Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 1 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
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Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Avec mode texte Avec mode texte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5406710m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49508
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2008
388
BOU
v, 6. Mes yeux ont vu sou sang Coulera gros bouil-
lons de son glénéreux flanc, CORN. Cid, u, 9. Son
sang [de Charles IX].à gros bouillons de son corps
élancé, Vengeait le sang français par ses ordres
versé, VOLT. Henr. ni. || Bouillon d'eau, sorte de jet
d'eau. || 3" Fig. Les touillons de la colère. Dans les
premiers bouillons de l'impatience. Et il ne faut
qu'un commencement de passion, qu'un faible
bouillon de colère, BALZAC, 4e Disc, sur la cour.
C'est pourquoi déguisant les bouillons de mon âme,
RÉGNIER, Sot. xin. Toi[Chiron] qui connais tant de
remèdes, n'en as-tu point quelqu'un pour guérir
cette fougue, ce bouillon de sang, plus dangereux
qu'une fièvre ardente? FÉN. XIX, 234. Modère ces
bouillons de ta mélancolie, BOIL. Sat. YII. Le jeune
homme, inquiet," ardent, plein de courage, X
peine se sentit des bouillons d'un tel âge, Qu'il
soupira pour ce plaisir [la chasse], LA FONT. Fab.
vm, 4 6. Aux premiers mots proférés dans cet
étrange débat, j'ai ressenti les bouillons du patrio-
tisme, jusqu'au plus violent emportement, MIRA-
BEAU, Collection., t. iv, p. 235. || 4° Aliment liquide
que l'on prépare en faisant bouillir', dans de l'eau,
des substances animales, et le plus ordinairement
de la chair de boeuf, ou quelquefois seulement des
légumes et des herbes. Du bouillon de veau. Un bouil-
lon de tortue. Un bouillon aux herbes. Une tasse de
bouillon. L'une chauffe un bouillon, BOIL. Sat.x.. Nos
blessés manquent de bouillons, de linge et de médica-
ments, FÉN. xxn, 502. Les filles-Dieu portent et re-
portent çà et là les bouillons, la charpie, CHATEAUB.
Génie,IV,m, 6.Une soupe à bouillon perlé [bon bouil-.
Ion, blanchi par du lait d'amandes], MOL. Bourg,
gentil, iv, 4. \\ Bouillon coupé, bouillon affaibli par
un mélange d'eau. || Être au bouillon, ne prendre
aucune nourriture solide. Elle prend des bouillons,
SÉV. 4 48. || Bouillons médicinaux, bouillons prépa-
rés pour un but thérapeutique, et dans lesquels on
fait entrer des substances médicamenteuses. || Fig. et
familièrement. Boire un bouillon, faire une perte
considérable, par suite d'une fausse spéculation.
|| Bouillon d'onze heures, ou, simplement, bouil-
lon, breuvage empoisonné. || Par plaisanterie, bouil-
lon pointu, lavement. || 5° Plis bouffants qu'on fait à
certains vêtements. || 6° Bulle d'air dans le verre,
dans les métaux fondus. || 7° Dans les salines, l'éva-
poration de l'eau salée par l'action du feu. || Dans
la teinturerie, dégraissage des laines avant de les
teindre. || Dans la passementerie, petit fil d'or ou
d'argent tourné en rond. || Terme d'agriculture. Eau
de fumier. || Terme de vétérinaire. Excroissance de
chair qui se développe dans les plaies des chevaux.
— SYN. BOUILLON, BOUILLONNEMENT. Le bouillon
est la bulle même qui se forme dans l'intérieur et
vient crever à la surface du liquide qui bout ou du
liquide qui s'échappe ou qui tombe. Le bouillonne-
ment est l'acte qui produit les bulles, les bouillons;
c'est le mouvement de l'eau qui bouillonne. La forma-
tion des mots indique les nuances : de bouillon on
fait bouillonner, verbe qui exprime l'action de faire
des bouillons ; et bouillonnement est cette action
même, tandis que bouillon, primitif de ces deux
mots, exprime simplement l'état de l'eau qui bout.
L'eau qui bout a des bouillons ; l'eau qui bouillonne
fait des bouillons, a le bouillonnement.
— HIST. xme s. Se li bollon n'aloit à droit, Xla
chair qui cuit mescherroit, K Bornons des François.
