AFF
AFFADI, IE (a-fa-di, die), part, passé. Vin af-
fadi. Ragoût affadi. Estomac affadi. Votre coeur en
est affadi, SÉV. 233. [Il] a longtemps lé teint pâle et
le coeur affadi, BOIL. Lutr. il; Et n'estimant jdignes
d'être applaudis Que les héros par l'amour affadis,
j. B. ROUSS. Ép. II, 2.
AFFADIR (a-fa-dir), v. a. |J 1° Rendre fade. Affa-
dir une sauce. || 2° Fig. ôter le sel, le piquant.
Affadir une épigramme. Vous avez fardé là pein-
ture; Vous affadissez l'opéra, BÊRANGER, Pauvres
am. || 3" Causer une sensation désagréable au
palais, à l'estomac, par quelque chose de fade. Le
miel affadit le coeur. Comme il y a de bonnes vian-
des qui affadissent le coeur, il y a un mérite fade et
des personnes qui dégoûtent avec des qualités bon-
nes et estimables, LA ROCHEF. Pensées, 48. || '4° Fig.
Ces gens.... l'affadissaient, L'endormaient en contant
leur flamme, LA. PONT. Petit Ch. || 5° S'affadir,
v. rèfl. Devenir fade. De Molière oublié le sbl s'est
affadi, VOLT. Ép. ci. [Dans ie monde] Il ïaut se
prêter, s'accommoder, s'affadir avec les enfants de
la terre, nous qui devions en être le sel^ MASS.
Conf. Fuite. L'éloquence, toujours flatteuse dans les
monarchies, s'est affadie par des adulations dan-
gereuses aux meilleurs princes, "MÀ'SS. Louis le
Grand. i
— HIST. xvie s. Comme le vin se perd et affadist
par l'eau, et toute la farine s'aigrit par le levain,
CALV. Inst. 4 63. Cettui-ci, receu avec bonheurs et
caresses, fut renvoyé si plein de douceurs qu'il
en affadit ses compagnons / 'au 'retour, ! D'AUB.
Hist. i, 262. Je suis si affady.aprez'la liberté, que
qui me deffendroit l'accez de quelque coing des
Indes, j'en vivrois aulcunement plus mal !à mon
ayse, MONT, IV, 242. Au lieu de m'aîguiser l'appétit
par ces préparations et avahtjeux, on me lasse et
affadit, ID. H, 107. C'est le goust d'une molle for-
tune, qui s'affadit aux choses ordinaires et accoustu-
mées, m. iv, 283.
— ÉTYM. 1 et fade.
f AFFADISSANT, ANTE(a-fa-di-san, san-t'), adj.
Qui affadit. Une saveur affadissante. Des louanges
affadissantes.
AFFADISSEMENT (a-fa-di-se-man), s. m. || i° Ef-
fet que produit la fadeur. Les choses trop douces
causent de l'affadissement. || 2° Fig. Louer jusqu'à
l'affadissement. Tellier se promit toutes choses de
l'affadissement du sel de la terre (la faiblesse du
clergé; voy. S'AFFADIR),qu'il reconnut en plein dans
les assemblées des évêques sur cette affaire, ST-SIM.
346, 25:
— ÉTYM. Affadir.
AFFAIBLI, DE (a-fè-bli, blie), part, passé. Corps
affaibli par l'âge. Armée affaiblie par les désertions
et les maladies. Courage affaibli par de longs mal-
heurs. Son esprit n'est point affaibli. Style affaibli
par trop de minutie. Couleurs affaiblies. Se servir
d'un terme affaibli. Quand les hommes veulent quit-
ter le mal, le mal semble encore les poursuivre
longtemps ; il leur reste de mauvaises habitudes, un
naturel affaibli, des erreurs invétérées..., FÉN. Tél.
xxn. Quoi! pour Britannicus votre haine affaiblie....
RAC. Brit. iv, 4. Sur tant de fondements sa puis-
sance établie Par vous-même aujourd'hui ne peut
être affaiblie, ID. ib.. m, 3. Mes yeux, mes tristes
yeux, affaiblis par les ans, Hélas! avez-voûs pu le
chercher si longtemps? VOLT. Als. n', 2. Ces hautes
idées, ces grands objets n'étant plus affaiblis ou par
les fausses préventions d'un esprit indocile ou par
les aveugles cupidités d'un coeur passionné, BOURD.
Sermon pour les dimanches, t. iv, p. 180. Il est vrai
d'ailleurs que la foi n'est point non plus tellement
affaiblie ni altérée dans tout le christianisme, qu'il
n'y ait encore, jusques au milieu du siècle, de par-
faits chrétiens,™. Pensées, t. I,p. l 79. N.... est moins
affaibli par l'âge que par la maladie ; car il rie passe
point soixante-huit ans, LA BRUY. -H.
