Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 1 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
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Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Avec mode texte Avec mode texte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5406710m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49508
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2008
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sur la dernière [décision], vous voulez faire croire
que vous avez répondu sur toutes les deux, PASC.
liêfut. de la rép. à la i 2e lettre. La différence es-
sentielle que St Paul apporte de ces deux états, c'est
que.... FLÊCH. IH, 335.
— HIST. xiB s. De Saragoce [je] vous aporte les
clefs, Ch. deRol. LUI. Maies noùveles il lui aporte et
dit, ib. CCLV. |] xne s. Et les escriz que je ai aportez,
Ronc. p. 22. Moult firent grant folie li mes [mes-
sagers], ce m'est avis, Qui tel chose aporterent à
nous en cest pays, Sax. xxv. Par ço delivrement
une espée aportez, Rois, 236. ||xmes. Li une lui
aporte à manger d'un poucin, JBerte, LV. |[ xv° s. Et
puis nagèrent à plein voile, ainsi que le temps l'ap-
portoit, FROISS. i, i, iOb. || xvie s. La parole n'est
pas moins requise à la foy, que la racine vive d'un
aribre pour lui faire apporter fruict, CALV. Instit.
446. Ces vignes apportent du vin qui n'est pas moins
estimé qu'hippocras, PALISSY, 350.
— ÉTYM. Apportare, de ad, à, etportare (voy.
PORTER); bourguig. e'potai; provenç. et espagn.
aportar; ital. apportare.
fAPPORTIONNEMENT (a-por-sio-ne-man), s. m.
Terme d'ancienne jurisprudence. Sorte de légitime,
dans quelques provinces;
— ÉTYM. 2 et portion.
APPOSÉ, ÉE (a-pô-zé, zèe),-part. passé. Le tim-
bre apposé aux feuilles d'impression.
APPOSER (a-pô-zé), v. a. || 1° Mettre sur. Appo-
sez votre cachet sur cette pièce. || 2° En termes de
droit, apposer les scellés, appliquer juridiquement
un sceau sur une porte, sur un meuble, pour em-
pêcher de l'ouvrir. || Apposer sa signature, signer.
|| Apposer une clause à un contrat, l'y intro-
duire.
—HIST. xiue s. Et encore aposerent il pechié à
J. C. Psautier, f° 93. Que il otreast [octroyât] la
dite aumoune et la dite vende, et que il apousast en
ceste présente charte son saiau [sceau], Bibl. des
Chartes, 3e série, t. v, p. 85. || xvie s. Et quand
revint à lé cacheter et y apposer son seau, AMYOT,
Lysand. 37. Le chirurgien prendra garde en. yappo-
sant les astelles, qu'elles ne pressent sur les join-
tures, PAKE; XIII, 4 7. Il fut remis en son estât avec
quelques conditions apposées en l'investiture, M. DU
BELL.' <63-
— ÉTYM. À et poser.
f APPOSITIF, IVE (a-pô-si-tif, ti-v'), ad]. Terme
de grammaire. Construction apppsitive, construc-
tion par apposition (voy. ce mot).
APPOSITION (a-pô-zi-sion), s. f.\\ 1° Action d'ap-
poser. L'apposition d'un sceau, des scellés, d'une
signature. || 2° Adjonction de corps de même na-
ture. Les minéraux croissent par apposition. || En
physiologie, génération, par apposition, produc-
tion, à la surface de tissus déjà existants, d'éléments
anatomiques qui diffèrent de ceux qui constituent
ces tissus. .|| 3°En termes de grammaire, apposi-
tion ou prosthèse, adjonction de quelque lettre. L'hé-
breu exprimantles nuances de la pensée par la seule
apposition d'une lettre, CHATEAUB. Génie, n, vi, 3.
i\ On appelle aussi apposition l'état de deux sub-
stantifs se rapportant l'un à l'autre, et se suivant
immédiatement, comme : une table, meuble utile;
Pierre' apôtre.
—HIST. xvie s. Par le moyen de la bonne tempe-
rature se fait attraction, concoction, apposition et
assimilation, PAKE, XI, 5.
