APP
dans son parterre, SËV. 688. ||2°Fig. Aide, secours.
La vérité est sans.force et sans appui. L'argent est
un puissant appui. Sur ces deux grands appuis ma
couronne affermie.... CORN. Sertor.n, l. En lui Votre
trône tombant trouverait unappui,n>. Rodog. n, 3.
S'ilest assez fort pour me servir d'appui, w.ib. m, 3.
Qui ss fit votre appui, ID. D.San.i, i. Un roisage,
ainsi Dieu l'a prononcé lui-même, Sur la richesse et
l'or ne-met point son appui, RAC. Âthal. iv, 2. Pour
se donner de l'appui dans sa frayeur, BOSS. Hist. i,
jo. Seigneur, je viens pour elle implorer votre ap-
pui, RAci Iphig. ni, 6. Ah! je le prends déjà, sei-
gneur, sous mon appui, ro. Ath. v, 2. Sous quel ap-
pui tantôt mon coeur s'est-il jeté? ID. Mithr. n, 6.
C'est son appui qu'on cherche en cherchant votre
appui, ID. Brit. rv, 1. Je sais qu'en ma prière il au-
rait peu d'appui, CORN. Béracl. iv, 4. La vertu trouve
appui contre la tyrannie, m. Nicom. ni, 2. Bien
loin de vous prêter l'appui dont vous parlez, ID. Nie.
1, 2. Etsous l'appui des lois mit la faible innocence,
Bon.. A. poêt. iv. || 3° La partie d'une fenêtre, d'une
balustrade, etc. sur laquelle on peut s'appuyer. Met-
tre sur l'appui des pots de fleurs. || X hauteur d'ap-
pui, à la hauteur ordinaire du coude d'un homme
qui se penche. Les palissades sont à hauteur d'ap-
pui, SÉV. 70. || Fig. Si vous saviez qu'ils sont petits
de près et combien ils sont quelquefois empêchés de
leurs personnes, vous les remettriez bientôt à hau-
teur d'appui,sËv.l l l. 114° Terme de mécanicien. Point
d'appui ou simplement appui, le point sur lequel
le levier s'appuie. || 5° En termes de grammaire,
appui de la voix sur une syllabe, élévation ou plutôt
intensité delà voix sur cette syllabe. || 6° En termesde
manège, sensation qu'éprouve la main du cavalier
par la pression dtfmors sur les barres du cheval. Ce
cheval a l'appui lourd. Ce cheval n'a point d'appui, il
n'a point de bouche. || Appui de main, sorte d'aide
qu'on donne au cheval par là bride. || Appui du col-
lier, lepoint d'union de l'encolureavec les épaules,ou
l'espèce de talus que ces parties présentent en avant.
|l Appui posé ou foulée, le temps pendant lequel un
membre est employé a soutenir le corps sur le sol.
|| 7° Technologie. Pièce du banc des tourneurs.
IJ 8" X l'appui de, loc. prëpos. X l'appui de mon
dire. Pièces à l'appui d'un compte, ou, simplement,
pièces à l'appui. L'événement vint à l'appui. ||9°Au
jeu de boule, aller à l'appui de la boule, jeter sa
boule de manière à.avancer celle du joueur avec
qui l'on est de moitié; et figurément, appuyer, fa-
voriser : faites la proposition, firai à l'appui de la
boule.
— REM. D'excellents écrivains, Racine, Boileau,
ont dit : sous l'appui. Pourtant on est sur un appui,
contre un appui, et non sous un appui. Pour jus-
tifier cette locution, il ne finit plus voir en appui que
le sens figuré. Mais cet emploi n'est pas à recom-
mander, et il faut louer les écrivains qui l'ont évité.
— ÉTYM. Voy. APPUYER. Bourguig. aipui; namu-
rois, aspoiâ.
APPUI-MAIN (a-pui-min), s. m. Baguette sur la-
quelle les peintres appuient la main qui tient le pin-
ceau. || Au plur. Des appuis-main.
— ETYM. Appui, main.
APPUYÉ, EE (a-pui-ié, iée), part, passé. || l°Qui
pèse sur. Appuyé sur le coude. Appuyé sur sa lance.
|| 2" Qui porte contre. Appuyé contre un mur.
|j 3° Fig. Qui se repose sur, secondé. Appuyé sur
la faveur populaire. Appuyé par le ministre dans son
élection. Sur son jugement seul ce grand homme
appuyé, VOLT. Tancr. rv, 6. Après mille serments
appuyés dé mes larmes, RAC. Bèrèn. n, 2. Appuyé
de Sénèque et du tribun Burrhus, ID. Brit. m, 3.
