Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 4 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k54066991
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-57472
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/12/2008
TAI
glutinatif ou vésicant, et fréquemment appliqué
chez l'homme sur les solutions de continuité ou
sur la peau, pour un but thérapeutique. || Taffetas
d'Angleterre ou taffetas gommé, sparadrap pré-
paré en appliquant, au moyen d'un pinceau, sur du
taffetas, une couche de colle de poisson dissoute
dans la teinture de benjoin à chaud; il sert à rap-
procher les bords des petites plaies. || Taffetas vési-
catoire ou épispastique, sparadrap agglutinatif
rendu vésicant et remplaçant assez bien les emplâ-
tres vésicatoires. || 3° Coquille univalve.
— HIST. xve s. Une pièce de taffetas changeant
de Levant estroit, contenant neuf aulnes, estimée
l'aulne vingt sols, Bibl. des ch. 6e série, t. i,
p. 347. [| xvr s. ..Pourtant le jour de la reveue il
bailla ce taffetas [le drapeau blanc du vicomte de
Turenne] à garder au vicomte de Lavedan, D'AUB.
Hist. n, 483. Avec les lances si pleines de tafetas
qu'elles portaient ombre, ID. ib. m, 64.
— ÉTYM. Bourguig. taiffetar; espagn. tafetan;
ital. taffetas du persan tâftah, part, passé du
verbe tâften, tresser, entrelacer.
TAFIA (ta-:fia), s. m. L'eau-de-vie de cannes, qui
se fait avec les écumes et les gros sirops de sucre;
les Français l'appellent guildive et les Anglais
rhum. L'eau-de-vie qu'on tire des cannes est ap-
pelée guildive; les sauvages et les nègres l'appel-
lent taffia, LE p. LABAT, Nouv. voy. aux tles franc.
t. m, p. 440.
t TAFON (ta-fon), s. m. Coquille du Sénégal.
{ TAFOUIIXEUX (ta-fou-lleù, II mouillées),
s. m. Homme dont l'industrie est de ramasser les
objets que la Seine charrie, DU CAMP, Rev. des
Deux-Mondes, 4867, t. vi,.p. 4 84.
t TAGAL (ta-gal), s. m. Le solen strigillé (co-
quilles bivalves).
t TAGAROT (ta-ga-ro) ou TAGEROT (ta-je-ro),
adj. Voy. FAUCON.
— ÉTYM. Arabe, tdhorU,àâ}. de Tâhort, ville bien
connue (DOZY).
t TAGÈTE (ta-jè-tf), s. f. Voy. OEILLET 2, n° 3.
t TAGUAN (ta-gou-an), s. m. Nom donné par
Buffon au pteromys pétauriste (mammifères ron-
geurs), le polatouche taguan de certains auteurs.
TAÏADT (ta-iô), interj. Cri du chasseur, quand
il appelle les chiens pour les lancer après la bête.
A trois longueurs de trait, taïaut, voilà d'abord Le
cerf donné aux chiens, MOL. Fâch. n, 7. Mon
étourdi se met à sonner comme il faut, Et crie à
pleine voix taïaut! taïautl taïaut! ID. ib. n, 7.
|| Substantivement. M. de Marsillac conserve sa
tristesse au milieu de tous les taïauts, SÉV. 424.
— ÉTYM. W-. Scott, Waverley, Append. to a gê-
nerai préface, n, dit : a loud taiout, et en note :
tailliers-hors, et en phrase moderne : tally-lw !
Est-ce que taïaut viendrait de tailler?
f TAICOUN ou TAÏCODNJE (ta-i-kou-n'), s. m.
Prononciation chinoise, adoptée en- Europe, de
shiogoune, nom japonais d'un des feudataires du
mikado ou souverain du Japon, qui a fini, comme
nos maires du palais, par prendre la plus grande
partie de l'autorité souveraine.
t TAÏCOUNAL, ALE (ta-i-kou-nal, na-1'), adj.
