Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 1 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
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Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5406710m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49508
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2008
LAB
— HIST. xvi* s. Quelque personnage qui a mer-
veilleusement profondy ceste cabalesque science,
m'a prédit que.... CARL. iv, ■*.
— ÉTYM. Cabaliste.
t CABALISTÏQtTEMENT (ka-ba-li-sti-ke-man),
adv. D'une manière cabalistique.
— ÉTYM. Cabalistique, et le suffixe ment.
t CABAIX1N (ka-bal-Iin), adj. Terme de pharma-
cie. Aloès caballin, nom d'une variété très-impure
d'aloès qu'on croit, mais à tort, employée en mé-
decine vétérinaire.
— ÉTYM. Cabattinus, adjectif formé de caballus,
cheval (voy. CHEVAL).
f CABAN (ka-ban), s. m. (| 1° Anciennement, es-
pèce de casaque pour la pluie. Il avait un jupon,
non celui de constable, Mais un qui pour un temps
suivit l'arrière-ban, Quand en première noce il ser-
vit de caban Au chroniqueur Turpin, lorsque par
la campagne II portait l'arbalète au bon roi Charle-
magne, RÉGNIER, Sat. x. || 2° Aujourd'hui, sorte de
vêtement à manches et à capuchon, servant contre
la pluie ou contre le soleil. || Terme de marine. Ca-
pote de grosse étoffe surmontée d'un capuchon.
— HIST. xvi" s. Et se morfondoit fort, combien
que il fust affublé d'un caban fourré tout pelé, Sat.
ilén. p. 9.
— ÉTYM. Espagn. gaban; ilaL gabbano; portug.
gabâo; de l'arabe abd (s'écrivant avec un ain qui
devient facilement un g ou un c), capote avec des
manches et un capuchon.
t CABANAGE (kà-ba-na-j'), s. m. Action de ca-
baner; endroit où l'on dresse des cabanes.
CABANE (ka-ba-n'; d'après Chifflet, au xvn° siè-
cle, Gramm. p. 4 83, on prononçait cabane, d
comme dans âne), s. f.\\ 1° Petite et chétive maison,
ordinairement couverte de chaume. Les cabanes de
ce pauvre village. Le pauvre en sa cabane où le
chaume le couvre, MALH. VI, 18. Elle la prend au
mot, se glisse en la cabane : Point de coup de ba-
lai qui l'oblige à changer, LA FONT. Fal). ni, 8. Ils
virent à l'écart une étroite cabane, Demeure hospi-
talière, humble et chaste maison, ID. Philémon.
.... Du prix de sa journée II [le pauvre] meubla sa
cabane et vêtit ses enfants, ST-LAMBERT, Saisons,
Hiver. || 2° Nom de divers réduits ordinairement for-
més de planches. Cabane de berger. Une cabane à
lapins. || 3° Terme de marine. Petite chambre attri-
buée, dans un navire de guerre, à un sous-officier,
et, dans un navire de commerce, à un passager.
|| Tente qui, dans un bateau, sert à abriter les mar-
chandises ou l'équipage. || 4° Case dans laquelle on
place le ver à soie pour qu'il file son cocon. || Cage
pour faire couver de petits oiseaux. || 5" Autrefois
nom d'un bateau qui, à son milieu, portait une
sorte de logement ou de cabane. Nous prîmes une
cabane et baissâmes [descendîmes] jusqu'à Orléans,
SCARRON. Rom. corn. p. 392, édit. de 4 6 51, dans
JAI . Un tas de faquins [portefaix] qui attendent sur
le port ceux qui viennent par eau, pour porter leurs
hardes, se jetèrent en foule dans la cabane, m. ib.
p. 394.
— SYN. CABANE, HUTTE, CHAUMIÈRE. Ces trois
termes, qui désignent une petite maison, se dis-
tinguent en ce que : 4° la cabane exprime quelque
chose de chétif et de misérable; la cabane est la
maison du pauvre ; 2° la hutte est la maison du sau-
vage ou de celui que les circonstances obligent à se
loger comme les sauvages, on se construit des
huttes dans les forêts; 3° la chaumière est la de-
meure du paysan, de l'homme des champs; elle est
sans doute humble et pauvre ; mais elle n'emporte
aucune idée de misère, et les satisfactions champê-
tres y peuvent trouver place.