N'en preïst or ne miel ne sucre ; Ains eslut ilec son
sepucre Entre les sulphureus boillons, la Rose,
47253. || xive s. C'est un chemin'moult destravé,
Plein de boulions [bourbiers], tout encavé, BRUYANT
dans llénagier, t. n, p. 4 8. Faictes boulir un bouil-
lon, puis dreciez par escuelles, Ménagier, n, 5.
Pource que l'exposant, poure valet saunier faiseur
de sel, lui avoit recous [préservé] deux boulions de
sel, DU CANGE, bullio. Un hanap de madré à boel-
lon d'argent [ciselure], ID. bolinus. || xvc s. Boil-
lons d'argent de ma salade [casque], ID. ib. Icelles
femmes prindrènt le corps du dit Vallé et le portè-
rent en un boullon ou bourbier, ID. bullio. Cestuy
sage Charles roy, quint du nom, fu coroné nonob-
stant le bullon de si mené aage, CHRIST, DE PISAN ,
Charles V, i, ch. 3. Dont la venue du daulphin
vers ce duc fut matière du plus aygre et du plus
périlleux bouillon qui oncques s'y trouva, G. CHAS-
TEL. Chron. des ducs de Bourg, 4er Proesme. Item
et àraDn plus que père, Qui m'amys hors de maint
boulon Et de cestuy pas ne s'esjoye.; Si lui requiers
a genoillon Qu'il m'en laisse toute ia joye, VILLON ,
Gr. Test. || xvi* s. Dedans une verte vallée, sour-
dent par cy par là des bouillons de feu qui fluent
continuellement, AMYOT, Sylla, 55. Puis sera gardé
le bouillon : duquel le patient en prendra.... lefai-
BOU
sant bouillir un bouillon avant chasque prise, PARÉ,
xv, 38. Bouillon gras, eau de chair, ID. xxiv, 22.
Ne souffre de mon sang le bouillon refroidir, Et
tousjoursde tes yeuxaiguillonnemoyl'ame,RONS.266.
— ÉTYM. Bouillir.
BOUILLON-BLANC (bou-llon-blan, Il mouillées),
s. m. Plante bisannuelle très-commune (verbascum
thapsus, L.), dont les fleurs sont employées comme
pectorales et bêchiques, et les feuilles comme émol-
lientes. || Au plur. Des bouillons-blancs.
— HIST. xvi' s. Vinaigre dedans lequel on aura
fait bouillir tormentille, genest ou bouillon-blanc,
PARÉ, ix, 23. Bouillon-blanc : de plusieurs sortes de
bouillon y-a-il, qu'on esleve par graine, la semant
au printemps, o. DE SERRES, 608.
— ÉTYM. Bouillon, blanc.
BOUILLONNANT, ANTE (bou-llo-nan, nan-t', Il
mouillées, et non bou-yo-nan), adj. Qui bouillonne.
Une liqueur bouillonnante. Charybde bouillonnante.
BOUILLONNÉ, ÉE (bou-llo-né, née, Il mouil-
lées) , part, passé. Garni de bouillons. Une étoffe
bouillonnée.
BOUILLONNEMENT (bou-llo-ne-man, Il mouil-
lées, et non bou-yo-ne-man), s. m. || i" Etat d'agi-
tation d'un liquide qui bouillonne. || 2" Fig. J'aurais
tiré de ce méchant une vengeance soudaine, mais,
songeant que j'exposais Lopez, j'apaisai le bouillon-
nement de mon coeur, CHATEAUB. Natch. v, 228.
— HIST. xvie s. Ce qui cause le bouillonnement
et les petites bubes qu'on voiteslever en l'eau, PARÉ,
Licorne, 15.
— ÉTYM. Bouillonner.