Elle n'est en ces lieux que trop bien, appuyée, ID.
Andr. rv, e. || 4° Marqué, significatif. Ces derniers
mots furent prononcés avec une gravité appuyée
qui surprit fort l'assistance, ST-SIM. 68, 132. D'un
ton grave et d'un accent appuyé, i. J. ROUSS. Ém.v.
|| 5° Absolument. Appuyé, formule d'assentiment à
une proposition, etc. Le projet doit passer par ac-
clamation.— Appuyé !
APPUYER (a-pui-ié), v. a. J'appuie, j'appuierai,
j'appuierais. On écrivait autrefois, j'appuye, j'ap-
puyerai, j'appuyerais. On écrit aussi j'appuirai,
j'appulrais; ce qui indique la prononciation. L'y
n'est plus conservé qu'à l'infinitif, et dans tous les
temps où il est suivi d'une voyelle autre que l'e
muet : appuyant, appuyé, appuyons; je veux que
nous appuyions ; il appuya, etc. || i° Donner un ap-
pui à. Appuyer une muraille par des piliers. Ap-
puyer un édifice par des arcs-boutants. || Appuyer
contre, faire porter une chose contre une autre, de
manière qu'elle soit soutenue ou abritée. Appuyer
l'échelle contre le mur. || Appuyer sur, poser sur ce
APP
qui peut soutenir. Appuyer ses mains, ses coudes
sur une table. || 2° Fig. Vous n'appuyez votre bon-
heur que sur le mensonge, PASC. Prov. 17 En
vain sur leur faiblesse appuyaient leur défense, RAC.
Andr. i, i. Un père est toujours père, et sur cette as-
surance J'ose appuyer encore un reste d'espérance^
CORN. Poly. v, 3. C'est bâtir sur la boue que d'ap-
puyer les fondements de sa fortune sur l'affection
passagère d'une vile populace, VERTOT, Révol. rom.
xiv, 303. || 3° Faire peser. Il appuie trop le pied en
marchant. Il lui appuya le genou sur la poitrine.
|| 4° Tenir tout contre. Il m'appuya son pistolet contre
lapoitrine. || 5° En termes de manège, appuyer l'épe-
ron à son cheval, et elliptiquement, appuyer des
deux, appliquer l'éperon, les deux éperons à son
cheval. || 6° En termes d'escrime, appuyer la botte,
appuyer le fleuret sur le corps de son adversaire
après l'avoir touché ; et, figurément, presser,
embarrasser quelqu'un. ||'7° En termes d'art mili-
taire, appuyer la droite d'un corps de troupes à un
bois, à un mamelon, la disposer de manière qu'un
bois, qu'un mamelon la protège. || 8" En termes de
marine, v. a. Soutenir les vergues du bord du vent
contre un vent qui souffle grand frais. || 9° Soutenir,
aider. Fallait-il appuyer une prétention raisonnable?
FLÉCH. Mont. On ne le voit pas se mettre en peine
d'appuyer une douteuse réputation par l'intrigue et
parla cabale, m.Panég. n,68.... Vous appuyez vous-
même son courroux, RAC. Brit. m, 1. 11 venait par
la force appuyer son partage, ID. Mithr. n, 3. Vous-
même en expirant appuyiez ses discours, ID. Phèd.
m, 3. Un bruit que j'ai pourtant soupçonné de men-
songe, Appuyant les avis qu'elle a reçus en songeai
ID. Ath. m. 4. La sultane, à ce bruit, feignant de
s'effrayer, Par des cris douloureux eut soin de l'ap-
puyer, m.Baj. i, 1. Et son trouble appuyant la foi de
vos discours, îv.Eslh. m,6. Vous daignerez appuyer
sa demande, MOL. F.sav. i,2. Le pape dont Constant
appuya le décret, BOSS. Hist. i, il. César que Cicé-
ron appuyait au sénat, VOLT. Catil. i, 2. Tu n'as de
fils qu'Octave, et nulle adoption N'a d'un autre Cé-
sar appuyé ta maison, ID. M. de Ces. i, l. Un homme
savant appuya ce que disait la marquise, ID. Cand.