AFFAIBLIR (a-fè-blir), v. a. || 1° Rendre faible,
au propre et au figuré. Affaiblir le corps. L'âge af-
faiblissait son esprit. AffaibUr un malade par la sai-
gnée et par la diète. On avait affaibli la garnison
par des détachements. L'usage des lunettes affaiblit
quelquefois la vue. Affaiblir la puissance d'un Etat.
Pour ne pas affaiblir sa gloire. Affaiblir l'autorité
d'un témoignage. La vieillesse languissante et en-
nemie viendra rider ton visage, courber ton corps,
affaiblir tes membres, faire tarir dans tori coeur
la sourcede la joie.... FÉN. Tél. xrx. Peut-être
croirait-pn, en se soumettant, affaiblir l'autorité
dont on est maître; c'est au contraire ce qui l'af-
fermirait, BOURD. Pensées, t. u, p. 369. Comme les
aliments dans un corps malade, bien loin de le for-
tifier et de le nourrir, l'affaiblissent et se tournent j
AFF
en corruption jusqu'à détruire le principe de la vie....
ID. Carême, t. i,'p. 106. La première maxime en
matière de guerre est d'affaiblir son ennemi et de
le fatiguer, ID. Carême, 1.1, p. 228. Quelques jeu-
nes personnes ne connaissent point assez les avan-
tages d'une heureuse nature ; elles affaiblissent les
dons du ciel, si rares et si fragiles, par des ma-
nières affectées et par une mauvaise imitation, LA
BRUY. 3. La loi de l'histoire ne nous a permis ni
de rien déguiser ni de rien affaiblir dans le récit
de cette tragique aventure, VOLT. Russie, n, 10.
Je vous ai montré l'art d'affaiblir son empire,
CORN. Sert, ni, 2. Sa perte m'affaiblit, et son
trépas m'afflige, ID. Cid, il, 7. Pourquoi nous dé-
chirer par des guerres civiles, Où la mort des vain-
cus affaiblit les vainqueurs? ID. Hor. i, 4. Tant de
précautions affaiblit votre règne, RAC. Brit. iv, 4. Un
traître, en nous quittant, pour complaire à sa soeur,
Nous affaiblit bien moins qu'un lâche défenseur,
ID. Alex, n, 6.... Mes maux m'ont affaibli plus en-
cor que mes ans, TOLT. Zaïre, n, 3. Vous qui du
poids des ans n'êtes point affaiblis, ID. Tancr. v, 2.
|| 2° Affaiblir se prend aussi absolument. Trop retou-
cher un ouvrage,, c'est moins retoucher qu'affai-
blir. Je me sens affaiblir, quand je vous encourage,
CORN, Rod. ni, 6. Je sens affaiblir ma force et mes es-
prits,RAC. Mithr. v, scènedern. || 3° Affaiblir les mon-
naies, les espèces, en diminuer le poids ouïe titre.
|| 4° S'affaiblir, v. rêfl. Devenir faible, au propre et
au figuré. Ses forces s'affaiblissent. Sa douleur s'af-
faiblit. J'ai vu'nos espérances s'affaihlir. La raison
de son père s'était affaiblie. Nous laissons s'affaiblir
l'autorité. Quoi ! déjà votre foi s'affaiblit et s'étonne!
RAC Alh.l, 2. Ma vue s'affaiblit, dit Irène. Prenez
des lunettes, ditEsculape. Jem'affaiblismoi-même,
continue-t-elle ; je ne suis ni si saine ni si forte que
j'ai été. C'est, dit le dieu, que vous vieillissez, LA
BRUY. t{. || 5° En peinture et gravure, affaiblir
marque l'abus ou l'exagération de l'adoucissement ;
en architecture, c'est diminuer de l'épaisseur d'un
mur ou de la grosseur d'une pièce dé charpente.
— SYN. AFFAIBLIR , ÉNERVER. Diminuer la puis-
sance. On affaiblit ce qui est fort; on énerve ce
qui est nerveux. Toutes les fois que fort et nerveux
ne pourraient être confondus,affaiblir et énerver ne
doivent pas l'être. Puis affaiblir est beaucoup plus gé-
néral: L'âge affaiblit naturellement; Une diète sé-
vère affaiblit, mais pour procurer la santé. Au lieu
que énerver indique quelque chose d'accidentel et
demalfaisant : Se laisser énerver par les délices, par
l'oisiveté.