— HIST. xv° s. Une estable de chevaux appellée
par le langage païs cabanne, DU- C ANGE, cabanacum.'
Icellui Jaquet alla vers une loge ou chabene, qui
estoit dans la dite vigne,m. chabena. ||xvi° s. Nos-
tre pilot tiroit les vers du nez à ses matelots ; quand
frère Jean, retournant de la cabane, aperceut que
Pantagruel estoit resveillé.... RAB. Pont. 283.
— ÉTYM. Provenç. cabana; catal. cabanya; es-
pagn. cabana; portug. cabana; ital. capanna; bas-
lat. capanna, dans Isidore de Séville; du celtique :
kymri et gaël. caban, Cte'cab, hutte.
f CABANE, ÊE (ka-ba-né, née), part, passé.
Logé sous une cabane. Le chasseur attend, cabane
sous une feuillée épaisse, BUPF. dans le Dictionn.
de POITEVIN. Castors cabanes, ID. Quadr. t.in,-p. 74.
f CABANEAU (ka-ba-nô), s. m. Petite loge au
bord de là mer destinée à loger les équipages des
bâtiment^, qui font la pêche de la morue.
— ÉTYM. Cabane.
tCABANER (ka-ba-né), v. n. || 1° Se mettre sous
CAB
des cabanes, en parlant des sauvages. || 2° Terme
de marine. Chavirer, être renversé. || 3° Terme de
magnanerie. Mettre, sur le bord des claies à vers
à soie, des branches quand le ver cherche à filer
son cocon.
— HIST. xvi' s. Quinze cents soldats, mille des-
quels il avoit fait descendre et cabaner à une petite
isle,- PALMA CATET, dans le Dict. de DOCHEZ.
— ÉTYM. Cabane.
CABANON (ka-ba-non), s. m. || i" Petite cabane.
|| 2" Cachot obscur dans quelques prisons. Il fut mis
aux cabanons. || Loge, dans les maisons d'aliénés,
pour certains fous furieux.
— ÉTYM. Cabane.
t CABARER (ka-ba-ré), v. a. Terme de brasserie.
Jeter l'eau d'un vaisseau dans un autre.
1. CABARET (ka-ba-rè ; le t ne se lie pas dans la
conversation ; au pluriel l's se lie : des ka-ba-rè-z
achalandés; cabarets rime avec traits, jamais, suc-
cès), s. m. || 1° Sorte d'auberge d'un rang inférieur
où l'on vend du vin en détail et où l'on donne aussi
à manger. Hanter le cabaret. C'est un pilier de ca-
baret, c'est un homme qui ne bouge du cabaret. Il
y a des cabarets où les ouvriers font leurs repas. Ca-
baret borgne, mauvais cabaret. Le marquis dé Mi-
repoix s'amouracha de la fille d'un cabaret en Alle-
magne, ST-SIM. 69, -127. Versailles, petit'château'
de cartes alors, bâti par Louis XIII, ennuyé d'y
avoir couché dans un méchant cabaret à rouliers,
ID. 410, 136. Dis-nous un peu quel est le cabaret
honnête Où tu t'es coiffé le cerveau? MOL. Amph.
m, 2. Socrate, cet homme discret Que toute la
terre révère, Allait dîner au cabaret Quand sa
femme était en colère, PANARD, Chanson. Qui,
dansez sous mon vieux chêne; C'est l'arbre du
cabaret; Au bon temps toujours la haine Sous
ses rameaux expirait, BÉRANG. Vieux mènètr. Quoi!
parer d'une noble image Mes petits vers de ca-
baret! BÉRANG. Portrait. Galment je reprends ma
musette, Et m'en retourne au cabaret, ID. Hab. de
■cour. || Familièrement. Aller dîner au cabaret, dîner
chez le traiteur. Dtner de cabaret, dîner que l'on
fait chez le traiteur. || 2° Petite table ou plateau
pour fasses à café, à thé, etc. Un beau cabaret.
