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BAR
BARCALON (bar-ka-lûn), s. m. Titre du premier
ministre de Siam. Il fit connaissance à Siam avec un
premier commis du barcalon, VOLT. Dial. 21.
BARCAROLLE (bar-ka-ro-1'), s. f. || 1° Sorte de
chanson particulière aux gens du peuple et surtout
aux gondoliers de Venise. La plupart des ariettes de
Lulli sont des airs du Pont-neuf et des barcarolles
de Venise, VOLT. Lettr. Chdbanon, is déc. ^67.
|| 2° Petite pièce de musique faite sur une chanson
relative aux promenades sur l'eau, et où l'on imite
la coupe et le rhythme des barcarolles de Venise. La
barcarolle d'Auber, dans laiiuelte.
— REM. V. Hugo s'est servi à tort de barcarolle
pour petite barque ; c'est barquerolle qu'il fallait
dire : Adieu la barcarolle, Dont l'humble banderole
Autour des vaisseaux vole, Orient. 6.
—HIST. xvie s. Ils entrent en une gondole.... il se
fait mettre à boru par le barquerole [batelier] au
quel il avoit dûnné le mot du guet, DES PÉRIERS,
Contes, -104.
— ÉTYM. Ital. barcairuolo, marinier, de barca
(voy. BARQUE). La barcarolle est le chant du barcai-
ruolo, du gondolier.
f BARCASSE (bar-ka-s'), s. f. Terme de marine.
Grande chaloupe.
—-ETYM. Italien barcaccia, qui dérive de barca,
barque.
BARCELONNETTE (bar-se-lo-nè-f), s.f. Petit lit
suspendu et mobile, dans lequel on peut bercer un
enfant.
— ETYM. Ce mot, qui n'est ni dans les anciennes
éditions du Dictionnaire de l'Académie, ni dans Fu-
retière, ni dans Richelet, vient peut-être de Barce-
lone, en raison de quelque importation aujourd'hui
oubliée, ou peut-être est-il pour bercelonnelle (pro-
nonciation de plusieurs personnes) et rattaché on
ne sait comment à bercer.
BARD (bar), s. m. Sorte de grande civière à plu-
sieurs bras, ij Bard à pots, civière sur laquelle on
porte les creusets pour la fonte du verre.
—SYN.BARD, BRANCARD, CIVIÈRE, BAYART. Les bran-
cards sont les deux bras d'une voiture, entre les-
quels on place un cheval ; et, par extension, un'bran-
card est soit une sorte de lit de repos à pieds ayant
brancard devant et derrière, pour transporter un
malade ou un blessé, soit une civière à pieds ser-
vant au transport des meubles, etc. La civière est
une machine à deux brancards, au moyen de la-
quelle des hommes transportent des pierres et au-
tres objets solides. Le bayart est une sorte de petit
tombereau ayant deux brancards comme une ci-
vière, et servant à transporter du mortier et autres
objets. Le bard est une sorte de grande civière à
six bras, pour porter des fardeaux qui demandent
le concours de 4, 8 ou 12 hommes, LEGOARANT.
— ÊTYM. On trouve dans des dictionnaires bar
sans d; c'est la vraie orthographe, comme le mon-
tre l'italien barella, civière, de l'allemand Bahre,
civière.
f BARDACHE (bar-da-ch'), s. m. Terme obscène
signifiant mignon, giton.
— HIST. xvi° s. On l'eust habillé comme l'estoient
les bardaches [les mignons de Henri III], D'AUB.
Conf. i, 8.
— ETYM, Espagn. bardaxa; ital. bardascia, pro-
stitué ; lombard etpiémontais, bardassa, jeune gar-
çon. On le tire de l'arabe bardaj, esclave.
■j- BÀRDAGE (bar-da-j'), s. m. Action de transpor-
ter des matériaux sur des bards.
— ETYM. Bard.
BARDANE (bar-da-n'), s. f. Terme de botanique.
