Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 1 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
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Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Avec mode texte Avec mode texte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5406710m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49508
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2008
488
CAR
CAR
CAR
bienvenue en carême. || Face de carême, visage
»âli. tel.qu'il est après le carême. Voyez cet autre
avec sa face de carême, BAC. Plaid, ni, 3. || Amou-
reux de carême, amoureux timide, qui n'ose toucher
à sa maltresse. || Saint de carême, un-homme qui
se cache. || 2° Par extension, maigre chère. Ils font
de la vie un carême, BÉRANG. S. Dieu. || 3° La série
de sermons prêches pendant un carême. Ce prédica-
teur a fait imprimer deux carêmes. Le petit carême
de Massillon, ainsi dit, parce qu'il fut prêché pour
Louis XV enfant. Il a fourni de la même manière la
carrière de plusieurs carêmes dans les chaires les
plus illustres de la France et des Pays-Bas, BOSS.
Fr. Sourgoing. || Proverbes. Pour trouver le carême
Court, il faut faire'une dette payable à Pâques, c'est-
■ à-dire le moment de payer une dette, de remplir
un devoir onéreux, arrive plus vite qu'on ne vou-
drait. || En carême est de saison La marée et le
sermon.
— HIST. xn" s. Nos entrons hui, chier frère, el
tens del saint quaramme, ST. BERN. 56i.||xm"s. A
l'entrée de laquaresme, VILLEHARD. dans RAYNOUARD.
Ainsinc en quaresme s'espruevent; Grâces rendent
et si saumoient [psalmodient], RUTEB. II, -129.
|| xrv° s. Je congnois monseigneur à tel que vous
Tarez; Ne que mars en karesme faillir vous n'y po-
vez, Guescl. 4 8^8. || xv" s. Donc il advint qu'ils
furent ens ou caresme en Gand à trop grand des-
troit; car des vivres et fruits de caresme n'avoient-
ils nuls, FROISS. n, il, U8. Il sembloit qu'ils [les
sergents] voulsissent tuer un caresme, si fiers estoient,
LOUIS xi, Nouv. LXXXVHI. Mais je voue à Dieu qu'il
en a pris ses caresmaux [qu'il s'en repentira], ID. ib.
XXXIII. || xvi' "s. Onobservoit desja de leur temps le
quaresme, CALVIN, Instit. 999. Déjà estait la mi-ca-
resme, MARQ. DE NAV. NOUV. XXXV. L'eau, gaste
moult le vin, une charette le chemin, le quaresme
le corps humain, LEROUX BE LINCY, Proverbes. 1.1,
p. 95. Caresme ou jeune n'ennuient pas Qui fait
grand chère à tous repas, ro. ib.
— ÊTYM. Provenç. caresma, carema, carama,
quaresme, quareme; catal. quaresma; espagn. cua-
resma; ital. quaresima; de quadragesima, sous-en-
tendu dies : le quarantième jour (avant Pâques)
(voy. QUARANTIÈME).
CARÊME-PRENANT (ka-rê-me-pre-nan), s. m.
|| 1° Les trois jours gras avant le mercredi des cen-
dres, et particulièrement le mardi. On dirait qu'il
est céans carême-prenant tous les jours, MOL. B.
gent. m, 3. Je vous trouve heureuse d'être délivrée
de carême-prenant [des farces des jours gras],
SÉV. 4parlant de certaines libertés qui se prennent pen-
dant les jours gras. Au milieu de tant d'honnêtetés
tout est de carême-prenant, SÉV.masquée pendant ces jours gras; et figurément,
toute personne ridiculement vêtue. Au secours, au
secours, votre fille on l'emporte, Des carêmes-pre-
nants lui font passer la porte, REGNARD, le Bal, se.
i 8. Vous voulez donner votre fille à un carême-pre-
nant, MOL. S. Gent. v, 7. || Proverbe. Il faut faire
carême-prenant avec sa femme et Pâques avec son
curé.
REM. Au pluriel des carêmes-prenants, et non
des carême-prenant. Le sens de la locution est non
pas qui prend, .qui commence carême, mais carême
qui prend, qui commence.
