BIE
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BIE
' 341
fit le plus grand, quant ils sont bien avecques Dieu,
Jehan de'Saintré, en. 43.
— xvi" s. Et pour l'escouter mieux, Servir vou-
drais d'oreilles tous mes sens, Bien qu'à tant d'heur
trop foible je les sens, ST GELAIS, 484. Bien qu'en
pourtraict ne. vous deust faire envie, Quand vous
avez le personnage envie.... ID. 4 90. Bien que de
tant les restes soyent petites, ID. 4 96. Où Dieu veult
bien, le diable ne peut nuire, J. MAROT, v, 23. Et
bien qu'encor cest espoir la déçoit, Un autre après
et un autre en reçoit, LA BOÉT. 486. Il ne mespri-
serapas celui auquel il fait bien pour son indigence,
CALV. Instit. 646. Bien que je sçay que ce qu'on es-
time bonnes nouvelles ne vous ont esté celées, si
faut il que je vous die que.... MARG. Lett. 24. Les af-
faires de bien en mieulx vont en amendant par la
bonne et briefve délivrance de Messieurs, m. ift. 81.
Quant bien elle le voudroit, elle ne saurait endurer
la litière, in. ib. 442. Scipion, en bien mourant,
MONT, i, 67. Ou bien c'est que.... ID. i, 09. Les fem-
mes produisent bien toutes seules des.... ID. I, 34.
J'ay veu des récits bien plaisants devenir très en-
nuyeux, ID. i, 35. Une troupe de bien dix mille
hommes, ID. I, 62. Les plus parfaietz se sont bien
contentez de.... ID. I, 70. Eh bien! quand ce serait
la mort! ID. I, 76. Bien qu'à la vérité la pluspart de
nos actions ne soient que masque et fard, ID. I,269.
Et quand bien le corps s'en esmouveroit....m.i,303.
Ceux qui enseignent à estre bien à cheval, à jouer
des armes et à voltiger, LANODE, 4 29. Il nous faut
confesser que bien nous prend, de quoy Dieu veille
pour nous, et nous sert de rempar, ID. 389. 11 es-
toit bien mal aisé de trouver la sépulture; et quand
bien on l'eust trouvée, encore estoit il plus difficile
d'en emporter les os, AMYOT, Thés. 44. Profiter de
bien en mieulx, ID. Lyc. et Num. 4 0. Il fut taillé en
pièces bien quinze mille hommes, iD.Fao. 6. La
paix fut bien faitte pour lors, mais incontinent
après.... ID. Marcel. 6. Ilz n'estoient pas bien l'un
de l'autre, à cause de quelque différent, que le père
de Eumenes avoit à rencontre de cestuy Hecataeus,
n>. Eumènes, 4 6. Dont ne sont par après les chan-
delles trop faciles à fondre, bien qu'elles sont vieil-
es, gardées de long temps, o. DE SERRES, 879.
— ÉTYM. Bressan, bin; Berry, bin; picard,ben,
prononcé bin; bourguig. 6e', ben; normand, bé; pro-
venç. et catal. ben, be; anc. espagn. ben; espagn.
mod. bien; portug. bem ;ital. bene, be; dulat. bene.
Marg. Buffet (Observ. p. 64, 4668) dit quebienque
pour quoique est une vieille façon de parler qu'on
doit éviter, spécialement en écrivant. Cependant
bienque était dès lors employé parles meilleurs au-
teurs, et il est resté en bon usage. D'après l'histo-
rique ci-dessus, cette locution ne parait s'être éta-
blie qu'à partir du xvic siècle.
BD3N-AIMÉ, ÉE (biè-nè-mé, inée; d'autres di-
sent, ce qui est moins bon, biin-nè-mé, mée, en
donnant àbiin le son nasal de in dans in-digne),
adj. Qui est l'objet d'une affection particulière.
Fils bien-aimé. Jean, le disciple bien-aimé de Jé-
sus-Christ. Entrez, dira le choeur des anges, 0 vous
d'un Dieu de paix les enfants bien-aimés! DELAV.
Paria, rv, 7. || Substantivement. Benjamin était le
bien-aimé de son père. C'est ma bien-aimée.
— HIST. xvr 3 s. Ce frère bienaymé, MONT, I,
221.
— ET YM. Bien, aimé; wallon, binante*.'