22. || Absolument. Personne à la cour ne veut enta-
mer; on s'offre d'appuyer, parce que jugeant des au-
tres par soi-même, on espère que nul n'entamera," et
qu'on sera ainsi dispensé d'appuyer, LA BRUY. 8.
|| 10° En termes de chasse, appuyer les chiens,
les exciter du cor et de la voix. || ii° V. n. Peser
fortement sur une chose. Appuyer sur un cachet,
sur un burin. N'appuyez pas, l'endroit est sensible.
|| Fig. Insister avec force. Cet argument sur lequel
on appuie avec tant de force, BOSS. Préf. Il avait un
peu trop appuyé sur ce dernier article, HAMILT.
Gramm. 10. Je n'ai point appuyé là-dessus et j'ai
bien fait, SÉV. 493. || En termes de musique,
appuyer sur une note, y donner plus de force. Ap-
puyer sur un mot, le prononcer avec plus d'inten-
sité. || 12°En termes d'art militaire, appuyer sur la
droite ou à droite, se porter du côté droit. || 13° En
termes de manège, ce cheval appuie sur le mors,
il porte la tête basse et fatigue la main du cavalier.
|| 14° S'appuyer, v. réfl. S'aider, se servir comme
d'un appui, d'un soutien. S'appuyer contre la mu-
raille. 11 s'appuyait sur sa canne. ||Fig. S'appuyant
sur la faveur du ministre. Sur qui dans son malheur
voulez-vous qu'il s'appuie? RAC. Phèd. I, 5. Cepen-
dant, cher Osmin, pour s'appuyer de moi, L'un et
l'autre ont promis Atalide àma foi, ID. Baj. 1.1. M. de
Cambrai prétend s'appuyer de Blosius, BOSS. Lett.
quiét. 399. Il se veut appuyer du décret de saint
Etienne, ID. Bibl.
— HIST. xi° s. [Il] Vait s'appuier souz le pin à la
tige, Ch. de Roi. xxxvi. || xn" s. Dueil ot li rois qui
s'apuie à Naymon [dont l'appui est en], Ronc.
p. 164. L'espée [il] i apoia, par vertu -l'a boutée,
ib. p. 196. Dux Miles se redresse, si se cuide effor-
cier, Apuiant à s'espée se tint vers un moustier,
Sax. xi. Lidus Bueves sans barbe s'apoa à un dois
[ductus], ib. XVIII. La cruiz arceveskal il meïsmes
porta,' X nul ne l'ad'baillie ;' car forment se duta;
De sur un banc s'assit et à Deu s'apuia, Th. le mart.
39. Bien se puet apuier li reis à ma reisun, ib. 32.
|| xnie s. Là s'apoia la bêle, qui de plorer fut roe
[rouge], Berte, xxxni. Mal se volt [il se voulut] ou
songe appuier, la Rose, 6534.11 lui apoia le coustel
à costés, Bibl. desChart. 2°série, t. ni, p. 426. Mes
voisins pot apoier son merien contre mon mur qui
joint à li, BEAUM. xxiv, 2. Et puis s'apoierent à droit
sor ce que cascune partie avoitproposé, ip. LXI, 63.
Il m'apoia, au passer que je fis, de son glaive entre
lesdeusespaules, JOINV. 225. En ce point que je es-
toie illec, le TÔT se vint apuier à mes espaules, et
APR 179
me tint ses deus mains sur la teste, ID. 266. ||xrves.
Je croirai vo conseil, bien m'i veil apoier, Guescl.
9832. Li maistres de St Jacques a brochié le destrier,
Tint sa lance en sa main, l'escu va embracier; En-
contre les deux cents est venus apoier, ib. <6032.
|| xv« s. Adonc furent ordonnées eschelles et mises
etappoiées contre le mur, FROISS. n, m, 23. Il che-
vaucha jusques aux murs de la cité, et trouva Jean
de Norvich qui s'appuyoit aux créneaux, ri>. i, i,
265. || xvie s. On cherche à fermir et appuyer nostre
religion par la prospérité de nos entreprinses, MONT,
I, 248. Uneschafauld appuyé sur des colonnes, ri>.
n, 36. Les uns estaient appuyez du Pape, les autres
de l'Empereur, et exerçoyent toutes sortes de cruau- ■
tés, LANOUE, 26. Lesquels,venans après à conoistre
qu'ils ne sont nullement appuyez, après avoir rompu
leurs lances, retournent, ID. 29I. Serrez et portons
leurs'piques droites apuyéS contre l'espaule ,ID. 320.
Huict jours après le massacre, il vint une grande
multitude de corbeaux s'appuier sur le pavillon du
Louvre, D'AUB. Hist. Il, 29.