BOUILLONNER (bou-llo-né, Il mouillées, et non
bou-yo-né), v. n. || i° Former des bouillons, en
parlant d'Un liquide. Cette source bouillonne. Et le
sang qui bouillonne Forme un si gros torrent que
lui-même il s'étonne, CORN. Attila, v, 6. Que l'ai-
rain écume et bouillonne, Que mille dards en soient
formés, Que sous nos marteaux enflammés Xgrand
bruit l'enclume résonne, J. B. ROUSS. Cantate e.
|| 2° Fig. Bouillonner d'ardeur, de colère. Tel So-
phocle à cent ans charmait encore Athènes ; Tel bouil-
lonnait encor son vieux sang dans ses veines, Di-
saient-ils à l'envi, lorsqu'CEdipe aux abois De ses
juges pour lui gagna toutes les voix, CORN. AU roi
sur Cinna, Pompée, etc. Un sang nouveau bouil-
lonne dans mes veines, DELAV. Paria, v, 3. Vois déjà
briller dans mes regards Tout le feu dont mon sang
bouillonne, BËRANG. Bacchante. || Il se conjugue
avec l'auxiliaire avoir. || 3° F. o. Faire des bouillons
à une étoffe. Bouillonner une robe, une collerette.
— HIST. xvie s. Une façon de parler bouffie et
bouillonnée de poinctes, MONT, I, 383. La vraye li-
corne, estant mise en l'eau, se prend à bouillon-
ner, faisant eslever petites bulles d'eau comme
perles, PARÉ, Licorne, 4 5. Comme les eaux bouillon-
nent d'une grosse source et ample, CALV. Instit. 2.1.
— ÉTYM. Bouillon.
BOUILLOTTE (bou-llo-f, Il mouillées, et non
bou-yo-t') ,s.f. || 1° Synonyme de bouilloire. || 2° Sorte
de jeu de cartes. [X Paris] vous avez bien d'autres
affaires [que de songer à nous] : la hausse et la
baisse, les faillites, la bouillotte, p. L. COUR. Letl.
i, 4 06. Eh bien! monsieur Hector, vous refaites-
vous au lansquenet des pertes de la bouillotte?
BAYARD et JAIME, le Réveil du lion, n, 7.
— ÉTYM. Bouillir.
f BOUIN (bouin), s. m. Terme de teinturier. Poi-
gnée d'écheveaux de soie.
f BOUIS (boui), s. m. Terme de chapellerie. Fa-
çon donnée aux vieux chapeaux. || Terme de cordon-
nier. Voy. BUIS.
f BOUISSE (boui-s'), s. f. Terme de cordonnier.
Voy. BUISSE.
BOUJARON (bou-ja-ron), s. m. Terme de marine.
Petite mesure de fer-blanc qui sert dans la cambuse
à distribuer les divers liquides à l'équipage, et con-
tient le seizième d'une pinte (un peu moins du sei-
zième d'un litre).
— ÉTYM. Espagn. bujaron, sorte de pot (voy.
BOUCARO).
t BOUJEAU (bou-jô), s. m. Assemblage de deux
bottes de lin placées tête-bêche, afin de tenir moins
de place au rouissoir.
t BOUJON (bou-jon), s. m. || 1° Outil à plomber.
(| 2° Espèce de marque qu'autrefois l'on mettait aux
étoffes dans les manufactures de draps.
— HIST. xiv" s. Selon leboujon et ordennancede
ladicte drapperie, DU CANGE, boujonator. ||xves.Item
que les jurez puissent arrester tous les draps, se iceulx
draps ne sont du boujon de la ville d'Evreux,iD. ib.
— ÉTYM. Il y avait, dans l'ancien français, bou-
jon, bougon, qui signifiait une barre, une verge (le-
BOU
quel, sans doute, était le même que boujon, bolzon,
ital. bolzone, sorte de trait à tête mousse, que Diez
tire de bullu, boule, à cause de cette disposition).
Le boujon commercial aura été une marque dite
boujon par une assimilation quelconque avec le pro-
jectile militaire.
t BOUJONNER (bou-jo-né), v. a. Ancien terme de
commerce. Marquer du boujon.
f BOUJONNEUR ( bou-jo-neur ), s. m. Se disait
autrefois d'un juré du corps des drapiers.
— HIST. xive s. Le maire et les boujonneurs da
draperie de nosttedite ville de Rouen, DU CANGE,
boujonator. Nous leur vueillons octroyer qu'il aient
visiteurs et boujonneurs ou dit mestier de drapperie,
ID. ib. || xv* s. Ne pourra nul mouiller les draps,
jusques à ce qu'ilz soient scellez tous escruz, ou
qu'ilz aient prins congié aux boujonneurs de les es-
brouer seulement, ID. ib.
t BOULAGE (bou-la-j'), s. m. || 1" Terme de blan-
chisseur. Quantité de linge que l'on met à bouillir
dans une chaudière. || 2° Terme de sucrerie. Se dit de
la formation du sirop lorsque les betteraves sont
placées dans la cuve et foulées.