BIEN-DIRE (biin-di-r'), s. m. Habileté à par-
ler; parler agréable, gracieux, fleuri. Qu'eux tous
seuls du bien-dire ont trouvé la méthode, Et que
rien n'est parfait s'il n'est fait à leur mode, RÉGNIER ,
SaU ix. Pour disputer le prix du bien-dire, BOSS.
Par. de Dieu, 2. L'abbé de Choisy y perdit [au-
près du roi] toute son insinuation, son esprit et son
bien-dire, ST-SIM. 200, 474. Il [le duc de Berry]
était amoureux fou de Mme la duchesse de Berry,
et en admiration perpétuelle de son esprit et de son
bien-dire, ID. 294, 23. Las! si j'avais pouvoir d'ou-
blier Sa beauté, son bien-dire, Et son tant" doux,
tant doux regarder, Finirait mon martyre, vers
anciens cités par LAHARPE. || Familièrement. Être
sur son bien-dire, affecter de bien parler.
— HEM. L'Académie, qui ne donne que être, se
mettre sur ton bien-dire, observe que hors de là le
trait d'union doit être omis et qu'il faut écrire : le
bien dire, prenant dire comme un infinitif auquel
bien est joint. Mais elle n'a pas tenu compte de
l'emploi que Régnier, Bossuet et St-Simon en ont
fait, et qui est excellent. Cet emploi réclame le
trait d'union que l'on mettra toutes les fois que,
d'après leur exemple, on se servira de bien-dire
comme d'un substantif.
— HIST. xvie s. La grâce de bien dire, qui est
née en nostre France depuis cinquante ans, DU HAIL-
LAN, Hist. Préf.
— ÉTYM. Bien, et dire.
BIEN-DISANT, ANTE (biin-di-zan, zan-t'), adj.
Il 1" Qui parle élégamment, facilement. C'est un
homme bien-disant. Votre subtile etbien-disante tris-
tesse, BALZ. 1, 237. Ainsi raisonnait Paul-Louis, et
cependant écoutait le jeune homme bien-disant,
auquel, à la fin, il s'en remet, lui confiant sa
cause imperdable, p. L. couRnïR, Procès. || Substan-
tivement. Après ceux qui font des présents. L'amour
est pour les bien-disants, RÉGNIER, Am. || 2° Qui dit
du bien d'autrui, par opposition à médisant. Cet
homme est bien-disant. || Peu usité en ce sens.
— ÉTYM. Bien, dire.
-BIEN-ÊTRE (biè-nê-tr'; quelques-uns disent biin-
nê-tr',' en donnant, àtort, à biin le son nasal de in
dans in-digne), s. m. || 1°État du corps ou de l'esprit
dans, lequel on sent qu'on est bien. Le gouvernement
veille au bien-être public. La fièvre ayant cessé, il
éprouva du bien-être. Les chats sont possesseurs d'un
bien-être qui n'attend rien de nous ; avec quelle éco-
nomie ne jouissent-ils pas du bien-être! MONTCRIF
dans DESFONTAINES. || 2° Etat de fortune convenable,
douce aisance. Il regrette le bien-être qu'il a perdu.
J'attends de votre volonté seule un sacrifice de quel-
ques années, d'où dépend l'établissement de votre
fille et le bien-être de toute votre, vie, BERN. DE S.-P.
Paul et Tirg. La misère avait affaibli les ressorts
de l'âme de M. André ; le bien-être leur a rendu
leur élasticité, VOLT. l'Homme aux quarante écus,
le bon sens de M. André.
. — HIST. xvie s. Nostre bien estre, ce'n'est que la
privation d'estre mal, MONT, 11, 215.
— ÉTYM. Bien, être.
t BIEN-FAIRE (biin-fê-r'), v.n. Faire plaisir, faire
du bien à quelqu'un. Il se plait à bien-faire à tout
le monde. Sa première inclination est de nous bien-
faire, BOSS. Bonté, 1. Il reçoit comme un bienfait,
quand nous lui donnons le moyen de nous bien-
faire, ID. I, Visit. 2. L'homme en bien-faisant ne
dépend que de lui-même, J. J. Rftuss. Ém. v,
~ REM. Ce mot a vieilli ; mais il pourrait encore
être employé, surtout aux modes et temps où Bos-
suet et J. J. Rousseau s'en sont servis.