— ÉTYM. Picard, apoier; vrall. aspoï; namurois,
aspoul; bas-lat. appodiare; de ad, à, et podium,
hauteur, élévation (voy. PUI ou PUY).
t APPUYEE (a-pui-iée), s. f. Terme de marine.
État d'un bâtiment qui, incliné par la force du vent,
ne se relève pas et n'éprouve pas de mouvement de
roulis.
— ÉTYM. Appuyer.
| APPUYODR (a-pui-ioir), s. m. Technologie. Ins-
trument pour appuyer.
— IÎTYM. Appuyer.]
ÂPRE (â-pr'), adj. || 1° Qui cause une impression
désagréable, soit sur le goût, soit sur l'ouïe, soit
sur le toucher, par la rudesse de son action ou par
les inégalités de surface. Un fruit âpre. Un corps
âpre au toucher. Un chemin âpre et difficile. Une
voix rude et âpre. || Poétiquement. Ses yeux creux
pleins d'un feu âpre et farouche, FÉN. Tél. in.
|| 2° Fig. Sévère, dur, violent. Âpre vertu, CORN.
Hor. il, 3. Âpre jalousie, ID. Sertor. i, t. Et je
garde, au milieu de tant d'âpres rigueurs, Mes lar-
mes aux vaincus et ma haine aux vainqueurs, ID.
Hor. i, 1. L'âpre déplaisir, ID. Pomp. rv, H. Aux plus
âpres tourments un chrétien est en butte, ID. Poly.
i, l. Qu'un si charmant abus serait à préférer X
l'âpre vérité qui vient de m'éclairer,n>. fferacï. in, t.
Et cet âpre courroux, quoi qu'elle en puisse dire,
Ne s'obstinera point au refus d'un empire, RAC.
Alex, m, 3. [L'hymen] y joint [à l'amour], dit
Climène, une âpre jalousie, LA FONT. Filles de Min.
La haine devenait plus âpre, BOSS. Hist. i, 10. Leur
âpre austérité que rien ne peut gagner,. N'est dans
ces coeurs hautains que la soif de régner, VOLT.
Brut, i, 4. || 3° Difficile. Quelques grandes difficul-
tés qu'il y ait à se placer à la cour, il est encore
plus difficile et plus âpre de se rendre digne d'y
être placé, LA BRUY. 8. || 4° Cupide, avide. Homme
âpre. Âpre au gain. Les curés les plus durs, les plus
âpres à exiger leurs droits, sont ceux qui vivent
d'une manière plus sordide et plus indécente, MASS.
Disc. Syn. Avarice. || On dit d'un chien : Il est
âpre à la curée, c'est-à-dire, il est avide, vorace.
Fig. Il se dit aussi d'un homme avide d'argent et de
places. || On dit qu'un faucon est âpre à là proie,
quand il se sert vigoureusement du bec et des on-
gles.
— HIST. xii" s. Ne feras mes pechié qui te soit
aspre, Li coronements Looys, v. 396. Or ne leroie,
por nul home que saiche, Neporpaien, tant soit ne
fier ne aspre.... ib. v. 402. [Espines] poignans et
aspres qui ne peuvent florir, Ronc. p. 155. Un plus
aspre juïse [jugement] par temps vous eslirons, ib.
p. 199. Jà de plus aspre mort nel pouvez justicier,
ib. p. 200. Car veez cum li pères chastie sun enfant
Par mult dulce parole e par aspre e mordant, E
mainte feiz le bat delavergetrenchant,ï7i.. le mart.
78. || xme s. Se il dient que en cesti cloistre l'en
peut mener aspre vie pour l'ame sauver, JOINV. 288.'
|| xive s. Car il sont d'assalir si aspre et si engrant,
Qu'il ne doubtent la mort un denier valissant, Baud.
de Seb. IV, 231. || xv' s. Et que en leur partie ils
fissent bonne,guerre et aspre aux Anglois, FROISS,
II, n, 13. [Les] autres jours se faisoit la guerre tant
aspre qu'il estoit possible, COMM. i, H. Celluy qui
leur est voisin, s'il est fort et aspre, ilz le laissent
vivre; mais s'il est foible, il ne sçait où se mettre,
ID. v, 18. || XVIe s. L'aspre condemnation du peuple
romain contre les soldats.... MONT, I, 55. Quelle af-
fection peult estre plus aspre et plus juste, .que
celle des amis de Pompeius [assistant à sa mort] ?
ID. i, 63. Le soleil estant extrêmement aspre, ID. II,
193. Voilà, ce me semble, qu'on devroit responixe
dans son parterre, SËV. 688. ||2°Fig. Aide, secours.
