Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 1 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
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Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Avec mode texte Avec mode texte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5406710m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49508
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2008
BRI
BRI
BRO
423
— HIST. xi° s. [Il] ' Tranche le piz [poitrine], si
lui brise les os, Ch. de Rok xci. L'espée cruist [ré-
sonne] , ne froisse ne ne brise [se brise], ib. CLXX.
|| xir» s. [Il] En fait les murs briser, Jlonc. p. 5.
[Ils] Venu sont à Hauteme, s'ont la vile brisie, Sax.
vu. Tuz ses comandemenz sûmes près de furnir, E
cliastals e citez brisier et asaillir, E périls de nos
cors e des anemes [âmes] suffrir, Th. le mart. 4 34.
Mais quant Richarz li Brez le vit si abatu Ë sur le
pavement gésir tut estendu, Un poi en bescoz l'ad
des autres colps féru, Qu'a la pierre ad brisié en
deus son brant moulu, ib. 4 50. Ja iert mes chevax
si destrois, Que je"crain qu'il se brit la cuisse, ta
Charrette, 4 620. || xm' s. Et là ot Guillaunies de
Champlite le bras brisié d'une pierre, VILLEH. LXXV.
Et brisierent bien tresqu'à quatre des portes, et en-
trèrent ens, m. cv. [Elle] ne briseroit son veu pour
souffrir discepline, Berle, LVI. Et i ot mainte lance
brisie sur escu, ib. cxxxvn. Et Grestien entrèrent
ens par force de toutes parts par le mur qui es-
toit brisiés, et fu la cité prise, Chron. de Rains, 39.
Li rois rechut la lettre et brisa le seel et la lut, ib.
4 32. Si ne seroit mie bon que vous comencissiez la
mellée, ne brisissiez l'aloiance, ib. p. 217. Tant va
pot à l'eve que-brise, Ren. 4 3650. Quatre costes li
ont brisié; X bien petit l'ont mort laissié, ib. 6436.
Et croi que, se plusors osassent, Lor mariages en
brisassent, Et de foi ne lor sovenist, ta Rose,
4 4336. Et se tu ses lances brisier, Tu t'en pues
moult faire prisier, ib. 2209. Si comme s'aucuns
est pris et mis en prison, et il brise la prison,BEAUM.
xxx, 13. Li sergâns qui va penre par commande-
ment de segneur, pot et doit brisier ce qu'on ferme
contre li, ID. LIV, 8. Et si n'est pas li establisse-
rnens brisiés, car l'entention des establissemens
n'est pas por tollir autrui droit, ID. XLVIII, 4. Si
deïssiez à sa manière Qu'ele nienjast (ce n'est pas
fable) Plus que nus qui fust à la table, Que çà et là
le pain brisoit, BUTÉE, n, 4 7t. Mesneveus, venés
à moy aidier et vous etvostre gent; caries Alenlans
brisent le moustier, JOINV. 234. 11 y ot bien douze
vins vessiaus, que grans que petiz, brisiez et per-
dus, ID. 24 9. || xiv° s. Les aides des Latins brisées et
faillies, BEKCHEURE , f° 35, recto. Miex estoit les cou-
rages esmeus ploier que briser, ID. f° 36, recto.
|| xve s. Pour ce qu'il avoit trespassé le commande-
ment de son seigneur le roi et brisé son an est et sa
prison, et s'en estoit parti sans congé.... FROISS. I,
I, <54. Et l'eust fait sans fauté [pendre],si n'eust
esté le dit messire Jean de Hainaut, qui lui brisa
son ire et excusa le dit messire Godemon, ID. I, I,
296. Et brisa le roi tout ce voyage.... [défendit l'ex-
pédition qui se préparait pour Isabelle], ID. i, i, 4 0.
îîeau frère, jà à Dieu ne plaise que votre bon pro-
pos je vous brise ni oste, ID. i, i, 47. Et feroit [frap-
pait] à las de son espée sur le bassinet du seigneur
de Sconnevort; mais le sire de Sconnevort, qui
bien estoit armé et monté, brisoit les coups à la
fois et les recevoit moult vassalment, ID. I, I, 4 40.
