Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 1 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
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Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Avec mode texte Avec mode texte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5406710m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49508
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2008
308
BAT
bastion qui est tout rempli de terre. || Bastion vide,
bastion qui n'a qu'un rempart avec son parapet.
|| Bastion double, deux bastions l'un dans l'autre.
|| Bastion coupé, bastion séparé de la place par un
fossé. || Bastion plat, bastion mis au-devant d'une
courtine, || Bastion de France, l'établissement fran-
çais sur la côte de Barbarie, près de fonds où se
fait la pêche du corail.
— HIST. xvi« s. Montent le roch si vertueusement
Qu'ont estonné tous ceulx du bastillon, J. MAROT,
v, 28. En moins d'un jour ont prins et asservy Le
bastillon qu'on disoit imprenable, ID. v, 28.
— ÉTYM. Provenç. bastio, dans un titre de 4 238;
ital. bastione; du bas-lat. bastire (voy. BÂTiR). Bas-
tion est la forme provençale ou italienne; bastillon,
l'ancienne forme française'.
BASTIONNÉ, ÉE (ba-sti-o-né, née), part, passé.
One tour bastionnée.
BASTIONNER (ba-sti-o-né), v..a. Garnir de bas-
tions.
— ÉTYM. Bastion.
BASTONNADE (ba-sto-na-d'), s. f. Coups de bâton.
Donner, recevoir la bastonnade.
— ÉTYM. Provenç. bastonada; espagn. basto-
nada; ital. bastonata; 4e bastonar, bâtonuer (voy.
ce mot). Dans l'ancien français, on disait bastonnée:
Et dit-on que vous lui donnez , Chascun jour, une
bastonnée, CH. D'ORL. Rond. Bastonnade est em-
prunté de l'espagnol; cîest pour cela que 1'* s'y pro-
nonce ; Bèze indique la prononciation de Ys.
BASTRINGUE (ba-strin-gh'), s. m. Bal de guin-
guette. Populaire. || Appareil pour préparer le sulfate
de soude.
— ÉTYM. Origine inconnue.
BASTUDE (ba-stu-d'), s. f. Terme de pêche. Es-
pèce de filet dont on se sert pour pêcher dans les
étangs salés.
—ÉTYM. Ce mot, qu'on trouve aussi écrit battude,
serait, si cette orthographe était la véritable, pour
battue, et signifierait un filet pendant l'emploi du-
quel on bat l'eau.
BAS-VENTRE (bâ-van-tr'), s. m. Nom vulgaire de
l'hypogastre, ou région située au-dessous du nombril ;
— ÉTYM. Bas et ventre.
i. BAT (bat' ; le t se prononce, d'après Legoarant,
1.1, p. m), s. m. Terme de pêche, qui n'est d'u-
sage que pour mesurer la grandeur d'un poisson. On
dit qu'il a tant de décimètres entre oeil et bat, c'est-
à-dire entre la tête et la queue.
— HIST. xyi" s. Par equale distance de queue et
bac, KAB. tant, iv, 34. Qui souslevoient sur le bat
de leurs ailes, REMY BELLE AD , Bergeries, t. i,
p. tôt.
— ÉTYM. Battre; le bat, ce qui bat. Cette étymo-
logie, certaine pour le bat de l'aile, devient très-
probable pour le bat de la queue, malgré l'orthogra-
phe bac qui est dans Rabelais; elle est, en tout cas,
tien préférable à l'étymologie celtique, bod, queue,
en gaélique.
f 2. BAT ou BATE (bat' ou ba-t'), s. m. Terme de
marine. Petit bordage de bois debout.
BÂT (bâ ; le t ne se lie pas dans la conversation ; au
pluriel 1'* se lie : les bâts et les ânes, dites: les bà-z
et....), «.m. || 1° Selle grossière de forme et d'étendue
variables, àl'usage des bêtes de somme. Mettez le
bât sur l'âne. J'ai un cheval de bât qui porte mon
lit, SÉV. 62. Nous aperçûmes de loin deux chevaux
de bât couverts de jaune, ST-"SIM. 42,440. || Fig. Un
cheval de bât, un homme chargé, dans une maison,
dans une communauté, des besognes que les autres
refusent. || 2° Fig. Et toi, peuple animal, Porte encor
le bât féodal, BÉRANG. Carabas. || Proverbe. Chacun
sait où le bât le blesse, chacun connaît ce qui"dans
sa pbsitionest cause d'embarras ou de souffrance.Vous
savez bien où le bât me fait mal, MOL. Sgan. 24.
