Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 4 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k54066991
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-57472
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/12/2008
2372
TRU
truchement, BOURSAULT, Fabl. d'hs. i, 6. Le mi-
nistre chrétien, dit encore saint Jérôme, est le
truchement entro Dieu et l'homme, CHATEAUBR.
Génie, i, i, 9. il 3° Fig. Ce qui fait comprendre.
Une parfaite ardeur a trop de truchements Par qui
se faire entendre aux esprits des amants : Un
coup 'd'oeil, un soupir.... CORN. Mil. m, 2. Ses re-
gards, truchements de l'ardeur qui la touche,
LA. FONT. Adonis. Ce langage, il est vrai, peut
être obscur parfois, S'il n'a pour truchement l'écri-
ture ou la voix, MOL. Éc. des mar. i, 6. Contentez-
vous des yeux pour vos seuls truchements, m.
Femm. sav. i, 4. 1] n'est pas habile, mais il a une
langue qui peut servir de truchement,-et des pieds qui
peuvent le porter d'un lieu à un autre, LA BHUY. II.
— HIST. xir s. Drugement somes d'Âufrique et
-d'outre mer, la Prise d'Orenge, v. 422. ||xvts. Et
qui n'a pas langaige' en lui, Pour parler selon
son désir, Uug truchement lui fault quérir;
CH. D'ORL. Rondel, 63. || xvr s. Procureur ou tru-
chement, Nouv. coust. ge'n. t. i, p. 846. Je parlay
à l'un d'eulx [Indiens d'Amérique] fort longtemps ;
mais j'avois un truchement qui me suyvoit si
mal..^. que je n'en peus tirer gueres de plaisir,
MONT, i, 246 Tes carmes [vers] Sont les truche-
mans de- ton coeur, DE BRACH, OEUV. t. i, p. 3)4.
— ÉTYM. Cat. torsimani; espagn. trujaman;
de l'arabe tardjémân, interprète. C'est le même
que droginan.
TRUCHER (tru-ché), v. a. Terme vieilli. Men-
dier par fainéantise. || Il se conjuge avec l'auxi-
liaire avoir.
— HIST. xvi" s. Trucher, OUDIN, Dict.
— ÉTYM. Origine inconnue.
TRUCHEUR, EUSE (tru-cheur, cheû-z'), s. m.
et f. Celui, celle qui truche, qui mendie. Je ne
veux pas épouser un vilain trucheur comme celui-
là, CARMONTELLE, Prov. l'Aveugle avare, se. 4.
TRUELLE (tru-è-1'), s. f. || i° Outil dont les ma-
çons se servent pour employer le plâtre et le mor-
tier. Je ne me servirai plus à l'avenir de la
truelle parmi mon peuple d'Israël, et je n'en crépi-
rai plus les murailles, SACT, Bible, Âmos, vu, 8. Elle
fait jouer la truelle Après une ville nouvelle,
SCARR. Tirg. trav. i. || Fig. Si le philosophe peut
quelquefois être représenté armé d'une faulx, il
doit au moins porter dans l'autre main une
truelle, BONNET, Paling. xiv, 5. || 2° La bâtisse, le
goût de bâtir. Louvois dit qu'il était perdu, mais
qu'il lui susciterait [au roi] une guerre telle qu'il
lui ferait avoir besoin de lui, et laisser là la
truelle, ST-SIM. 219, 203. Vous avez peut-être en-
tendu dire que je suis maçon, et tout le contraire
de Sedaine : il a quitté la truelle pour la lyre, et
moi la lyre pour la truelle, VOLT. Lett. la Harpe,
15 août 1776. || Aimer la truelle, aimer à bâtir.
|| 3° Truelle à poisson, sorte de cuiller avec la-
quelle on découpe et sert le poisson. || 4° Truelle
vernie ou à ramoneur, espèce de champignon;
c'est un polypore.
— HIST. xm° s. Et la truele et le ciseau, Après
tenailles, Choses qui faillent en ménage. [| xiv s.
Il doit avoir en sa sceinture une truelle à.maçon,
VIGNAY, Esches moralises, f° 4S. |[xvies. Mainte-
nant je ne suis ny vaneur, ny maçon, Pour ac-
quérir du bien en si basse façon : Et si ay fait
service autant à ma contrée Qu'une vile truelle à
trois crosses tymbrée, RONS. 977. A propos truelle :
pourquoi est-ce que.... RAB. I, 39.
