TOU
irooipejM-'D'ÉpnuVïfêM.t. i, p. 306, CUWSPOUGENS.
— ÊTYHÏ. Lat. tolum, tout (voy. ce mot); tolum
çrononcé à la manière ancienne, tototi.
T0UA6E (tou-a-j'), s. m. Terme de navigation.
Action de touer. Il existe [sur là haute Seine],
pour le remorquage des bateaux, un touàge à la
vapeur, avec Chaîne noyée, sur une étendue de
7000 mètres, comprise entre lé pont des Tour-
nelles et le Port-à-1'Anglais, Ë. GRANGEZ, Tûies
navigables de France, p. 6)8. || Prix payé par le
navire que l'on toue. Ne seront aussi tenus [les
assureurs] des pilotages, touages, lamanages, des
droits de congé, visite.... Ordonn. août 4 681.
— HIST. XVI' s. Et font charte partie, thouage et
petit lodmanage, Rooles d'Oleton, art. 43, dans JAL.
— ÉTYM. Touer.
TOUAILLÈ {tou-â-ir, II mouillées, et non tou-
â-ye), s. f. Linge suspendu à un rouleau, qui sert
à s'essuyer les mains après qu'on les a lavées.
— HIST. an" s. Deus bassins d'or en ses mains
{il] prent, tlne toàile àson col pent, lai del Désiré.
Il semblât nue toute la mer, tant comme l'en
pooit veoir a l'ueil, feust couverte de touailles
des voiles des vessiaus, JOINV. 213. ||xve s. Et fut
depuis plus d'un mois que du bras il ne se pou-
voit aider, et le portait eu escharpe en une touaille,
FROISS. il, m, 43. fin chambre après les grans man-
gers, Touailles blanches sans reprouche, Â quoy
on essura sa bouche, Quant le dragoir yert [sera]
descouvért, E. DESCH. Poésies mss. f° 497.
— ÉTYM. Provenç. toate; catal. tovalla; espagn.
loalla; portug. toalha; ital. lovaglia; bas-lat.
toacula; de l'anc. haut-allem. duhailla; moy.
haut-allem. twéhele; angU towel; de l'anc. haut-
allem. duahan ; gdth. thvahan, laver.
TOUG (touk), s. m. Voy. TOUG.
TOUCAN (tou-iah), s. m. || 1' Gros et bel oiseau
du Brésil, dont les couleurs sont d'une variété
admirable. Gorges de toucan. || 2° Nom d'une con-
stellation de l'hémisphère austral.
— HIST. XVIe s. Il a veu aux terres neufves un
oiseau que les sauvages appellent en leur gergon
toucan, il a le bec plus gros et plus long que tout
4e reste du corps, PARÉ, Monstr. app. 2.
— ÉTYM. Mot brésilien signifiant plume, d'après
Buff. Ois. art. toucan ; mais Burton, Highlands of
Braxil, t. i, p. 40, ne donne pas cette étyinologie ;
il attribue le nom de l'oiseau à son cri, tucdno.
t TOUCHABLE (tou'-cha-bl'), adj. Qu'on peut
toucher. La fausse quille du navire a été enlevée
quand nous passions sur un banc qui, disait-on,
n'était pas touchable, LEGOARANT.
— HIST. xiv° s. Spasme qui est Tait en la plaie
pour le nerf ou pour ,1a corde ou semblable, en
lieu touchable.... H. DE MONDEVILLE, f° 66.
1. TOUCHANT, ANTE (tou-chan, chan-t'), adj.
|| 1° Qui est assez près pour toucher. Les habitants
de Lassano ne nous reconnurent que quand nous
fîmes feu sur eux à bout touchant, p. L. COUR. Lett.
