ALP
gaulois. Pline, llist. nat. n, 37, et Suétone, Vie de
César, nous apprennent que ce général avait donné
h une de ses légions, composée d'hommes des
Gaules, le nom gaulois à'alauda. L'oiseau huppé
qu'en gaulois on nomme alauda, dit Marcellus Em-
piricus, ch. 29..Enfin Grégoire de Tours, liv. iv,
parle du corydalus que nous nommons , dit-il,
alauda. Ces témoignages ne laissent pas de doute
sur l'origine du mot On trouve dans le bas-breton
alc'houéderet alc'houédez qui signifient alouette. Ch
est une lettre gutturale analogue au ch allemand et
étrangère à la langue latine ; un~mot tel que alc'-
houéder, quelle qu'en ait été jadis la finale, a pu
naturellement se transformer en alauda.
t ALOUETTINE (a-lou-è-ti-n'), s. f. Synonyme
vulgaire de l'alouette.
t ALOUMÈRE (a-lou-mê-r'), s. f. Genre d'agaric
d'une saveur douceâtre, qui croît au pied des su-
reaux.
ALOURDI, IE (a-lour-di, die), part, passé. Les
gens alourdis par le vin.
ALOURDIR (a-lour-dir). || 1° V. a. Rendre lourd.
Cette chaleur m'alourdit. L'âge alourdit mes pas.
|| 2° S'alourdir, v. réfl. Devenir lourd. Sa tête s'alour-
dissait.
—HIST. xvie s. [On disait alors eslourdir] C'est bien
raison aussi qu'il les eslourdisse et prive de toute rai-
son.et sens humain, CALV. Inst. 4 09. Nous en som-
mes quasi tous eslourdis [éblouis, étourdis], m. ib.
659. Aucunes fois ces venins eslourdissent le cer-
veau, tant que les malades sont contraints faire
plusieurs mouvemensdesordonnés, PARÉ, XXXIH, 5.
Régnier a dit alourder: .... importuns ils vous sui-
vent, Vous alourdent de vers, Sat. u.
—ÉTYM. À (voy. À), et lourd.
t ALOURDISSEMENT (a-lour-di-se-man), s. m.
Etat de celui qui est alourdi, de ce qui est alourdi.
L'alourdissement des sens.
— HIST xvie s. L'Escriture, en nous admonestant
de prier continuellement, redarguë nostre eslourdis-
sement en ce que nous ne sentons pas combien un
tel soin et diligence iiousest nécessaire, CALV. Inst.
678.
— ÉTYM. Alourdir.
fALOYAG-E (a-lo-ia-j'), s. m. Sorte d'alliage à
l'usage des potiers d'étain.
ALOYAU (a-lo-iô; plusieurs disent aloi-iô), s.
m. Terme de boucherie et de cuisine. Région du
boeuf aussi nommée le.travers ou le râble. L'aloyau
répond à l'extr.émité des apophyses transverses des
vertèbres lombaires recouvertes par les différents
muscles qui s'y attachent. Il est limité en bas parle
creux ou la concavité de la région du flanc.
—HIST. xive s. Allouyauxdebeuf, Mênagier, n, 5.
— ÉTYM. Ëtymologie ignorée. Ménage conjec-
ture : ad et lumbus, lumbellus, dos, chair qui est
au dos.
fALOYER (a-lc-ié), v. à. || 1° Donner à l'or ou
à l'argent l'aloi ou le titre voulu par la loi. || 2° En
termes de potier, mettre un alliage dans l'étain.
f ALPAGA (al-pa-ka), s. m. Terme d'histoire natu-
relle. Nom vulgaire d'un ruminant sans cornes
(auchenia paco), qui habite l'Amérique du Sud. La
toison de l'alpaca est formée de poils laineux d'une
grande finesse et atteignant parfois' 30 centimètres
de longueur, et de poils soyeux sur les parties ra-
ses du corps.
ALPAGA (al-pa-ga), s. m. Etoffe de laine, faite
avec le poil de l'alpaca.
— ËTYM. Alpaca.
t ALPAGE (al-pa-j'), s. m. Droit de faire paître des
troupeaux dans les Alpes. En Suisse on appelle alpe
tout pâturage de montagne.