— ÉTYM. Wallon, truvei ; du lat. trulla, truelle,
dimin. de Irua, cuiller à pot.
TRUELLÉE (tru-è-lée), s. f. La quantité de
plâtre ou de mortier qui peut tenir sur une truelle.
t TRUELLETTE (tru-è-lè-t'), s. f. Petite truelle.
TRUFFE (tru-f), s. f. || 1° Terme de botanique.
Genre de la famille des champignons. || 2" Cham-
pignon souterrain, charnu, compacte, dont les
spores sont renfermées dans l'épaisseur du tissu
charnu et germent lors de la destruction de
celui-ci, pour la reproduction de l'espèce; il a
beaucoup de parfum et est un mets très-recher-
ché. Truffe noire. Truffe blanche. Les truffes du
Périgord Sont les plus estimées. Une dinde aux
truffes. La truffe, cette plante si bien déguisée qui
naît, croît et fructifie dans la terre, sans jamais
en sortir, ne présente qu'une tête arrondie où
l'on ne découvre aucun des caractères par lesquels
les plantes nous sont connues, BONNET, Contempl.
nat. m,7. Presque tout le monde en a été attaqué,
successivement [du rhume], de façon qu'à l'opéra,
au lieu d'offrir des liqueurs fraîches et des truffes
comme à l'ordinaire, le limonadier offre et vend
de lapâte'deguimauve,BARBIER Journal, fév. 1733.
TRU
Les cochons recherchent les truffes avec passion,
lorsqu'ils en ont une fois goûté; ils les indiquent
donc en fouillant la terre, GENLIS, Maison rust.
t. m, p. 252, dans POUGENS. Quand on veut gar-
der des truffes pour l'hiver, on doit les faire sé-
cher au four, après les avoir coupées par tranches,
ID. ib. Un sauté de truffes est un plat dont la maî-
tresse de la maison se réserve de faire les hon-
neurs ; bref, la truffe est le diamant de la cuisine,
BRILLÂT-SAVARIN , Physiol. du goût, Médit. VI.
113° Populairement. Truffe de savetier, marron.
H 4° Truffe d'eau, tribule aquatique ou macre flot-
tante. || 5° Populairement. Truffe, gros nez bour-
geonné. || Proverbe- Quand il tonne, on dit dans
certaines campagnes : Voilà un bon temps pour
les truffes.
— HIST. xvie s. Il trouva la relique ployée dans
la serviette comme on enveloppe les truffles en
Xaintonge, D'AUBIGNÉ, Foen. iv, 4 1. Marrons, truffes,
porreaux.... PARÉ, xvni, 43. Cet arbuste, dit car-
toufle, porte fruict de mesme nom, semblable à
truffes, o. DE SERRES, 563. Trufle, la macre et la
trufe, COTGRAVE.
— ÉTYM. Berry, truffe, pomme de terre; bour-
guig. treufe ; provenç. trufa. À côté de celte forme,
il y a celles qui n'ont pas d'r : génev. tufelle,
pomme de terre. Il y a aussi celles qui commen-
cent par tar : truffes ou tartufles, dans un livre
français de 4 505 cité par Lamonnoye ; ital. tar-
iuffo; milanais, tartuffol; vénit. tartufola; d'où
l'allem. Kartoffel. Le préfixe far est, suivant Mé-
nage, le représentant du latin terra : terrx tuber.
Tout se réduit donc à deux formes essentielles :
l'une avec r, l'autre sans r. La forme sans r se
rattache très-vraisemblablement au latin tuber,
ou, au pluriel, tubera, pris au singulier féminin.
Maintenant la forme avec r représenterait-elle
aussi tubera avec interversion de IV, comme fleslre,
du latin fistulaP L'ancienne langue avait truffe
ou trufle au sens de tromperie; Diez pense que
c'est, le même mot que l'autre truffe, une petite
production ayant donné son nom à une chose de
néant, chose trompeuse.
TRUFFÉ, ÉE (tru-fé, fée),part, passe de truffer.
