Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 4 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k54066991
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-57472
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/12/2008
TAT
TAT
TAU
2155
1770. Autrefois nous avions des tâteurs qui fai-
saient métier d'éprouver les débutants; s'il y en
a encore, en arrivant à son régiment, il passera par
leurs mains, CH. DE BERNARD, la Peau de lion, v.
— HIST. xv" s. Comme un bon tasteur de vin....
après avoir gousté d'un hypocras ou d'un excel-
lent vin pineau, les quinze joies du mariage, p. 07,
dans LACURNE.
— ÉTYM. Tâter.
TÂTE-VIN (tâ-te-vin), s. m. Sorte de petit vase
pour déguster. || Au plur. Des tâte-vin.
— ÉTYM. Tdter, vin.-
f TATIENS (ta-siin), s. m. pi. Nom donné par
Romulus à la première tribu du peuple romain;
les deux autres étaient les rhamnes et les lucères.
t TATIGNON (ta-ti-gnon), s. m. Petit meuble
sur lequel les brodeurs posent les mouchettes et
la chandelle pendant la veillée.
t TATIGUÉ (ta-ti-ghé), ou TATIGOIN (la-ti-
gouin), interj. Voy. TÉTIGUÉ.
TATILLON,. ONNE (ta-ti-llon, llo-n', Il mouillées,
et non ta-ti-yon), s. m. et f. Celui, celle qui tatil-
lonne. C'est un tatillon. Tâchez qu'il n'y ait rien
à redire; car c'est un tatillon, s'il en fut jamais,
TH. LECLERCQ, Prou. 1.1, p.-68, dans POUGENS.
— ÉTYM. Dérivé de tâter.
TATILLONNAGE (ta-ti-llo-na-j', Il mouillées, et
non ta-ti-yo-na-j'), s. m. Action de tatillonner. La
gêne que son tatillonnage et ses variations perpé-
tuelles m'auraient causée, M" 0 D'ÉPINAY, Mém. t. m,
p. 224, dans POUGENS.
TATILLONNER (ta-ti-llo-né, Il mouillées, et non
ta-ti-yo-né), v. n. Terme familier. S'occuper mal à
propos, inutilement, de toute sorte de petits détails.
— ÉTYM. Tatillon.
f TÂTONNAGE (tâ-to-na-j'), s. m. Synonyme de
tâtonnement. Mauvais tâtonnage politique que.
tout cela, D'ARGENSON, Joum. et Mém. t.n, p. 54,
Paris, in-8.
t TÂTONNÉ, ÉE (tâ-to-né, née), part, passé de
tâtonner. Exécuté en tâtonnant, avec peu de sûreté.
Mole... a dénaturé la déclamation tragique, en y por-
tant les tons tâtonnes, LA HARPE, Corresp. t. n, p. 20.
TÂTONNEMENT (tâ-to-ne-man), s. m. Action de
tâtonner. [| Fig.. Il ne perdait plus de temps en
tâtonnements et en épreuves, il était sûr de ses
moyens et du succès, FONTEN. Ruisch. Ce ne fut
qu'au bout de deux mois d'expérience qu'il [un
aveugle de naissance, opéré de la cataracte] put
apercevoir que les tableaux représentaient des
corps solides; et lorsque après ce long tâtonne-
ment d'un sens nouveau en lui.... VOLT. Phil- Newt.
n, 5. Enfin, après bien des tâtonnements, il est
venu un homme qui "a découvert le premier res-
sort de la nature, la cause de la pesanteur, m.
Mal. 13. Ce n'est que par une suite d'expériences
ou de tâtonnements, qui commencent peut-être
avant la- naissance, que l'âme s'habitue à rap-
porter à leur véritable lieu les sensations qu'elle
éprouve, et à ne mouvoir précisément que les
membres qu'il faut mouvoir, BONNET, ESS. psych.
2. || Terme de mathématiques et de physique. Mé-
thode de tâtonnement, méthode par laquelle on
cherche à résoudre une question en essayant dif-
férentes suppositions et différents moyens.
— ÉTYM. Tâtonner.