— ËTYM. Alpes.
' ^ ALPES (al-p'), s. f.plur.Nom delà chaînede mon-
tagnes qui sépare la France de l'Italie. Le mot Alpes
s'emploie aussi dans le langage géographique pour
désigner toute contrée montagneuse.
— ÉTYM; Alpes, les Alpes. Servius, à l'occasion
d'un vers de l'Enéide, IV, 442, dit que Alpes signi-
fie en gaulois montagnes élevées. Rien ne parait
contredire cette étymologie. En kyrnri, alp, roche es-
carpée.
ALPESTRE (al-pè-str'), adj. \\ 1°"Qui est propre, qui■
a rapport aux Alpes. ||2° En termes de botanique,
se dit des plantes qui croissent sur des montagnes
peu. élevées ou sur la partie moyenne des hautes
montagnes.
— ÉTYM Alpestris, de Alpes (voy. ALPES).
ALPHA (al-fa), s. m. Nom de la première lettre
de l'alphabet des Grecs. L'alpha et l'oméga, le com-
rr.encement et la fin.
— ÉTYM. Alpha, du Grec àXça, de l'hébreu aleph,
ALT
qui est la première lettre de l'alphabet hébreu, et
qui signifie boeuf. Aleph et IXoepoç, cerf, ont la
même origine.
ALPHABET (al-fa-bè), s.m. || I» Ensemble des let-
tres d'une langue rangées suivant un ordre convenu.
L'alphabet grec. || Fig. N'en être qu'à l'alphabet,
n'en être qu'aux premiers éléments d'une science,
d'unart. || Il faut le renvoyer à l'alphabet,.se dit
d'un homme qui ne sait pas les premiers principes
delà chose donton parle. || 2° Petit livre qui contient
les lettres de l'alphabet et les éléments de la lecture.
|| 3° Par extension. Ordre alphabétique.De ses reve-
nus écrits par alphabet, BOIL. Sat. 1.1| Suiteou série
de choses de même nature. Trop bien sut-il graver
en sa mémoire Tout l'alphabet des bateliers de
Loire, GRESS. Vert-vert, ch.3. ||4° En termes d'im-
primerie, se dit des lettres ornées de fleurons et de
figures pour mettre au commencement des sections,
livres, chapitres, etc.
— ËTYM. Provenç.. alphabet; catal. alfabet; ital.
espagn. àlfabeto; de alpha (voy. ce mot), et de bet,
du grec P^ra, la 2e lettre de l'alphabet grec; mot a
mot, AB.
ALPHABÉTIQUE (al-fa-bé-ti-k'), adj. Qui appar-
tient à l'alphabet; qui est selon l'ordre des lettres
de l'alphabet. Caractère alphabétique. Table alpha-
bétique. Les documents de la sagesse humaine
étaient rangés parordre alphabétique dans l'Ency-
clopédie, CHATEAUB. Génie, i, 4.
—ÉTYM. Alpliabet.
ALPHABÉTIQUEMENT (al-fa-bé-ti-ke-man),
adv. Dans l'ordre de l'alphabet. Ranger des noms
alphabétiquement.
— ÉTYM. Alphabétique et ment.
f ALPHONSINES (al-fon-si-n'), adj. f. plur. Tables
alphonsines, tables astronomiques rédigées sous la
direction d'Alphonse, roi de Castille, dans le sm*
siècle.
fALPICOLE (al-pi-ko-1'), adj. Terme d'histoire
naturelle. Qui vit sur les Alpes.
— ÉTYM. Alpes, et colère, habiter.
ALPIN, INE (al-pin, pi-n'), adj. Qui croît ou ha-
bite ou se trouve sur les Alpes, et, par extension,
sur les hautes montagnes. Plantes alpines, prairies
alpines, rochers alpins. Comme ces plantes alpines
dontla racine est plongée dans des glaces éternelles....
CHATEAUB. Géll. IV", II, 7.
— ÉTYM. Alpes.
fALPIOU, s. m. 11 se dit au jeu debassette delà
marque qu'on fait à sa carte pour indiquer que l'on
double sa mise après avoir gagnée
—ÉTYM. Mot tiré de l'italien, al più, au plus; de
a (voy. À), l'article lo (voy. LE), et più, plus (voy.
