Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 1 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
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Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5406710m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49508
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2008
CAP
Li FONT. Fabl. m, 6. Ecoute, mouchard, mon
ami, Je suis ton capitaine, BÉRANG. Faridond..
|| 5° Chef d'une capitainerie ou circonscription terri-
toriale. || En Espagne, capitaine général, le plus haut
grade militaire. || Dans les colonies, commandant
supérieur. || Capitaine de Iouveterie, celui qui a soin
de ce qui regarde la chasse dans une certaine étendue
de pays. || 6° Nom qu'on donnait au gouverneur de
certaines résidences royales (on dit présentement
gouverneur), et à Gèlui qui était chargé d'une capi-
tainerie.de chasses. || 7" Capitaine de voleurs, de
bohèmes, etc. le chef d'une troupe de voleurs, etc.
— HIST. xie s. À Rolant le catàigne, Ch. de Roi.
cxxxvn. Il te donat [Durandal] à un comte catàigne,
ib. CLXIX. Demanderont : où est li quens [comte] ca-
tàigne? ib. ccv. Cent mille sont de nos meilleurs
cataignes, tb.'ccxxiii. || xme s. L'emperere ot bien
envoie cent chevaliers; de cels si fu chevetaine
Machaires de Ste Manehalt, VILLEHARD. dans le
Dict. de DOCHEZ. || xiv° s. Faisons et establissons
par ces présentes lettres capitain gênerai, DU CANGE,
capitaneus. Serjéns et mestres capitaines, ID. ib. Se
il devroit plus obéir à l'ordenance du capitaine de
l'ost que à son père, OHESME, Eth. 26-1. Robert
Brambore en fu çappitain redûûbté, Guesclin, S42.
|| xve s. C'est un bon homme d'armes pour le pré-
sent et un grand capitaine, FROISS. il, III, 15.
|| xvr s. Il avait gaigné neuf batailles estant capi-
taine gênerai d'Athènes, AMYOT, Pc'ricl. 73. Le
premier qui se prit à courir pour charger, fut
C. Crassianus, capitaine de cent vingt et cinq
hommes, in. Pomp. 10). En -France, le lieutenant
et enseigne d'une compaignie de gens de pied,
porte ce titre de capitainne; aux autres nations,
non, CARLOIX, v, 32.Boviez, sergent du queitaine,
D'AUB.,.Foe». i,. 6. Nulle paix n'a jamais apporté un
tel calme, jusqùes à ce que les moindres capitai-
neaux de France eussent obtenu des edicts, ID.
Hist. ni, 214. Capitaine esloit anciennement le
seul nom qu'on donnoit à ceux qui' commandoient
des trouppes d'infanterie ; à quo'y on a substitué
ceux de mestre de camp et de colonel, BRANT. Capit.
fr. t. iv, p. 48 et 85, dans LACDRNE. Il ne s'esmer-
veilloit si les gens de guerre estoient mauvais et
sujects à la pince, veu qu'il avoit remarqué qu'au-
jourd'hui les soldats n'appelloient celui qui leur
commande , non capitaine, mais mon cayntene ;
que cela le faisait penser qu'ils veulent dire que ce
nom est venu de Caïn, qui fut le premier capitaine
qui suivit la guerre, BODCHET, Serêes, liv. m, p. 42,
dans LACURNE.
— ÉTYM. Provenç. capitani; catal. capilâ; espagn.
capital; portug. capitâo; ital. capitano ; anc. ital.
cattano; angl. chiefiain; bas-lat. capitanus, et
aussi, dans un document du vr siècle, capitaneus,
de caput, tête, chef (voy. CHEF). La plus ancienne
forme est cataine, qui se conserva dans le langage
populaire (voy. les textes de d'Aubignè et de Bou-
chet).
CAPITAINERIE (ka-pi-tê-ne-rie) ,s.f.\\ 1° Autrefois
charge de capitaine des chasses ou d'une résidence
royale. M. le prince embla à mon oncle la capitai-
nerie des chasses de Senlis, ST-SIM. VI, 78. || 2° Le
lieu affecté au logement de cet officier. Saint-Héron
esta sa capitainerie, SÉVIG. 290. || 3° L'étendue de
la juridiction d'un capitaine des chasses. |] 4° Cir-
conscription territoriale qui avait un commandant
militaire. || En Espagne, capitainerie générale, cir-
conscription territoriale répondant à peu près à nos
divisions militaires.