Quand le roi d'Angleterre' entendit ces nouvelles,
il fut moult pensif, et eut une espace une imagina-
tion et propos de briser son siège [le siège de
Vannes où il était en personne], ID. I, I, 209.
|| xvie s. Navré du cautère de son peclié, et comme
brisé de terreur de l'ire de Dieu, CALV. Inslit. 461.
Pour saisie brisée il y a amende de 60 sols, LOYSEL,
S27. Qui brise une franchise [ne peut être reçu en
un asile], brise toutes les autres [ne peut être reçu
en aucune], m. S28. Le vent se renforça si violen-
tement qu'il brisa, abbatit et froissa en un moment
tous ces engins, AMYOT, Lucull. 20. Les lanskenets
voyans les Suisses brisez de tant de charges, D'AUB.
Hist. i, 4 68. 7ar coups de boulets ou autre chose
brisante, PAR?, XIII, fi.
— ÉTYM. "ft'all. brihî; provenç. brisar. Diez le
tire de l'anc'en baul-allemand brestan (au présent
bristu), br'^er; allemand moderne, bersten, crever.
Le changement de l'st en s ne fait pas difficulté ;
voy. huissier, de ostium. Dans les patois anglais
on trouve brise, brisse, briss, où l'st a déjà dis-
paru. Il n'est pas sûr que le gaélique bris, rupture,
soit d'origine celtique. 11 y a aussi dans le gaélique
bruis, bris, morceau; angl. to bruise, meurtrir;
ce qui fait difficulté c'est l'it dans bruis; mais le
français supprime quelquefois un u devant une
voyelle ; voyez milan d'une forme telle que milua-
nns; il se pourrait donc que briser vînt du cel-
tique.
BRISE-RAISON (bri-ze-rê-zon), s, m. Personne
qui parle à tort et à travers, qui agit sans discerne-
ment. || Au plur. Des brise-raison.
— ÉTYM. Briser, raison.
RîUSE-SCELLÉ (bri-ze-sè-lé), s. m. Celui qui
rompt un scellé dans une intention de vol. j| Peu
usité. || Au plur. Des brise-scellés.
— ÉTYM. Briser, scelle.
BRISE-TOUT (bi'i-zi-tou), s. m. Enfant ou per-
sonne soit étourdie, soit maladroite, qui brise tout
ce qui se trouve sous sa main. |j Au plur. Des brise-
tout.
— ÉTYM. Briser, tout.
BRISEUR (bri-zeur), s. m. Celui qui brise. Les
iconoclastes ou briseurs d'images. || Autrefois, bri-
seurs de sel, officiers qui étaient chargés, quand le
sel était trop sec, de le briser pour le faire charger.
— HIST. xvie s. Si ces briseurs [casseurs, bravi]
eussent enfoncé la porte où ils estoient, trois rois
et deux grands princes ne se pouvoient sauver que
miraculeusement, D'AUB. Hist. H, 4 06.
— ÉTYM. Briser.
BRISE-VENT (bri-ze-van), s. m. Obstacle maté-
riel opposé à l'action directe du vent, et composé de
paillassons, de murs, de haies vives, de plantations
en talus, etc. || Au plur. Des brise-vent ou brise-
vents.
— ÉTYM. Briser, vent.
BRISIS (bri-sî), s. m. Terme d'architecture. L'an-
gle que forment les deux plans d'un comble brisé.
— ÉTYM. Briser. L'ancienne forme de ce mot, si
on le trouvait, serait briseïs, dérivant d'un bas-
latin brisaticius.
f BRISKA (bri-ska), s. m. Calèche de voyage
très-légère.
— ÉTYM. Mot russe.
BRISOIR (hri-zoir), s. m. Instrument pour Briser
le chanvre ou la paille.
— ÉTYM. Briser.
f BRISOU (bri-zou), adj. m. Feu brisou se dit,
dans quelques mines, pour feu grisou (voy. GRI-
SOU).
BRISQUE (bri-sk'), s. f.\\ l°Jeu de cartes. || X
ce jeu, une carte qui est atout. || 2° Au mariage, au
bési et à la quarante, on appelle brisques les dix et
les as, qui comptent pour 4 0 et qui enlèvent les
autres cartes. Le coup fini, chacun additionne ses
brisques.Combien avez-vous de brisques? J'ai trente,
j'ai cent de brisques. Vous faites toujours toutes les
brisques. Je ne veux pas jouer mes brisques, vous
les couperiez.