— HIST. XIIC s. De ci qu'aune feste quarem-pernant,
GeV. de Boss.p. 363. jjxrnes. Lavegile de quaresme per-
nant [je] vi une merveille que je vous veull racon-
ter JOINV. 236. Ceste emprise fu atirée à passer le
jour de quaresme prenant, ID. 224. Et s'a [au pays
de Cocagne] en l'an quatre vendenges, Quatre loz-
sainz, quatre noex [noëls], Et quatre chandeliers
anuex [annuels], Et quatre quaresmiaux prenans,
BARBAZAN, FM. éd. MÉON, t. IV, p. 178. || XVe S.
Messire Pierre de Craon avoit envoyé dès le caresme-
prenant, à Paris, audit chastel, de ses varlets qui
le servoient pour son corps, FROISS. m, rv, 28.
|| xvi" s..En lieu d'amaigrir pour le jeune de ca-
Tesme, elle estait plus belle et plus fraische qu'àca-
resme-prenant, MARGUER. Nouv. xxxv.
ÊTYM. Carême, et prenant (voy. PRENDRE).
CARÉNAGE (ka-ré-na-j'), s. m. || 1" Terme de
marine. Lieu commode pour caréner un vaisseau, ou
lui donner la carène. Le navire est au carénage.
|| 2' L'action de caréner. Le navire a besoin d'un
bon carénage.
— ÊTYM. Carène.
,t CARËNAL, ALE (ka-ré-nal, na-1'), adj. Terme
de botanique. Qui appartient à la carène.
—ÊTYM. Carène.
CARENCE (ka-ran-s'), s. f. Terme de pratique.
Manque absolu. Procès-verbal de carence, procès-
verbal qui constate qu'un défunt n'a rien laissé, ou
qu'un débiteur est sans ressources.
— HIST. xve s. Pitié serait si l'ame en avoit ca-
rence par abus en ce monde, CHASTEL. Éloge du
bon duc Philippe.
— ÉTYM. Provenç. et espagn. earencia; ital. ca-
renzia ; du latin carere, manquer.
CARÈNE (ka-rê-n'), s. f. || 1° Terme de marine.
Longue pièce de bois qui fait le fondement d'un
vaisseau. || 2° Les flancs du navire jusqu'à la ligne
de flottaison. || 3° Carénage. Mettre, abattre un na-
vire en carène, le coucher sur le côté pour le répa-
rer dans les oeuvres vives. || Donner la carène, ca-
rène entière, demi-carène à un vaisseau, en refaire
la carène, en tout ou en partie. Que tous les autres
vaisseaux du port qui ne devaient point être caré-
nés devaient avoir une demi-carène conformément
aux règlements, État des travaux, 4 février 4679,
dans JAL. || 4° Terme de botanique. Le pétale infé-
rieur des fleurs papilionacées, parce que la forme a
quelque analogie avec celle de la carène d'un vais-
seau.
— HIST. xvi° s. L'espine est comme siège et fon-
dement de tout l'assemblage et liaison du corps,
comme la.carine est le fondement de tout le navire,
PARÉ, rv, te.
— ÉTYM. Carina, carène.
CARÉNÉ, ÉE (ka-ré-né, née), part, passé.
|| 1° Terme de marine. Vieux vaisseau caréné.
|| 2° Terme de botanique. Qui est en forme de ca-
rène. Feuille carénée. Enfin la forme carénée du blé
le rend propre à flotter longtemps sur les eaux,
BERN. DE S.-P. Barm. i, Tabl. gén. || 3° Terme de
zoologie. Caréné se dit des oiseaux qui ont le ster-
num garni d'un bréchet.
CARÉNER (ka-ré-né; la syllabe ré prend l'accent
grave quand la syllabe qui suit est muette : je ca-
rène ; excepté au futur et au conditionnel : je ca-
rénerai, je carénerais), v. a. Refaire la carène d'un
vaisseau ; le réparer dans les oeuvres vives. Les An-
glais travaillaient à établir des chantiers où l'on pût
caréner les vaisseaux à sec, VOLT. Russie, i, 40.
— ÉTYM. Carène.
CARESSANT, ANTE (ka-rè-san, san-t'), adj.
|| 1° Qui caresse, qui aime à caresser. Un enfant,
un chien caressant. Je n'ai point l'heureux don de
ces esprits faciles Pour qui les doctes soeurs, cares-
santes, dociles, Ouvrent tous leurs trésors, J. B.