Dinde truffée. Car dans ce ventre étoffé [le parti
ministériel à la chambre] Je suis entré tout truffé
[avant mangé beaucoup de truffes], BÉRANG. Ventru.
TRUFFER (tru-fé), v. a. Garnir de truffes. Truf-
fer des saucisses.
f TRUFFETTE (tru-fè-f), s. f. Ancienne sorte
de toile de Picardie. Toiles truffettes, chaîne fil
de lin, trame dito, Annexe aux lett. pat. du 30
sept. -1780, Picardie.
f TRUFFIER, 1ÈRE (tru-fié, fiè-r'), ad}. || i" Qui
a rapport aux truffes. La surface truffière, ren-
fermée d'abord dans l'enceinte du bosquet, tend à
s'étendre alentour, Monit. univ. -19 nov. 1867,
p. -I426, -I 1' col. || Chênes truffiers, nom des chênes
maladifs qui, dans l'opinion des agriculteurs, ont
la propriété de favoriser la production des truf-
fes. || 2" S. m. Nom donné, dans l'Angoumois, au
pourceau habile à découvrir les truffes.
TRUFFIÈRE (tru-fiè-r'), s. f. Terrain dans lequel
on trouve des truffes. Les indices auxquels on re-
connaît une truffière sont : -1° l'absence des plan-
tes, les truffes les faisant souvent périr; 2° le sou-
lèvement de la terre, les truffes étant ordinaire-
ment de la grosseur d'un oeuf de poule, GENLIS,
Maison rust. t. m, p. 26), dans PODGENS.
f TRUFF1NELLE (tru-fi-nè-1'), s. f. Se dit de
petites sphères brunes qui sont les corps repro-
ducteurs des truffes.
f TRUFFIVORE (tru-fi-vo-r'), ad/. Qui mange
des truffes. Paris, cité admirablement gourmande
et truffivore, BRILLÂT-SAVARIN, Physiol. du goût,
Méd. vi.
f TRUFLAS (tru-flâ), s. m. Un des noms popu-
laires de la macre ou châtaigne d'eau.
— ETYM. Trufle ou truffe.
f TRUFLIER (tru-fli-é), s. m. Un des noms vul-
■ gaires du troène.
TRUIE (truie), s. f. || 1° La femelle du verrat. La
. truie'que l'on mettait anciennement sur la porte
des temples pour en étranger [éloigner] les juifs,
i NAUDÉ, Rosecroix, ix, 6. La truie doit avoir le corps
i long, le ventre ample et large, les mamelles lon-
i gues, BDFF. Quadrup. t. i, p. 298. Vingt-cinq truies
ont fait leurs petits après des gestations de -109 à
, 133 jours, ou quatre mois et treize jours; il y en
a eu cinq au 113e, TESSIER, Instit. Mém. scienc.
i 1817, t. il, p. 12. || Fig. Tourner la truie au foin,
l changer de discours, parler d'autre chose, éviter
de répondre. || Il en avalerait autant qu'une truie
TRU
de lait clair, se dit d'un gourmand qui mange avi-
dement de quelque chose. || C'est une bonne truie
à pauvre homme, se dit d'une femme qui fait
beaucoup d'enfants. || 2° Un des noms donnés au
sêe forgeron, poissons acanthoptérygiens. || Truie
de mer, la scorpène scrofe, acanthoptérygiens de
Cuvier, la scorpène truie de Lacépède. f| 3" Truie
ou plate, nom qu'on donne, à Granville, à la morue
préparée en vert quand elle est maigre et plate.
— HIST. xme s. Il resemblent la truie qui de boe
est cargie [chargée], Arch. des miss, scient. 2e se- -
rie, t. v, p. 199. Se une truie tue un enfant, il le [la]
pendent et trament, BEAUM. LXIX, 6. || xive s: Che qué
îi truie fait, compère [paye] maintes foiz Li petis
pourchelez, dont che n'est mie drois, Baud. de Seb.
iv, 47. || xvc s. Un grant engin que on appelle truie,
lequel engin estait de telle ordonnance que il je-
toit pierres de faix, et se pouvoient bien cent
hommes d'armes ordonner dedans, FROISS. H, II, 5.