— REM. Ce mot ne se trouve ni dans les ancien-
nes éditions du Dictionnaire de l'Académie, ni
dansFuretière, ni dans Richelet.
f BRISSE (bri-s'), s. m. Terme d'histoire natu-
relle. Sorte de sangsue de mer.
— ÉTYM. Bpio-ffo;.
f BRISSOÏDE (bri-sso-i-d'), adj. Qui a la forme
des brisses.
— ÉTYM. Eptao-oç, et EÎ8O;, forme.
BRISURE (bri-zu-r'), s. f. || 1° Partie brisée. Les
brisures d'une table de marbre. C'est Dieu qui
voulait montrer qu'il donne la mort et qu'il ressus-
cite , qu'il secoue la terre et la brise et qu'il guérit
en un moment toutes ses brisures, BOSS. Anne
de Gong. || 2° Pli, par charnières, d'une partie sur
une autre dans un ouvrage. La brisure d'un volet.
|| Terme de marine. Disposition d'un mat qui se
brise, c'est-à-dire qui est formé de plusieurs pièces
guindées les unes au-dessus des autres. || 3° Terme
de fortification. Prolongement de" la ligne de dé-
fense dans le renfoncement d'un bastion à orillons.
|| 4° Terme de blason. Toute pièce d'armoirie que
les cadets ajoutent à l'écu des armes pleines de la
maison dont ils sortent. Les armes [des bâtards des
princes anglais], qui sont toujours celles d'Angle-
terre, ont des sortes de brisures distinctes, ST-SIM.
277, 244. La goutte et le rhumatisme sont des frè-
res ; et ce dernier a seulement une brisure de cadet,
parce qu'il ne revient pas comme cette cruelle
goutte, SÉV. 449. •
—HIST. xmc s. Qui viaut [veut] apeler home de
rap, ou de briseure de chemin, ou de force quel-
qu'elle seit, Ass. de J. i, 4 74. De celi qui dépêcha [mit
en pièces] ses mesures, il vout [voulut] qu'il li amen-
dast, por ce qu'il li avoit brisiés et que par la bri-
seure il fut atains du meffet, BEAUM. XXVI, 45.
Quant on le veut fausser par briseure du seel, il con-
vient que le [la] moitié du seel ou plus soit per-
dus ou depeciés, ID. XXXV, 4 4. || xv s. Cette brisure
venimeuse par laquelle si longtempsle peuple chres-
tien a failli à vivre, MONSTR. I, ch. 33. || xvie s. Car
bras et corps et du pied la brisure, Avec le coeur alloit.
tout démesure, MAROT, I, 284. Embarruredu crâne,
ou brisure en plusieurs esquilles oufragmens,PARÉ,
vin, 4. Briseure, c'est à dire division de i'os en
plusieurs esclats, ID. xm, 4
— ÉTYM. Briser.
f BRIZE (bri-z'), s. f. Terme de bernique. Plante
graminée dite aussi amourette (briza média, L.).
— ÉTYM. BpiÇa. •
BROC (bro; le c ne se prononce jamais en prose,
pas même devant une voyelle ou une h muette ; ce-
pendant en vers on fait rimer ce mot avec roc,
froc, etc; au xvie s. Bèze dit que le c se prononce;
au pluriel l's se lie : des bro-z emplis; brocs rime
avec repos, faux, sauts, rôts,- etc.), 's. m. || 1° Vase
à liquide, en bois cerclé de fer, quelquefois en
étain, d'une capacité moyenne (comme de 5 à 40 li-
tres), de la forme d'un cône tronqué, renflé un
peu au-dessus de 'sa base, armé d'une anse et. ter-
miné par une ouverture assez large, mais resserrée
à l'endroit par où le liquide doit couler. La vaisselle
d'argent, les cuvettes, les brocs, LA FONT. Fabl.
n. 27. Prends ton froc, Ton sac et ton broc! Sus,
frère Roc, PIRON, Chans.on à xm frère quêteur.
|| 2° Ce qu'un broc peut contenir. Aux Apollons des
cabarets Paye un broc de Surènes, BÉRANG. Fari-
dond.
