Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 1 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
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Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Avec mode texte Avec mode texte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5406710m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49508
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2008
184 ARB
avec, appartient proprement à la volonté, ID. ib.
,184.
— ÉTYM. Arbitrium, de arbiter (voy. ARBITRE).
Provenç. arbitre, franc albiri, albir, arbir; espagn.
et ital. arbitrio.
ARBITRÉ, ÉE (ar-bi-tré, trée), part, passé. Dé-
cidé par arbitre. Des dommages arbitrés.
ARBITRER (ar-bi-tré), v. a. Estimer, régler,
juger comme arbitre. Arbitrer une dépense, des
frais, des dommages. Les constitutions ayant arbi-
tré le temps qu'on peut communier en religion,
BOSS. Lett. rel. 53. 11 fallait arbitrer les pensions
des religieux qui ne peuvent prendre la réforme,
PATRU, Plaid. 5. C'est au clergé qu'il faut nous
adresser, non pour arbitrer ce différend; une na-
tion, juge d'elle et de tous ses membres, ne peut
avoir ni procès ni arbitres avec eux.... MIRABEAU,
Collection, 1.1, p. 186.
— HIST. xvie s. X l'adventure ne sera ce point
trop mal arbitré ny jugé, si nous donnons au Grec
la couronne de l'art militaire et au Romain celle, de
clémence? AMYOT, Flamin. et Philop. s. S'en re-
mettant à ce qu'il en arbitrerait, ID. Pyrrh. 34.
— ÉTYM. Arbitre ; provenç. et espagn. arbitrar;
ital. arbitrare.
ARBORÉ, ÉE (ar-bo-ré, rée), part, passé. Une
flamme arborée au haut du mât.
ARBORER (ar-bo-ré), v. a, || 1° Elever droit comme
un- arbre. Arborer la croix. N'arboreront-ils point
l'étendard de Pompée? COSN. Sert, i, 1.1| 2° Terme
de marine. Arborer un pavillon, une flamme, les
hisser, les déployer. On a vu dix vaisseaux De nos
vieux ennemis arborer les drapeaux, CORN. Cid, n,7.
|| 3° Fig. Arborer l'étendard de la révolte, se ré-
volter contre l'autorité établie. Arborer le pyrrho-
nisme, se déclarer partisan du scepticisme.
—HisT.xvics.Toutes les dames.de Burgos avoient
arboré leurs plus beaux ornements.... Mém, sur Du
Guescl. Quand il met chemise à part pour s'arborer
devant les dames tout nuden la place, D'AUB. Conf.
i, 2. Enseignes arborées et le tambour battant,
CARL. i, 16.Je n'avoisleu [lu] arborer une enseigne,
sinon aux ordonnances que fit l'amiral de Chastil-
lon, exerçant lors la charge de colonel de l'infante-
rie, F-ASQUIER, Recherches, vm, 3.
— ÉTYM. Arbre.
t ARBORESCENCE (ar-bo-rè-ssan-s'), s. f. Qua-
lité, état de ce qui est arborescent.
f ARBORESCENT, ENTE (ar-bo-rè-ssan, " ssan-
t'), adj. Terme de botanique. Se dit des plantes
herbacées dont les tiges ou 'rameaux prennent la
consistance de ceux des arbres. || Se dit d'une plante
à tige ligneuse dont la hauteur approche de celle
d'un arbre.
— ÉTYM. Arborescere, de arbor (voy. ARBRE).
t ARBORICOLE (ar-bo-ri-ko-1'), adj. Terme de
zoologie. Qui habite les arbres. Ce n'est qu'avec la
période tertiaire qu'apparaissent les types des oi-
seaux'arboricoles.
— ÉTYM. Arbor, arbre, et cola, qui habite, de
colère (voy. CULTURE).
t ARBORICULTURE (ar-bo-ri-kul-tu-r'), s. f.
Culture des arbres.
— ÉTYM. Arbor, arbre, et culture.
fARBORIFORME (ar-bo-ri-for-m'), adj. Terme
didactique. Qui a la forme d'un arbre. '■
— ÉTYM. Arbor, arbre, et forma, forme.
f ARBORISATION (ar-bo-ri-za-sion), s. f. Des-
sin naturel imitant des arbres ou des bruyères
très-ramifiées sur certains minéraux, sur les vitres
en hiver.
