AUB
royaumesiprouchaines, que l'en peut congnoistre les
noms et nativités, DncAKGE.il/6am. ||xvr=s.Aubains
.' sont estrangers qui sont venus s'habituer en ce
royaume, ou qui, en estant natifs, s'en sont volon-
tairement estrangés : et non ceux qui, estant nés et
demeurons hors le royaume, y auraient acquis dés
biens par succession ou autrement, LOYSEL, 67, Le
baut-justicier succède à son sujet par faute dé pa-
rens, comme le royaux aubains, ID. 348. ;
— ËTYM. -Bas-lat. albanus, albanius, aubena.
Mot qui a beaucoup exercé les étymologistes. Cujas
le tire du latin advenu, étranger; Nicot, de l'ancien
français hober, qui signifie remuer, déplacer; Loi-
sel, d'alibi natus, né ailleurs ;. Caseneuve et du
Cange, de Albanus, nom des habitants de l'Albanie
(Ecosse) ; attendu, disent-ils, que ce peuple est
très-voyageur ; Grimm le fait venir de l'ancien al-
lemand panzo, auquel il attribue la signification
d'habitant et de eli, ailleurs, alienigena. Biez con-
jecture un adjectif formé de alibi, comme prochain
de proche. Cette dernière étymologie est vraisem-
blable; cependant il y a, dans le bas-latin, albara-
nus etalbarraneus, formes qui se trouvent dans
des documents espagnols; et en effet l'espagnbl a
conservé albarran, nom que l'on donne aux gar-
çons qui n'ont point de domicile, sans feu, ni lieu;
albarfanèo, forain; étranger; albarrania,. état de
garçon, célibat; de la sorte, si l'on pouvait-rendre
compte de la disparition de IV, le bas-latin albanus
et le français aubain viendraient de albarran, qui
conduit à l'arabe al, le, et barreyyoun, étranger,
forain; mais cette disparition n'est justifiée par
rien. Il y a aussi, dans l'ancien français, àubain,
sorte d'oiseau : Et tout aussi comme l'aloe Fuit le
mousket et l'esprevier Plus que l'aubain.... PH.
MOUSKES, ms. p. 486, danSLACURNE STE-PALAYE ; mais
cet aubain, qui vient sans doute de albus, blanc,
ne parait avoir rien de commun avec l'autre au-
bain.
j-AUBAINAGE (ô-bè-na-j'), s. m. Droit d'au-
baine. •
—ËTYM. Aubain.
AUBAINE (ô-ie-n'), s. f. || i° Succession aux
biens d'un aubain, d'un étranger non naturalisé.
Droit d'aubaine, droit en vertu duquel le souverain
recueille la succession de l'étranger qui meurt dans
ses Etats. Un aigle sur un champ prétendant droit
d'aubaine, BOIL. Sat. vin. Dans ce temps-là s'établi-
.rent les droits insensés d'aubaine et de naufrage,
MONTESQ. Esp. xxi, 47. || 2° Kg. et familièrement,
tout avantage inattendu. C'est là pour vous une
bonne aubaine. Mais ici point d'aubaine, ou si j'en
ai quelqu'une, C'est de coups, LA FONT. Fab. vi,
44.
^- ÉTYM. Aubain.
4.. AUBE (ô-b'), s. f. || 1° Premier blanchissement
de l'horizon, au point du jour. L'aube du jour, l'aube
matinale ou simplement l'aube. Et du temple déjà
l'aube blanchit le faîte, BAC. Athal.i, 4. || Terme de
pêche. Sardines d'aube, sardines que l'on prend à
la pêche du matin. || L'aube des mouches, l'heure
de midi. || 2° Terme de marine. Le temps qui s'écoule
entre le souper de l'équipage et le moment.où se
prend le premier quart.
— HIST. xi°. s. Par main [matin] en l'albe, si com
li jurz esclaire, Ch. de Roi. m. || xue s. En mer se
mettent quand l'aube est esclarée, Ronc. p; 448.