TÂTONNER (tâ-to-né), v. n. || 1° Chercher dans
l'obscurité en tâtant. Je me veux r'habiller, je
cherche, je tâtonne, RÉGNIER, Sat. xi. || 2° Tâter
avec les pieds et les mains pour se conduire plus
sûrement. Marcher en tâtonnant. Que Dieu les
frapperait d'aveuglement, et qu'ils tâtonneraient
en plein midi comme les aveugles, PASC. Proph.
34, éd. FAUGÈRE. || 3° Fig. Procéder avec embarras
faute de lumières nécessaires. Sept ou huit ans de
plus qu'il n'avait l'ont rendu plus sage, et le font
marcher en tâtonnant, BUSSY-RABUTIN, Lett. t. n,
p. 1«9, dans POUGENS. Un pinceau qui tâtonne,
MOL. Gloire du Tal-de-Grâce. Je suis si accoutumée
à me voir confondue sur la plus grande partie
de mes désirs, que je ne parle de l'avenir qu'en
tâtonnant, SÉV. 30 juill. 1677. J'allais tâtonnant
par une suite de raisonnements, mais la lumière
ne luisait point dans mes ténèbres, FÉN. t. xvm,
p. 342. Tronchin [célèbre médecin] ne sait où il
en est; car il a abandonné son premier traitement :
il tâtonne, DIDER. Lett. à Mlle Voland, 24 nov.
1768. || Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.
|| 4" V. a. Essayerquelque.chose en tâtonnant. Le
petit homme [Coulanges] chanta, et fit un vrai
plaisir à l'abbé de Marsillac, qui admirait et tâ-
tonnait ses paroles avec des tons et des manières
si semblables à celles de son père [M. de la Roche-
foucauld] qu'on en était touché, SÉV. 10 janv.
1689. Je ne me suis déterminé à commencer
mes corrections au terme 114, qu'après avoir-
tâtonné toutes les autres suites que donnaient les
sommes des nombres pris cinq à cinq et même
dix à dix, BUFF. Prob. de la vie, OEuv. t. x, p. 220.
11 5° Tâter quelqu'un (emploi qui n'est plus usité).
Il [le cardinal d'Estrées] était quelquefois haut,
quelquefois colère, ce n'était pas un homme qu'il
fît bon tâtonner, ST-SIM. 370, -150.
— HIST. xvic s. Après avoir remonstré que Dieu
se peut en tastonnant sentir des aveugles [peut
être senti par les aveugles], CALV. Inst. 14. Ceulx
que la tristesse accable se laissent pourtant par
intervalles tastonner à quelque plaisir, MONT, IV,
207. Ha! que je porte et de haine et d'envie Au
médecin qui vient soir et matin Sans nul propos
tastonner ce tetin ! RONS. 169.
— ÉTYM. Voy. TÂTONS; picard, tatiller; provenç.
tastonar.
TÂTONNEUR, EUSE (tâ-to-neur, neû-z'), s. m. et
f. Celui, celle qui tâtonne. M. le garde des sceaux,
qui, de son naturel, est fort tâtonneur, a peine à
se décider, BACHAUMONT, Mém. secr. t. xxx, p. 310.
— ÉTYM. Tâtonner.
TÂTONS (A) (tâ-ton; l's ne se prononce pas,
même devant une voyelle, dit Chifflet, Gramm.
p. 216), loc. adv. || i" En tâtonnant dans l'obscu-
rité. On chercha, en s'éveillant comme à tâtons, les
lois, on ne les ftouva plus, RETZ, Mém. 1.1, liv. n,
p. 140, dans POUGENS. Pendant que Destin courait
à tâtons après ceux qui avaient enlevé Angélique,
SCARR. Rom. corn, n, 2. Ils iront à tâtons comme
dans les ténèbres, SACI, Bible, Job, xn, 26. Notre
commerce à tâtons [Mme du Deffant aveugle et
Voltaire ayant mal aux yeux] devient vif, ma-
dame, VOLT. Lett. Mme du Dejfant, 27 juin 1764.
|| Ce sont des enfants de la messe de minuit, qui
cherchent Dieu à tâtons, se dit de débauchés qui
profitent de l'occasion de ce jour-là. || 2° Fig.