— ÉTYM. Arburisé.
ARBORISÉ, ÉE (ar-bo-ri-zé, zée), adj. Il se dit
■ des minéraux qui présentent des arborisations. On
les appelle [ces pierres] herborisées ou ârborisées,
lorsqu'elles ne figurent que de petites plantes, VOLT.
Singul. 1.
— ÉTYM. Arbor (voy. ARBRE).
_ t ARBORISTE (ar-bo-ri-sf), s. m. || 1° Herbo-
riste. Vespasien Robin, arhoriste du roi Louis XIII,
planta, en 1035, le premier acacia ou robinier in-
troduit de l'Amérique septentrionale en France.
C'est bien fait, dit le loup en soi-même fort triste;
Chacun à son métier doit toujours s'attacher; Tu
veux faire ici Parboriste, Et ne fus jamais que
boucher, LA FONT. FaM. v, 8. || 2° Néologisme. Celui
qui élève ou qui cultive des arbres. On dit habituel-
lement pépiniériste.
— HEM. Arhoriste (dans toutes les éditions don-
nées par La Fontaine lui-même, et en 1635 dans le
titre de Vespasien Robin) est une forme ancienne
rejetée pir l'usage et conservée encore parmi le peu-
ple. On dis aujourd'hui herboriste (voy. ce mot).
ARB
_— ÉTYM. Arbor, arbre; espagn. arbolista, jardi-
nier pour les arbres.
ARBOUSE (ar-bou-z'), s. f. Fruit de l'arbou-
sier.
— ÉTYM. Arbutum.
ARBOUSIER (ar-bou-zié), s. m. || 1» Arbrisseau
qui est du midi de l'Europe, et qui produit des fruits
doux assez semblables à la fraise pour l'apparence.
|| 2" Arbrisseau traînant et toujours vert, qui porte
des baies aigrelettes ressemblant à des cerises ; au-
trement, raisin d'ours. Le roitelet se plaît dans ces
haies de ronces et d'arbousiers, qui sont pour lui
de grandes solitudes, CHATEAUB. Génie, i, v, 3.
— HIST. xvi° s. Les fleurs de l'orme, du genest,
de l'arbausier, du bouïs changent la bonté du miel,
o. DE SERRES, 434. Genests, biais, arboisiers, len-
tisques, ID. 785.
— ÉTYM. Arbouse.
ARBRE (ar-br1), s. m. || 1° Grand végétal ligneux,
et, dans le langage spécial de la botanique, végétal
dont le tronc ligneux s'élève à plus de six mètres. Le
troisième tomba d'un arbre Que lui-même il voulut
enter, LA FONT. Fabl.xi, s. On peut comparer les em-
pires à un arbre dont les branches trop étendues ôtent
tout le suc du tronc et ne servent qu'à faire de l'om-
brage, MONTESQ. Lettres pers. 4 21. || Arbres verts, se
dit particulièrement de ceux qui conservent leurs
feuilles en hiver, tels que le sapin, l'yeuse, le houx.
|| Fig. La source est à chercher plutôt que les ruis-
seaux; 11 faut s'en prendre à l'arbre et non pas aux
rameaux, TRISTAN, M. de Chrispe,iv, 11. Le ciel
même peut-il réparer les ruines De cet arbre séché
jusque dans ses racines? RAC. Alh. i, 4. Voyons s'il
s'en est fallu beaucoup, qu'il n'ait renversé ce grand
arbre de la maison d'Autriche, VOIT. Lett. 74. ||Fig.
et familièrement. Se tenir au gros de l'arbre, s'atta-
cher au parti le plus fort, s'appuyer sur ce qui
semble le plus solide et le plus sûr. || 2° L'arbre de
la croix, la croix où fut attaché Jésus. || Arbre de
la science du bien et du mal, arbre qui était au
milieu du paradis terrestre, et auquel Dieu'avait
défendu de toucher sous peine de mort. || Arbre de
vie, arbre qui était au milieu du paradis terrestre,
et dont le fruit avait la vertu de conserver la vie à
l'homme, si l'homme eût conservé son innocence.
