÉTYM. Cendre.
CÈNE (sê-n'), s. f. || i" Le souper que Jésus-Christ
fit avec les apôtres la veillé de sa passion. Le jour
de la cène Jésus-Christ lava les pieds à ses âpôtfès.
|| Tableau qui représente la Cène de Jésus-Christ.
La Cène de Léonard de Vinci. || 2° La cérémonie Où
des princes, le pape, des prélats, des supérieurs
de communautés servent les pauvres après leur avoir
lavé les pieds, en mémoire de la cène de Jésus-
Christ. Les Lorrains ne se trouvaient jamais a l'ado-
ration de la croix ni à la cène, à cause de la disputé
de la préséance avec les ducs, ST-SIM. 27, 69. || 3° La
communion, et spécialement la communion sbùs les
deux espèces, comme la font lés protestants. Ce n'est
pas faire la cène que d'en recevoir les signes, "BOSS.
Déf. comin. Ils firent la cène avec Luther en signe
de paix, n>. Var. 4.
— HIST. XII" s. He Dex, ce dist li rois, qui gous-
tas à la çaine, Saxons, xxx. ||xiiie s. Quant passée
ert la quarantaine Et vendra le jor de la çaine, RU-
TEB. II, 4 38. Le mont Syon où Dieux conversa char-
neulment et fist la cène, Psautier, f° 95. Vos de-
vez croire que nostres sires vint eh terre por sauver
lou pueple, et que il sist à la ciennè, Merlin, f° 53,
verso. || xive s. Chiés un hermite vinrent le soir ou
[au] bois d'Ardene; Li sains hons fist bon feu, niais
poure fut la cène [le repas], Gîrartdeïloss. 4999.
— ÉTYM. Bourguig. faire la çaine, souper; pro-
venç. espagn. et ital. cena; portug. cea; du latin
coena et aussi cena qu'on trouve dans un très-ancien
manuscrit de Plaute.
f CENELLË (se-nè-1'), s. f. Fruit de l'aubépine.
|| Fruit du houx.
— HIST. xme s. Framboises, freses et ceneles,
la Rose, 844 6. Il nel [ne le] prise [estimé] ôr une
cenele, Reiï. 44066. 1| xvie s. Le suc de senelles
vertes délayé en oxyerat est un rëmedè singulier,
PARÉ, XXI, 4 8.
— ËTYM. Norm. chenille; bourg, cinelle; par con-
traction de coccinella (voy. COCHENILLE) , forme dé-
rivée du latin coccum, kermès : fruit ainsi nommé
à cause de sa couleur rouge.
T CÉNESTHËSIE (sê-nè-sté-zie), s. f. Terme de
physiologie. L'espèce de sentiment vague que nous
avons de notre être, indépendamment du concours
des sens.
— ÉTYM. Koivôc, commun, et at^Sriut;, sensa-
tion (voy.. ESTHÉTIQUE).
f CÉNISME (sè-ni-sm'), s. m. Terme de gram-
maire grecque. Mélange des dialectes dans un même
écrit.
— ÉTYM. Koivt(T|ià;, de xoivïÇsiv, rendre com-
mun, de xoivàç, commun.
f CÉNOBIARQUE (sé-no-bi-ar-k'), s. m. Supé-
rieur d'un monastère de cénobites.
— ÉTYM. Cénobite, et âpx£tv, commander (voy.
ARCHONTE).
CÉNOBITE (sé-no-bi-t'), s. m. Moine qui vit en
communauté, par opposition à l'anachorète qui vit
isolé. Quoique tu sois grand cénobite, Quoique tu
sois parfait hermite, Jamais, tant que tu vis, ne te
tiens assuré, CORN. Imit. i, 20. Du cénobite il apprend
à souffrir, MILLEV. Ch. à Pav. vi. Des cénobites se ve-
naient prosterneràl'autel, CHATEAUB. Génie, m, i, s.
|| Ne se dit guère que des moines des premiers temps
de l'Eglise. || Fig. Vivre en cénobite, vivre retiré.