— HIST. xv° s. Avec la prevosté de Paris il tient
les capitaineries de la ville de Chierbourg, dont il
a par an six mille francs, et de Nemours, dont îl a
par an deux mille francs, MONSTREL. t. i, chap. 99,
p. 4 59, dans LACDRNE. || xvi° s.* Toy Bethlehem,
terre de Judée, qui est petite entre les capitaine-
ries de Juda, CALV. Instit. 374. || Capitainie s'est dit
pour habileté de capitaine. 11 avait ses chevaliers
accoustumé à eux oser fier en sa capitanie, BER-
CHEURE, f° 74 (xiv° siècle).
— ÉTYM. Capitaine.
+ CAPITAINESSE (ka-pi-tê-nè-s'), s. f. Terme de
marine. Galère que commandait le chef d'une divi-
sion de galères.
— HIST! xvi° s. Sa galère capitainessefut arrestée
par un rémora, MONT, H, 180. Lesquelles choses
furent toutes portées à" Athènes par Cimon'sur sa
galère capitainesse, AMYOT, Thésée, 45.
— ÉTYM. Capitaine.
CAPITAL, AXE (ka-pi-tal, U-V),adj. \\ i" Où il
s'agit de la tête ou de ia vie; qui mérite le dernier
supplice. Procès capital. Intenter une accusation
capitale. Condamner quelqu'un à la peine capitale.
CAP
Et Cinna vous impute à crime capital La libéralité
vers le pays natal, CORN. Cinna, n, 1. Abandonner
mon camp en est un [crime] capital, ID. Nicomède,
il, 2. On a beaucoup loué le regret que'Néron té-
moigna de savoir écrire, à la première sentence capi-
tale qu'il eut à signer, DIDEROT, Claude et Néron.
|| 2" Qui est la tête ou comme la tête de quelque
chose. La ville capitale ou, substantivement, la ca-
pitale, la ville principale d'un Etat, d'une province.
Dans cette ville capitale, BOURDAL. Carême, i, Au-
mône, 446. Hipparque et Ptolémêe étaient à Alexan-
drie en Egypte, et ils la rendirent la capitale de
l'astronomie, FONTEN. Chaxelles. A l'âge de vingt-
un ans, Linné se rendit à Upsal, qu'on pouvait alors
regarder comme la capitale littéraire de la Suède,
CONDORCÈT, Linné. || 3° Lettre capitale ou, substan-
tivement, une capitale, grande lettre, majuscule.
En termes d'imprimerie, petites capitales, grandes
capitales. La lettre capitale a été ainsi nommée
parce qu'elle se met en tète de l'alinéa. || 4° Princi-
pal, essentiel. Le point capital. Clause capitale. Dé-
faut capital. C'est un crime envers lui si grand, si
capital, CORN. Polyeuctc, iv, 6. Il n'y a pas d'erreur
si capitale contre la philosophie, Boss. Préface. Il
ne faut pas se flatter, les plus expérimentés dans les
affaires font des fautes capitales, ID. Reine d'Angl.
Dans une affaire qui serait capitale àlui et aux siens,
LA BRUT. 4. Tout devient capital dans la bouche d'un
souverain, MASS. Pet. car. Obst. Il est capital de
n'offrir aux enfants que de bons modèles, FÉNELON,
XVII, 4 7. On ne sait si on a réussi à corriger, par
quelques beautés de détail, un vice si capital [dans
une tragédie], VOLT. Letlr. Richelieu, -T9 juill. 1773.
|| En termes de peinture, tableau capital, oeuvre
principale d'un peintre, d'une école. Il Les sept pé-
chés capitaux, péchés source des autres. || Ennemi
capital, ennemi mortel. Dieu les laisse aux diables,
ses capitaux ennemis, BOSS. Démons, 1. || 5° S.
m-. Ce qu'il y a d'essentiel. Le capital est d'avoir
de quoi se pousser, BOURD. Car. i, Richess. s. La
pénitence est le capital de notre paix avec Dieu,
ID. Avent, Nativité de Jc'sus-Christ, 228. Le capital
pour une femme n'est pas d'avoir un directeur, LA
BRUY. 3. Le sexe dévot qui fait son capital de dire
beaucoup, BOURD. Car. i, Prière, 3)6. Il ne devrait
pas faire son capilal d'être lieutenant général, SÊV.