ROUSS. Odes, m, i. || 2° En parlant des choses. Un
ton caressant. De caressantes paroles. Hélas ! à quels
soupirs suis-je donc condamnée 1 Moi qui de mes
parents toujours abandonnée, Etrangère partout,
n'ai pas, même en naissant, Peut-être reçu d'eux
un regard caressant, RAC. Iphig. il, 3. || 3°' Fig. Le
zéphyr, le flot caressant. Sans dédain, sans cour-
roux puissé-je être écouté! Puisse un vers caressant
séduire la beauté! A. CHÉN. El. 34.
CARESSE (ka-rè-s'), s. f. || 1° Marque extérieure
d'affection, qui se donne par la main, par les lèvres,
et quelquefois aussi par les manières et les paroles.
De perfides caresses. Faire caresse à quelqu'un. Il
me fit d'abord mille caresses, car il m'aime tou-
jours, PASC. Prov. 6. Tes feux et tes serments cèdent
à ses caresses, CORN. Cinna, m, 4. Cela se passera
avec Un peu de caresse que vous lui ferez, MOL. G.
D. n, 42. Je vous vois accabler un homme de ca-
resses, ID. llis.i, i Os de poulets, os de pigeons;
Sans parler de mainte caresse, LA FONT. Fabl. i, B.
Ses caresses n'ont point effacé cette injure, RAC.
Baj. i, i. Ah ! si vous aviez vu par combien de ca-
resses Il m'a renouvelé la foi de ses promesses, ID.
Britann. v, 3. Dès vos plus jeunes ans, mes soins
et mes tendresses N'ont arraché de vous que de
feintes caresses, ID. ib. Cette princesse lui a fait des
caresses infinies, SÉV. H 8. Sans songer que mêmes
tendresses, Mêmes serments, mêmes caresses
Trompèrent un autre avant lui, J. B. ROUSS. Odes,
n, t6. || 2° Fig. Les caresses de la fortune. Ce doux
pays reçoit du haut des cieux De ses rayons [du
soleil] les premières caresses, c. DELAVIGNE, Paria,
i, 6 N'offrir qu'aux talents de vertus ennoblis
Et qu'à l'amitié douce et qu'aux douces faiblesses,
D'un encens Ubre et pur les honnêtes caresses, A.
CHÉN. El. <6.
— HIST. xvie s. Et bien où voulez-vous aller, Mon
miel, ma douceur, ma caresse? R. BELLEAU, OEU-
vres, p. <30, dans LACURNE.
— ÊTYM. Ital. carezza; de caro, cher; du latin
carus (voy. CHER).
CARESSÉ, ÉE (ka-rè-sé, sée), part, passé. Cet
enfant caressé par sa mère. Mon bon ami, que
j'aime à être bien voulu et caressé! il me semble
I alors que je ne suis plus malheureux, i. j. ROUSS
Leur. Moultou, M juin 1762, || Fig. Un tableau très-
caressé, tableau d'un grand fini, léché, comme on
dit aujourd'hui.
CARESSER (ka-rè-sé), v.. a. || i° Faire des ca-
resses. Caresser un enfant, un chien L'âne de
la fable, Qui, pour se rendre plus aimable Et plui
cher à son maître, alla le caresser, LA FONT. Fabl.
iv, 5. Et soit frayeur encore ou pour me caresser
De ses bras innocents je me sentis presser, RAC.
Âth. i, 2. Il faut nous flatter et nous caresser comme
des enfants, pour nous tenir en bonne humeur, NI-
COLE, dans BOUHOURS, Rem. Quel avantage a-t-on
qu'un homme vous caresse, Vous jure amitié, foi,
zèle, estime, tendresse, Lorsqu'au premier faquin
il court en faire autant? MOL. Mis. i, i. [| Poétique-
ment. Le zéphyr caresse les fleurs. Le flot caressait
les flancs du navire. || Ironiquement. Il lui caressa
les épaules à coups de bâton. || Caresser la bouteille,
aimer à boire. || Se dit, particulièrement et dans un
langage libre, des caresses amoureuses. Leurs fem-
mes caresser.... RÉGNIER, Sat. ix. Vos griffes la
pourront blesser Quand vous voudrez la caresser, LA
FONT. Fables, iv, (. Boit son vin, caresse sa fille,
m. ib. iv, 4. Les Français chantaient,buvaient, cares-
saient les filles dans les cathédrales, VOLT. Moeurs, 67.
