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BÉG
BÉG
BEH
font bruire leurs guidons, ID. V, 425. Ainsi nos
vieux François usoient de leur rebec De la flûte de
bouis et de bedon avec, VAUQUELIN DE LA FRESNAYE,
Art poétique.
— ÉTYM. Origine inconnue. Diez en rapproche le
patois italien bidon, épais et paresseux, le Hainaut
bidon, grand homme nonchalant, et aussi bidet.
t BEDONDAINE (be-don-dè-n'), s. f. || i° Bedaine.
Vieux. || 2° Espèce de cornemuse à large "ventre.
|| 3° Ancien art militaire. Machine à jeter des pierres.
— ÉTYM. Ce mot parait être un allongement de
bedon.
tBÉDOUILLE (bê-dou-11', «mouillées), s.f. Un
des noms vulgaires de la farlouse.
BÉDOUIN (bé-douin), s. m. || 1» Arabe qui vit
dans le désert. || 2°Par extension, homme sauvage et
brutal.
— HIST. xne s. E li bedowin li sont venu aidier et
ont mises lor herberges outre le flom, Machab. i,
ch. 6. || xnic s. Ainçoisleront [ils laisseront] aux Be-
duins Maintenir la terre absoluefsainte] ,Qui par défaut
vousesttolue.BUTEB. 98.UnBeduynestait venu, quili
avoit dit que il enseignerait un bon gué, JOINV.'223.
Et quant les chevaus aus Sarrazins et aux Beduins
ayoient po'our dun bysson [buisson], il disoient à
leur chevaus..;. m. 203.
— ÉTYM. Mot arabe.
4. BÉE (bée), adj. f. Tonneaux, futailles à gueule
bée, tonneaux, futailles défoncées d'un côté.
— ÉTYM. Participe passé du verbe béer ou bayer
(voy. BAVER).
f 2. BÉE (bée), s. f. || 1° Ouverture par laquelle
coule l'eau qui donne le mouvement à un moulin à
eau. || 2° Synonyme de baie, ouverture dans un mur.
— ÉTYM. Béer ou bayer, être béant.
BEEFSTEAK (bi-ftèk). Voy. BIFTECK.
BÉER (bé-é), v. n. Voy. BAYER.
BEFFROI (bè-froi), s. m. || i° Tour dans laquelle
est une cloche prête à sonner l'alarme. || 2° La clo-
che même. Il entend déjà sonner le beffroi des
villes; LABBTJT. 4 0.'Ainsi toujours il prend l'heure
qui sonne Pour un signal de son beffroi, BÉBANG.
Louis XI. || 3° Charpente dans les clochers et les mou-
lins. || 4° Terme de blason. Beffroi de vair, trois
rangées de vair dans l'écu d'armes. || 5° Dans l'art
militaire du moyen Sge, tour de bois mobile qui
servait de machine de guerre dans les sièges.
— HIST. XIIC s. Dont firent arbalestriers trere,
Berfroiz lever, perriere fere, Roman de Brut, 1.1,
p. 262. || XIII" s. Enging, perriere ne befroi, Ne
douteras prince ne roi, lien. 7725. Pour garder ceulz
qui ouvroient à la chaucie, fist faire le roi deus
beffrois que l'en appelle chas chastiaus, JOINV. 220.
Il xvc s. Et avoient fait en nefs sur l'Escaut beffrois
et atournemens d'assauts, FHOISS. I, I, 428. LesAn-
glois avoient fait ouvrer et charpenter deux beffrois
de gros merrains à trois estages, et séant chacun
beffroi sur quatre roes, et avoit en chacun estage
cent archers, ID. I, I, 237. Il n'attendit nullui,
ainçois s'envint au marché de Valenciennes, et fît
sonner les cloches du beffroy à volée, ID. I, I, 4 00.
(I xvi 0 s. De ce bruyant et merveilleux beffroy [l'ar-
tillerie] Murs et rampars de Trevy vont parterre,
j. MAROT, v, 95. Les durs assaulx et merveilleux
beffroy D'artillerie.... ID. V, 99. Plus fort a fait met-
tre en ordre et arroy Processions, sonner cloches,
beffroy Par toute France, et porter sans desroy
Sainctes reliques, ID. V, 440.