— ÉTYM. Ccenobita, de coenobium, couvent, de
xotvôëiov, dexoivàç, commun, et fito;, vie(comp. VIE).
CÉNOBITIQUE (sé-no-bi-ti-k'ji, adj. Qui appar-
tient au cénobite. La vie cénobitique. Dans le houd-
dhisme, à la simplicité primitive a succédé à la fois
une mythologie compliquée, une cosmogonie bizarre,
une métaphysique subtile, en même temps qu'un
esprit cénobitique prononcé -et une discipline ecclé-
siastique détaillée, NICOLAS , le Lamaïsme, Rev.
germ. t. xn, p. 439.
— ÉTYM. Cénobite.
f CÉNOSE (sé-nô-z'), s. f. Terme de médecine.
Evacuation portant sur toutes les humeurs du corps,
telle que la saignée. || Inusité.
— ÉTYM. Kévratriç, action dévider.
CÉNOTAPHE (sé-no-ta-f), s. m. Tombeau vide,
dressé à un mort dont on n'a pas le corps.
CEN
523
— ÉTYM. KevoTcûpiov, dé XEVÔÇ, vide, et tiçoç,
tombeau.
CENS (san; quelques-uns font sentir Vs et disent
sans'), s. m. || 1° Dénombrement dés citoyens ro-
mains et évaluation de leur fortune qui se faisaient
tous les cinq ans par lès censeurs. Faire lé cens.
Porter au rôle du cens. Le cens donna deux cent
mille citoyens. || 2e terme dé jurisprudence féodale.
Redevance que le possesseur d'une tèire payait au
seigneur. Donner à cens. Les Vâudôis prirent à cens
lès héritages des environs, VOLT. M&wrs, 438. || Fig.
Abandonner la terre pour le cens, renoncer à Un bien
qui coûte plus qu'il hê rapporte. || 3° Dans l'ancienne
Rome, quotité d'imposition payée par un citoyen.
Qui payé le cens dès chevaliers. || 4° Quotité d'impo-
sition, de revenu, de'propriété où dé loyer; néces-
saire pour être électeur ou ëligible* Le cens électo-
ral. Le cens d'éligibilité.
—HIST. xie s. Cil qui custivent la terré, hé deit
l'umtràvailer [tourmenter], se de lôûr droite censé
non, Lois de Gùill. 33. || xme s. Cil qui de tel ùzage
né li rendoient cens né rente hè redevances, BEAUM.
XXIV, 6. C'est à savoir se li coritèns [contestation]
fu de droit cens, ID. XXIV, 9. Une âùtrè manière
de rente y a c'on apele sbrcèns où cens côstièf, et
de tix manières de cens a il moult es bonës viles,
m. xxiv, 20. Noz apeions vilenàge, héritage qui est
tenus de segneur à cens où à rente où à chàmpart,
ID. xiv, 7. || xv" s. Et qu'il [Ferdinand, rôi de Na-
ples] payerait cinquante mille ducats l'an de cens,
COUÏM. viii, 42. || xvie s. Le seigneur n'est exclus dû
retrait [droit de rachat] pour àvôif reçu les cens,
rentes ou autres redevances annuelles [mais seule-
ment par les droits seigneuriaux de mutation], LOY-
SEL, 4C6. Le cens n'est requefâblè, àins rendàbie et
portable, ib. 534. Cens sur cens n'a point de lieu
[qui tient à cens ne peut bailler à cens, ce qui fe-
rait deux seigneurs censièrs], ID. 533. Terres tenues
à chàmpart, terragé, vinage, gros^cens [ou croit de
cens, contre-cens, surcens, par opposition à chef-
cens ou cens primitif], ou rente originaire et di-
recte, tenant lieu de chef-cens, doivent lods et
ventes au seigneur desdits chàmpart, terragé, etc.
Ib. 545.
— ÉTYM. Latin cênsus; provenç. ces, ses; càtal.
cens ; espagn. et ital. censo. '
f CENSAL (san-sal), s. m. Nom des courtiers dans
le Levant.