— HIST. an" s. Et se l'on porte nionnoy sur bast;
la monnoy ne doit riens ; mais le bast doit quatre
deniers, Liv. desmét. 447. ||xve s. Je sçai mieux où
le bas m'en blesse Que vous ne un autre ne sçavez,
Patelin. || xvi* s. Six jours après je la trouvay hors
la porte de Montmartre, sur un cheval de bast, jambe
deçà, jambe de là.... PARÉ, xrx, 26. Ce qui vous suit
de noblesse Est de ceux que le bast blesse [qui sont
tarés], Sat. ilén. p.494.
— ÉTYM. Provenç. bast; espagn. et ital. basto; bas-
lat. bastum; du radical qui est dans (JauTàÇeiv,
porter, pourrai, bête de somme, qui est aussi dans
bâtir, bâton, et qui a le sens de soutenir, porter,
affermir.
t BAT-A-BOURRE (ba-ta-bou-r"), s. m. Instrument
de bourrelier pour battre la bourre. || Au plur. Des
bat-à-bourre.
— ÉTYM. Battre et bourre.
BAT
BATACLAN (ba-ta-klan), s. m. Attirail embarras-
sant. 11 a renvoyé tout son bataclan. Populaire.
— ÉTYM. Sans doute une composition arbitraire
faite avec battre.
t BATAIL (ba-tall, Il mouillées), s. m. Ancien-
nement, battant d'une cloche. || Terme de blason.
Battant d'une cloche, d'un autre émail que la cloche
même.
— HIST. xvi* s. Le batail estoit d'une queue de re-
nard, RAB. v, 27.
— ÉTYM. Battre; provenç. batalh; catal. batail;
espagn. badajo; portug. badalo; ital. battaglio.
BATAILLE ( ba-tâ-lT , Il mouillées, et non ba-
ta-ye), s. f.\\ 1° Combat de deux armées. Il va pré-
senter la bataille au roi son frère, BOSS. Hist. i, 8.
Clovis gagna la bataille de Tolbiac, m. i, 44. Il
croyait donner la bataille, SÊV. 24 4. Ils ont perdu
contre eux des batailles, FÉN. Tél. xi. Mais Rome
ignore encor comme on perd des batailles, CORN.
Hor. i, 4. Il lui donna bataille, où mille beaux ex-
ploits.... ID. liodog. i, 4. Je vais à ce moment don-
ner la bataille à l'armée impériale, VOIT. Lettr. 7.
Il [Archimède] n'a pas donné des batailles, mais il
a laissé à tout l'univers des inventions admirables,
PASO. Pens. il, art. 40. Les loups rôdaient autour de
ses batailles; De ses exploits ils vivaient plus d'un
jour, MILLEV. Rançon d'Egill. || Corps de bataille,
le centre de l'armée, les corps placés entre les deux
ailes. || Cheval de bataille, cheval propre à être
monté un jour de combat. || Fig. Un cheval de ba-
taille, la chose où l'on s'appuie de préférence.
|| Champ de bataille, heu où se livre le combat.
|| Fig. Le champ de bataille lui est resté, c'est-à-
dire il a eu l'avantage. Choisir son champ de ba-
taille, porter le débat, la question sur le point
qu'on regarde comme le plus avantageux. || 2° Or-
dre d'une armée disposée pour combattre. Ranger
une armée en bataille, c'est-à-dire disposer son ordre
de bataille. Troupes en bataille. Leur flotte se présenta
en bataille devant la nôtre. Marcher en bataille.
Charles XII fait débarquer son canon et forme sa
bataille, VOLT. Charles XII, 2.11 défit en bataille ran-
gée Arphaxad, BOSS. Hist.i, 7. || En termes de théo-
rie militaire, l'ordre dans lequel une troupe est dé-
ployée, par opposition à l'ordre en carré ou en
colonne eu par le flanc. || En termes de marine,
la vergue de misaine est dite en bataille, lorsqu'elle
est disposée dans le sens longitudinal du navire.