— ÉTYM. Picard, benoufe; ital. battifredo; bas-
latin, belfredus, berfredus, verfredus, berefridus,
bilfredus, balfredus, berfreit, belfragium; angl.
belfrey; du moyen haut-allemand, berevrit, ber-
vrit, tour servant de défense, de berc, tour, hau-
teur, et un radical vrit, fred, conserver, d'où l'al-
lemand moderne Friede, paix.
f BEG (bègh'), s. m. Mot turc souvent employé
pour bey (voy. BEY).
t BÉGAUD, E(bé-ghô, ghô-d'), adj. Nigaud, sot,
ignorant. Populaire.
— ÉTYM. Le radical de bègue est probablement
dans ce mot.
t BÉGAYANT, ANTE (bé-ghè-ian, ian-t'), adj.
Qui bégaye. [Mouches] Que ses enfants gloutons,
d'un bec toujours ouvert, D'un ton demi-formé,
bégayante couvée, Demandaient par des cris encor
mal entendus, LA FONT. Fabl. x, 7.
BÉGAYÉ, ÉE (bé-ghè-ié, iée), part, passé. Le-
çon bégayée. Après quelques excuses à peine bé-
gayées.
BÉGAYEMENT (bé-ghè-ie-man, en quatre sylla-
bes) ou.BÉGAIEMENT (bé-ghê-man, en trois syl-
labes)^ s. m. Embarras plus ou moins grand dans
la parole^ caractérisé par l'hésitation, la répétition
saccadée, la suspension pénible, et même l'empê-
chement complet de la faculté d'articuler.
— ÉTYM. Bégayer.
BÉGAYER (bé-ghè-ié), je bégaye, tu bégayes, il
bégaye ou il bégaie, nous bégayons, vous bégayez,
ils bégayent ou ils bégaient; je bégayais, nous bé-
gayions, vous bégayiez, ils bégayaient; je bégayai;
je bégayerai ou bégaierai, ou bégaîrai; je bégaye-
rais ou bégaierais, ou bégalrais; bégaie, bégayez;
que je bégaye, que nous bégayions, que vous bé-
gayiez, qu'ils bégayent; quejebégayasse ;bégayant;
bégayé, v.n. || l°Étre affecté du vice de parole dit bé-
gayement. Il bégaye si fort qu'on ne peut l'entendre.
Il 2° Commencer à parler. Les enfants commencent
à bégayer à douze ou quinze mois. || 3° Fig. Parler
de quelque chose avec hésitation, embarras. Voilà
mes faibles pensées; je ne fais que bégayer; mais
qu'importe? je veux bien paraître parler mal à pro-
pos par un excès de zèle, FÉNEL. XXII, 504. On le
vit bégayer avec les enfants, raisonner avec les
doctes, FLÉCHIER, Panég. 1, p. 309. ||Termedema-
nège. Un cheval bégaye ou bat à la main, lorsqu'il
secoue la bride en branlant la tête. || Il se conjugue
avec l'auxiliaire arotr. || 4° F. a. Il s'est mis à vous
bégayer un compliment, SÉV. 492. Sait d'un air in-
nocent bégayer sa pensée, BOIL. Épit. ix. Non pas
en bégayant quelques paroles à l'oreille d'une gou-
vernante, J. J. HOUSS. Ém. 1. Apollon présidait au
jour qui m'a vu naître; Au sortir du berceau j'ai bé-
gayé des vers, VOLT, dans GIRAULT-DUVIVIER. Ici ma
voix, mêlée aux chants de fêtes, De la patrie a bé-
gayé le nom, BÉRANG. SOUV. d'enfance.
— HIST. xv s. Pour ce que icelui prestre estoit
moult chargiê de vin ou de cidre en besgoiant....
DUCANGE, balbuzare. Soif que confort ne rassasie,
Dueil baigné en froides sueurs, Bégayant, et chan-
geant couleurs, Par le vent de merencolie, CH.
D'ORL. Bal. 8S. Il x\T s. Voyez les uns un peu bé-
gayer sur le poinct de l'enfanter, MONT, I, 488. Il
n'eust su dire trois mots sans bégayer, DES PER.
Contes, XLvn. Ainsi qu'un père bégaye et faict le
petit avec ses petits, CHARRON, Sagesse,I, 39.