CENSE (san-s'), s. f. Nom qu'on donné aux mé-
tairies, dans certaines parties de la France et de la
Belgique. Le roi à là tête dé "son ârméë couvrait
Monsieur, qui assiêgait Boucbainj et "s'avança jus-
qu'à la censé d'Hurtebïse, ST-SIM. 4 4.2, 248.
— HIST. XVe s. Comme d'avoir brùslé mâihtz
beâulx villages et maintes belles penses j CÔMÏÏ. v,
4 4. Et descendit le roy en une censé où métairie,
ID. vm, 6.|| xvie s. Un petit village bu plùstôst céhsè,
appellée la Catelle, ii. Dii BELLÀY, 3S7.
— ÉTYM. "Wallon, sêîns, s. f. provenç. sénsa; du
bas-latin censa, fermage, cens, qui est devenu en-
suite le nom de la fermé même; de cënsûs, cens.
CENSÉ, ÉE (sàh-së, sée), àdj. Regardé comme,
réputé. Que tyranniques rois censés grands politi-
ques, BOIL. Sat. xn. Il est toujours censé, par le
droit naturel, que les engagements qu'il a pris avec
l'Espagne sont subordonnés à ceux dans lesquels il
est né, FÉN. xxii, 254. Les occasions qui sont atta-
chées à l'état où là Providence nous met, hè sont
pas censées en notre pouvoir, 16. xvïit, 224; Lès La-
pons moscovites sont aujourd'hui censés de l'église
grecque, VOLT. Russie, ï, ). Si lé prince est prison-
nier, il est censé être mort, MONTESQ. Espr. v, 44.
Chez les anciens, les prêtres et les pïêtrésses étaient
censés commercer intimement avec le ciel, CHA-
TEAUB., Génie, 1, 1, 9.
— ËTYM. Censere, réputèr, proprement compter,
du même radical que census, cens.
f CENSÉMENT (san-sé-man), aâw.Mot du langage
populaire qui signifie par supposition. Tu es censée
ment le maître.
— ÉTYM. Censé, et le suffixe mèni.
f CENSERIE (san-se-rie), s. f. Offiéè de cêhsàl.
CENSEUR (san-seur), s. m. jj 1° Magistrat dans
l'ancienne Rome. Les censeurs, qui étaient au
nombre de deux, dénombraient lés citoyens, esti-
maient les biens et veillaient au maintien des
moeurs. || 2° Dans le langage général, celui qui cen-
sure la conduite, les actions d'âûtrùi. Ùii censeur
malveillant. Tout babillard, tout censeur, tout pé-
dant Se peut connaître au discours que j'avance, LA
FONT. Fabl. 1, 4 9. tout ce que je désire trouve
en vous un censeur prêt à mè contredire, BAC.
Brit. m, 9. Ah! quittez d'un censeur la triste
63. De toute teinture fors de graine en charrete un
denier; neis [même] se il i a cendre clayelée qui
appartient à teinture.... Liv. des mét.-28i. Èncor to
veuil assez aprendre De mesler.tainture avec cendre,
Sert. 42 040. Bien le doit-on ardoir en cendre, ib.
964 7. || XVIe s. Abattant boys, bruslant les grosses
souches pour la vente, des cendres, BAB. Pant. H, 2.
Elle se resoult en pouldre comme ïeroit de la chaux
vi\a ou de la cendre, qui la fouleroit, AMYOT, Sertor.
23. Mieulx vault la cendre divine Que du monde
la faune, LE BOUX DE LINCY, Proverbes, t. i, p. 6.
S'il ne s'en trouve après une exacte et diligente re-
cherche , ; il faudra exécuter sur toutes sortes de
meubles jusques aux cendres du feu, avant qu'en
venir aux immeubles, Nouveau coustumier génêr.
t. H, p. (094.