Cabaret de la Chine. On était auprès de plusieurs
cabarets de thé et de café; en prenait qui voulait,
ST-SIM. 186. || L'assortiment même des tasses ou
verres qui garnissent le plateau. j| 3° Se dit, au jeu
de la trinquette, de trois cartes qui se suivent im-
médiatement, depuis le valet jusqu'à l'as. |[ 4° Es-
pèce de gros-bec, oiseau.
— SYN. CABARET, TAVERNE. Maisons où l'on vend
aux allants et venants à boire et à manger. Le ca-
baret est un terme indifférent qui n'implique rien
de défavorable, sinon que c'est un lieu destiné à la
fréquentation de petites gens. Mais taverne, qui
n'est plus de l'usage ordinaire, ne se dit guère que
d'un cabaret où l'on va pour boire à l'excès et se
livrer à la crapule, excepté quand il s'agit des res-
taurants anglais ou faits à l'imitation des anglais.
— HIST. xiv* s. Icellui sergent entra de fait en
un petit cabaret, que on dit la lanterne, par où
l'en va ou celier du dit hostel, nu CANGE, cabia. Il
vint en une loge ; le pot au feu trouva, Et le miés
et le vin; bon cabaret i a, Baud. de Scb. vin, 125.
|| xv* s. En l'ost avoit tavernes et cabarets aussi
bien et aussi plantureusement comme à Bruges ou à
Bruxelles, FROISS. n, 11, 161. Carpe au cabaret pour
disner, E. DESCH. Poésies mss. t" 206, dans LACURNE.
|| xvi" s. Esteufs, avecques les cabarets à les frap-
per, DU CANGE, cabaretus.
— ÉTYM. Norm. cabaret, avant-toit. Cabaret si-
gnifie, comme on voit, un lieu où l'on vend du vin, -
un réduit, un avant-toit, une raquette. Ménage le
tire du grec Xcaupo; mais, outre qu'on ne voit pas par quelle
voie ni par quelle filière grammaticale ce mot grec
serait venu dans le français, on n'obtient pas parla
une explication des trois ou quatre sens que le mot
présente. Jusqu'à présent l'origine en est inconnue;
et ici on n'a pu que rassembler les éléments d'une
discussion.
2. CABARET (ka-ba-rè), s. m. Plante. Nom vul-
gaire de l'asarët. || Cabaret de murailles, cynoglosse
omphalode.
— HIST. xvi" s. Cabaret ne désire ni la culture
ni l'arrousement : fleurit es deux saisons de l'an-
née, printemps et automne, 0. DE SERRES, 618.
— ÉTYM. Saumaise indique le latin combretum ou
cobretum (nom d'une autre plante que le cabaret),
d'où, par altération, cabaret. Etymblogie qui de-
meure douteuse, faute d'intermédiaires.
CABARET1ER, 1ÈRE (ka-ba-re-tié, tiê-r'; Mé-
CAB
445
nage signale comme fautive la prononciation caba-
rètier, qu'on entend quelquefois et qui est en efîrt
mauvaise), s. m. et f. Celui, celle qui tient cabaret.
T'ai-je encore décrit la dame brelandière Qui de
joueurs chez soi se fait cabaretière? BOIL. Sat. x.
Le Jupiter d'Homère avec ses deux tonneaux me
fait lever les épaules; je n'aime point Jupiter caba-
retier donnant, comme tous les autres cabaretiers,
plus de mauvais que de bon, VOLT. Hemrnivs, ix. _
— HIST. xiv" s. Et li cabarettierz tantost li de-
manda S'il voloit boire vin.... Baud. de Seb. vin,
128. Fut donné congié à Jehan Lefebvre cabartier,
DU CANGE, billonus.
—ÉTYM. Cabaret.
| CABARRE (ka-ba-r'), s. f. Le même que .ga-
barre.
CABAS (ka-bâ; l's se lie : un ka-bâ-z élégant),
s. m. || i° Panier de jonc qui sert ordinairement à
mettre des figues. 100 paquets de raisins secs et
200 cabas de figues, VOLT. Phil. iv, 319. || 2°Panier
aplati, en paille tressée, à l'usage des femmes.
|| Grand panier servant à porter différents objets.