— ÉTYM.Picard, béguer; wallon, bèketer; namu-
rois, bègui; rouchi et génev. béguer. Bégayer dé-
rive, par un substantif inusité bégai, du primitif
béguer (voy. BÈGUE).
+ BÉGLER-BEG (bé-glèr-bègh') ou BÉGLIER-BEG
(bé-gliêr-bègh'), s. m. Titre réservé aux gouver-
neurs généraux dans l'empire turc. Le béglier-beg
de la Roumélie.
— ÉTYM. Mot turc, beïler bey, seigneur des sei-
gneurs.
BÉGU, UE (bé-ghu, ghue), adj. Se dit du cheval
chez lequel, à l'époque où la mâchoire devrait avoir
rasé (ne plus marquer), la cavité persiste dans les
dents incisives, et indique un âge inférieur à celui
qu'a réellement l'animal, et faux-bégu, du cheval
chez lequel la cheville d'émail, qui fait suite au cor-
net dentaire, persiste au delà du terme ordinaire,
Dictionnaire de méd. et chir. véte'r.
— HIST. xvi» s. Il y eut bien là du bigu [dans un
raccommodement], BRANT. Capit. français, t. m,
p. 4 27. Il leur donna ainsi le bigu [il leur fit pren-
dre le change], ID. Dames galantes, t. 11, p. 481.
— ÉTYM. Dans ce mot est probablement le radi-
cal beg, qui est à&nsbégaud et bègue. Donner le bigu
dans Brantôme c'est donner un cheval pour moins
âgé qu'il n'est, et, par suite, tromper.
t BÉGUARD (bé-ghar) ou BÉGUIN (bé-gbin),
s. m. Nom donné à des hérétiques du treizième siè-
cle, qui, se prétendant arrivés à la perfection, par-
tage des saints dans le ciel, en prenaient droit de
refuser l'obéissance aux princes, et de se dispenser
de toutes les pratiques de religion. || Nom qu'ont eu
quelquefois les frères convers dans l'ordre des frè-
res prêcheurs et mineurs.
— HIST. xuic s. Ja certes tiex gens n'amerons,
Mes Béguins à grans chaperons, As chieres pasles
et alises, la Rose, 42442. Ha! com savez bien bar-
guigner Voiz du papelart, du béguin, RUTEB. 312.
Il xv" s. Doulx et béguin, de semblant rigoureux,
CH. D'ORL. Bal. 4 03.
— ÉTYM. Bas-lat. beggardus; du flamand beggen;
angl. 10 beg, demander, à cause de la pauvreté à
laquelle ces gens se vouaient.
BÈGUE (bè-gh'), adj. Qui bégaye. Il est bègue;
elle est bègue. || Substantivement. Un bègue, une
bègue.
— ÉTYM. Berry, bégat; rouchi, beique, bièque;
ancien espagn. vegue.Oa. ne peut pas remonter au
delà d'un radical beg qui exprime quelque infirmité
de l'esprit ou du corps, et qu'on ne reconnaît point
dans les langues collatérales.
t BÉGUETTES (be-ghôf), s. f. plur. Petites
pinces de serrurier.
BÉGUEULE (bé-gheu-1'), s.f.Femme prude et dé-
daigneuse d'une façon mal plaisante. Qu'est-ce que
c'est donc que cette chanson-là? — Mais, ma mère,
c'est de la Belle-Arsène. —Votre belle Arsène était
une bégueule, PICARD, la Petite ville, m, 4. Fi des
coquettes maniérées ! Fi des bégueules du grand ton I
BÉRANG. Jeannette. La liberté.... c'est une bégueule
enivrée Qui, dans la rue ou le salon, Pour le moin-
dre bout de galon, Va criant : à bas la livrée! n>.
Refus. Il Faire la bégueule, affecter ridiculement la
vertu et la modestie. || Adjectivement. Que cette
femme est bégueule! || Il se dit d'un homme en
plaisantant. Non, mon cher, je ne suis pas si
bégueule; je vous aime de tout mon coeur; je
travaille pour vous, VOLT. Correspond, dans LA-
VAUX.
— HIST. XV" s. Le suppliant, soy voyant injurié
sans cause, respondit à icelluy compagnon : que
vaulx tu, bée gueulle? DU CANGE, beare.