—ËTYM. Picard,chaîne;bourguig. carre; provenç.
cenre, cendre, cène; ciftal. cendra; ital. cènere; du
latin cinerem, le même que le grec xôviç.
CENDRÉ, ÉE (san-dré, drée), adj. || i° De cou-
leur de cendre. Gris cendré. Les peuples étaient de
couleur cendrée au septentrion , VOLT. Moeurs ,
4 44. Les sourcils sont plus châtains et les cheveux
plus cendrés, J. J. ROÏÏSS. Hél. n, 25. || 2° Terme
de fonderie. Mêlé avec les cendres. || 3" Terme d'as-
tronomie. Lumière cendrée, lumière faible qui
nous permet d'apercevoir les parties de la lune qui
ne sont pas actuellement éclairées par le soleil. Cet
effet est surtout sensible trois jours après la nou-
velle lune; il est attribué par les uns à une qualité
phosphorescente du globe lunaire, par les autres,
avec plus de vraisemblance, à la lumière réfléchie
de notre globe sur la lune.
— HIST. xvi" g. De couleur cendrée ou livide,
PARÉ, v, 24.
— ÉTYM. Cendrer.
CENDRÉE (san-drée), s. f. || 1° Ëcume de plomb".
|| 2° Le menu plomb de chasse. Charger un fusil
de cendrée pour tirer aux petits oiseaux. || 3° Cen-
drée de Tournay, poussière de houille et de chaux
que l'on emploie comme ciment hydraulique.
— HIST. xme s. Cil a bouté en la cendrée [lès
cendres du foyer], Qi tous jours sert sans atendre
loier, Ane. poésies franc, dans LACURNE. || XVI° S. Ils
rendoyent le venus [argent] en lune [plomb], voire
à tenir jusqu'à l'essay de la copelle ou cendrée,
TAHUREAU, Dialogues, p. 440, dans LACURNE.
— ÉTYM. Cendre.
f CENDRER (san-drë), V. a. Donner une couleur
de cendre. || Mêler de la cendre avec quelque chose.
— ÉTYM. Cendre,
CENDREUX, EUSE (san-dreû, dreû-z'), adj.
|| 1° Souillé de cendre. Un habit tout cendreux. Une
table toute cendreuse, || 2° Fer cendreux, fer que le
poli qu'on lui donne ne rend pas plus clair et au-
quel il demeure des taches couleur de cendre.
|| 3° Terme de gravure. Planche dont le métal n'est
pas pur.
— HIST. xvie s. Il commande à ses gens qu'ils
amassent grande quantité de ceste terre légère et
cendreuse, AMYOT, Sertor. 24. Au chat cendreux
jamais ne tombe rien en gueule, COTGRAVE.
— ÉTYM. Berry, cendroux; provenç. cendros,
cenros; itaï. ceneroso ; du latin cinerosus, de cinis
(voy. CENDRE).
CENDRIER (san-dri-é), s. m..j| i° La partie du four-
neau qui est au-dessous de la grille ou du foyer, et
•où tombent les cendres. || 2° Vase dans lequel on met
lès cendres ou de la cendre.
— HIST. xrve s. Un povre auqueton, aussi noir
quechendrier, Baud. de Seb. XH.4B5. || xv° s. L'eaue
ost à la cendre meslée, Mais elle est par avant cou-
lée Sur le cendiër, si que ne passe, E. DESCH. Poé-
sies mss. f° 639, dans LACURNE. Bon Dieu que de-
viendra cette charongne sale ? Faut-il point qu'au
sercueil poudreux elle dévale, Pour èstre le repas
des animaux abjects? Où sera, pauvre corps, or ta
gloire divine, Quand tu seras mangé parmi cette
vermine Dans le mesme cendrier [lieu où sont les
cendres, cimetière] qui couvre tes subjects? PER-
RIN, Poésies, p. 30, dans LACURNE.