Qui a rapport au taïcoune. La famille taïcounale.
f TAÏCOUNAT (ta-i-kou-na), s. m. Autorité du
taïcoune. L'abolition du taïcounat.
TAIE (tê; plusieurs disent une tête d'oreiller,
c'est une grosse faute, née de cette nuisible ten-
dance qui porte à confondre un mot moins connu
avec un mot plus connu), s. f. || 1° Linge en forme
de sac qui sert d'enveloppe à un oreiller. Une
taie d'oreiller. || 2" 11 s'est dit d'enveloppes en
forme de taie d'oreiller. Il mit à part la graisse,
la queue, et toutes les graisses qui couvrent les
intestins, la taie du foie, et les deux reins avec la
graisse qui y est attachée, SACI, Bible, .Lévit.
vin, 25. || 3° Nom qu'on donne vulgairement aux
diverses taches blanches et opaques qui se for-
ment quelquefois sur la cornée. Votre médecin ne
vous donnera jamais la vue du lynx; mais souffrez
qu'il vous ôte une taie de vos yeux, VOLT. Mal.
26. || Fig. Laisser tomber les grosses taies que
l'enthousiasme étend sur les prunelles d'un au-
teur, dans la première ivresse d'une composition
rapide, VOLT. Lett. d'Argental, 24 nov. 4 762.
— HIST. xn° s. Là sist li empereressur un cuisin
[coussin] vaillant; La plume est d'oriol,' la teie
escarimant, Yoy. de Charlern. à Jérusal. p. 4 2.
|| XIII" s. Trois coussins à deux toies ouvrées, TAIL-
LIAR, Recueil, p. 284. || xiv° s. Ce sont grosses
toyes rouges qui leur queuvrent les yeux, ilodus,
f" XLIV. Boulir l'escorce de houx en eaue, tant que
la taie • de dessus se sépare, Mênagier, n, 5.
DIOT. DE LA LANGUE FRANÇAISE.
TAI
Ilxve s. J'y voy trouble; car es yeUx ay la taye,
Et n'y congnois le blanc d'avec le bis, CH. 'D'OHL.
Rondel de Jehan Caillau. || xvr s. En une hostie
qui fut immolée, il se trouva deux bourses du fiel
enveloppées d'une seule taye, AMYOT, Arat. 63.
L'opération qui se fait lorsqu'on abbat la tayè ou
cataracte, PARÉ, rv, o. Les tayes [membranes du
foetus], ID. xvm, 4 2.
— ÉTYM. Wallon, tih, taie d'oreiller; bas-lat. teca,
pour.ifteca, caisse, enveloppe, du grec 6^xr|.
t TAILLABILITÉ (ta-lla-bi-li-té, Il mouillées),
s. f. Etat de qui est taillable. Le conseil sup-
prima la taillabilité à laquelle Choudens. était
sujet, moyennant la somme de 607 livres, VOLT.
Lett. Hennin, 20 déc. 4 770. [Les serfs de Saint-
Claude] soumis à cette infâme taillabilité de ser-
vitude qui est l'opprobre de la nature humaine, n>.
Lett. Christin, 30 mars 4 77,2.
TAILLABLE (ta-lla-bl', Il mouillées, et non
ta-ya-bl'),' adj. || 1° Sujet à la taille. Triplez seule-
ment le nombre des têtes taillables en y comptant
les femmes et les filles, vous trouverez près de
vingt millions d'âmes, VOLT. Russie, i, 2. La taille,
la capitation taillable et tous les autres acces-
soires de la taille, NECKER, Compte rendu au
roi, janv. 4784, p. 64. Nous étions la gënt cor-
véable, taillable et tuable à volonté, nous ne som-
mes plus qu'incarcérables, p. L. COUR. Lettre pre-
mière. || Substantivement. [D'après l'édit de 4 666]
parmi les taillables, tout père de famille qui avait
eu dix enfants était à l'abri de toute imposition,
VOLT. Louis XIV, "30. Il faut perfectionner la répar-
tition individuelle de la tai'Le.... les proportions
sont fixées par les taillables eux-mêmes, NECKER,
Compte rendu au roi, janv. 47S4, p. 66. Lorsqu'il
[le collecteur] marche sans huissiers, dit un inten-
dant au ministre en 4 764, les taillables ne veulent
pas payer, TOCQUEVILLE, "Ancien régime, n, ch. 4 2.