Ils allaient dans les marchés avec des cabas pour
s'offrir à porter les provisions que les bourgeois y
achetaient, LESAGE, Gusman d'Àlf. 11, 2. Vive le
cabas ! il en est de lui comme des beignets, il faut
y revenir quand on en atâté une fois, ID. ib. n, 4.
Je repris mon premier métier, j'endossai le cabas et
recommençai à servir le bourgeois, ID. ib. Ouvre
ton cabas, ajouta-t-il. Je l'ouvris, et aussitôt il y
jeta trois sacs d'argent qu'il tenait enveloppés dans
un coin de son manteau, ID. ib. || 3° Familièrement.
Cabas, vieille voiture, à l'ancienne mode. Nous som-
mes venus dans un méchant cabas. || 4° Fig. Je sau-
tai dehors de ce cabas [lit commun] hospitalier ,■ mau-
dissant cordialement les bons usages de nos aïeux,
CHATEAUB. Voy. Âm. 348. || 5° Sorte de chapeau de
femme dont la passe n'est point relevée. || Par plai-
santerie, vieux chapeau de paille.
— HIST. xiv* s. Pour avoir rappareillié le cabas
d'argent du roi nostre sire, c'est à savoir reffait de
neuf les charnières des deux costés de l'anse d'ice-
lui cabas, LABORDE, Études sur les lettres, i, preu-
ves, n. 216. || xv* s. Atournez-vous, mes dames, autre-
ment, Sanz emprunter tant de haribouras, Ne de
quérir cheveux estrangement ; Vostre affubler est
comme un grant cabas, E. DESCH. Poésies mss.
f6 325, dans LACURNE. Cabatz rabattu [injure adres-
sée à une femme], DU CANGE, cabasius. Prens tes
esbas 5. faire cesser nos debas; Aussi bien sont ce
tes cabas [tripotages] Que de tousjours trouver rân- -
cune, CH. D'ORL. Rond. ||xvi* s. Ils enferment cha-
cun chapon dans un panier ou cabas suspendu en
l'aer par des cordes, o. DE SERRES, 362. Le bled
qui est dans la quaisse, puisé avec un cabas et mis
sur la mesure tout doucement, ID. 135.
— ÉTYM. Rouchi, cabau; espagn. capazo, ca-
pacho; bas-lat. cabacus, cabacius, cabassio. Ori-
gine incertaine. On serait porté à y voir le radical
celtique cab (voy. CABANE) avec la désinence latine
acius, aceus; ou peut-être un dérivé de l'adjectif
latin capax.
t CABASSER (ka-ba-sé),' v. n. || 1° Bavarder.
|| 2° Tromper, voler. Il est populaire et ne s'écrit
pas ou plutôt ne s'écrit plus.
— HIST. xv* s. Madame dit en riant à ses fem-
mes : il en a la moitié cabassé [de son argent], Je-
han de Saintrè, ch. 41. Pour quelque peine que-je
mette  cabasser n'a ramasser, Nous ne pouvons
•rien amasser, Patel.
— ÉTYM. Cabas.
f CABASSEUR, EUSE (ka-ba-seur, seù-z'), s. m.
et f. Trompeur, trompeuse; voleur, voleuse. U est
populaire et ne s'écrit pas.
— ÉTYM. Cabasser.
CABASSET (ka-ba-sé), s. m. Espèce de petit
casque. Vieux.
— HIST. xvi* s. X faulte de vaisseaux pour porter
l'eau, ils estoient contraints d'en emplir leurs cabas-
sets, AMYOT, Ant. 60.
— ÉTYM. Diminutif de cabas, par assimilation
d'un casque à un petit panier. Saint-Simon, écrivant
cabacet, l'a pris dans le sensdetripoteur, dérivant
alors de cabas, tripotage : L'écriture fut longue et
détaillée; le cabacet [letripoteur, le brouillon] s'é-
chauffa la tête, se remplit du nom de M. de Chaul-
nes, tellement et si bien qu'il cacheta sa lettre, mit
le dessus à M. de Chaulnes au lieu de M. de Pont-
chartrain; 42, 239.
| CABELIAC (ka-bé-li-ô), s. m. Voy. CABILLAUD.
CABESTAN (ka-bè-stan), s. m. Treuil vertical qui
se manoeuvre au moyen de barres fixes et horizon-
tales. Virer le cabestan.