— HIST. xiir s. Et bien li portèrent tesmoignage
cil qui là furent, qui par son bienfere furent res-
cous, et bien furent tout près d'estre perdus, VILLEH.
cxxxv. Ses bienfaire ne H pot riens valoir, Chron.
de Reims, 44). ||xive s. Ceulz qui ont bienfait veu-
lent que ceulz vivent à qui il ont bienfait, pour gài-
gner et recevoir d'eulz grâces et rétributions,
ORESME, Eth. 273. [| xv" s. Quant Dieu fut las de
leur bienfaire, COMM. I, 3. || xvie s. Cette sienne libé-
ralité consiste à leur mettre en main les moyens de
luy bienfaire, MONT, I, 247. Qu'il ayt besoin de moi,
je lui bienferay volontiers, ID. I, 270. Chacun est
obligé de bien faire aux plus inconnus, LANOUE, 73.
— ÉTYM. Bien, faire.
BIENFAISANCE (biin-fe-zan-s', ou biin-fè-zan-
s'; la seconde prononciation est surtout employée
dans la récitation et la lecture), s. f. Pratique des
bienfaits, habitude de faire "du bien. Une bien-
faisance éclairée, active. Les lois doivent tendre à
inspirer l'application, le travail, l'économie, la tem-
pérance, l'équité, la bienfaisance, L'ABBÉ DE ST-
PIERRE, Uèm. pour diminuer les proeès. Bienfaiteur
est un de cesmots composés qui portent avec eux
leur définition; le bienfaiteur est celui qui fait du
bien.... mais tous les bienfaits ne partent pas de la
.bienfaisance, DUCLOS, Considérations sur les moeurs,
ch.xvi. Certain législateur [l'abbé de St-Pierre]....
Vient de créer un mot qui manque à Vaugelas, Ce'
mot est bienfaisance, il me plaît... VOLT. Disc. 7. La
grandeur véritable est dans la bienfaisance, AR-
NAUD, Régulus, 1, 4. Aux êtres animés tu donnas
l'existence, Pour épancher sur eux ta vaste bienfai-
sance, ST-LAMBEHT, Saisons, Hiver. || Terme de
droit. Contrat de bienfaisance, contrat dans lequel
l'une des parties procure à l'autre un avantage pu-
rement gratuit, y Terme d'administration. Bureau
de bienfaisance, bureau où l'on distribue des se-
cours aux nécessiteux.
— REM. Bienfaisance né se trouve dans le Dic-
tionnaire de l'Académie qu'à partir de l'édition de
4 762.
— HIST. xvie s. Par miséricorde et beneficence
les péchez nous sont remis. —L'autheur de l'epistre
aux Hébreux, recommandant humanité et benefi-
cence, dit que Dieu se délecte de tels sacrifices,
CALV. Inst. 619. Pour rendre grâces et honorer sa
libéralité et beneficence par ceste souvenance éter-
nelle, AMTOT, Public 36.
— ÉTYM. Bien, faire. Ce mot est dû à l'abbé de
St-Pierre. L'idée qu'il exprime était autrefois rendue
par beneficence.
BIENFAISANT, ANTE (biin-fe-zan, zan-t' ou
biin-fè-zan, zan-t'; cette dernière prononciation est
usitée de préférence dans la récitation), adj. || 1" Qui
aime à faire du bien. Vous serez fidèle, honnête,
humble, reconnaissant, bienfaisant, PASC: dans COU-
SIN. Elle a usé chretiennement.de la bonne et de la
mauvaise fortune ; dans l'une elle a été bienfaisante ;
dans l'autre elle s'est montrée toujours invincible,
BOSS. Jîeine d'Ânglet. Dans toute l'administration
de la justice, il nous paraissait un homme que sa
nature avait fait bienfaisant, et que la raison ren-
dait inflexible, ID. le Tellier. Et vous, divinités
aux hommes bienfaisantes, Qui tempérez les airs,
qui régnez sur les plantes, LA FONT. Quinquina,
11. César bienfaisant est mort assassiné, VOLTAIRE,
Triumv. v, 6. || 2° Dont l'influence est utile, en
parlant des choses. La bienfaisante nature. Des
soins bienfaisants. Une liqueur bienfaisante.
— HIST. xiiie s. Ja ne sera si bien fesans, Que
chascunsses ovres ne blasme, laRose, 8006. ||xv's.