— HIST xm" s. Et se nul homme avoit fait vendre
vin à broche.... TAILLIAR, Recueil, p. 49. Puis me
prenez trestut iceo E metez cuire en vostre bro, Ms.
St Jean. Et si ne le veut rechargier [le vin], il ne
paiera rien devant qu'il le vendra à broche ou en
gros, Liv. des met. 296. De l'oysil [vinaigre], qu'on
y vendra à broke, DU CANGE, acceptabulum. Qui-
conque est crieurà Paris, il peut aler en laquele ta-
verne que il voudra et crier vin, por-tant qu'il y ait
vin à broche, DE LABORDE, Émaux,, p. 176. Toute
manière de vin qui sera vendu à broché, ID. ib.
— ÉTYM.. Provenç. broc; catal. broc, brocal; ital.
brocca. Broche étant une des formes les plus habi-
tuelles, et signifiant vase à goulot, Diez remarque
que broc ou broche a été ainsi nommé de broche,
chose pointue, par assimilation de forme; ce qui.
rend cette êtymologie très-valable, c'est qu'on trouve
broche, cannelle qu'on met à un tonneau pour en
tirer la liqueur (DU CANGE, brocca;), et brocart, sorte
de vase qui verse la liqueur par une cannelle (ID. bro-
cheronnus). On a aussi indiqué le grec wpôxouç, cru-
che ; mais on n'a aucun intermédiaire qui montre
comment ce mot grec serait entré dans les langues
romanes; et d'ailleurs broche suffit à l'étymologie.
BROC (DE BRIC ET DE) (de-bri-kè-de-brok), loc.
adu.Deçà et delà, d'une manière et d'une autre.De
bric et de broc il s'est fait une jolie fortune.
—ÉTYM. Peut-être avec le bric, sorte d'engin qui
servait à la chasse des oiseaux et même à la guerre
(voy. bricole), et avec le broc : c'est-à-dire de toute
façon.
BROC (DE BROC EN BOUCHE) (de-bro-kan-bou-
ch'j, Joe. aàverb. En sortant de la broche. Manger
une perdrix de broc en bouche. || Fig. Très-vite,
aussitôt. On est un- peu trop expéditif chez vous :
on y roue les gens de broc en bouche, avant que
le voisinage même en soit informé, VOLT. Bell.
Beaumont, 26 sept. 4765. Cette locution vieillit.
— HIST. xvie s. S'entresbattans à qui humera
l'ame de Raminagrobis, et qui premier, de broc en
bouc, la pourtera à messer Lucifer, RABEL. Panl.
m, 23. Et promit double paye et notable appoincte-
ment à quiconques luy en apporteroyt une de broc
en bouc, ID. ib. iv, 46. La perdrix [il] vire; au sel de
broque en bouche La dévora.... MAROT, m, p. 64.
— ÉTYM. 11 y'a deux versions de cette iocution :
la première de broc en bouclie ; là broc est le bas-
latin brocus, brocha, broca,, broche (voy, ce mot);
l'autre de Rabelais, de broc en bouc, signifie de broc
en outre, c'est-à-dire mise du broc dans une peau
de bouc pour le transport immédiat; ce dernier
sens, aujourd'hui, n'est plus ni usité, ni entendu.
f BROCALLLE (bro-kâ-11', Il mouillées, et non.
bro-ka-ye), s. f. Petits pavés de rebut dont on gar-
nit les chemins.
BROCANTAGE (bro-kan-ta-j'), s. m. || 1° Action
de brocanter. || 2° Commerce du brocanteur.
— ÉTYM. Brocanter.
f BROCANTE (bro-kan-f), s. f. Tous les ouvriers
appellent improprement brocante un ouvrage inat-
tendu et de peu de valeur qu'ils font pour leur
compte pendant les heures de repos et sans nuire à
l'intérêt du maître qui paye leur journée. Cet ou-
vrage n'est qu'une brocante. Il a fait une brocante,
qui lui a valu trois francs. || On appelle une brocante
un petit marché : je n'ai eu, je n'ai fait, dira, un
marchand, que deux ou trois petites brocantes au -
jourd'hui.
— ÉTYM. Voy. BROCANTER.
BROCANTÉ, ÉE (bro-kan-té, tée), part, passe.
Des marchandises brocantées.