PLUS).
ALPISTE (al-pi-sf), s. m. Terme de botanique.
Nom de plusieurs plantes graminées dont les graines
peuvent servir à la nourriture des petits oiseaux.
— ÉTYM. Espagn. alpiste, blé des Canaries. C'est
sans doute un mot de ces îles.
fALQUIFOUX (al-ki-fou), s. m. Nom commer-
cial du minerai de plomb sulfuré.
f ALRUNES (al-ru-n'). Terme d'antiquité germa-
nique. Petites statues faites des racines les plus dures
dès plantes; espèces de poupées couvertes de ca-
ractères runiques.
ALSINE (al-si-n'), s. f. Voy. MORGELINE.
— ÉTYM. 'Aî.envïj, qui vient d'céXcroç, bois, parce
que cette plante croît dans les lieux ombragés.
t ALTAÏQUE (al-ta-ï-k'), adj. Terme d'ethno-
logie. Race altaïque, race, à laquelle appartiennent
les populations s'étendant des sources de l'Ohy et de
l'Irtisch jusqu'au nord de la Sibérie et au Kamt-
chatka, et dont le berceau primitif doit être cherché
dans les montagnes de l'Altaï. Cette race a été aussi
désignée sous le nom d'ougro-finnoise.
f ALTARISTE(al-ta-ris-t'),s. m. Chanoine particu-
lier de la basilique du Vatican qui a le soin du maî-
tre autel et des palliums.
— ÉTYM. Altare", autel-(voy. AUTEL).
f ALTAVELLE (al-ta-vè-1'), s. f. Raie-pastenaque.
ALTE, s. f. Voy. HALTE.
t ALTÉRABILITÉ (al-té-ra-bi-li-té), s. f. Qua-
lité de ce qui est altérable.
' ALTÉRABLE (al-té-ra-hl'), adj. Qui peut être al-
téré.
— ÉTYM. Altérer; provenç. altérable.
ALTÉRANT, ANTE (al-té-ran,ran-f), adj. || l°En
termes de médecine, qui modifie profondément et
graduellement la constitution. L'iode est un médi-
cament altérant. ||2°S. m. Un altérant, un médica-
ment altérant. Les altérants. || 3° Qui cause la soif.
Un mets altérant. Une nourriture altérante.
— ÉTYM, Altérer.
ALT
119
ALTERATION (al-té-ra-sion; en poésie, cinq syl-
labes) , s. f. 111° En termes de physique, changement
dans l'état d'une chose. L'altération d'un sel, d'une
liqueur. || 2° Dans l'usage ordinaire, changement de
bien en mal. Il y ades altérations-dans le texte, BOPS.
Hist. il, <3. Que la copie soit sans altération, ID.JPO-
lit. Les altérations qu'ils faisaient à loi de Dieu, m.
Hist. n, 4 3. || 3° Falsification des monnaies. On ne
saurait trop sévèrement punir l'altération des mon-
naies. || 4° Emotion pénible qui se manifeste par le
changement des traits, de la voix. L'altération de sa
voix annonce une émotion profonde. Il répondit avec
altération. || 5" Grand besoin de boire. Il éprouve une
altération que rien ne peut calmer. || 6° En termes
de musique, changement qu'on fait subir à certai-
nes notes d'une gamme ou d'un accord.
—HIST. xivc s. Altération est transmutation d'au-
cune qualité, ORESME , Thèse de MEUNIER. || xvie s. Parce
qu'il n'y avait ny enflure ny altération par le de-
hors, MONT, i, 4 00. La mule mouroit d'altération,
DESPER. Contes-, XCH. Sans qu'on se fust doubté
d'aucune 'altération ny changement en sa personne,
il luy prit tout soudain une.... AMYOT, P. Mm. 02.
— ÉTYM. Provenç. alleracio; esp. alleracion; ital.
alteragione (voy. ALTÉRER).
ALTERCAS (al-tèr-kà), s.m. Altercation, débat.
Quoi qu'il en soit, cet altercas Mil en combustion
la salle et la cuisine, LA FONT. Fab. xii, 8. Il Vieux.