— ÉTYM. Bouillir.
BOULAIE (bou-lê), s. f. Lieu planté de bouleaux.
— ÉTYM. Voy. BOULEAU.
BOULANGÉ, ÉE (bou-lan-jé, jée), port, passé.
Pain bien boulangé.
t. BOULANGER, ÈRE (bou-lan-jé, jê-r') ,s.m. et f.
|| 1°'Celui, celle qui fait et vend du pain. Garçon bou-
langer. || Boulangère, soeur converse qui fait le pain.
|| 2° S. f. La boulangère, espèce de danse ou plu-
tôt de ronde qui commence par un grand rond,
après lequel un cavalier fait la grande chaîne, c'est-
à-dire donne alternativement la main droite et la
main gauche aux dames, en décrivant le cercle en-
tier jusqu'à sa propre danseuse j alors le grand
rond recommence, et le cavalier qui vient après lui
fait la chaîne à son tour. || L'air sur lequel la bou-
langère se danse. C'est un air à six-huit, compre-
nant d'abord dix mesures pendant lesquelles on fait
le grand rond, et ensuite un refrain de quatre me-
sures qu'on répète à volonté pour la chaîne. L'air a
probablement donné son nom à la danse, parce qu'il
se chante sur les paroles : la Boulangère a des écus, etc.
— HIST. xiii 0 s. Et s'il ia boulengier net boulen-
giere là ù li eswardeur viennent pour le'pain es-
warder.... TAILLIAR, Recueil, p. 44 5. Boulenghier
qui estoient relevé pour pestrir, Chron. de Rains,
9fi. || xvie s. Imitant tant que faire se pourra les bou-
lengers, o. DE SERRES, 822.
— ÉTYM. Wallon bolegt; namurois, bolègî; bas-
Iat. bulengarius, dans un texte du XII' siècle (voy.
BOULANGER, verbe.)
2.BOULANGER (bou-lan-jé), v. a. Pétrir et faire
cuire le pain. || Absolument. La petite Madelon refuse
25 écus de Jean Bedout, encore elle ne sait ni bou-
langer ni traire, p. L. COUR, n, 278.
— HIST. xnie s. Bien [il] se sut de tout entremet-
tre; Pain [il] fist venir ou boulengier, Bl. etJeh.
4593. || xvi* s. Principalement de farines et de pains
desja boulangez, CARL. ni, 20. X la plus robuste des
servantes donnera charge la mère de famille de
boulanger son pain, le paistrir et parfaire, o. DE
SERRES, 822.
— ÉTYM. Berry, boulange, mélange de foin et de
paille, préparé pour la nourriture des bestiaux ; bou-
langer de la paille et du foin, en faire un mélange.
Du Cange le tire de boule; d'où boulange qui se
trouve en effet dans le Berry, et enfin boulanger,
mêler, pétrir.
BOULANGERIE (bou-lan-je-rie), s. f. \\ i° L'art
de faire le pain; le commerce du boulanger. || 2° Le
lieu où se fait le pain. || Etablissement, fonds d'un
boulanger.
— HIST. xve s. Les maistres du mestier et arti-
fice de boulengerie et taillemelerie, DU CANGE, ar-
tificium. || xvi 8 s. Charnier, boulengerie, fournil,
serre-pain, o. DE SERRES, 20.
— ÉTYM. Boulanger.
t BOULAR (bou-lar), s. m. L'un des noms de la
mésange à longue queue.
f BOULDURE (boul-du-r'), s. f. Fosse sous la roue
des moulins à eau.
4. BOULE (bou-P), s. f. |J 1" Corps rond en tous sens.
Boule de bois, de cuivre, d'ivoire. || Dans un lan-
gage à la fois poétique et familier, la terre. Jeté
sur cette boule, Laid, chétif et souffrant, BÉRANG.