— HIST. XIIe s. Mult sunt li bon et li hardi Ame-
nuisé et afiebli, Rou, 6750. Li remarianz est moût
afëbliez, Roncisv. p. 70. Vous i mourrez, France en
eft [sera] afeblie, ib. p. 82. Lors sa parole prist
à afebloier, t"6. p. 99. En la cause veïmes l'apostolie
afeblir, Qu'il ne pout l'arcevesque contre tuz main-
tenir, ' Th. le Mari. loi. Car j'en sui si meûz et
afoibliz, Couci, v. || xm" s. Et bien furent mort en
celé voie quarante chevalier ; dont li os [armée] fu
durement afebloiés et apovris, VILLEH. -122. Esc'as
couroit souvent sour lui, et l'afoibloioit moût de
gent et d'amis et de chastiaus, H. DE VAL. IO. Ce
vont li trois portier disant: Mais,que qu'il aillent
devisant, Forment en sunt afebloié, la Rose, 14805.
Or te voil dire et conseillier Que l'amors metes en
obli, Dont je te voi si afoibli, Et si conquis et tor-
roenté, «6. 3033. Lor dru [elles] ne vont pas
oubliant; Molt aloieiït afoibloiant, Lai d'Ignaurès.
Dont commencent li prince forment à empirier; Li
cors lor affebloient, et lor corant destrier, Ch.
d'Ant. vu, 258. || xve s. Nous sommes affoibliz de
toute foi et loyauté les uns envers les autres,
COMM. n, 6. Ha! le sacrement de l'autel, Je suis
affoibli [j'ai peur], qu'est ceci? VILLON, Arch. de
Bagnol. || xvr 5 s. Toutes fois, monseigneur, je la
vois sans cesse affpiblir; en sorte que, si je le vous
celois, je ne vous serois telle que je suis, MARGUER.
Lett. 99.
— ÉTYM. A et faiblir; picard, affleboyer; bour-
guig. é/bibli; provenç. afeblir, aflëbir, afflébleiar.
Il y avait deux formes en vieux français et en pro-
vençal : afeblir ou afoiblir, suivant les dialectes,
et afebloier ou afoibloier. La première seule a sur-
vécu, sauf dans le picard, où la seconde est con-
servée.
AFFAIBLISSANT, ANTE (a-fè-bli-san, san-t'),
adj. Qui affaiblit. Régime affaiblissant.
AFFAIBLISSEMENT (a-fè-bli-se-man), s.m. 111° Di-
minution de force, au propre et au figuré. L'affai-
blissement des forces, de la santé, de la vue, du ;
courage. L'affaiblissement de la lumière du soleil j :
dans une éclipse. Recourons à Dieu dans les affai- ' :
AFF 63
Mssements où la vertu tombe comme en défaillance,
FÉN. t. XVIII, p. l 95. Pour s'opposer au relâchemen
des moeurs, aux affaiblissements de la discipline,
MASS. Car. Mélange. Il est rare que leurs grâces [des
grands] ne soient pas le prix de nos affaiblissements
et de nos complaisances, ID. Conf. Scand. Soit par
la désertion de quelques-uns de ses enfants, soit par
l'affaiblissement de la charité du plus grand nom-
bre, noum.Pensées, t. n,p. 346. || 2° Affaiblisse-
ment des monnaies, abaissement de leur titre.
t AFFAINÉANTÏ , IE (a-fè-né-an-ti, tie) , part,
passé et adj. Devenu fainéant. Us parlaient dans ces
lettres en vrais étourdis , et y traitaient' le roi
[Louis XIV] de gentilhomme campagnard affainéanti
auprès de sa vieille femme, M. L. M. D..L. F. Mémoi-
res, p. 261. Amsterdam, -1734. || Mot très-bon et à
employer. ~
t AFFAMÊANT1R (S') (a-fè-né-an-tir), v.réfl.'De-
venir fainéant. Les grandes possessions des biens
de la fortune sont cause que l'on s'affainéantit et
que l'on négligé de posséder les biens de la vertu ,
Francion, livre iv, p. 180.
— ÉTYM. À et fainéant.
AFFAIRE (a-fê-r') , s. f. || 1" Ce qui est l'ob-
jet de quelque travail ; occupation , soin , de-
voir , fonction. Une petite affaire. Une affaire im-
portante. N'avoir pas d'affairé. C'était l'affaire d'un
jour. Charger le fusil et tuer la bête fut l'affaire
d'un instant. Je ne me suis mêlé d'aucune affaire.