— ÉTYM. Voy. ALTERQUER.
ALTERCATION ( al-tèr-ka-sion ), s. f. Débat ou
contestation. Une vive altercation. Us ont de fré-
quentes altercations.
— HIST. xni° s. 11 firent une accordance de paix
des altercations, DU CANGE, accordia. || xive s. En
mains dehas et altercacions, BERCHEURE, f. a,verso.
Une autercacions est entre eulzencontrée, Girart de
Ross. Y. 6140. || xvie s. Sur quoy il avoit tous les
jours ordinairement de grandes altercations en la tri-
bune aux harangues alencontre d'Octâvius, AMYOT,
Gracques, 4 5. Difficultez, disputes et altercations,
CARLOIX, VII, 23.
— ÉTYM. Provenç. allercatio; espagn. alterca-
cion; ital. altcrcagione ; i'allercalio (voy. ALTER-
QUER).
ALTÉRÉ, ÉE(al-té-ré,rée),part.passé. || i" Chan-
gé de bien en mal. Couleur altérée. Santé altérée.
Monnaie altérée. || 2° Peiné, affecté. Un tel discours
n'a rien dont je sois altéré, MOL. Femm. sav. v, 4.
|| 3° Quia soif. Buvons toute cette eau;notre gorge
altérée En viendrabien à bout, LA FONT. Fab. vin, 25.
|| Fig. Ils sont altérés de sang, FÉN. Tél. xvi. Ainsi
parle en secret l'ange altéré de crime; Et tandis qu'il
se couche auprès de sa victime,- D'un sourd et long
fracas retentissent les monts, GILB. Mort d'Abel,
ch. vu. Je vois ces fiers chrétiens, de rapine alté-
rés, VOLT. Zaïre, i, 2. Le ciel.... Du sang de l'inno-
cence est-il donc altéré? RAC. Iph. rv, 4. || On a
dit autrefois, substantivement, c'est un altéré, pour
c'est un homme âpre au gain. || 4° En musique, se
dit des notes naturelles ou diatoniques modifiées
par les dièses et les bémols.
f ALTER EGO (al-tè-ré-go), s.m. \\.i° Titre donné,
particulièrement dans le royaume des Deux-Siciles
et en Espagne, à une personne chargée de rempla-
cer la puissance souveraine. || 2° Familièrement.
C'est mon alter ego, c'est un autre moi-même;
—ÉTYM. Alter ego, autre moi-même ; aller, autre
(voy. AUTRE), ego, je, moi (voy. JE).
ALTÉRER (al-té_-ré), v. a.\\ 1° En termes de phy-
sique, changer l'état d'une chose. Le sel altérerait
ce corps. || 2" Changer une chose de bien en mal.
Le soleil altérera ces, couleurs. Altérer les moeurs.
Altérer l'amitié. La diverse nourriture [éducation],
Fortifiant en l'un [chien] cette heureuse nature,
En l'autre l'altérant, LA FONT. 'Fab. vin, 23. Une
pitié qui n'altère en rien leur félicité, FÉN. Tél. xix. ■
Mais quel triste mélange altère ce' bonheur ! VOLT.
Zaïre, il, 4. Etnos seuls ennemis altérant sa bonté
Abusaient contre nous de sa facilité, RAC. Brit. v,3.
Et du méchant l'abord contagieux N'altère point
son innocence, m. Alhal. n, 4. Des interprétations
qui en altéraient la pureté, MASS. Évid. Ce qui peut
aboutir à déranger la fortune et ajtérer les affaires, ID.
Car. Nombre desélus. || 3e Agiter, émouvoirpénible-
ment, en parlant des personnes. Quel sujet inconnu
vous trouble et vous altère? BOIL. Sat. m. ||4°A1
térer la vérité, ne pas s'y conformer. Son ingénuité
N'altère point encor la simple vérité, RAC. Athal.