|| 3° Axe ou principale pièce d'une roue ou d'une ma-
chine. On leur [aux nègres] fait tourner à bras l'ar-
bre des moulins à sucre, VOLT. Moeurs, 152. || Axe
de bois ou de métal. Arbre d'un volant de pendule.
|| Arbre d'une balance, la verge de fer à laquelle
est suspendu le fléau. || Terme d'horloger. Petit
morceau d'acier qui passe au travers du barillet de
la montre, et qui sert à bander le ressort. Dans les
horloges, il y a l'arbre de la grande roue, qui porte
les poids, l'arbre du grand ressort, l'arbre de fa fu-
sée. || 4° En termes de marine, mât. L'arbre de
meistre, le grand mât d'un bâtiment à voiles lati-
nes. L'arbre de trinquet, le mât de misaine. ^"Ar-
bre de généalogie, grande ligne, au milieu de la
table généalogique,-qui se divise en d'autres petites
lignes -qu'on nomme branches, et qui marquent
tous les descendants de quelque famille. || 6° Arbre
fourchu, position dans laquelle on se tient sur ses
mains, la tête en bas et les pieds en haut. Faire
l'arbre fourchu. || Arbre fourchu, terme de poésie
française ancienne, sorte de poème français où de
très-petits vers s'entremêlaient régulièrement à de
plus grands, de manière à former un tronc et des
branches horizontales. || 7° Arbre encyclopédique,
tableau de l'enchaînement systématique des sciences.
11 8° Dans le blason, arbre fusté, arbre ,dont le tronc et
les branches ne sont pas du même émail ; arbre
englanté, celui dont l'émail du fruit est différent
aussi. || Meuble d'armoiries dont l'émail le plus fré-
quent est le sinople. L'arbre parait sur l'écu en pal,
les racines resserrées. || 9° En termes d'eaux et fo-
rêts, arbres de lisière, ceux qu'on laisse dans,une
coupe pour en borner l'étendue. Arbres de laye,
ceux que l'on laisse pour repeupler la forêt. || 10" En
termes de chimie, arbre de Diane, amalgame d'ar-
gent (Diane étant, dans le langage des alchimistes,
le surnom de l'argent) qui se d.spose en petites ai-
guilles prismatiques groupées de manière à repré-
senter un arbrisseau. || Ajbre de fer ou de Mars, vé-
gétation métallique qui se forme lorsqu'on met un
fragment d'un sel dans la liqueur des cailloux.
|| Arbre de Jupiter, nom donné à la végétation mé-
tallique qu'on obtient en précipitant rétain par. le
zinc. || Arbre de Saturne, cristallisation que l'on
produit avec une lame de zinc plongée dans l'acé-
tate de plomb. || Dans l'alchimie, arbre des phi-
losophes se dit du mercure, et quelquefois de
la pierre philosophale. || 11° En anatomie, arbre
ARB
de vie, disposition que présentent les prolonge»
ments de la substance médullaire dans les lobes du
cervelet. || 12" Dans le jardinage, arbre en colonne
(voy. COLONNE), arbre en buisson ou cépée (voy.
BUISSON) , arbre en cordon (voy. CORDON) , arbre en
oblique (voy. OBLIQUE), arbre en paunette (voy. PAL-
METTE), arbre à palmettes doublés ou à deux tiges
ou en u (voy. PALMETTE DOUBLE), arbre à quenouil-
le (voy. QUENOUILLE) , arbre en vase ou gobelet (voy.