î, 154. || 2° Terme de géométrie. Point touchant,
le point- auquel une droite touche une courbe, ou
auquel une courbe en touche une autre, locution
vieillie ; on dit aujourd'hui : point de tangence,
point de contact. ]| S. f. Touchante s'est dit autre-
fois pour tangente."|| 3° Pig. Qui va au point de la
chose. .... Cet arrêt suprême Qui décide du sort
de mon amour extrême, Doit m'être assez tou-
chant.... MOL. Éc. des maris, n, 44. Les saints par
leur exemple nous prêchent aujourd'hui une vérité,
mais une vérité touchante, une vérité édifiante,
BOURDAL. 2e avent, Sur la sainteté. Je prie Votre
Majesté qu'il me soit fait sur ces deux points une
réponse touchante et essentielle que je puisse
communiquer à l'empereur et qui soit propre à
le satisfaire (1743), Corresp. de Louis XV et de
Noailles, 1.1, p. 460.|| 4" Qui frappe. J'ai laissé or-
dre pour vous envoyer.... deux oraisons funèbres,
qui, parce qu'elles font voir le néant du monde,
peuvent avoir place parmi les livres d'un solitaire,
et qu'en tout cas il. peut regarder comme deux
têtes de mort assez touchantes, BOSS. Lett. àRancé,
30 octobre 4692. || 6° Fig. Qui attendrit, qui émeut.
Une jeune fille toute fondante en larmes, la
plus belle et là plus touchante qu'on puisse ja-
mais voir, MOL. Fourber. î, 2. On continuera à
représenter Esther; Mme de Caylus, qui en était
la Champmeslé, ne joue plus; elle faisait trop
bien, elle était trop touchante, SÉV. 647; Tantôt
par des paroles touchantes, tantôt même par son
silence, Madame relevait les présents, Boss. Duch.
•t'Ort. Le Cid n'est beau que parce qu'il est très-
touchant, VOLT. Comm. Corn.' rem. 2e dise. Elle
[Hypatie] joignait la vertu la plus pure à la
riCT. DE LA LANGUE FRiNJAISE.
TOU
beauté la plus touchante, DIDER. Opin. des anc.
philos. iÉcleclisme). \\ S. m. Ce qui est propre à tou-
cher, à émouvoir. Cet auteur dramatique a abusé
du touchant et du pathétique.
2. TOUCHANT (tou-chàn), prëp. Concernant, sur
le sujet de. Un faux bruit s'y coula touchant la
mort du roi, CORN. Rodog. i, 4. Voici ce que le
Seigneur dit touchant les fils et les filles qui naî-
tront en ce lieu, touchant les mères qui les ont
mis au monde, SACI, Bible, Jérémiè, vi, 3. Ce n'est
pas une lettre, c'est une relation que vient de me
faire Moreuil, à votre intention, de ce qui s'est
passé à Chantilly touchant Vatél, SÉV. 47. C'est lui
[Charles XII] dont on se propose ici d'écrire ce
qu'on à appris de certain touchant sa personne et
ses actions, VOLT. Charles 111, t.
— HIST. xv° s. Et y estait [en la ville de Saint-
Omer, messire Geffroy de, Chargny], et usoit de
toutes choses touchant faits d'arrhes, comme
roi, FROISS. î, î, 326. || xvi' s. Touchant les Scythes,
on dit d'eux.... MONT. Î, 49.
— ÉTYM. Touchant 4.
, f TOUCHAU ou TOUCHAUD (tou-chô), s. m.
Etoile d'or ou d'argent dont chaque branché est
mélangée de cuivre à un titre différent; on s'en
sert pour reconnaître, par l'empreinte laissée sur
la pierre de touche, le titre des métaux précieux.
Et quant aux menus ouvragés d'or qui ne pour-
ront souffrir les essais à la coupelle, ils seront
essayés aux touchâux, Déclar. du roi, 23 nov. 4 724.
On s'accoutume à juger habilement de ce premier
essai à la touche ou à la pierre de touche, en
commençant par s'exercer avec des alliages con-
nus de toutes les proportions possibles, qu'on
nomme touchâux, FOURCROY, Connaiss. chimiques,
t. vi, p. 372. La découverte des acides minéraux
a rendu l'essai de l'or à la pierre de touche, ap-
pelé l'essai au touchau, plus concluant, quoiqu'il
soit moins précis que l'essai à la coupelle, MON-
GEZ, Instit. Mém. Acad. inscrip. t. rx, p. 498.
— HIST. xiv° s. Le suppliant ouvry l'uis de la
chambre de nos monnoies et prist nos tbucheaus et
une touche.... bailla à un prestre nosdiz tou-
cheaux d'or par lui pris, DU CANGE, touchus.
— ÉTYM. Toucher.