— ÉTYM. Bée, béante, part, passé du verbe béer
ou bayer (voy. ce mot), et gueule (voy. ce mot):
mot à mot, qui tient la bouche ouverte, attitude qui
exprime, ïl est vrai, l'étonnement, mais aussi la
sottise, et, par suite, la bégueulerie.
BÉGUEULERIE (bé-gheu-le-rie), s. f. Les airs, le
ton d'une bégueule. Elle est d'une bégueulerie in-
supportable.
— ÉTYM. Bégueule.
BÉGUIN (bé-ghin), s. m. || 1° Sorte de coiffe, qui
s'attache sous le menton. Sans collet, sans béguin
et sans autre aifiquet, RÉGNIER, Sat. xi. J) Coiffe de
béguine. L'un [desfrères de Chamillart] était évêque
de Dêle, qu'il fit évêque de Senlis et à qui il ne
manquait qu'un béguin et des manches pendan-
tes, ST-SIHON. 70,460. || Fig. et populairement. Je
lui ai bien lavé son béguin, je l'ai bien grondé.
Il 2° Petit bonnet à trois pièces en toile ou en laine
qu'on met aux enfants sous leur bonnet. Préparait
tout, lui faisait des béguins, LA FONT. Herm. Tout
l'été nous avons fait des béguins, SÉV. 6. || 3° Nom
d'hérétiques (voy. BÉGUARD).
— ÉTYM. Béguine, dont la coiffure fut nommée
béguin.
BÉGUINAGE (bé-ghi-na-j'), s. m. || i" Maison,
couvent de béguines. || 2" Dévotion puérile et af-
fectée.
— HIST. xm* s. Nostre créance tourne à guille;
Mensonge devient évangile; Nuns n'est mais saux
[sauvé] sans béguinage, RUTEB. 468. Béguin excu-
sent li uns l'autre; Béguin font volentiers damage;
Que c'est li drois de béguinage, Mais que [pourvu
que] los en puissent avoir, ID. 348. || xve s. La plus
grand partie d'icelles nobles femmes se disposèrent
à mettre jus [mettre à bas] leurs atours et prirent
autretels ou semblables que portaient femmes de
béguinage, MONSTREL. n, 63. '
— ÉTYM. Béguin (voy. BÉGUARD).
BÉGUINE(bé-ghi-n'),s.f. || i" Nom des femmes
qui suivaient l'hérésie des béguins ou béguards.
Il 2° Nom qui a passé à des religieuses des Pays-
Bas, qui, sans être engagées par des voeux, mènent
une vie fort régulière dans des lieux enclos par des
murs, où chacune a sa petite maison, avec une
église commune ; elles portent un voile blanc avec
un habit gris blanc. Philippe III envoie consulter
une béguine pour savoir si sa femme est innocente,
VOLT. Moeurs, 82. || 3° Dévote minutieuse.
— HIST. xm" s. La gent béguine, HDTEB. 408. Et
fist en pluseurs liex de son royaume mesons de bé-
guines, et leur donna rentes pour elles vivre, JOINV.
298. Une des béguines de la royne, quant elle ot la
royne chaucée, ID. 286. Mètre boines femes begi-
nes en celui hospital, TAILLIAR, Recueil, p. 4 55. En
riens quebeguine die, N'entendiez tuit se bien non,
Fabl. et Contes anc. t. n, p. 67. || xve s. Ils en font
un petit tourtel, en manière d'une oublie de bé-
guine, FROISS. 1, 1, 34.
— ÉTYM. Béguin (voy. BÉGDARD); provenç. be-
china, beguina.
t BÉGÙM (bé-ghom'), s. f. Titre d'honneur des
princesses et des femmes de qualité deTlndoustan.
— ÉTYM. Féminin de beg (voy. ce mot) : la dame ,
la maltresse. Nous devrions écrire bégam, qui est
la véritable orthographe ; bégum étant la transcrip-
tion anglaise du mot indigène, où le son muet de
l'a est rendu par l'a anglais.
BÉUEN (bé-èn'), s. m. Terme de pharmacie. Nom
donné à deux racines du Levant : le béhen blanc,
vermifuge, et le béhen rouge, tonique; elles ne se
trouvent plus dans le commerce.
— ÉTYM. Arabe, behmen.