— ÉTYM. Àppositionem (voy. APPOSER) ; provenç.
apposicio; espagn. aposicion; ital. apposiiione..
jAPPRËBENDER (a-pré-ban-dé), v. a. S'est dit
pour recevoir une chanoinesse, et lui donner droit à
toucher prébende.
— ÉTYM. À et prébende.
f APPRÉCIABILITÉ (a-pré-si-a-bi-li-té), s. f.
Qualité de ce qui est appréciable.
APPRÉCIABLE (a-pré-si-a-bV), adj. Qui peut
être apprécié. Quantité à peine appréciable aux sens.
Un mérite appréciable à tous. || Dans l'acoustique,
sons appréciables, sons compris entre l'ut produit
par une corde qui fait 32 vibrations par seconde, et
la 8e ou 9° octave ; au delà, les sons ne sont plus ap-
préciables.
— ÉTYM. Apprécier.
APPRÉCIATEUR, TRICE (a-pré-si-a-teur, tri-s'),
s. m. et /'.Celui, celle qui apprécie. Cet homme est
un juste appréciateur du mérite. Une philosophie
appréciatrice de toutes choses.
— ÉTYM. Apprécier.
APPRÉCIATIF, IVE (a-pré-si-a-tif, ti-v'), adj.
|| 1° Qui marque l'appréciation. Etat appréciatif des
marchandises. |J 2° En termes de théologie, amour
appréciatif de Dieu, amour de préférence qui fait
mettre Dieu au-dessus de tout ce qui n'est pas lui.
Cette haine du péché que les théologiens, selon leur
langage ordinaire, nomment appréciative, parce
qu'elle maintient tous les droits de Dieu.... BOURD.
Pensées, t. I, p. 295. -
APPRÉCIATION (a-pré-si-a-sion), s. f. |] 1° Action
de déterminer le prix d'une chose. Appréciation
d'une propriété. || 2° Fig. L'appréciation du mérite
d'un homme. L'appréciation du vrai. Ce qui est sou-
mis à l'appréciation de l'oreille. Grâce à une déli-
cate appréciation des saveurs. Je laisse cela à votre
appréciation.
— HIST. xvie s. Toutes appretiations de bleds,
vins, bois, et autres choses, se doivent faire sur le
registre du rapport qui s'en fait en justice, et selon
l'estimation commune de l'année qu'elles estaient
dues, LOYSEL. 689.
— ÉTYM. Apprécier.
APPRÉCIÉ, ÉE (a-pré-si-é, ée), part, passé. Une
distance mal appréciée à l'oeil. Un talent justement
apprécié.
APPRÉCIER (a-pré-si-é), v. a. ]| 1° Déterminer le
prix. Un jury apprécie les propriétés dans les indem-
nités pour expropriation. C'est son sang qu'à Syllatu
prétends que je vende ; Pour acheter sa tête il faut l'ap-
précier, ARNAULT, Marius à Mint. n,3. || 2° Fig. Les
sons ne peuvent être appréciés que par l'oreille. On ne
peut apprécier rigoureusement la grandeur du so-
leil. On peut apprécier le talent de cet avocat par
les discours qu'il a laissés. Apprécier sainement les
choses. Nous apprécierons en temps et lteu cette '
opinion. || 3° Faire cas de. On apprécie dignement
sa libéralité. Où l'on sache t'apprécier. Se faire ap-
précier par les honnêtes gens.
— SYN. ESTIMER, APPRÉCIER, PRISER. C'est faire
cas de. Estimer un homme se dit quand on a.
pour lui le sentiment de l'estime, de la considéra-
tion, de la confiance en ce qu'il vaut. L'apprécier
se dit quand on en fait l'appréciation, quand on
sait combien il vaut. Le priser se dit quand on rend
hommage à ses mérites.
— HIST. XVIe s. Les moisons, cens et rentes fon-
cières en grain, dues à certain jour et lieu, seront
appréciées au plus haut pris qu'elles ont valu en
l'an, LOYSEL, 689.
— ÉTYM. Appretiare, de ad, à, et prelium (voy.
PRIX) ; provenç. et espagn. apreciar; ital. appre%-
sare, appregiàre.