BROCANTER (bro-kan-té), v. n. Acheter et re-
BRI
BRO
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— HIST. xi° s. [Il] ' Tranche le piz [poitrine], si
lui brise les os, Ch. de Rok xci. L'espée cruist [ré-
sonne] , ne froisse ne ne brise [se brise], ib. CLXX.
|| xir» s. [Il] En fait les murs briser, Jlonc. p. 5.
[Ils] Venu sont à Hauteme, s'ont la vile brisie, Sax.
vu. Tuz ses comandemenz sûmes près de furnir, E
cliastals e citez brisier et asaillir, E périls de nos
cors e des anemes [âmes] suffrir, Th. le mart. 4 34.
Mais quant Richarz li Brez le vit si abatu Ë sur le
pavement gésir tut estendu, Un poi en bescoz l'ad
des autres colps féru, Qu'a la pierre ad brisié en
deus son brant moulu, ib. 4 50. Ja iert mes chevax
si destrois, Que je"crain qu'il se brit la cuisse, ta
Charrette, 4 620. || xm' s. Et là ot Guillaunies de
Champlite le bras brisié d'une pierre, VILLEH. LXXV.
Et brisierent bien tresqu'à quatre des portes, et en-
trèrent ens, m. cv. [Elle] ne briseroit son veu pour
souffrir discepline, Berle, LVI. Et i ot mainte lance
brisie sur escu, ib. cxxxvn. Et Grestien entrèrent
ens par force de toutes parts par le mur qui es-
toit brisiés, et fu la cité prise, Chron. de Rains, 39.
Li rois rechut la lettre et brisa le seel et la lut, ib.
4 32. Si ne seroit mie bon que vous comencissiez la
mellée, ne brisissiez l'aloiance, ib. p. 217. Tant va
pot à l'eve que-brise, Ren. 4 3650. Quatre costes li
ont brisié; X bien petit l'ont mort laissié, ib. 6436.
Et croi que, se plusors osassent, Lor mariages en
brisassent, Et de foi ne lor sovenist, ta Rose,
4 4336. Et se tu ses lances brisier, Tu t'en pues
moult faire prisier, ib. 2209. Si comme s'aucuns
est pris et mis en prison, et il brise la prison,BEAUM.
xxx, 13. Li sergâns qui va penre par commande-
ment de segneur, pot et doit brisier ce qu'on ferme
contre li, ID. LIV, 8. Et si n'est pas li establisse-
rnens brisiés, car l'entention des establissemens
n'est pas por tollir autrui droit, ID. XLVIII, 4. Si
deïssiez à sa manière Qu'ele nienjast (ce n'est pas
fable) Plus que nus qui fust à la table, Que çà et là
le pain brisoit, BUTÉE, n, 4 7t. Mesneveus, venés
à moy aidier et vous etvostre gent; caries Alenlans
brisent le moustier, JOINV. 234. 11 y ot bien douze
vins vessiaus, que grans que petiz, brisiez et per-
dus, ID. 24 9. || xiv° s. Les aides des Latins brisées et
faillies, BEKCHEURE , f° 35, recto. Miex estoit les cou-
rages esmeus ploier que briser, ID. f° 36, recto.
|| xve s. Pour ce qu'il avoit trespassé le commande-
ment de son seigneur le roi et brisé son an est et sa
prison, et s'en estoit parti sans congé.... FROISS. I,
I, <54. Et l'eust fait sans fauté [pendre],si n'eust
esté le dit messire Jean de Hainaut, qui lui brisa
son ire et excusa le dit messire Godemon, ID. I, I,
296. Et brisa le roi tout ce voyage.... [défendit l'ex-
pédition qui se préparait pour Isabelle], ID. i, i, 4 0.
îîeau frère, jà à Dieu ne plaise que votre bon pro-
pos je vous brise ni oste, ID. i, i, 47. Et feroit [frap-
pait] à las de son espée sur le bassinet du seigneur
de Sconnevort; mais le sire de Sconnevort, qui
bien estoit armé et monté, brisoit les coups à la
fois et les recevoit moult vassalment, ID. I, I, 4 40.