VASE), arbre en plein-vent ou haute tige ou de
plein vent'ou de haut vent (voy. VENT). || 13° Nom
de différents végétaux. Arbre aveuglant, arbre de
la famille des euphorbiacées, dont le suc âpre et
laiteux cause des ophthalmies dangereuses, s'il
tombe sur la conjonctive. || Arbre au corail, nom
donné à deux plantes de la famille des légumineu-
ses, dont l'une a des graines du poids de 212 milli-
grammes assez constant pour qu'elles servent d'u-
nité de poids dans l'Inde à l'effet de peser l'or et les
pierres précieuses. || Arbre à la glu, un des noms
vulgaires du houx, dont l'écorce moyenne sert à
faire la meilleure glu. || Arbre aux grives, nom vul-
gaire du poirier des oiseleurs ou sorbier des oi-
seaux. || Arbre à l'huile du Japon, arbre de la famille
des euphorbiacées, dont le fruit, ordinairement
à 4 loges, renferme autant de graines dont l'huile
est employée pour l'éclairage. || Arbre de Judée,,
nom vulgaire du gaînier commun ; c'est à tort que
certains auteurs lui donnent le nom de bois de Ju-
dée ; il porte des fleurs rouges très-jolies. || Arbre à
pain oujaquier, dont le fruitpulpeux amylacé se cuit
et se mange comme du pain danslesiles de l'Océanie
et aux Antilles. || Arbre saint, un des noms vulgaires
delaMélie Azédarach, probablement parce que les
noyaux de ses fruits sont employés^ faire des,chape-
lets, d'où elle "est aussi appelée arbre à chapelet. || Ar-
bre de Sainte-Lucie, nom donné au cerisier Mahaleb
(rosacées), parce qu'il est commun aux environs du
village de Sainte-Lucie, département de la Meuse; il
est aussi appelé bois de Sainte-Lucie. || Arbre à- suif
de la Chine, naturalisé dans la Caroline du Sud. Les
semences, indépendamment de l'huile qu'elles con-
tiennent à l'intérieur, sont couvertes d'une substance
sébacée blanche qu'on exploite pour la fabrication
des chandelles. || Arbre à la vache, nom du Galacto-
dendron utile de la Colombie, fournissant un liquide
blanc qui se boit comme du lait. || Arbre au vermil-
lon. Dans quelques localités de la France et de l'I-
talie, on donne ce nom vulgaire au chêne cocci-
fère ou chêne Kermès. || Proverbe. Entre l'arbre
et l'écorce, il ne faut pas mettre le doigt; c'est-
à-dire qu'il ne faut pas se mêler des débals de fa-
mille.
— REM. La prononciation populaire abre est con-
damnée par Vaugçlas, qui remarque qu'elle était
commune. Arbre, venant de arbor, s. f. a été
quelquefois fait du féminin dans les anciens
textes.
— HIST. xi» s. Haut sont li pui et moût haut sont
les arbres, Ch. de Roi. CLXVI. Va, les pend tous à
l'arbre "de mal fust, ib. ccxc. || XII" s. Lors s'est assis
sous Taubre qui. verdie, Ronc. p. 164. X la fenestre
est venue au jor cler ; Voit sor ces haubres ces oisel-
lons chanter, Raoul de C. 242. || xmc s. Et se l'ar-
bre i [au moulin] faut mètre.... TAILLIAR, Recueil,
p. 452. Lors [elle] s'assiet sous un arbre, car li
cuers li douloit, Berte, xxvni. Li aubre despoillent
lor branches, RUTEB. 21-1. ||xvi"s. De sa lance rum-
poyt ung huys, aculoyt une arbre, RAB. Gar. i,
23. L'énorme meurtre que y avoit faict Gargantua
àvecques son grand arbre, ID. ib. i, 44. Tous les
arbres, arbustes et frutices des foretz, m. Pont.
n, 8. Comme arbre novellement plantée les fault ap-
puyer,», ib. m, t. Pantagruel, parl'advizdupilôt,
tenoyt l'arbre [lemât] fort et ferme,m.ib. iv, 19. Â
ceste heure fays bien à poinct l'arbre fourchu, les
piedz à mont, la teste en bas, ID. ib. Toute arbre
que son Père n'a plantée sera arrachée, CALV. Inst.
217. Ils apperçurent .un homme au faite del'arbre,
[mât] sur l'antenne, CARL, I, H. L'arbre mis au
dedans du grand ressort pour le tendre, PARÉ,
XVII, 12. •
— ÉTYM. Bourgu'ig. génev. et picard, abre; Ber-
ry, âbre, âbe;provenç. arbre, albre, aybre; espag.
albol; portug. aroore; ital albero; du latin arbor;
zend, urwra, arbre; sanscrit, urvarâ, terre ferr
tile; allem. urbar, fertile; celtique, arbara, plante
à grain. Dans tous ces mots se trouve un radical arb
ou urb, exprimant ce qui pousse, ce qui est fé-
cond.
t ARBRET (ar-brè) ou ARBROT (ar-nro), s. m.