Ce qui fut aux truyes, je tien Qu'il doit de droit
estre aux pourceaulx, VILLON, Grand test. Mieulx
aime twiye bran que rose, LEROUX DE LINCY, Prov.
t. i, p. 204. Qui touche le fan de la truie, Tant soit
petit, il grogne et crie, m. ib.\\ xvic s. La nature
des truies, qu'estant bien saoulles, se couchent
quand on les gratte, BONIVAKD. Source de l'idolâ-
trie, p. 81. Et, tournant la truye au foin, com-
mença deviser d'autre chose, Straparole, 6e nuit,
fable 1. Vous entendez, respondit Panurge, en ex-
position de ces récentes prophéties, comme fait -
truye en espices, RAB. m, 18.
— ÉTYM. Wallon, trauie; génev. cela s'en va en
chair de truie, cela se détériore, se perd; bour-
guign. treue ; Berry, treue, true, truie et cloporte,
treu, un homme malpropre ; provenç. trueia, truiga,
truoia; catal. truja; ital. troia ; bas-lat. troga,
truiga, truia. D'après Diez, qui écarte la fausse
citation de Pomponius Sabinus dans du Cange,.la
plus ancienne mention du mot est donnée par les
Gloses de Cassel. Il faut y joindre ce témoignage-
ci qui n'est pas moins ancien : Truyes est une
localité dans l'arrondissement de Loches dite en
latin Troicis en 844, Troium en 860, Troilis en
1010, Truyes est au pluriel et représente le pluriel
troicis, dont le singulier est troica. On avait songé
au latin sus trojanus, porc farci, ainsi dit du che-
val de Troie rempli d'hommes et d'armes. Diezr
qui a conçu de son côté cette étymologie, l'a forti-
fiée. Suivant lui le sus trojanus a donné porco
di Troia, abrégé en troia ; il cite un ancien au-
teur espagnol qui _a nommé troya un sac rem-
pli de comestibles, et eavallo di Troya, nom
que les Napolitains donnent à un goinfre, à ce-
lui qui se remplit le ventre. Cela est très-ingé-
nieux et certainement très-possible. Mais, ,dans
cette hypothèse, que faire du c que présente la
plus ancienne forme, celle de l'an 844; c qui se
retrouve dans le bas-lat. troga et dans le proven-
çal truiga? On peut penser que le celtique (gaé-
lique, tore, verrat, bas-bret. tourc'h) rend mieux
compte de la forme et pour le moins aussi bien du
sens.
f TRUISME (tru-i-sm'), s. m. Vérité banale et
qui ne mérite pas d'être répétée. J'éprouvais l'em-
barras de quelqu'un qui entreprend la démonstra-
tion d'un axiome et qui énonce un véritable
truisme financier, BUFFET, au Corps législatif,
Monit. univ. 7 juillet 1868, p. 988, 5° col.
— ÉTYM. Àngl. truism, de true, vrai; allem. treu,.
fidèle.
TRUrTE (trui-f), s. f. |[ i» Nom vulgaire du sal-
mo fario, malacoptérygiens abdominaux. VOUÏ
trouverez [à Ferney] la plus belle situation de la
terre, un château magnifique, des truites qui pè-
sent dix livres, et moi qui ne pèse guère davan-
tage, VOLT. Lett. Thiriot, 23 janv. 1755. Les truites
du lac de Genève, fameuses par l'excellence de
leur chair et par leur grosseur, commencent au
printemps à. abandonner le lac pour descendre^
dans le Rhône et y frayer, BONNET, Contempl. nat-
xn, 27. || Truite saumonée, truite qui a la couleur
et le goût du saumon, salmo trutta. || 3" Truite
brune, nom donné à la variété sylvatique du . sal-
mon fario. |] Truite noire, un des noms vulgaires
du saumon alpin. || Truite de montagne, autre
nom vulgaire du saumon aipin. || Truite de mer.
safmo Sehiefermulleri. || 4° Partie du fourneau de
la touraille d'une brasserie.
— HIST. xme s. Eles me mangeront.... Tout
ainsi volentiers com li lus [brochet] fait la truite,
Berte, xxxvn. N'i menjue [elle n'y mange] saumon
ne trute, ROTEB. II, 195. || xvr 3 s. La truite ne peut
vivre qu'en eau de fontaine.... cest excellent pois-
TRU
truchement, BOURSAULT, Fabl. d'hs. i, 6. Le mi-
nistre chrétien, dit encore saint Jérôme, est le
truchement entro Dieu et l'homme, CHATEAUBR.