D'une manière incertaine; en essayant de divers
moyens dont on n'est pas sûr. Nous vivons à tâ-
tons, et dans ce monde ici Souvent avec travail
on poursuit du souci, RÉGNIER, Sat. ni. Je ne puis
souffrir qu'au commencement d'une carrière où
l'on ne marche encore qu'à tâtons, on prétende
avoir atteint ceux qui sont au bout, BOURSAULT,
Lett. nouv. t. n, p. 71, dans POUGENS. Les gens qui
n'ont point de principe dans les affaires, et qui
n'ont point de vrai discernement des esprits, vont
toujours comme à tâtons; c'est un hasard quand
ils ne se trompent pas, FÉN. Tél. xxn. Il est diffi-
cile de pénétrer dans les profondeurs de l'his-
toire ancienne; quand on y saisirait la vérité à
tâtons, on ne serait jamais sûr de la tenir, VOLT.
Dkt. phil. Élie et Enoch.
— HIST. xii° s. Com avugles qui à tastons Va au-
cune chose cerchant, CRESTIEN DE TROYES, Cheval,
au lyon, v. H40. Hxrv 0 s. Elle moult le dist à bas
ton; Pour ce Pacolay à taston; Car nulle goûte
ni veoie, MACHAUT, p. 49. || xvr s. Mon jugement
ne marche qu'à tastons, chancelant, bronchant....
MONT. 1, 166.
— ÉTYM. Tdter. Taston, substantif fait de taster.
comme plongeon de plonger, a donné d'une part
tastonner : agir en taston, et d'autre part à tastons
ou à taston: à la façon des tastons ou du taston.
TATOU (ta-tou), s. m. Animal du Brésil, de la
grandeur d'un cochon de lait, dont il a aussi le
museau, couvert d'un test écailleux en forme de
cuirasse (les tatous sont un genre de la famille des
édentés). Tous les tatous sont originaires de l'Amé-
rique; ils étaient inconnus avant la découverte du
nouveau monde, les anciens-n'en ont jamais fait
mention, BUFF. Quadrup. t. iv, p. 115.
— ÉTYM. Mot brésilien : Quod Hispani ab armis
quibus tectus est armadïllo appellant, Gallis vero
Yoce brasilianica. tatu dicitur, CH. L'ÉCLUSE (CLU-
sius), Exoticorum libri decem, v, 15.
TATOUAGE (ta-tou-a-j'), s. m. L'ensemble des
moyens par lesquels des matières colorantes, vé-
gétales ou minérales, sont, introduites sous l'épi-
derme et à des profondeurs variables, à l'effet de
produire une coloration ou des dessins apparents
et de longue durée, quoique non absolument indé-
lébiles, BERGHON.
TATOUÉ, ËE (ta-tou-é,.ée), part, passé de ta-
touer. Les membres du conseil sont assis ou cou-
chés à terre dans diverses attitudes : les uns, tout
nus, n'ont pour s'envelopper qu'une peau de buffle;
les autres, tatoués de la tête aux pieds, ressem-
blent à des statues égyptiennes, CHATEAUBR Amer,
gouvernement
t l'ATOUEMENT (ta-tou-man), s. m. Synonyme
peu usité de tatouage.
TATOUER (ta-tou-é), v. a. Peindre, barioler la
corps de figures de diverses couleurs. Ils [les Tahi-
tiens] admiraient la couleur de notre teint, ils ser-
raient nos mains, et ils paraissaient étonnés de ce
que nous n'étions pas tatoués, 2° voy. de Cook,
trad. franc. 1772-1776, dans BERCHON (Nous avons
cru devoir créer ce mot, dit le traducteur, pour
exprimer les petits trous qu'ils se font sur la peau
avec des pointes de bois). || Se tatouer, v. réfl. Les
peuples de l'Océanie ont l'habitude de se tatouer.