Il Fig. L'armée que J.-C. a mise en bataille contre
les erreurs, BOSS. înstr. 2. ||3° En termes de pein-
ture, représentation d'une bataille. Un peintre de
batailles. Les batailles d'Alexandre par le Brun.
|| 4° Querelle, lutte. Trêve, trêve, Nature, aux san-
glantes batailles, Qui si cruellement déchirent mes
entrailles, ROTR. Vencesl. v, 3. || Il a bien fallu donner
des batailles, on a bien donné des batailles pour....
c'est-à-dire il a fallu bien contester, bien lutter
pour.... || 5° Nom d'un jeu de cartes. || 6° Galerie qui
couronne la cheminée d'une grosse forge.
— REM. Bataille, batailler, bataillon, devraient
s'écrire par deux t; ou battre s'écrire par un seul t;
car ces mots ont même radical.
— SYN. BATAILLE, COMBAT. On verra à l'étymolo-
gie que bataillé a signifié anciennement et propre-
ment troupe, bande; tandis que combat n'exprime
que l'idée de se battre avec. De là, quand ces deux
mots sont devenus-synonymes, une inclination de
l'usage à consacrer bataille au conflit d'une armée,
et combat à tout conflit quelconque. Dans un lan-
gage précis, bataille signifie un combat dans lequel
deux armées ont engagé toutes leurs forces. Les ar-
mées ont ordinairement des combats avant d'en ve-
nir à une bataille. On dit gagner, perdre une ba-
taille ; ce qui ne se dit pas avec combat.
— HIST. xiB s. [Qu'] une bataille leur i rendent
[livrent] cil primes [d'abord], Ch. de Roi. XLIII. Par
tel glouton n'ert [sera] bataille vaincue [gagnée], ib.
en. Je uen ai est qui bataille lui donne, ib. n. Une
bataille [il] leur livrât, lejur, pesme [funeste] ,t'b.LXii.
Ce dist li reis : bataille font nostre home, ib. cxxxi.
|| xn" s. E feirent à eaus [eux] bataille le jor de sa-
madi, ilacliab. i, 2. Autre bataille [corps d'armée]
lor envoyez hastie, JRonc. p. 28. Bataille auront,
Dex les puit délivrer, ib. p. 37. Tante bataille en
[de mon épée] ai faite et vaincue, ib. 405. Dont
[pour cela] [ils] firent la bataille sur deux homes
jugier [remettre la bataille à deux champions], Sax.
iv. Quant il ont en bataille fiché leur estendart, ib.
xix. Nous entrerons en France en bataille rangie,
ib. xxxii. Abner le fiz Ner asemblad ost del esliture
de Israël, pur damagier e bataille tenir encuntre ces
de Juda, Bois, 4 25. || xm= s. Eraprès fudevises que
Henris ses frères feroit l'autre bataille [ troupe ],
BAT
VILLEH. LXIX. Et li Grieu firent niolt grant semblant
d'els recevoir à bataille, ib. LXX. Aucinquiesme [jourj
après s'arma tous li os, et chevauchierent les ba-
tailles ensf come eles estoient devisées,, ib. LXXTV.
Puis [il] fu mors en bataille outremer devant Sur,
Berle, xti. Lor batailles en quatre partent [ils par-
tagent], la Rose, 42230. Que il est assise ou usage,
ou [au]reiaume de Jérusalem, que qui se combat
por aucune carelle, et il ou son champion venque la
bataille, que il a celle carelle gaaigniée, Ass. de J.
i, 4 96. Tant que la bataille seit fornie, ou que pais
en seit faite, ib. i,474. Et ainsi n'est il pas de cix
qui apelent du jugement que li home font, car li
apiax est démenés par gage de bataille, BEAUM. 30.
Maintenant que nostre gent les virent, il s'areste-
rènt, et cil et les ennemis firent trois batailles aussi,
JOLNV. 270. Une grosse bataille de Tûrs, là où il
avoit bien six mille homes à cheval,iD. 24 6. || xiV s.
