124
AMB
Point d'ambages, de circonlocutions, MOL. Le mar.
{. 6. Emprisonnez, tuez, on n'aurait jamais fait,
s'il fallait tant d'ambages et de circonlocutions, P.
L. COUR. ■ i, 173. || Au sing. L'ambage de ses dis-
cours [du duc de Noailles] me fit entrevoir ce qu'il
se proposait par U duc de Beauvilliers, ST-SIMON,
318, 149.
— HIST. xiv* s. Menaces des quelles par ambages
et par paroles dôubteuses il li àvoit parlé, BEH-
CHEURE, f» 32, recto. || xvi" S; Il y adjousta encores
assez d'autres indignitez à rencontre du roy, en
s'involvant et fourrant si avant en ambages et su-
perfluitez de paroles que .... M. DU BELLAY, 349.
— ÉTYM. Ambage, circuit, détour, de amb, au-
tour (voy. AMBE) , et de agere , pousser (voy.
AGIR).
t AMBALARD (an-ba-lar), s. m. Brouette qui
sert à transporter la pâte dans les papeteries.
AMBASSADE (am-ba-sa-d'), s. f. || 1° Fonc-
tion, charge d'ambassadeur. Obtenir une am-
bassade. || 2° Députation à un souverain. Envoyer
une ambassade. Recevoir ambassade en qualité de
reine, CORN. Nicom. m, 1. Voilà donc le succès
qu'aura votre ambassade, RAC. Andr.m, 1. C'est
toi dont l'ambassade, à tous les deux fatale, L'a fait
pour monmameur pencher versma rivale, iD.tb.y, 3.
|| 3" La suite d'un ambassadeur. Il fait partie de
l'ambassade. || 4° Hôtel d'un ambassadeur. Je loge
à l'ambassade. || 5° Commission, message entre parti-
culiers. Son frère arrive et lui fait l'ambassade,
LA FONT. Joconde. || Ironiquement. J'ai fait une belle
ambassade, c'est-à-dire ma mission n'a pas été
heureuse. 0 ! juste ciel ! j'ai fait une belle ambas-
sade, MOL. Amph. 1,2.
— HIST. xve s. Et pour certaines matières, icel-
lui et autres avec lui avons envoie en ambaxade
auprès de notre très chier et très amé frère le roy
d'Escosse, Lettre de Charles VII, dans Chron.de la
Pucelle,édit. YIRIVILLE, p. 76. Avant que le grand-
maistre de Saint-Jacques de Portingal et Laurentien
Fougasse fussent venus en Angleterre en ambassa-
derie, PROISS. H, ni, 29. || XVIe s. Que le donneur
n'en soit repris, Un sold en fit les ambassades,
Chasque. chose vaut bien son prix, ST-GEL. 4 38. La
parole de reconciliation a esté mise en la bouche
des ministres, afin qu'ils portassent ceste ambassade
au monde de par Christ, CALV. Inst. 526. Jésus a li-
mité tout leur ambassade en ceste sorte, leur com-
mandant d'aller et enseigner.... m. ib. 925. De né-
gociateur il passa pour ambassade [ambassadeur],
et fut laissé aller, D'AUB. Hist.ii, 90. Rome ne fut
pas courtoise au commencement aux premiers et
seconds ambassades, n>. ib. m, 355. Il veut pour
ambassade avoir mon lieutenant gênerai, afin d'en-
voyer ce pendant assaillir mon camp, M. DU BELL.
290. Nous sommes appelles comme par un herault
et embassade envoyé du ciel, PARÉ, XXIV, 53.