204. Ensevelis dans l'amour des choses sensibles, ils
feront leur capital des biens grossiers de cette vie,
FËN. XVII, 2<4. 11 ne fait pas assez de cas de ce ta-
lent, pour faire son capital de l'étudier, LA BRUY. 8.
Comme le disent malicieusement vos pères Annat
et Meynier, qui en font le capital de leur accusa-
tion, PASC. Prov. 16, Ma 15° lettre y avait assez ré-
pondu [àl'accusation d'hérésie]; mais vous en par-
lez maintenant d'un autre air; vous en faites
sérieusement le capital de votre défense, ID. ib. 17.
|| 6° Le principal d'une dette, d'une rente. Amortir,
rembourser un capital.. Manger rentes et capitaux,
Serait doux, je l'espère, BÉRANG. El. delarichesse.
|| 7° Ensemble des produits accumulés. || En langage
scientifique, somme des utilités acquises, et non des
valeurs comme on dit à tort (voy. VALEUR) , résultat
du travail antérieur destiné à la satisfaction des be-
soins ultérieurs. On dit que les facultés acquises de
l'homme sont un capital. L'homme fait est un capi-
tal accumulé, J. B. SAY, Cours d'économie politique,
1843,1.1,p. 154. Le capital d'un artiste est son talent,
in. ib. t. n, p. 164. || Portion des produits accumu-
mulés ou des utilités acquises, destinée à la repro-
duction, sous forme de provisions, de matériaux
et d'instruments. Le premier chasseur était pourvu
au moins d'un repas, auquel il a dû la force de sai-
sir sa première proie; les armes qu'il s'est fabri-
quées ont été une grande augmentation de son ca-
pital ou de ses avances, DUPONT DE NEHOURS,
Maximes du doct. Quesnay, édit. 1846, p. 391. Tout
capital est un instrument de production, j. B. SAY.
Cours, t. i, p. 158. || Plus spécialement, l'instru-
ment de travail. Capital productif, celui qui est em-
ployé actuellement à la production. Capital impro-
ductif, inactif, oisif, celui qui n'est pas employé.
|j Capital-argent ou capital-monnaie, capital-ma-
tières, etc. celui qui a la forme de monnaie, de
matières premières. || Dans un sens relatif, notion
abstraite d'une somme d'utilités qui ne changent
pas avec les objets auxquels elles sont incorporées,
et que l'on peut retrouver après un certain temps
ou certaines opérations. || Propriété de ceux qui vi-
vent du revenu de ce qu'ils possèdent. || Capital d'un
individu, somme des richesses que cet individu pos-
sède en produits accumulés; avoir d'une personne :
c'est le sens de l'impôt sur le capital. || Portion de
richesse que le possesseur a l'intention de conser-
CAP
477
ver ou de reproduire par le travail; actif d'une per-
sonne. Capital d'un commerçant; on y fait entrer la.
clientèle. || Capital social, capitald'ùnesociétéde com-
merce. || Capital social, capital d'une nation, somme
des richesses existantes chez elle. Lecapitald'unena-
tion se compose de tous les capitaux -des particuliers,
J. B. SAY, Traitéd'écon. polit. 1840, p. 69. || Somme
de ces richesses employées dans l'industrie natio-
nale. Leur ensemble [des capitaux productifs] com-
pose le capital d'une nation, ID. Cours, 1.1, p. 145.
11 On confond souvent le capital et le numéraire ; de là,
en termes de finances, capital, argent en circulation.
Le capital se cache. || Fonds disponibles. Les capitaux
sont rares. || Fonds dont un industriel, un.commer-
çant, un agriculteur dispose pour la création ou
l'exploitation d'un établissemèntou d'une entreprise.