— ÉTYM. M. le docteur Berchon {Recherches sur
le tatouage) a démontré l'origine et exposé la filia-
tion de ce mot. La première fois qu'il se montre,
c'est sous la forme anglaise dans le récit du pre-
mier voyage de Cook : Les Indiens [de Tahiti] im-
priment sur leur corps des taches suivant l'usage
de plusieurs autres parties du monde, qu'ils ap-
pellent tattow (traduction franc, avril 1769). Puis
il est francisé dans le verbe tatouer, comme on l'a
vu-plus haut. Il vient du tahitien tatau, prononcé
tataou, qui signifie les marques ou dessins tracés
sur la peau humaine; tatau dérive de ta qui signi-
fie marque, dessein, empreinte.
t TATOUEUR (ta-tou-eur), s. m. Celui qui pra-
tique le tatouage.
f TATTERSALL (ta-tèr-sal), s. m. Établisse-
ment public qui a pour objet la vente aux enchères
des chevaux de selle ou d'attelage, des voitures,
harnais, équipages de chasse, fondé dans Paris à
l'instar d'un établissement semblable à Londres.
C'est une société anonyme autorisée par décret
du 19 septembre 1855.
— ÉTYM. Tattersall était un groom du duc de
Kingston, qui, après s'être enrichi par l'acquisition
du célèbre coureur Highflyer, fonda un marché
aux chevaux, lequel a gardé son nom, FORGUES, Rev.
des Deux-Mondes, 16 janv. 1868.
f TATZÉ (ta-tzé), s. m. Fruit d'un arbrisseau de
la famille des myrsinées (myrsine africana, L.) qui
croît sur les roches humides de la plus grande
partie de l'Afrique, et surtout en Abyssinie, à 3000
mètres au-dessus du niveau de la mer. Il est téni-
fuge.
t TAU (tô), s. m. || 1" La dix-neuvième lettre de
l'alphabet grec. || Fig. Mettre le tau à quelque
chose, y donner son approbation (locution qui
vient de l'Apocalypse, où un ange marque d'un T
le front des prédestinés). Il n'appartient qu'au
public de mettre le tau aux mérites des particu-
liers, Rép. à l'apologie de d'Olivet, dans DES-
FONTAINES. Il 2° Instrument, en forme de tau grec,
que plusieurs divinités égyptiennes tiennent à la
main. || 3° Terme de blason. Meuble de l'écu qui
ressemble à un T.
f TAUCHIE (tô-chie), s. f. Ancien mot signi-
fiant damasquinure. Les splendides arquebuses
enrichies de tauchies d'argent ou d'ivoire, LA voix,
Monit. univ. 3 août 1867, p. 1067, 3e col.
t TAUD (tôd), s. m. ou TAUDE (tô-d'), s. {.
Terme de marine. Tente faite d'une grosse .toile
goudronnée ou peinte qu'on établit au-dessus des
barques pendant la nuit quand il pleuL
— ÉTYM. Espagn. tolda, toldo, bonne grosse
toile qu'on tend sur une cour ou sur un bateau ;
portug. toldar, tapisser. D'après Covarrubias et
Diez, il vient du lat. tholus (avec intercalation
d'un d, comme dans humilde, de humilis), toit en
forme de coupole. Mais M. Dozy objecte que le
sens n'est pas satisfaisant, et il propose l'arabe
dholla (aussi avec insertion d'un d), qui a le
même sens que tolda, toldo, et qui vient de dhill,
ombre. L'intercalation n'est pas sans difficulté;
on l'éviterait en s'adressant au germanique : anc.
Scandinave, tialld, tente; vieux flamand, telde;
allem. Zelt.
f TAUDER (tô-dé), v. a. Terme de marine. Dé-
ployer, tendre le taud. ||Se tauder, v. réfl. Se
mettre à l'abri sous le taud.
— ÉTYM. Taud.
TAUDION (tô-di-on), s. m. Terme populaire.
Mauvais taudis.
— ÉTYM. Dimin. de taudis.
TAUDIS (tô-dî), s. m. Il 1° Anciennement, loge-
ment qui faisait partie des travaux d'un siège
pour la facilité des approches. || 2° Aujourd'hui et
par dégradation de sens, petit logement misérable,
malpropre. Ils languirent toute leur vie dans leur
taudis, PATRU, Plaidoyer 4. Elle [l'espérance] ha-
bite dans le taudis de l'indigence et dans le pa-
lais des princes, M" EB poisraux, Ridic. à la mode,
p. 118, dans POUGENS. De Philémon vous connais-
TAT
TAU
2155
1770. Autrefois nous avions des tâteurs qui fai-
saient métier d'éprouver les débutants; s'il y en
a encore, en arrivant à son régiment, il passera par
leurs mains, CH. DE BERNARD, la Peau de lion, v.