APPRÉHENDÉ, ÉE (a-pré-an-dé, dée), part,
passé. || i" Saisi. Craignant d'être appréhendé au
corps. || 2e Craint. Tant d'autres malheurs que leur
singularité rend plus terribles, et cependant moins
appréhendés, MASS. Carême, Sur la mort.
APPRÉHENDER (a-pré-an-dé), v. a \\ 1° Terme
de pratique. Saisir au corps. || 2° Craindre. J'appré-
préhende un conflit. Il appréhendait de le voir. Il ap-
préhenda qu'on ne se saisît de lui. Qui n'appréhende
rien, présume trop de soi, CORN. Pohj. u, o. L'ami-
tié le consent, si l'amour i'appréhende, ID. Rodog.
iv, i. Et n'appréhendez point Rome ni sa ven-
geance, m. Nicom. iv, 2. La même justesse d'es-
prit qui nous fait écrire de bonnes choses, nous fait,
appréhender qu'elles ne le soient pas assez pour mé-
riter d'être lues, LA BRDY. l. J'appréhende un peu
qu'il ne vous retienne , RAC. et BOIL. Lett. i 3. N'ap-
préhendez-vous point que tous vos domestiques Ne
soient déjà gagnés par mes sourdes pratiques? CORN.
Nicom. v, 7. Mon Dieu! qu'ils n'appréhendent rien;
je leur garantis le succès de leurpièce, MOL. Impr.z.
Et si le ciel n'a rien que tu puisses appréhender, ap-
préhende du moins la colère d'une femme offensée,
m. Festin, i, 3.
— REM. i. On met le second verbe au subjonctif
aveene.... pas, quand on désire que la chose arrive :
j'appréhende qu'il ne vienne pas; parce que je dé-
sirerais qu'il vint. On met le second verbe au sub-
jonctif avec ne seulement, quand, au contraire, on
craint que la chose n'arrive, ou, ce qui est la même
chose, quand on désire que la chose n'arrive pas ;
ainsi : j'appréhende qu'il ne vienne ; parce que je
voudrais qu'il ne vînt pas. || 2. Appréhender ne se
construit pas sans préposition avec un infinitif.
C'est une locution vicieuse que : j'appréhende lui
parler.
— HIST. xvie S. Nostre parole le dict, mais nostre
intelligence ne l'appréhende [comprend] point,
MONT, il, 267. 11 leur faudrait si peu de bon succès
pour mettre en terreur toute la chrestienté, que
desjà j'appréhende un tel inconvénient, LANOUE,
388. Combien qu'appréhendions [saisir, compren-
dre] subitement et facilement, nous sommes légers
et muables en nos appréhensions et opinions, PARÉ,
m. 6.
— ÉTYM. Apprehendere, saisir (voy. APPRENDRE);
provenç. aprehendre. Ce verbe est nouveau dans la
langue ; s'il était ancien, il aurait la forme appre-
hendre. Appréhender signifie proprement saisir des
mains, puis saisir de l'esprit, puis prévoir, et, par
le passage de la prévision à la crainte, redouter.
t APPRÉHENSIBILITÉ (a-pré-an-si-bi-li-té),' s. f.
Terme didactique. Qualité de-ce qui peut être saisi
par l'esprit.
f APPRÉHENSIBLE(a-pré-an-si-W'), adj. Terme
didactique. Qui peut être saisi par l'esprit.
— ÉTYM. Voy. APPRÉHENSION.
APPRÉHENSIF, IVE (a-pré-an-sif, si-v'), adj.
Timide, craintif.
— HIST. xvie s. La souvenance desquels maux a
rendu les hommes si apprehensifs que les seules
paroles leur font peur, LANOUE, 92. La faculté mo-
tive est divisée en progressive ou ambulative, et ap-
prehensive. [qui saisit], PARÉ, I, -I.
' — ÉTYM. Voy. APPRÉHENSION ; provenç. aprehen-
siu; espagn. aprehensivo.