Terme de chasse. Petit arbre dont on a remplacé
les branches par des gluaux.
avec, appartient proprement à la volonté, ID. ib.
,184.
— ÉTYM. Arbitrium, de arbiter (voy. ARBITRE).
Provenç. arbitre, franc albiri, albir, arbir; espagn.
et ital. arbitrio.
ARBITRÉ, ÉE (ar-bi-tré, trée), part, passé. Dé-
cidé par arbitre. Des dommages arbitrés.
ARBITRER (ar-bi-tré), v. a. Estimer, régler,
juger comme arbitre. Arbitrer une dépense, des
frais, des dommages. Les constitutions ayant arbi-
tré le temps qu'on peut communier en religion,
BOSS. Lett. rel. 53. 11 fallait arbitrer les pensions
des religieux qui ne peuvent prendre la réforme,
PATRU, Plaid. 5. C'est au clergé qu'il faut nous
adresser, non pour arbitrer ce différend; une na-
tion, juge d'elle et de tous ses membres, ne peut
avoir ni procès ni arbitres avec eux.... MIRABEAU,
Collection, 1.1, p. 186.
— HIST. xvie s. X l'adventure ne sera ce point
trop mal arbitré ny jugé, si nous donnons au Grec
la couronne de l'art militaire et au Romain celle, de
clémence? AMYOT, Flamin. et Philop. s. S'en re-
mettant à ce qu'il en arbitrerait, ID. Pyrrh. 34.
— ÉTYM. Arbitre ; provenç. et espagn. arbitrar;
ital. arbitrare.
ARBORÉ, ÉE (ar-bo-ré, rée), part, passé. Une
flamme arborée au haut du mât.
ARBORER (ar-bo-ré), v. a, || 1° Elever droit comme
un- arbre. Arborer la croix. N'arboreront-ils point
l'étendard de Pompée? COSN. Sert, i, 1.1| 2° Terme
de marine. Arborer un pavillon, une flamme, les
hisser, les déployer. On a vu dix vaisseaux De nos
vieux ennemis arborer les drapeaux, CORN. Cid, n,7.
|| 3° Fig. Arborer l'étendard de la révolte, se ré-
volter contre l'autorité établie. Arborer le pyrrho-
nisme, se déclarer partisan du scepticisme.
—HisT.xvics.Toutes les dames.de Burgos avoient
arboré leurs plus beaux ornements.... Mém, sur Du
Guescl. Quand il met chemise à part pour s'arborer
devant les dames tout nuden la place, D'AUB. Conf.
i, 2. Enseignes arborées et le tambour battant,
CARL. i, 16.Je n'avoisleu [lu] arborer une enseigne,
sinon aux ordonnances que fit l'amiral de Chastil-
lon, exerçant lors la charge de colonel de l'infante-
rie, F-ASQUIER, Recherches, vm, 3.
— ÉTYM. Arbre.
t ARBORESCENCE (ar-bo-rè-ssan-s'), s. f. Qua-
lité, état de ce qui est arborescent.
f ARBORESCENT, ENTE (ar-bo-rè-ssan, " ssan-
t'), adj. Terme de botanique. Se dit des plantes
herbacées dont les tiges ou 'rameaux prennent la
consistance de ceux des arbres. || Se dit d'une plante
à tige ligneuse dont la hauteur approche de celle
d'un arbre.
— ÉTYM. Arborescere, de arbor (voy. ARBRE).
t ARBORICOLE (ar-bo-ri-ko-1'), adj. Terme de
zoologie. Qui habite les arbres. Ce n'est qu'avec la
période tertiaire qu'apparaissent les types des oi-
seaux'arboricoles.
— ÉTYM. Arbor, arbre, et cola, qui habite, de
colère (voy. CULTURE).
t ARBORICULTURE (ar-bo-ri-kul-tu-r'), s. f.
Culture des arbres.
— ÉTYM. Arbor, arbre, et culture.
fARBORIFORME (ar-bo-ri-for-m'), adj. Terme
didactique. Qui a la forme d'un arbre. '■
— ÉTYM. Arbor, arbre, et forma, forme.
f ARBORISATION (ar-bo-ri-za-sion), s. f. Des-
sin naturel imitant des arbres ou des bruyères
très-ramifiées sur certains minéraux, sur les vitres
en hiver.