Choses appartenantes en batailles ou guerres,ORESME,
Eth. 34 6. Et de ce fust causée la bataille de Troie,
in.ib. 65. Car bataille de mer, c'est grant confusion;
Quant li mesquanche [mauvaise chance] tourne sur
aucune parchon, Il n'en puet escaper chevalier ne
piéton, Baud. de Seb. i, 654. ||xv* s. Le sire de l'Es-
parre fut rencontré des nefs espagnoles à qui il eut
la bataille, FROISS. II, n, 4. Déconfit celui roi par
bataille rangée et arrestée, ID. I, I, 2. L'endemain,
au point du jour, chacun fut armé, et trairent leurs
bannières aux champs, chacun à sa bataille et des-
sous sa bannière, si comme ordonné estoit, ID. I,
I, 36.11 avoit esté dit que l'on marcheroit à trois fois,
poureeque la distance des deux batailles estoit lon-
gue, COMM. i, 3. Les batailles estoient bien eclar-
cies, ID. i, 4. Etn'estions pointtant en gloire comme
peu avant la bataille, parce que nous voyons les
ennemis près de nous, u>. vm, 6. || xvr* s. Pour lar-
cin n'eschet gage de bataille, LOYSEL, 808. En fait
de bataille, le défendeur est tenu de confesser ou
nier le fait dès le mesme jour qu'il reçoit le cartel,
ID. 840. Il fit marcher l'avant-garde, bataille et ar-
riere-garde tout d'un front, CARL. I, 4. Les Sabins
commencèrent la bataille, qui futaspre et dura lon-
guement, AMYOT, Rom. 27. Ainsi comme les deux
batailles se preparoient pour recommencer à com-
battre de rechef, ID. ib. 28. Les Perses ont esté des-
faicts en bataille par les Grecs le sixième jour du
mois d'aoust en la journée de Marathon, ID. Cam. 33.
Renger une armée en bataille, ID. ib. 6*. Estans
donques les Romains arrestez tout court par la ba-
taille macedonique, sans qu'ils la peussent aucune-
ment forcer, ID. P. Mm. 33.
— ÉTYM. Provenç. batalha; espagn. batalla; ital.
battaglia. On ht dans Adamantius martyr : batua-
lia, quae vulgo battalia dicuntur. Ce passage nous
apprend deux choses : d'abord que battalia est pour
baltualia, ce qui prouve que battre vient bien de
battuere (voy. BATTRE) ; puis que batlualia est un
neutre pluriel de l'adjectif battualis, les choses re-
latives au combat, neutre devenu, dans les langues
romanes, un substantif féminin comme dans ou-
maille, merveille, etc. De là le sens collectif qu'il
avait dans l'ancien français où il signifiait un corps
de troupes. On remarquera la disparition de l'u de
battualia; Vu latin ainsi placé disparaît aussi dans
quelques autres mots; par exemple, pacage, depas-
cualicum.
t BATAILLE, ÉE (ba-ta-llé, liée, M mouillées),
adj. Se dit, en termes de blason, d'une cloche dont
le battant, qu'on nomme batail, est d'un autre
émail que la cloche.
— ÉTYM. Batail.
BATAILLER (ba-tâ-llé ; Umouillées), v. n. || i° Li-
vrer bataille. U n'est rien de si beau que tomber ba-
taillant, RÉGNIER, Sat. vi. Nos fils, ne se^reposant
guère, Batailleront à tout propos, BÉRANG. Age futur.
11 Au propre, il ne se dit plus que dans le style fa-
milier ou avec un sens d'ironie. || 2° Fig. Contester,
disputer avec ténacité. || 3" Terme de marine. Lutter
contre le vent, contre la mer ou le courant.
— HIST. xu" s. Une tant ne voudrent batailler,
Qu'or plus ne viengent gaaigner [labourer], BENOÎT,
n, 7066. || xin" s. Des or venrons à la bataille,S'or-
rés comment chascun bataille, la Rose, 4 5336. Da-
lila la malicieuse, Par flaterie venimeuse, X San-
son, qui tant est vaillans, Tantpreus, tant fors, tant
bataillans, ib. 46882. Ains s'arma por aler encontre.