Là eut un fort assaut et périlleux, et moult de bien-
faisans d'un costé et d'autre, FROISS. i, 1,4 63.
— ÉTYM. Bien, faire; bourguig. béfeusant. Dans
l'ancienne langue, bienfaisant voulait dire non pas
seulement celui qui a de la bienfaisance, mais, en
général, celui qui fait bien en quoi que ce soit.
Ainsi l'on était bienfaisant dans une bataille, quand
on s'y comportait bravement.
BIENFAIT (biin-fè ; le t se lie : un bienfait espéré,
dites : un biin-fè-t espéré; au pluriel, l's se lie :lesbien<
faits espérés, dites : les biin-fè-z. espérés ; bienfaits
rime avec bleuets, jamais, succès, faix), s. m. || i°Bien
qu'on fait à quelqu'un. On sent qu'à leur place [des
grands] on serait trop heureux de répandre la joie et
l'allégresse dans les coeurs en y répandant des bien-
faits, MASS. Humanité des Grands. Car enfin, quoi-
que j'estime vos bienfaits, j'aime encore mieux vos
caresses; et si l'on ne pouvait être de vos commis et
de vos amis à la fois, je pense que vous me faites
l'honneur de croire que je ne délibérerais guère sut
ce choix, VOIT. Lett. 4 76. On ôte du mérite au bien-
fait qu'on retarde, ROTR. Bélis. 11, 4 0. Les bienfaits
ne font pas toujours ce que tu penses, D'une main
criminelle ils tiennent lieu d'offenses, CORN. Cinna,
1, 2. Un bienfait reproché tint toujours lieu d'of-
fense, RAC. Iphig. iv, 6. Les bienfaits dans un coeur
balancent-ils l'amour? ID. Baj. m, 7. Et ne suffit-il
pas, seigneur, à vos souhaits Que le bonheur, pu-
blic soit un de vos bienfaits*? ID. Brit. iv, 3. Les
bienfaits peuvent tout sur. une âme bien née, VOLT.
Tancr. 11, 6. || 2" Par extension, bien, utilité. Les
bienfaitsde la science. Considérez que Rome en reçoit
du bienfait [de la trahison qui livre Cartilage] ; Ap-
prouvez une cause en louant son effet, MAIRET. M.
d'Asdrubal, m, 2. Un mari, une femme, un père,
un fils ne sont liés entre eux que par l'amour qu'ils
se portent ou par les bienfaits qu'ils se procurent,
MONTESQ. Lett. pers. 4 04. || Proverbes. Un bienfait
n'est jamais perdu, c'est-à-dire une bonne action
a toujours sa récompense. || Les injures s'écrivent
sur l'airain et les bienfaits sur le sable, c'est-à-
dire on garde un long souvenir des injures, tandis
qu'on oublie facilement les bienfaits.
— SYN. BIENFAIT, SERVICE, BON OFFICE. Le bien-
fait est un acte par lequel on-fait du bien à quel-
qu'un; le service, un acte par lequel on le sert; le
bon office, un acte par lequel on lui vient en aide
en quelque chose. Bienfait, étymologiquement,
pourrait être le terme général ; mais il a pris par
l'usage un sens particulier qui exprime que le bien-
faiteur a une supériorité de fortune, un surplus
dont il fait volontairement emploi en faveur d'une
autre personne. Celui qui sauve un homme qui se
noie, est non pas son bienfaiteur, maissonsauveur;
et celui qui distribue une part de sa fortune est un
bienfaiteur. C'est pour cette raison de supériorité de
richesse qu'on dit les bienfaits du prince. Le service
est imposé par le zèle, par l'amitié; et il ne sup-
pose que le désir d'obliger; du reste tout peut être
égal entre celui qui sert et celui que. l'on sert. Le
bon office est l'emploi de notre crédit, de notre mé-
diation, de notre entremise; le service, comme on
voit, est plus général que le bon office. Donner de
l'argent est un bienfait ; prêter de l'argent est un
service; faire des démarches, parler pour une af-
faire, est un bon office.
— HIST. xii* s. Tous li clergés et li home d'aage,
Qui en aumosne et en bienfais [bonnes.actions] mmti-
ront [demeureront], QUESNES, Romancero, p. 94;
H xmes. Pechié porte sapaine, et bienfait sa me-
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fit le plus grand, quant ils sont bien avecques Dieu,
Jehan de'Saintré, en. 43.