— ÉTYM. Arburisé.
ARBORISÉ, ÉE (ar-bo-ri-zé, zée), adj. Il se dit
■ des minéraux qui présentent des arborisations. On
les appelle [ces pierres] herborisées ou ârborisées,
lorsqu'elles ne figurent que de petites plantes, VOLT.
Singul. 1.
— ÉTYM. Arbor (voy. ARBRE).
_ t ARBORISTE (ar-bo-ri-sf), s. m. || 1° Herbo-
riste. Vespasien Robin, arhoriste du roi Louis XIII,
planta, en 1035, le premier acacia ou robinier in-
troduit de l'Amérique septentrionale en France.
C'est bien fait, dit le loup en soi-même fort triste;
Chacun à son métier doit toujours s'attacher; Tu
veux faire ici Parboriste, Et ne fus jamais que
boucher, LA FONT. FaM. v, 8. || 2° Néologisme. Celui
qui élève ou qui cultive des arbres. On dit habituel-
lement pépiniériste.
— HEM. Arhoriste (dans toutes les éditions don-
nées par La Fontaine lui-même, et en 1635 dans le
titre de Vespasien Robin) est une forme ancienne
rejetée pir l'usage et conservée encore parmi le peu-
ple. On dis aujourd'hui herboriste (voy. ce mot).
ARB
_— ÉTYM. Arbor, arbre; espagn. arbolista, jardi-
nier pour les arbres.
ARBOUSE (ar-bou-z'), s. f. Fruit de l'arbou-
sier.
— ÉTYM. Arbutum.
ARBOUSIER (ar-bou-zié), s. m. || 1» Arbrisseau
qui est du midi de l'Europe, et qui produit des fruits
doux assez semblables à la fraise pour l'apparence.
|| 2" Arbrisseau traînant et toujours vert, qui porte
des baies aigrelettes ressemblant à des cerises ; au-
trement, raisin d'ours. Le roitelet se plaît dans ces
haies de ronces et d'arbousiers, qui sont pour lui
de grandes solitudes, CHATEAUB. Génie, i, v, 3.
— HIST. xvi° s. Les fleurs de l'orme, du genest,
de l'arbausier, du bouïs changent la bonté du miel,
o. DE SERRES, 434. Genests, biais, arboisiers, len-
tisques, ID. 785.
— ÉTYM. Arbouse.
ARBRE (ar-br1), s. m. || 1° Grand végétal ligneux,
et, dans le langage spécial de la botanique, végétal
dont le tronc ligneux s'élève à plus de six mètres. Le
troisième tomba d'un arbre Que lui-même il voulut
enter, LA FONT. Fabl.xi, s. On peut comparer les em-
pires à un arbre dont les branches trop étendues ôtent
tout le suc du tronc et ne servent qu'à faire de l'om-
brage, MONTESQ. Lettres pers. 4 21. || Arbres verts, se
dit particulièrement de ceux qui conservent leurs
feuilles en hiver, tels que le sapin, l'yeuse, le houx.
|| Fig. La source est à chercher plutôt que les ruis-
seaux; 11 faut s'en prendre à l'arbre et non pas aux
rameaux, TRISTAN, M. de Chrispe,iv, 11. Le ciel
même peut-il réparer les ruines De cet arbre séché
jusque dans ses racines? RAC. Alh. i, 4. Voyons s'il
s'en est fallu beaucoup, qu'il n'ait renversé ce grand
arbre de la maison d'Autriche, VOIT. Lett. 74. ||Fig.
et familièrement. Se tenir au gros de l'arbre, s'atta-
cher au parti le plus fort, s'appuyer sur ce qui
semble le plus solide et le plus sûr. || 2° L'arbre de
la croix, la croix où fut attaché Jésus. || Arbre de
la science du bien et du mal, arbre qui était au
milieu du paradis terrestre, et auquel Dieu'avait
défendu de toucher sous peine de mort. || Arbre de
vie, arbre qui était au milieu du paradis terrestre,
et dont le fruit avait la vertu de conserver la vie à
l'homme, si l'homme eût conservé son innocence.