De mon vin ils prennent leur part, Ils caressent ma
chambrière, BËRANG. Mon enterr. || Terme d'artiste,
étendu aussi aux oeuvres littéraires. Caresser un
ouvrage, le faire avec amour. || 2° Fig. Flatter.
Quoiqu'un peuple l'adore, et qu'un roi le caresse,
CORN. Cid, iv, 2. Il feint, il me caresse et cache son
dessein, RAC. Mith. rv, 2. Selon qu'il vous menace ou
bien qu'il vous caresse, La cour autour de vous ou
s'écarte ou s'empresse, ID. Brit. rv, <: Mon fils peut
caresser la main qui nous opprime ! c. DELAVIGNE ,
Vêpres sic. i, f. H 3° Entretenir, nourrir. Caresser
un amour, un espoir, une idée. Un mal que nous
caressons. Quand de vos ennemis caressant l'inso-
lence, VOLT. Tancr. iv, 6. Par des soumissions ca-
resser son orgueil, ID. Âlz. i, 1.1| 4° Terme de pein-
ture. Caresser le nu, jeter les draperies de manière
à faire apercevoir le nu. || 5° Se caresser, v. réfl.
Se donner réciproquement des caresses.
— SYN. CARESSER, FAIRE DES CARESSES. Ces ter-
mes ne sont pas synonymes en tout. Caresser un
enfant, ou faire des caresses à un enfant, peuvent
se dire exactement l'un pour l'autre. Mais il n'en
serait plus de même dans cette phrase-ci : Le ro;
lui fit beaucoup de caresses, c'est-à-diré le recul
avec des marques d'affection toutes particulières;
au lieu que caresser, si on le mettait ici en place
de faire des caresses, porterait l'esprit vers des ca-
resses effectives.
— ÉTYM. Caresse; ital. carezzare. Ce mot paraît
être entré dans la langue au commencement du
xvue siècle, par l'italien carezzare.
i. CARET (ka-rè), s. m. Tortue des côtes de l'A-
mérique, du Mexique, des côtes de la Guinée et de
la mer des Indes, dont la chair est malsaine; mais
les oeufs en sont recherchés, et ontravaillel'écaille.
2. CARET (ka-rè), s. m. || i° Dévidoir à l'usage
des cordiers. |] 2° Fil de caret, gros fil qui sert à
fabriquer les cordages pour la marine.
— HIST. xv° s. Laquelle femme filoit au tour ou
charet, DU CÀNGE, charetum.
— ÉTYM. Prononciation picarde de charet, dimi-
nutif de char (voy. ce mot), par assimilation d'un
dévidoir à un chariot.
f CARETTE (ka-rè-f), s. f. Cadre faisant partie
du métier à tisser les étoffes.
— ÉTYM. Caret 2.
t ÇA-REVAUT (ça-re-vô). Terme de chasse. Cri
pour avertir que le cerf retourne dans les bois qu'il
habile.
-f CAREX (ka-rèks), s. m. Terme de botanique.
Genre de plantes appelées communément laîches.
CARGAISON (kar-ghè-zon), s. f. Terme de ma-
rine. Charge d'un vaisseau. || Charge entière du na-
vire. |1 Facture des marchandises chargées. || Temps
propre à charger les diverses marchandises. C'est
le temps de la cargaison des vins, des huiles, des
morues, SAVARY.
— ÉTYM. Carguer pour charger (voy. ce mot).
CARGUE (kar-gh'), s. f. Terme de marine. Cor-
dages qui servent à carguer les voiles.
— ÉTYM. Voy. CARGUER.
C ARGUÉ, ÉE (kar-ghé, ghée), part, passé. Voiles
carguées.
CARGUER (kar-ghé). || 1° T. a. Terme de marina.
Serrer et trousser les voiles contre leurs vergues,
au moyen des cargues. Carguer les voiles. || 2* V. n.