Toute preste de bataillier, ib. 42035 Nus n'est si
bien bataillans, Se de vilanie s'apresse, Que gentil-
lesce ne le lesse, ib. 6600. || xrv" s. Et nous bataillon
ou combatton, affin que après nous menon nostre
vie à paes, ORESME, Eth. 34 6. ||xv"s. Ils batillent
jour et nuyt à rencontre de l'ame, J. de Saintré, 5.
tir, BOSS. Htst. ,n, 7. Les superbes remparts que
BAT
bastion qui est tout rempli de terre. || Bastion vide,
bastion qui n'a qu'un rempart avec son parapet.
|| Bastion double, deux bastions l'un dans l'autre.
|| Bastion coupé, bastion séparé de la place par un
fossé. || Bastion plat, bastion mis au-devant d'une
courtine, || Bastion de France, l'établissement fran-
çais sur la côte de Barbarie, près de fonds où se
fait la pêche du corail.
— HIST. xvi« s. Montent le roch si vertueusement
Qu'ont estonné tous ceulx du bastillon, J. MAROT,
v, 28. En moins d'un jour ont prins et asservy Le
bastillon qu'on disoit imprenable, ID. v, 28.
— ÉTYM. Provenç. bastio, dans un titre de 4 238;
ital. bastione; du bas-lat. bastire (voy. BÂTiR). Bas-
tion est la forme provençale ou italienne; bastillon,
l'ancienne forme française'.
BASTIONNÉ, ÉE (ba-sti-o-né, née), part, passé.
One tour bastionnée.
BASTIONNER (ba-sti-o-né), v..a. Garnir de bas-
tions.
— ÉTYM. Bastion.
BASTONNADE (ba-sto-na-d'), s. f. Coups de bâton.
Donner, recevoir la bastonnade.
— ÉTYM. Provenç. bastonada; espagn. basto-
nada; ital. bastonata; 4e bastonar, bâtonuer (voy.
ce mot). Dans l'ancien français, on disait bastonnée:
Et dit-on que vous lui donnez , Chascun jour, une
bastonnée, CH. D'ORL. Rond. Bastonnade est em-
prunté de l'espagnol; cîest pour cela que 1'* s'y pro-
nonce ; Bèze indique la prononciation de Ys.
BASTRINGUE (ba-strin-gh'), s. m. Bal de guin-
guette. Populaire. || Appareil pour préparer le sulfate
de soude.
— ÉTYM. Origine inconnue.
BASTUDE (ba-stu-d'), s. f. Terme de pêche. Es-
pèce de filet dont on se sert pour pêcher dans les
étangs salés.
—ÉTYM. Ce mot, qu'on trouve aussi écrit battude,
serait, si cette orthographe était la véritable, pour
battue, et signifierait un filet pendant l'emploi du-
quel on bat l'eau.
BAS-VENTRE (bâ-van-tr'), s. m. Nom vulgaire de
l'hypogastre, ou région située au-dessous du nombril ;
— ÉTYM. Bas et ventre.
i. BAT (bat' ; le t se prononce, d'après Legoarant,
1.1, p. m), s. m. Terme de pêche, qui n'est d'u-
sage que pour mesurer la grandeur d'un poisson. On
dit qu'il a tant de décimètres entre oeil et bat, c'est-
à-dire entre la tête et la queue.
— HIST. xyi" s. Par equale distance de queue et
bac, KAB. tant, iv, 34. Qui souslevoient sur le bat
de leurs ailes, REMY BELLE AD , Bergeries, t. i,
p. tôt.
— ÉTYM. Battre; le bat, ce qui bat. Cette étymo-
logie, certaine pour le bat de l'aile, devient très-
probable pour le bat de la queue, malgré l'orthogra-
phe bac qui est dans Rabelais; elle est, en tout cas,
tien préférable à l'étymologie celtique, bod, queue,
en gaélique.
f 2. BAT ou BATE (bat' ou ba-t'), s. m. Terme de
marine. Petit bordage de bois debout.
BÂT (bâ ; le t ne se lie pas dans la conversation ; au
pluriel 1'* se lie : les bâts et les ânes, dites: les bà-z
et....), «.m. || 1° Selle grossière de forme et d'étendue
variables, àl'usage des bêtes de somme. Mettez le
bât sur l'âne. J'ai un cheval de bât qui porte mon
lit, SÉV. 62. Nous aperçûmes de loin deux chevaux
de bât couverts de jaune, ST-"SIM. 42,440. || Fig. Un
cheval de bât, un homme chargé, dans une maison,
dans une communauté, des besognes que les autres
refusent. || 2° Fig. Et toi, peuple animal, Porte encor
le bât féodal, BÉRANG. Carabas. || Proverbe. Chacun
sait où le bât le blesse, chacun connaît ce qui"dans
sa pbsitionest cause d'embarras ou de souffrance.Vous
savez bien où le bât me fait mal, MOL. Sgan. 24.