Plante à fleurs composées, dite aussi glouteron
(arctium lappa, L.).
— HIST* xvi° s. Décoction d'esquine ou de bar-
dane, PARÉ, XVI, 38. Gleteron ou glouteron, dict
aussi bardane, en Languedoc lampourde, vient
facilement de racine'et de semence en terre sèche
et maigre, o. DE SERRES, en.
— ETYM. Bas-lat. espagn. et ital. bardana.
i. BARDE (bar-d'), s. f. || 1° Ancienne armure
faite de lames de fer, qu'on plaçait sur le poitrail
d'un cheval. || 2° Tranche de lard fort mince dont on
entoure les chapons, les bécasses, les perdrix, etc.
qu'on fait rôtir. J'y vois de gros gardes, 'Cuirassés
de bardes, Portant hallebardes De sucre candi, BË-
RAWG. Cocagne. |{ 3° Longue selle faite uniquement
de grosses toiles piquées et bourrées.
— HIST. xvi 6 s. Leurs chevaux semblablement
bardez de bardes de fer et de cuivre, AMYOT, Cras-
ms, 45.
— ÊTYM. Bas-lat. barda, bât; provenç. bardel,
bât; espagn. et portug. attarda, bât et barde de
Jardj ital.barda, caparaçon; de l'arabe bardahet,
BAR
couverture que l'on met sur le dos d'une bête de
somme avant d'y placer le bât, du persan bargahét.
Certaines provinces emploient pour selle le mot au-
barde, qui correspond à l'espagnol et portugais al-
barda. On trouve, dans l'ancien français, borde avec
le sens de arme offensive : Plantant une grosse ja-
veline de barde qu'il portait en la main, AMYOT,
Marc. 8. En ce sens, barde vient de l'allemand Bart,
hache. Du sens de selle, caparaçon, on a passé à
celui d'armure défensive du cheval, et enfin à celui
de pièces de lard avec lesquelles on couvre une vo-
laille.
2. BARDE (bar-d'), s. m. Poète chez les anciens
Celtes. || Fig. Poète héroïque et lyrique.
— ËTYM. Bardus, barde, mot celtique : bàs-bret.
bars, bars; kymri, ban; gaél. et island. bard,
poète, chanteur.
i. BARDÉ, ÉE (bar-dé, dée), part, passé de bar-
der H. Porté sur un bard. Les pierres ayant été
bardées.
2. BARDÉ, ÉÉ (bar-dé, dée), part, passé de bar-
der 2. Chevalier bardé de fer. Poularde bardée de
lard. || Fig. et familièrement. Être bardé de cor-
dons, porter des décorations de divers ordres. j| En
termes de blason, se dit d'un cheval caparaçonné.
BARDEAU (bar-dô), s. m. \\ i° Ais mince*et court
dont on se sert pour couvrir les maisons. || 2° Petit
train de bois.
— HIST. xvie s. Il pousse son cheval à grand force
sur un bardeau ou bastardeau fait à travers la ri-
vière pour retenir l'eau, D'AUB. Hist. ra, 260.
— ËTYM. Barde i ; le bardeau étant assimilé à
une barde qui couvre. Ce qui prouve la justesse de
cette étymologie, c'est que barder a signifié cou-
vrir, et même paver : Les oeuvres et reparacions de
bardement ou pavement.... premièrement de barder
et paver de bonnes pierres, DU CANGE, bardatus.
11. BARDÉE (bar-dée)', s. f. Ce que peut porter
un bard.
— ËTYM. Bardé ^.
12. BARDÉE (bar-dée), s. f. Ensemble des bardes
de lard dont on garnit une volaille.
— ÉTYM. Barde 2.
i. BARDELLE (bar-dè-1'), s. f. Selle faite de
grosse toile et de bourre.
—ÉTYM. Provenç. bardel, bât ; du bas-latin barda,
bât (voy. BARDE i).
t 2. BARDELLE (bar-dè-P), s. f. Bras du bard
du verrier.