— HIST. xv" s. Comme un bon tasteur de vin....
après avoir gousté d'un hypocras ou d'un excel-
lent vin pineau, les quinze joies du mariage, p. 07,
dans LACURNE.
— ÉTYM. Tâter.
TÂTE-VIN (tâ-te-vin), s. m. Sorte de petit vase
pour déguster. || Au plur. Des tâte-vin.
— ÉTYM. Tdter, vin.-
f TATIENS (ta-siin), s. m. pi. Nom donné par
Romulus à la première tribu du peuple romain;
les deux autres étaient les rhamnes et les lucères.
t TATIGNON (ta-ti-gnon), s. m. Petit meuble
sur lequel les brodeurs posent les mouchettes et
la chandelle pendant la veillée.
t TATIGUÉ (ta-ti-ghé), ou TATIGOIN (la-ti-
gouin), interj. Voy. TÉTIGUÉ.
TATILLON,. ONNE (ta-ti-llon, llo-n', Il mouillées,
et non ta-ti-yon), s. m. et f. Celui, celle qui tatil-
lonne. C'est un tatillon. Tâchez qu'il n'y ait rien
à redire; car c'est un tatillon, s'il en fut jamais,
TH. LECLERCQ, Prou. 1.1, p.-68, dans POUGENS.
— ÉTYM. Dérivé de tâter.
TATILLONNAGE (ta-ti-llo-na-j', Il mouillées, et
non ta-ti-yo-na-j'), s. m. Action de tatillonner. La
gêne que son tatillonnage et ses variations perpé-
tuelles m'auraient causée, M" 0 D'ÉPINAY, Mém. t. m,
p. 224, dans POUGENS.
TATILLONNER (ta-ti-llo-né, Il mouillées, et non
ta-ti-yo-né), v. n. Terme familier. S'occuper mal à
propos, inutilement, de toute sorte de petits détails.
— ÉTYM. Tatillon.
f TÂTONNAGE (tâ-to-na-j'), s. m. Synonyme de
tâtonnement. Mauvais tâtonnage politique que.
tout cela, D'ARGENSON, Joum. et Mém. t.n, p. 54,
Paris, in-8.
t TÂTONNÉ, ÉE (tâ-to-né, née), part, passé de
tâtonner. Exécuté en tâtonnant, avec peu de sûreté.
Mole... a dénaturé la déclamation tragique, en y por-
tant les tons tâtonnes, LA HARPE, Corresp. t. n, p. 20.
TÂTONNEMENT (tâ-to-ne-man), s. m. Action de
tâtonner. [| Fig.. Il ne perdait plus de temps en
tâtonnements et en épreuves, il était sûr de ses
moyens et du succès, FONTEN. Ruisch. Ce ne fut
qu'au bout de deux mois d'expérience qu'il [un
aveugle de naissance, opéré de la cataracte] put
apercevoir que les tableaux représentaient des
corps solides; et lorsque après ce long tâtonne-
ment d'un sens nouveau en lui.... VOLT. Phil- Newt.
n, 5. Enfin, après bien des tâtonnements, il est
venu un homme qui "a découvert le premier res-
sort de la nature, la cause de la pesanteur, m.
Mal. 13. Ce n'est que par une suite d'expériences
ou de tâtonnements, qui commencent peut-être
avant la- naissance, que l'âme s'habitue à rap-
porter à leur véritable lieu les sensations qu'elle
éprouve, et à ne mouvoir précisément que les
membres qu'il faut mouvoir, BONNET, ESS. psych.
2. || Terme de mathématiques et de physique. Mé-
thode de tâtonnement, méthode par laquelle on
cherche à résoudre une question en essayant dif-
férentes suppositions et différents moyens.
— ÉTYM. Tâtonner.