— xvi" s. Et pour l'escouter mieux, Servir vou-
drais d'oreilles tous mes sens, Bien qu'à tant d'heur
trop foible je les sens, ST GELAIS, 484. Bien qu'en
pourtraict ne. vous deust faire envie, Quand vous
avez le personnage envie.... ID. 4 90. Bien que de
tant les restes soyent petites, ID. 4 96. Où Dieu veult
bien, le diable ne peut nuire, J. MAROT, v, 23. Et
bien qu'encor cest espoir la déçoit, Un autre après
et un autre en reçoit, LA BOÉT. 486. Il ne mespri-
serapas celui auquel il fait bien pour son indigence,
CALV. Instit. 646. Bien que je sçay que ce qu'on es-
time bonnes nouvelles ne vous ont esté celées, si
faut il que je vous die que.... MARG. Lett. 24. Les af-
faires de bien en mieulx vont en amendant par la
bonne et briefve délivrance de Messieurs, m. ift. 81.
Quant bien elle le voudroit, elle ne saurait endurer
la litière, in. ib. 442. Scipion, en bien mourant,
MONT, i, 67. Ou bien c'est que.... ID. i, 09. Les fem-
mes produisent bien toutes seules des.... ID. I, 34.
J'ay veu des récits bien plaisants devenir très en-
nuyeux, ID. i, 35. Une troupe de bien dix mille
hommes, ID. I, 62. Les plus parfaietz se sont bien
contentez de.... ID. I, 70. Eh bien! quand ce serait
la mort! ID. I, 76. Bien qu'à la vérité la pluspart de
nos actions ne soient que masque et fard, ID. I,269.
Et quand bien le corps s'en esmouveroit....m.i,303.
Ceux qui enseignent à estre bien à cheval, à jouer
des armes et à voltiger, LANODE, 4 29. Il nous faut
confesser que bien nous prend, de quoy Dieu veille
pour nous, et nous sert de rempar, ID. 389. 11 es-
toit bien mal aisé de trouver la sépulture; et quand
bien on l'eust trouvée, encore estoit il plus difficile
d'en emporter les os, AMYOT, Thés. 44. Profiter de
bien en mieulx, ID. Lyc. et Num. 4 0. Il fut taillé en
pièces bien quinze mille hommes, iD.Fao. 6. La
paix fut bien faitte pour lors, mais incontinent
après.... ID. Marcel. 6. Ilz n'estoient pas bien l'un
de l'autre, à cause de quelque différent, que le père
de Eumenes avoit à rencontre de cestuy Hecataeus,
n>. Eumènes, 4 6. Dont ne sont par après les chan-
delles trop faciles à fondre, bien qu'elles sont vieil-
es, gardées de long temps, o. DE SERRES, 879.
— ÉTYM. Bressan, bin; Berry, bin; picard,ben,
prononcé bin; bourguig. 6e', ben; normand, bé; pro-
venç. et catal. ben, be; anc. espagn. ben; espagn.
mod. bien; portug. bem ;ital. bene, be; dulat. bene.
Marg. Buffet (Observ. p. 64, 4668) dit quebienque
pour quoique est une vieille façon de parler qu'on
doit éviter, spécialement en écrivant. Cependant
bienque était dès lors employé parles meilleurs au-
teurs, et il est resté en bon usage. D'après l'histo-
rique ci-dessus, cette locution ne parait s'être éta-
blie qu'à partir du xvic siècle.
BD3N-AIMÉ, ÉE (biè-nè-mé, inée; d'autres di-
sent, ce qui est moins bon, biin-nè-mé, mée, en
donnant àbiin le son nasal de in dans in-digne),
adj. Qui est l'objet d'une affection particulière.
Fils bien-aimé. Jean, le disciple bien-aimé de Jé-
sus-Christ. Entrez, dira le choeur des anges, 0 vous
d'un Dieu de paix les enfants bien-aimés! DELAV.
Paria, rv, 7. || Substantivement. Benjamin était le
bien-aimé de son père. C'est ma bien-aimée.
— HIST. xvr 3 s. Ce frère bienaymé, MONT, I,
221.
— ET YM. Bien, aimé; wallon, binante*.'