TOUCHE (tou-ch'), s. f. || i° Action de toucher.
j| Populairement. Coups qu'on donne. Ils s'écou-
lent tous et craignent la touche, D'ABLANC. Lucien,
dans LEROÙX, Dict. comique. || Au jeu de billard, se
dit de l'action d'atteindre la bille sur laquelle on
joue. Manque de touche. || Fig. Perte, disgrâce, mor-
tification (sens familier qui vieillit). On l'a obligé à
restituer une grosse somme; c'est unç rude tou-
che. Voilà pour votre adresse une assez rude tou-
che, CORN. Ment, v, 3. || 2° Action de toucher l'or,
l'argent, de les éprouver par la pierre de touche.
On connut à la touché que cette pièce était
fausse. || Pierre de touche, espèce de pierre ba-
saltique, noire, très-dure, sur laquelle on frotte
lés petits bijoux en or ou en argent, pour en re-
connaître le titre ; on traite la trace laissée sur sa
surface au moyen de l'acide azotique ; la couleur
qu'elle prend indique approximativement le titre
de l'alliage. Quant à son mors, il doit être à
vingt-trois carats ; car il [le cheval] en a frotté
les bossettes contre une pierre que j'ai reconnue
être une pierre de touche, et dont j'ai fait l'essai,
VOLT. Zadig, 3. C'est sur la propriété qu'a la cor-
néenne lydienne de recevoir la trace de certains
métaux, qu'est fondé l'usage que l'on fait de cette
pierre pour juger, par aperçu, du titre de l'or;
on la nomme vulgairement pierre de touche; elle
porte aussi le nom de lydienne, parce que c'est
celui que les anciens donnaient à la pierre de
touche, A. BRONGNIART, Traité de min. t. î,
p. 652. || Fig. Pierre de touche, tout ce qui sert
d'épreuve. Mettant leur jugement sur la pierre de
touche, RÉGNIFR, Sat. xv. L'impromptu est juste-
ment la pierre de touche de l'esprit, MOL. Préc.
4 0. Vous me confirmez dans la bonne opinion que
j'en ai [du jeune Grignan], en me disant qu'il
vous aime toujours et qu'il vous écrit ; ce sont des
pierres de touche que ces endroits-là, SÉV. à du
Plessis [gouverneur du jeune Grignan], 26 juin
4689. L'occasion est, pour ainsi parler, la pierre de
touche ; c'est elle qui. découvre l'âme, et qui en
révèle tout le secret, BOURDAL. Instruct. charité,
Exhort. t. il, p. 374. Ces détails précis, exacts et
profonds qui sont la pierre de touche de la vérité
d'un système, et que quelques auteurs affectent
d'en appeler l'appareil, D'ALEMB. OEUV. t. xiv, p. 79.
|| 3" Terme d'imprimerie. Action, manière d'appli-
quer l'encre sur les formes avec les balles ou le
ÏOU 2265
rouleau. || 4° Troupeau de boeufs gras qu'on amène
au marché : dénomination tirée de ce qu'on dit
toucher les boeufs pour les conduire. || 5° Chacune
des pièces d'ébène, d'ivoire, etc. .qui composent le
clavier d'un orguej d'un piano. Touches blanches.
Touchés noires. Un clavecin bien accordé ne four-
nit que des touches qui expriment la juste valeur
de chaque son, FÊn-.t. xxi,.p. 447. || 6° Chacun des
petits filets saillants du manche de la guitare et
de. quelques autres instruments à cordes. H faut
mettre des touches au manche de cette guitare.
|| 7° Dans le violon, la touche, la .partie sur la-
quelle les doigts font toucher les cordes. || 8° Par
comparaison avec le jeu des instruments à clavier,
touche se dit des sons considérés quant à l'organe
qui contribue le plus à les former : b, p, v, f, m,
appartiennent à la touche labiale, tandis que
d, t, sont de la touche dentale, j] 9° Petit crochet
d'os ou d'ivoire pour jouer aux jonchets. Lever
des jonchets avec la touche. || 10° Petit brin de
bois ou de quelque autre chose dont les enfants
qui apprennent à lire touchent les lettres qu'ils
veulent épeler. || il" Terme de peinture. Manière
dont un peintre indique et fait sentir le caractère
des objets. La touche noble et sûre De Raphaël et
du Poussin, VOLT. Ép. 29. Sous ses yeux [de Le-
sueur] des amours badins Ranimaient ces touches
savantes, m. Temple du Goût. Ici le coloris du
peintre et sa touche sont beaucoup plus fermes,
DIDER. Salon de 4 765, OEuv. t. xm, p.-256, dans
POUGENS. J'ai cru quelquefois reconnaître la tou-
che mystique et le ton inspiré de Murillo, CHA-
TEAUBR. Itin. part. 3. || 12° Terme de sculpture.