— ÉTYM. Froissard a dit ambassaderie ; dans le
xvie siècle, ambassade est tantôt féminin, tantôt
masculin, tantôt avec le sens actuel et tantôt avec
le sens de messager. Provenç. ambaissada, et mas-
culin, ambaissat; ital. ambasciata; espagn. em-
baxaàa; bas-lat. umbascia, ambasiata, ambassata,
ambasseria, ambasciata, ambaxata. L'italien a
ambascia, ambascio, dans le sens d'angoisse,
peine. Ambassade et les formes ci-dessus relatées
viennent de ambactia, qui figure dans les plus
anciens textes du bas-latin (loi salique, loi des
Bourguignons et autres), avec le sens de service,
emploi, mission. Ambactia rappelle aussitôt am-
bactus ^ homme de service, qui est dans César. Cé-
sar dit en parlant des chevaliers gaulois : Circum
se ambaclos clientesque habent. De son côté, Fes-
tus dit : Ambactus apud Ennium lingua gallica ser-
vus appellatur. Saumaise a prétendu que ambactus
n'était pas gaulois; en effet ambactus s'expliquerait
sans peine parle latin : amb, autour, et aclus,
poussé, mené.' Mais, outre que ambactus n'a aucun
emploi et aucun appui dans la latinité, il faudrait
ne tenir aucun compte du dire de Festus. Aussi
Zeuss (Gramm. celtique, i, 89 et 179) a-t-ilcherché
une origine celtique : kymri. amaet (pour ambaeth,
le 6 tombant souvent), laboureur, ouvrier. Mais la
difficulté croît, quand on reconnaît que les langues
germaniques ont un mot tout à fait analogue : an-
cien islandais, ambat, ambot, et anglo-saxon,
wmbéhl, serviteur; suédois, embête, charge, mi-
nistère; hollandais, ambagt, métier; allemand,
amt, fonction; gothique andbalhs; ancien haut al-
■ lemand, ambaht, serviteur; gothique, andbahti,
service. M. Diez remarque, en faveur de l'origine
germanique, que le bas-latin ambactia ne peut dé-
couler ae ambactus, le suffixe ia n'étant pas usité,
AMB
mais qu'il peut découler du gothique andbahti. Tout
cela montre en tout cas que ambactus, ambactia, et par
suite les formes romanes,- sont dues aux nations que
les Latins nommaient transalpines. Cela posé, il est
difficile de décider entre le celtique et l'allemand ;
mais sans doute en cette circonstance, comme en
plusieurs autres, le celtique et l'allemand ont eu
une forme très-voisine qui est venue se confondre
dans le bas-latin.
AMBASSADEUR (am-ba-sa-deur), s. m. || 1° Re-
présentant d'un souverain, d'une république, près
d'une cour étrangère. L'ambassadeur auprès de la
cour de France. Les privilèges d'un ambassadeur.
Les ambassadeurs.que les Scythes envoyèrent à Da-
rius. Le rang d'ambassadeur doit être respecté,
CORN. Nicom.i, 4. Ambassadeur de France dans cette
cour, LA BROY. 6. Par mes ambassadeurs mon coeur
vous fut promis, RAC. Andr. iv, 5. Tout petit prince
a des ambassadeurs, LA FONT. Fol), i, 3. || 2" Toute
personne chargée d'un message. Vous ne pouvez en-
voyer un plus agréable ambassadeur. Et le baron cou-
vert de gloire Triomphe par ambassadeur, MILLEV. le
Baron Chrétien.
— SYN. AMBASSADEUR, ENVOYÉ, DÉPUTÉ. De Ces
trois termes envoyé est le plus général ; l'envoyé a
une mission, de quelque part qu'elle vienne, et
quel que soit celui à qui elle s'adresse. Aussi peut-on
dire l'envoyé de Dieu. Le député est nommé par des
citoyens, par des corps particuliers, par des so-
ciétés subalternes, ou bien par des sujets ou des
vaincus pour faire des représentations, des demandes
ou des prières; il a un mandat déterminé. Enfin en-
voyé, par rapport à ambassadeur, exprime un rang
inférieur ; l'ambassadeur représente son souverain,
au lieu que l'envoyé ne parait que comme simple
ministre autorisé. Si, par une raison d'étiquette ou
autrement, on ne veut pas avoir un ambassadeur au-
prèsd'un gouvernement, on y a un envoyé.
— HIST xv" s. Vous ambasseurs et messagiers,
Qui alez par le monde es cours Des grans princes
pourbesongnier, E. DESCH. dans le Gloss. de SAINTE-
PALAYE. Et dévoient les ambaxadeurs .... avoir sauf
conduit allant et retournant parmi le royaume d'An-
gleterre, FR01SS. II, II, 216.
— ÉTYM. Provenç. ambassador, embaichador ;
espagn. embaxador; portug. embaixador; ital. om-
basciadore (voy. AMBASSADE).