Quand le roi d'Angleterre' entendit ces nouvelles,
il fut moult pensif, et eut une espace une imagina-
tion et propos de briser son siège [le siège de
Vannes où il était en personne], ID. I, I, 209.
|| xvie s. Navré du cautère de son peclié, et comme
brisé de terreur de l'ire de Dieu, CALV. Inslit. 461.
Pour saisie brisée il y a amende de 60 sols, LOYSEL,
S27. Qui brise une franchise [ne peut être reçu en
un asile], brise toutes les autres [ne peut être reçu
en aucune], m. S28. Le vent se renforça si violen-
tement qu'il brisa, abbatit et froissa en un moment
tous ces engins, AMYOT, Lucull. 20. Les lanskenets
voyans les Suisses brisez de tant de charges, D'AUB.
Hist. i, 4 68. 7ar coups de boulets ou autre chose
brisante, PAR?, XIII, fi.
— ÉTYM. "ft'all. brihî; provenç. brisar. Diez le
tire de l'anc'en baul-allemand brestan (au présent
bristu), br'^er; allemand moderne, bersten, crever.
Le changement de l'st en s ne fait pas difficulté ;
voy. huissier, de ostium. Dans les patois anglais
on trouve brise, brisse, briss, où l'st a déjà dis-
paru. Il n'est pas sûr que le gaélique bris, rupture,
soit d'origine celtique. 11 y a aussi dans le gaélique
bruis, bris, morceau; angl. to bruise, meurtrir;
ce qui fait difficulté c'est l'it dans bruis; mais le
français supprime quelquefois un u devant une
voyelle ; voyez milan d'une forme telle que milua-
nns; il se pourrait donc que briser vînt du cel-
tique.
BRISE-RAISON (bri-ze-rê-zon), s, m. Personne
qui parle à tort et à travers, qui agit sans discerne-
ment. || Au plur. Des brise-raison.
— ÉTYM. Briser, raison.
RîUSE-SCELLÉ (bri-ze-sè-lé), s. m. Celui qui
rompt un scellé dans une intention de vol. j| Peu
usité. || Au plur. Des brise-scellés.
— ÉTYM. Briser, scelle.
BRISE-TOUT (bi'i-zi-tou), s. m. Enfant ou per-
sonne soit étourdie, soit maladroite, qui brise tout
ce qui se trouve sous sa main. |j Au plur. Des brise-
tout.
— ÉTYM. Briser, tout.
BRISEUR (bri-zeur), s. m. Celui qui brise. Les
iconoclastes ou briseurs d'images. || Autrefois, bri-
seurs de sel, officiers qui étaient chargés, quand le
sel était trop sec, de le briser pour le faire charger.
— HIST. xvie s. Si ces briseurs [casseurs, bravi]
eussent enfoncé la porte où ils estoient, trois rois
et deux grands princes ne se pouvoient sauver que
miraculeusement, D'AUB. Hist. H, 4 06.
— ÉTYM. Briser.
BRISE-VENT (bri-ze-van), s. m. Obstacle maté-
riel opposé à l'action directe du vent, et composé de
paillassons, de murs, de haies vives, de plantations
en talus, etc. || Au plur. Des brise-vent ou brise-
vents.
— ÉTYM. Briser, vent.
BRISIS (bri-sî), s. m. Terme d'architecture. L'an-
gle que forment les deux plans d'un comble brisé.
— ÉTYM. Briser. L'ancienne forme de ce mot, si
on le trouvait, serait briseïs, dérivant d'un bas-
latin brisaticius.
f BRISKA (bri-ska), s. m. Calèche de voyage
très-légère.
— ÉTYM. Mot russe.
BRISOIR (hri-zoir), s. m. Instrument pour Briser
le chanvre ou la paille.
— ÉTYM. Briser.
f BRISOU (bri-zou), adj. m. Feu brisou se dit,
dans quelques mines, pour feu grisou (voy. GRI-
SOU).
BRISQUE (bri-sk'), s. f.\\ l°Jeu de cartes. || X
ce jeu, une carte qui est atout. || 2° Au mariage, au
bési et à la quarante, on appelle brisques les dix et
les as, qui comptent pour 4 0 et qui enlèvent les
autres cartes. Le coup fini, chacun additionne ses
brisques.Combien avez-vous de brisques? J'ai trente,
j'ai cent de brisques. Vous faites toujours toutes les
brisques. Je ne veux pas jouer mes brisques, vous
les couperiez.