La façon nécessaire à chaque oeuvre. Telle touche
convient à tel éloignement du regard,' et ne con-
vient pas à tel autre. || 13° Par analogie, en litté-
rature, manière dont l'écrivain fait sentir le ca-
ractère de -la pensée. Il [Fléchier] a peint d'une
touche trop'faihle la noble et dangereuse fonction
d'élever l'héritier d'un grand royaume, D'ÂLEMB.
Éloges, Fléchier.. C'est à la vérité de l'expression, à
la force des touches, au choix des situations et.
des oppositions que le critique doit s'attacher,
MARMONTEL, OEUV. t. vi, p. 266. J'ai heureusement
donné quelques touches imperceptibles à ma
lettre à Renouard, p. L. COUR. Lett. n, 477.
|| 14° Fig. Action de toucher, d'émouvoir. Ces impa-
tiences d'un Dieu qui te cherche [âme péche-
resse], ces touches pressantes d'un Dieu qui te
trouve, BOSS. Serai. Ferv. de la pénit. î. Dans les
premières touches de l'esprit [de Dieu], on ne
sait d'où il vient, ni où il va; il vous inspire do
nouveaux désirs inconnus aux sens, ID. Médit, sur
l'Évang. 91° jour. Il restait ce secret regard d'une
Providence miséricordieuse qui la voulait rappeler
des extrémités de la terre; et voici quelle fut la
première touche, ID. Anne de Gonx.
— HIST. xin° s. Nus [nul] orfèvre ne puet ouvrer
d'or à Paris, qu'il ne soit à la touche de Paris ou
mieudre [meilleure], laquele touche passe tous les
ors de quoi on oevre en nule terre, Liv. des met. 38.
|| xiv° s. tin petit je fu paoureus Par force de mal
amoureus; Non poUrquant à sa douce bouche Fis
lors une amoureuse louche, MACHAUT , pi 47. Deux
trompeeurs [joueurs de trompettes].... qui par tou-
ches Metent tantost trompes à bouches, G. GUIART,
t. n, p. 313, v. 8419 [47101]. Espérons ou touches
pour monei et conduire le cheval, DU CANGE, touchia.
|| xvi" s. La touche et règle de toutes imaginations
solides, c'est la conformité à la doctrine d'Aristote,
MONT, I, 161. Ils n'en donnent jamais une touche
qu'ilsn'en reçoivent deux [ceux qui prétendent argu-
menter du succès des entreprises en faveur de leur
cause], ÎD. î, 249. Ce n'est pas comme à l'escrime,
où le nombre des touches donne gain, ID. I, 351.
Il y a en nous de quoy chercher le vray, mais
non pas de quoy l'arrester à la touche, ID. II, 235.
Mais d'ouïr Une vive touche et une reprehension
qui, pour reformer les moeurs, usé de parole
poignante, sans en estre resserré, AMYOT, Comm.
il faut ouïr, 24. Auxquelles passions la raison et
la loy, venant à toucher avec une touche discrette
et salutaire, remet promptement et efficacement
le jeune homme en la droite voyè, ID. De la vertu
morale, 29. L'uvule [luette] est comme une tou»
che ou archet qui touche les cordes d'une viole
pour la faire résonner, PARÉ, VI, 7. Proverbe le-
quel j'ay vu estre fort commun à Paris : il est du
bas or, il craint la touche, H. EST. Apol. d'IIé-
rod. p. 212, dans LACURNE. Et pensent que ce oue
l'on croit en leur village est la vraye touche de
vérité, CHARRON, Sagesse, i, 45.