Peuai-je eu, En la chambre [de ma dame], de joie;
Trop m'a neù [nui] L'aube qui me guerroie, Roman-
cero, p. 68. Si cume la clarted de l'albe est bêle et
clere, quant li soleilz lieved par matin, Rois, 24 4.
|| xni0s. Devant l'aube aparant, ains qu'il fut ajourné,
Berte, xv. Renart cbnmence à apeler • [le loup],
Qu'ileuques ne volt plus ester, Que jà estait l'aube
crevée, Ren. 4 4 76. Tu ies.... Aube qui le jor nos
amainne, RUTEB. n, 4 3. Aussi comme l'aube du jour
aparoit, nous nous atirames [préparâmes] de touz
poins, JOINV. 224. || xv" s. X l'aube du jour, FROISS.
I, i, 460. || xvi° s. Dès l'aube du jour, AMYOT, Com-
ment refrén. la colère, 44. Au tiers jour, à l'aube
" des mouches, nous apparut une isle triangulaire,
"RABEL. Pant. rv, 9. ■
— ÉTYM. Provenç. et espagn. alba; portug. alva;
ital. alba; de albus, blanc (voy. ALBUM).
}ji! 2. AUBE (ô-b'), s. f. Long vêtement de toile,
^.blanche que portent les prêtres dans les .cérémo-
nies. L'aube offre de douces consonnances avec les
idées religieuses, CHATEÀUB. Génie, "rv, i, 2.
— HIST. xne s. Dune s'esteit desparé de l'aube
sehz délai; En chape e en surpliz remist [resta]....
Th. le mari. 37. ||xni' s, Et puis après, l'aube qui
est purement blanche, qui senefie virginité, Chr.
dcRains, p. 404. De la cité s'en ist l'eschiele de
AUB
clergie [là troupe des clercs], Revestù de lor aube,
bien.çaint et haubergie, Ch. d'Ant. vin, 409.
— ÉTYM. Provenç. et espagn. alba; de albus,
blanc (voy. ALBUM).
3. f AUBE (Ô-b'), s. f. Planche fixée à la circon-
férence d'une roue de moulin à eau, et sur laquelle
s'exerce l'action du liquide. || Les roues des bateaux
à vapeur ont aussi des aubes appelées à tort ailes,-
pales et vannes.
— HIST. xiii 0 s. Cil qui le tient à louage [le mou-
lin], doit livrer quevilles, fusiax, aubes et teles
cozes menues, BEAUM. xxxvin, 4 6. Se li mestre qui
gardent le mestier treuvent arçon mauves, c'est à
savoir aube, il doivent le aube faire taillier hors
nettement, Liv. des met. 216. Fuz qui soient bon et
loial à faire leur mestier, c'est à savoir de fin cuer. de
chaisne sans aube, de perier, d'alieret d'erble, ib.
403.
— ÉTYM. Aube, en ancien français, veut dire
bois blanc; de là le nom des aubes de moulin, qui
sont en bois blanc; de albus, blanc (voy. ALBUM).
AUBÉPINE (ô-bè-pi-n'), s. f. Arbrisseau épineux
qui produit de petites fleurs blanches et dont les
baies sont astringentes (mespilus oxyacantha, L.).
Et tout renaît, et déjà l'aubépine A vu l'abeille ac-
courir à ses fleurs, BÉRANG. Malade.
— HIST. xu° s. Car sor chascun [il] fist croistre
un aubespin, Ronc. p. 4 65. De vers albes espines à
faire un feu ardant, ib. p. 4 99. j] xnic s. Cest cortil
fut moult très bien clos De piez de chesne aguz et
gros; Hordez estait .d'aubes espines, Ren. 4294.
|| xv° s. Et estoie sous un buisson Que nous appel-
ions aube-espine, FROISS. Espinette am. ||xvi°s.
D'autant que plus plaisent les^ilanches roses, Que
l'aubespin.... NAROT, I , 220. Aubepins, et autres
arbrisseaux, portans bons fruits pour la nourriture
des oiseaux, PALISSY, 74. Cannes ou roseaux, au-
bespine, joncs.... PARÉ, xxrv, 24. Contraindre par
l'enter un aubespin de produire des poires, o. DE
SERRES, 666. Entant le greffe de l'aubespin blaDC
sur le tronc du coigner, de ce mariage sort un fruit
nommé arzeirole, ID. .694. Les plus utiles plantes
pour les haies sont les aubespins blancs ou espine
blanche, n>. 742.