Être accablé d'affaires. C'est mon, affaire ; vous
n'avez rien à y voir. L'étude est son unique af-
faire. Ils ont pour unique affaire de toucher leurs
rentes. C'est l'affaire d'un bon juge de.... Il est
tout à son affaire. Vie douce et paisible, sans bruit,
sans embarras d'affaires, sans inquiétude, sans soin,
BOURD. Pensées, 1.1, p. 348. Le czar en partant do
Paris avait d'autres affaires qu'à vérifier des passages
de saint Êpiphane, VOLT. Hist. de Russ. u, 9. Je
suis en affaires avec l'abbé, SËV. 228. J'ai quelque
affaire Là dedans avec certain frère, LA FONT. Cord.
|| Faire son affaire d'une chose, s'en charger, en
répondre. J'avancerai les frais et j'en fais mon af-
faire. As-tu' fait ton affaire principale de sa justice?
BOSS. trécess. i. C'est là que je mets toute mon affaire,
ID. 6, Têtur. t. Quelle ne sera pas la lenteur des
progrès de la sagesse dont si peu d'hommes se font
une affaire? DIDER. Essai sur Claude. C'est mon af-
faire que la conversion, PASC. Myst. 2. C'est l'affaire
des dieux, ce n'est pas la nôtre, DIDER. Princ. de
polit. 76. Qu'il brûle encor pour elle, ou la quitte
pour moi, Ce n'est pas votre affaire, CORN. Othon,
n, 5. Ce qu'on y voit de plus pompeux n'est l'af-
fairé que d'une scène, MASS. Drop..Former des ci-
toyensn'est pas l'affaire d'un jour, J. i. ROUSS. Écon.
2. Cliton n'a jamais eu, toute sa vie, que deux af-
faires, qui est de dîner le matin et dé souper le soir,
LA BRUY. l l. Nous devons travailler à nous rendre
très-dignes de quelque emploi : le reste ne nous re-
garde point,' c'est l'affaire dés autres,' ID. 2. || Faire
son affaire d'une chose, savoir la mettre à profit.
Que dans mes mains pleuve de l'or, De l'or, De
l'or, Et j'en fais mon affaire, BÊRANGER, El. de la
rich. || 2° Tout ce qui est l'objet d'un intérêt. Abandon-
ner un ami dans une affaire qui intéresse l'honneur.
Ilfaut tenter l'affaire. On parle du salut comme d'une
affaire souverainement importante, et on a raison d'en
parler de la sorte ; mais c'est trop peu dire : il faut
ajouter que c'est une affaire absolument nécessaire,
BOURD. Pensées, 1.1, p. 9. Sire, j'en ai trop dit, mais
l'affaire vous touche, CORN. Hor. v, 3. Tantôt son
père Au sortir du conseil doit proposer l'affaire, ID.
Cid, i, 2. Tout le monde craint d'avoir quelque af-
faire avec lui, FÉN. Tél. ni. Il Affaire d'honneur, ou
absolument, affaire, un duel, un combat singulier. Il
a une affaire d'honneur. Une première affaire, un
premier duel. J'ai appris qu'il avait eu quelques af-
faires en Italie et qu'il s'y était battu plusieurs fois,
s. i. ROUSS. Hél. i, 46. || Affaire d'amour, un com-
merce de galanterie. || Affaires d'esprit, les matières
de goût. Il veut qu'on le consulte sur toutes les af-
faires d'esprit. |) 3° C'est une affaire dé, une ques-
tion de.... Elle était de sa nature une affaire de re.-
ligion chez les païens, FONTEN. Oracles, chap. i,
Inlrod. La foi de beaucoup d'hommes est une affaire
de géographie, s. J. ROUSS. Ém.vt. C'est une affaire
de soumission et d'humilité, BOSS. Lett. 63. || 4° C'est
une affaire, la chose est difficile. Ce n'est pas une
affaire, la chose n'est pas importante. On se per-
suade que,comme ce n'est pas une affaire d'en [de
certains défauts] être coupable, il n'y a pas aussi
grand mal d'en être censeur, MASS. Car. Médis.
Et conter pour conter me semble peu d'affaire, LA
FONT. Fab.vi,l. Cène serait pas une affaire, SÉV. 68.
AFFADI, IE (a-fa-di, die), part, passé. Vin af-
fadi. Ragoût affadi. Estomac affadi. Votre coeur en
est affadi, SÉV. 233. [Il] a longtemps lé teint pâle et
le coeur affadi, BOIL. Lutr. il; Et n'estimant jdignes
d'être applaudis Que les héros par l'amour affadis,
j. B. ROUSS. Ép. II, 2.
AFFADIR (a-fa-dir), v. a. |J 1° Rendre fade. Affa-
dir une sauce. || 2° Fig. ôter le sel, le piquant.