|| 2° Il se disait des provinces et des villes dont
les habitants étaient sujets à la taille. Province
taillable.|| 3' Il se disait encore des terres mêmes
et des biens sur lesquels on imposait la taille,
dans les pays de taille réelle.
— HIST. xm" s. Bien se gart cir qui jure qu'il
raportera tout ce qui se doit partir entre oirs, ou
qui jure ce qu'il a vaillant, parce qu'il est tail-
lable à son segneur ou à aucune commune, qu'il
die vérité, BEAUM. XX, 40. Tout chil et toutes chelles
qui ne sont pas taillavle, TAILLIAR, Recueil, p. 357.
— ÉTYM. Tailler; provenç. talhable, imposable.
TAILLADE (ta-lla-d', ' Il mouillées, et non ta-
ya-d'), s. f. || 1° Coupure, entaille dans les chairs.
On lui a fait de grandes taillades au visage.
|| 2" Coupures en long qu'on fa**, dans de l'étoffe,
dans des habits Les dames portaient vertugade,
Les chevaliers collet monté, Pourpoint de satin à
taillade, Et longues dagues au côté, CHAUL. Épître
au nom de M. le duc à Mme la duch. du Maine,
27 mai 4 702. || 3° Incision faite à un arbre. On en
pratique deux autres [incisions] semblables du
côté du nord [au tronc de l'érable] ; ces quatre
taillades sont creusées, à mesure que l'arbre donne
sa sève, jusqu'à la profondeur de deux pouces et
demi, CHATEAUBB. Amer. Récolte du sucre d'érable.
|| 4° Sorte d'épée tranchante autrefois en usage!
— HIST. XV s. Guillaume des Jardins, qui tenoit
une tailade toute nue en ses mains, frappa Deni-
sot.... DU CANGE, taillada. || xvie s. Les bestes
appellées insectes, pource qu'elles ont des inci-
sions, taillades ou descouppures par dessus le dos
ou par dessous, PARÉ, Animaux, 8. Aucuns au lieu
des anneaux ne font qu'une taillade au groin du
pourceau, o. DE SERRES, 337. En ce disant, il donna
trois coups d'un traict : il s'advance pour donner
une taillade, soudain tire une estocade, puis un re-
vers, MERLIN COCAÏE, t. H, p. 232, dans LACURNE.
— ÉTYM. Tailler; provenç. talhada, taillada;
espagn. tajada; ital. tagliatà.
TAILLADÉ, ÉE (ta-lla-dé, dée, Il mouillées), part,
passé de taillader. Sa constance [de lord Russel], en-
vers les pourpoints tailladés, qu'il a soutenus long-
temps après leur suppression universelle, HAMILT.
Gramm. 7. Les hommes portaient- des habits tail-
ladés, LESAGE, Est. Gonz. s.
TAILLADER (ta-lla-dé, Il mouillées, et non
ta-ya-dé), v. a. Faire des taillades. Taillader un
pourpoint. Là des sacrificateurs se tailladaient le
corps comme firent depuis les prêtres de Bellone,
VOLT. Moeurs, Circonc. Tandis qu'on' le tailladait,
il disputait anatomie avec son chirurgien, GRIMM,
Corresp. t. m, p. 44. || Fig. Faire des coupures, des
suppressions dans un écrit. Les comédiens m'ont
tailladé assez mal à pi-opos fdans Tancrède]; mais
TAI 2129
tout sera réparé à la reprise, VOLT. Xeft Thiriot,
27 OCt. 4 760.
— ÉTYM. Taillade; génev. taillader.
t TAILLADIN (ta-Oà-din, II mouillées), s. m.