— ËTYM. Bourguig. aibôpin; picard, nobépine; Ber-
ry ,ébeaupin, ébiaupin,aubépin, abeaupin, àbiaupin;
wallon, âubùpène, épine-vinetté; provenç.albespin;
de aube pour albe, de albus, blanc (voy. ALBUM), et
épine. Aubépin, qui se trouve dans les patois, a été
employé par RÉGNIER, Stances : Naguère vert, sain
et puissant, Comme un aubespin florissant. Dans le
picard, nobépine est pour noble-épine, nom qu'a
porté aussi l'aubépine.
AUBÈRE (ô-bè-r'). || i"Adj. Cheval, jument aubère,
cheval, jument dont le corps est recouvert d'un mé-
lange de poils rouges et de poils blancs, la crinière et
la queue étant de même couleur ou de nuance plus
claire. || 2° S. m. Robe d'un cheval aubère. L'aubère
clair ; l'aubère rougeàtrei
— ËTYM. Ce mot est sans doute formé de albus,,
blanc, et signifie, à l'aide de sa terminaison, blan-
châtre, grisâtre.
4. AUBERGE (Ô-bèr-;j'), s. f. Maison où on loge et
nourrit les.voyageurs pour de l'argent. Descendre,
coucher à l'auberge. || Fig. L'auberge enfin de l'hy-
ménée Lui [à la discorde] fut pour maison assignée,
LA FONT. Fab. vi, 20. || Familièrement. Tenir au-
berge, recevoir tout le monde à sa table. || Prendre
la maison de quelqu'un ■pour une auberge, aller y
dîner souvent et sans invitation. || X Malte, l'hôtel
de chaque langue portait le nom d'auberge, parce
que les chevaliers s'y assemblaient et y mangeaient
ordinairement.
— HIST. xi° s. G-uenes li queus est venus as her-
berges [logis], Ch. de Roi. Lin. Li emperere a prise
sa herberge, ib. CLXXVIII. || XV° S. Item, que l'ost-
puisse surprendre ses ennemis eh prenant leur re-
past, ou de nuit en leur hebarges, CHRIST, DE PISAN,
Charles V, n, ch. 33.
— ÉTYM. Provenç. alberc, demeure, logement,
alberga, alberja, baraque; espagn. albergue; ital.-
albergo. Ce mot, écrit aussi herberge, a même ori-
gine que héberger (voy. ce mot).
fs. AUBERGE (ô-ber-j'), s. f. Voy. ÀLBERGE.
AUBERGINE (ô-bèr-ji-n')', s. f. Espèce de morelle,
dont le fruit ovoïde ou allongé en forme de con-
combre, est blanc-violet, jaune ou rougeâtre. || Le'
fruit même qui se mange cuit de diverses façons.
— ÉTYM. Diminutif de auberge 2. / *
AUBERGISTE (ô-bèr-ji-sf), *. m. et /. Celui, celle
qui tient auberge.
— ÉTYM. Auberge.
fAUBERON (ô-be-ron), s. m. Terme de serrurier.
AUC
239
Petit morceau de fer au travers duquel passe le pêne
d'une serrure. -
t AUBERONNIERE (ô-be-ro-niê-r'), s. /. Pièce de
fer sur laquelle sont rivés des auberons.
f AUBERT (ô-bèr), adj. Mauvaise orthographe
quelquefois employée pour AUBÈRE.
f AUBETTE ou AUBÈTE (ô-bè-tf), s. f. Terme
d'administration militaire. Bureau où.les sous-offi-
ciers d'une garnison vont à l'ordre.
— ÉTYM. Diminutif de aube 4, à cause que Ton va
d'ordinaire à l'ordre de bon matin.
t AUBE-VIGNE (Ô-be-vi-gn'), s. f. Sorte de clé-
matite (elèmatis vitalba, L.).
— ÉTYM. Aub», de albus, blanc, et vigne.
AUBIER (ô-bié), i. m. Terme de jardinage. Cou-
ches les plus superficielles du bois dans les arbres di-
cotylédones, celles qui sont entre l'écorce et le liber.
L'aubier est plus pesant et plus solide dans les vieux
que dans les jeunes arbres, Buff. Exp. sur les végét.