Génie, i, i, 9. il 3° Fig. Ce qui fait comprendre.
Une parfaite ardeur a trop de truchements Par qui
se faire entendre aux esprits des amants : Un
coup 'd'oeil, un soupir.... CORN. Mil. m, 2. Ses re-
gards, truchements de l'ardeur qui la touche,
LA. FONT. Adonis. Ce langage, il est vrai, peut
être obscur parfois, S'il n'a pour truchement l'écri-
ture ou la voix, MOL. Éc. des mar. i, 6. Contentez-
vous des yeux pour vos seuls truchements, m.
Femm. sav. i, 4. 1] n'est pas habile, mais il a une
langue qui peut servir de truchement,-et des pieds qui
peuvent le porter d'un lieu à un autre, LA BHUY. II.
— HIST. xir s. Drugement somes d'Âufrique et
-d'outre mer, la Prise d'Orenge, v. 422. ||xvts. Et
qui n'a pas langaige' en lui, Pour parler selon
son désir, Uug truchement lui fault quérir;
CH. D'ORL. Rondel, 63. || xvr s. Procureur ou tru-
chement, Nouv. coust. ge'n. t. i, p. 846. Je parlay
à l'un d'eulx [Indiens d'Amérique] fort longtemps ;
mais j'avois un truchement qui me suyvoit si
mal..^. que je n'en peus tirer gueres de plaisir,
MONT, i, 246 Tes carmes [vers] Sont les truche-
mans de- ton coeur, DE BRACH, OEUV. t. i, p. 3)4.
— ÉTYM. Cat. torsimani; espagn. trujaman;
de l'arabe tardjémân, interprète. C'est le même
que droginan.
TRUCHER (tru-ché), v. a. Terme vieilli. Men-
dier par fainéantise. || Il se conjuge avec l'auxi-
liaire avoir.
— HIST. xvi" s. Trucher, OUDIN, Dict.
— ÉTYM. Origine inconnue.
TRUCHEUR, EUSE (tru-cheur, cheû-z'), s. m.
et f. Celui, celle qui truche, qui mendie. Je ne
veux pas épouser un vilain trucheur comme celui-
là, CARMONTELLE, Prov. l'Aveugle avare, se. 4.
TRUELLE (tru-è-1'), s. f. || i° Outil dont les ma-
çons se servent pour employer le plâtre et le mor-
tier. Je ne me servirai plus à l'avenir de la
truelle parmi mon peuple d'Israël, et je n'en crépi-
rai plus les murailles, SACT, Bible, Âmos, vu, 8. Elle
fait jouer la truelle Après une ville nouvelle,
SCARR. Tirg. trav. i. || Fig. Si le philosophe peut
quelquefois être représenté armé d'une faulx, il
doit au moins porter dans l'autre main une
truelle, BONNET, Paling. xiv, 5. || 2° La bâtisse, le
goût de bâtir. Louvois dit qu'il était perdu, mais
qu'il lui susciterait [au roi] une guerre telle qu'il
lui ferait avoir besoin de lui, et laisser là la
truelle, ST-SIM. 219, 203. Vous avez peut-être en-
tendu dire que je suis maçon, et tout le contraire
de Sedaine : il a quitté la truelle pour la lyre, et
moi la lyre pour la truelle, VOLT. Lett. la Harpe,
15 août 1776. || Aimer la truelle, aimer à bâtir.
|| 3° Truelle à poisson, sorte de cuiller avec la-
quelle on découpe et sert le poisson. || 4° Truelle
vernie ou à ramoneur, espèce de champignon;
c'est un polypore.
— HIST. xm° s. Et la truele et le ciseau, Après
tenailles, Choses qui faillent en ménage. [| xiv s.
Il doit avoir en sa sceinture une truelle à.maçon,
VIGNAY, Esches moralises, f° 4S. |[xvies. Mainte-
nant je ne suis ny vaneur, ny maçon, Pour ac-
quérir du bien en si basse façon : Et si ay fait
service autant à ma contrée Qu'une vile truelle à
trois crosses tymbrée, RONS. 977. A propos truelle :
pourquoi est-ce que.... RAB. I, 39.