— HIST. xvi* s. Quelque personnage qui a mer-
veilleusement profondy ceste cabalesque science,
m'a prédit que.... CARL. iv, ■*.
— ÉTYM. Cabaliste.
t CABALISTÏQtTEMENT (ka-ba-li-sti-ke-man),
adv. D'une manière cabalistique.
— ÉTYM. Cabalistique, et le suffixe ment.
t CABAIX1N (ka-bal-Iin), adj. Terme de pharma-
cie. Aloès caballin, nom d'une variété très-impure
d'aloès qu'on croit, mais à tort, employée en mé-
decine vétérinaire.
— ÉTYM. Cabattinus, adjectif formé de caballus,
cheval (voy. CHEVAL).
f CABAN (ka-ban), s. m. (| 1° Anciennement, es-
pèce de casaque pour la pluie. Il avait un jupon,
non celui de constable, Mais un qui pour un temps
suivit l'arrière-ban, Quand en première noce il ser-
vit de caban Au chroniqueur Turpin, lorsque par
la campagne II portait l'arbalète au bon roi Charle-
magne, RÉGNIER, Sat. x. || 2° Aujourd'hui, sorte de
vêtement à manches et à capuchon, servant contre
la pluie ou contre le soleil. || Terme de marine. Ca-
pote de grosse étoffe surmontée d'un capuchon.
— HIST. xvi" s. Et se morfondoit fort, combien
que il fust affublé d'un caban fourré tout pelé, Sat.
ilén. p. 9.
— ÉTYM. Espagn. gaban; ilaL gabbano; portug.
gabâo; de l'arabe abd (s'écrivant avec un ain qui
devient facilement un g ou un c), capote avec des
manches et un capuchon.
t CABANAGE (kà-ba-na-j'), s. m. Action de ca-
baner; endroit où l'on dresse des cabanes.
CABANE (ka-ba-n'; d'après Chifflet, au xvn° siè-
cle, Gramm. p. 4 83, on prononçait cabane, d
comme dans âne), s. f.\\ 1° Petite et chétive maison,
ordinairement couverte de chaume. Les cabanes de
ce pauvre village. Le pauvre en sa cabane où le
chaume le couvre, MALH. VI, 18. Elle la prend au
mot, se glisse en la cabane : Point de coup de ba-
lai qui l'oblige à changer, LA FONT. Fal). ni, 8. Ils
virent à l'écart une étroite cabane, Demeure hospi-
talière, humble et chaste maison, ID. Philémon.
.... Du prix de sa journée II [le pauvre] meubla sa
cabane et vêtit ses enfants, ST-LAMBERT, Saisons,
Hiver. || 2° Nom de divers réduits ordinairement for-
més de planches. Cabane de berger. Une cabane à
lapins. || 3° Terme de marine. Petite chambre attri-
buée, dans un navire de guerre, à un sous-officier,
et, dans un navire de commerce, à un passager.
|| Tente qui, dans un bateau, sert à abriter les mar-
chandises ou l'équipage. || 4° Case dans laquelle on
place le ver à soie pour qu'il file son cocon. || Cage
pour faire couver de petits oiseaux. || 5" Autrefois
nom d'un bateau qui, à son milieu, portait une
sorte de logement ou de cabane. Nous prîmes une
cabane et baissâmes [descendîmes] jusqu'à Orléans,
SCARRON. Rom. corn. p. 392, édit. de 4 6 51, dans
JAI . Un tas de faquins [portefaix] qui attendent sur
le port ceux qui viennent par eau, pour porter leurs
hardes, se jetèrent en foule dans la cabane, m. ib.
p. 394.
— SYN. CABANE, HUTTE, CHAUMIÈRE. Ces trois
termes, qui désignent une petite maison, se dis-
tinguent en ce que : 4° la cabane exprime quelque
chose de chétif et de misérable; la cabane est la
maison du pauvre ; 2° la hutte est la maison du sau-
vage ou de celui que les circonstances obligent à se
loger comme les sauvages, on se construit des
huttes dans les forêts; 3° la chaumière est la de-
meure du paysan, de l'homme des champs; elle est
sans doute humble et pauvre ; mais elle n'emporte
aucune idée de misère, et les satisfactions champê-
tres y peuvent trouver place.