TÂTONNER (tâ-to-né), v. n. || 1° Chercher dans
l'obscurité en tâtant. Je me veux r'habiller, je
cherche, je tâtonne, RÉGNIER, Sat. xi. || 2° Tâter
avec les pieds et les mains pour se conduire plus
sûrement. Marcher en tâtonnant. Que Dieu les
frapperait d'aveuglement, et qu'ils tâtonneraient
en plein midi comme les aveugles, PASC. Proph.
34, éd. FAUGÈRE. || 3° Fig. Procéder avec embarras
faute de lumières nécessaires. Sept ou huit ans de
plus qu'il n'avait l'ont rendu plus sage, et le font
marcher en tâtonnant, BUSSY-RABUTIN, Lett. t. n,
p. 1«9, dans POUGENS. Un pinceau qui tâtonne,
MOL. Gloire du Tal-de-Grâce. Je suis si accoutumée
à me voir confondue sur la plus grande partie
de mes désirs, que je ne parle de l'avenir qu'en
tâtonnant, SÉV. 30 juill. 1677. J'allais tâtonnant
par une suite de raisonnements, mais la lumière
ne luisait point dans mes ténèbres, FÉN. t. xvm,
p. 342. Tronchin [célèbre médecin] ne sait où il
en est; car il a abandonné son premier traitement :
il tâtonne, DIDER. Lett. à Mlle Voland, 24 nov.
1768. || Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.
|| 4" V. a. Essayerquelque.chose en tâtonnant. Le
petit homme [Coulanges] chanta, et fit un vrai
plaisir à l'abbé de Marsillac, qui admirait et tâ-
tonnait ses paroles avec des tons et des manières
si semblables à celles de son père [M. de la Roche-
foucauld] qu'on en était touché, SÉV. 10 janv.
1689. Je ne me suis déterminé à commencer
mes corrections au terme 114, qu'après avoir-
tâtonné toutes les autres suites que donnaient les
sommes des nombres pris cinq à cinq et même
dix à dix, BUFF. Prob. de la vie, OEuv. t. x, p. 220.
11 5° Tâter quelqu'un (emploi qui n'est plus usité).
Il [le cardinal d'Estrées] était quelquefois haut,
quelquefois colère, ce n'était pas un homme qu'il
fît bon tâtonner, ST-SIM. 370, -150.
— HIST. xvic s. Après avoir remonstré que Dieu
se peut en tastonnant sentir des aveugles [peut
être senti par les aveugles], CALV. Inst. 14. Ceulx
que la tristesse accable se laissent pourtant par
intervalles tastonner à quelque plaisir, MONT, IV,
207. Ha! que je porte et de haine et d'envie Au
médecin qui vient soir et matin Sans nul propos
tastonner ce tetin ! RONS. 169.
— ÉTYM. Voy. TÂTONS; picard, tatiller; provenç.
tastonar.
TÂTONNEUR, EUSE (tâ-to-neur, neû-z'), s. m. et
f. Celui, celle qui tâtonne. M. le garde des sceaux,
qui, de son naturel, est fort tâtonneur, a peine à
se décider, BACHAUMONT, Mém. secr. t. xxx, p. 310.
— ÉTYM. Tâtonner.
TÂTONS (A) (tâ-ton; l's ne se prononce pas,
même devant une voyelle, dit Chifflet, Gramm.
p. 216), loc. adv. || i" En tâtonnant dans l'obscu-
rité. On chercha, en s'éveillant comme à tâtons, les
lois, on ne les ftouva plus, RETZ, Mém. 1.1, liv. n,
p. 140, dans POUGENS. Pendant que Destin courait
à tâtons après ceux qui avaient enlevé Angélique,
SCARR. Rom. corn, n, 2. Ils iront à tâtons comme
dans les ténèbres, SACI, Bible, Job, xn, 26. Notre
commerce à tâtons [Mme du Deffant aveugle et
Voltaire ayant mal aux yeux] devient vif, ma-
dame, VOLT. Lett. Mme du Dejfant, 27 juin 1764.
|| Ce sont des enfants de la messe de minuit, qui
cherchent Dieu à tâtons, se dit de débauchés qui
profitent de l'occasion de ce jour-là. || 2° Fig.