BIEN-DIRE (biin-di-r'), s. m. Habileté à par-
ler; parler agréable, gracieux, fleuri. Qu'eux tous
seuls du bien-dire ont trouvé la méthode, Et que
rien n'est parfait s'il n'est fait à leur mode, RÉGNIER ,
SaU ix. Pour disputer le prix du bien-dire, BOSS.
Par. de Dieu, 2. L'abbé de Choisy y perdit [au-
près du roi] toute son insinuation, son esprit et son
bien-dire, ST-SIM. 200, 474. Il [le duc de Berry]
était amoureux fou de Mme la duchesse de Berry,
et en admiration perpétuelle de son esprit et de son
bien-dire, ID. 294, 23. Las! si j'avais pouvoir d'ou-
blier Sa beauté, son bien-dire, Et son tant" doux,
tant doux regarder, Finirait mon martyre, vers
anciens cités par LAHARPE. || Familièrement. Être
sur son bien-dire, affecter de bien parler.
— HEM. L'Académie, qui ne donne que être, se
mettre sur ton bien-dire, observe que hors de là le
trait d'union doit être omis et qu'il faut écrire : le
bien dire, prenant dire comme un infinitif auquel
bien est joint. Mais elle n'a pas tenu compte de
l'emploi que Régnier, Bossuet et St-Simon en ont
fait, et qui est excellent. Cet emploi réclame le
trait d'union que l'on mettra toutes les fois que,
d'après leur exemple, on se servira de bien-dire
comme d'un substantif.
— HIST. xvie s. La grâce de bien dire, qui est
née en nostre France depuis cinquante ans, DU HAIL-
LAN, Hist. Préf.
— ÉTYM. Bien, et dire.
BIEN-DISANT, ANTE (biin-di-zan, zan-t'), adj.
Il 1" Qui parle élégamment, facilement. C'est un
homme bien-disant. Votre subtile etbien-disante tris-
tesse, BALZ. 1, 237. Ainsi raisonnait Paul-Louis, et
cependant écoutait le jeune homme bien-disant,
auquel, à la fin, il s'en remet, lui confiant sa
cause imperdable, p. L. couRnïR, Procès. || Substan-
tivement. Après ceux qui font des présents. L'amour
est pour les bien-disants, RÉGNIER, Am. || 2° Qui dit
du bien d'autrui, par opposition à médisant. Cet
homme est bien-disant. || Peu usité en ce sens.
— ÉTYM. Bien, dire.
-BIEN-ÊTRE (biè-nê-tr'; quelques-uns disent biin-
nê-tr',' en donnant, àtort, à biin le son nasal de in
dans in-digne), s. m. || 1°État du corps ou de l'esprit
dans, lequel on sent qu'on est bien. Le gouvernement
veille au bien-être public. La fièvre ayant cessé, il
éprouva du bien-être. Les chats sont possesseurs d'un
bien-être qui n'attend rien de nous ; avec quelle éco-
nomie ne jouissent-ils pas du bien-être! MONTCRIF
dans DESFONTAINES. || 2° Etat de fortune convenable,
douce aisance. Il regrette le bien-être qu'il a perdu.
J'attends de votre volonté seule un sacrifice de quel-
ques années, d'où dépend l'établissement de votre
fille et le bien-être de toute votre, vie, BERN. DE S.-P.
Paul et Tirg. La misère avait affaibli les ressorts
de l'âme de M. André ; le bien-être leur a rendu
leur élasticité, VOLT. l'Homme aux quarante écus,
le bon sens de M. André.
. — HIST. xvie s. Nostre bien estre, ce'n'est que la
privation d'estre mal, MONT, 11, 215.
— ÉTYM. Bien, être.
t BIEN-FAIRE (biin-fê-r'), v.n. Faire plaisir, faire
du bien à quelqu'un. Il se plait à bien-faire à tout
le monde. Sa première inclination est de nous bien-
faire, BOSS. Bonté, 1. Il reçoit comme un bienfait,
quand nous lui donnons le moyen de nous bien-
faire, ID. I, Visit. 2. L'homme en bien-faisant ne
dépend que de lui-même, J. J. Rftuss. Ém. v,
~ REM. Ce mot a vieilli ; mais il pourrait encore
être employé, surtout aux modes et temps où Bos-
suet et J. J. Rousseau s'en sont servis.