Terme de confiseur. Tranche mince de citron ou
d'orange.
TAILLANDERIE (ta-llan-de-rie, Il mouillées, et
non ta-yan-de-rie), s. f. Métier, commerce de tail-
landier. || Ouvrages du taillandier.
— HIST. xv°-s. Maistrès jurez du mestier do
cousturerie et taillanderie [métier de tailleur],
Ordonn. fév. 4485.
— ÉTYM. Taillandier.
TAILLANDIER (ta-llan-dié, Il mouillées, IV ne
se lie jamais), s. m. Artisan qui fait toute sorte d'ou-
tils pour les charpentiers, les charrons, les labou-
reurs, comme faux, haches, cognées, serpes. || Tail-
landier en pierre, l'ouvrier qui chez les anciens
hommes fabriquait les haches et les couteaux eii si-
lex. X toutes les époques, le taillandier. en pierre,
quand ila eu à travaiilerle silex et quelques autres
roches â cassure écailleuse, a agi par pression plus
souvent peut-être que par percussion, ROULIN,
Acad. des se. Comptes rendus, t. LXVII, p. 4293.
— HIST. xve s. L'humble supplication des mais-
très des mestiers de taillandiers [tailleurs] et pre-
poinstiers, Ordonn. mai 4484.-|| xvr» s.) Le rang
qui sont les petits mestiers : tourneur de toutes
sortes de bois, taillandier ou maistrès d'oeuvre
blanche, Édit, avril 4 697.
— ÉTYM. Taillant. '
TAILLANT fta-llan, Il mouillées, et non
ta-yan), s. m. ]| i° Tranchant d'un couteau, d'une
épee, etc. Ebrécher le taillant d'une hache.
|| 2° Terme de métallurgie. Rondelles pour couper
les bidons de fonderie. Une chaleur du second dé-
gré.... qui leur permet [aux fers] de s'aplatir et
de s'étendre sous les cylindres, et de se fendre
ensuite sous les taillants, BOEF. Hist. min. intr.
part. exp. OEuv. t. vn, p. 86.
— HIST. xvic s. Un fer courbé en forme de fau-
cille, ou plustost de ce qu'au marais de Poitou
on appelle un taillant, D'AUB. Hist. n, 372.
— ÉTYM. Tailler.
TAILLE (tâ-ir, Il mouillées, et non tâ-ye), s. f.
|| 1° Tranchant d'une épée. Il y avait des épées lon-
gues et sans pointe, qui ne servaient qu'à frapper
de taille, comme étaient celles des Gaulois, ROLLIN,
Hist. anc. OEuv. t.xi, 4"part. p. 384, dans PODGENS
Ils frappent de pointe et de taille, à droite, à
gauche, VOLT. Zadig, 4 9. || Arme détaille, arme
blanche qui agit du tranchant; ne s'emploie guère
que dans l'expression : arme d'estoc et de taille,
celle qui agit de la pointe et du tranchant. || D'es-
toc et de taille, de -la pointe et du tranchant.
|| Fig. Qui d'estoc et de taille étrillent les auteurs,
RÉGNIER, Sat. x. N'importe, parlons-en [d'une ba-
taille] et d'estoc et de taille Comme oculaire
témoin : Combien de gens font-ils des récits de ba-
taille Dont ils se sont tenus loin! MOL. Ampli, i, 4.
||X la taille, se disait autrefois d'un homme
dont la tête était mise à prix. Pour sauver un
homme qui aura sa tête à la taille, je me mettrai
en danger d'y mettre la mienne, MALH. le Traité
des bienf. de Sénèque, rv, 4 2. || 2° Manière dont on
coupe certaines choses. La taille de cet habit ne
vaut rien. || Habit galonné sur les tailles, habit ga-
lonné sur tous les endroits où il est taillé, sur
toutes les coutures. Un temps fameux par cent ba-
tailles Mit du galon sur bien des tailles, BÉRANG.