La vérité est sans.force et sans appui. L'argent est
un puissant appui. Sur ces deux grands appuis ma
couronne affermie.... CORN. Sertor.n, l. En lui Votre
trône tombant trouverait unappui,n>. Rodog. n, 3.
S'ilest assez fort pour me servir d'appui, w.ib. m, 3.
Qui ss fit votre appui, ID. D.San.i, i. Un roisage,
ainsi Dieu l'a prononcé lui-même, Sur la richesse et
l'or ne-met point son appui, RAC. Âthal. iv, 2. Pour
se donner de l'appui dans sa frayeur, BOSS. Hist. i,
jo. Seigneur, je viens pour elle implorer votre ap-
pui, RAci Iphig. ni, 6. Ah! je le prends déjà, sei-
gneur, sous mon appui, ro. Ath. v, 2. Sous quel ap-
pui tantôt mon coeur s'est-il jeté? ID. Mithr. n, 6.
C'est son appui qu'on cherche en cherchant votre
appui, ID. Brit. rv, 1. Je sais qu'en ma prière il au-
rait peu d'appui, CORN. Béracl. iv, 4. La vertu trouve
appui contre la tyrannie, m. Nicom. ni, 2. Bien
loin de vous prêter l'appui dont vous parlez, ID. Nie.
1, 2. Etsous l'appui des lois mit la faible innocence,
Bon.. A. poêt. iv. || 3° La partie d'une fenêtre, d'une
balustrade, etc. sur laquelle on peut s'appuyer. Met-
tre sur l'appui des pots de fleurs. || X hauteur d'ap-
pui, à la hauteur ordinaire du coude d'un homme
qui se penche. Les palissades sont à hauteur d'ap-
pui, SÉV. 70. || Fig. Si vous saviez qu'ils sont petits
de près et combien ils sont quelquefois empêchés de
leurs personnes, vous les remettriez bientôt à hau-
teur d'appui,sËv.l l l. 114° Terme de mécanicien. Point
d'appui ou simplement appui, le point sur lequel
le levier s'appuie. || 5° En termes de grammaire,
appui de la voix sur une syllabe, élévation ou plutôt
intensité delà voix sur cette syllabe. || 6° En termesde
manège, sensation qu'éprouve la main du cavalier
par la pression dtfmors sur les barres du cheval. Ce
cheval a l'appui lourd. Ce cheval n'a point d'appui, il
n'a point de bouche. || Appui de main, sorte d'aide
qu'on donne au cheval par là bride. || Appui du col-
lier, lepoint d'union de l'encolureavec les épaules,ou
l'espèce de talus que ces parties présentent en avant.
|l Appui posé ou foulée, le temps pendant lequel un
membre est employé a soutenir le corps sur le sol.
|| 7° Technologie. Pièce du banc des tourneurs.
IJ 8" X l'appui de, loc. prëpos. X l'appui de mon
dire. Pièces à l'appui d'un compte, ou, simplement,
pièces à l'appui. L'événement vint à l'appui. ||9°Au
jeu de boule, aller à l'appui de la boule, jeter sa
boule de manière à.avancer celle du joueur avec
qui l'on est de moitié; et figurément, appuyer, fa-
voriser : faites la proposition, firai à l'appui de la
boule.
— REM. D'excellents écrivains, Racine, Boileau,
ont dit : sous l'appui. Pourtant on est sur un appui,
contre un appui, et non sous un appui. Pour jus-
tifier cette locution, il ne finit plus voir en appui que
le sens figuré. Mais cet emploi n'est pas à recom-
mander, et il faut louer les écrivains qui l'ont évité.
— ÉTYM. Voy. APPUYER. Bourguig. aipui; namu-
rois, aspoiâ.
APPUI-MAIN (a-pui-min), s. m. Baguette sur la-
quelle les peintres appuient la main qui tient le pin-
ceau. || Au plur. Des appuis-main.
— ETYM. Appui, main.
APPUYÉ, EE (a-pui-ié, iée), part, passé. || l°Qui
pèse sur. Appuyé sur le coude. Appuyé sur sa lance.
|| 2" Qui porte contre. Appuyé contre un mur.
|j 3° Fig. Qui se repose sur, secondé. Appuyé sur
la faveur populaire. Appuyé par le ministre dans son
élection. Sur son jugement seul ce grand homme
appuyé, VOLT. Tancr. rv, 6. Après mille serments
appuyés dé mes larmes, RAC. Bèrèn. n, 2. Appuyé
de Sénèque et du tribun Burrhus, ID. Brit. m, 3.