APPRÉHENSION (a-pré-ah-sion ; en poésie, de
cinq syllabes), s. f. || 1° Facilité à comprendre. U
avait l'appréhension vive, le discernement bon,
une sagesse singulière, ST-SIM. 365, 67. L'extrême
facilité de son appréhension et l'agilité ferme et
forte de son élocution blessaient souvent le duc de
Beauvilliers, ro. 69, 143. || 2° En termes de logique,
première idée qu'on prend d'une chose. Les idées
simples sont non-seulement les premières appréhen-
sions qui nous viennent par les sens, mais encore
les premières comparaisons que nous faisons de ces
appréhensions, BUFF. Animaux. Reprod. L'évidence
qui nous vient par les sens n'est qu'une appréhen-
sion nette d'objets ou d'images, ID. Uomme, arith-
métique morale. || 3" Crainte. L'appréhension que vous
avez euedelajusticedes hommes, PASC. Prov.t 3. Une
guerre qui a donné tant d'appréhensions à David,
BOSS. Polit. Cette appréhension fait -naître mon
souhait, CORN. Cid, v, 5. J'en-prends, quoi qu'il eu
soit, peu d'appréhension, ID. OEdipe, i, 5. L'ap-
préhension qu'ont les Numides de notre infanterie,
PERROT D'ABL. Tac. 209.
— HIST. xve s. Es choses sensibles et es espèces,
es apprehansions, es vertus et es aages.... CHRIST,
DEPISAN, Charles V, i, ch. -12. ||xvrs.ll y'voyoit si
clair, d'une appréhension 'si prompte, d'un juge-
ment si sain, que.... MONT, i, -147. J'avois l'esprit
lent, l'appréhension tardive, ID. I, t95. Elle print
une si vifve appréhension de la béatitude céleste,
qu'elle solicita son mary [de demander à Dieu sa
mort], ID. i, 252. 11 en arrive de mesme.aux bestes,
hors de toute appréhension de dangier, ID. IV, 2.
La nature, m'ayanfdesarmé de force, m'a armé d'in-
sensibilité et d'une appréhension réglée ou mousse,
ID. iv, 4. Je vous prie, quelle correspondance y
a-il des sens corporels avec cette appréhension si
haute et si noble de savoir mesurer le ciel? CALV.
Instit. te. Je suis pressé de digérer les dures amer-
tumes d'une aprehension assez bien fondée de pri-
son perpétuelle, LANOUE, 306. Le bruit et la fumée
des harquebusades les effraye, les blessures les ar-
restent,. les appréhensions des hommes leur font
tenir bride, ID. 323. Toutes ces paroles, dites avec
grâce et dextérité aux âmes qui sont simples, ont
une merveilleuse force pour les reculer de toutes
bonnes appréhensions [pensées], ID. 497.
— ÉTYM. Appréliensio, de apprekendere (voy. AP-
PRÉHENDER) , par l'intermédiaire du participe passé
apprehensus.
APPRENDRE (a-pran-dr'), j'apprends, ils ap-
prennent, j'apprenais, j'appris, j'apprendrai, que
j'apprenne,apprenant, appris , o.a,||l°Acquérirune
connaissance, retenir dans samémoire. Ilavaitappris
tout ce qu'on peut apprendre. On croirait qu'il n'a
jamais rien appris. Apprendre à jouer du piano.
Apprendre à lire. Apprendre les danses les plus
nouvelles. Apprendre à fond.. Apprendre par
coeur. Apprenez ces vers. Apprendre facilement. Si
j'apprenais l'hébreu, les sciences, l'histoire,, LA
FONT. Fab. vm, 25. Trois sceptres conquis Font voir
à quelle école il en a tant.appris, CORN. Nie. m, 2.
|| Absolument.il apprend continuellement. || 2° Con-
tracter une disposition, une. habitude. Ils avaient
appris à ne point quitter leurs drapeaux. J'appris à
supporter le malheur. Et que les pauvres appren-
nent à ne désirer pas avec, tant d'ardeur ce qu'on
peut quitter avec joie, BOSS. Le Tellier. N'apprendra-
t-il pas dans la cour au moins un peu de complai-
sance? FLËCII. II, -139. N'apprendras-tu jamais, âme
basse et grossière, Â voir par d'autres yeux que les
yeux du vulgaire? CORN. Rodog. n, 2. L'ingrate, qui
mettait son coeur à si haut prix, Apprend donc, à
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sur la dernière [décision], vous voulez faire croire
que vous avez répondu sur toutes les deux, PASC.
liêfut. de la rép. à la i 2e lettre. La différence es-
sentielle que St Paul apporte de ces deux états, c'est
que.... FLÊCH. IH, 335.