— ÉTYM. Cinerarium, caveau où l'on met les
cendres des morte, de cims (voy. CENDRE). Cendrier
ou cendier signifiait, entre autres, le linge où l'on
met les cendres quand on coule la lessive.
t CENDRIÈRE (san-dri-ê-r'), s. f. Un des noms
de la tourbe.
t CENDRILLARD (san-dri-llar, Il mouillées), s. m.
Coucou d'Amérique.
—ÉTYM. Cendre, à cause de la couleur de cet oiseau.
+ CENDRILLE (san-dri-U', Il mouillées), s. f. Nom
vulgaire de la mésange.
— ÉTYM. Cendre, à cause de la couleur.
cm
t CENDR1LLON (sah-dri-llon, Il mouillées, et
non san-dri-yon), s. f. Nom, dans un conte de fée,
d'une jeune fille qui, obligée de faire la cuisiné pour
ses .soeurs, était continuellement près de l'àtre et des
cendres. || Par extension, petite fille qui ne quitte
pas le feu ; servante malpropre. Terme familier.
— ÉTYM. Cendre.
t CENDRURE (san-dru-f), s. f. Ensemble dès pe-
tits trous dont la surface de l'acier est parsemée
quelquefois.
— ÉTYM. Cendre.
CÈNE (sê-n'), s. f. || i" Le souper que Jésus-Christ
fit avec les apôtres la veillé de sa passion. Le jour
de la cène Jésus-Christ lava les pieds à ses âpôtfès.
|| Tableau qui représente la Cène de Jésus-Christ.
La Cène de Léonard de Vinci. || 2° La cérémonie Où
des princes, le pape, des prélats, des supérieurs
de communautés servent les pauvres après leur avoir
lavé les pieds, en mémoire de la cène de Jésus-
Christ. Les Lorrains ne se trouvaient jamais a l'ado-
ration de la croix ni à la cène, à cause de la disputé
de la préséance avec les ducs, ST-SIM. 27, 69. || 3° La
communion, et spécialement la communion sbùs les
deux espèces, comme la font lés protestants. Ce n'est
pas faire la cène que d'en recevoir les signes, "BOSS.
Déf. comin. Ils firent la cène avec Luther en signe
de paix, n>. Var. 4.
— HIST. XII" s. He Dex, ce dist li rois, qui gous-
tas à la çaine, Saxons, xxx. ||xiiie s. Quant passée
ert la quarantaine Et vendra le jor de la çaine, RU-
TEB. II, 4 38. Le mont Syon où Dieux conversa char-
neulment et fist la cène, Psautier, f° 95. Vos de-
vez croire que nostres sires vint eh terre por sauver
lou pueple, et que il sist à la ciennè, Merlin, f° 53,
verso. || xive s. Chiés un hermite vinrent le soir ou
[au] bois d'Ardene; Li sains hons fist bon feu, niais
poure fut la cène [le repas], Gîrartdeïloss. 4999.
— ÉTYM. Bourguig. faire la çaine, souper; pro-
venç. espagn. et ital. cena; portug. cea; du latin
coena et aussi cena qu'on trouve dans un très-ancien
manuscrit de Plaute.
f CENELLË (se-nè-1'), s. f. Fruit de l'aubépine.
|| Fruit du houx.
— HIST. xme s. Framboises, freses et ceneles,
la Rose, 844 6. Il nel [ne le] prise [estimé] ôr une
cenele, Reiï. 44066. 1| xvie s. Le suc de senelles
vertes délayé en oxyerat est un rëmedè singulier,
PARÉ, XXI, 4 8.
— ËTYM. Norm. chenille; bourg, cinelle; par con-
traction de coccinella (voy. COCHENILLE) , forme dé-
rivée du latin coccum, kermès : fruit ainsi nommé
à cause de sa couleur rouge.
T CÉNESTHËSIE (sê-nè-sté-zie), s. f. Terme de
physiologie. L'espèce de sentiment vague que nous
avons de notre être, indépendamment du concours
des sens.
— ÉTYM. Koivôc, commun, et at^Sriut;, sensa-
tion (voy.. ESTHÉTIQUE).
f CÉNISME (sè-ni-sm'), s. m. Terme de gram-
maire grecque. Mélange des dialectes dans un même
écrit.