Vocation. || Par extension. Une boule de neige. Cet
animal se roule en boule. || Être rond comme une
boule, être rond et replet. || 2° Jeu de boules, jeu
où l'on fait rouler une boule vers un but marqué
par une boule plus petite que les autres, et qu'on
BOU
v, 6. Mes yeux ont vu sou sang Coulera gros bouil-
lons de son glénéreux flanc, CORN. Cid, u, 9. Son
sang [de Charles IX].à gros bouillons de son corps
élancé, Vengeait le sang français par ses ordres
versé, VOLT. Henr. ni. || Bouillon d'eau, sorte de jet
d'eau. || 3" Fig. Les touillons de la colère. Dans les
premiers bouillons de l'impatience. Et il ne faut
qu'un commencement de passion, qu'un faible
bouillon de colère, BALZAC, 4e Disc, sur la cour.
C'est pourquoi déguisant les bouillons de mon âme,
RÉGNIER, Sot. xin. Toi[Chiron] qui connais tant de
remèdes, n'en as-tu point quelqu'un pour guérir
cette fougue, ce bouillon de sang, plus dangereux
qu'une fièvre ardente? FÉN. XIX, 234. Modère ces
bouillons de ta mélancolie, BOIL. Sat. YII. Le jeune
homme, inquiet," ardent, plein de courage, X
peine se sentit des bouillons d'un tel âge, Qu'il
soupira pour ce plaisir [la chasse], LA FONT. Fab.
vm, 4 6. Aux premiers mots proférés dans cet
étrange débat, j'ai ressenti les bouillons du patrio-
tisme, jusqu'au plus violent emportement, MIRA-
BEAU, Collection., t. iv, p. 235. || 4° Aliment liquide
que l'on prépare en faisant bouillir', dans de l'eau,
des substances animales, et le plus ordinairement
de la chair de boeuf, ou quelquefois seulement des
légumes et des herbes. Du bouillon de veau. Un bouil-
lon de tortue. Un bouillon aux herbes. Une tasse de
bouillon. L'une chauffe un bouillon, BOIL. Sat.x.. Nos
blessés manquent de bouillons, de linge et de médica-
ments, FÉN. xxn, 502. Les filles-Dieu portent et re-
portent çà et là les bouillons, la charpie, CHATEAUB.
Génie,IV,m, 6.Une soupe à bouillon perlé [bon bouil-.
Ion, blanchi par du lait d'amandes], MOL. Bourg,
gentil, iv, 4. \\ Bouillon coupé, bouillon affaibli par
un mélange d'eau. || Être au bouillon, ne prendre
aucune nourriture solide. Elle prend des bouillons,
SÉV. 4 48. || Bouillons médicinaux, bouillons prépa-
rés pour un but thérapeutique, et dans lesquels on
fait entrer des substances médicamenteuses. || Fig. et
familièrement. Boire un bouillon, faire une perte
considérable, par suite d'une fausse spéculation.
|| Bouillon d'onze heures, ou, simplement, bouil-
lon, breuvage empoisonné. || Par plaisanterie, bouil-
lon pointu, lavement. || 5° Plis bouffants qu'on fait à
certains vêtements. || 6° Bulle d'air dans le verre,
dans les métaux fondus. || 7° Dans les salines, l'éva-
poration de l'eau salée par l'action du feu. || Dans
la teinturerie, dégraissage des laines avant de les
teindre. || Dans la passementerie, petit fil d'or ou
d'argent tourné en rond. || Terme d'agriculture. Eau
de fumier. || Terme de vétérinaire. Excroissance de
chair qui se développe dans les plaies des chevaux.
— SYN. BOUILLON, BOUILLONNEMENT. Le bouillon
est la bulle même qui se forme dans l'intérieur et
vient crever à la surface du liquide qui bout ou du
liquide qui s'échappe ou qui tombe. Le bouillonne-
ment est l'acte qui produit les bulles, les bouillons;
c'est le mouvement de l'eau qui bouillonne. La forma-
tion des mots indique les nuances : de bouillon on
fait bouillonner, verbe qui exprime l'action de faire
des bouillons ; et bouillonnement est cette action
même, tandis que bouillon, primitif de ces deux
mots, exprime simplement l'état de l'eau qui bout.
L'eau qui bout a des bouillons ; l'eau qui bouillonne
fait des bouillons, a le bouillonnement.
— HIST. xme s. Se li bollon n'aloit à droit, Xla
chair qui cuit mescherroit, K Bornons des François.