AMBASSADRICE (an-ba-sa-dri-s'), s. f. || 1° La
femme d'un ambassadeur. C'est madame l'ambas-
sadrice. || 2° Une femme chargée d'un message. La
princesse lui fit sentir qu'elle était indignée que son
frère lui dépêchât une telle ambassadrice, VOLT. S. de
Louis XV, 3.
— ÉTYM. Voy. AMBASSADEUR.
f AMBATTAGE (an-ba-ta-j'), s. m. Terme de char-
ronnage. Opération par laquelle on garnit une roue
de son bandage ou d'un cercle qui en tient lieu.
AMBE (an-b'), s. m. Deux numéros qu'on a pris
ou qui sont sortis ensemble à une loterie. J'ai gagné
un ambe. Ambe déterminé, deux numéros dont
l'ordre est indiqué par le joueur. || Aujeudeloto,
deux numéros placés sur la même ligne horizon-
tale.
— HIST. xi° s. Ambes [deux] ses mains en levant
contre-mont, Ch. de Roi. xxxi. || xne s. Et- d'ambes
parz très bien jurer et fiancier, Sax. iv. || xve s. Si
y ot, par ces dicts vaillans chevaliers et leurs gens,
plusieurs besongnes entre Françoiz et Angloiz, où
il ot pertes et gaignes, souventefoiz d'ambe les deux
parties, CHRIST, DE PISAN, Charles V, m, ch. 26.
— ÉTYM. Latin ambo, grec â|j.deux, et venant de la préposition amb, ambi, qui n'est
usitée qu'en composition, en grec à\x.to\, qui- si-
gnifie autour, et par conséquent des deux côtés.
Ambes, dans l'ancienne langue, signifiait deux,
les deux, tous deux; de là ambe, terme de jeu.
AMBESAS (an-be-zas'), s. m. Terme de jeu de
trictrac. Deux as. On dit plus souvent bezet.
— HIST. xne s. Quant cil denier serunt despendu
e aie, E en nialvaises genz e en guerre guasté,
Malvaisement conquis, maternent alué, Li dé se-
runt mult tost sur ambes as turné, Qui unt esté
sovent sur sines ruelé, Th. le mart. 157. || xnie s.
Tant ont fait Lombart que il ont jettes ambe-as,
H. DE VALENC. xx. Et se bien retenu les as, Tu n'as
pas geté ambesas, la Rose, 10436. Or t'est-il cheû
ambes as; Or te tien à ce que tuas, RUTEB. II, 93.
— ÉTYM. Ambe et as.
f AMBI (an-bi), s. m. Terme de chirurgie. Nom
d'une machine employée à réduire la luxation de
l'humérus. || On ne s'en sert plus.
— HIST. xvie s. La sixième manière de réduire la
luxation de l'espaule, avec le ambi, PARÉ, XIV, 22.
AMB
— ÉTYM. "Ajiëri, rebord, à cause du rebordqu'u.
vait la pièce de bois principale.
AMBIANT, ANTE (an-bi-an, an-t'), ad). Qui va
autour. Fluide ambiant. L'air ambiant, l'air dans
lequel un corps est plongé. L'air moins ambian*
vous porte une autre sensation au visage, i. ;.
ROUSS. Ém. n. L'air ambiant et pur semblait s'être
adouci, Quelques oiseaux posaient sur le givre
durci, LAMART. Joe. iv, 147. || Une se met qu'après
le substantif.
— HIST. xvie s. .... une pelle de fer rouge : à fin
que par la réverbération d'icelle, l'air ambiens,
c'est à dire qui est à l'entour, soit corrigé, PARÉ,
vm, 14.
— ÉTYM. Ambiens, de ambi, autour (voy. AMBE),
et iens, allant, de ire, aller (voy. IRAI).
AMBIDEXTRE (an-bi-dèk-str'). || iMd;'. Qui se
sert également des deux mains.. Hermagoras vous
révélera que Nemrod était gaucher et Sésostris
ambidextre, LA BRUY. 6. || 2° S. m.C'est un ambidextre.
|| Il ne se place qu'après le substantif : Un enfant
ambidextre.
— HIST. xvi" s. Où beaulté est, ambidextre je
suis, AMYOT, Comment il faut lire les poètes, 11.