Pencher sur le côté en naviguant.
CAR
CAR
CAR
bienvenue en carême. || Face de carême, visage
»âli. tel.qu'il est après le carême. Voyez cet autre
avec sa face de carême, BAC. Plaid, ni, 3. || Amou-
reux de carême, amoureux timide, qui n'ose toucher
à sa maltresse. || Saint de carême, un-homme qui
se cache. || 2° Par extension, maigre chère. Ils font
de la vie un carême, BÉRANG. S. Dieu. || 3° La série
de sermons prêches pendant un carême. Ce prédica-
teur a fait imprimer deux carêmes. Le petit carême
de Massillon, ainsi dit, parce qu'il fut prêché pour
Louis XV enfant. Il a fourni de la même manière la
carrière de plusieurs carêmes dans les chaires les
plus illustres de la France et des Pays-Bas, BOSS.
Fr. Sourgoing. || Proverbes. Pour trouver le carême
Court, il faut faire'une dette payable à Pâques, c'est-
■ à-dire le moment de payer une dette, de remplir
un devoir onéreux, arrive plus vite qu'on ne vou-
drait. || En carême est de saison La marée et le
sermon.
— HIST. xn" s. Nos entrons hui, chier frère, el
tens del saint quaramme, ST. BERN. 56i.||xm"s. A
l'entrée de laquaresme, VILLEHARD. dans RAYNOUARD.
Ainsinc en quaresme s'espruevent; Grâces rendent
et si saumoient [psalmodient], RUTEB. II, -129.
|| xrv° s. Je congnois monseigneur à tel que vous
Tarez; Ne que mars en karesme faillir vous n'y po-
vez, Guescl. 4 8^8. || xv" s. Donc il advint qu'ils
furent ens ou caresme en Gand à trop grand des-
troit; car des vivres et fruits de caresme n'avoient-
ils nuls, FROISS. n, il, U8. Il sembloit qu'ils [les
sergents] voulsissent tuer un caresme, si fiers estoient,
LOUIS xi, Nouv. LXXXVHI. Mais je voue à Dieu qu'il
en a pris ses caresmaux [qu'il s'en repentira], ID. ib.
XXXIII. || xvi' "s. Onobservoit desja de leur temps le
quaresme, CALVIN, Instit. 999. Déjà estait la mi-ca-
resme, MARQ. DE NAV. NOUV. XXXV. L'eau, gaste
moult le vin, une charette le chemin, le quaresme
le corps humain, LEROUX BE LINCY, Proverbes. 1.1,
p. 95. Caresme ou jeune n'ennuient pas Qui fait
grand chère à tous repas, ro. ib.
— ÊTYM. Provenç. caresma, carema, carama,
quaresme, quareme; catal. quaresma; espagn. cua-
resma; ital. quaresima; de quadragesima, sous-en-
tendu dies : le quarantième jour (avant Pâques)
(voy. QUARANTIÈME).
CARÊME-PRENANT (ka-rê-me-pre-nan), s. m.
|| 1° Les trois jours gras avant le mercredi des cen-
dres, et particulièrement le mardi. On dirait qu'il
est céans carême-prenant tous les jours, MOL. B.
gent. m, 3. Je vous trouve heureuse d'être délivrée
de carême-prenant [des farces des jours gras],
SÉV. 4
dant les jours gras. Au milieu de tant d'honnêtetés
tout est de carême-prenant, SÉV.
toute personne ridiculement vêtue. Au secours, au
secours, votre fille on l'emporte, Des carêmes-pre-
nants lui font passer la porte, REGNARD, le Bal, se.
i 8. Vous voulez donner votre fille à un carême-pre-
nant, MOL. S. Gent. v, 7. || Proverbe. Il faut faire
carême-prenant avec sa femme et Pâques avec son
curé.
REM. Au pluriel des carêmes-prenants, et non
des carême-prenant. Le sens de la locution est non
pas qui prend, .qui commence carême, mais carême
qui prend, qui commence.