Vieux habits. || Taille des arbres, opération dans
laquelle on coupe aux arbres fruitiers des bour-
geons ou des branches, à l'effet de leur donner
une forme particulière, de leur faire produire
chaque année des fruits, ou dé maintenir entre
les diverses parties un certain équilibre. Xa taille
fixe principalement l'attention des vignerons, BAR-
THÉL. Anach. chap. 59. || Taille en vert, taille qui
se fait tant qu'il y a du vert sur les arbres, par
opposition à taille d'hiver. || Taille des ruches,
opération par laquelle on enlève aux abeilles le
superflu de leur miel et de leur cire. || Manière
dont on coupe une plume pour écrire. La taille de
cette plume ne vaut rien. || 3" Particulièrement,
manière dont on coupe la pierre, le bois avec art
et selon certaines dimensions. La taille des
pierres. La chaux carbonatée grossière est employée
pour les constructions; la solidité de quelques-
unes de ses variétés et la facilité qu'on trouve à
la taille lui donnent un grand avantage, A. 'BRON-
GNIART, Traité de min. t.-i, p. 206. || Terme de
marbrier. Taille brute, dressage préliminaire.
Taille apparente, taille faite pour profiler ou élé-
u. — 267
glutinatif ou vésicant, et fréquemment appliqué
chez l'homme sur les solutions de continuité ou
sur la peau, pour un but thérapeutique. || Taffetas
d'Angleterre ou taffetas gommé, sparadrap pré-
paré en appliquant, au moyen d'un pinceau, sur du
taffetas, une couche de colle de poisson dissoute
dans la teinture de benjoin à chaud; il sert à rap-
procher les bords des petites plaies. || Taffetas vési-
catoire ou épispastique, sparadrap agglutinatif
rendu vésicant et remplaçant assez bien les emplâ-
tres vésicatoires. || 3° Coquille univalve.
— HIST. xve s. Une pièce de taffetas changeant
de Levant estroit, contenant neuf aulnes, estimée
l'aulne vingt sols, Bibl. des ch. 6e série, t. i,
p. 347. [| xvr s. ..Pourtant le jour de la reveue il
bailla ce taffetas [le drapeau blanc du vicomte de
Turenne] à garder au vicomte de Lavedan, D'AUB.
Hist. n, 483. Avec les lances si pleines de tafetas
qu'elles portaient ombre, ID. ib. m, 64.
— ÉTYM. Bourguig. taiffetar; espagn. tafetan;
ital. taffetas du persan tâftah, part, passé du
verbe tâften, tresser, entrelacer.
TAFIA (ta-:fia), s. m. L'eau-de-vie de cannes, qui
se fait avec les écumes et les gros sirops de sucre;
les Français l'appellent guildive et les Anglais
rhum. L'eau-de-vie qu'on tire des cannes est ap-
pelée guildive; les sauvages et les nègres l'appel-
lent taffia, LE p. LABAT, Nouv. voy. aux tles franc.
t. m, p. 440.
t TAFON (ta-fon), s. m. Coquille du Sénégal.
{ TAFOUIIXEUX (ta-fou-lleù, II mouillées),
s. m. Homme dont l'industrie est de ramasser les
objets que la Seine charrie, DU CAMP, Rev. des
Deux-Mondes, 4867, t. vi,.p. 4 84.
t TAGAL (ta-gal), s. m. Le solen strigillé (co-
quilles bivalves).
t TAGAROT (ta-ga-ro) ou TAGEROT (ta-je-ro),
adj. Voy. FAUCON.
— ÉTYM. Arabe, tdhorU,àâ}. de Tâhort, ville bien
connue (DOZY).
t TAGÈTE (ta-jè-tf), s. f. Voy. OEILLET 2, n° 3.
t TAGUAN (ta-gou-an), s. m. Nom donné par
Buffon au pteromys pétauriste (mammifères ron-
geurs), le polatouche taguan de certains auteurs.