4 "mém. Il faut à peu près douze ou quinze ans, dans
les meilleurs terrains, pour transformer l'aubier en
bois parfait, ID. 2° mém. Un rameau d'un arbre est
moins âgé"que sa tige, et son aubier que son tronc,
BERN. DE ST-P. Harm. liv. v, Barm. anim. || Aubier
faux ou double aubier, défaut du bois, consistant
en ce que deux couches d'aubier sont séparées par
une couche de bois parfait. |[ Aubier se dit quelque-
fois, mais à tort, pour obier (voy. ce mot). .
— ÉTYM. Berry, aubier, saule; provenç. albar;
dé albarius, à cause de la blancheur de cette cou-
che de bois, de albus, blanc (voy. ALBUM).
ÀUBIFOIN (ô-bi-foin), s. m. Nom vulgaire de la
centaurée bleue.
— HIST. xvi 0 s. [Les guerets] Qui n'ont rendu si-
non, en lieu de bons espiçs, Qu'yvraie, qu'aùbi-
foin, que ponceaux inutils ! RONS. Berg. Églogue 4.
— ÉTYM. Norm. auboufjin. Origine inconnue. On
le nomme aussi aubiton.
AUBIN (ô-bin), s. m. Terme de manège. Allure
défectueuse du cheval, qui résulte de l'âge ou de la
fatigue, et dans laquelle, galopant encore du de-
vant, il ne peut que trotter du train de derrière. || An-
ciennement, le cheval lui-même.
— HIST. xv° s. La duchesse d'Autriche chevau-
choit un hobinardant; il la fit cheoir, COMM.. VI, 7.
— ÉTYM. Ital. ubino, espèce de cheval; de l'an-
glais hobby. Ce mot, mieux écrit jadis hobin, signi-
fiait un cheval ayant une allure particulière.
t. AUBINER (ô-bi-né), v. n. Terme de manège.
Aller l'aubin. '
— ÉTYM. Aubin.
2. f AUBINER (Ô-bi-né), v.n. Terme d'horticul-
ture. Faireaubiner des boutures de vigne, les mettre
dans des rigoles qu'on recouvre de terre, afin qu'elles
prennent racine; après quoi, on les transplante où
l'on veut.
t AUBITON, s. m. Nom vulgaire de l'aubifoin.
{ AUBOUR (ô-bour), s. m. || 1° Aubier. Peu usité
en ce sens. || En termes de marine, portion du bois
qui n'est pas parvenue à sa maturité, et que les char-
pentiers retranchent des pièces comme susceptible
d'une prompte corruption. || 2° Aubour, et, à tort,
aubours, sorte d'arbre. Cytise aubour (cytisus labur-
num, L.).
— HIST. xn° s. Ne lui vaut pas une feuille d'au-
bor, Roncisv. p. 440. Arc d'aubour [il] porte et sa-
jetes d'acier.—II prend son arc d'aubour, si le tendi,
Roman de Garin, dans DU CANGE, arcus. || xvie s.
Le bois est choisi sain et entier du coeur de l'arbre,
sans aucun aubour, o. DESERRES, 764.
^- ÉTYM. Wallon, âbon, aubier; provenç. albom;
espagn. aïborno; d'alburnum, bois blanc, de albus,
blanc (voy.-ALBUM).
t AUBRIER (ô-bri-é), s. m. L'un des noms du ho-
bereau, oiseau de proie.
— ÉTYM. Bas-latin, hoberarius (voy. HOBEREAU).
t AUCHE (ô-ch'), s. f. Cavité percée dans la tête
du mouton destiné à façonner les têtes des épingles. .
On dit aussi tétine.
AUCUN, UNE (ô-kun, ku-n'; l'n se lie, aucun
ami, dites : ô-ku-n ami ; plusieurs prononcent
ô-kun-n ami, ' liant., mais conservant la nasa-
lité. Aucun conserve sa nasalité même devant une
voyelle, s'il n'est pas suivi, immédiatement d'un
mot auquel il se rapporte; je n'en veux aucun à ma
suite, dites : Ô-kun, et non o-ku-n à ma suite ; au
pluriel, lVse lie; aucuns amis, dites 6-kun-z amis),-
adj. || i" Quelque. Avez-vous entendu aucun discours
qui vous fit croire... ? Ont-ils dans notrearmée au- •
cun commandementÎÇORN. Sert, ij 2. Non que pour
moi, sans vous, ce trône ait aucun charme, ID.