— HIST. XIIC s. De ci qu'aune feste quarem-pernant,
GeV. de Boss.p. 363. jjxrnes. Lavegile de quaresme per-
nant [je] vi une merveille que je vous veull racon-
ter JOINV. 236. Ceste emprise fu atirée à passer le
jour de quaresme prenant, ID. 224. Et s'a [au pays
de Cocagne] en l'an quatre vendenges, Quatre loz-
sainz, quatre noex [noëls], Et quatre chandeliers
anuex [annuels], Et quatre quaresmiaux prenans,
BARBAZAN, FM. éd. MÉON, t. IV, p. 178. || XVe S.
Messire Pierre de Craon avoit envoyé dès le caresme-
prenant, à Paris, audit chastel, de ses varlets qui
le servoient pour son corps, FROISS. m, rv, 28.
|| xvi" s..En lieu d'amaigrir pour le jeune de ca-
Tesme, elle estait plus belle et plus fraische qu'àca-
resme-prenant, MARGUER. Nouv. xxxv.
ÊTYM. Carême, et prenant (voy. PRENDRE).
CARÉNAGE (ka-ré-na-j'), s. m. || 1" Terme de
marine. Lieu commode pour caréner un vaisseau, ou
lui donner la carène. Le navire est au carénage.
|| 2' L'action de caréner. Le navire a besoin d'un
bon carénage.
— ÊTYM. Carène.
,t CARËNAL, ALE (ka-ré-nal, na-1'), adj. Terme
de botanique. Qui appartient à la carène.
—ÊTYM. Carène.
CARENCE (ka-ran-s'), s. f. Terme de pratique.
Manque absolu. Procès-verbal de carence, procès-
verbal qui constate qu'un défunt n'a rien laissé, ou
qu'un débiteur est sans ressources.
— HIST. xve s. Pitié serait si l'ame en avoit ca-
rence par abus en ce monde, CHASTEL. Éloge du
bon duc Philippe.
— ÉTYM. Provenç. et espagn. earencia; ital. ca-
renzia ; du latin carere, manquer.
CARÈNE (ka-rê-n'), s. f. || 1° Terme de marine.
Longue pièce de bois qui fait le fondement d'un
vaisseau. || 2° Les flancs du navire jusqu'à la ligne
de flottaison. || 3° Carénage. Mettre, abattre un na-
vire en carène, le coucher sur le côté pour le répa-
rer dans les oeuvres vives. || Donner la carène, ca-
rène entière, demi-carène à un vaisseau, en refaire
la carène, en tout ou en partie. Que tous les autres
vaisseaux du port qui ne devaient point être caré-
nés devaient avoir une demi-carène conformément
aux règlements, État des travaux, 4 février 4679,
dans JAL. || 4° Terme de botanique. Le pétale infé-
rieur des fleurs papilionacées, parce que la forme a
quelque analogie avec celle de la carène d'un vais-
seau.
— HIST. xvi° s. L'espine est comme siège et fon-
dement de tout l'assemblage et liaison du corps,
comme la.carine est le fondement de tout le navire,
PARÉ, rv, te.
— ÉTYM. Carina, carène.
CARÉNÉ, ÉE (ka-ré-né, née), part, passé.
|| 1° Terme de marine. Vieux vaisseau caréné.
|| 2° Terme de botanique. Qui est en forme de ca-
rène. Feuille carénée. Enfin la forme carénée du blé
le rend propre à flotter longtemps sur les eaux,
BERN. DE S.-P. Barm. i, Tabl. gén. || 3° Terme de
zoologie. Caréné se dit des oiseaux qui ont le ster-
num garni d'un bréchet.
CARÉNER (ka-ré-né; la syllabe ré prend l'accent
grave quand la syllabe qui suit est muette : je ca-
rène ; excepté au futur et au conditionnel : je ca-
rénerai, je carénerais), v. a. Refaire la carène d'un
vaisseau ; le réparer dans les oeuvres vives. Les An-
glais travaillaient à établir des chantiers où l'on pût
caréner les vaisseaux à sec, VOLT. Russie, i, 40.
— ÉTYM. Carène.
CARESSANT, ANTE (ka-rè-san, san-t'), adj.
|| 1° Qui caresse, qui aime à caresser. Un enfant,
un chien caressant. Je n'ai point l'heureux don de
ces esprits faciles Pour qui les doctes soeurs, cares-
santes, dociles, Ouvrent tous leurs trésors, J. B.