— ÉTYTu. Bard.
i. BARDER (bar-dé), v. a. Charger sur un bard.
Barder des pierres, en charger un petit chariot
dans les chantiers.
— ÉTYM. Bard.
2. BARDER (bar-dé), v. a. || 1° Couvrir un cheval
de l'armure appelée barde. || 2° Envelopper de
bardes de lard. Barder une poularde.
— HIST. xv" s. A" tous alarmes c'estoif le premier
homme armé et de toutes pièces, et son cheval tou-
jours bardé, COMM. I, U. Et y avoit quinze cens
hommes d'armes bien montez et la pluspart bardez
et richement acoustrez, ID. IV, 6. Barder et paver
de bonnes pierres, DU CANGE, bardatus. ||xvie s. 11
en promettoit autres dix mille tous armez à blanc
et bardez, AMYOT, Crassus, 3.7. Le roi estant couché
en une grande chambre roiale, et sonlict, outre les
rideaux ordinaires, bardé d'un tour de lict de grosse
bure, D'AUB. Hist. *n, 28B.
— ÉTYM. Barde i.
BARDEUR (bar-deur), s. m. Celui qui, dans un
chantier, porte le bard; celui qui traîne les pierres
sur un petit chariot.
— ÉTYM. Bard.
BARDIS (bar-di), s. m. Terme de marine. Sépa-
ration de planches qu'on fait à fond de.cale, dans
un navire de commerce, pour charger des blés et
autres grains.
— ÉTYM. Même radical que bardeau.
BARDIT (bar-dit'), s. m. Chant de guerre des an-
ciens Germains. Les Francs entonnent le bardit à la
louange de leurs héros, CHATEAUB. Mart.i 97.
— ÉTYM. Barditus ou baritus, cri, clameur.
•j-BARDOIRE (bar-doi-r"), s. f. Un des noms pro-
vinciaux du hanneton.
BARDOT (bar-do ; le t ne se lie pas), s. m. 111° Pe-
tit mulet produit de l'accouplement du cheval et de
l'ânesse. Tous les adieux faits, mon bardot chargé,
SÉV. -159. Quinze chevaux normands, sous poil
gris, et trois bardots d'Auvergne, LESAGE, Turc.
iv, 8. || Petit mulet qui marche ordinairement en
tête et porte le muletier. || 2° Fig. et familièrement,
homme sur qui les autres se déchargent d'une par-
tie de leur tâche ; celui qui sert de sujet habituel aux
BAR
plaisanteries. C'est le bardot de la compagnie. L'âne
est le jouet, le plastron, le bardot des.rustres qui la
conduisent le bâton à la main, BUFF. Âne.\\ 8" Terme
de typographie. Papier de rebut.
— REM. On trouve souvent l'orthographe bardeau;
mais elle est fautive, comme le prouve l'italien bar-
dotto.
— HIST. xvi° s. Il a fallu que j'aye faict ceste di-
gression ; il fault qu'elle passe par bardot [bête de
somme en surnombre] sans payer péage, BRANT.
Charles-Quint.
— ÉTYM. Berry, bardaud, âne; ital. bardotto; de
barde dans le sens de selle (voy. BARDE 4).
BARÉGE (ba-rè-j'; malgré l'accent aigu q&e l'Aca-
démie met sur ce mot), s. m. Etoffe de laine légère
et non croisée.
— ÉTYM. Barcgés, village des Pyrénées, où on fa-
brique de ces étoffes.
t BARÉGINE (ba-ré-ji-n'), s. f. Terme de chimie.
Matière trouvée dans les eaux sulfureuses de Ba-
réges.
t BARÈME (ba-rê-m'), s. m. Recueil de comptes
tout faits.
—ÉTYM. Ainsi nommé de François Barrême, né à
Lyon, mort à Paris en <703, qui publia un recueil
de ce genre, sous le titre de Comptes faits.
f BARFOUL (bar-foul), s. m. Terme de com-
merce. Sorte d'étoffe dont s'habillent les nègres.