BÉG
BÉG
BEH
font bruire leurs guidons, ID. V, 425. Ainsi nos
vieux François usoient de leur rebec De la flûte de
bouis et de bedon avec, VAUQUELIN DE LA FRESNAYE,
Art poétique.
— ÉTYM. Origine inconnue. Diez en rapproche le
patois italien bidon, épais et paresseux, le Hainaut
bidon, grand homme nonchalant, et aussi bidet.
t BEDONDAINE (be-don-dè-n'), s. f. || i° Bedaine.
Vieux. || 2° Espèce de cornemuse à large "ventre.
|| 3° Ancien art militaire. Machine à jeter des pierres.
— ÉTYM. Ce mot parait être un allongement de
bedon.
tBÉDOUILLE (bê-dou-11', «mouillées), s.f. Un
des noms vulgaires de la farlouse.
BÉDOUIN (bé-douin), s. m. || 1» Arabe qui vit
dans le désert. || 2°Par extension, homme sauvage et
brutal.
— HIST. xne s. E li bedowin li sont venu aidier et
ont mises lor herberges outre le flom, Machab. i,
ch. 6. || xnic s. Ainçoisleront [ils laisseront] aux Be-
duins Maintenir la terre absoluefsainte] ,Qui par défaut
vousesttolue.BUTEB. 98.UnBeduynestait venu, quili
avoit dit que il enseignerait un bon gué, JOINV.'223.
Et quant les chevaus aus Sarrazins et aux Beduins
ayoient po'our dun bysson [buisson], il disoient à
leur chevaus..;. m. 203.
— ÉTYM. Mot arabe.
4. BÉE (bée), adj. f. Tonneaux, futailles à gueule
bée, tonneaux, futailles défoncées d'un côté.
— ÉTYM. Participe passé du verbe béer ou bayer
(voy. BAVER).
f 2. BÉE (bée), s. f. || 1° Ouverture par laquelle
coule l'eau qui donne le mouvement à un moulin à
eau. || 2° Synonyme de baie, ouverture dans un mur.
— ÉTYM. Béer ou bayer, être béant.
BEEFSTEAK (bi-ftèk). Voy. BIFTECK.
BÉER (bé-é), v. n. Voy. BAYER.
BEFFROI (bè-froi), s. m. || i° Tour dans laquelle
est une cloche prête à sonner l'alarme. || 2° La clo-
che même. Il entend déjà sonner le beffroi des
villes; LABBTJT. 4 0.'Ainsi toujours il prend l'heure
qui sonne Pour un signal de son beffroi, BÉBANG.
Louis XI. || 3° Charpente dans les clochers et les mou-
lins. || 4° Terme de blason. Beffroi de vair, trois
rangées de vair dans l'écu d'armes. || 5° Dans l'art
militaire du moyen Sge, tour de bois mobile qui
servait de machine de guerre dans les sièges.
— HIST. XIIC s. Dont firent arbalestriers trere,
Berfroiz lever, perriere fere, Roman de Brut, 1.1,
p. 262. || XIII" s. Enging, perriere ne befroi, Ne
douteras prince ne roi, lien. 7725. Pour garder ceulz
qui ouvroient à la chaucie, fist faire le roi deus
beffrois que l'en appelle chas chastiaus, JOINV. 220.
Il xvc s. Et avoient fait en nefs sur l'Escaut beffrois
et atournemens d'assauts, FHOISS. I, I, 428. LesAn-
glois avoient fait ouvrer et charpenter deux beffrois
de gros merrains à trois estages, et séant chacun
beffroi sur quatre roes, et avoit en chacun estage
cent archers, ID. I, I, 237. Il n'attendit nullui,
ainçois s'envint au marché de Valenciennes, et fît
sonner les cloches du beffroy à volée, ID. I, I, 4 00.
(I xvi 0 s. De ce bruyant et merveilleux beffroy [l'ar-
tillerie] Murs et rampars de Trevy vont parterre,
j. MAROT, v, 95. Les durs assaulx et merveilleux
beffroy D'artillerie.... ID. V, 99. Plus fort a fait met-
tre en ordre et arroy Processions, sonner cloches,
beffroy Par toute France, et porter sans desroy
Sainctes reliques, ID. V, 440.