Elle n'est en ces lieux que trop bien, appuyée, ID.
Andr. rv, e. || 4° Marqué, significatif. Ces derniers
mots furent prononcés avec une gravité appuyée
qui surprit fort l'assistance, ST-SIM. 68, 132. D'un
ton grave et d'un accent appuyé, i. J. ROUSS. Ém.v.
|| 5° Absolument. Appuyé, formule d'assentiment à
une proposition, etc. Le projet doit passer par ac-
clamation.— Appuyé !
APPUYER (a-pui-ié), v. a. J'appuie, j'appuierai,
j'appuierais. On écrivait autrefois, j'appuye, j'ap-
puyerai, j'appuyerais. On écrit aussi j'appuirai,
j'appulrais; ce qui indique la prononciation. L'y
n'est plus conservé qu'à l'infinitif, et dans tous les
temps où il est suivi d'une voyelle autre que l'e
muet : appuyant, appuyé, appuyons; je veux que
nous appuyions ; il appuya, etc. || i° Donner un ap-
pui à. Appuyer une muraille par des piliers. Ap-
puyer un édifice par des arcs-boutants. || Appuyer
contre, faire porter une chose contre une autre, de
manière qu'elle soit soutenue ou abritée. Appuyer
l'échelle contre le mur. || Appuyer sur, poser sur ce
APP
qui peut soutenir. Appuyer ses mains, ses coudes
sur une table. || 2° Fig. Vous n'appuyez votre bon-
heur que sur le mensonge, PASC. Prov. 17 En
vain sur leur faiblesse appuyaient leur défense, RAC.
Andr. i, i. Un père est toujours père, et sur cette as-
surance J'ose appuyer encore un reste d'espérance^
CORN. Poly. v, 3. C'est bâtir sur la boue que d'ap-
puyer les fondements de sa fortune sur l'affection
passagère d'une vile populace, VERTOT, Révol. rom.
xiv, 303. || 3° Faire peser. Il appuie trop le pied en
marchant. Il lui appuya le genou sur la poitrine.
|| 4° Tenir tout contre. Il m'appuya son pistolet contre
lapoitrine. || 5° En termes de manège, appuyer l'épe-
ron à son cheval, et elliptiquement, appuyer des
deux, appliquer l'éperon, les deux éperons à son
cheval. || 6° En termes d'escrime, appuyer la botte,
appuyer le fleuret sur le corps de son adversaire
après l'avoir touché ; et, figurément, presser,
embarrasser quelqu'un. ||'7° En termes d'art mili-
taire, appuyer la droite d'un corps de troupes à un
bois, à un mamelon, la disposer de manière qu'un
bois, qu'un mamelon la protège. || 8" En termes de
marine, v. a. Soutenir les vergues du bord du vent
contre un vent qui souffle grand frais. || 9° Soutenir,
aider. Fallait-il appuyer une prétention raisonnable?
FLÉCH. Mont. On ne le voit pas se mettre en peine
d'appuyer une douteuse réputation par l'intrigue et
parla cabale, m.Panég. n,68.... Vous appuyez vous-
même son courroux, RAC. Brit. m, 1. 11 venait par
la force appuyer son partage, ID. Mithr. n, 3. Vous-
même en expirant appuyiez ses discours, ID. Phèd.
m, 3. Un bruit que j'ai pourtant soupçonné de men-
songe, Appuyant les avis qu'elle a reçus en songeai
ID. Ath. m. 4. La sultane, à ce bruit, feignant de
s'effrayer, Par des cris douloureux eut soin de l'ap-
puyer, m.Baj. i, 1. Et son trouble appuyant la foi de
vos discours, îv.Eslh. m,6. Vous daignerez appuyer
sa demande, MOL. F.sav. i,2. Le pape dont Constant
appuya le décret, BOSS. Hist. i, il. César que Cicé-
ron appuyait au sénat, VOLT. Catil. i, 2. Tu n'as de
fils qu'Octave, et nulle adoption N'a d'un autre Cé-
sar appuyé ta maison, ID. M. de Ces. i, l. Un homme
savant appuya ce que disait la marquise, ID. Cand.