N'en preïst or ne miel ne sucre ; Ains eslut ilec son
sepucre Entre les sulphureus boillons, la Rose,
47253. || xive s. C'est un chemin'moult destravé,
Plein de boulions [bourbiers], tout encavé, BRUYANT
dans llénagier, t. n, p. 4 8. Faictes boulir un bouil-
lon, puis dreciez par escuelles, Ménagier, n, 5.
Pource que l'exposant, poure valet saunier faiseur
de sel, lui avoit recous [préservé] deux boulions de
sel, DU CANGE, bullio. Un hanap de madré à boel-
lon d'argent [ciselure], ID. bolinus. || xvc s. Boil-
lons d'argent de ma salade [casque], ID. ib. Icelles
femmes prindrènt le corps du dit Vallé et le portè-
rent en un boullon ou bourbier, ID. bullio. Cestuy
sage Charles roy, quint du nom, fu coroné nonob-
stant le bullon de si mené aage, CHRIST, DE PISAN ,
Charles V, i, ch. 3. Dont la venue du daulphin
vers ce duc fut matière du plus aygre et du plus
périlleux bouillon qui oncques s'y trouva, G. CHAS-
TEL. Chron. des ducs de Bourg, 4er Proesme. Item
et àraDn plus que père, Qui m'amys hors de maint
boulon Et de cestuy pas ne s'esjoye.; Si lui requiers
a genoillon Qu'il m'en laisse toute ia joye, VILLON ,
Gr. Test. || xvi* s. Dedans une verte vallée, sour-
dent par cy par là des bouillons de feu qui fluent
continuellement, AMYOT, Sylla, 55. Puis sera gardé
le bouillon : duquel le patient en prendra.... lefai-
BOU
sant bouillir un bouillon avant chasque prise, PARÉ,
xv, 38. Bouillon gras, eau de chair, ID. xxiv, 22.
Ne souffre de mon sang le bouillon refroidir, Et
tousjoursde tes yeuxaiguillonnemoyl'ame,RONS.266.
— ÉTYM. Bouillir.
BOUILLON-BLANC (bou-llon-blan, Il mouillées),
s. m. Plante bisannuelle très-commune (verbascum
thapsus, L.), dont les fleurs sont employées comme
pectorales et bêchiques, et les feuilles comme émol-
lientes. || Au plur. Des bouillons-blancs.
— HIST. xvi' s. Vinaigre dedans lequel on aura
fait bouillir tormentille, genest ou bouillon-blanc,
PARÉ, ix, 23. Bouillon-blanc : de plusieurs sortes de
bouillon y-a-il, qu'on esleve par graine, la semant
au printemps, o. DE SERRES, 608.
— ÉTYM. Bouillon, blanc.
BOUILLONNANT, ANTE (bou-llo-nan, nan-t', Il
mouillées, et non bou-yo-nan), adj. Qui bouillonne.
Une liqueur bouillonnante. Charybde bouillonnante.
BOUILLONNÉ, ÉE (bou-llo-né, née, Il mouil-
lées) , part, passé. Garni de bouillons. Une étoffe
bouillonnée.
BOUILLONNEMENT (bou-llo-ne-man, Il mouil-
lées, et non bou-yo-ne-man), s. m. || i" Etat d'agi-
tation d'un liquide qui bouillonne. || 2" Fig. J'aurais
tiré de ce méchant une vengeance soudaine, mais,
songeant que j'exposais Lopez, j'apaisai le bouillon-
nement de mon coeur, CHATEAUB. Natch. v, 228.
— HIST. xvie s. Ce qui cause le bouillonnement
et les petites bubes qu'on voiteslever en l'eau, PARÉ,
Licorne, 15.
— ÉTYM. Bouillonner.