Affadir une épigramme. Vous avez fardé là pein-
ture; Vous affadissez l'opéra, BÊRANGER, Pauvres
am. || 3" Causer une sensation désagréable au
palais, à l'estomac, par quelque chose de fade. Le
miel affadit le coeur. Comme il y a de bonnes vian-
des qui affadissent le coeur, il y a un mérite fade et
des personnes qui dégoûtent avec des qualités bon-
nes et estimables, LA ROCHEF. Pensées, 48. || '4° Fig.
Ces gens.... l'affadissaient, L'endormaient en contant
leur flamme, LA. PONT. Petit Ch. || 5° S'affadir,
v. rèfl. Devenir fade. De Molière oublié le sbl s'est
affadi, VOLT. Ép. ci. [Dans ie monde] Il ïaut se
prêter, s'accommoder, s'affadir avec les enfants de
la terre, nous qui devions en être le sel^ MASS.
Conf. Fuite. L'éloquence, toujours flatteuse dans les
monarchies, s'est affadie par des adulations dan-
gereuses aux meilleurs princes, "MÀ'SS. Louis le
Grand. i
— HIST. xvie s. Comme le vin se perd et affadist
par l'eau, et toute la farine s'aigrit par le levain,
CALV. Inst. 4 63. Cettui-ci, receu avec bonheurs et
caresses, fut renvoyé si plein de douceurs qu'il
en affadit ses compagnons / 'au 'retour, ! D'AUB.
Hist. i, 262. Je suis si affady.aprez'la liberté, que
qui me deffendroit l'accez de quelque coing des
Indes, j'en vivrois aulcunement plus mal !à mon
ayse, MONT, IV, 242. Au lieu de m'aîguiser l'appétit
par ces préparations et avahtjeux, on me lasse et
affadit, ID. H, 107. C'est le goust d'une molle for-
tune, qui s'affadit aux choses ordinaires et accoustu-
mées, m. iv, 283.
— ÉTYM. 1 et fade.
f AFFADISSANT, ANTE(a-fa-di-san, san-t'), adj.
Qui affadit. Une saveur affadissante. Des louanges
affadissantes.
AFFADISSEMENT (a-fa-di-se-man), s. m. || i° Ef-
fet que produit la fadeur. Les choses trop douces
causent de l'affadissement. || 2° Fig. Louer jusqu'à
l'affadissement. Tellier se promit toutes choses de
l'affadissement du sel de la terre (la faiblesse du
clergé; voy. S'AFFADIR),qu'il reconnut en plein dans
les assemblées des évêques sur cette affaire, ST-SIM.
346, 25:
— ÉTYM. Affadir.
AFFAIBLI, DE (a-fè-bli, blie), part, passé. Corps
affaibli par l'âge. Armée affaiblie par les désertions
et les maladies. Courage affaibli par de longs mal-
heurs. Son esprit n'est point affaibli. Style affaibli
par trop de minutie. Couleurs affaiblies. Se servir
d'un terme affaibli. Quand les hommes veulent quit-
ter le mal, le mal semble encore les poursuivre
longtemps ; il leur reste de mauvaises habitudes, un
naturel affaibli, des erreurs invétérées..., FÉN. Tél.
xxn. Quoi! pour Britannicus votre haine affaiblie....
RAC. Brit. iv, 4. Sur tant de fondements sa puis-
sance établie Par vous-même aujourd'hui ne peut
être affaiblie, ID. ib.. m, 3. Mes yeux, mes tristes
yeux, affaiblis par les ans, Hélas! avez-voûs pu le
chercher si longtemps? VOLT. Als. n', 2. Ces hautes
idées, ces grands objets n'étant plus affaiblis ou par
les fausses préventions d'un esprit indocile ou par
les aveugles cupidités d'un coeur passionné, BOURD.
Sermon pour les dimanches, t. iv, p. 180. Il est vrai
d'ailleurs que la foi n'est point non plus tellement
affaiblie ni altérée dans tout le christianisme, qu'il
n'y ait encore, jusques au milieu du siècle, de par-
faits chrétiens,™. Pensées, t. I,p. l 79. N.... est moins
affaibli par l'âge que par la maladie ; car il rie passe
point soixante-huit ans, LA BRUY. -H.
AFFAIBLIR (a-fè-blir), v. a. || 1° Rendre faible,
au propre et au figuré. Affaiblir le corps. L'âge af-
faiblissait son esprit. AffaibUr un malade par la sai-
gnée et par la diète. On avait affaibli la garnison
par des détachements. L'usage des lunettes affaiblit
quelquefois la vue. Affaiblir la puissance d'un Etat.