Capital ou fonds de roulement, argent ou produits
immédiatement échangeables, servant à payer les
dépenses d'exploitation. || Capital fixe ou engagé, ce-
lui qui sert sous une forme permanente, fixe, dans
des objets qui durent et dont l'efficacité se.per-
pétue sur un grand nombre d'actes de production,
tels que les constructions, les machines, les amélio-
rations foncières. Je ne parle pas ici des capitaux
engagés dans un fonds de terre et qui sont aussi
immobiles que le fonds, SAY, Traité, p. 409, note.
H Capital circulant ou de circulation, celui qui se
transforme dans l'opération productive, qui circule
sans cesse et passe d'une matière dans une autre,
telle que les matières premières, les provisions. La
monnaie, .capital fixe relativement à la société, est
un capital circulant relativement à l'individu. || 8° Lie
forte que laisse la potasse au fond des chaudières où
l'on fait le savon. || 9° S. f. Terme d'art militaire. La
capitale,,1a ligne de convention qui est censée par-
tager un bastion en deux portions égales.
— REM. Cet adjectif se met d'ordinaire après le
substantif : ville capitale, ennemis capitaux; cepen-
dant Bossuet a dit aussi : capitaux ennemis.
— SYN. CAPITAL, RICHESSE. Richesse, c'est l'en-"
semble des choses qui servent à la satisfaction de
nos besoins. Capital, c'est l'ensemble des moyens
de satisfaction résultant d'un travail antérieur. Le
capital est l'un des trois éléments de la production :
les agents naturels, le travail et le capital. Souvent
on oppose capital à fonds de terre.
— HIST. xii' s. Et ne remaindra hoem antif
[homme âgé] en ta maisun, qui evesche seit de la
lei chevel [loi capitale, la religion], Rois, 10. Cel
capital [ce châtiment capital] ne deit ne clers ne
lais suffrir; De saint Igliseenpuetla dreiture périr,
E as clers e as lais puet à perte venir, Th. le
mart. 60. || xiv° s. Un tribun ha cité Ceson et li baille
jour sur crime capital devant le peuple, BERCHEURE,
f- 54, verso. || xve s. Ledit conte de sainct Pol estait
lors ennemy capital du. duc de Bourgongne, COMM.
ni, 3. La grant compagnie mauldicte des sept vices
capitaulx et mortels, GERSON, Harangue à Char-
les VI, p. 15. || xvr s. Le prince de Galles prit si
fort à coeur la protection de Pierre contre Henry, qu'il
en fit tout son capital, Mém. sur.Guescl, ch. 22. Te-
nailles capitales [pour les fractures du crâne], inci-
sives, dites bec de perroquet, PARÉ, vm, 6'. Ce'fait,
seront appliquées dessus des poudres capitales [cé-
phaliques] de faculté dessiccative, m. xvi, 34, En-
nemi capital du vice, RONS. Odes, v, 23. L'on doit
venir par action [en justice, non par saisie] pour
loyaux aides ou chevels [aides capitales, dues aux
chefs, seigneurs], LOYSEL, 604. Ceste ville capitalle de
vostre duché de Guienne et métropolitaine pour le
faict de la religion, CONDÉ, Mém. p. 624.
— ÉTYM. Provenç. captai, capdal, capital, chep-
tel ; de capitàlis, de caput, tête, principal (voy.
CHEF). Capitale, le capital, a donné cheptel (voy.
ce mot). La plus ancienne forme est chevel; capital
a été refait, dès le xn° siècle, sur capitàlis.
f CAPITALEMENT (ka-pi-ta-le-man), adv. D'une
manière capitale, sur toutes choses. Se tromper ca-
pitalement, BOSS. Lett. abb. 57. Noailles était capi-
talement en butte aux jésuites par sa doctrine, non
suspecte, mais qui n'était pas la leur, ST-SIMON,
250, 78.
— HIST. xiv" s. Et tels larrons sont à punir càpi-
talement, BOUT. Somme rurale, p. 245, dans LA-
CURNE. || xvr s. Les mariages entre proches sont ca-
pitalement deffendus entre nous, MONT, n, 345. Je
hais capitalement la feinctise, ID. m, 54.
— ÉTYM. Capitale, et le suffixe ment; provenç.
captalmen.
f CAPITALISABLE (ka-pi-ta-li-za-bF), ad}. Qui
peut être capitalisé.
t CAPITALISÉ, EE (ka-pi-ta-b>zé, zée), part,
passé. Ajouté au capital. Lès intérêts capitalisés.