— ÉTYM. Voy. TOUCHER; provenç. locha.
u. — 284
irooipejM-'D'ÉpnuVïfêM.t. i, p. 306, CUWSPOUGENS.
— ÊTYHÏ. Lat. tolum, tout (voy. ce mot); tolum
çrononcé à la manière ancienne, tototi.
T0UA6E (tou-a-j'), s. m. Terme de navigation.
Action de touer. Il existe [sur là haute Seine],
pour le remorquage des bateaux, un touàge à la
vapeur, avec Chaîne noyée, sur une étendue de
7000 mètres, comprise entre lé pont des Tour-
nelles et le Port-à-1'Anglais, Ë. GRANGEZ, Tûies
navigables de France, p. 6)8. || Prix payé par le
navire que l'on toue. Ne seront aussi tenus [les
assureurs] des pilotages, touages, lamanages, des
droits de congé, visite.... Ordonn. août 4 681.
— HIST. XVI' s. Et font charte partie, thouage et
petit lodmanage, Rooles d'Oleton, art. 43, dans JAL.
— ÉTYM. Touer.
TOUAILLÈ {tou-â-ir, II mouillées, et non tou-
â-ye), s. f. Linge suspendu à un rouleau, qui sert
à s'essuyer les mains après qu'on les a lavées.
— HIST. an" s. Deus bassins d'or en ses mains
{il] prent, tlne toàile àson col pent, lai del Désiré.
Il semblât nue toute la mer, tant comme l'en
pooit veoir a l'ueil, feust couverte de touailles
des voiles des vessiaus, JOINV. 213. ||xve s. Et fut
depuis plus d'un mois que du bras il ne se pou-
voit aider, et le portait eu escharpe en une touaille,
FROISS. il, m, 43. fin chambre après les grans man-
gers, Touailles blanches sans reprouche, Â quoy
on essura sa bouche, Quant le dragoir yert [sera]
descouvért, E. DESCH. Poésies mss. f° 497.
— ÉTYM. Provenç. toate; catal. tovalla; espagn.
loalla; portug. toalha; ital. lovaglia; bas-lat.
toacula; de l'anc. haut-allem. duhailla; moy.
haut-allem. twéhele; angU towel; de l'anc. haut-
allem. duahan ; gdth. thvahan, laver.
TOUG (touk), s. m. Voy. TOUG.
TOUCAN (tou-iah), s. m. || 1' Gros et bel oiseau
du Brésil, dont les couleurs sont d'une variété
admirable. Gorges de toucan. || 2° Nom d'une con-
stellation de l'hémisphère austral.
— HIST. XVIe s. Il a veu aux terres neufves un
oiseau que les sauvages appellent en leur gergon
toucan, il a le bec plus gros et plus long que tout
4e reste du corps, PARÉ, Monstr. app. 2.
— ÉTYM. Mot brésilien signifiant plume, d'après
Buff. Ois. art. toucan ; mais Burton, Highlands of
Braxil, t. i, p. 40, ne donne pas cette étyinologie ;
il attribue le nom de l'oiseau à son cri, tucdno.
t TOUCHABLE (tou'-cha-bl'), adj. Qu'on peut
toucher. La fausse quille du navire a été enlevée
quand nous passions sur un banc qui, disait-on,
n'était pas touchable, LEGOARANT.
— HIST. xiv° s. Spasme qui est Tait en la plaie
pour le nerf ou pour ,1a corde ou semblable, en
lieu touchable.... H. DE MONDEVILLE, f° 66.
1. TOUCHANT, ANTE (tou-chan, chan-t'), adj.
|| 1° Qui est assez près pour toucher. Les habitants
de Lassano ne nous reconnurent que quand nous
fîmes feu sur eux à bout touchant, p. L. COUR. Lett.