— ÉTYM. Wallon, truvei ; du lat. trulla, truelle,
dimin. de Irua, cuiller à pot.
TRUELLÉE (tru-è-lée), s. f. La quantité de
plâtre ou de mortier qui peut tenir sur une truelle.
t TRUELLETTE (tru-è-lè-t'), s. f. Petite truelle.
TRUFFE (tru-f), s. f. || 1° Terme de botanique.
Genre de la famille des champignons. || 2" Cham-
pignon souterrain, charnu, compacte, dont les
spores sont renfermées dans l'épaisseur du tissu
charnu et germent lors de la destruction de
celui-ci, pour la reproduction de l'espèce; il a
beaucoup de parfum et est un mets très-recher-
ché. Truffe noire. Truffe blanche. Les truffes du
Périgord Sont les plus estimées. Une dinde aux
truffes. La truffe, cette plante si bien déguisée qui
naît, croît et fructifie dans la terre, sans jamais
en sortir, ne présente qu'une tête arrondie où
l'on ne découvre aucun des caractères par lesquels
les plantes nous sont connues, BONNET, Contempl.
nat. m,7. Presque tout le monde en a été attaqué,
successivement [du rhume], de façon qu'à l'opéra,
au lieu d'offrir des liqueurs fraîches et des truffes
comme à l'ordinaire, le limonadier offre et vend
de lapâte'deguimauve,BARBIER Journal, fév. 1733.
TRU
Les cochons recherchent les truffes avec passion,
lorsqu'ils en ont une fois goûté; ils les indiquent
donc en fouillant la terre, GENLIS, Maison rust.
t. m, p. 252, dans POUGENS. Quand on veut gar-
der des truffes pour l'hiver, on doit les faire sé-
cher au four, après les avoir coupées par tranches,
ID. ib. Un sauté de truffes est un plat dont la maî-
tresse de la maison se réserve de faire les hon-
neurs ; bref, la truffe est le diamant de la cuisine,
BRILLÂT-SAVARIN , Physiol. du goût, Médit. VI.
113° Populairement. Truffe de savetier, marron.
H 4° Truffe d'eau, tribule aquatique ou macre flot-
tante. || 5° Populairement. Truffe, gros nez bour-
geonné. || Proverbe- Quand il tonne, on dit dans
certaines campagnes : Voilà un bon temps pour
les truffes.
— HIST. xvie s. Il trouva la relique ployée dans
la serviette comme on enveloppe les truffles en
Xaintonge, D'AUBIGNÉ, Foen. iv, 4 1. Marrons, truffes,
porreaux.... PARÉ, xvni, 43. Cet arbuste, dit car-
toufle, porte fruict de mesme nom, semblable à
truffes, o. DE SERRES, 563. Trufle, la macre et la
trufe, COTGRAVE.
— ÉTYM. Berry, truffe, pomme de terre; bour-
guig. treufe ; provenç. trufa. À côté de celte forme,
il y a celles qui n'ont pas d'r : génev. tufelle,
pomme de terre. Il y a aussi celles qui commen-
cent par tar : truffes ou tartufles, dans un livre
français de 4 505 cité par Lamonnoye ; ital. tar-
iuffo; milanais, tartuffol; vénit. tartufola; d'où
l'allem. Kartoffel. Le préfixe far est, suivant Mé-
nage, le représentant du latin terra : terrx tuber.
Tout se réduit donc à deux formes essentielles :
l'une avec r, l'autre sans r. La forme sans r se
rattache très-vraisemblablement au latin tuber,
ou, au pluriel, tubera, pris au singulier féminin.
Maintenant la forme avec r représenterait-elle
aussi tubera avec interversion de IV, comme fleslre,
du latin fistulaP L'ancienne langue avait truffe
ou trufle au sens de tromperie; Diez pense que
c'est, le même mot que l'autre truffe, une petite
production ayant donné son nom à une chose de
néant, chose trompeuse.
TRUFFÉ, ÉE (tru-fé, fée),part, passe de truffer.