— HIST. xiir s. Et bien li portèrent tesmoignage
cil qui là furent, qui par son bienfere furent res-
cous, et bien furent tout près d'estre perdus, VILLEH.
cxxxv. Ses bienfaire ne H pot riens valoir, Chron.
de Reims, 44). ||xive s. Ceulz qui ont bienfait veu-
lent que ceulz vivent à qui il ont bienfait, pour gài-
gner et recevoir d'eulz grâces et rétributions,
ORESME, Eth. 273. [| xv" s. Quant Dieu fut las de
leur bienfaire, COMM. I, 3. || xvie s. Cette sienne libé-
ralité consiste à leur mettre en main les moyens de
luy bienfaire, MONT, I, 247. Qu'il ayt besoin de moi,
je lui bienferay volontiers, ID. I, 270. Chacun est
obligé de bien faire aux plus inconnus, LANOUE, 73.
— ÉTYM. Bien, faire.
BIENFAISANCE (biin-fe-zan-s', ou biin-fè-zan-
s'; la seconde prononciation est surtout employée
dans la récitation et la lecture), s. f. Pratique des
bienfaits, habitude de faire "du bien. Une bien-
faisance éclairée, active. Les lois doivent tendre à
inspirer l'application, le travail, l'économie, la tem-
pérance, l'équité, la bienfaisance, L'ABBÉ DE ST-
PIERRE, Uèm. pour diminuer les proeès. Bienfaiteur
est un de cesmots composés qui portent avec eux
leur définition; le bienfaiteur est celui qui fait du
bien.... mais tous les bienfaits ne partent pas de la
.bienfaisance, DUCLOS, Considérations sur les moeurs,
ch.xvi. Certain législateur [l'abbé de St-Pierre]....
Vient de créer un mot qui manque à Vaugelas, Ce'
mot est bienfaisance, il me plaît... VOLT. Disc. 7. La
grandeur véritable est dans la bienfaisance, AR-
NAUD, Régulus, 1, 4. Aux êtres animés tu donnas
l'existence, Pour épancher sur eux ta vaste bienfai-
sance, ST-LAMBEHT, Saisons, Hiver. || Terme de
droit. Contrat de bienfaisance, contrat dans lequel
l'une des parties procure à l'autre un avantage pu-
rement gratuit, y Terme d'administration. Bureau
de bienfaisance, bureau où l'on distribue des se-
cours aux nécessiteux.
— REM. Bienfaisance né se trouve dans le Dic-
tionnaire de l'Académie qu'à partir de l'édition de
4 762.
— HIST. xvie s. Par miséricorde et beneficence
les péchez nous sont remis. —L'autheur de l'epistre
aux Hébreux, recommandant humanité et benefi-
cence, dit que Dieu se délecte de tels sacrifices,
CALV. Inst. 619. Pour rendre grâces et honorer sa
libéralité et beneficence par ceste souvenance éter-
nelle, AMTOT, Public 36.
— ÉTYM. Bien, faire. Ce mot est dû à l'abbé de
St-Pierre. L'idée qu'il exprime était autrefois rendue
par beneficence.
BIENFAISANT, ANTE (biin-fe-zan, zan-t' ou
biin-fè-zan, zan-t'; cette dernière prononciation est
usitée de préférence dans la récitation), adj. || 1" Qui
aime à faire du bien. Vous serez fidèle, honnête,
humble, reconnaissant, bienfaisant, PASC: dans COU-
SIN. Elle a usé chretiennement.de la bonne et de la
mauvaise fortune ; dans l'une elle a été bienfaisante ;
dans l'autre elle s'est montrée toujours invincible,
BOSS. Jîeine d'Ânglet. Dans toute l'administration
de la justice, il nous paraissait un homme que sa
nature avait fait bienfaisant, et que la raison ren-
dait inflexible, ID. le Tellier. Et vous, divinités
aux hommes bienfaisantes, Qui tempérez les airs,
qui régnez sur les plantes, LA FONT. Quinquina,
11. César bienfaisant est mort assassiné, VOLTAIRE,
Triumv. v, 6. || 2° Dont l'influence est utile, en
parlant des choses. La bienfaisante nature. Des
soins bienfaisants. Une liqueur bienfaisante.
— HIST. xiiie s. Ja ne sera si bien fesans, Que
chascunsses ovres ne blasme, laRose, 8006. ||xv's.