— ÉTYM. Espagn. barfol, pagne des nègres.
f i. BARGE (bar-j'), s. f. Nom d'un oiseau de ma-
rais. Le pic n'abandonne jamais la tige des arbres,
à l'entour de laquelle il lui est ordonné de ramper ;
la barge doit rester dans ses marais, l'alouette dans
ses sillons, la fauvette dans ses bocages, BUFF. le
Bec-en-ciseaux.
'— ÉTYM. Probablement le même mot que le,sui-
vant, un oiseau aquatique ayant pu être dit barge
ou barque.
t 2. BARGE (bar-j'), s. f. Terme de marine. Em-
barcation plate avec une voile carrée.
— HIST. xie s. Il n'i a barge ne dromond ne cha-
lant, Ch. de Roi. CLXXVI. |[ xm°'S. Etliquensde
Flandres se fist envoier la barge de la nef pour sa-
voir quel gent c'estoient, VILLEH. LX. Et lors un
poure chevalier arriva en une barge, et sa femme
et quatre filz que il avoient, JOINV. 2S0. || xv" s. Mes-
sire Henry de Beaumont entra dans une barge, et
se fit nager devers eux, FROISS. I, I, 22.
— ÊTYM. Bas-lat. barga, bargia; provenç. barja;
ital. bargia. Diez ne pense pas que ce mot doive être
rapproché de barque, attendu qu'il suppose un bas-
latin barica ; et il propose un diminutif du grec fSâ-
pic, canot, des termes grecs de marine ayant passé
dans le Ponant.
f BARGUETTE (bar-ghè-f), s. f. Sorte de bac
pour passer les rivières.
— ËTYM. Probablement diminutif de barge 2.
BARGUIGNAGE(bar-ghi-gna-j'), s. m. Hésitation
à prendre un parti. || Familier.
— ÉTYM. Barguigner.
BARGUIGNER (bar-ghi-gné), v. n. Hésiter, avoir
de la peine à se déterminer. 5. quoi bon tant bar-
guigner et tant tourner autour du pot? MOL. Pourc.
i, 7. C'est MmeShoenée qui achète notre filonnière;
mon homme barguignait un peu ; je craignais des
difficultés, p. L. COUR. Lett. n, -197. || Il se conju-
gue avec l'auxiliaire avoir.
— HIST. xine s. Iluec trouvèrent le mercier, Et
lor dame qui remuoit Les joiaus et les bargignoit,
Aulcuns aussy de la mesnie Ont mainte chose bar-
gignie.... Et quant plus rien ne bargigna, Sa mar-
chandise appareilla, Et prist son fardel à trousser,
Roman du châtelain de Couci. Estagiers de Paris
puent barguiner etachater le blé au marohié.de Pa-
ris por leur mengier en la présence des talemeliers
[boulangers], Lin. des met. 17. Or me dites, fist-il,
avez-vous barguigné nulz chevaliers? JOINV. 257.
Quant le soudanc oy ce, il dit : Par ma foy, larges
est le Frans, quant il n'a pas bargigné sur si grant
somme de deniers, ID. 243. Quar il a mestier par
couvent D'achateors, et cil s'eïigingnent, Qui oren-
droit ne le barguignent, Quar tels foiz le voudront
avoir Qu'on ne l'aura pas por avoir, RUTEB. 90.
Il xive s. Lesquels atargerent pour le dit poutrain
barguignier [marchander] et aviser, DU. CANGE,
athargrati. Puis, dirent-ils tous en riant et en leur
gascon, nous la barguignons [la ville de Clermont],
et une autre fois nous l'acaterons, FROISS. n, ni, 99.
Et tantost qu'il les aperçurent, sans barguigner
frappèrent en eux, MONSTREL.,liv. 1, ch. 227.
— ÉTYM. Génev. bargagner; bas-lat. barcaniare
(dans les Capitulaires de Charles le Chauve), bar-
ganniare, marchander; provenç. barganhar; ital.