D'une manière incertaine; en essayant de divers
moyens dont on n'est pas sûr. Nous vivons à tâ-
tons, et dans ce monde ici Souvent avec travail
on poursuit du souci, RÉGNIER, Sat. ni. Je ne puis
souffrir qu'au commencement d'une carrière où
l'on ne marche encore qu'à tâtons, on prétende
avoir atteint ceux qui sont au bout, BOURSAULT,
Lett. nouv. t. n, p. 71, dans POUGENS. Les gens qui
n'ont point de principe dans les affaires, et qui
n'ont point de vrai discernement des esprits, vont
toujours comme à tâtons; c'est un hasard quand
ils ne se trompent pas, FÉN. Tél. xxn. Il est diffi-
cile de pénétrer dans les profondeurs de l'his-
toire ancienne; quand on y saisirait la vérité à
tâtons, on ne serait jamais sûr de la tenir, VOLT.
Dkt. phil. Élie et Enoch.
— HIST. xii° s. Com avugles qui à tastons Va au-
cune chose cerchant, CRESTIEN DE TROYES, Cheval,
au lyon, v. H40. Hxrv 0 s. Elle moult le dist à bas
ton; Pour ce Pacolay à taston; Car nulle goûte
ni veoie, MACHAUT, p. 49. || xvr s. Mon jugement
ne marche qu'à tastons, chancelant, bronchant....
MONT. 1, 166.
— ÉTYM. Tdter. Taston, substantif fait de taster.
comme plongeon de plonger, a donné d'une part
tastonner : agir en taston, et d'autre part à tastons
ou à taston: à la façon des tastons ou du taston.
TATOU (ta-tou), s. m. Animal du Brésil, de la
grandeur d'un cochon de lait, dont il a aussi le
museau, couvert d'un test écailleux en forme de
cuirasse (les tatous sont un genre de la famille des
édentés). Tous les tatous sont originaires de l'Amé-
rique; ils étaient inconnus avant la découverte du
nouveau monde, les anciens-n'en ont jamais fait
mention, BUFF. Quadrup. t. iv, p. 115.
— ÉTYM. Mot brésilien : Quod Hispani ab armis
quibus tectus est armadïllo appellant, Gallis vero
Yoce brasilianica. tatu dicitur, CH. L'ÉCLUSE (CLU-
sius), Exoticorum libri decem, v, 15.
TATOUAGE (ta-tou-a-j'), s. m. L'ensemble des
moyens par lesquels des matières colorantes, vé-
gétales ou minérales, sont, introduites sous l'épi-
derme et à des profondeurs variables, à l'effet de
produire une coloration ou des dessins apparents
et de longue durée, quoique non absolument indé-
lébiles, BERGHON.
TATOUÉ, ËE (ta-tou-é,.ée), part, passé de ta-
touer. Les membres du conseil sont assis ou cou-
chés à terre dans diverses attitudes : les uns, tout
nus, n'ont pour s'envelopper qu'une peau de buffle;
les autres, tatoués de la tête aux pieds, ressem-
blent à des statues égyptiennes, CHATEAUBR Amer,
gouvernement
t l'ATOUEMENT (ta-tou-man), s. m. Synonyme
peu usité de tatouage.
TATOUER (ta-tou-é), v. a. Peindre, barioler la
corps de figures de diverses couleurs. Ils [les Tahi-
tiens] admiraient la couleur de notre teint, ils ser-
raient nos mains, et ils paraissaient étonnés de ce
que nous n'étions pas tatoués, 2° voy. de Cook,
trad. franc. 1772-1776, dans BERCHON (Nous avons
cru devoir créer ce mot, dit le traducteur, pour
exprimer les petits trous qu'ils se font sur la peau
avec des pointes de bois). || Se tatouer, v. réfl. Les
peuples de l'Océanie ont l'habitude de se tatouer.