— HIST. xiB s. De Saragoce [je] vous aporte les
clefs, Ch. deRol. LUI. Maies noùveles il lui aporte et
dit, ib. CCLV. |] xne s. Et les escriz que je ai aportez,
Ronc. p. 22. Moult firent grant folie li mes [mes-
sagers], ce m'est avis, Qui tel chose aporterent à
nous en cest pays, Sax. xxv. Par ço delivrement
une espée aportez, Rois, 236. ||xmes. Li une lui
aporte à manger d'un poucin, JBerte, LV. |[ xv° s. Et
puis nagèrent à plein voile, ainsi que le temps l'ap-
portoit, FROISS. i, i, iOb. || xvie s. La parole n'est
pas moins requise à la foy, que la racine vive d'un
aribre pour lui faire apporter fruict, CALV. Instit.
446. Ces vignes apportent du vin qui n'est pas moins
estimé qu'hippocras, PALISSY, 350.
— ÉTYM. Apportare, de ad, à, etportare (voy.
PORTER); bourguig. e'potai; provenç. et espagn.
aportar; ital. apportare.
fAPPORTIONNEMENT (a-por-sio-ne-man), s. m.
Terme d'ancienne jurisprudence. Sorte de légitime,
dans quelques provinces;
— ÉTYM. 2 et portion.
APPOSÉ, ÉE (a-pô-zé, zèe),-part. passé. Le tim-
bre apposé aux feuilles d'impression.
APPOSER (a-pô-zé), v. a. || 1° Mettre sur. Appo-
sez votre cachet sur cette pièce. || 2° En termes de
droit, apposer les scellés, appliquer juridiquement
un sceau sur une porte, sur un meuble, pour em-
pêcher de l'ouvrir. || Apposer sa signature, signer.
|| Apposer une clause à un contrat, l'y intro-
duire.
—HIST. xiue s. Et encore aposerent il pechié à
J. C. Psautier, f° 93. Que il otreast [octroyât] la
dite aumoune et la dite vende, et que il apousast en
ceste présente charte son saiau [sceau], Bibl. des
Chartes, 3e série, t. v, p. 85. || xvie s. Et quand
revint à lé cacheter et y apposer son seau, AMYOT,
Lysand. 37. Le chirurgien prendra garde en. yappo-
sant les astelles, qu'elles ne pressent sur les join-
tures, PAKE; XIII, 4 7. Il fut remis en son estât avec
quelques conditions apposées en l'investiture, M. DU
BELL.' <63-
— ÉTYM. À et poser.
f APPOSITIF, IVE (a-pô-si-tif, ti-v'), ad]. Terme
de grammaire. Construction apppsitive, construc-
tion par apposition (voy. ce mot).
APPOSITION (a-pô-zi-sion), s. f.\\ 1° Action d'ap-
poser. L'apposition d'un sceau, des scellés, d'une
signature. || 2° Adjonction de corps de même na-
ture. Les minéraux croissent par apposition. || En
physiologie, génération, par apposition, produc-
tion, à la surface de tissus déjà existants, d'éléments
anatomiques qui diffèrent de ceux qui constituent
ces tissus. .|| 3°En termes de grammaire, apposi-
tion ou prosthèse, adjonction de quelque lettre. L'hé-
breu exprimantles nuances de la pensée par la seule
apposition d'une lettre, CHATEAUB. Génie, n, vi, 3.
i\ On appelle aussi apposition l'état de deux sub-
stantifs se rapportant l'un à l'autre, et se suivant
immédiatement, comme : une table, meuble utile;
Pierre' apôtre.
—HIST. xvie s. Par le moyen de la bonne tempe-
rature se fait attraction, concoction, apposition et
assimilation, PAKE, XI, 5.