— ÉTYM. Koivt(T|ià;, de xoivïÇsiv, rendre com-
mun, de xoivàç, commun.
f CÉNOBIARQUE (sé-no-bi-ar-k'), s. m. Supé-
rieur d'un monastère de cénobites.
— ÉTYM. Cénobite, et âpx£tv, commander (voy.
ARCHONTE).
CÉNOBITE (sé-no-bi-t'), s. m. Moine qui vit en
communauté, par opposition à l'anachorète qui vit
isolé. Quoique tu sois grand cénobite, Quoique tu
sois parfait hermite, Jamais, tant que tu vis, ne te
tiens assuré, CORN. Imit. i, 20. Du cénobite il apprend
à souffrir, MILLEV. Ch. à Pav. vi. Des cénobites se ve-
naient prosterneràl'autel, CHATEAUB. Génie, m, i, s.
|| Ne se dit guère que des moines des premiers temps
de l'Eglise. || Fig. Vivre en cénobite, vivre retiré.
— ÉTYM. Ccenobita, de coenobium, couvent, de
xotvôëiov, dexoivàç, commun, et fito;, vie(comp. VIE).
CÉNOBITIQUE (sé-no-bi-ti-k'ji, adj. Qui appar-
tient au cénobite. La vie cénobitique. Dans le houd-
dhisme, à la simplicité primitive a succédé à la fois
une mythologie compliquée, une cosmogonie bizarre,
une métaphysique subtile, en même temps qu'un
esprit cénobitique prononcé -et une discipline ecclé-
siastique détaillée, NICOLAS , le Lamaïsme, Rev.
germ. t. xn, p. 439.
— ÉTYM. Cénobite.
f CÉNOSE (sé-nô-z'), s. f. Terme de médecine.
Evacuation portant sur toutes les humeurs du corps,
telle que la saignée. || Inusité.
— ÉTYM. Kévratriç, action dévider.
CÉNOTAPHE (sé-no-ta-f), s. m. Tombeau vide,
dressé à un mort dont on n'a pas le corps.
CEN
523
— ÉTYM. KevoTcûpiov, dé XEVÔÇ, vide, et tiçoç,
tombeau.
CENS (san; quelques-uns font sentir Vs et disent
sans'), s. m. || 1° Dénombrement dés citoyens ro-
mains et évaluation de leur fortune qui se faisaient
tous les cinq ans par lès censeurs. Faire lé cens.
Porter au rôle du cens. Le cens donna deux cent
mille citoyens. || 2e terme dé jurisprudence féodale.
Redevance que le possesseur d'une tèire payait au
seigneur. Donner à cens. Les Vâudôis prirent à cens
lès héritages des environs, VOLT. M&wrs, 438. || Fig.
Abandonner la terre pour le cens, renoncer à Un bien
qui coûte plus qu'il hê rapporte. || 3° Dans l'ancienne
Rome, quotité d'imposition payée par un citoyen.
Qui payé le cens dès chevaliers. || 4° Quotité d'impo-
sition, de revenu, de'propriété où dé loyer; néces-
saire pour être électeur ou ëligible* Le cens électo-
ral. Le cens d'éligibilité.
—HIST. xie s. Cil qui custivent la terré, hé deit
l'umtràvailer [tourmenter], se de lôûr droite censé
non, Lois de Gùill. 33. || xme s. Cil qui de tel ùzage
né li rendoient cens né rente hè redevances, BEAUM.