— HIST. an" s. Et se l'on porte nionnoy sur bast;
la monnoy ne doit riens ; mais le bast doit quatre
deniers, Liv. desmét. 447. ||xve s. Je sçai mieux où
le bas m'en blesse Que vous ne un autre ne sçavez,
Patelin. || xvi* s. Six jours après je la trouvay hors
la porte de Montmartre, sur un cheval de bast, jambe
deçà, jambe de là.... PARÉ, xrx, 26. Ce qui vous suit
de noblesse Est de ceux que le bast blesse [qui sont
tarés], Sat. ilén. p.494.
— ÉTYM. Provenç. bast; espagn. et ital. basto; bas-
lat. bastum; du radical qui est dans (JauTàÇeiv,
porter, pourrai, bête de somme, qui est aussi dans
bâtir, bâton, et qui a le sens de soutenir, porter,
affermir.
t BAT-A-BOURRE (ba-ta-bou-r"), s. m. Instrument
de bourrelier pour battre la bourre. || Au plur. Des
bat-à-bourre.
— ÉTYM. Battre et bourre.
BAT
BATACLAN (ba-ta-klan), s. m. Attirail embarras-
sant. 11 a renvoyé tout son bataclan. Populaire.
— ÉTYM. Sans doute une composition arbitraire
faite avec battre.
t BATAIL (ba-tall, Il mouillées), s. m. Ancien-
nement, battant d'une cloche. || Terme de blason.
Battant d'une cloche, d'un autre émail que la cloche
même.
— HIST. xvi* s. Le batail estoit d'une queue de re-
nard, RAB. v, 27.
— ÉTYM. Battre; provenç. batalh; catal. batail;
espagn. badajo; portug. badalo; ital. battaglio.
BATAILLE ( ba-tâ-lT , Il mouillées, et non ba-
ta-ye), s. f.\\ 1° Combat de deux armées. Il va pré-
senter la bataille au roi son frère, BOSS. Hist. i, 8.
Clovis gagna la bataille de Tolbiac, m. i, 44. Il
croyait donner la bataille, SÊV. 24 4. Ils ont perdu
contre eux des batailles, FÉN. Tél. xi. Mais Rome
ignore encor comme on perd des batailles, CORN.
Hor. i, 4. Il lui donna bataille, où mille beaux ex-
ploits.... ID. liodog. i, 4. Je vais à ce moment don-
ner la bataille à l'armée impériale, VOIT. Lettr. 7.
Il [Archimède] n'a pas donné des batailles, mais il
a laissé à tout l'univers des inventions admirables,
PASO. Pens. il, art. 40. Les loups rôdaient autour de
ses batailles; De ses exploits ils vivaient plus d'un
jour, MILLEV. Rançon d'Egill. || Corps de bataille,
le centre de l'armée, les corps placés entre les deux
ailes. || Cheval de bataille, cheval propre à être
monté un jour de combat. || Fig. Un cheval de ba-
taille, la chose où l'on s'appuie de préférence.
|| Champ de bataille, heu où se livre le combat.
|| Fig. Le champ de bataille lui est resté, c'est-à-
dire il a eu l'avantage. Choisir son champ de ba-
taille, porter le débat, la question sur le point
qu'on regarde comme le plus avantageux. || 2° Or-
dre d'une armée disposée pour combattre. Ranger
une armée en bataille, c'est-à-dire disposer son ordre
de bataille. Troupes en bataille. Leur flotte se présenta
en bataille devant la nôtre. Marcher en bataille.
Charles XII fait débarquer son canon et forme sa
bataille, VOLT. Charles XII, 2.11 défit en bataille ran-
gée Arphaxad, BOSS. Hist.i, 7. || En termes de théo-
rie militaire, l'ordre dans lequel une troupe est dé-
ployée, par opposition à l'ordre en carré ou en
colonne eu par le flanc. || En termes de marine,
la vergue de misaine est dite en bataille, lorsqu'elle
est disposée dans le sens longitudinal du navire.