Dinde truffée. Car dans ce ventre étoffé [le parti
ministériel à la chambre] Je suis entré tout truffé
[avant mangé beaucoup de truffes], BÉRANG. Ventru.
TRUFFER (tru-fé), v. a. Garnir de truffes. Truf-
fer des saucisses.
f TRUFFETTE (tru-fè-f), s. f. Ancienne sorte
de toile de Picardie. Toiles truffettes, chaîne fil
de lin, trame dito, Annexe aux lett. pat. du 30
sept. -1780, Picardie.
f TRUFFIER, 1ÈRE (tru-fié, fiè-r'), ad}. || i" Qui
a rapport aux truffes. La surface truffière, ren-
fermée d'abord dans l'enceinte du bosquet, tend à
s'étendre alentour, Monit. univ. -19 nov. 1867,
p. -I426, -I 1' col. || Chênes truffiers, nom des chênes
maladifs qui, dans l'opinion des agriculteurs, ont
la propriété de favoriser la production des truf-
fes. || 2" S. m. Nom donné, dans l'Angoumois, au
pourceau habile à découvrir les truffes.
TRUFFIÈRE (tru-fiè-r'), s. f. Terrain dans lequel
on trouve des truffes. Les indices auxquels on re-
connaît une truffière sont : -1° l'absence des plan-
tes, les truffes les faisant souvent périr; 2° le sou-
lèvement de la terre, les truffes étant ordinaire-
ment de la grosseur d'un oeuf de poule, GENLIS,
Maison rust. t. m, p. 26), dans PODGENS.
f TRUFF1NELLE (tru-fi-nè-1'), s. f. Se dit de
petites sphères brunes qui sont les corps repro-
ducteurs des truffes.
f TRUFFIVORE (tru-fi-vo-r'), ad/. Qui mange
des truffes. Paris, cité admirablement gourmande
et truffivore, BRILLÂT-SAVARIN, Physiol. du goût,
Méd. vi.
f TRUFLAS (tru-flâ), s. m. Un des noms popu-
laires de la macre ou châtaigne d'eau.
— ETYM. Trufle ou truffe.
f TRUFLIER (tru-fli-é), s. m. Un des noms vul-
■ gaires du troène.
TRUIE (truie), s. f. || 1° La femelle du verrat. La
. truie'que l'on mettait anciennement sur la porte
des temples pour en étranger [éloigner] les juifs,
i NAUDÉ, Rosecroix, ix, 6. La truie doit avoir le corps
i long, le ventre ample et large, les mamelles lon-
i gues, BDFF. Quadrup. t. i, p. 298. Vingt-cinq truies
ont fait leurs petits après des gestations de -109 à
, 133 jours, ou quatre mois et treize jours; il y en
a eu cinq au 113e, TESSIER, Instit. Mém. scienc.
i 1817, t. il, p. 12. || Fig. Tourner la truie au foin,
l changer de discours, parler d'autre chose, éviter
de répondre. || Il en avalerait autant qu'une truie
TRU
de lait clair, se dit d'un gourmand qui mange avi-
dement de quelque chose. || C'est une bonne truie
à pauvre homme, se dit d'une femme qui fait
beaucoup d'enfants. || 2° Un des noms donnés au
sêe forgeron, poissons acanthoptérygiens. || Truie
de mer, la scorpène scrofe, acanthoptérygiens de
Cuvier, la scorpène truie de Lacépède. f| 3" Truie
ou plate, nom qu'on donne, à Granville, à la morue
préparée en vert quand elle est maigre et plate.
— HIST. xme s. Il resemblent la truie qui de boe
est cargie [chargée], Arch. des miss, scient. 2e se- -
rie, t. v, p. 199. Se une truie tue un enfant, il le [la]
pendent et trament, BEAUM. LXIX, 6. || xive s: Che qué
îi truie fait, compère [paye] maintes foiz Li petis
pourchelez, dont che n'est mie drois, Baud. de Seb.
iv, 47. || xvc s. Un grant engin que on appelle truie,
lequel engin estait de telle ordonnance que il je-
toit pierres de faix, et se pouvoient bien cent
hommes d'armes ordonner dedans, FROISS. H, II, 5.