ROUSS. Odes, m, i. || 2° En parlant des choses. Un
ton caressant. De caressantes paroles. Hélas ! à quels
soupirs suis-je donc condamnée 1 Moi qui de mes
parents toujours abandonnée, Etrangère partout,
n'ai pas, même en naissant, Peut-être reçu d'eux
un regard caressant, RAC. Iphig. il, 3. || 3°' Fig. Le
zéphyr, le flot caressant. Sans dédain, sans cour-
roux puissé-je être écouté! Puisse un vers caressant
séduire la beauté! A. CHÉN. El. 34.
CARESSE (ka-rè-s'), s. f. || 1° Marque extérieure
d'affection, qui se donne par la main, par les lèvres,
et quelquefois aussi par les manières et les paroles.
De perfides caresses. Faire caresse à quelqu'un. Il
me fit d'abord mille caresses, car il m'aime tou-
jours, PASC. Prov. 6. Tes feux et tes serments cèdent
à ses caresses, CORN. Cinna, m, 4. Cela se passera
avec Un peu de caresse que vous lui ferez, MOL. G.
D. n, 42. Je vous vois accabler un homme de ca-
resses, ID. llis.i, i Os de poulets, os de pigeons;
Sans parler de mainte caresse, LA FONT. Fabl. i, B.
Ses caresses n'ont point effacé cette injure, RAC.
Baj. i, i. Ah ! si vous aviez vu par combien de ca-
resses Il m'a renouvelé la foi de ses promesses, ID.
Britann. v, 3. Dès vos plus jeunes ans, mes soins
et mes tendresses N'ont arraché de vous que de
feintes caresses, ID. ib. Cette princesse lui a fait des
caresses infinies, SÉV. H 8. Sans songer que mêmes
tendresses, Mêmes serments, mêmes caresses
Trompèrent un autre avant lui, J. B. ROUSS. Odes,
n, t6. || 2° Fig. Les caresses de la fortune. Ce doux
pays reçoit du haut des cieux De ses rayons [du
soleil] les premières caresses, c. DELAVIGNE, Paria,
i, 6 N'offrir qu'aux talents de vertus ennoblis
Et qu'à l'amitié douce et qu'aux douces faiblesses,
D'un encens Ubre et pur les honnêtes caresses, A.
CHÉN. El. <6.
— HIST. xvie s. Et bien où voulez-vous aller, Mon
miel, ma douceur, ma caresse? R. BELLEAU, OEU-
vres, p. <30, dans LACURNE.
— ÊTYM. Ital. carezza; de caro, cher; du latin
carus (voy. CHER).
CARESSÉ, ÉE (ka-rè-sé, sée), part, passé. Cet
enfant caressé par sa mère. Mon bon ami, que
j'aime à être bien voulu et caressé! il me semble
I alors que je ne suis plus malheureux, i. j. ROUSS
Leur. Moultou, M juin 1762, || Fig. Un tableau très-
caressé, tableau d'un grand fini, léché, comme on
dit aujourd'hui.
CARESSER (ka-rè-sé), v.. a. || i° Faire des ca-
resses. Caresser un enfant, un chien L'âne de
la fable, Qui, pour se rendre plus aimable Et plui
cher à son maître, alla le caresser, LA FONT. Fabl.
iv, 5. Et soit frayeur encore ou pour me caresser
De ses bras innocents je me sentis presser, RAC.
Âth. i, 2. Il faut nous flatter et nous caresser comme
des enfants, pour nous tenir en bonne humeur, NI-
COLE, dans BOUHOURS, Rem. Quel avantage a-t-on
qu'un homme vous caresse, Vous jure amitié, foi,
zèle, estime, tendresse, Lorsqu'au premier faquin
il court en faire autant? MOL. Mis. i, i. [| Poétique-
ment. Le zéphyr caresse les fleurs. Le flot caressait
les flancs du navire. || Ironiquement. Il lui caressa
les épaules à coups de bâton. || Caresser la bouteille,
aimer à boire. || Se dit, particulièrement et dans un
langage libre, des caresses amoureuses. Leurs fem-
mes caresser.... RÉGNIER, Sat. ix. Vos griffes la
pourront blesser Quand vous voudrez la caresser, LA
FONT. Fables, iv, (. Boit son vin, caresse sa fille,
m. ib. iv, 4. Les Français chantaient,buvaient, cares-
saient les filles dans les cathédrales, VOLT. Moeurs, 67.