BAR
BARCALON (bar-ka-lûn), s. m. Titre du premier
ministre de Siam. Il fit connaissance à Siam avec un
premier commis du barcalon, VOLT. Dial. 21.
BARCAROLLE (bar-ka-ro-1'), s. f. || 1° Sorte de
chanson particulière aux gens du peuple et surtout
aux gondoliers de Venise. La plupart des ariettes de
Lulli sont des airs du Pont-neuf et des barcarolles
de Venise, VOLT. Lettr. Chdbanon, is déc. ^67.
|| 2° Petite pièce de musique faite sur une chanson
relative aux promenades sur l'eau, et où l'on imite
la coupe et le rhythme des barcarolles de Venise. La
barcarolle d'Auber, dans laiiuelte.
— REM. V. Hugo s'est servi à tort de barcarolle
pour petite barque ; c'est barquerolle qu'il fallait
dire : Adieu la barcarolle, Dont l'humble banderole
Autour des vaisseaux vole, Orient. 6.
—HIST. xvie s. Ils entrent en une gondole.... il se
fait mettre à boru par le barquerole [batelier] au
quel il avoit dûnné le mot du guet, DES PÉRIERS,
Contes, -104.
— ÉTYM. Ital. barcairuolo, marinier, de barca
(voy. BARQUE). La barcarolle est le chant du barcai-
ruolo, du gondolier.
f BARCASSE (bar-ka-s'), s. f. Terme de marine.
Grande chaloupe.
—-ETYM. Italien barcaccia, qui dérive de barca,
barque.
BARCELONNETTE (bar-se-lo-nè-f), s.f. Petit lit
suspendu et mobile, dans lequel on peut bercer un
enfant.
— ETYM. Ce mot, qui n'est ni dans les anciennes
éditions du Dictionnaire de l'Académie, ni dans Fu-
retière, ni dans Richelet, vient peut-être de Barce-
lone, en raison de quelque importation aujourd'hui
oubliée, ou peut-être est-il pour bercelonnelle (pro-
nonciation de plusieurs personnes) et rattaché on
ne sait comment à bercer.
BARD (bar), s. m. Sorte de grande civière à plu-
sieurs bras, ij Bard à pots, civière sur laquelle on
porte les creusets pour la fonte du verre.
—SYN.BARD, BRANCARD, CIVIÈRE, BAYART. Les bran-
cards sont les deux bras d'une voiture, entre les-
quels on place un cheval ; et, par extension, un'bran-
card est soit une sorte de lit de repos à pieds ayant
brancard devant et derrière, pour transporter un
malade ou un blessé, soit une civière à pieds ser-
vant au transport des meubles, etc. La civière est
une machine à deux brancards, au moyen de la-
quelle des hommes transportent des pierres et au-
tres objets solides. Le bayart est une sorte de petit
tombereau ayant deux brancards comme une ci-
vière, et servant à transporter du mortier et autres
objets. Le bard est une sorte de grande civière à
six bras, pour porter des fardeaux qui demandent
le concours de 4, 8 ou 12 hommes, LEGOARANT.
— ÊTYM. On trouve dans des dictionnaires bar
sans d; c'est la vraie orthographe, comme le mon-
tre l'italien barella, civière, de l'allemand Bahre,
civière.
f BARDACHE (bar-da-ch'), s. m. Terme obscène
signifiant mignon, giton.
— HIST. xvi° s. On l'eust habillé comme l'estoient
les bardaches [les mignons de Henri III], D'AUB.
Conf. i, 8.
— ETYM, Espagn. bardaxa; ital. bardascia, pro-
stitué ; lombard etpiémontais, bardassa, jeune gar-
çon. On le tire de l'arabe bardaj, esclave.
■j- BÀRDAGE (bar-da-j'), s. m. Action de transpor-
ter des matériaux sur des bards.
— ETYM. Bard.
BARDANE (bar-da-n'), s. f. Terme de botanique.