—ÉTYM. Ambidexter,de ambo, deux (voy. AMBE),
et dealer, droit (voy. DEXTÉRITÉ) ; mot à mot, qui a
deux mains droites.
} AMBEEUX, EUSE (an-bi-eû, eû-z'), adj. Qui
a des détours, des tortuosités., [Le duc d'Orléans res-
sentaitjTaiguillon de l'honneuret de l'esprit amhieux
et imaginaire de Mme sa fille [la duchesse de
Berry], ST-SIMON, 309, 46. || Mot inusité.
— ÉTYM. Mot mal formé sur le modèle d'ambiant
(voy. ce mot).
AMBIGU, UË (an-bi-gu, guê. On met le tréma
pour indiquer que gue ne se prononce pas ghe,
mais que Vu y est articulé),adj. || 1° Qui est à plu-
sieurs sens, et par conséquent d'un sens incertain.
Langage ambigu. Martian n'en a parlé qu'en termes
ambigus, CORN. Othon, i, 3. Ce n'est pas s'expii-.
quer en termes ambigus, MOL. Sgan. ta. || 2° Par
extension. Il se tenait dans un état ambigu entre les
poissons et les oiseaux, PASC. P. Jés. 8. Aristote a
dit que le phoque était d'une nature ambiguë et
moyenne entre les animaux aquatiques et terrestres,
BUFFON, Phoque. Le chapeau ambigu, couvert d'un
étui de toile cirée, HAMILT. Gramm. 8. || 3° S. m.
Repas où l'on sert à la fois les viandes et le dessert.
On nous a dressé un somptueux ambigu. C'étaient
des ambigus qui partaient de France pour renché-
rir , au milieu de Londres, sur les collations du roi,
HAMILT. Gramm. 7. ||4° Fig. Mélange de choses con-
traires. C'est un ambigu de précieuse et de coquette,
MOL. Préc.rid. 4. || 5°Sorte de jeu de cartes qui réu-
nitplusieurs manières de jouer propres à divers jeux,
ce qui s'opère avec un jeu dont on retire toutes les
figures.
— SYN. AMBIGU , ÉQUIVOQUE, AMPHIBOLOGIQUE,
LOUCHE. Ce qui est ambigu offre plusieurs sens. Ce
qui est équivoque offre deux sens. Ce qui est am-
phibologique offre un sens incertain, à cause que la
constructiongrammaticaIeestmauvaise.ee qui est
louche n'a pas de netteté, parla faute, soit de la
construction, soit de l'expression. Ambigu et équi-
voque sont plus généraux et ne supposent pas une
faute, soit d'expression, soit de construction.
— HIST. xvi" s. Le parler obscur, ambigu et fan-
tastique du jargon prophétique, MONT, I, 47. La
victoire qui jusques alors avoit esté suspense et en
ambigu, se commença d'incliner à l'ennemy, M. DU
BEL. 374.
—ÉTYM. Ambiguus, de ambigere, douter,de amb,
autour (voy. AMBE), et igere, pour agere, pousser
(voy. AGIR) ; mot à mot, qui pousse de deux côtés.
AMBIGUÏTÉ (am-bi-guï-té. On met un tréma sur
l't pour indiquer que gui ne s'y prononce pas ghi,
mais que l'u y est entendu. Le mot est de quatre
syllabes. Au xvr s. la prononciation était la même,
PALSGR. p. 10), s. f. Défaut d'un discours, d'un
terme équivoque et à plusieurs sens. Ces passages
n'ont aucune ambiguïté, BOSS. Exp. Avert. Jésus
ayant dit ces choses sans aucune ambiguïté, n>.
Quinq. I. Comme si la profession de foi laissait une
ambiguïté dans la créance des fidèles, PASC. Prov.
16. Dans tout ce qu'ilm'a dit,ce n'est qu'ambiguïté,
PIRON , Courses de Tempe.
— SYN. AMBIGUÏTÉ, DOUBLE SENS, .ÉQUIVOQUE.
L'ambiguïté a plusieurs sens, plusieurs interpréta-
tions; d'où obscurité, incertitude. Le double sens
présente deux interprétations, qui peuventêtre toutes
deux manifestes et apparentes; en cela il est plus
général que l'équivoque, où'l'un des sens est mani-
feste, tandis que l'autre, caché, fait une allusior
AMB
Point d'ambages, de circonlocutions, MOL. Le mar.