— REM. Ce mot ne se trouve ni dans les ancien-
nes éditions du Dictionnaire de l'Académie, ni
dansFuretière, ni dans Richelet.
f BRISSE (bri-s'), s. m. Terme d'histoire natu-
relle. Sorte de sangsue de mer.
— ÉTYM. Bpio-ffo;.
f BRISSOÏDE (bri-sso-i-d'), adj. Qui a la forme
des brisses.
— ÉTYM. Eptao-oç, et EÎ8O;, forme.
BRISURE (bri-zu-r'), s. f. || 1° Partie brisée. Les
brisures d'une table de marbre. C'est Dieu qui
voulait montrer qu'il donne la mort et qu'il ressus-
cite , qu'il secoue la terre et la brise et qu'il guérit
en un moment toutes ses brisures, BOSS. Anne
de Gong. || 2° Pli, par charnières, d'une partie sur
une autre dans un ouvrage. La brisure d'un volet.
|| Terme de marine. Disposition d'un mat qui se
brise, c'est-à-dire qui est formé de plusieurs pièces
guindées les unes au-dessus des autres. || 3° Terme
de fortification. Prolongement de" la ligne de dé-
fense dans le renfoncement d'un bastion à orillons.
|| 4° Terme de blason. Toute pièce d'armoirie que
les cadets ajoutent à l'écu des armes pleines de la
maison dont ils sortent. Les armes [des bâtards des
princes anglais], qui sont toujours celles d'Angle-
terre, ont des sortes de brisures distinctes, ST-SIM.
277, 244. La goutte et le rhumatisme sont des frè-
res ; et ce dernier a seulement une brisure de cadet,
parce qu'il ne revient pas comme cette cruelle
goutte, SÉV. 449. •
—HIST. xmc s. Qui viaut [veut] apeler home de
rap, ou de briseure de chemin, ou de force quel-
qu'elle seit, Ass. de J. i, 4 74. De celi qui dépêcha [mit
en pièces] ses mesures, il vout [voulut] qu'il li amen-
dast, por ce qu'il li avoit brisiés et que par la bri-
seure il fut atains du meffet, BEAUM. XXVI, 45.
Quant on le veut fausser par briseure du seel, il con-
vient que le [la] moitié du seel ou plus soit per-
dus ou depeciés, ID. XXXV, 4 4. || xv s. Cette brisure
venimeuse par laquelle si longtempsle peuple chres-
tien a failli à vivre, MONSTR. I, ch. 33. || xvie s. Car
bras et corps et du pied la brisure, Avec le coeur alloit.
tout démesure, MAROT, I, 284. Embarruredu crâne,
ou brisure en plusieurs esquilles oufragmens,PARÉ,
vin, 4. Briseure, c'est à dire division de i'os en
plusieurs esclats, ID. xm, 4
— ÉTYM. Briser.
f BRIZE (bri-z'), s. f. Terme de bernique. Plante
graminée dite aussi amourette (briza média, L.).
— ÉTYM. BpiÇa. •
BROC (bro; le c ne se prononce jamais en prose,
pas même devant une voyelle ou une h muette ; ce-
pendant en vers on fait rimer ce mot avec roc,
froc, etc; au xvie s. Bèze dit que le c se prononce;
au pluriel l's se lie : des bro-z emplis; brocs rime
avec repos, faux, sauts, rôts,- etc.), 's. m. || 1° Vase
à liquide, en bois cerclé de fer, quelquefois en
étain, d'une capacité moyenne (comme de 5 à 40 li-
tres), de la forme d'un cône tronqué, renflé un
peu au-dessus de 'sa base, armé d'une anse et. ter-
miné par une ouverture assez large, mais resserrée
à l'endroit par où le liquide doit couler. La vaisselle
d'argent, les cuvettes, les brocs, LA FONT. Fabl.
n. 27. Prends ton froc, Ton sac et ton broc! Sus,
frère Roc, PIRON, Chans.on à xm frère quêteur.
|| 2° Ce qu'un broc peut contenir. Aux Apollons des
cabarets Paye un broc de Surènes, BÉRANG. Fari-
dond.