Plante à fleurs composées, dite aussi glouteron
(arctium lappa, L.).
— HIST* xvi° s. Décoction d'esquine ou de bar-
dane, PARÉ, XVI, 38. Gleteron ou glouteron, dict
aussi bardane, en Languedoc lampourde, vient
facilement de racine'et de semence en terre sèche
et maigre, o. DE SERRES, en.
— ETYM. Bas-lat. espagn. et ital. bardana.
i. BARDE (bar-d'), s. f. || 1° Ancienne armure
faite de lames de fer, qu'on plaçait sur le poitrail
d'un cheval. || 2° Tranche de lard fort mince dont on
entoure les chapons, les bécasses, les perdrix, etc.
qu'on fait rôtir. J'y vois de gros gardes, 'Cuirassés
de bardes, Portant hallebardes De sucre candi, BË-
RAWG. Cocagne. |{ 3° Longue selle faite uniquement
de grosses toiles piquées et bourrées.
— HIST. xvi 6 s. Leurs chevaux semblablement
bardez de bardes de fer et de cuivre, AMYOT, Cras-
ms, 45.
— ÊTYM. Bas-lat. barda, bât; provenç. bardel,
bât; espagn. et portug. attarda, bât et barde de
Jardj ital.barda, caparaçon; de l'arabe bardahet,
BAR
couverture que l'on met sur le dos d'une bête de
somme avant d'y placer le bât, du persan bargahét.
Certaines provinces emploient pour selle le mot au-
barde, qui correspond à l'espagnol et portugais al-
barda. On trouve, dans l'ancien français, borde avec
le sens de arme offensive : Plantant une grosse ja-
veline de barde qu'il portait en la main, AMYOT,
Marc. 8. En ce sens, barde vient de l'allemand Bart,
hache. Du sens de selle, caparaçon, on a passé à
celui d'armure défensive du cheval, et enfin à celui
de pièces de lard avec lesquelles on couvre une vo-
laille.
2. BARDE (bar-d'), s. m. Poète chez les anciens
Celtes. || Fig. Poète héroïque et lyrique.
— ËTYM. Bardus, barde, mot celtique : bàs-bret.
bars, bars; kymri, ban; gaél. et island. bard,
poète, chanteur.
i. BARDÉ, ÉE (bar-dé, dée), part, passé de bar-
der H. Porté sur un bard. Les pierres ayant été
bardées.
2. BARDÉ, ÉÉ (bar-dé, dée), part, passé de bar-
der 2. Chevalier bardé de fer. Poularde bardée de
lard. || Fig. et familièrement. Être bardé de cor-
dons, porter des décorations de divers ordres. j| En
termes de blason, se dit d'un cheval caparaçonné.
BARDEAU (bar-dô), s. m. \\ i° Ais mince*et court
dont on se sert pour couvrir les maisons. || 2° Petit
train de bois.
— HIST. xvie s. Il pousse son cheval à grand force
sur un bardeau ou bastardeau fait à travers la ri-
vière pour retenir l'eau, D'AUB. Hist. ra, 260.
— ËTYM. Barde i ; le bardeau étant assimilé à
une barde qui couvre. Ce qui prouve la justesse de
cette étymologie, c'est que barder a signifié cou-
vrir, et même paver : Les oeuvres et reparacions de
bardement ou pavement.... premièrement de barder
et paver de bonnes pierres, DU CANGE, bardatus.
11. BARDÉE (bar-dée)', s. f. Ce que peut porter
un bard.
— ËTYM. Bardé ^.
12. BARDÉE (bar-dée), s. f. Ensemble des bardes
de lard dont on garnit une volaille.
— ÉTYM. Barde 2.
i. BARDELLE (bar-dè-1'), s. f. Selle faite de
grosse toile et de bourre.
—ÉTYM. Provenç. bardel, bât ; du bas-latin barda,
bât (voy. BARDE i).
t 2. BARDELLE (bar-dè-P), s. f. Bras du bard
du verrier.