{. 6. Emprisonnez, tuez, on n'aurait jamais fait,
s'il fallait tant d'ambages et de circonlocutions, P.
L. COUR. ■ i, 173. || Au sing. L'ambage de ses dis-
cours [du duc de Noailles] me fit entrevoir ce qu'il
se proposait par U duc de Beauvilliers, ST-SIMON,
318, 149.
— HIST. xiv* s. Menaces des quelles par ambages
et par paroles dôubteuses il li àvoit parlé, BEH-
CHEURE, f» 32, recto. || xvi" S; Il y adjousta encores
assez d'autres indignitez à rencontre du roy, en
s'involvant et fourrant si avant en ambages et su-
perfluitez de paroles que .... M. DU BELLAY, 349.
— ÉTYM. Ambage, circuit, détour, de amb, au-
tour (voy. AMBE) , et de agere , pousser (voy.
AGIR).
t AMBALARD (an-ba-lar), s. m. Brouette qui
sert à transporter la pâte dans les papeteries.
AMBASSADE (am-ba-sa-d'), s. f. || 1° Fonc-
tion, charge d'ambassadeur. Obtenir une am-
bassade. || 2° Députation à un souverain. Envoyer
une ambassade. Recevoir ambassade en qualité de
reine, CORN. Nicom. m, 1. Voilà donc le succès
qu'aura votre ambassade, RAC. Andr.m, 1. C'est
toi dont l'ambassade, à tous les deux fatale, L'a fait
pour monmameur pencher versma rivale, iD.tb.y, 3.
|| 3" La suite d'un ambassadeur. Il fait partie de
l'ambassade. || 4° Hôtel d'un ambassadeur. Je loge
à l'ambassade. || 5° Commission, message entre parti-
culiers. Son frère arrive et lui fait l'ambassade,
LA FONT. Joconde. || Ironiquement. J'ai fait une belle
ambassade, c'est-à-dire ma mission n'a pas été
heureuse. 0 ! juste ciel ! j'ai fait une belle ambas-
sade, MOL. Amph. 1,2.
— HIST. xve s. Et pour certaines matières, icel-
lui et autres avec lui avons envoie en ambaxade
auprès de notre très chier et très amé frère le roy
d'Escosse, Lettre de Charles VII, dans Chron.de la
Pucelle,édit. YIRIVILLE, p. 76. Avant que le grand-
maistre de Saint-Jacques de Portingal et Laurentien
Fougasse fussent venus en Angleterre en ambassa-
derie, PROISS. H, ni, 29. || XVIe s. Que le donneur
n'en soit repris, Un sold en fit les ambassades,
Chasque. chose vaut bien son prix, ST-GEL. 4 38. La
parole de reconciliation a esté mise en la bouche
des ministres, afin qu'ils portassent ceste ambassade
au monde de par Christ, CALV. Inst. 526. Jésus a li-
mité tout leur ambassade en ceste sorte, leur com-
mandant d'aller et enseigner.... m. ib. 925. De né-
gociateur il passa pour ambassade [ambassadeur],
et fut laissé aller, D'AUB. Hist.ii, 90. Rome ne fut
pas courtoise au commencement aux premiers et
seconds ambassades, n>. ib. m, 355. Il veut pour
ambassade avoir mon lieutenant gênerai, afin d'en-
voyer ce pendant assaillir mon camp, M. DU BELL.
290. Nous sommes appelles comme par un herault
et embassade envoyé du ciel, PARÉ, XXIV, 53.