Pour ne pas affaiblir sa gloire. Affaiblir l'autorité
d'un témoignage. La vieillesse languissante et en-
nemie viendra rider ton visage, courber ton corps,
affaiblir tes membres, faire tarir dans tori coeur
la sourcede la joie.... FÉN. Tél. xrx. Peut-être
croirait-pn, en se soumettant, affaiblir l'autorité
dont on est maître; c'est au contraire ce qui l'af-
fermirait, BOURD. Pensées, t. u, p. 369. Comme les
aliments dans un corps malade, bien loin de le for-
tifier et de le nourrir, l'affaiblissent et se tournent j
AFF
en corruption jusqu'à détruire le principe de la vie....
ID. Carême, t. i,'p. 106. La première maxime en
matière de guerre est d'affaiblir son ennemi et de
le fatiguer, ID. Carême, 1.1, p. 228. Quelques jeu-
nes personnes ne connaissent point assez les avan-
tages d'une heureuse nature ; elles affaiblissent les
dons du ciel, si rares et si fragiles, par des ma-
nières affectées et par une mauvaise imitation, LA
BRUY. 3. La loi de l'histoire ne nous a permis ni
de rien déguiser ni de rien affaiblir dans le récit
de cette tragique aventure, VOLT. Russie, n, 10.
Je vous ai montré l'art d'affaiblir son empire,
CORN. Sert, ni, 2. Sa perte m'affaiblit, et son
trépas m'afflige, ID. Cid, il, 7. Pourquoi nous dé-
chirer par des guerres civiles, Où la mort des vain-
cus affaiblit les vainqueurs? ID. Hor. i, 4. Tant de
précautions affaiblit votre règne, RAC. Brit. iv, 4. Un
traître, en nous quittant, pour complaire à sa soeur,
Nous affaiblit bien moins qu'un lâche défenseur,
ID. Alex, n, 6.... Mes maux m'ont affaibli plus en-
cor que mes ans, TOLT. Zaïre, n, 3. Vous qui du
poids des ans n'êtes point affaiblis, ID. Tancr. v, 2.
|| 2° Affaiblir se prend aussi absolument. Trop retou-
cher un ouvrage,, c'est moins retoucher qu'affai-
blir. Je me sens affaiblir, quand je vous encourage,
CORN, Rod. ni, 6. Je sens affaiblir ma force et mes es-
prits,RAC. Mithr. v, scènedern. || 3° Affaiblir les mon-
naies, les espèces, en diminuer le poids ouïe titre.
|| 4° S'affaiblir, v. rêfl. Devenir faible, au propre et
au figuré. Ses forces s'affaiblissent. Sa douleur s'af-
faiblit. J'ai vu'nos espérances s'affaihlir. La raison
de son père s'était affaiblie. Nous laissons s'affaiblir
l'autorité. Quoi ! déjà votre foi s'affaiblit et s'étonne!
RAC Alh.l, 2. Ma vue s'affaiblit, dit Irène. Prenez
des lunettes, ditEsculape. Jem'affaiblismoi-même,
continue-t-elle ; je ne suis ni si saine ni si forte que
j'ai été. C'est, dit le dieu, que vous vieillissez, LA
BRUY. t{. || 5° En peinture et gravure, affaiblir
marque l'abus ou l'exagération de l'adoucissement ;
en architecture, c'est diminuer de l'épaisseur d'un
mur ou de la grosseur d'une pièce dé charpente.
— SYN. AFFAIBLIR , ÉNERVER. Diminuer la puis-
sance. On affaiblit ce qui est fort; on énerve ce
qui est nerveux. Toutes les fois que fort et nerveux
ne pourraient être confondus,affaiblir et énerver ne
doivent pas l'être. Puis affaiblir est beaucoup plus gé-
néral: L'âge affaiblit naturellement; Une diète sé-
vère affaiblit, mais pour procurer la santé. Au lieu
que énerver indique quelque chose d'accidentel et
demalfaisant : Se laisser énerver par les délices, par
l'oisiveté.
— HIST. XIIe s. Mult sunt li bon et li hardi Ame-
nuisé et afiebli, Rou, 6750. Li remarianz est moût
afëbliez, Roncisv. p. 70. Vous i mourrez, France en
eft [sera] afeblie, ib. p. 82. Lors sa parole prist
à afebloier, t"6. p. 99. En la cause veïmes l'apostolie
afeblir, Qu'il ne pout l'arcevesque contre tuz main-
tenir, ' Th. le Mari. loi. Car j'en sui si meûz et
afoibliz, Couci, v. || xm" s. Et bien furent mort en
celé voie quarante chevalier ; dont li os [armée] fu
durement afebloiés et apovris, VILLEH. -122. Esc'as
couroit souvent sour lui, et l'afoibloioit moût de
gent et d'amis et de chastiaus, H. DE VAL. IO. Ce
vont li trois portier disant: Mais,que qu'il aillent
devisant, Forment en sunt afebloié, la Rose, 14805.