— ÉTYM. Picard, benoufe; ital. battifredo; bas-
latin, belfredus, berfredus, verfredus, berefridus,
bilfredus, balfredus, berfreit, belfragium; angl.
belfrey; du moyen haut-allemand, berevrit, ber-
vrit, tour servant de défense, de berc, tour, hau-
teur, et un radical vrit, fred, conserver, d'où l'al-
lemand moderne Friede, paix.
f BEG (bègh'), s. m. Mot turc souvent employé
pour bey (voy. BEY).
t BÉGAUD, E(bé-ghô, ghô-d'), adj. Nigaud, sot,
ignorant. Populaire.
— ÉTYM. Le radical de bègue est probablement
dans ce mot.
t BÉGAYANT, ANTE (bé-ghè-ian, ian-t'), adj.
Qui bégaye. [Mouches] Que ses enfants gloutons,
d'un bec toujours ouvert, D'un ton demi-formé,
bégayante couvée, Demandaient par des cris encor
mal entendus, LA FONT. Fabl. x, 7.
BÉGAYÉ, ÉE (bé-ghè-ié, iée), part, passé. Le-
çon bégayée. Après quelques excuses à peine bé-
gayées.
BÉGAYEMENT (bé-ghè-ie-man, en quatre sylla-
bes) ou.BÉGAIEMENT (bé-ghê-man, en trois syl-
labes)^ s. m. Embarras plus ou moins grand dans
la parole^ caractérisé par l'hésitation, la répétition
saccadée, la suspension pénible, et même l'empê-
chement complet de la faculté d'articuler.
— ÉTYM. Bégayer.
BÉGAYER (bé-ghè-ié), je bégaye, tu bégayes, il
bégaye ou il bégaie, nous bégayons, vous bégayez,
ils bégayent ou ils bégaient; je bégayais, nous bé-
gayions, vous bégayiez, ils bégayaient; je bégayai;
je bégayerai ou bégaierai, ou bégaîrai; je bégaye-
rais ou bégaierais, ou bégalrais; bégaie, bégayez;
que je bégaye, que nous bégayions, que vous bé-
gayiez, qu'ils bégayent; quejebégayasse ;bégayant;
bégayé, v.n. || l°Étre affecté du vice de parole dit bé-
gayement. Il bégaye si fort qu'on ne peut l'entendre.
Il 2° Commencer à parler. Les enfants commencent
à bégayer à douze ou quinze mois. || 3° Fig. Parler
de quelque chose avec hésitation, embarras. Voilà
mes faibles pensées; je ne fais que bégayer; mais
qu'importe? je veux bien paraître parler mal à pro-
pos par un excès de zèle, FÉNEL. XXII, 504. On le
vit bégayer avec les enfants, raisonner avec les
doctes, FLÉCHIER, Panég. 1, p. 309. ||Termedema-
nège. Un cheval bégaye ou bat à la main, lorsqu'il
secoue la bride en branlant la tête. || Il se conjugue
avec l'auxiliaire arotr. || 4° F. a. Il s'est mis à vous
bégayer un compliment, SÉV. 492. Sait d'un air in-
nocent bégayer sa pensée, BOIL. Épit. ix. Non pas
en bégayant quelques paroles à l'oreille d'une gou-
vernante, J. J. HOUSS. Ém. 1. Apollon présidait au
jour qui m'a vu naître; Au sortir du berceau j'ai bé-
gayé des vers, VOLT, dans GIRAULT-DUVIVIER. Ici ma
voix, mêlée aux chants de fêtes, De la patrie a bé-
gayé le nom, BÉRANG. SOUV. d'enfance.
— HIST. xv s. Pour ce que icelui prestre estoit
moult chargiê de vin ou de cidre en besgoiant....
DUCANGE, balbuzare. Soif que confort ne rassasie,
Dueil baigné en froides sueurs, Bégayant, et chan-
geant couleurs, Par le vent de merencolie, CH.
D'ORL. Bal. 8S. Il x\T s. Voyez les uns un peu bé-
gayer sur le poinct de l'enfanter, MONT, I, 488. Il
n'eust su dire trois mots sans bégayer, DES PER.
Contes, XLvn. Ainsi qu'un père bégaye et faict le
petit avec ses petits, CHARRON, Sagesse,I, 39.