22. || Absolument. Personne à la cour ne veut enta-
mer; on s'offre d'appuyer, parce que jugeant des au-
tres par soi-même, on espère que nul n'entamera," et
qu'on sera ainsi dispensé d'appuyer, LA BRUY. 8.
|| 10° En termes de chasse, appuyer les chiens,
les exciter du cor et de la voix. || ii° V. n. Peser
fortement sur une chose. Appuyer sur un cachet,
sur un burin. N'appuyez pas, l'endroit est sensible.
|| Fig. Insister avec force. Cet argument sur lequel
on appuie avec tant de force, BOSS. Préf. Il avait un
peu trop appuyé sur ce dernier article, HAMILT.
Gramm. 10. Je n'ai point appuyé là-dessus et j'ai
bien fait, SÉV. 493. || En termes de musique,
appuyer sur une note, y donner plus de force. Ap-
puyer sur un mot, le prononcer avec plus d'inten-
sité. || 12°En termes d'art militaire, appuyer sur la
droite ou à droite, se porter du côté droit. || 13° En
termes de manège, ce cheval appuie sur le mors,
il porte la tête basse et fatigue la main du cavalier.
|| 14° S'appuyer, v. réfl. S'aider, se servir comme
d'un appui, d'un soutien. S'appuyer contre la mu-
raille. 11 s'appuyait sur sa canne. ||Fig. S'appuyant
sur la faveur du ministre. Sur qui dans son malheur
voulez-vous qu'il s'appuie? RAC. Phèd. I, 5. Cepen-
dant, cher Osmin, pour s'appuyer de moi, L'un et
l'autre ont promis Atalide àma foi, ID. Baj. 1.1. M. de
Cambrai prétend s'appuyer de Blosius, BOSS. Lett.
quiét. 399. Il se veut appuyer du décret de saint
Etienne, ID. Bibl.
— HIST. xi° s. [Il] Vait s'appuier souz le pin à la
tige, Ch. de Roi. xxxvi. || xn" s. Dueil ot li rois qui
s'apuie à Naymon [dont l'appui est en], Ronc.
p. 164. L'espée [il] i apoia, par vertu -l'a boutée,
ib. p. 196. Dux Miles se redresse, si se cuide effor-
cier, Apuiant à s'espée se tint vers un moustier,
Sax. xi. Lidus Bueves sans barbe s'apoa à un dois
[ductus], ib. XVIII. La cruiz arceveskal il meïsmes
porta,' X nul ne l'ad'baillie ;' car forment se duta;
De sur un banc s'assit et à Deu s'apuia, Th. le mart.
39. Bien se puet apuier li reis à ma reisun, ib. 32.
|| xnie s. Là s'apoia la bêle, qui de plorer fut roe
[rouge], Berte, xxxni. Mal se volt [il se voulut] ou
songe appuier, la Rose, 6534.11 lui apoia le coustel
à costés, Bibl. desChart. 2°série, t. ni, p. 426. Mes
voisins pot apoier son merien contre mon mur qui
joint à li, BEAUM. xxiv, 2. Et puis s'apoierent à droit
sor ce que cascune partie avoitproposé, ip. LXI, 63.
Il m'apoia, au passer que je fis, de son glaive entre
lesdeusespaules, JOINV. 225. En ce point que je es-
toie illec, le TÔT se vint apuier à mes espaules, et
APR 179
me tint ses deus mains sur la teste, ID. 266. ||xrves.
Je croirai vo conseil, bien m'i veil apoier, Guescl.
9832. Li maistres de St Jacques a brochié le destrier,
Tint sa lance en sa main, l'escu va embracier; En-
contre les deux cents est venus apoier, ib. <6032.
|| xv« s. Adonc furent ordonnées eschelles et mises
etappoiées contre le mur, FROISS. n, m, 23. Il che-
vaucha jusques aux murs de la cité, et trouva Jean
de Norvich qui s'appuyoit aux créneaux, ri>. i, i,
265. || xvie s. On cherche à fermir et appuyer nostre
religion par la prospérité de nos entreprinses, MONT,
I, 248. Uneschafauld appuyé sur des colonnes, ri>.
n, 36. Les uns estaient appuyez du Pape, les autres
de l'Empereur, et exerçoyent toutes sortes de cruau- ■
tés, LANOUE, 26. Lesquels,venans après à conoistre
qu'ils ne sont nullement appuyez, après avoir rompu
leurs lances, retournent, ID. 29I. Serrez et portons
leurs'piques droites apuyéS contre l'espaule ,ID. 320.
Huict jours après le massacre, il vint une grande
multitude de corbeaux s'appuier sur le pavillon du
Louvre, D'AUB. Hist. Il, 29.