XXIV, 6. C'est à savoir se li coritèns [contestation]
fu de droit cens, ID. XXIV, 9. Une âùtrè manière
de rente y a c'on apele sbrcèns où cens côstièf, et
de tix manières de cens a il moult es bonës viles,
m. xxiv, 20. Noz apeions vilenàge, héritage qui est
tenus de segneur à cens où à rente où à chàmpart,
ID. xiv, 7. || xv" s. Et qu'il [Ferdinand, rôi de Na-
ples] payerait cinquante mille ducats l'an de cens,
COUÏM. viii, 42. || xvie s. Le seigneur n'est exclus dû
retrait [droit de rachat] pour àvôif reçu les cens,
rentes ou autres redevances annuelles [mais seule-
ment par les droits seigneuriaux de mutation], LOY-
SEL, 4C6. Le cens n'est requefâblè, àins rendàbie et
portable, ib. 534. Cens sur cens n'a point de lieu
[qui tient à cens ne peut bailler à cens, ce qui fe-
rait deux seigneurs censièrs], ID. 533. Terres tenues
à chàmpart, terragé, vinage, gros^cens [ou croit de
cens, contre-cens, surcens, par opposition à chef-
cens ou cens primitif], ou rente originaire et di-
recte, tenant lieu de chef-cens, doivent lods et
ventes au seigneur desdits chàmpart, terragé, etc.
Ib. 545.
— ÉTYM. Latin cênsus; provenç. ces, ses; càtal.
cens ; espagn. et ital. censo. '
f CENSAL (san-sal), s. m. Nom des courtiers dans
le Levant.
CENSE (san-s'), s. f. Nom qu'on donné aux mé-
tairies, dans certaines parties de la France et de la
Belgique. Le roi à là tête dé "son ârméë couvrait
Monsieur, qui assiêgait Boucbainj et "s'avança jus-
qu'à la censé d'Hurtebïse, ST-SIM. 4 4.2, 248.
— HIST. XVe s. Comme d'avoir brùslé mâihtz
beâulx villages et maintes belles penses j CÔMÏÏ. v,
4 4. Et descendit le roy en une censé où métairie,
ID. vm, 6.|| xvie s. Un petit village bu plùstôst céhsè,
appellée la Catelle, ii. Dii BELLÀY, 3S7.
— ÉTYM. "Wallon, sêîns, s. f. provenç. sénsa; du
bas-latin censa, fermage, cens, qui est devenu en-
suite le nom de la fermé même; de cënsûs, cens.
CENSÉ, ÉE (sàh-së, sée), àdj. Regardé comme,
réputé. Que tyranniques rois censés grands politi-
ques, BOIL. Sat. xn. Il est toujours censé, par le
droit naturel, que les engagements qu'il a pris avec
l'Espagne sont subordonnés à ceux dans lesquels il
est né, FÉN. xxii, 254. Les occasions qui sont atta-
chées à l'état où là Providence nous met, hè sont
pas censées en notre pouvoir, 16. xvïit, 224; Lès La-
pons moscovites sont aujourd'hui censés de l'église
grecque, VOLT. Russie, ï, ). Si lé prince est prison-
nier, il est censé être mort, MONTESQ. Espr. v, 44.
Chez les anciens, les prêtres et les pïêtrésses étaient
censés commercer intimement avec le ciel, CHA-
TEAUB., Génie, 1, 1, 9.
— ËTYM. Censere, réputèr, proprement compter,
du même radical que census, cens.
f CENSÉMENT (san-sé-man), aâw.Mot du langage
populaire qui signifie par supposition. Tu es censée
ment le maître.
— ÉTYM. Censé, et le suffixe mèni.
f CENSERIE (san-se-rie), s. f. Offiéè de cêhsàl.
CENSEUR (san-seur), s. m. jj 1° Magistrat dans
l'ancienne Rome. Les censeurs, qui étaient au
nombre de deux, dénombraient lés citoyens, esti-
maient les biens et veillaient au maintien des
moeurs. || 2° Dans le langage général, celui qui cen-
sure la conduite, les actions d'âûtrùi. Ùii censeur
malveillant. Tout babillard, tout censeur, tout pé-
dant Se peut connaître au discours que j'avance, LA
FONT. Fabl. 1, 4 9. tout ce que je désire trouve
en vous un censeur prêt à mè contredire, BAC.
Brit. m, 9. Ah! quittez d'un censeur la triste
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