Li FONT. Fabl. m, 6. Ecoute, mouchard, mon
ami, Je suis ton capitaine, BÉRANG. Faridond..
|| 5° Chef d'une capitainerie ou circonscription terri-
toriale. || En Espagne, capitaine général, le plus haut
grade militaire. || Dans les colonies, commandant
supérieur. || Capitaine de Iouveterie, celui qui a soin
de ce qui regarde la chasse dans une certaine étendue
de pays. || 6° Nom qu'on donnait au gouverneur de
certaines résidences royales (on dit présentement
gouverneur), et à Gèlui qui était chargé d'une capi-
tainerie.de chasses. || 7" Capitaine de voleurs, de
bohèmes, etc. le chef d'une troupe de voleurs, etc.
— HIST. xie s. À Rolant le catàigne, Ch. de Roi.
cxxxvn. Il te donat [Durandal] à un comte catàigne,
ib. CLXIX. Demanderont : où est li quens [comte] ca-
tàigne? ib. ccv. Cent mille sont de nos meilleurs
cataignes, tb.'ccxxiii. || xme s. L'emperere ot bien
envoie cent chevaliers; de cels si fu chevetaine
Machaires de Ste Manehalt, VILLEHARD. dans le
Dict. de DOCHEZ. || xiv° s. Faisons et establissons
par ces présentes lettres capitain gênerai, DU CANGE,
capitaneus. Serjéns et mestres capitaines, ID. ib. Se
il devroit plus obéir à l'ordenance du capitaine de
l'ost que à son père, OHESME, Eth. 26-1. Robert
Brambore en fu çappitain redûûbté, Guesclin, S42.
|| xve s. C'est un bon homme d'armes pour le pré-
sent et un grand capitaine, FROISS. il, III, 15.
|| xvr s. Il avait gaigné neuf batailles estant capi-
taine gênerai d'Athènes, AMYOT, Pc'ricl. 73. Le
premier qui se prit à courir pour charger, fut
C. Crassianus, capitaine de cent vingt et cinq
hommes, in. Pomp. 10). En -France, le lieutenant
et enseigne d'une compaignie de gens de pied,
porte ce titre de capitainne; aux autres nations,
non, CARLOIX, v, 32.Boviez, sergent du queitaine,
D'AUB.,.Foe». i,. 6. Nulle paix n'a jamais apporté un
tel calme, jusqùes à ce que les moindres capitai-
neaux de France eussent obtenu des edicts, ID.
Hist. ni, 214. Capitaine esloit anciennement le
seul nom qu'on donnoit à ceux qui' commandoient
des trouppes d'infanterie ; à quo'y on a substitué
ceux de mestre de camp et de colonel, BRANT. Capit.
fr. t. iv, p. 48 et 85, dans LACDRNE. Il ne s'esmer-
veilloit si les gens de guerre estoient mauvais et
sujects à la pince, veu qu'il avoit remarqué qu'au-
jourd'hui les soldats n'appelloient celui qui leur
commande , non capitaine, mais mon cayntene ;
que cela le faisait penser qu'ils veulent dire que ce
nom est venu de Caïn, qui fut le premier capitaine
qui suivit la guerre, BODCHET, Serêes, liv. m, p. 42,
dans LACURNE.
— ÉTYM. Provenç. capitani; catal. capilâ; espagn.
capital; portug. capitâo; ital. capitano ; anc. ital.
cattano; angl. chiefiain; bas-lat. capitanus, et
aussi, dans un document du vr siècle, capitaneus,
de caput, tête, chef (voy. CHEF). La plus ancienne
forme est cataine, qui se conserva dans le langage
populaire (voy. les textes de d'Aubignè et de Bou-
chet).
CAPITAINERIE (ka-pi-tê-ne-rie) ,s.f.\\ 1° Autrefois
charge de capitaine des chasses ou d'une résidence
royale. M. le prince embla à mon oncle la capitai-
nerie des chasses de Senlis, ST-SIM. VI, 78. || 2° Le
lieu affecté au logement de cet officier. Saint-Héron
esta sa capitainerie, SÉVIG. 290. || 3° L'étendue de
la juridiction d'un capitaine des chasses. |] 4° Cir-
conscription territoriale qui avait un commandant
militaire. || En Espagne, capitainerie générale, cir-
conscription territoriale répondant à peu près à nos
divisions militaires.