— ÉTYM.Picard, béguer; wallon, bèketer; namu-
rois, bègui; rouchi et génev. béguer. Bégayer dé-
rive, par un substantif inusité bégai, du primitif
béguer (voy. BÈGUE).
+ BÉGLER-BEG (bé-glèr-bègh') ou BÉGLIER-BEG
(bé-gliêr-bègh'), s. m. Titre réservé aux gouver-
neurs généraux dans l'empire turc. Le béglier-beg
de la Roumélie.
— ÉTYM. Mot turc, beïler bey, seigneur des sei-
gneurs.
BÉGU, UE (bé-ghu, ghue), adj. Se dit du cheval
chez lequel, à l'époque où la mâchoire devrait avoir
rasé (ne plus marquer), la cavité persiste dans les
dents incisives, et indique un âge inférieur à celui
qu'a réellement l'animal, et faux-bégu, du cheval
chez lequel la cheville d'émail, qui fait suite au cor-
net dentaire, persiste au delà du terme ordinaire,
Dictionnaire de méd. et chir. véte'r.
— HIST. xvi» s. Il y eut bien là du bigu [dans un
raccommodement], BRANT. Capit. français, t. m,
p. 4 27. Il leur donna ainsi le bigu [il leur fit pren-
dre le change], ID. Dames galantes, t. 11, p. 481.
— ÉTYM. Dans ce mot est probablement le radi-
cal beg, qui est à&nsbégaud et bègue. Donner le bigu
dans Brantôme c'est donner un cheval pour moins
âgé qu'il n'est, et, par suite, tromper.
t BÉGUARD (bé-ghar) ou BÉGUIN (bé-gbin),
s. m. Nom donné à des hérétiques du treizième siè-
cle, qui, se prétendant arrivés à la perfection, par-
tage des saints dans le ciel, en prenaient droit de
refuser l'obéissance aux princes, et de se dispenser
de toutes les pratiques de religion. || Nom qu'ont eu
quelquefois les frères convers dans l'ordre des frè-
res prêcheurs et mineurs.
— HIST. xuic s. Ja certes tiex gens n'amerons,
Mes Béguins à grans chaperons, As chieres pasles
et alises, la Rose, 42442. Ha! com savez bien bar-
guigner Voiz du papelart, du béguin, RUTEB. 312.
Il xv" s. Doulx et béguin, de semblant rigoureux,
CH. D'ORL. Bal. 4 03.
— ÉTYM. Bas-lat. beggardus; du flamand beggen;
angl. 10 beg, demander, à cause de la pauvreté à
laquelle ces gens se vouaient.
BÈGUE (bè-gh'), adj. Qui bégaye. Il est bègue;
elle est bègue. || Substantivement. Un bègue, une
bègue.
— ÉTYM. Berry, bégat; rouchi, beique, bièque;
ancien espagn. vegue.Oa. ne peut pas remonter au
delà d'un radical beg qui exprime quelque infirmité
de l'esprit ou du corps, et qu'on ne reconnaît point
dans les langues collatérales.
t BÉGUETTES (be-ghôf), s. f. plur. Petites
pinces de serrurier.
BÉGUEULE (bé-gheu-1'), s.f.Femme prude et dé-
daigneuse d'une façon mal plaisante. Qu'est-ce que
c'est donc que cette chanson-là? — Mais, ma mère,
c'est de la Belle-Arsène. —Votre belle Arsène était
une bégueule, PICARD, la Petite ville, m, 4. Fi des
coquettes maniérées ! Fi des bégueules du grand ton I
BÉRANG. Jeannette. La liberté.... c'est une bégueule
enivrée Qui, dans la rue ou le salon, Pour le moin-
dre bout de galon, Va criant : à bas la livrée! n>.
Refus. Il Faire la bégueule, affecter ridiculement la
vertu et la modestie. || Adjectivement. Que cette
femme est bégueule! || Il se dit d'un homme en
plaisantant. Non, mon cher, je ne suis pas si
bégueule; je vous aime de tout mon coeur; je
travaille pour vous, VOLT. Correspond, dans LA-
VAUX.
— HIST. XV" s. Le suppliant, soy voyant injurié
sans cause, respondit à icelluy compagnon : que
vaulx tu, bée gueulle? DU CANGE, beare.