Olhon, iv, 4. || Aucun, au sens de quelque, s'em-
ploie très-bien dans les phrases dubitatives ou in-
royaumesiprouchaines, que l'en peut congnoistre les
noms et nativités, DncAKGE.il/6am. ||xvr=s.Aubains
.' sont estrangers qui sont venus s'habituer en ce
royaume, ou qui, en estant natifs, s'en sont volon-
tairement estrangés : et non ceux qui, estant nés et
demeurons hors le royaume, y auraient acquis dés
biens par succession ou autrement, LOYSEL, 67, Le
baut-justicier succède à son sujet par faute dé pa-
rens, comme le royaux aubains, ID. 348. ;
— ËTYM. -Bas-lat. albanus, albanius, aubena.
Mot qui a beaucoup exercé les étymologistes. Cujas
le tire du latin advenu, étranger; Nicot, de l'ancien
français hober, qui signifie remuer, déplacer; Loi-
sel, d'alibi natus, né ailleurs ;. Caseneuve et du
Cange, de Albanus, nom des habitants de l'Albanie
(Ecosse) ; attendu, disent-ils, que ce peuple est
très-voyageur ; Grimm le fait venir de l'ancien al-
lemand panzo, auquel il attribue la signification
d'habitant et de eli, ailleurs, alienigena. Biez con-
jecture un adjectif formé de alibi, comme prochain
de proche. Cette dernière étymologie est vraisem-
blable; cependant il y a, dans le bas-latin, albara-
nus etalbarraneus, formes qui se trouvent dans
des documents espagnols; et en effet l'espagnbl a
conservé albarran, nom que l'on donne aux gar-
çons qui n'ont point de domicile, sans feu, ni lieu;
albarfanèo, forain; étranger; albarrania,. état de
garçon, célibat; de la sorte, si l'on pouvait-rendre
compte de la disparition de IV, le bas-latin albanus
et le français aubain viendraient de albarran, qui
conduit à l'arabe al, le, et barreyyoun, étranger,
forain; mais cette disparition n'est justifiée par
rien. Il y a aussi, dans l'ancien français, àubain,
sorte d'oiseau : Et tout aussi comme l'aloe Fuit le
mousket et l'esprevier Plus que l'aubain.... PH.
MOUSKES, ms. p. 486, danSLACURNE STE-PALAYE ; mais
cet aubain, qui vient sans doute de albus, blanc,
ne parait avoir rien de commun avec l'autre au-
bain.
j-AUBAINAGE (ô-bè-na-j'), s. m. Droit d'au-
baine. •
—ËTYM. Aubain.
AUBAINE (ô-ie-n'), s. f. || i° Succession aux
biens d'un aubain, d'un étranger non naturalisé.
Droit d'aubaine, droit en vertu duquel le souverain
recueille la succession de l'étranger qui meurt dans
ses Etats. Un aigle sur un champ prétendant droit
d'aubaine, BOIL. Sat. vin. Dans ce temps-là s'établi-
.rent les droits insensés d'aubaine et de naufrage,
MONTESQ. Esp. xxi, 47. || 2° Kg. et familièrement,
tout avantage inattendu. C'est là pour vous une
bonne aubaine. Mais ici point d'aubaine, ou si j'en
ai quelqu'une, C'est de coups, LA FONT. Fab. vi,
44.
^- ÉTYM. Aubain.
4.. AUBE (ô-b'), s. f. || 1° Premier blanchissement
de l'horizon, au point du jour. L'aube du jour, l'aube
matinale ou simplement l'aube. Et du temple déjà
l'aube blanchit le faîte, BAC. Athal.i, 4. || Terme de
pêche. Sardines d'aube, sardines que l'on prend à
la pêche du matin. || L'aube des mouches, l'heure
de midi. || 2° Terme de marine. Le temps qui s'écoule
entre le souper de l'équipage et le moment.où se
prend le premier quart.
— HIST. xi°. s. Par main [matin] en l'albe, si com
li jurz esclaire, Ch. de Roi. m. || xue s. En mer se
mettent quand l'aube est esclarée, Ronc. p; 448.