II, 7. || Altérer un discours, le rapporter autrement
qu'il n'a été prononcé. Altérer un texte, en cor-
rompre le sens. Après avoir altéré saint Grégoire,
l'auteur affecte.... BOSS. Prëf. [J Altérer les mon-
naies, les falsifier. Il 5° Exciter la soif, La chaleur
gaulois. Pline, llist. nat. n, 37, et Suétone, Vie de
César, nous apprennent que ce général avait donné
h une de ses légions, composée d'hommes des
Gaules, le nom gaulois à'alauda. L'oiseau huppé
qu'en gaulois on nomme alauda, dit Marcellus Em-
piricus, ch. 29..Enfin Grégoire de Tours, liv. iv,
parle du corydalus que nous nommons , dit-il,
alauda. Ces témoignages ne laissent pas de doute
sur l'origine du mot On trouve dans le bas-breton
alc'houéderet alc'houédez qui signifient alouette. Ch
est une lettre gutturale analogue au ch allemand et
étrangère à la langue latine ; un~mot tel que alc'-
houéder, quelle qu'en ait été jadis la finale, a pu
naturellement se transformer en alauda.
t ALOUETTINE (a-lou-è-ti-n'), s. f. Synonyme
vulgaire de l'alouette.
t ALOUMÈRE (a-lou-mê-r'), s. f. Genre d'agaric
d'une saveur douceâtre, qui croît au pied des su-
reaux.
ALOURDI, IE (a-lour-di, die), part, passé. Les
gens alourdis par le vin.
ALOURDIR (a-lour-dir). || 1° V. a. Rendre lourd.
Cette chaleur m'alourdit. L'âge alourdit mes pas.
|| 2° S'alourdir, v. réfl. Devenir lourd. Sa tête s'alour-
dissait.
—HIST. xvie s. [On disait alors eslourdir] C'est bien
raison aussi qu'il les eslourdisse et prive de toute rai-
son.et sens humain, CALV. Inst. 4 09. Nous en som-
mes quasi tous eslourdis [éblouis, étourdis], m. ib.
659. Aucunes fois ces venins eslourdissent le cer-
veau, tant que les malades sont contraints faire
plusieurs mouvemensdesordonnés, PARÉ, XXXIH, 5.
Régnier a dit alourder: .... importuns ils vous sui-
vent, Vous alourdent de vers, Sat. u.
—ÉTYM. À (voy. À), et lourd.
t ALOURDISSEMENT (a-lour-di-se-man), s. m.
Etat de celui qui est alourdi, de ce qui est alourdi.
L'alourdissement des sens.
— HIST xvie s. L'Escriture, en nous admonestant
de prier continuellement, redarguë nostre eslourdis-
sement en ce que nous ne sentons pas combien un
tel soin et diligence iiousest nécessaire, CALV. Inst.
678.
— ÉTYM. Alourdir.
fALOYAG-E (a-lo-ia-j'), s. m. Sorte d'alliage à
l'usage des potiers d'étain.
ALOYAU (a-lo-iô; plusieurs disent aloi-iô), s.
m. Terme de boucherie et de cuisine. Région du
boeuf aussi nommée le.travers ou le râble. L'aloyau
répond à l'extr.émité des apophyses transverses des
vertèbres lombaires recouvertes par les différents
muscles qui s'y attachent. Il est limité en bas parle
creux ou la concavité de la région du flanc.
—HIST. xive s. Allouyauxdebeuf, Mênagier, n, 5.
— ÉTYM. Ëtymologie ignorée. Ménage conjec-
ture : ad et lumbus, lumbellus, dos, chair qui est
au dos.
fALOYER (a-lc-ié), v. à. || 1° Donner à l'or ou
à l'argent l'aloi ou le titre voulu par la loi. || 2° En
termes de potier, mettre un alliage dans l'étain.
f ALPAGA (al-pa-ka), s. m. Terme d'histoire natu-
relle. Nom vulgaire d'un ruminant sans cornes
(auchenia paco), qui habite l'Amérique du Sud. La
toison de l'alpaca est formée de poils laineux d'une
grande finesse et atteignant parfois' 30 centimètres
de longueur, et de poils soyeux sur les parties ra-
ses du corps.
ALPAGA (al-pa-ga), s. m. Etoffe de laine, faite
avec le poil de l'alpaca.
— ËTYM. Alpaca.
t ALPAGE (al-pa-j'), s. m. Droit de faire paître des
troupeaux dans les Alpes. En Suisse on appelle alpe
tout pâturage de montagne.