TAÏADT (ta-iô), interj. Cri du chasseur, quand
il appelle les chiens pour les lancer après la bête.
A trois longueurs de trait, taïaut, voilà d'abord Le
cerf donné aux chiens, MOL. Fâch. n, 7. Mon
étourdi se met à sonner comme il faut, Et crie à
pleine voix taïaut! taïautl taïaut! ID. ib. n, 7.
|| Substantivement. M. de Marsillac conserve sa
tristesse au milieu de tous les taïauts, SÉV. 424.
— ÉTYM. W-. Scott, Waverley, Append. to a gê-
nerai préface, n, dit : a loud taiout, et en note :
tailliers-hors, et en phrase moderne : tally-lw !
Est-ce que taïaut viendrait de tailler?
f TAICOUN ou TAÏCODNJE (ta-i-kou-n'), s. m.
Prononciation chinoise, adoptée en- Europe, de
shiogoune, nom japonais d'un des feudataires du
mikado ou souverain du Japon, qui a fini, comme
nos maires du palais, par prendre la plus grande
partie de l'autorité souveraine.
t TAÏCOUNAL, ALE (ta-i-kou-nal, na-1'), adj.
Qui a rapport au taïcoune. La famille taïcounale.
f TAÏCOUNAT (ta-i-kou-na), s. m. Autorité du
taïcoune. L'abolition du taïcounat.
TAIE (tê; plusieurs disent une tête d'oreiller,
c'est une grosse faute, née de cette nuisible ten-
dance qui porte à confondre un mot moins connu
avec un mot plus connu), s. f. || 1° Linge en forme
de sac qui sert d'enveloppe à un oreiller. Une
taie d'oreiller. || 2" 11 s'est dit d'enveloppes en
forme de taie d'oreiller. Il mit à part la graisse,
la queue, et toutes les graisses qui couvrent les
intestins, la taie du foie, et les deux reins avec la
graisse qui y est attachée, SACI, Bible, .Lévit.
vin, 25. || 3° Nom qu'on donne vulgairement aux
diverses taches blanches et opaques qui se for-
ment quelquefois sur la cornée. Votre médecin ne
vous donnera jamais la vue du lynx; mais souffrez
qu'il vous ôte une taie de vos yeux, VOLT. Mal.
26. || Fig. Laisser tomber les grosses taies que
l'enthousiasme étend sur les prunelles d'un au-
teur, dans la première ivresse d'une composition
rapide, VOLT. Lett. d'Argental, 24 nov. 4 762.
— HIST. xn° s. Là sist li empereressur un cuisin
[coussin] vaillant; La plume est d'oriol,' la teie
escarimant, Yoy. de Charlern. à Jérusal. p. 4 2.
|| XIII" s. Trois coussins à deux toies ouvrées, TAIL-
LIAR, Recueil, p. 284. || xiv° s. Ce sont grosses
toyes rouges qui leur queuvrent les yeux, ilodus,
f" XLIV. Boulir l'escorce de houx en eaue, tant que
la taie • de dessus se sépare, Mênagier, n, 5.
DIOT. DE LA LANGUE FRANÇAISE.
TAI
Ilxve s. J'y voy trouble; car es yeUx ay la taye,
Et n'y congnois le blanc d'avec le bis, CH. 'D'OHL.
Rondel de Jehan Caillau. || xvr s. En une hostie
qui fut immolée, il se trouva deux bourses du fiel
enveloppées d'une seule taye, AMYOT, Arat. 63.
L'opération qui se fait lorsqu'on abbat la tayè ou
cataracte, PARÉ, rv, o. Les tayes [membranes du
foetus], ID. xvm, 4 2.