— HIST. xv° s. Une estable de chevaux appellée
par le langage païs cabanne, DU- C ANGE, cabanacum.'
Icellui Jaquet alla vers une loge ou chabene, qui
estoit dans la dite vigne,m. chabena. ||xvi° s. Nos-
tre pilot tiroit les vers du nez à ses matelots ; quand
frère Jean, retournant de la cabane, aperceut que
Pantagruel estoit resveillé.... RAB. Pont. 283.
— ÉTYM. Provenç. cabana; catal. cabanya; es-
pagn. cabana; portug. cabana; ital. capanna; bas-
lat. capanna, dans Isidore de Séville; du celtique :
kymri et gaël. caban, Cte'cab, hutte.
f CABANE, ÊE (ka-ba-né, née), part, passé.
Logé sous une cabane. Le chasseur attend, cabane
sous une feuillée épaisse, BUPF. dans le Dictionn.
de POITEVIN. Castors cabanes, ID. Quadr. t.in,-p. 74.
f CABANEAU (ka-ba-nô), s. m. Petite loge au
bord de là mer destinée à loger les équipages des
bâtiment^, qui font la pêche de la morue.
— ÉTYM. Cabane.
tCABANER (ka-ba-né), v. n. || 1° Se mettre sous
CAB
des cabanes, en parlant des sauvages. || 2° Terme
de marine. Chavirer, être renversé. || 3° Terme de
magnanerie. Mettre, sur le bord des claies à vers
à soie, des branches quand le ver cherche à filer
son cocon.
— HIST. xvi' s. Quinze cents soldats, mille des-
quels il avoit fait descendre et cabaner à une petite
isle,- PALMA CATET, dans le Dict. de DOCHEZ.
— ÉTYM. Cabane.
CABANON (ka-ba-non), s. m. || i" Petite cabane.
|| 2" Cachot obscur dans quelques prisons. Il fut mis
aux cabanons. || Loge, dans les maisons d'aliénés,
pour certains fous furieux.
— ÉTYM. Cabane.
t CABARER (ka-ba-ré), v. a. Terme de brasserie.
Jeter l'eau d'un vaisseau dans un autre.
1. CABARET (ka-ba-rè ; le t ne se lie pas dans la
conversation ; au pluriel l's se lie : des ka-ba-rè-z
achalandés; cabarets rime avec traits, jamais, suc-
cès), s. m. || 1° Sorte d'auberge d'un rang inférieur
où l'on vend du vin en détail et où l'on donne aussi
à manger. Hanter le cabaret. C'est un pilier de ca-
baret, c'est un homme qui ne bouge du cabaret. Il
y a des cabarets où les ouvriers font leurs repas. Ca-
baret borgne, mauvais cabaret. Le marquis dé Mi-
repoix s'amouracha de la fille d'un cabaret en Alle-
magne, ST-SIM. 69, -127. Versailles, petit'château'
de cartes alors, bâti par Louis XIII, ennuyé d'y
avoir couché dans un méchant cabaret à rouliers,
ID. 410, 136. Dis-nous un peu quel est le cabaret
honnête Où tu t'es coiffé le cerveau? MOL. Amph.
m, 2. Socrate, cet homme discret Que toute la
terre révère, Allait dîner au cabaret Quand sa
femme était en colère, PANARD, Chanson. Qui,
dansez sous mon vieux chêne; C'est l'arbre du
cabaret; Au bon temps toujours la haine Sous
ses rameaux expirait, BÉRANG. Vieux mènètr. Quoi!
parer d'une noble image Mes petits vers de ca-
baret! BÉRANG. Portrait. Galment je reprends ma
musette, Et m'en retourne au cabaret, ID. Hab. de
■cour. || Familièrement. Aller dîner au cabaret, dîner
chez le traiteur. Dtner de cabaret, dîner que l'on
fait chez le traiteur. || 2° Petite table ou plateau
pour fasses à café, à thé, etc. Un beau cabaret.