— ËTYM. Alpes.
' ^ ALPES (al-p'), s. f.plur.Nom delà chaînede mon-
tagnes qui sépare la France de l'Italie. Le mot Alpes
s'emploie aussi dans le langage géographique pour
désigner toute contrée montagneuse.
— ÉTYM; Alpes, les Alpes. Servius, à l'occasion
d'un vers de l'Enéide, IV, 442, dit que Alpes signi-
fie en gaulois montagnes élevées. Rien ne parait
contredire cette étymologie. En kyrnri, alp, roche es-
carpée.
ALPESTRE (al-pè-str'), adj. \\ 1°"Qui est propre, qui■
a rapport aux Alpes. ||2° En termes de botanique,
se dit des plantes qui croissent sur des montagnes
peu. élevées ou sur la partie moyenne des hautes
montagnes.
— ÉTYM Alpestris, de Alpes (voy. ALPES).
ALPHA (al-fa), s. m. Nom de la première lettre
de l'alphabet des Grecs. L'alpha et l'oméga, le com-
rr.encement et la fin.
— ÉTYM. Alpha, du Grec àXça, de l'hébreu aleph,
ALT
qui est la première lettre de l'alphabet hébreu, et
qui signifie boeuf. Aleph et IXoepoç, cerf, ont la
même origine.
ALPHABET (al-fa-bè), s.m. || I» Ensemble des let-
tres d'une langue rangées suivant un ordre convenu.
L'alphabet grec. || Fig. N'en être qu'à l'alphabet,
n'en être qu'aux premiers éléments d'une science,
d'unart. || Il faut le renvoyer à l'alphabet,.se dit
d'un homme qui ne sait pas les premiers principes
delà chose donton parle. || 2° Petit livre qui contient
les lettres de l'alphabet et les éléments de la lecture.
|| 3° Par extension. Ordre alphabétique.De ses reve-
nus écrits par alphabet, BOIL. Sat. 1.1| Suiteou série
de choses de même nature. Trop bien sut-il graver
en sa mémoire Tout l'alphabet des bateliers de
Loire, GRESS. Vert-vert, ch.3. ||4° En termes d'im-
primerie, se dit des lettres ornées de fleurons et de
figures pour mettre au commencement des sections,
livres, chapitres, etc.
— ËTYM. Provenç.. alphabet; catal. alfabet; ital.
espagn. àlfabeto; de alpha (voy. ce mot), et de bet,
du grec P^ra, la 2e lettre de l'alphabet grec; mot a
mot, AB.
ALPHABÉTIQUE (al-fa-bé-ti-k'), adj. Qui appar-
tient à l'alphabet; qui est selon l'ordre des lettres
de l'alphabet. Caractère alphabétique. Table alpha-
bétique. Les documents de la sagesse humaine
étaient rangés parordre alphabétique dans l'Ency-
clopédie, CHATEAUB. Génie, i, 4.
—ÉTYM. Alpliabet.
ALPHABÉTIQUEMENT (al-fa-bé-ti-ke-man),
adv. Dans l'ordre de l'alphabet. Ranger des noms
alphabétiquement.
— ÉTYM. Alphabétique et ment.
f ALPHONSINES (al-fon-si-n'), adj. f. plur. Tables
alphonsines, tables astronomiques rédigées sous la
direction d'Alphonse, roi de Castille, dans le sm*
siècle.
fALPICOLE (al-pi-ko-1'), adj. Terme d'histoire
naturelle. Qui vit sur les Alpes.
— ÉTYM. Alpes, et colère, habiter.
ALPIN, INE (al-pin, pi-n'), adj. Qui croît ou ha-
bite ou se trouve sur les Alpes, et, par extension,
sur les hautes montagnes. Plantes alpines, prairies
alpines, rochers alpins. Comme ces plantes alpines
dontla racine est plongée dans des glaces éternelles....
CHATEAUB. Géll. IV", II, 7.
— ÉTYM. Alpes.
fALPIOU, s. m. 11 se dit au jeu debassette delà
marque qu'on fait à sa carte pour indiquer que l'on
double sa mise après avoir gagnée
—ÉTYM. Mot tiré de l'italien, al più, au plus; de
a (voy. À), l'article lo (voy. LE), et più, plus (voy.