î, 154. || 2° Terme de géométrie. Point touchant,
le point- auquel une droite touche une courbe, ou
auquel une courbe en touche une autre, locution
vieillie ; on dit aujourd'hui : point de tangence,
point de contact. ]| S. f. Touchante s'est dit autre-
fois pour tangente."|| 3° Pig. Qui va au point de la
chose. .... Cet arrêt suprême Qui décide du sort
de mon amour extrême, Doit m'être assez tou-
chant.... MOL. Éc. des maris, n, 44. Les saints par
leur exemple nous prêchent aujourd'hui une vérité,
mais une vérité touchante, une vérité édifiante,
BOURDAL. 2e avent, Sur la sainteté. Je prie Votre
Majesté qu'il me soit fait sur ces deux points une
réponse touchante et essentielle que je puisse
communiquer à l'empereur et qui soit propre à
le satisfaire (1743), Corresp. de Louis XV et de
Noailles, 1.1, p. 460.|| 4" Qui frappe. J'ai laissé or-
dre pour vous envoyer.... deux oraisons funèbres,
qui, parce qu'elles font voir le néant du monde,
peuvent avoir place parmi les livres d'un solitaire,
et qu'en tout cas il. peut regarder comme deux
têtes de mort assez touchantes, BOSS. Lett. àRancé,
30 octobre 4692. || 6° Fig. Qui attendrit, qui émeut.
Une jeune fille toute fondante en larmes, la
plus belle et là plus touchante qu'on puisse ja-
mais voir, MOL. Fourber. î, 2. On continuera à
représenter Esther; Mme de Caylus, qui en était
la Champmeslé, ne joue plus; elle faisait trop
bien, elle était trop touchante, SÉV. 647; Tantôt
par des paroles touchantes, tantôt même par son
silence, Madame relevait les présents, Boss. Duch.
•t'Ort. Le Cid n'est beau que parce qu'il est très-
touchant, VOLT. Comm. Corn.' rem. 2e dise. Elle
[Hypatie] joignait la vertu la plus pure à la
riCT. DE LA LANGUE FRiNJAISE.
TOU
beauté la plus touchante, DIDER. Opin. des anc.
philos. iÉcleclisme). \\ S. m. Ce qui est propre à tou-
cher, à émouvoir. Cet auteur dramatique a abusé
du touchant et du pathétique.
2. TOUCHANT (tou-chàn), prëp. Concernant, sur
le sujet de. Un faux bruit s'y coula touchant la
mort du roi, CORN. Rodog. i, 4. Voici ce que le
Seigneur dit touchant les fils et les filles qui naî-
tront en ce lieu, touchant les mères qui les ont
mis au monde, SACI, Bible, Jérémiè, vi, 3. Ce n'est
pas une lettre, c'est une relation que vient de me
faire Moreuil, à votre intention, de ce qui s'est
passé à Chantilly touchant Vatél, SÉV. 47. C'est lui
[Charles XII] dont on se propose ici d'écrire ce
qu'on à appris de certain touchant sa personne et
ses actions, VOLT. Charles 111, t.
— HIST. xv° s. Et y estait [en la ville de Saint-
Omer, messire Geffroy de, Chargny], et usoit de
toutes choses touchant faits d'arrhes, comme
roi, FROISS. î, î, 326. || xvi' s. Touchant les Scythes,
on dit d'eux.... MONT. Î, 49.
— ÉTYM. Touchant 4.
, f TOUCHAU ou TOUCHAUD (tou-chô), s. m.
Etoile d'or ou d'argent dont chaque branché est
mélangée de cuivre à un titre différent; on s'en
sert pour reconnaître, par l'empreinte laissée sur
la pierre de touche, le titre des métaux précieux.
Et quant aux menus ouvragés d'or qui ne pour-
ront souffrir les essais à la coupelle, ils seront
essayés aux touchâux, Déclar. du roi, 23 nov. 4 724.
On s'accoutume à juger habilement de ce premier
essai à la touche ou à la pierre de touche, en
commençant par s'exercer avec des alliages con-
nus de toutes les proportions possibles, qu'on
nomme touchâux, FOURCROY, Connaiss. chimiques,
t. vi, p. 372. La découverte des acides minéraux
a rendu l'essai de l'or à la pierre de touche, ap-
pelé l'essai au touchau, plus concluant, quoiqu'il
soit moins précis que l'essai à la coupelle, MON-
GEZ, Instit. Mém. Acad. inscrip. t. rx, p. 498.
— HIST. xiv° s. Le suppliant ouvry l'uis de la
chambre de nos monnoies et prist nos tbucheaus et
une touche.... bailla à un prestre nosdiz tou-
cheaux d'or par lui pris, DU CANGE, touchus.
— ÉTYM. Toucher.