— ÉTYM. Àppositionem (voy. APPOSER) ; provenç.
apposicio; espagn. aposicion; ital. apposiiione..
jAPPRËBENDER (a-pré-ban-dé), v. a. S'est dit
pour recevoir une chanoinesse, et lui donner droit à
toucher prébende.
— ÉTYM. À et prébende.
f APPRÉCIABILITÉ (a-pré-si-a-bi-li-té), s. f.
Qualité de ce qui est appréciable.
APPRÉCIABLE (a-pré-si-a-bV), adj. Qui peut
être apprécié. Quantité à peine appréciable aux sens.
Un mérite appréciable à tous. || Dans l'acoustique,
sons appréciables, sons compris entre l'ut produit
par une corde qui fait 32 vibrations par seconde, et
la 8e ou 9° octave ; au delà, les sons ne sont plus ap-
préciables.
— ÉTYM. Apprécier.
APPRÉCIATEUR, TRICE (a-pré-si-a-teur, tri-s'),
s. m. et /'.Celui, celle qui apprécie. Cet homme est
un juste appréciateur du mérite. Une philosophie
appréciatrice de toutes choses.
— ÉTYM. Apprécier.
APPRÉCIATIF, IVE (a-pré-si-a-tif, ti-v'), adj.
|| 1° Qui marque l'appréciation. Etat appréciatif des
marchandises. |J 2° En termes de théologie, amour
appréciatif de Dieu, amour de préférence qui fait
mettre Dieu au-dessus de tout ce qui n'est pas lui.
Cette haine du péché que les théologiens, selon leur
langage ordinaire, nomment appréciative, parce
qu'elle maintient tous les droits de Dieu.... BOURD.
Pensées, t. I, p. 295. -
APPRÉCIATION (a-pré-si-a-sion), s. f. |] 1° Action
de déterminer le prix d'une chose. Appréciation
d'une propriété. || 2° Fig. L'appréciation du mérite
d'un homme. L'appréciation du vrai. Ce qui est sou-
mis à l'appréciation de l'oreille. Grâce à une déli-
cate appréciation des saveurs. Je laisse cela à votre
appréciation.
— HIST. xvie s. Toutes appretiations de bleds,
vins, bois, et autres choses, se doivent faire sur le
registre du rapport qui s'en fait en justice, et selon
l'estimation commune de l'année qu'elles estaient
dues, LOYSEL. 689.
— ÉTYM. Apprécier.
APPRÉCIÉ, ÉE (a-pré-si-é, ée), part, passé. Une
distance mal appréciée à l'oeil. Un talent justement
apprécié.
APPRÉCIER (a-pré-si-é), v. a. ]| 1° Déterminer le
prix. Un jury apprécie les propriétés dans les indem-
nités pour expropriation. C'est son sang qu'à Syllatu
prétends que je vende ; Pour acheter sa tête il faut l'ap-
précier, ARNAULT, Marius à Mint. n,3. || 2° Fig. Les
sons ne peuvent être appréciés que par l'oreille. On ne
peut apprécier rigoureusement la grandeur du so-
leil. On peut apprécier le talent de cet avocat par
les discours qu'il a laissés. Apprécier sainement les
choses. Nous apprécierons en temps et lteu cette '
opinion. || 3° Faire cas de. On apprécie dignement
sa libéralité. Où l'on sache t'apprécier. Se faire ap-
précier par les honnêtes gens.
— SYN. ESTIMER, APPRÉCIER, PRISER. C'est faire
cas de. Estimer un homme se dit quand on a.
pour lui le sentiment de l'estime, de la considéra-
tion, de la confiance en ce qu'il vaut. L'apprécier
se dit quand on en fait l'appréciation, quand on
sait combien il vaut. Le priser se dit quand on rend
hommage à ses mérites.
— HIST. XVIe s. Les moisons, cens et rentes fon-
cières en grain, dues à certain jour et lieu, seront
appréciées au plus haut pris qu'elles ont valu en
l'an, LOYSEL, 689.
— ÉTYM. Appretiare, de ad, à, et prelium (voy.
PRIX) ; provenç. et espagn. apreciar; ital. appre%-
sare, appregiàre.