PLUS).
ALPISTE (al-pi-sf), s. m. Terme de botanique.
Nom de plusieurs plantes graminées dont les graines
peuvent servir à la nourriture des petits oiseaux.
— ÉTYM. Espagn. alpiste, blé des Canaries. C'est
sans doute un mot de ces îles.
fALQUIFOUX (al-ki-fou), s. m. Nom commer-
cial du minerai de plomb sulfuré.
f ALRUNES (al-ru-n'). Terme d'antiquité germa-
nique. Petites statues faites des racines les plus dures
dès plantes; espèces de poupées couvertes de ca-
ractères runiques.
ALSINE (al-si-n'), s. f. Voy. MORGELINE.
— ÉTYM. 'Aî.envïj, qui vient d'céXcroç, bois, parce
que cette plante croît dans les lieux ombragés.
t ALTAÏQUE (al-ta-ï-k'), adj. Terme d'ethno-
logie. Race altaïque, race, à laquelle appartiennent
les populations s'étendant des sources de l'Ohy et de
l'Irtisch jusqu'au nord de la Sibérie et au Kamt-
chatka, et dont le berceau primitif doit être cherché
dans les montagnes de l'Altaï. Cette race a été aussi
désignée sous le nom d'ougro-finnoise.
f ALTARISTE(al-ta-ris-t'),s. m. Chanoine particu-
lier de la basilique du Vatican qui a le soin du maî-
tre autel et des palliums.
— ÉTYM. Altare", autel-(voy. AUTEL).
f ALTAVELLE (al-ta-vè-1'), s. f. Raie-pastenaque.
ALTE, s. f. Voy. HALTE.
t ALTÉRABILITÉ (al-té-ra-bi-li-té), s. f. Qua-
lité de ce qui est altérable.
' ALTÉRABLE (al-té-ra-hl'), adj. Qui peut être al-
téré.
— ÉTYM. Altérer; provenç. altérable.
ALTÉRANT, ANTE (al-té-ran,ran-f), adj. || l°En
termes de médecine, qui modifie profondément et
graduellement la constitution. L'iode est un médi-
cament altérant. ||2°S. m. Un altérant, un médica-
ment altérant. Les altérants. || 3° Qui cause la soif.
Un mets altérant. Une nourriture altérante.
— ÉTYM, Altérer.
ALT
119
ALTERATION (al-té-ra-sion; en poésie, cinq syl-
labes) , s. f. 111° En termes de physique, changement
dans l'état d'une chose. L'altération d'un sel, d'une
liqueur. || 2° Dans l'usage ordinaire, changement de
bien en mal. Il y ades altérations-dans le texte, BOPS.
Hist. il, <3. Que la copie soit sans altération, ID.JPO-
lit. Les altérations qu'ils faisaient à loi de Dieu, m.
Hist. n, 4 3. || 3° Falsification des monnaies. On ne
saurait trop sévèrement punir l'altération des mon-
naies. || 4° Emotion pénible qui se manifeste par le
changement des traits, de la voix. L'altération de sa
voix annonce une émotion profonde. Il répondit avec
altération. || 5" Grand besoin de boire. Il éprouve une
altération que rien ne peut calmer. || 6° En termes
de musique, changement qu'on fait subir à certai-
nes notes d'une gamme ou d'un accord.
—HIST. xivc s. Altération est transmutation d'au-
cune qualité, ORESME , Thèse de MEUNIER. || xvie s. Parce
qu'il n'y avait ny enflure ny altération par le de-
hors, MONT, i, 4 00. La mule mouroit d'altération,
DESPER. Contes-, XCH. Sans qu'on se fust doubté
d'aucune 'altération ny changement en sa personne,
il luy prit tout soudain une.... AMYOT, P. Mm. 02.
— ÉTYM. Provenç. alleracio; esp. alleracion; ital.
alteragione (voy. ALTÉRER).
ALTERCAS (al-tèr-kà), s.m. Altercation, débat.
Quoi qu'il en soit, cet altercas Mil en combustion
la salle et la cuisine, LA FONT. Fab. xii, 8. Il Vieux.