TOUCHE (tou-ch'), s. f. || i° Action de toucher.
j| Populairement. Coups qu'on donne. Ils s'écou-
lent tous et craignent la touche, D'ABLANC. Lucien,
dans LEROÙX, Dict. comique. || Au jeu de billard, se
dit de l'action d'atteindre la bille sur laquelle on
joue. Manque de touche. || Fig. Perte, disgrâce, mor-
tification (sens familier qui vieillit). On l'a obligé à
restituer une grosse somme; c'est unç rude tou-
che. Voilà pour votre adresse une assez rude tou-
che, CORN. Ment, v, 3. || 2° Action de toucher l'or,
l'argent, de les éprouver par la pierre de touche.
On connut à la touché que cette pièce était
fausse. || Pierre de touche, espèce de pierre ba-
saltique, noire, très-dure, sur laquelle on frotte
lés petits bijoux en or ou en argent, pour en re-
connaître le titre ; on traite la trace laissée sur sa
surface au moyen de l'acide azotique ; la couleur
qu'elle prend indique approximativement le titre
de l'alliage. Quant à son mors, il doit être à
vingt-trois carats ; car il [le cheval] en a frotté
les bossettes contre une pierre que j'ai reconnue
être une pierre de touche, et dont j'ai fait l'essai,
VOLT. Zadig, 3. C'est sur la propriété qu'a la cor-
néenne lydienne de recevoir la trace de certains
métaux, qu'est fondé l'usage que l'on fait de cette
pierre pour juger, par aperçu, du titre de l'or;
on la nomme vulgairement pierre de touche; elle
porte aussi le nom de lydienne, parce que c'est
celui que les anciens donnaient à la pierre de
touche, A. BRONGNIART, Traité de min. t. î,
p. 652. || Fig. Pierre de touche, tout ce qui sert
d'épreuve. Mettant leur jugement sur la pierre de
touche, RÉGNIFR, Sat. xv. L'impromptu est juste-
ment la pierre de touche de l'esprit, MOL. Préc.
4 0. Vous me confirmez dans la bonne opinion que
j'en ai [du jeune Grignan], en me disant qu'il
vous aime toujours et qu'il vous écrit ; ce sont des
pierres de touche que ces endroits-là, SÉV. à du
Plessis [gouverneur du jeune Grignan], 26 juin
4689. L'occasion est, pour ainsi parler, la pierre de
touche ; c'est elle qui. découvre l'âme, et qui en
révèle tout le secret, BOURDAL. Instruct. charité,
Exhort. t. il, p. 374. Ces détails précis, exacts et
profonds qui sont la pierre de touche de la vérité
d'un système, et que quelques auteurs affectent
d'en appeler l'appareil, D'ALEMB. OEUV. t. xiv, p. 79.
|| 3" Terme d'imprimerie. Action, manière d'appli-
quer l'encre sur les formes avec les balles ou le
ÏOU 2265
rouleau. || 4° Troupeau de boeufs gras qu'on amène
au marché : dénomination tirée de ce qu'on dit
toucher les boeufs pour les conduire. || 5° Chacune
des pièces d'ébène, d'ivoire, etc. .qui composent le
clavier d'un orguej d'un piano. Touches blanches.
Touchés noires. Un clavecin bien accordé ne four-
nit que des touches qui expriment la juste valeur
de chaque son, FÊn-.t. xxi,.p. 447. || 6° Chacun des
petits filets saillants du manche de la guitare et
de. quelques autres instruments à cordes. H faut
mettre des touches au manche de cette guitare.
|| 7° Dans le violon, la touche, la .partie sur la-
quelle les doigts font toucher les cordes. || 8° Par
comparaison avec le jeu des instruments à clavier,
touche se dit des sons considérés quant à l'organe
qui contribue le plus à les former : b, p, v, f, m,
appartiennent à la touche labiale, tandis que
d, t, sont de la touche dentale, j] 9° Petit crochet
d'os ou d'ivoire pour jouer aux jonchets. Lever
des jonchets avec la touche. || 10° Petit brin de
bois ou de quelque autre chose dont les enfants
qui apprennent à lire touchent les lettres qu'ils
veulent épeler. || il" Terme de peinture. Manière
dont un peintre indique et fait sentir le caractère
des objets. La touche noble et sûre De Raphaël et
du Poussin, VOLT. Ép. 29. Sous ses yeux [de Le-
sueur] des amours badins Ranimaient ces touches
savantes, m. Temple du Goût. Ici le coloris du
peintre et sa touche sont beaucoup plus fermes,
DIDER. Salon de 4 765, OEuv. t. xm, p.-256, dans
POUGENS. J'ai cru quelquefois reconnaître la tou-
che mystique et le ton inspiré de Murillo, CHA-
TEAUBR. Itin. part. 3. || 12° Terme de sculpture.