— ÉTYM. Froissard a dit ambassaderie ; dans le
xvie siècle, ambassade est tantôt féminin, tantôt
masculin, tantôt avec le sens actuel et tantôt avec
le sens de messager. Provenç. ambaissada, et mas-
culin, ambaissat; ital. ambasciata; espagn. em-
baxaàa; bas-lat. umbascia, ambasiata, ambassata,
ambasseria, ambasciata, ambaxata. L'italien a
ambascia, ambascio, dans le sens d'angoisse,
peine. Ambassade et les formes ci-dessus relatées
viennent de ambactia, qui figure dans les plus
anciens textes du bas-latin (loi salique, loi des
Bourguignons et autres), avec le sens de service,
emploi, mission. Ambactia rappelle aussitôt am-
bactus ^ homme de service, qui est dans César. Cé-
sar dit en parlant des chevaliers gaulois : Circum
se ambaclos clientesque habent. De son côté, Fes-
tus dit : Ambactus apud Ennium lingua gallica ser-
vus appellatur. Saumaise a prétendu que ambactus
n'était pas gaulois; en effet ambactus s'expliquerait
sans peine parle latin : amb, autour, et aclus,
poussé, mené.' Mais, outre que ambactus n'a aucun
emploi et aucun appui dans la latinité, il faudrait
ne tenir aucun compte du dire de Festus. Aussi
Zeuss (Gramm. celtique, i, 89 et 179) a-t-ilcherché
une origine celtique : kymri. amaet (pour ambaeth,
le 6 tombant souvent), laboureur, ouvrier. Mais la
difficulté croît, quand on reconnaît que les langues
germaniques ont un mot tout à fait analogue : an-
cien islandais, ambat, ambot, et anglo-saxon,
wmbéhl, serviteur; suédois, embête, charge, mi-
nistère; hollandais, ambagt, métier; allemand,
amt, fonction; gothique andbalhs; ancien haut al-
■ lemand, ambaht, serviteur; gothique, andbahti,
service. M. Diez remarque, en faveur de l'origine
germanique, que le bas-latin ambactia ne peut dé-
couler ae ambactus, le suffixe ia n'étant pas usité,
AMB
mais qu'il peut découler du gothique andbahti. Tout
cela montre en tout cas que ambactus, ambactia, et par
suite les formes romanes,- sont dues aux nations que
les Latins nommaient transalpines. Cela posé, il est
difficile de décider entre le celtique et l'allemand ;
mais sans doute en cette circonstance, comme en
plusieurs autres, le celtique et l'allemand ont eu
une forme très-voisine qui est venue se confondre
dans le bas-latin.
AMBASSADEUR (am-ba-sa-deur), s. m. || 1° Re-
présentant d'un souverain, d'une république, près
d'une cour étrangère. L'ambassadeur auprès de la
cour de France. Les privilèges d'un ambassadeur.
Les ambassadeurs.que les Scythes envoyèrent à Da-
rius. Le rang d'ambassadeur doit être respecté,
CORN. Nicom.i, 4. Ambassadeur de France dans cette
cour, LA BROY. 6. Par mes ambassadeurs mon coeur
vous fut promis, RAC. Andr. iv, 5. Tout petit prince
a des ambassadeurs, LA FONT. Fol), i, 3. || 2" Toute
personne chargée d'un message. Vous ne pouvez en-
voyer un plus agréable ambassadeur. Et le baron cou-
vert de gloire Triomphe par ambassadeur, MILLEV. le
Baron Chrétien.
— SYN. AMBASSADEUR, ENVOYÉ, DÉPUTÉ. De Ces
trois termes envoyé est le plus général ; l'envoyé a
une mission, de quelque part qu'elle vienne, et
quel que soit celui à qui elle s'adresse. Aussi peut-on
dire l'envoyé de Dieu. Le député est nommé par des
citoyens, par des corps particuliers, par des so-
ciétés subalternes, ou bien par des sujets ou des
vaincus pour faire des représentations, des demandes
ou des prières; il a un mandat déterminé. Enfin en-
voyé, par rapport à ambassadeur, exprime un rang
inférieur ; l'ambassadeur représente son souverain,
au lieu que l'envoyé ne parait que comme simple
ministre autorisé. Si, par une raison d'étiquette ou
autrement, on ne veut pas avoir un ambassadeur au-
prèsd'un gouvernement, on y a un envoyé.
— HIST xv" s. Vous ambasseurs et messagiers,
Qui alez par le monde es cours Des grans princes
pourbesongnier, E. DESCH. dans le Gloss. de SAINTE-
PALAYE. Et dévoient les ambaxadeurs .... avoir sauf
conduit allant et retournant parmi le royaume d'An-
gleterre, FR01SS. II, II, 216.
— ÉTYM. Provenç. ambassador, embaichador ;
espagn. embaxador; portug. embaixador; ital. om-
basciadore (voy. AMBASSADE).