|| 3° Axe ou principale pièce d'une roue ou d'une ma-
chine. On leur [aux nègres] fait tourner à bras l'ar-
bre des moulins à sucre, VOLT. Moeurs, 152. || Axe
de bois ou de métal. Arbre d'un volant de pendule.
|| Arbre d'une balance, la verge de fer à laquelle
est suspendu le fléau. || Terme d'horloger. Petit
morceau d'acier qui passe au travers du barillet de
la montre, et qui sert à bander le ressort. Dans les
horloges, il y a l'arbre de la grande roue, qui porte
les poids, l'arbre du grand ressort, l'arbre de fa fu-
sée. || 4° En termes de marine, mât. L'arbre de
meistre, le grand mât d'un bâtiment à voiles lati-
nes. L'arbre de trinquet, le mât de misaine. ^"Ar-
bre de généalogie, grande ligne, au milieu de la
table généalogique,-qui se divise en d'autres petites
lignes -qu'on nomme branches, et qui marquent
tous les descendants de quelque famille. || 6° Arbre
fourchu, position dans laquelle on se tient sur ses
mains, la tête en bas et les pieds en haut. Faire
l'arbre fourchu. || Arbre fourchu, terme de poésie
française ancienne, sorte de poème français où de
très-petits vers s'entremêlaient régulièrement à de
plus grands, de manière à former un tronc et des
branches horizontales. || 7° Arbre encyclopédique,
tableau de l'enchaînement systématique des sciences.
11 8° Dans le blason, arbre fusté, arbre ,dont le tronc et
les branches ne sont pas du même émail ; arbre
englanté, celui dont l'émail du fruit est différent
aussi. || Meuble d'armoiries dont l'émail le plus fré-
quent est le sinople. L'arbre parait sur l'écu en pal,
les racines resserrées. || 9° En termes d'eaux et fo-
rêts, arbres de lisière, ceux qu'on laisse dans,une
coupe pour en borner l'étendue. Arbres de laye,
ceux que l'on laisse pour repeupler la forêt. || 10" En
termes de chimie, arbre de Diane, amalgame d'ar-
gent (Diane étant, dans le langage des alchimistes,
le surnom de l'argent) qui se d.spose en petites ai-
guilles prismatiques groupées de manière à repré-
senter un arbrisseau. || Ajbre de fer ou de Mars, vé-
gétation métallique qui se forme lorsqu'on met un
fragment d'un sel dans la liqueur des cailloux.
|| Arbre de Jupiter, nom donné à la végétation mé-
tallique qu'on obtient en précipitant rétain par. le
zinc. || Arbre de Saturne, cristallisation que l'on
produit avec une lame de zinc plongée dans l'acé-
tate de plomb. || Dans l'alchimie, arbre des phi-
losophes se dit du mercure, et quelquefois de
la pierre philosophale. || 11° En anatomie, arbre
ARB
de vie, disposition que présentent les prolonge»
ments de la substance médullaire dans les lobes du
cervelet. || 12" Dans le jardinage, arbre en colonne
(voy. COLONNE), arbre en buisson ou cépée (voy.
BUISSON) , arbre en cordon (voy. CORDON) , arbre en
oblique (voy. OBLIQUE), arbre en paunette (voy. PAL-
METTE), arbre à palmettes doublés ou à deux tiges
ou en u (voy. PALMETTE DOUBLE), arbre à quenouil-
le (voy. QUENOUILLE) , arbre en vase ou gobelet (voy.