Il Fig. L'armée que J.-C. a mise en bataille contre
les erreurs, BOSS. înstr. 2. ||3° En termes de pein-
ture, représentation d'une bataille. Un peintre de
batailles. Les batailles d'Alexandre par le Brun.
|| 4° Querelle, lutte. Trêve, trêve, Nature, aux san-
glantes batailles, Qui si cruellement déchirent mes
entrailles, ROTR. Vencesl. v, 3. || Il a bien fallu donner
des batailles, on a bien donné des batailles pour....
c'est-à-dire il a fallu bien contester, bien lutter
pour.... || 5° Nom d'un jeu de cartes. || 6° Galerie qui
couronne la cheminée d'une grosse forge.
— REM. Bataille, batailler, bataillon, devraient
s'écrire par deux t; ou battre s'écrire par un seul t;
car ces mots ont même radical.
— SYN. BATAILLE, COMBAT. On verra à l'étymolo-
gie que bataillé a signifié anciennement et propre-
ment troupe, bande; tandis que combat n'exprime
que l'idée de se battre avec. De là, quand ces deux
mots sont devenus-synonymes, une inclination de
l'usage à consacrer bataille au conflit d'une armée,
et combat à tout conflit quelconque. Dans un lan-
gage précis, bataille signifie un combat dans lequel
deux armées ont engagé toutes leurs forces. Les ar-
mées ont ordinairement des combats avant d'en ve-
nir à une bataille. On dit gagner, perdre une ba-
taille ; ce qui ne se dit pas avec combat.
— HIST. xiB s. [Qu'] une bataille leur i rendent
[livrent] cil primes [d'abord], Ch. de Roi. XLIII. Par
tel glouton n'ert [sera] bataille vaincue [gagnée], ib.
en. Je uen ai est qui bataille lui donne, ib. n. Une
bataille [il] leur livrât, lejur, pesme [funeste] ,t'b.LXii.
Ce dist li reis : bataille font nostre home, ib. cxxxi.
|| xn" s. E feirent à eaus [eux] bataille le jor de sa-
madi, ilacliab. i, 2. Autre bataille [corps d'armée]
lor envoyez hastie, JRonc. p. 28. Bataille auront,
Dex les puit délivrer, ib. p. 37. Tante bataille en
[de mon épée] ai faite et vaincue, ib. 405. Dont
[pour cela] [ils] firent la bataille sur deux homes
jugier [remettre la bataille à deux champions], Sax.
iv. Quant il ont en bataille fiché leur estendart, ib.
xix. Nous entrerons en France en bataille rangie,
ib. xxxii. Abner le fiz Ner asemblad ost del esliture
de Israël, pur damagier e bataille tenir encuntre ces
de Juda, Bois, 4 25. || xm= s. Eraprès fudevises que
Henris ses frères feroit l'autre bataille [ troupe ],
BAT
VILLEH. LXIX. Et li Grieu firent niolt grant semblant
d'els recevoir à bataille, ib. LXX. Aucinquiesme [jourj
après s'arma tous li os, et chevauchierent les ba-
tailles ensf come eles estoient devisées,, ib. LXXTV.
Puis [il] fu mors en bataille outremer devant Sur,
Berle, xti. Lor batailles en quatre partent [ils par-
tagent], la Rose, 42230. Que il est assise ou usage,
ou [au]reiaume de Jérusalem, que qui se combat
por aucune carelle, et il ou son champion venque la
bataille, que il a celle carelle gaaigniée, Ass. de J.
i, 4 96. Tant que la bataille seit fornie, ou que pais
en seit faite, ib. i,474. Et ainsi n'est il pas de cix
qui apelent du jugement que li home font, car li
apiax est démenés par gage de bataille, BEAUM. 30.
Maintenant que nostre gent les virent, il s'areste-
rènt, et cil et les ennemis firent trois batailles aussi,
JOLNV. 270. Une grosse bataille de Tûrs, là où il
avoit bien six mille homes à cheval,iD. 24 6. || xiV s.