Peuai-je eu, En la chambre [de ma dame], de joie;
Trop m'a neù [nui] L'aube qui me guerroie, Roman-
cero, p. 68. Si cume la clarted de l'albe est bêle et
clere, quant li soleilz lieved par matin, Rois, 24 4.
|| xni0s. Devant l'aube aparant, ains qu'il fut ajourné,
Berte, xv. Renart cbnmence à apeler • [le loup],
Qu'ileuques ne volt plus ester, Que jà estait l'aube
crevée, Ren. 4 4 76. Tu ies.... Aube qui le jor nos
amainne, RUTEB. n, 4 3. Aussi comme l'aube du jour
aparoit, nous nous atirames [préparâmes] de touz
poins, JOINV. 224. || xv" s. X l'aube du jour, FROISS.
I, i, 460. || xvi° s. Dès l'aube du jour, AMYOT, Com-
ment refrén. la colère, 44. Au tiers jour, à l'aube
" des mouches, nous apparut une isle triangulaire,
"RABEL. Pant. rv, 9. ■
— ÉTYM. Provenç. et espagn. alba; portug. alva;
ital. alba; de albus, blanc (voy. ALBUM).
}ji! 2. AUBE (ô-b'), s. f. Long vêtement de toile,
^.blanche que portent les prêtres dans les .cérémo-
nies. L'aube offre de douces consonnances avec les
idées religieuses, CHATEÀUB. Génie, "rv, i, 2.
— HIST. xne s. Dune s'esteit desparé de l'aube
sehz délai; En chape e en surpliz remist [resta]....
Th. le mari. 37. ||xni' s, Et puis après, l'aube qui
est purement blanche, qui senefie virginité, Chr.
dcRains, p. 404. De la cité s'en ist l'eschiele de
AUB
clergie [là troupe des clercs], Revestù de lor aube,
bien.çaint et haubergie, Ch. d'Ant. vin, 409.
— ÉTYM. Provenç. et espagn. alba; de albus,
blanc (voy. ALBUM).
3. f AUBE (Ô-b'), s. f. Planche fixée à la circon-
férence d'une roue de moulin à eau, et sur laquelle
s'exerce l'action du liquide. || Les roues des bateaux
à vapeur ont aussi des aubes appelées à tort ailes,-
pales et vannes.
— HIST. xiii 0 s. Cil qui le tient à louage [le mou-
lin], doit livrer quevilles, fusiax, aubes et teles
cozes menues, BEAUM. xxxvin, 4 6. Se li mestre qui
gardent le mestier treuvent arçon mauves, c'est à
savoir aube, il doivent le aube faire taillier hors
nettement, Liv. des met. 216. Fuz qui soient bon et
loial à faire leur mestier, c'est à savoir de fin cuer. de
chaisne sans aube, de perier, d'alieret d'erble, ib.
403.
— ÉTYM. Aube, en ancien français, veut dire
bois blanc; de là le nom des aubes de moulin, qui
sont en bois blanc; de albus, blanc (voy. ALBUM).
AUBÉPINE (ô-bè-pi-n'), s. f. Arbrisseau épineux
qui produit de petites fleurs blanches et dont les
baies sont astringentes (mespilus oxyacantha, L.).
Et tout renaît, et déjà l'aubépine A vu l'abeille ac-
courir à ses fleurs, BÉRANG. Malade.
— HIST. xu° s. Car sor chascun [il] fist croistre
un aubespin, Ronc. p. 4 65. De vers albes espines à
faire un feu ardant, ib. p. 4 99. j] xnic s. Cest cortil
fut moult très bien clos De piez de chesne aguz et
gros; Hordez estait .d'aubes espines, Ren. 4294.
|| xv° s. Et estoie sous un buisson Que nous appel-
ions aube-espine, FROISS. Espinette am. ||xvi°s.
D'autant que plus plaisent les^ilanches roses, Que
l'aubespin.... NAROT, I , 220. Aubepins, et autres
arbrisseaux, portans bons fruits pour la nourriture
des oiseaux, PALISSY, 74. Cannes ou roseaux, au-
bespine, joncs.... PARÉ, xxrv, 24. Contraindre par
l'enter un aubespin de produire des poires, o. DE
SERRES, 666. Entant le greffe de l'aubespin blaDC
sur le tronc du coigner, de ce mariage sort un fruit
nommé arzeirole, ID. .694. Les plus utiles plantes
pour les haies sont les aubespins blancs ou espine
blanche, n>. 742.