AMBASSADRICE (an-ba-sa-dri-s'), s. f. || 1° La
femme d'un ambassadeur. C'est madame l'ambas-
sadrice. || 2° Une femme chargée d'un message. La
princesse lui fit sentir qu'elle était indignée que son
frère lui dépêchât une telle ambassadrice, VOLT. S. de
Louis XV, 3.
— ÉTYM. Voy. AMBASSADEUR.
f AMBATTAGE (an-ba-ta-j'), s. m. Terme de char-
ronnage. Opération par laquelle on garnit une roue
de son bandage ou d'un cercle qui en tient lieu.
AMBE (an-b'), s. m. Deux numéros qu'on a pris
ou qui sont sortis ensemble à une loterie. J'ai gagné
un ambe. Ambe déterminé, deux numéros dont
l'ordre est indiqué par le joueur. || Aujeudeloto,
deux numéros placés sur la même ligne horizon-
tale.
— HIST. xi° s. Ambes [deux] ses mains en levant
contre-mont, Ch. de Roi. xxxi. || xne s. Et- d'ambes
parz très bien jurer et fiancier, Sax. iv. || xve s. Si
y ot, par ces dicts vaillans chevaliers et leurs gens,
plusieurs besongnes entre Françoiz et Angloiz, où
il ot pertes et gaignes, souventefoiz d'ambe les deux
parties, CHRIST, DE PISAN, Charles V, m, ch. 26.
— ÉTYM. Latin ambo, grec â|j.
usitée qu'en composition, en grec à\x.to\, qui- si-
gnifie autour, et par conséquent des deux côtés.
Ambes, dans l'ancienne langue, signifiait deux,
les deux, tous deux; de là ambe, terme de jeu.
AMBESAS (an-be-zas'), s. m. Terme de jeu de
trictrac. Deux as. On dit plus souvent bezet.
— HIST. xne s. Quant cil denier serunt despendu
e aie, E en nialvaises genz e en guerre guasté,
Malvaisement conquis, maternent alué, Li dé se-
runt mult tost sur ambes as turné, Qui unt esté
sovent sur sines ruelé, Th. le mart. 157. || xnie s.
Tant ont fait Lombart que il ont jettes ambe-as,
H. DE VALENC. xx. Et se bien retenu les as, Tu n'as
pas geté ambesas, la Rose, 10436. Or t'est-il cheû
ambes as; Or te tien à ce que tuas, RUTEB. II, 93.
— ÉTYM. Ambe et as.
f AMBI (an-bi), s. m. Terme de chirurgie. Nom
d'une machine employée à réduire la luxation de
l'humérus. || On ne s'en sert plus.
— HIST. xvie s. La sixième manière de réduire la
luxation de l'espaule, avec le ambi, PARÉ, XIV, 22.
AMB
— ÉTYM. "Ajiëri, rebord, à cause du rebordqu'u.
vait la pièce de bois principale.
AMBIANT, ANTE (an-bi-an, an-t'), ad). Qui va
autour. Fluide ambiant. L'air ambiant, l'air dans
lequel un corps est plongé. L'air moins ambian*
vous porte une autre sensation au visage, i. ;.
ROUSS. Ém. n. L'air ambiant et pur semblait s'être
adouci, Quelques oiseaux posaient sur le givre
durci, LAMART. Joe. iv, 147. || Une se met qu'après
le substantif.
— HIST. xvie s. .... une pelle de fer rouge : à fin
que par la réverbération d'icelle, l'air ambiens,
c'est à dire qui est à l'entour, soit corrigé, PARÉ,
vm, 14.
— ÉTYM. Ambiens, de ambi, autour (voy. AMBE),
et iens, allant, de ire, aller (voy. IRAI).
AMBIDEXTRE (an-bi-dèk-str'). || iMd;'. Qui se
sert également des deux mains.. Hermagoras vous
révélera que Nemrod était gaucher et Sésostris
ambidextre, LA BRUY. 6. || 2° S. m.C'est un ambidextre.
|| Il ne se place qu'après le substantif : Un enfant
ambidextre.
— HIST. xvi" s. Où beaulté est, ambidextre je
suis, AMYOT, Comment il faut lire les poètes, 11.