— ÉTYTu. Bard.
i. BARDER (bar-dé), v. a. Charger sur un bard.
Barder des pierres, en charger un petit chariot
dans les chantiers.
— ÉTYM. Bard.
2. BARDER (bar-dé), v. a. || 1° Couvrir un cheval
de l'armure appelée barde. || 2° Envelopper de
bardes de lard. Barder une poularde.
— HIST. xv" s. A" tous alarmes c'estoif le premier
homme armé et de toutes pièces, et son cheval tou-
jours bardé, COMM. I, U. Et y avoit quinze cens
hommes d'armes bien montez et la pluspart bardez
et richement acoustrez, ID. IV, 6. Barder et paver
de bonnes pierres, DU CANGE, bardatus. ||xvie s. 11
en promettoit autres dix mille tous armez à blanc
et bardez, AMYOT, Crassus, 3.7. Le roi estant couché
en une grande chambre roiale, et sonlict, outre les
rideaux ordinaires, bardé d'un tour de lict de grosse
bure, D'AUB. Hist. *n, 28B.
— ÉTYM. Barde i.
BARDEUR (bar-deur), s. m. Celui qui, dans un
chantier, porte le bard; celui qui traîne les pierres
sur un petit chariot.
— ÉTYM. Bard.
BARDIS (bar-di), s. m. Terme de marine. Sépa-
ration de planches qu'on fait à fond de.cale, dans
un navire de commerce, pour charger des blés et
autres grains.
— ÉTYM. Même radical que bardeau.
BARDIT (bar-dit'), s. m. Chant de guerre des an-
ciens Germains. Les Francs entonnent le bardit à la
louange de leurs héros, CHATEAUB. Mart.i 97.
— ÉTYM. Barditus ou baritus, cri, clameur.
•j-BARDOIRE (bar-doi-r"), s. f. Un des noms pro-
vinciaux du hanneton.
BARDOT (bar-do ; le t ne se lie pas), s. m. 111° Pe-
tit mulet produit de l'accouplement du cheval et de
l'ânesse. Tous les adieux faits, mon bardot chargé,
SÉV. -159. Quinze chevaux normands, sous poil
gris, et trois bardots d'Auvergne, LESAGE, Turc.
iv, 8. || Petit mulet qui marche ordinairement en
tête et porte le muletier. || 2° Fig. et familièrement,
homme sur qui les autres se déchargent d'une par-
tie de leur tâche ; celui qui sert de sujet habituel aux
BAR
plaisanteries. C'est le bardot de la compagnie. L'âne
est le jouet, le plastron, le bardot des.rustres qui la
conduisent le bâton à la main, BUFF. Âne.\\ 8" Terme
de typographie. Papier de rebut.
— REM. On trouve souvent l'orthographe bardeau;
mais elle est fautive, comme le prouve l'italien bar-
dotto.
— HIST. xvi° s. Il a fallu que j'aye faict ceste di-
gression ; il fault qu'elle passe par bardot [bête de
somme en surnombre] sans payer péage, BRANT.
Charles-Quint.
— ÉTYM. Berry, bardaud, âne; ital. bardotto; de
barde dans le sens de selle (voy. BARDE 4).
BARÉGE (ba-rè-j'; malgré l'accent aigu q&e l'Aca-
démie met sur ce mot), s. m. Etoffe de laine légère
et non croisée.
— ÉTYM. Barcgés, village des Pyrénées, où on fa-
brique de ces étoffes.
t BARÉGINE (ba-ré-ji-n'), s. f. Terme de chimie.
Matière trouvée dans les eaux sulfureuses de Ba-
réges.
t BARÈME (ba-rê-m'), s. m. Recueil de comptes
tout faits.
—ÉTYM. Ainsi nommé de François Barrême, né à
Lyon, mort à Paris en <703, qui publia un recueil
de ce genre, sous le titre de Comptes faits.
f BARFOUL (bar-foul), s. m. Terme de com-
merce. Sorte d'étoffe dont s'habillent les nègres.