Là eut un fort assaut et périlleux, et moult de bien-
faisans d'un costé et d'autre, FROISS. i, 1,4 63.
— ÉTYM. Bien, faire; bourguig. béfeusant. Dans
l'ancienne langue, bienfaisant voulait dire non pas
seulement celui qui a de la bienfaisance, mais, en
général, celui qui fait bien en quoi que ce soit.
Ainsi l'on était bienfaisant dans une bataille, quand
on s'y comportait bravement.
BIENFAIT (biin-fè ; le t se lie : un bienfait espéré,
dites : un biin-fè-t espéré; au pluriel, l's se lie :lesbien<
faits espérés, dites : les biin-fè-z. espérés ; bienfaits
rime avec bleuets, jamais, succès, faix), s. m. || i°Bien
qu'on fait à quelqu'un. On sent qu'à leur place [des
grands] on serait trop heureux de répandre la joie et
l'allégresse dans les coeurs en y répandant des bien-
faits, MASS. Humanité des Grands. Car enfin, quoi-
que j'estime vos bienfaits, j'aime encore mieux vos
caresses; et si l'on ne pouvait être de vos commis et
de vos amis à la fois, je pense que vous me faites
l'honneur de croire que je ne délibérerais guère sut
ce choix, VOIT. Lett. 4 76. On ôte du mérite au bien-
fait qu'on retarde, ROTR. Bélis. 11, 4 0. Les bienfaits
ne font pas toujours ce que tu penses, D'une main
criminelle ils tiennent lieu d'offenses, CORN. Cinna,
1, 2. Un bienfait reproché tint toujours lieu d'of-
fense, RAC. Iphig. iv, 6. Les bienfaits dans un coeur
balancent-ils l'amour? ID. Baj. m, 7. Et ne suffit-il
pas, seigneur, à vos souhaits Que le bonheur, pu-
blic soit un de vos bienfaits*? ID. Brit. iv, 3. Les
bienfaits peuvent tout sur. une âme bien née, VOLT.
Tancr. 11, 6. || 2" Par extension, bien, utilité. Les
bienfaitsde la science. Considérez que Rome en reçoit
du bienfait [de la trahison qui livre Cartilage] ; Ap-
prouvez une cause en louant son effet, MAIRET. M.
d'Asdrubal, m, 2. Un mari, une femme, un père,
un fils ne sont liés entre eux que par l'amour qu'ils
se portent ou par les bienfaits qu'ils se procurent,
MONTESQ. Lett. pers. 4 04. || Proverbes. Un bienfait
n'est jamais perdu, c'est-à-dire une bonne action
a toujours sa récompense. || Les injures s'écrivent
sur l'airain et les bienfaits sur le sable, c'est-à-
dire on garde un long souvenir des injures, tandis
qu'on oublie facilement les bienfaits.
— SYN. BIENFAIT, SERVICE, BON OFFICE. Le bien-
fait est un acte par lequel on-fait du bien à quel-
qu'un; le service, un acte par lequel on le sert; le
bon office, un acte par lequel on lui vient en aide
en quelque chose. Bienfait, étymologiquement,
pourrait être le terme général ; mais il a pris par
l'usage un sens particulier qui exprime que le bien-
faiteur a une supériorité de fortune, un surplus
dont il fait volontairement emploi en faveur d'une
autre personne. Celui qui sauve un homme qui se
noie, est non pas son bienfaiteur, maissonsauveur;
et celui qui distribue une part de sa fortune est un
bienfaiteur. C'est pour cette raison de supériorité de
richesse qu'on dit les bienfaits du prince. Le service
est imposé par le zèle, par l'amitié; et il ne sup-
pose que le désir d'obliger; du reste tout peut être
égal entre celui qui sert et celui que. l'on sert. Le
bon office est l'emploi de notre crédit, de notre mé-
diation, de notre entremise; le service, comme on
voit, est plus général que le bon office. Donner de
l'argent est un bienfait ; prêter de l'argent est un
service; faire des démarches, parler pour une af-
faire, est un bon office.
— HIST. xii* s. Tous li clergés et li home d'aage,
Qui en aumosne et en bienfais [bonnes.actions] mmti-
ront [demeureront], QUESNES, Romancero, p. 94;
H xmes. Pechié porte sapaine, et bienfait sa me-
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