— HIST. xv° s. Avec la prevosté de Paris il tient
les capitaineries de la ville de Chierbourg, dont il
a par an six mille francs, et de Nemours, dont îl a
par an deux mille francs, MONSTREL. t. i, chap. 99,
p. 4 59, dans LACDRNE. || xvi° s.* Toy Bethlehem,
terre de Judée, qui est petite entre les capitaine-
ries de Juda, CALV. Instit. 374. || Capitainie s'est dit
pour habileté de capitaine. 11 avait ses chevaliers
accoustumé à eux oser fier en sa capitanie, BER-
CHEURE, f° 74 (xiv° siècle).
— ÉTYM. Capitaine.
+ CAPITAINESSE (ka-pi-tê-nè-s'), s. f. Terme de
marine. Galère que commandait le chef d'une divi-
sion de galères.
— HIST! xvi° s. Sa galère capitainessefut arrestée
par un rémora, MONT, H, 180. Lesquelles choses
furent toutes portées à" Athènes par Cimon'sur sa
galère capitainesse, AMYOT, Thésée, 45.
— ÉTYM. Capitaine.
CAPITAL, AXE (ka-pi-tal, U-V),adj. \\ i" Où il
s'agit de la tête ou de ia vie; qui mérite le dernier
supplice. Procès capital. Intenter une accusation
capitale. Condamner quelqu'un à la peine capitale.
CAP
Et Cinna vous impute à crime capital La libéralité
vers le pays natal, CORN. Cinna, n, 1. Abandonner
mon camp en est un [crime] capital, ID. Nicomède,
il, 2. On a beaucoup loué le regret que'Néron té-
moigna de savoir écrire, à la première sentence capi-
tale qu'il eut à signer, DIDEROT, Claude et Néron.
|| 2" Qui est la tête ou comme la tête de quelque
chose. La ville capitale ou, substantivement, la ca-
pitale, la ville principale d'un Etat, d'une province.
Dans cette ville capitale, BOURDAL. Carême, i, Au-
mône, 446. Hipparque et Ptolémêe étaient à Alexan-
drie en Egypte, et ils la rendirent la capitale de
l'astronomie, FONTEN. Chaxelles. A l'âge de vingt-
un ans, Linné se rendit à Upsal, qu'on pouvait alors
regarder comme la capitale littéraire de la Suède,
CONDORCÈT, Linné. || 3° Lettre capitale ou, substan-
tivement, une capitale, grande lettre, majuscule.
En termes d'imprimerie, petites capitales, grandes
capitales. La lettre capitale a été ainsi nommée
parce qu'elle se met en tète de l'alinéa. || 4° Princi-
pal, essentiel. Le point capital. Clause capitale. Dé-
faut capital. C'est un crime envers lui si grand, si
capital, CORN. Polyeuctc, iv, 6. Il n'y a pas d'erreur
si capitale contre la philosophie, Boss. Préface. Il
ne faut pas se flatter, les plus expérimentés dans les
affaires font des fautes capitales, ID. Reine d'Angl.
Dans une affaire qui serait capitale àlui et aux siens,
LA BRUT. 4. Tout devient capital dans la bouche d'un
souverain, MASS. Pet. car. Obst. Il est capital de
n'offrir aux enfants que de bons modèles, FÉNELON,
XVII, 4 7. On ne sait si on a réussi à corriger, par
quelques beautés de détail, un vice si capital [dans
une tragédie], VOLT. Letlr. Richelieu, -T9 juill. 1773.
|| En termes de peinture, tableau capital, oeuvre
principale d'un peintre, d'une école. Il Les sept pé-
chés capitaux, péchés source des autres. || Ennemi
capital, ennemi mortel. Dieu les laisse aux diables,
ses capitaux ennemis, BOSS. Démons, 1. || 5° S.
m-. Ce qu'il y a d'essentiel. Le capital est d'avoir
de quoi se pousser, BOURD. Car. i, Richess. s. La
pénitence est le capital de notre paix avec Dieu,
ID. Avent, Nativité de Jc'sus-Christ, 228. Le capital
pour une femme n'est pas d'avoir un directeur, LA
BRUY. 3. Le sexe dévot qui fait son capital de dire
beaucoup, BOURD. Car. i, Prière, 3)6. Il ne devrait
pas faire son capilal d'être lieutenant général, SÊV.