BOUILLONNER (bou-llo-né, Il mouillées, et non
bou-yo-né), v. n. || i° Former des bouillons, en
parlant d'Un liquide. Cette source bouillonne. Et le
sang qui bouillonne Forme un si gros torrent que
lui-même il s'étonne, CORN. Attila, v, 6. Que l'ai-
rain écume et bouillonne, Que mille dards en soient
formés, Que sous nos marteaux enflammés Xgrand
bruit l'enclume résonne, J. B. ROUSS. Cantate e.
|| 2° Fig. Bouillonner d'ardeur, de colère. Tel So-
phocle à cent ans charmait encore Athènes ; Tel bouil-
lonnait encor son vieux sang dans ses veines, Di-
saient-ils à l'envi, lorsqu'CEdipe aux abois De ses
juges pour lui gagna toutes les voix, CORN. AU roi
sur Cinna, Pompée, etc. Un sang nouveau bouil-
lonne dans mes veines, DELAV. Paria, v, 3. Vois déjà
briller dans mes regards Tout le feu dont mon sang
bouillonne, BËRANG. Bacchante. || Il se conjugue
avec l'auxiliaire avoir. || 3° F. o. Faire des bouillons
à une étoffe. Bouillonner une robe, une collerette.
— HIST. xvie s. Une façon de parler bouffie et
bouillonnée de poinctes, MONT, I, 383. La vraye li-
corne, estant mise en l'eau, se prend à bouillon-
ner, faisant eslever petites bulles d'eau comme
perles, PARÉ, Licorne, 4 5. Comme les eaux bouillon-
nent d'une grosse source et ample, CALV. Instit. 2.1.
— ÉTYM. Bouillon.
BOUILLOTTE (bou-llo-f, Il mouillées, et non
bou-yo-t') ,s.f. || 1° Synonyme de bouilloire. || 2° Sorte
de jeu de cartes. [X Paris] vous avez bien d'autres
affaires [que de songer à nous] : la hausse et la
baisse, les faillites, la bouillotte, p. L. COUR. Letl.
i, 4 06. Eh bien! monsieur Hector, vous refaites-
vous au lansquenet des pertes de la bouillotte?
BAYARD et JAIME, le Réveil du lion, n, 7.
— ÉTYM. Bouillir.
f BOUIN (bouin), s. m. Terme de teinturier. Poi-
gnée d'écheveaux de soie.
f BOUIS (boui), s. m. Terme de chapellerie. Fa-
çon donnée aux vieux chapeaux. || Terme de cordon-
nier. Voy. BUIS.
f BOUISSE (boui-s'), s. f. Terme de cordonnier.
Voy. BUISSE.
BOUJARON (bou-ja-ron), s. m. Terme de marine.
Petite mesure de fer-blanc qui sert dans la cambuse
à distribuer les divers liquides à l'équipage, et con-
tient le seizième d'une pinte (un peu moins du sei-
zième d'un litre).
— ÉTYM. Espagn. bujaron, sorte de pot (voy.
BOUCARO).
t BOUJEAU (bou-jô), s. m. Assemblage de deux
bottes de lin placées tête-bêche, afin de tenir moins
de place au rouissoir.
t BOUJON (bou-jon), s. m. || 1° Outil à plomber.
(| 2° Espèce de marque qu'autrefois l'on mettait aux
étoffes dans les manufactures de draps.
— HIST. xiv" s. Selon leboujon et ordennancede
ladicte drapperie, DU CANGE, boujonator. ||xves.Item
que les jurez puissent arrester tous les draps, se iceulx
draps ne sont du boujon de la ville d'Evreux,iD. ib.
— ÉTYM. Il y avait, dans l'ancien français, bou-
jon, bougon, qui signifiait une barre, une verge (le-
BOU
quel, sans doute, était le même que boujon, bolzon,
ital. bolzone, sorte de trait à tête mousse, que Diez
tire de bullu, boule, à cause de cette disposition).
Le boujon commercial aura été une marque dite
boujon par une assimilation quelconque avec le pro-
jectile militaire.
t BOUJONNER (bou-jo-né), v. a. Ancien terme de
commerce. Marquer du boujon.
f BOUJONNEUR ( bou-jo-neur ), s. m. Se disait
autrefois d'un juré du corps des drapiers.
— HIST. xive s. Le maire et les boujonneurs da
draperie de nosttedite ville de Rouen, DU CANGE,
boujonator. Nous leur vueillons octroyer qu'il aient
visiteurs et boujonneurs ou dit mestier de drapperie,
ID. ib. || xv* s. Ne pourra nul mouiller les draps,
jusques à ce qu'ilz soient scellez tous escruz, ou
qu'ilz aient prins congié aux boujonneurs de les es-
brouer seulement, ID. ib.
t BOULAGE (bou-la-j'), s. m. || 1" Terme de blan-
chisseur. Quantité de linge que l'on met à bouillir
dans une chaudière. || 2° Terme de sucrerie. Se dit de
la formation du sirop lorsque les betteraves sont
placées dans la cuve et foulées.