APPRÉHENDÉ, ÉE (a-pré-an-dé, dée), part,
passé. || i" Saisi. Craignant d'être appréhendé au
corps. || 2e Craint. Tant d'autres malheurs que leur
singularité rend plus terribles, et cependant moins
appréhendés, MASS. Carême, Sur la mort.
APPRÉHENDER (a-pré-an-dé), v. a \\ 1° Terme
de pratique. Saisir au corps. || 2° Craindre. J'appré-
préhende un conflit. Il appréhendait de le voir. Il ap-
préhenda qu'on ne se saisît de lui. Qui n'appréhende
rien, présume trop de soi, CORN. Pohj. u, o. L'ami-
tié le consent, si l'amour i'appréhende, ID. Rodog.
iv, i. Et n'appréhendez point Rome ni sa ven-
geance, m. Nicom. iv, 2. La même justesse d'es-
prit qui nous fait écrire de bonnes choses, nous fait,
appréhender qu'elles ne le soient pas assez pour mé-
riter d'être lues, LA BRDY. l. J'appréhende un peu
qu'il ne vous retienne , RAC. et BOIL. Lett. i 3. N'ap-
préhendez-vous point que tous vos domestiques Ne
soient déjà gagnés par mes sourdes pratiques? CORN.
Nicom. v, 7. Mon Dieu! qu'ils n'appréhendent rien;
je leur garantis le succès de leurpièce, MOL. Impr.z.
Et si le ciel n'a rien que tu puisses appréhender, ap-
préhende du moins la colère d'une femme offensée,
m. Festin, i, 3.
— REM. i. On met le second verbe au subjonctif
aveene.... pas, quand on désire que la chose arrive :
j'appréhende qu'il ne vienne pas; parce que je dé-
sirerais qu'il vint. On met le second verbe au sub-
jonctif avec ne seulement, quand, au contraire, on
craint que la chose n'arrive, ou, ce qui est la même
chose, quand on désire que la chose n'arrive pas ;
ainsi : j'appréhende qu'il ne vienne ; parce que je
voudrais qu'il ne vînt pas. || 2. Appréhender ne se
construit pas sans préposition avec un infinitif.
C'est une locution vicieuse que : j'appréhende lui
parler.
— HIST. xvie S. Nostre parole le dict, mais nostre
intelligence ne l'appréhende [comprend] point,
MONT, il, 267. 11 leur faudrait si peu de bon succès
pour mettre en terreur toute la chrestienté, que
desjà j'appréhende un tel inconvénient, LANOUE,
388. Combien qu'appréhendions [saisir, compren-
dre] subitement et facilement, nous sommes légers
et muables en nos appréhensions et opinions, PARÉ,
m. 6.
— ÉTYM. Apprehendere, saisir (voy. APPRENDRE);
provenç. aprehendre. Ce verbe est nouveau dans la
langue ; s'il était ancien, il aurait la forme appre-
hendre. Appréhender signifie proprement saisir des
mains, puis saisir de l'esprit, puis prévoir, et, par
le passage de la prévision à la crainte, redouter.
t APPRÉHENSIBILITÉ (a-pré-an-si-bi-li-té),' s. f.
Terme didactique. Qualité de-ce qui peut être saisi
par l'esprit.
f APPRÉHENSIBLE(a-pré-an-si-W'), adj. Terme
didactique. Qui peut être saisi par l'esprit.
— ÉTYM. Voy. APPRÉHENSION.
APPRÉHENSIF, IVE (a-pré-an-sif, si-v'), adj.
Timide, craintif.
— HIST. xvie s. La souvenance desquels maux a
rendu les hommes si apprehensifs que les seules
paroles leur font peur, LANOUE, 92. La faculté mo-
tive est divisée en progressive ou ambulative, et ap-
prehensive. [qui saisit], PARÉ, I, -I.
' — ÉTYM. Voy. APPRÉHENSION ; provenç. aprehen-
siu; espagn. aprehensivo.