—ÉTYM. Ambidexter,de ambo, deux (voy. AMBE),
et dealer, droit (voy. DEXTÉRITÉ) ; mot à mot, qui a
deux mains droites.
} AMBEEUX, EUSE (an-bi-eû, eû-z'), adj. Qui
a des détours, des tortuosités., [Le duc d'Orléans res-
sentaitjTaiguillon de l'honneuret de l'esprit amhieux
et imaginaire de Mme sa fille [la duchesse de
Berry], ST-SIMON, 309, 46. || Mot inusité.
— ÉTYM. Mot mal formé sur le modèle d'ambiant
(voy. ce mot).
AMBIGU, UË (an-bi-gu, guê. On met le tréma
pour indiquer que gue ne se prononce pas ghe,
mais que Vu y est articulé),adj. || 1° Qui est à plu-
sieurs sens, et par conséquent d'un sens incertain.
Langage ambigu. Martian n'en a parlé qu'en termes
ambigus, CORN. Othon, i, 3. Ce n'est pas s'expii-.
quer en termes ambigus, MOL. Sgan. ta. || 2° Par
extension. Il se tenait dans un état ambigu entre les
poissons et les oiseaux, PASC. P. Jés. 8. Aristote a
dit que le phoque était d'une nature ambiguë et
moyenne entre les animaux aquatiques et terrestres,
BUFFON, Phoque. Le chapeau ambigu, couvert d'un
étui de toile cirée, HAMILT. Gramm. 8. || 3° S. m.
Repas où l'on sert à la fois les viandes et le dessert.
On nous a dressé un somptueux ambigu. C'étaient
des ambigus qui partaient de France pour renché-
rir , au milieu de Londres, sur les collations du roi,
HAMILT. Gramm. 7. ||4° Fig. Mélange de choses con-
traires. C'est un ambigu de précieuse et de coquette,
MOL. Préc.rid. 4. || 5°Sorte de jeu de cartes qui réu-
nitplusieurs manières de jouer propres à divers jeux,
ce qui s'opère avec un jeu dont on retire toutes les
figures.
— SYN. AMBIGU , ÉQUIVOQUE, AMPHIBOLOGIQUE,
LOUCHE. Ce qui est ambigu offre plusieurs sens. Ce
qui est équivoque offre deux sens. Ce qui est am-
phibologique offre un sens incertain, à cause que la
constructiongrammaticaIeestmauvaise.ee qui est
louche n'a pas de netteté, parla faute, soit de la
construction, soit de l'expression. Ambigu et équi-
voque sont plus généraux et ne supposent pas une
faute, soit d'expression, soit de construction.
— HIST. xvi" s. Le parler obscur, ambigu et fan-
tastique du jargon prophétique, MONT, I, 47. La
victoire qui jusques alors avoit esté suspense et en
ambigu, se commença d'incliner à l'ennemy, M. DU
BEL. 374.
—ÉTYM. Ambiguus, de ambigere, douter,de amb,
autour (voy. AMBE), et igere, pour agere, pousser
(voy. AGIR) ; mot à mot, qui pousse de deux côtés.
AMBIGUÏTÉ (am-bi-guï-té. On met un tréma sur
l't pour indiquer que gui ne s'y prononce pas ghi,
mais que l'u y est entendu. Le mot est de quatre
syllabes. Au xvr s. la prononciation était la même,
PALSGR. p. 10), s. f. Défaut d'un discours, d'un
terme équivoque et à plusieurs sens. Ces passages
n'ont aucune ambiguïté, BOSS. Exp. Avert. Jésus
ayant dit ces choses sans aucune ambiguïté, n>.
Quinq. I. Comme si la profession de foi laissait une
ambiguïté dans la créance des fidèles, PASC. Prov.
16. Dans tout ce qu'ilm'a dit,ce n'est qu'ambiguïté,
PIRON , Courses de Tempe.
— SYN. AMBIGUÏTÉ, DOUBLE SENS, .ÉQUIVOQUE.
L'ambiguïté a plusieurs sens, plusieurs interpréta-
tions; d'où obscurité, incertitude. Le double sens
présente deux interprétations, qui peuventêtre toutes
deux manifestes et apparentes; en cela il est plus
général que l'équivoque, où'l'un des sens est mani-
feste, tandis que l'autre, caché, fait une allusior
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