— ÉTYM. Voy. ALTERQUER.
ALTERCATION ( al-tèr-ka-sion ), s. f. Débat ou
contestation. Une vive altercation. Us ont de fré-
quentes altercations.
— HIST. xni° s. 11 firent une accordance de paix
des altercations, DU CANGE, accordia. || xive s. En
mains dehas et altercacions, BERCHEURE, f. a,verso.
Une autercacions est entre eulzencontrée, Girart de
Ross. Y. 6140. || xvie s. Sur quoy il avoit tous les
jours ordinairement de grandes altercations en la tri-
bune aux harangues alencontre d'Octâvius, AMYOT,
Gracques, 4 5. Difficultez, disputes et altercations,
CARLOIX, VII, 23.
— ÉTYM. Provenç. allercatio; espagn. alterca-
cion; ital. altcrcagione ; i'allercalio (voy. ALTER-
QUER).
ALTÉRÉ, ÉE(al-té-ré,rée),part.passé. || i" Chan-
gé de bien en mal. Couleur altérée. Santé altérée.
Monnaie altérée. || 2° Peiné, affecté. Un tel discours
n'a rien dont je sois altéré, MOL. Femm. sav. v, 4.
|| 3° Quia soif. Buvons toute cette eau;notre gorge
altérée En viendrabien à bout, LA FONT. Fab. vin, 25.
|| Fig. Ils sont altérés de sang, FÉN. Tél. xvi. Ainsi
parle en secret l'ange altéré de crime; Et tandis qu'il
se couche auprès de sa victime,- D'un sourd et long
fracas retentissent les monts, GILB. Mort d'Abel,
ch. vu. Je vois ces fiers chrétiens, de rapine alté-
rés, VOLT. Zaïre, i, 2. Le ciel.... Du sang de l'inno-
cence est-il donc altéré? RAC. Iph. rv, 4. || On a
dit autrefois, substantivement, c'est un altéré, pour
c'est un homme âpre au gain. || 4° En musique, se
dit des notes naturelles ou diatoniques modifiées
par les dièses et les bémols.
f ALTER EGO (al-tè-ré-go), s.m. \\.i° Titre donné,
particulièrement dans le royaume des Deux-Siciles
et en Espagne, à une personne chargée de rempla-
cer la puissance souveraine. || 2° Familièrement.
C'est mon alter ego, c'est un autre moi-même;
—ÉTYM. Alter ego, autre moi-même ; aller, autre
(voy. AUTRE), ego, je, moi (voy. JE).
ALTÉRER (al-té_-ré), v. a.\\ 1° En termes de phy-
sique, changer l'état d'une chose. Le sel altérerait
ce corps. || 2" Changer une chose de bien en mal.
Le soleil altérera ces, couleurs. Altérer les moeurs.
Altérer l'amitié. La diverse nourriture [éducation],
Fortifiant en l'un [chien] cette heureuse nature,
En l'autre l'altérant, LA FONT. 'Fab. vin, 23. Une
pitié qui n'altère en rien leur félicité, FÉN. Tél. xix. ■
Mais quel triste mélange altère ce' bonheur ! VOLT.
Zaïre, il, 4. Etnos seuls ennemis altérant sa bonté
Abusaient contre nous de sa facilité, RAC. Brit. v,3.
Et du méchant l'abord contagieux N'altère point
son innocence, m. Alhal. n, 4. Des interprétations
qui en altéraient la pureté, MASS. Évid. Ce qui peut
aboutir à déranger la fortune et ajtérer les affaires, ID.
Car. Nombre desélus. || 3e Agiter, émouvoirpénible-
ment, en parlant des personnes. Quel sujet inconnu
vous trouble et vous altère? BOIL. Sat. m. ||4°A1
térer la vérité, ne pas s'y conformer. Son ingénuité
N'altère point encor la simple vérité, RAC. Athal.
II, 7. || Altérer un discours, le rapporter autrement
qu'il n'a été prononcé. Altérer un texte, en cor-
rompre le sens. Après avoir altéré saint Grégoire,
l'auteur affecte.... BOSS. Prëf. [J Altérer les mon-
naies, les falsifier. Il 5° Exciter la soif, La chaleur
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