APPRÉHENSION (a-pré-ah-sion ; en poésie, de
cinq syllabes), s. f. || 1° Facilité à comprendre. U
avait l'appréhension vive, le discernement bon,
une sagesse singulière, ST-SIM. 365, 67. L'extrême
facilité de son appréhension et l'agilité ferme et
forte de son élocution blessaient souvent le duc de
Beauvilliers, ro. 69, 143. || 2° En termes de logique,
première idée qu'on prend d'une chose. Les idées
simples sont non-seulement les premières appréhen-
sions qui nous viennent par les sens, mais encore
les premières comparaisons que nous faisons de ces
appréhensions, BUFF. Animaux. Reprod. L'évidence
qui nous vient par les sens n'est qu'une appréhen-
sion nette d'objets ou d'images, ID. Uomme, arith-
métique morale. || 3" Crainte. L'appréhension que vous
avez euedelajusticedes hommes, PASC. Prov.t 3. Une
guerre qui a donné tant d'appréhensions à David,
BOSS. Polit. Cette appréhension fait -naître mon
souhait, CORN. Cid, v, 5. J'en-prends, quoi qu'il eu
soit, peu d'appréhension, ID. OEdipe, i, 5. L'ap-
préhension qu'ont les Numides de notre infanterie,
PERROT D'ABL. Tac. 209.
— HIST. xve s. Es choses sensibles et es espèces,
es apprehansions, es vertus et es aages.... CHRIST,
DEPISAN, Charles V, i, ch. -12. ||xvrs.ll y'voyoit si
clair, d'une appréhension 'si prompte, d'un juge-
ment si sain, que.... MONT, i, -147. J'avois l'esprit
lent, l'appréhension tardive, ID. I, t95. Elle print
une si vifve appréhension de la béatitude céleste,
qu'elle solicita son mary [de demander à Dieu sa
mort], ID. i, 252. 11 en arrive de mesme.aux bestes,
hors de toute appréhension de dangier, ID. IV, 2.
La nature, m'ayanfdesarmé de force, m'a armé d'in-
sensibilité et d'une appréhension réglée ou mousse,
ID. iv, 4. Je vous prie, quelle correspondance y
a-il des sens corporels avec cette appréhension si
haute et si noble de savoir mesurer le ciel? CALV.
Instit. te. Je suis pressé de digérer les dures amer-
tumes d'une aprehension assez bien fondée de pri-
son perpétuelle, LANOUE, 306. Le bruit et la fumée
des harquebusades les effraye, les blessures les ar-
restent,. les appréhensions des hommes leur font
tenir bride, ID. 323. Toutes ces paroles, dites avec
grâce et dextérité aux âmes qui sont simples, ont
une merveilleuse force pour les reculer de toutes
bonnes appréhensions [pensées], ID. 497.
— ÉTYM. Appréliensio, de apprekendere (voy. AP-
PRÉHENDER) , par l'intermédiaire du participe passé
apprehensus.
APPRENDRE (a-pran-dr'), j'apprends, ils ap-
prennent, j'apprenais, j'appris, j'apprendrai, que
j'apprenne,apprenant, appris , o.a,||l°Acquérirune
connaissance, retenir dans samémoire. Ilavaitappris
tout ce qu'on peut apprendre. On croirait qu'il n'a
jamais rien appris. Apprendre à jouer du piano.
Apprendre à lire. Apprendre les danses les plus
nouvelles. Apprendre à fond.. Apprendre par
coeur. Apprenez ces vers. Apprendre facilement. Si
j'apprenais l'hébreu, les sciences, l'histoire,, LA
FONT. Fab. vm, 25. Trois sceptres conquis Font voir
à quelle école il en a tant.appris, CORN. Nie. m, 2.
|| Absolument.il apprend continuellement. || 2° Con-
tracter une disposition, une. habitude. Ils avaient
appris à ne point quitter leurs drapeaux. J'appris à
supporter le malheur. Et que les pauvres appren-
nent à ne désirer pas avec, tant d'ardeur ce qu'on
peut quitter avec joie, BOSS. Le Tellier. N'apprendra-
t-il pas dans la cour au moins un peu de complai-
sance? FLËCII. II, -139. N'apprendras-tu jamais, âme
basse et grossière, Â voir par d'autres yeux que les
yeux du vulgaire? CORN. Rodog. n, 2. L'ingrate, qui
mettait son coeur à si haut prix, Apprend donc, à
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