— ËTYM. Bourguig. aibôpin; picard, nobépine; Ber-
ry ,ébeaupin, ébiaupin,aubépin, abeaupin, àbiaupin;
wallon, âubùpène, épine-vinetté; provenç.albespin;
de aube pour albe, de albus, blanc (voy. ALBUM), et
épine. Aubépin, qui se trouve dans les patois, a été
employé par RÉGNIER, Stances : Naguère vert, sain
et puissant, Comme un aubespin florissant. Dans le
picard, nobépine est pour noble-épine, nom qu'a
porté aussi l'aubépine.
AUBÈRE (ô-bè-r'). || i"Adj. Cheval, jument aubère,
cheval, jument dont le corps est recouvert d'un mé-
lange de poils rouges et de poils blancs, la crinière et
la queue étant de même couleur ou de nuance plus
claire. || 2° S. m. Robe d'un cheval aubère. L'aubère
clair ; l'aubère rougeàtrei
— ËTYM. Ce mot est sans doute formé de albus,,
blanc, et signifie, à l'aide de sa terminaison, blan-
châtre, grisâtre.
4. AUBERGE (Ô-bèr-;j'), s. f. Maison où on loge et
nourrit les.voyageurs pour de l'argent. Descendre,
coucher à l'auberge. || Fig. L'auberge enfin de l'hy-
ménée Lui [à la discorde] fut pour maison assignée,
LA FONT. Fab. vi, 20. || Familièrement. Tenir au-
berge, recevoir tout le monde à sa table. || Prendre
la maison de quelqu'un ■pour une auberge, aller y
dîner souvent et sans invitation. || X Malte, l'hôtel
de chaque langue portait le nom d'auberge, parce
que les chevaliers s'y assemblaient et y mangeaient
ordinairement.
— HIST. xi° s. G-uenes li queus est venus as her-
berges [logis], Ch. de Roi. Lin. Li emperere a prise
sa herberge, ib. CLXXVIII. || XV° S. Item, que l'ost-
puisse surprendre ses ennemis eh prenant leur re-
past, ou de nuit en leur hebarges, CHRIST, DE PISAN,
Charles V, n, ch. 33.
— ÉTYM. Provenç. alberc, demeure, logement,
alberga, alberja, baraque; espagn. albergue; ital.-
albergo. Ce mot, écrit aussi herberge, a même ori-
gine que héberger (voy. ce mot).
fs. AUBERGE (ô-ber-j'), s. f. Voy. ÀLBERGE.
AUBERGINE (ô-bèr-ji-n')', s. f. Espèce de morelle,
dont le fruit ovoïde ou allongé en forme de con-
combre, est blanc-violet, jaune ou rougeâtre. || Le'
fruit même qui se mange cuit de diverses façons.
— ÉTYM. Diminutif de auberge 2. / *
AUBERGISTE (ô-bèr-ji-sf), *. m. et /. Celui, celle
qui tient auberge.
— ÉTYM. Auberge.
fAUBERON (ô-be-ron), s. m. Terme de serrurier.
AUC
239
Petit morceau de fer au travers duquel passe le pêne
d'une serrure. -
t AUBERONNIERE (ô-be-ro-niê-r'), s. /. Pièce de
fer sur laquelle sont rivés des auberons.
f AUBERT (ô-bèr), adj. Mauvaise orthographe
quelquefois employée pour AUBÈRE.
f AUBETTE ou AUBÈTE (ô-bè-tf), s. f. Terme
d'administration militaire. Bureau où.les sous-offi-
ciers d'une garnison vont à l'ordre.
— ÉTYM. Diminutif de aube 4, à cause que Ton va
d'ordinaire à l'ordre de bon matin.
t AUBE-VIGNE (Ô-be-vi-gn'), s. f. Sorte de clé-
matite (elèmatis vitalba, L.).
— ÉTYM. Aub», de albus, blanc, et vigne.
AUBIER (ô-bié), i. m. Terme de jardinage. Cou-
ches les plus superficielles du bois dans les arbres di-
cotylédones, celles qui sont entre l'écorce et le liber.
L'aubier est plus pesant et plus solide dans les vieux
que dans les jeunes arbres, Buff. Exp. sur les végét.