Ce qui fut aux truyes, je tien Qu'il doit de droit
estre aux pourceaulx, VILLON, Grand test. Mieulx
aime twiye bran que rose, LEROUX DE LINCY, Prov.
t. i, p. 204. Qui touche le fan de la truie, Tant soit
petit, il grogne et crie, m. ib.\\ xvic s. La nature
des truies, qu'estant bien saoulles, se couchent
quand on les gratte, BONIVAKD. Source de l'idolâ-
trie, p. 81. Et, tournant la truye au foin, com-
mença deviser d'autre chose, Straparole, 6e nuit,
fable 1. Vous entendez, respondit Panurge, en ex-
position de ces récentes prophéties, comme fait -
truye en espices, RAB. m, 18.
— ÉTYM. Wallon, trauie; génev. cela s'en va en
chair de truie, cela se détériore, se perd; bour-
guign. treue ; Berry, treue, true, truie et cloporte,
treu, un homme malpropre ; provenç. trueia, truiga,
truoia; catal. truja; ital. troia ; bas-lat. troga,
truiga, truia. D'après Diez, qui écarte la fausse
citation de Pomponius Sabinus dans du Cange,.la
plus ancienne mention du mot est donnée par les
Gloses de Cassel. Il faut y joindre ce témoignage-
ci qui n'est pas moins ancien : Truyes est une
localité dans l'arrondissement de Loches dite en
latin Troicis en 844, Troium en 860, Troilis en
1010, Truyes est au pluriel et représente le pluriel
troicis, dont le singulier est troica. On avait songé
au latin sus trojanus, porc farci, ainsi dit du che-
val de Troie rempli d'hommes et d'armes. Diezr
qui a conçu de son côté cette étymologie, l'a forti-
fiée. Suivant lui le sus trojanus a donné porco
di Troia, abrégé en troia ; il cite un ancien au-
teur espagnol qui _a nommé troya un sac rem-
pli de comestibles, et eavallo di Troya, nom
que les Napolitains donnent à un goinfre, à ce-
lui qui se remplit le ventre. Cela est très-ingé-
nieux et certainement très-possible. Mais, ,dans
cette hypothèse, que faire du c que présente la
plus ancienne forme, celle de l'an 844; c qui se
retrouve dans le bas-lat. troga et dans le proven-
çal truiga? On peut penser que le celtique (gaé-
lique, tore, verrat, bas-bret. tourc'h) rend mieux
compte de la forme et pour le moins aussi bien du
sens.
f TRUISME (tru-i-sm'), s. m. Vérité banale et
qui ne mérite pas d'être répétée. J'éprouvais l'em-
barras de quelqu'un qui entreprend la démonstra-
tion d'un axiome et qui énonce un véritable
truisme financier, BUFFET, au Corps législatif,
Monit. univ. 7 juillet 1868, p. 988, 5° col.
— ÉTYM. Àngl. truism, de true, vrai; allem. treu,.
fidèle.
TRUrTE (trui-f), s. f. |[ i» Nom vulgaire du sal-
mo fario, malacoptérygiens abdominaux. VOUÏ
trouverez [à Ferney] la plus belle situation de la
terre, un château magnifique, des truites qui pè-
sent dix livres, et moi qui ne pèse guère davan-
tage, VOLT. Lett. Thiriot, 23 janv. 1755. Les truites
du lac de Genève, fameuses par l'excellence de
leur chair et par leur grosseur, commencent au
printemps à. abandonner le lac pour descendre^
dans le Rhône et y frayer, BONNET, Contempl. nat-
xn, 27. || Truite saumonée, truite qui a la couleur
et le goût du saumon, salmo trutta. || 3" Truite
brune, nom donné à la variété sylvatique du . sal-
mon fario. |] Truite noire, un des noms vulgaires
du saumon alpin. || Truite de montagne, autre
nom vulgaire du saumon aipin. || Truite de mer.
safmo Sehiefermulleri. || 4° Partie du fourneau de
la touraille d'une brasserie.
— HIST. xme s. Eles me mangeront.... Tout
ainsi volentiers com li lus [brochet] fait la truite,
Berte, xxxvn. N'i menjue [elle n'y mange] saumon
ne trute, ROTEB. II, 195. || xvr 3 s. La truite ne peut
vivre qu'en eau de fontaine.... cest excellent pois-
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