204. Ensevelis dans l'amour des choses sensibles, ils
feront leur capital des biens grossiers de cette vie,
FËN. XVII, 2<4. 11 ne fait pas assez de cas de ce ta-
lent, pour faire son capital de l'étudier, LA BRUY. 8.
Comme le disent malicieusement vos pères Annat
et Meynier, qui en font le capital de leur accusa-
tion, PASC. Prov. 16, Ma 15° lettre y avait assez ré-
pondu [àl'accusation d'hérésie]; mais vous en par-
lez maintenant d'un autre air; vous en faites
sérieusement le capital de votre défense, ID. ib. 17.
|| 6° Le principal d'une dette, d'une rente. Amortir,
rembourser un capital.. Manger rentes et capitaux,
Serait doux, je l'espère, BÉRANG. El. delarichesse.
|| 7° Ensemble des produits accumulés. || En langage
scientifique, somme des utilités acquises, et non des
valeurs comme on dit à tort (voy. VALEUR) , résultat
du travail antérieur destiné à la satisfaction des be-
soins ultérieurs. On dit que les facultés acquises de
l'homme sont un capital. L'homme fait est un capi-
tal accumulé, J. B. SAY, Cours d'économie politique,
1843,1.1,p. 154. Le capital d'un artiste est son talent,
in. ib. t. n, p. 164. || Portion des produits accumu-
mulés ou des utilités acquises, destinée à la repro-
duction, sous forme de provisions, de matériaux
et d'instruments. Le premier chasseur était pourvu
au moins d'un repas, auquel il a dû la force de sai-
sir sa première proie; les armes qu'il s'est fabri-
quées ont été une grande augmentation de son ca-
pital ou de ses avances, DUPONT DE NEHOURS,
Maximes du doct. Quesnay, édit. 1846, p. 391. Tout
capital est un instrument de production, j. B. SAY.
Cours, t. i, p. 158. || Plus spécialement, l'instru-
ment de travail. Capital productif, celui qui est em-
ployé actuellement à la production. Capital impro-
ductif, inactif, oisif, celui qui n'est pas employé.
|j Capital-argent ou capital-monnaie, capital-ma-
tières, etc. celui qui a la forme de monnaie, de
matières premières. || Dans un sens relatif, notion
abstraite d'une somme d'utilités qui ne changent
pas avec les objets auxquels elles sont incorporées,
et que l'on peut retrouver après un certain temps
ou certaines opérations. || Propriété de ceux qui vi-
vent du revenu de ce qu'ils possèdent. || Capital d'un
individu, somme des richesses que cet individu pos-
sède en produits accumulés; avoir d'une personne :
c'est le sens de l'impôt sur le capital. || Portion de
richesse que le possesseur a l'intention de conser-
CAP
477
ver ou de reproduire par le travail; actif d'une per-
sonne. Capital d'un commerçant; on y fait entrer la.
clientèle. || Capital social, capitald'ùnesociétéde com-
merce. || Capital social, capital d'une nation, somme
des richesses existantes chez elle. Lecapitald'unena-
tion se compose de tous les capitaux -des particuliers,
J. B. SAY, Traitéd'écon. polit. 1840, p. 69. || Somme
de ces richesses employées dans l'industrie natio-
nale. Leur ensemble [des capitaux productifs] com-
pose le capital d'une nation, ID. Cours, 1.1, p. 145.
11 On confond souvent le capital et le numéraire ; de là,
en termes de finances, capital, argent en circulation.
Le capital se cache. || Fonds disponibles. Les capitaux
sont rares. || Fonds dont un industriel, un.commer-
çant, un agriculteur dispose pour la création ou
l'exploitation d'un établissemèntou d'une entreprise.
Capital ou fonds de roulement, argent ou produits
immédiatement échangeables, servant à payer les
dépenses d'exploitation. || Capital fixe ou engagé, ce-
lui qui sert sous une forme permanente, fixe, dans
des objets qui durent et dont l'efficacité se.per-
pétue sur un grand nombre d'actes de production,
tels que les constructions, les machines, les amélio-
rations foncières. Je ne parle pas ici des capitaux
engagés dans un fonds de terre et qui sont aussi
immobiles que le fonds, SAY, Traité, p. 409, note.