Cabaret de la Chine. On était auprès de plusieurs
cabarets de thé et de café; en prenait qui voulait,
ST-SIM. 186. || L'assortiment même des tasses ou
verres qui garnissent le plateau. j| 3° Se dit, au jeu
de la trinquette, de trois cartes qui se suivent im-
médiatement, depuis le valet jusqu'à l'as. |[ 4° Es-
pèce de gros-bec, oiseau.
— SYN. CABARET, TAVERNE. Maisons où l'on vend
aux allants et venants à boire et à manger. Le ca-
baret est un terme indifférent qui n'implique rien
de défavorable, sinon que c'est un lieu destiné à la
fréquentation de petites gens. Mais taverne, qui
n'est plus de l'usage ordinaire, ne se dit guère que
d'un cabaret où l'on va pour boire à l'excès et se
livrer à la crapule, excepté quand il s'agit des res-
taurants anglais ou faits à l'imitation des anglais.
— HIST. xiv* s. Icellui sergent entra de fait en
un petit cabaret, que on dit la lanterne, par où
l'en va ou celier du dit hostel, nu CANGE, cabia. Il
vint en une loge ; le pot au feu trouva, Et le miés
et le vin; bon cabaret i a, Baud. de Scb. vin, 125.
|| xv* s. En l'ost avoit tavernes et cabarets aussi
bien et aussi plantureusement comme à Bruges ou à
Bruxelles, FROISS. n, 11, 161. Carpe au cabaret pour
disner, E. DESCH. Poésies mss. t" 206, dans LACURNE.
|| xvi" s. Esteufs, avecques les cabarets à les frap-
per, DU CANGE, cabaretus.
— ÉTYM. Norm. cabaret, avant-toit. Cabaret si-
gnifie, comme on voit, un lieu où l'on vend du vin, -
un réduit, un avant-toit, une raquette. Ménage le
tire du grec X
voie ni par quelle filière grammaticale ce mot grec
serait venu dans le français, on n'obtient pas parla
une explication des trois ou quatre sens que le mot
présente. Jusqu'à présent l'origine en est inconnue;
et ici on n'a pu que rassembler les éléments d'une
discussion.
2. CABARET (ka-ba-rè), s. m. Plante. Nom vul-
gaire de l'asarët. || Cabaret de murailles, cynoglosse
omphalode.
— HIST. xvi" s. Cabaret ne désire ni la culture
ni l'arrousement : fleurit es deux saisons de l'an-
née, printemps et automne, 0. DE SERRES, 618.
— ÉTYM. Saumaise indique le latin combretum ou
cobretum (nom d'une autre plante que le cabaret),
d'où, par altération, cabaret. Etymblogie qui de-
meure douteuse, faute d'intermédiaires.
CABARET1ER, 1ÈRE (ka-ba-re-tié, tiê-r'; Mé-
CAB
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nage signale comme fautive la prononciation caba-
rètier, qu'on entend quelquefois et qui est en efîrt
mauvaise), s. m. et f. Celui, celle qui tient cabaret.
T'ai-je encore décrit la dame brelandière Qui de
joueurs chez soi se fait cabaretière? BOIL. Sat. x.
Le Jupiter d'Homère avec ses deux tonneaux me
fait lever les épaules; je n'aime point Jupiter caba-
retier donnant, comme tous les autres cabaretiers,
plus de mauvais que de bon, VOLT. Hemrnivs, ix. _
— HIST. xiv" s. Et li cabarettierz tantost li de-
manda S'il voloit boire vin.... Baud. de Seb. vin,
128. Fut donné congié à Jehan Lefebvre cabartier,
DU CANGE, billonus.
—ÉTYM. Cabaret.
| CABARRE (ka-ba-r'), s. f. Le même que .ga-
barre.
CABAS (ka-bâ; l's se lie : un ka-bâ-z élégant),
s. m. || i° Panier de jonc qui sert ordinairement à
mettre des figues. 100 paquets de raisins secs et
200 cabas de figues, VOLT. Phil. iv, 319. || 2°Panier
aplati, en paille tressée, à l'usage des femmes.
|| Grand panier servant à porter différents objets.
Ils allaient dans les marchés avec des cabas pour
s'offrir à porter les provisions que les bourgeois y
achetaient, LESAGE, Gusman d'Àlf. 11, 2. Vive le
cabas ! il en est de lui comme des beignets, il faut
y revenir quand on en atâté une fois, ID. ib. n, 4.