La façon nécessaire à chaque oeuvre. Telle touche
convient à tel éloignement du regard,' et ne con-
vient pas à tel autre. || 13° Par analogie, en litté-
rature, manière dont l'écrivain fait sentir le ca-
ractère de -la pensée. Il [Fléchier] a peint d'une
touche trop'faihle la noble et dangereuse fonction
d'élever l'héritier d'un grand royaume, D'ÂLEMB.
Éloges, Fléchier.. C'est à la vérité de l'expression, à
la force des touches, au choix des situations et.
des oppositions que le critique doit s'attacher,
MARMONTEL, OEUV. t. vi, p. 266. J'ai heureusement
donné quelques touches imperceptibles à ma
lettre à Renouard, p. L. COUR. Lett. n, 477.
|| 14° Fig. Action de toucher, d'émouvoir. Ces impa-
tiences d'un Dieu qui te cherche [âme péche-
resse], ces touches pressantes d'un Dieu qui te
trouve, BOSS. Serai. Ferv. de la pénit. î. Dans les
premières touches de l'esprit [de Dieu], on ne
sait d'où il vient, ni où il va; il vous inspire do
nouveaux désirs inconnus aux sens, ID. Médit, sur
l'Évang. 91° jour. Il restait ce secret regard d'une
Providence miséricordieuse qui la voulait rappeler
des extrémités de la terre; et voici quelle fut la
première touche, ID. Anne de Gonx.
— HIST. xin° s. Nus [nul] orfèvre ne puet ouvrer
d'or à Paris, qu'il ne soit à la touche de Paris ou
mieudre [meilleure], laquele touche passe tous les
ors de quoi on oevre en nule terre, Liv. des met. 38.
|| xiv° s. tin petit je fu paoureus Par force de mal
amoureus; Non poUrquant à sa douce bouche Fis
lors une amoureuse louche, MACHAUT , pi 47. Deux
trompeeurs [joueurs de trompettes].... qui par tou-
ches Metent tantost trompes à bouches, G. GUIART,
t. n, p. 313, v. 8419 [47101]. Espérons ou touches
pour monei et conduire le cheval, DU CANGE, touchia.
|| xvi" s. La touche et règle de toutes imaginations
solides, c'est la conformité à la doctrine d'Aristote,
MONT, I, 161. Ils n'en donnent jamais une touche
qu'ilsn'en reçoivent deux [ceux qui prétendent argu-
menter du succès des entreprises en faveur de leur
cause], ÎD. î, 249. Ce n'est pas comme à l'escrime,
où le nombre des touches donne gain, ID. I, 351.
Il y a en nous de quoy chercher le vray, mais
non pas de quoy l'arrester à la touche, ID. II, 235.
Mais d'ouïr Une vive touche et une reprehension
qui, pour reformer les moeurs, usé de parole
poignante, sans en estre resserré, AMYOT, Comm.
il faut ouïr, 24. Auxquelles passions la raison et
la loy, venant à toucher avec une touche discrette
et salutaire, remet promptement et efficacement
le jeune homme en la droite voyè, ID. De la vertu
morale, 29. L'uvule [luette] est comme une tou»
che ou archet qui touche les cordes d'une viole
pour la faire résonner, PARÉ, VI, 7. Proverbe le-
quel j'ay vu estre fort commun à Paris : il est du
bas or, il craint la touche, H. EST. Apol. d'IIé-
rod. p. 212, dans LACURNE. Et pensent que ce oue
l'on croit en leur village est la vraye touche de
vérité, CHARRON, Sagesse, i, 45.
— ÉTYM. Voy. TOUCHER; provenç. locha.
u. — 284
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