H Capital circulant ou de circulation, celui qui se
transforme dans l'opération productive, qui circule
sans cesse et passe d'une matière dans une autre,
telle que les matières premières, les provisions. La
monnaie, .capital fixe relativement à la société, est
un capital circulant relativement à l'individu. || 8° Lie
forte que laisse la potasse au fond des chaudières où
l'on fait le savon. || 9° S. f. Terme d'art militaire. La
capitale,,1a ligne de convention qui est censée par-
tager un bastion en deux portions égales.
— REM. Cet adjectif se met d'ordinaire après le
substantif : ville capitale, ennemis capitaux; cepen-
dant Bossuet a dit aussi : capitaux ennemis.
— SYN. CAPITAL, RICHESSE. Richesse, c'est l'en-"
semble des choses qui servent à la satisfaction de
nos besoins. Capital, c'est l'ensemble des moyens
de satisfaction résultant d'un travail antérieur. Le
capital est l'un des trois éléments de la production :
les agents naturels, le travail et le capital. Souvent
on oppose capital à fonds de terre.
— HIST. xii' s. Et ne remaindra hoem antif
[homme âgé] en ta maisun, qui evesche seit de la
lei chevel [loi capitale, la religion], Rois, 10. Cel
capital [ce châtiment capital] ne deit ne clers ne
lais suffrir; De saint Igliseenpuetla dreiture périr,
E as clers e as lais puet à perte venir, Th. le
mart. 60. || xiv° s. Un tribun ha cité Ceson et li baille
jour sur crime capital devant le peuple, BERCHEURE,
f- 54, verso. || xve s. Ledit conte de sainct Pol estait
lors ennemy capital du. duc de Bourgongne, COMM.
ni, 3. La grant compagnie mauldicte des sept vices
capitaulx et mortels, GERSON, Harangue à Char-
les VI, p. 15. || xvr s. Le prince de Galles prit si
fort à coeur la protection de Pierre contre Henry, qu'il
en fit tout son capital, Mém. sur.Guescl, ch. 22. Te-
nailles capitales [pour les fractures du crâne], inci-
sives, dites bec de perroquet, PARÉ, vm, 6'. Ce'fait,
seront appliquées dessus des poudres capitales [cé-
phaliques] de faculté dessiccative, m. xvi, 34, En-
nemi capital du vice, RONS. Odes, v, 23. L'on doit
venir par action [en justice, non par saisie] pour
loyaux aides ou chevels [aides capitales, dues aux
chefs, seigneurs], LOYSEL, 604. Ceste ville capitalle de
vostre duché de Guienne et métropolitaine pour le
faict de la religion, CONDÉ, Mém. p. 624.
— ÉTYM. Provenç. captai, capdal, capital, chep-
tel ; de capitàlis, de caput, tête, principal (voy.
CHEF). Capitale, le capital, a donné cheptel (voy.
ce mot). La plus ancienne forme est chevel; capital
a été refait, dès le xn° siècle, sur capitàlis.
f CAPITALEMENT (ka-pi-ta-le-man), adv. D'une
manière capitale, sur toutes choses. Se tromper ca-
pitalement, BOSS. Lett. abb. 57. Noailles était capi-
talement en butte aux jésuites par sa doctrine, non
suspecte, mais qui n'était pas la leur, ST-SIMON,
250, 78.
— HIST. xiv" s. Et tels larrons sont à punir càpi-
talement, BOUT. Somme rurale, p. 245, dans LA-
CURNE. || xvr s. Les mariages entre proches sont ca-
pitalement deffendus entre nous, MONT, n, 345. Je
hais capitalement la feinctise, ID. m, 54.
— ÉTYM. Capitale, et le suffixe ment; provenç.
captalmen.
f CAPITALISABLE (ka-pi-ta-li-za-bF), ad}. Qui
peut être capitalisé.
t CAPITALISÉ, EE (ka-pi-ta-b>zé, zée), part,
passé. Ajouté au capital. Lès intérêts capitalisés.
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