De mon vin ils prennent leur part, Ils caressent ma
chambrière, BËRANG. Mon enterr. || Terme d'artiste,
étendu aussi aux oeuvres littéraires. Caresser un
ouvrage, le faire avec amour. || 2° Fig. Flatter.
Quoiqu'un peuple l'adore, et qu'un roi le caresse,
CORN. Cid, iv, 2. Il feint, il me caresse et cache son
dessein, RAC. Mith. rv, 2. Selon qu'il vous menace ou
bien qu'il vous caresse, La cour autour de vous ou
s'écarte ou s'empresse, ID. Brit. rv, <: Mon fils peut
caresser la main qui nous opprime ! c. DELAVIGNE ,
Vêpres sic. i, f. H 3° Entretenir, nourrir. Caresser
un amour, un espoir, une idée. Un mal que nous
caressons. Quand de vos ennemis caressant l'inso-
lence, VOLT. Tancr. iv, 6. Par des soumissions ca-
resser son orgueil, ID. Âlz. i, 1.1| 4° Terme de pein-
ture. Caresser le nu, jeter les draperies de manière
à faire apercevoir le nu. || 5° Se caresser, v. réfl.
Se donner réciproquement des caresses.
— SYN. CARESSER, FAIRE DES CARESSES. Ces ter-
mes ne sont pas synonymes en tout. Caresser un
enfant, ou faire des caresses à un enfant, peuvent
se dire exactement l'un pour l'autre. Mais il n'en
serait plus de même dans cette phrase-ci : Le ro;
lui fit beaucoup de caresses, c'est-à-diré le recul
avec des marques d'affection toutes particulières;
au lieu que caresser, si on le mettait ici en place
de faire des caresses, porterait l'esprit vers des ca-
resses effectives.
— ÉTYM. Caresse; ital. carezzare. Ce mot paraît
être entré dans la langue au commencement du
xvue siècle, par l'italien carezzare.
i. CARET (ka-rè), s. m. Tortue des côtes de l'A-
mérique, du Mexique, des côtes de la Guinée et de
la mer des Indes, dont la chair est malsaine; mais
les oeufs en sont recherchés, et ontravaillel'écaille.
2. CARET (ka-rè), s. m. || i° Dévidoir à l'usage
des cordiers. |] 2° Fil de caret, gros fil qui sert à
fabriquer les cordages pour la marine.
— HIST. xv° s. Laquelle femme filoit au tour ou
charet, DU CÀNGE, charetum.
— ÉTYM. Prononciation picarde de charet, dimi-
nutif de char (voy. ce mot), par assimilation d'un
dévidoir à un chariot.
f CARETTE (ka-rè-f), s. f. Cadre faisant partie
du métier à tisser les étoffes.
— ÉTYM. Caret 2.
t ÇA-REVAUT (ça-re-vô). Terme de chasse. Cri
pour avertir que le cerf retourne dans les bois qu'il
habile.
-f CAREX (ka-rèks), s. m. Terme de botanique.
Genre de plantes appelées communément laîches.
CARGAISON (kar-ghè-zon), s. f. Terme de ma-
rine. Charge d'un vaisseau. || Charge entière du na-
vire. |1 Facture des marchandises chargées. || Temps
propre à charger les diverses marchandises. C'est
le temps de la cargaison des vins, des huiles, des
morues, SAVARY.
— ÉTYM. Carguer pour charger (voy. ce mot).
CARGUE (kar-gh'), s. f. Terme de marine. Cor-
dages qui servent à carguer les voiles.
— ÉTYM. Voy. CARGUER.
C ARGUÉ, ÉE (kar-ghé, ghée), part, passé. Voiles
carguées.
CARGUER (kar-ghé). || 1° T. a. Terme de marina.
Serrer et trousser les voiles contre leurs vergues,
au moyen des cargues. Carguer les voiles. || 2* V. n.
Pencher sur le côté en naviguant.
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