— ÉTYM. Bée, béante, part, passé du verbe béer
ou bayer (voy. ce mot), et gueule (voy. ce mot):
mot à mot, qui tient la bouche ouverte, attitude qui
exprime, ïl est vrai, l'étonnement, mais aussi la
sottise, et, par suite, la bégueulerie.
BÉGUEULERIE (bé-gheu-le-rie), s. f. Les airs, le
ton d'une bégueule. Elle est d'une bégueulerie in-
supportable.
— ÉTYM. Bégueule.
BÉGUIN (bé-ghin), s. m. || 1° Sorte de coiffe, qui
s'attache sous le menton. Sans collet, sans béguin
et sans autre aifiquet, RÉGNIER, Sat. xi. J) Coiffe de
béguine. L'un [desfrères de Chamillart] était évêque
de Dêle, qu'il fit évêque de Senlis et à qui il ne
manquait qu'un béguin et des manches pendan-
tes, ST-SIHON. 70,460. || Fig. et populairement. Je
lui ai bien lavé son béguin, je l'ai bien grondé.
Il 2° Petit bonnet à trois pièces en toile ou en laine
qu'on met aux enfants sous leur bonnet. Préparait
tout, lui faisait des béguins, LA FONT. Herm. Tout
l'été nous avons fait des béguins, SÉV. 6. || 3° Nom
d'hérétiques (voy. BÉGUARD).
— ÉTYM. Béguine, dont la coiffure fut nommée
béguin.
BÉGUINAGE (bé-ghi-na-j'), s. m. || i" Maison,
couvent de béguines. || 2" Dévotion puérile et af-
fectée.
— HIST. xm* s. Nostre créance tourne à guille;
Mensonge devient évangile; Nuns n'est mais saux
[sauvé] sans béguinage, RUTEB. 468. Béguin excu-
sent li uns l'autre; Béguin font volentiers damage;
Que c'est li drois de béguinage, Mais que [pourvu
que] los en puissent avoir, ID. 348. || xve s. La plus
grand partie d'icelles nobles femmes se disposèrent
à mettre jus [mettre à bas] leurs atours et prirent
autretels ou semblables que portaient femmes de
béguinage, MONSTREL. n, 63. '
— ÉTYM. Béguin (voy. BÉGUARD).
BÉGUINE(bé-ghi-n'),s.f. || i" Nom des femmes
qui suivaient l'hérésie des béguins ou béguards.
Il 2° Nom qui a passé à des religieuses des Pays-
Bas, qui, sans être engagées par des voeux, mènent
une vie fort régulière dans des lieux enclos par des
murs, où chacune a sa petite maison, avec une
église commune ; elles portent un voile blanc avec
un habit gris blanc. Philippe III envoie consulter
une béguine pour savoir si sa femme est innocente,
VOLT. Moeurs, 82. || 3° Dévote minutieuse.
— HIST. xm" s. La gent béguine, HDTEB. 408. Et
fist en pluseurs liex de son royaume mesons de bé-
guines, et leur donna rentes pour elles vivre, JOINV.
298. Une des béguines de la royne, quant elle ot la
royne chaucée, ID. 286. Mètre boines femes begi-
nes en celui hospital, TAILLIAR, Recueil, p. 4 55. En
riens quebeguine die, N'entendiez tuit se bien non,
Fabl. et Contes anc. t. n, p. 67. || xve s. Ils en font
un petit tourtel, en manière d'une oublie de bé-
guine, FROISS. 1, 1, 34.
— ÉTYM. Béguin (voy. BÉGDARD); provenç. be-
china, beguina.
t BÉGÙM (bé-ghom'), s. f. Titre d'honneur des
princesses et des femmes de qualité deTlndoustan.
— ÉTYM. Féminin de beg (voy. ce mot) : la dame ,
la maltresse. Nous devrions écrire bégam, qui est
la véritable orthographe ; bégum étant la transcrip-
tion anglaise du mot indigène, où le son muet de
l'a est rendu par l'a anglais.
BÉUEN (bé-èn'), s. m. Terme de pharmacie. Nom
donné à deux racines du Levant : le béhen blanc,
vermifuge, et le béhen rouge, tonique; elles ne se
trouvent plus dans le commerce.
— ÉTYM. Arabe, behmen.
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