— ÉTYM. M. le docteur Berchon {Recherches sur
le tatouage) a démontré l'origine et exposé la filia-
tion de ce mot. La première fois qu'il se montre,
c'est sous la forme anglaise dans le récit du pre-
mier voyage de Cook : Les Indiens [de Tahiti] im-
priment sur leur corps des taches suivant l'usage
de plusieurs autres parties du monde, qu'ils ap-
pellent tattow (traduction franc, avril 1769). Puis
il est francisé dans le verbe tatouer, comme on l'a
vu-plus haut. Il vient du tahitien tatau, prononcé
tataou, qui signifie les marques ou dessins tracés
sur la peau humaine; tatau dérive de ta qui signi-
fie marque, dessein, empreinte.
t TATOUEUR (ta-tou-eur), s. m. Celui qui pra-
tique le tatouage.
f TATTERSALL (ta-tèr-sal), s. m. Établisse-
ment public qui a pour objet la vente aux enchères
des chevaux de selle ou d'attelage, des voitures,
harnais, équipages de chasse, fondé dans Paris à
l'instar d'un établissement semblable à Londres.
C'est une société anonyme autorisée par décret
du 19 septembre 1855.
— ÉTYM. Tattersall était un groom du duc de
Kingston, qui, après s'être enrichi par l'acquisition
du célèbre coureur Highflyer, fonda un marché
aux chevaux, lequel a gardé son nom, FORGUES, Rev.
des Deux-Mondes, 16 janv. 1868.
f TATZÉ (ta-tzé), s. m. Fruit d'un arbrisseau de
la famille des myrsinées (myrsine africana, L.) qui
croît sur les roches humides de la plus grande
partie de l'Afrique, et surtout en Abyssinie, à 3000
mètres au-dessus du niveau de la mer. Il est téni-
fuge.
t TAU (tô), s. m. || 1" La dix-neuvième lettre de
l'alphabet grec. || Fig. Mettre le tau à quelque
chose, y donner son approbation (locution qui
vient de l'Apocalypse, où un ange marque d'un T
le front des prédestinés). Il n'appartient qu'au
public de mettre le tau aux mérites des particu-
liers, Rép. à l'apologie de d'Olivet, dans DES-
FONTAINES. Il 2° Instrument, en forme de tau grec,
que plusieurs divinités égyptiennes tiennent à la
main. || 3° Terme de blason. Meuble de l'écu qui
ressemble à un T.
f TAUCHIE (tô-chie), s. f. Ancien mot signi-
fiant damasquinure. Les splendides arquebuses
enrichies de tauchies d'argent ou d'ivoire, LA voix,
Monit. univ. 3 août 1867, p. 1067, 3e col.
t TAUD (tôd), s. m. ou TAUDE (tô-d'), s. {.
Terme de marine. Tente faite d'une grosse .toile
goudronnée ou peinte qu'on établit au-dessus des
barques pendant la nuit quand il pleuL
— ÉTYM. Espagn. tolda, toldo, bonne grosse
toile qu'on tend sur une cour ou sur un bateau ;
portug. toldar, tapisser. D'après Covarrubias et
Diez, il vient du lat. tholus (avec intercalation
d'un d, comme dans humilde, de humilis), toit en
forme de coupole. Mais M. Dozy objecte que le
sens n'est pas satisfaisant, et il propose l'arabe
dholla (aussi avec insertion d'un d), qui a le
même sens que tolda, toldo, et qui vient de dhill,
ombre. L'intercalation n'est pas sans difficulté;
on l'éviterait en s'adressant au germanique : anc.
Scandinave, tialld, tente; vieux flamand, telde;
allem. Zelt.
f TAUDER (tô-dé), v. a. Terme de marine. Dé-
ployer, tendre le taud. ||Se tauder, v. réfl. Se
mettre à l'abri sous le taud.
— ÉTYM. Taud.
TAUDION (tô-di-on), s. m. Terme populaire.
Mauvais taudis.
— ÉTYM. Dimin. de taudis.
TAUDIS (tô-dî), s. m. Il 1° Anciennement, loge-
ment qui faisait partie des travaux d'un siège
pour la facilité des approches. || 2° Aujourd'hui et
par dégradation de sens, petit logement misérable,
malpropre. Ils languirent toute leur vie dans leur
taudis, PATRU, Plaidoyer 4. Elle [l'espérance] ha-
bite dans le taudis de l'indigence et dans le pa-
lais des princes, M" EB poisraux, Ridic. à la mode,
p. 118, dans POUGENS. De Philémon vous connais-
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