— HIST xm" s. Et se nul homme avoit fait vendre
vin à broche.... TAILLIAR, Recueil, p. 49. Puis me
prenez trestut iceo E metez cuire en vostre bro, Ms.
St Jean. Et si ne le veut rechargier [le vin], il ne
paiera rien devant qu'il le vendra à broche ou en
gros, Liv. des met. 296. De l'oysil [vinaigre], qu'on
y vendra à broke, DU CANGE, acceptabulum. Qui-
conque est crieurà Paris, il peut aler en laquele ta-
verne que il voudra et crier vin, por-tant qu'il y ait
vin à broche, DE LABORDE, Émaux,, p. 176. Toute
manière de vin qui sera vendu à broché, ID. ib.
— ÉTYM.. Provenç. broc; catal. broc, brocal; ital.
brocca. Broche étant une des formes les plus habi-
tuelles, et signifiant vase à goulot, Diez remarque
que broc ou broche a été ainsi nommé de broche,
chose pointue, par assimilation de forme; ce qui.
rend cette êtymologie très-valable, c'est qu'on trouve
broche, cannelle qu'on met à un tonneau pour en
tirer la liqueur (DU CANGE, brocca;), et brocart, sorte
de vase qui verse la liqueur par une cannelle (ID. bro-
cheronnus). On a aussi indiqué le grec wpôxouç, cru-
che ; mais on n'a aucun intermédiaire qui montre
comment ce mot grec serait entré dans les langues
romanes; et d'ailleurs broche suffit à l'étymologie.
BROC (DE BRIC ET DE) (de-bri-kè-de-brok), loc.
adu.Deçà et delà, d'une manière et d'une autre.De
bric et de broc il s'est fait une jolie fortune.
—ÉTYM. Peut-être avec le bric, sorte d'engin qui
servait à la chasse des oiseaux et même à la guerre
(voy. bricole), et avec le broc : c'est-à-dire de toute
façon.
BROC (DE BROC EN BOUCHE) (de-bro-kan-bou-
ch'j, Joe. aàverb. En sortant de la broche. Manger
une perdrix de broc en bouche. || Fig. Très-vite,
aussitôt. On est un- peu trop expéditif chez vous :
on y roue les gens de broc en bouche, avant que
le voisinage même en soit informé, VOLT. Bell.
Beaumont, 26 sept. 4765. Cette locution vieillit.
— HIST. xvie s. S'entresbattans à qui humera
l'ame de Raminagrobis, et qui premier, de broc en
bouc, la pourtera à messer Lucifer, RABEL. Panl.
m, 23. Et promit double paye et notable appoincte-
ment à quiconques luy en apporteroyt une de broc
en bouc, ID. ib. iv, 46. La perdrix [il] vire; au sel de
broque en bouche La dévora.... MAROT, m, p. 64.
— ÉTYM. 11 y'a deux versions de cette iocution :
la première de broc en bouclie ; là broc est le bas-
latin brocus, brocha, broca,, broche (voy, ce mot);
l'autre de Rabelais, de broc en bouc, signifie de broc
en outre, c'est-à-dire mise du broc dans une peau
de bouc pour le transport immédiat; ce dernier
sens, aujourd'hui, n'est plus ni usité, ni entendu.
f BROCALLLE (bro-kâ-11', Il mouillées, et non.
bro-ka-ye), s. f. Petits pavés de rebut dont on gar-
nit les chemins.
BROCANTAGE (bro-kan-ta-j'), s. m. || 1° Action
de brocanter. || 2° Commerce du brocanteur.
— ÉTYM. Brocanter.
f BROCANTE (bro-kan-f), s. f. Tous les ouvriers
appellent improprement brocante un ouvrage inat-
tendu et de peu de valeur qu'ils font pour leur
compte pendant les heures de repos et sans nuire à
l'intérêt du maître qui paye leur journée. Cet ou-
vrage n'est qu'une brocante. Il a fait une brocante,
qui lui a valu trois francs. || On appelle une brocante
un petit marché : je n'ai eu, je n'ai fait, dira, un
marchand, que deux ou trois petites brocantes au -
jourd'hui.
— ÉTYM. Voy. BROCANTER.
BROCANTÉ, ÉE (bro-kan-té, tée), part, passe.
Des marchandises brocantées.
BROCANTER (bro-kan-té), v. n. Acheter et re-
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