Or te voil dire et conseillier Que l'amors metes en
obli, Dont je te voi si afoibli, Et si conquis et tor-
roenté, «6. 3033. Lor dru [elles] ne vont pas
oubliant; Molt aloieiït afoibloiant, Lai d'Ignaurès.
Dont commencent li prince forment à empirier; Li
cors lor affebloient, et lor corant destrier, Ch.
d'Ant. vu, 258. || xve s. Nous sommes affoibliz de
toute foi et loyauté les uns envers les autres,
COMM. n, 6. Ha! le sacrement de l'autel, Je suis
affoibli [j'ai peur], qu'est ceci? VILLON, Arch. de
Bagnol. || xvr 5 s. Toutes fois, monseigneur, je la
vois sans cesse affpiblir; en sorte que, si je le vous
celois, je ne vous serois telle que je suis, MARGUER.
Lett. 99.
— ÉTYM. A et faiblir; picard, affleboyer; bour-
guig. é/bibli; provenç. afeblir, aflëbir, afflébleiar.
Il y avait deux formes en vieux français et en pro-
vençal : afeblir ou afoiblir, suivant les dialectes,
et afebloier ou afoibloier. La première seule a sur-
vécu, sauf dans le picard, où la seconde est con-
servée.
AFFAIBLISSANT, ANTE (a-fè-bli-san, san-t'),
adj. Qui affaiblit. Régime affaiblissant.
AFFAIBLISSEMENT (a-fè-bli-se-man), s.m. 111° Di-
minution de force, au propre et au figuré. L'affai-
blissement des forces, de la santé, de la vue, du ;
courage. L'affaiblissement de la lumière du soleil j :
dans une éclipse. Recourons à Dieu dans les affai- ' :
AFF 63
Mssements où la vertu tombe comme en défaillance,
FÉN. t. XVIII, p. l 95. Pour s'opposer au relâchemen
des moeurs, aux affaiblissements de la discipline,
MASS. Car. Mélange. Il est rare que leurs grâces [des
grands] ne soient pas le prix de nos affaiblissements
et de nos complaisances, ID. Conf. Scand. Soit par
la désertion de quelques-uns de ses enfants, soit par
l'affaiblissement de la charité du plus grand nom-
bre, noum.Pensées, t. n,p. 346. || 2° Affaiblisse-
ment des monnaies, abaissement de leur titre.
t AFFAINÉANTÏ , IE (a-fè-né-an-ti, tie) , part,
passé et adj. Devenu fainéant. Us parlaient dans ces
lettres en vrais étourdis , et y traitaient' le roi
[Louis XIV] de gentilhomme campagnard affainéanti
auprès de sa vieille femme, M. L. M. D..L. F. Mémoi-
res, p. 261. Amsterdam, -1734. || Mot très-bon et à
employer. ~
t AFFAMÊANT1R (S') (a-fè-né-an-tir), v.réfl.'De-
venir fainéant. Les grandes possessions des biens
de la fortune sont cause que l'on s'affainéantit et
que l'on négligé de posséder les biens de la vertu ,
Francion, livre iv, p. 180.
— ÉTYM. À et fainéant.
AFFAIRE (a-fê-r') , s. f. || 1" Ce qui est l'ob-
jet de quelque travail ; occupation , soin , de-
voir , fonction. Une petite affaire. Une affaire im-
portante. N'avoir pas d'affairé. C'était l'affaire d'un
jour. Charger le fusil et tuer la bête fut l'affaire
d'un instant. Je ne me suis mêlé d'aucune affaire.
Être accablé d'affaires. C'est mon, affaire ; vous
n'avez rien à y voir. L'étude est son unique af-
faire. Ils ont pour unique affaire de toucher leurs
rentes. C'est l'affaire d'un bon juge de.... Il est
tout à son affaire. Vie douce et paisible, sans bruit,
sans embarras d'affaires, sans inquiétude, sans soin,
BOURD. Pensées, 1.1, p. 348. Le czar en partant do
Paris avait d'autres affaires qu'à vérifier des passages
de saint Êpiphane, VOLT. Hist. de Russ. u, 9. Je
suis en affaires avec l'abbé, SËV. 228. J'ai quelque
affaire Là dedans avec certain frère, LA FONT. Cord.
|| Faire son affaire d'une chose, s'en charger, en
répondre. J'avancerai les frais et j'en fais mon af-
faire. As-tu' fait ton affaire principale de sa justice?