— ÉTYM. Bouillir.
BOULAIE (bou-lê), s. f. Lieu planté de bouleaux.
— ÉTYM. Voy. BOULEAU.
BOULANGÉ, ÉE (bou-lan-jé, jée), port, passé.
Pain bien boulangé.
t. BOULANGER, ÈRE (bou-lan-jé, jê-r') ,s.m. et f.
|| 1°'Celui, celle qui fait et vend du pain. Garçon bou-
langer. || Boulangère, soeur converse qui fait le pain.
|| 2° S. f. La boulangère, espèce de danse ou plu-
tôt de ronde qui commence par un grand rond,
après lequel un cavalier fait la grande chaîne, c'est-
à-dire donne alternativement la main droite et la
main gauche aux dames, en décrivant le cercle en-
tier jusqu'à sa propre danseuse j alors le grand
rond recommence, et le cavalier qui vient après lui
fait la chaîne à son tour. || L'air sur lequel la bou-
langère se danse. C'est un air à six-huit, compre-
nant d'abord dix mesures pendant lesquelles on fait
le grand rond, et ensuite un refrain de quatre me-
sures qu'on répète à volonté pour la chaîne. L'air a
probablement donné son nom à la danse, parce qu'il
se chante sur les paroles : la Boulangère a des écus, etc.
— HIST. xiii 0 s. Et s'il ia boulengier net boulen-
giere là ù li eswardeur viennent pour le'pain es-
warder.... TAILLIAR, Recueil, p. 44 5. Boulenghier
qui estoient relevé pour pestrir, Chron. de Rains,
9fi. || xvie s. Imitant tant que faire se pourra les bou-
lengers, o. DE SERRES, 822.
— ÉTYM. Wallon bolegt; namurois, bolègî; bas-
Iat. bulengarius, dans un texte du XII' siècle (voy.
BOULANGER, verbe.)
2.BOULANGER (bou-lan-jé), v. a. Pétrir et faire
cuire le pain. || Absolument. La petite Madelon refuse
25 écus de Jean Bedout, encore elle ne sait ni bou-
langer ni traire, p. L. COUR, n, 278.
— HIST. xnie s. Bien [il] se sut de tout entremet-
tre; Pain [il] fist venir ou boulengier, Bl. etJeh.
4593. || xvi* s. Principalement de farines et de pains
desja boulangez, CARL. ni, 20. X la plus robuste des
servantes donnera charge la mère de famille de
boulanger son pain, le paistrir et parfaire, o. DE
SERRES, 822.
— ÉTYM. Berry, boulange, mélange de foin et de
paille, préparé pour la nourriture des bestiaux ; bou-
langer de la paille et du foin, en faire un mélange.
Du Cange le tire de boule; d'où boulange qui se
trouve en effet dans le Berry, et enfin boulanger,
mêler, pétrir.
BOULANGERIE (bou-lan-je-rie), s. f. \\ i° L'art
de faire le pain; le commerce du boulanger. || 2° Le
lieu où se fait le pain. || Etablissement, fonds d'un
boulanger.
— HIST. xve s. Les maistres du mestier et arti-
fice de boulengerie et taillemelerie, DU CANGE, ar-
tificium. || xvi 8 s. Charnier, boulengerie, fournil,
serre-pain, o. DE SERRES, 20.
— ÉTYM. Boulanger.
t BOULAR (bou-lar), s. m. L'un des noms de la
mésange à longue queue.
f BOULDURE (boul-du-r'), s. f. Fosse sous la roue
des moulins à eau.
4. BOULE (bou-P), s. f. |J 1" Corps rond en tous sens.
Boule de bois, de cuivre, d'ivoire. || Dans un lan-
gage à la fois poétique et familier, la terre. Jeté
sur cette boule, Laid, chétif et souffrant, BÉRANG.
Vocation. || Par extension. Une boule de neige. Cet
animal se roule en boule. || Être rond comme une
boule, être rond et replet. || 2° Jeu de boules, jeu
où l'on fait rouler une boule vers un but marqué
par une boule plus petite que les autres, et qu'on
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