— ÉTYM. Picard, apoier; vrall. aspoï; namurois,
aspoul; bas-lat. appodiare; de ad, à, et podium,
hauteur, élévation (voy. PUI ou PUY).
t APPUYEE (a-pui-iée), s. f. Terme de marine.
État d'un bâtiment qui, incliné par la force du vent,
ne se relève pas et n'éprouve pas de mouvement de
roulis.
— ÉTYM. Appuyer.
| APPUYODR (a-pui-ioir), s. m. Technologie. Ins-
trument pour appuyer.
— IÎTYM. Appuyer.]
ÂPRE (â-pr'), adj. || 1° Qui cause une impression
désagréable, soit sur le goût, soit sur l'ouïe, soit
sur le toucher, par la rudesse de son action ou par
les inégalités de surface. Un fruit âpre. Un corps
âpre au toucher. Un chemin âpre et difficile. Une
voix rude et âpre. || Poétiquement. Ses yeux creux
pleins d'un feu âpre et farouche, FÉN. Tél. in.
|| 2° Fig. Sévère, dur, violent. Âpre vertu, CORN.
Hor. il, 3. Âpre jalousie, ID. Sertor. i, t. Et je
garde, au milieu de tant d'âpres rigueurs, Mes lar-
mes aux vaincus et ma haine aux vainqueurs, ID.
Hor. i, 1. L'âpre déplaisir, ID. Pomp. rv, H. Aux plus
âpres tourments un chrétien est en butte, ID. Poly.
i, l. Qu'un si charmant abus serait à préférer X
l'âpre vérité qui vient de m'éclairer,n>. fferacï. in, t.
Et cet âpre courroux, quoi qu'elle en puisse dire,
Ne s'obstinera point au refus d'un empire, RAC.
Alex, m, 3. [L'hymen] y joint [à l'amour], dit
Climène, une âpre jalousie, LA FONT. Filles de Min.
La haine devenait plus âpre, BOSS. Hist. i, 10. Leur
âpre austérité que rien ne peut gagner,. N'est dans
ces coeurs hautains que la soif de régner, VOLT.
Brut, i, 4. || 3° Difficile. Quelques grandes difficul-
tés qu'il y ait à se placer à la cour, il est encore
plus difficile et plus âpre de se rendre digne d'y
être placé, LA BRUY. 8. || 4° Cupide, avide. Homme
âpre. Âpre au gain. Les curés les plus durs, les plus
âpres à exiger leurs droits, sont ceux qui vivent
d'une manière plus sordide et plus indécente, MASS.
Disc. Syn. Avarice. || On dit d'un chien : Il est
âpre à la curée, c'est-à-dire, il est avide, vorace.
Fig. Il se dit aussi d'un homme avide d'argent et de
places. || On dit qu'un faucon est âpre à là proie,
quand il se sert vigoureusement du bec et des on-
gles.
— HIST. xii" s. Ne feras mes pechié qui te soit
aspre, Li coronements Looys, v. 396. Or ne leroie,
por nul home que saiche, Neporpaien, tant soit ne
fier ne aspre.... ib. v. 402. [Espines] poignans et
aspres qui ne peuvent florir, Ronc. p. 155. Un plus
aspre juïse [jugement] par temps vous eslirons, ib.
p. 199. Jà de plus aspre mort nel pouvez justicier,
ib. p. 200. Car veez cum li pères chastie sun enfant
Par mult dulce parole e par aspre e mordant, E
mainte feiz le bat delavergetrenchant,ï7i.. le mart.
78. || xme s. Se il dient que en cesti cloistre l'en
peut mener aspre vie pour l'ame sauver, JOINV. 288.'
|| xive s. Car il sont d'assalir si aspre et si engrant,
Qu'il ne doubtent la mort un denier valissant, Baud.
de Seb. IV, 231. || xv' s. Et que en leur partie ils
fissent bonne,guerre et aspre aux Anglois, FROISS,
II, n, 13. [Les] autres jours se faisoit la guerre tant
aspre qu'il estoit possible, COMM. i, H. Celluy qui
leur est voisin, s'il est fort et aspre, ilz le laissent
vivre; mais s'il est foible, il ne sçait où se mettre,
ID. v, 18. || XVIe s. L'aspre condemnation du peuple
romain contre les soldats.... MONT, I, 55. Quelle af-
fection peult estre plus aspre et plus juste, .que
celle des amis de Pompeius [assistant à sa mort] ?
ID. i, 63. Le soleil estant extrêmement aspre, ID. II,
193. Voilà, ce me semble, qu'on devroit responixe
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