— ÉTYM. Espagn. barfol, pagne des nègres.
f i. BARGE (bar-j'), s. f. Nom d'un oiseau de ma-
rais. Le pic n'abandonne jamais la tige des arbres,
à l'entour de laquelle il lui est ordonné de ramper ;
la barge doit rester dans ses marais, l'alouette dans
ses sillons, la fauvette dans ses bocages, BUFF. le
Bec-en-ciseaux.
'— ÉTYM. Probablement le même mot que le,sui-
vant, un oiseau aquatique ayant pu être dit barge
ou barque.
t 2. BARGE (bar-j'), s. f. Terme de marine. Em-
barcation plate avec une voile carrée.
— HIST. xie s. Il n'i a barge ne dromond ne cha-
lant, Ch. de Roi. CLXXVI. |[ xm°'S. Etliquensde
Flandres se fist envoier la barge de la nef pour sa-
voir quel gent c'estoient, VILLEH. LX. Et lors un
poure chevalier arriva en une barge, et sa femme
et quatre filz que il avoient, JOINV. 2S0. || xv" s. Mes-
sire Henry de Beaumont entra dans une barge, et
se fit nager devers eux, FROISS. I, I, 22.
— ÊTYM. Bas-lat. barga, bargia; provenç. barja;
ital. bargia. Diez ne pense pas que ce mot doive être
rapproché de barque, attendu qu'il suppose un bas-
latin barica ; et il propose un diminutif du grec fSâ-
pic, canot, des termes grecs de marine ayant passé
dans le Ponant.
f BARGUETTE (bar-ghè-f), s. f. Sorte de bac
pour passer les rivières.
— ËTYM. Probablement diminutif de barge 2.
BARGUIGNAGE(bar-ghi-gna-j'), s. m. Hésitation
à prendre un parti. || Familier.
— ÉTYM. Barguigner.
BARGUIGNER (bar-ghi-gné), v. n. Hésiter, avoir
de la peine à se déterminer. 5. quoi bon tant bar-
guigner et tant tourner autour du pot? MOL. Pourc.
i, 7. C'est MmeShoenée qui achète notre filonnière;
mon homme barguignait un peu ; je craignais des
difficultés, p. L. COUR. Lett. n, -197. || Il se conju-
gue avec l'auxiliaire avoir.
— HIST. xine s. Iluec trouvèrent le mercier, Et
lor dame qui remuoit Les joiaus et les bargignoit,
Aulcuns aussy de la mesnie Ont mainte chose bar-
gignie.... Et quant plus rien ne bargigna, Sa mar-
chandise appareilla, Et prist son fardel à trousser,
Roman du châtelain de Couci. Estagiers de Paris
puent barguiner etachater le blé au marohié.de Pa-
ris por leur mengier en la présence des talemeliers
[boulangers], Lin. des met. 17. Or me dites, fist-il,
avez-vous barguigné nulz chevaliers? JOINV. 257.
Quant le soudanc oy ce, il dit : Par ma foy, larges
est le Frans, quant il n'a pas bargigné sur si grant
somme de deniers, ID. 243. Quar il a mestier par
couvent D'achateors, et cil s'eïigingnent, Qui oren-
droit ne le barguignent, Quar tels foiz le voudront
avoir Qu'on ne l'aura pas por avoir, RUTEB. 90.
Il xive s. Lesquels atargerent pour le dit poutrain
barguignier [marchander] et aviser, DU. CANGE,
athargrati. Puis, dirent-ils tous en riant et en leur
gascon, nous la barguignons [la ville de Clermont],
et une autre fois nous l'acaterons, FROISS. n, ni, 99.
Et tantost qu'il les aperçurent, sans barguigner
frappèrent en eux, MONSTREL.,liv. 1, ch. 227.
— ÉTYM. Génev. bargagner; bas-lat. barcaniare
(dans les Capitulaires de Charles le Chauve), bar-
ganniare, marchander; provenç. barganhar; ital.
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