VASE), arbre en plein-vent ou haute tige ou de
plein vent'ou de haut vent (voy. VENT). || 13° Nom
de différents végétaux. Arbre aveuglant, arbre de
la famille des euphorbiacées, dont le suc âpre et
laiteux cause des ophthalmies dangereuses, s'il
tombe sur la conjonctive. || Arbre au corail, nom
donné à deux plantes de la famille des légumineu-
ses, dont l'une a des graines du poids de 212 milli-
grammes assez constant pour qu'elles servent d'u-
nité de poids dans l'Inde à l'effet de peser l'or et les
pierres précieuses. || Arbre à la glu, un des noms
vulgaires du houx, dont l'écorce moyenne sert à
faire la meilleure glu. || Arbre aux grives, nom vul-
gaire du poirier des oiseleurs ou sorbier des oi-
seaux. || Arbre à l'huile du Japon, arbre de la famille
des euphorbiacées, dont le fruit, ordinairement
à 4 loges, renferme autant de graines dont l'huile
est employée pour l'éclairage. || Arbre de Judée,,
nom vulgaire du gaînier commun ; c'est à tort que
certains auteurs lui donnent le nom de bois de Ju-
dée ; il porte des fleurs rouges très-jolies. || Arbre à
pain oujaquier, dont le fruitpulpeux amylacé se cuit
et se mange comme du pain danslesiles de l'Océanie
et aux Antilles. || Arbre saint, un des noms vulgaires
delaMélie Azédarach, probablement parce que les
noyaux de ses fruits sont employés^ faire des,chape-
lets, d'où elle "est aussi appelée arbre à chapelet. || Ar-
bre de Sainte-Lucie, nom donné au cerisier Mahaleb
(rosacées), parce qu'il est commun aux environs du
village de Sainte-Lucie, département de la Meuse; il
est aussi appelé bois de Sainte-Lucie. || Arbre à- suif
de la Chine, naturalisé dans la Caroline du Sud. Les
semences, indépendamment de l'huile qu'elles con-
tiennent à l'intérieur, sont couvertes d'une substance
sébacée blanche qu'on exploite pour la fabrication
des chandelles. || Arbre à la vache, nom du Galacto-
dendron utile de la Colombie, fournissant un liquide
blanc qui se boit comme du lait. || Arbre au vermil-
lon. Dans quelques localités de la France et de l'I-
talie, on donne ce nom vulgaire au chêne cocci-
fère ou chêne Kermès. || Proverbe. Entre l'arbre
et l'écorce, il ne faut pas mettre le doigt; c'est-
à-dire qu'il ne faut pas se mêler des débals de fa-
mille.
— REM. La prononciation populaire abre est con-
damnée par Vaugçlas, qui remarque qu'elle était
commune. Arbre, venant de arbor, s. f. a été
quelquefois fait du féminin dans les anciens
textes.
— HIST. xi» s. Haut sont li pui et moût haut sont
les arbres, Ch. de Roi. CLXVI. Va, les pend tous à
l'arbre "de mal fust, ib. ccxc. || XII" s. Lors s'est assis
sous Taubre qui. verdie, Ronc. p. 164. X la fenestre
est venue au jor cler ; Voit sor ces haubres ces oisel-
lons chanter, Raoul de C. 242. || xmc s. Et se l'ar-
bre i [au moulin] faut mètre.... TAILLIAR, Recueil,
p. 452. Lors [elle] s'assiet sous un arbre, car li
cuers li douloit, Berte, xxvni. Li aubre despoillent
lor branches, RUTEB. 21-1. ||xvi"s. De sa lance rum-
poyt ung huys, aculoyt une arbre, RAB. Gar. i,
23. L'énorme meurtre que y avoit faict Gargantua
àvecques son grand arbre, ID. ib. i, 44. Tous les
arbres, arbustes et frutices des foretz, m. Pont.
n, 8. Comme arbre novellement plantée les fault ap-
puyer,», ib. m, t. Pantagruel, parl'advizdupilôt,
tenoyt l'arbre [lemât] fort et ferme,m.ib. iv, 19. Â
ceste heure fays bien à poinct l'arbre fourchu, les
piedz à mont, la teste en bas, ID. ib. Toute arbre
que son Père n'a plantée sera arrachée, CALV. Inst.
217. Ils apperçurent .un homme au faite del'arbre,
[mât] sur l'antenne, CARL, I, H. L'arbre mis au
dedans du grand ressort pour le tendre, PARÉ,
XVII, 12. •
— ÉTYM. Bourgu'ig. génev. et picard, abre; Ber-
ry, âbre, âbe;provenç. arbre, albre, aybre; espag.
albol; portug. aroore; ital albero; du latin arbor;
zend, urwra, arbre; sanscrit, urvarâ, terre ferr
tile; allem. urbar, fertile; celtique, arbara, plante
à grain. Dans tous ces mots se trouve un radical arb
ou urb, exprimant ce qui pousse, ce qui est fé-
cond.
t ARBRET (ar-brè) ou ARBROT (ar-nro), s. m.
Terme de chasse. Petit arbre dont on a remplacé
les branches par des gluaux.
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