BOSS. trécess. i. C'est là que je mets toute mon affaire,
ID. 6, Têtur. t. Quelle ne sera pas la lenteur des
progrès de la sagesse dont si peu d'hommes se font
une affaire? DIDER. Essai sur Claude. C'est mon af-
faire que la conversion, PASC. Myst. 2. C'est l'affaire
des dieux, ce n'est pas la nôtre, DIDER. Princ. de
polit. 76. Qu'il brûle encor pour elle, ou la quitte
pour moi, Ce n'est pas votre affaire, CORN. Othon,
n, 5. Ce qu'on y voit de plus pompeux n'est l'af-
fairé que d'une scène, MASS. Drop..Former des ci-
toyensn'est pas l'affaire d'un jour, J. i. ROUSS. Écon.
2. Cliton n'a jamais eu, toute sa vie, que deux af-
faires, qui est de dîner le matin et dé souper le soir,
LA BRUY. l l. Nous devons travailler à nous rendre
très-dignes de quelque emploi : le reste ne nous re-
garde point,' c'est l'affaire dés autres,' ID. 2. || Faire
son affaire d'une chose, savoir la mettre à profit.
Que dans mes mains pleuve de l'or, De l'or, De
l'or, Et j'en fais mon affaire, BÊRANGER, El. de la
rich. || 2° Tout ce qui est l'objet d'un intérêt. Abandon-
ner un ami dans une affaire qui intéresse l'honneur.
Ilfaut tenter l'affaire. On parle du salut comme d'une
affaire souverainement importante, et on a raison d'en
parler de la sorte ; mais c'est trop peu dire : il faut
ajouter que c'est une affaire absolument nécessaire,
BOURD. Pensées, 1.1, p. 9. Sire, j'en ai trop dit, mais
l'affaire vous touche, CORN. Hor. v, 3. Tantôt son
père Au sortir du conseil doit proposer l'affaire, ID.
Cid, i, 2. Tout le monde craint d'avoir quelque af-
faire avec lui, FÉN. Tél. ni. Il Affaire d'honneur, ou
absolument, affaire, un duel, un combat singulier. Il
a une affaire d'honneur. Une première affaire, un
premier duel. J'ai appris qu'il avait eu quelques af-
faires en Italie et qu'il s'y était battu plusieurs fois,
s. i. ROUSS. Hél. i, 46. || Affaire d'amour, un com-
merce de galanterie. || Affaires d'esprit, les matières
de goût. Il veut qu'on le consulte sur toutes les af-
faires d'esprit. |) 3° C'est une affaire dé, une ques-
tion de.... Elle était de sa nature une affaire de re.-
ligion chez les païens, FONTEN. Oracles, chap. i,
Inlrod. La foi de beaucoup d'hommes est une affaire
de géographie, s. J. ROUSS. Ém.vt. C'est une affaire
de soumission et d'humilité, BOSS. Lett. 63. || 4° C'est
une affaire, la chose est difficile. Ce n'est pas une
affaire, la chose n'est pas importante. On se per-
suade que,comme ce n'est pas une affaire d'en [de
certains défauts] être coupable, il n'y a pas aussi
grand mal d'en être censeur, MASS. Car. Médis.
Et conter pour conter me semble peu d'affaire, LA
FONT. Fab.vi,l. Cène serait pas une affaire, SÉV. 68.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 93.31%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 93.31%.
- Collections numériques similaires Bibliographie de la presse française politique et d'information générale Bibliographie de la presse française politique et d'information générale /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BIPFPIG00"Le Briard : journal républicain, organe des intérêts de la Brie ["puis" journal régional ... "ou" journal de la démocratie] /ark:/12148/bd6t53936607d.highres L'Union bourguignonne : ["puis" journal de Dijon] : paraissant les mercredis, vendredis et dimanches ["puis" paraissant tous les jours, les dimanches et les jeudis exceptés "puis" paraissant les lundi, mardi, mercredi, vendredi et samedi] /ark:/12148/bd6t526290287.highres
- Auteurs similaires Bibliographie de la presse française politique et d'information générale Bibliographie de la presse française politique et d'information générale /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BIPFPIG00"Le Briard : journal républicain, organe des intérêts de la Brie ["puis" journal régional ... "ou" journal de la démocratie] /ark:/12148/bd6t53936607d.highres L'Union bourguignonne : ["puis" journal de Dijon] : paraissant les mercredis, vendredis et dimanches ["puis" paraissant tous les jours, les dimanches et les jeudis exceptés "puis" paraissant les lundi, mardi, mercredi, vendredi et samedi] /ark:/12148/bd6t526290287.highres
-
-
Page
chiffre de pagination vue 131/1016
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k5406710m/f131.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k5406710m/f131.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k5406710m/f131.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k5406710m/f131.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k5406710m
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k5406710m
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k5406710m/f131.image × Aide