4 "mém. Il faut à peu près douze ou quinze ans, dans
les meilleurs terrains, pour transformer l'aubier en
bois parfait, ID. 2° mém. Un rameau d'un arbre est
moins âgé"que sa tige, et son aubier que son tronc,
BERN. DE ST-P. Harm. liv. v, Barm. anim. || Aubier
faux ou double aubier, défaut du bois, consistant
en ce que deux couches d'aubier sont séparées par
une couche de bois parfait. |[ Aubier se dit quelque-
fois, mais à tort, pour obier (voy. ce mot). .
— ÉTYM. Berry, aubier, saule; provenç. albar;
dé albarius, à cause de la blancheur de cette cou-
che de bois, de albus, blanc (voy. ALBUM).
ÀUBIFOIN (ô-bi-foin), s. m. Nom vulgaire de la
centaurée bleue.
— HIST. xvi 0 s. [Les guerets] Qui n'ont rendu si-
non, en lieu de bons espiçs, Qu'yvraie, qu'aùbi-
foin, que ponceaux inutils ! RONS. Berg. Églogue 4.
— ÉTYM. Norm. auboufjin. Origine inconnue. On
le nomme aussi aubiton.
AUBIN (ô-bin), s. m. Terme de manège. Allure
défectueuse du cheval, qui résulte de l'âge ou de la
fatigue, et dans laquelle, galopant encore du de-
vant, il ne peut que trotter du train de derrière. || An-
ciennement, le cheval lui-même.
— HIST. xv° s. La duchesse d'Autriche chevau-
choit un hobinardant; il la fit cheoir, COMM.. VI, 7.
— ÉTYM. Ital. ubino, espèce de cheval; de l'an-
glais hobby. Ce mot, mieux écrit jadis hobin, signi-
fiait un cheval ayant une allure particulière.
t. AUBINER (ô-bi-né), v. n. Terme de manège.
Aller l'aubin. '
— ÉTYM. Aubin.
2. f AUBINER (Ô-bi-né), v.n. Terme d'horticul-
ture. Faireaubiner des boutures de vigne, les mettre
dans des rigoles qu'on recouvre de terre, afin qu'elles
prennent racine; après quoi, on les transplante où
l'on veut.
t AUBITON, s. m. Nom vulgaire de l'aubifoin.
{ AUBOUR (ô-bour), s. m. || 1° Aubier. Peu usité
en ce sens. || En termes de marine, portion du bois
qui n'est pas parvenue à sa maturité, et que les char-
pentiers retranchent des pièces comme susceptible
d'une prompte corruption. || 2° Aubour, et, à tort,
aubours, sorte d'arbre. Cytise aubour (cytisus labur-
num, L.).
— HIST. xn° s. Ne lui vaut pas une feuille d'au-
bor, Roncisv. p. 440. Arc d'aubour [il] porte et sa-
jetes d'acier.—II prend son arc d'aubour, si le tendi,
Roman de Garin, dans DU CANGE, arcus. || xvie s.
Le bois est choisi sain et entier du coeur de l'arbre,
sans aucun aubour, o. DESERRES, 764.
^- ÉTYM. Wallon, âbon, aubier; provenç. albom;
espagn. aïborno; d'alburnum, bois blanc, de albus,
blanc (voy.-ALBUM).
t AUBRIER (ô-bri-é), s. m. L'un des noms du ho-
bereau, oiseau de proie.
— ÉTYM. Bas-latin, hoberarius (voy. HOBEREAU).
t AUCHE (ô-ch'), s. f. Cavité percée dans la tête
du mouton destiné à façonner les têtes des épingles. .
On dit aussi tétine.
AUCUN, UNE (ô-kun, ku-n'; l'n se lie, aucun
ami, dites : ô-ku-n ami ; plusieurs prononcent
ô-kun-n ami, ' liant., mais conservant la nasa-
lité. Aucun conserve sa nasalité même devant une
voyelle, s'il n'est pas suivi, immédiatement d'un
mot auquel il se rapporte; je n'en veux aucun à ma
suite, dites : Ô-kun, et non o-ku-n à ma suite ; au
pluriel, lVse lie; aucuns amis, dites 6-kun-z amis),-
adj. || i" Quelque. Avez-vous entendu aucun discours
qui vous fit croire... ? Ont-ils dans notrearmée au- •
cun commandementÎÇORN. Sert, ij 2. Non que pour
moi, sans vous, ce trône ait aucun charme, ID.
Olhon, iv, 4. || Aucun, au sens de quelque, s'em-
ploie très-bien dans les phrases dubitatives ou in-
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