Choses appartenantes en batailles ou guerres,ORESME,
Eth. 34 6. Et de ce fust causée la bataille de Troie,
in.ib. 65. Car bataille de mer, c'est grant confusion;
Quant li mesquanche [mauvaise chance] tourne sur
aucune parchon, Il n'en puet escaper chevalier ne
piéton, Baud. de Seb. i, 654. ||xv* s. Le sire de l'Es-
parre fut rencontré des nefs espagnoles à qui il eut
la bataille, FROISS. II, n, 4. Déconfit celui roi par
bataille rangée et arrestée, ID. I, I, 2. L'endemain,
au point du jour, chacun fut armé, et trairent leurs
bannières aux champs, chacun à sa bataille et des-
sous sa bannière, si comme ordonné estoit, ID. I,
I, 36.11 avoit esté dit que l'on marcheroit à trois fois,
poureeque la distance des deux batailles estoit lon-
gue, COMM. i, 3. Les batailles estoient bien eclar-
cies, ID. i, 4. Etn'estions pointtant en gloire comme
peu avant la bataille, parce que nous voyons les
ennemis près de nous, u>. vm, 6. || xvr* s. Pour lar-
cin n'eschet gage de bataille, LOYSEL, 808. En fait
de bataille, le défendeur est tenu de confesser ou
nier le fait dès le mesme jour qu'il reçoit le cartel,
ID. 840. Il fit marcher l'avant-garde, bataille et ar-
riere-garde tout d'un front, CARL. I, 4. Les Sabins
commencèrent la bataille, qui futaspre et dura lon-
guement, AMYOT, Rom. 27. Ainsi comme les deux
batailles se preparoient pour recommencer à com-
battre de rechef, ID. ib. 28. Les Perses ont esté des-
faicts en bataille par les Grecs le sixième jour du
mois d'aoust en la journée de Marathon, ID. Cam. 33.
Renger une armée en bataille, ID. ib. 6*. Estans
donques les Romains arrestez tout court par la ba-
taille macedonique, sans qu'ils la peussent aucune-
ment forcer, ID. P. Mm. 33.
— ÉTYM. Provenç. batalha; espagn. batalla; ital.
battaglia. On ht dans Adamantius martyr : batua-
lia, quae vulgo battalia dicuntur. Ce passage nous
apprend deux choses : d'abord que battalia est pour
baltualia, ce qui prouve que battre vient bien de
battuere (voy. BATTRE) ; puis que batlualia est un
neutre pluriel de l'adjectif battualis, les choses re-
latives au combat, neutre devenu, dans les langues
romanes, un substantif féminin comme dans ou-
maille, merveille, etc. De là le sens collectif qu'il
avait dans l'ancien français où il signifiait un corps
de troupes. On remarquera la disparition de l'u de
battualia; Vu latin ainsi placé disparaît aussi dans
quelques autres mots; par exemple, pacage, depas-
cualicum.
t BATAILLE, ÉE (ba-ta-llé, liée, M mouillées),
adj. Se dit, en termes de blason, d'une cloche dont
le battant, qu'on nomme batail, est d'un autre
émail que la cloche.
— ÉTYM. Batail.
BATAILLER (ba-tâ-llé ; Umouillées), v. n. || i° Li-
vrer bataille. U n'est rien de si beau que tomber ba-
taillant, RÉGNIER, Sat. vi. Nos fils, ne se^reposant
guère, Batailleront à tout propos, BÉRANG. Age futur.
11 Au propre, il ne se dit plus que dans le style fa-
milier ou avec un sens d'ironie. || 2° Fig. Contester,
disputer avec ténacité. || 3" Terme de marine. Lutter
contre le vent, contre la mer ou le courant.
— HIST. xu" s. Une tant ne voudrent batailler,
Qu'or plus ne viengent gaaigner [labourer], BENOÎT,
n, 7066. || xin" s. Des or venrons à la bataille,S'or-
rés comment chascun bataille, la Rose, 4 5336. Da-
lila la malicieuse, Par flaterie venimeuse, X San-
son, qui tant est vaillans, Tantpreus, tant fors, tant
bataillans, ib. 46882. Ains s'arma por aler encontre.
Toute preste de bataillier, ib. 42035 Nus n'est si
bien bataillans, Se de vilanie s'apresse, Que gentil-
lesce ne le lesse, ib. 6600. || xrv" s. Et nous bataillon
ou combatton, affin que après nous menon nostre
vie à paes, ORESME, Eth. 34 6. ||xv"s. Ils batillent
jour et nuyt à rencontre de l'ame, J. de Saintré, 5.
tir, BOSS. Htst. ,n, 7. Les superbes remparts que
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