Je repris mon premier métier, j'endossai le cabas et
recommençai à servir le bourgeois, ID. ib. Ouvre
ton cabas, ajouta-t-il. Je l'ouvris, et aussitôt il y
jeta trois sacs d'argent qu'il tenait enveloppés dans
un coin de son manteau, ID. ib. || 3° Familièrement.
Cabas, vieille voiture, à l'ancienne mode. Nous som-
mes venus dans un méchant cabas. || 4° Fig. Je sau-
tai dehors de ce cabas [lit commun] hospitalier ,■ mau-
dissant cordialement les bons usages de nos aïeux,
CHATEAUB. Voy. Âm. 348. || 5° Sorte de chapeau de
femme dont la passe n'est point relevée. || Par plai-
santerie, vieux chapeau de paille.
— HIST. xiv* s. Pour avoir rappareillié le cabas
d'argent du roi nostre sire, c'est à savoir reffait de
neuf les charnières des deux costés de l'anse d'ice-
lui cabas, LABORDE, Études sur les lettres, i, preu-
ves, n. 216. || xv* s. Atournez-vous, mes dames, autre-
ment, Sanz emprunter tant de haribouras, Ne de
quérir cheveux estrangement ; Vostre affubler est
comme un grant cabas, E. DESCH. Poésies mss.
f6 325, dans LACURNE. Cabatz rabattu [injure adres-
sée à une femme], DU CANGE, cabasius. Prens tes
esbas 5. faire cesser nos debas; Aussi bien sont ce
tes cabas [tripotages] Que de tousjours trouver rân- -
cune, CH. D'ORL. Rond. ||xvi* s. Ils enferment cha-
cun chapon dans un panier ou cabas suspendu en
l'aer par des cordes, o. DE SERRES, 362. Le bled
qui est dans la quaisse, puisé avec un cabas et mis
sur la mesure tout doucement, ID. 135.
— ÉTYM. Rouchi, cabau; espagn. capazo, ca-
pacho; bas-lat. cabacus, cabacius, cabassio. Ori-
gine incertaine. On serait porté à y voir le radical
celtique cab (voy. CABANE) avec la désinence latine
acius, aceus; ou peut-être un dérivé de l'adjectif
latin capax.
t CABASSER (ka-ba-sé),' v. n. || 1° Bavarder.
|| 2° Tromper, voler. Il est populaire et ne s'écrit
pas ou plutôt ne s'écrit plus.
— HIST. xv* s. Madame dit en riant à ses fem-
mes : il en a la moitié cabassé [de son argent], Je-
han de Saintrè, ch. 41. Pour quelque peine que-je
mette  cabasser n'a ramasser, Nous ne pouvons
•rien amasser, Patel.
— ÉTYM. Cabas.
f CABASSEUR, EUSE (ka-ba-seur, seù-z'), s. m.
et f. Trompeur, trompeuse; voleur, voleuse. U est
populaire et ne s'écrit pas.
— ÉTYM. Cabasser.
CABASSET (ka-ba-sé), s. m. Espèce de petit
casque. Vieux.
— HIST. xvi* s. X faulte de vaisseaux pour porter
l'eau, ils estoient contraints d'en emplir leurs cabas-
sets, AMYOT, Ant. 60.
— ÉTYM. Diminutif de cabas, par assimilation
d'un casque à un petit panier. Saint-Simon, écrivant
cabacet, l'a pris dans le sensdetripoteur, dérivant
alors de cabas, tripotage : L'écriture fut longue et
détaillée; le cabacet [letripoteur, le brouillon] s'é-
chauffa la tête, se remplit du nom de M. de Chaul-
nes, tellement et si bien qu'il cacheta sa lettre, mit
le dessus à M. de Chaulnes au lieu de M. de Pont-
chartrain; 42, 239.
| CABELIAC (ka-bé-li-ô), s. m. Voy. CABILLAUD.
CABESTAN (ka-bè-stan), s. m. Treuil vertical qui
se manoeuvre au moyen de barres fixes et horizon-
tales. Virer le cabestan.
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