— ÉTYM. Wallon, tih, taie d'oreiller; bas-lat. teca,
pour.ifteca, caisse, enveloppe, du grec 6^xr|.
t TAILLABILITÉ (ta-lla-bi-li-té, Il mouillées),
s. f. Etat de qui est taillable. Le conseil sup-
prima la taillabilité à laquelle Choudens. était
sujet, moyennant la somme de 607 livres, VOLT.
Lett. Hennin, 20 déc. 4 770. [Les serfs de Saint-
Claude] soumis à cette infâme taillabilité de ser-
vitude qui est l'opprobre de la nature humaine, n>.
Lett. Christin, 30 mars 4 77,2.
TAILLABLE (ta-lla-bl', Il mouillées, et non
ta-ya-bl'),' adj. || 1° Sujet à la taille. Triplez seule-
ment le nombre des têtes taillables en y comptant
les femmes et les filles, vous trouverez près de
vingt millions d'âmes, VOLT. Russie, i, 2. La taille,
la capitation taillable et tous les autres acces-
soires de la taille, NECKER, Compte rendu au
roi, janv. 4784, p. 64. Nous étions la gënt cor-
véable, taillable et tuable à volonté, nous ne som-
mes plus qu'incarcérables, p. L. COUR. Lettre pre-
mière. || Substantivement. [D'après l'édit de 4 666]
parmi les taillables, tout père de famille qui avait
eu dix enfants était à l'abri de toute imposition,
VOLT. Louis XIV, "30. Il faut perfectionner la répar-
tition individuelle de la tai'Le.... les proportions
sont fixées par les taillables eux-mêmes, NECKER,
Compte rendu au roi, janv. 47S4, p. 66. Lorsqu'il
[le collecteur] marche sans huissiers, dit un inten-
dant au ministre en 4 764, les taillables ne veulent
pas payer, TOCQUEVILLE, "Ancien régime, n, ch. 4 2.
|| 2° Il se disait des provinces et des villes dont
les habitants étaient sujets à la taille. Province
taillable.|| 3' Il se disait encore des terres mêmes
et des biens sur lesquels on imposait la taille,
dans les pays de taille réelle.
— HIST. xm" s. Bien se gart cir qui jure qu'il
raportera tout ce qui se doit partir entre oirs, ou
qui jure ce qu'il a vaillant, parce qu'il est tail-
lable à son segneur ou à aucune commune, qu'il
die vérité, BEAUM. XX, 40. Tout chil et toutes chelles
qui ne sont pas taillavle, TAILLIAR, Recueil, p. 357.
— ÉTYM. Tailler; provenç. talhable, imposable.
TAILLADE (ta-lla-d', ' Il mouillées, et non ta-
ya-d'), s. f. || 1° Coupure, entaille dans les chairs.
On lui a fait de grandes taillades au visage.
|| 2" Coupures en long qu'on fa**, dans de l'étoffe,
dans des habits Les dames portaient vertugade,
Les chevaliers collet monté, Pourpoint de satin à
taillade, Et longues dagues au côté, CHAUL. Épître
au nom de M. le duc à Mme la duch. du Maine,
27 mai 4 702. || 3° Incision faite à un arbre. On en
pratique deux autres [incisions] semblables du
côté du nord [au tronc de l'érable] ; ces quatre
taillades sont creusées, à mesure que l'arbre donne
sa sève, jusqu'à la profondeur de deux pouces et
demi, CHATEAUBB. Amer. Récolte du sucre d'érable.
|| 4° Sorte d'épée tranchante autrefois en usage!
— HIST. XV s. Guillaume des Jardins, qui tenoit
une tailade toute nue en ses mains, frappa Deni-
sot.... DU CANGE, taillada. || xvie s. Les bestes
appellées insectes, pource qu'elles ont des inci-
sions, taillades ou descouppures par dessus le dos
ou par dessous, PARÉ, Animaux, 8. Aucuns au lieu
des anneaux ne font qu'une taillade au groin du
pourceau, o. DE SERRES, 337. En ce disant, il donna
trois coups d'un traict : il s'advance pour donner
une taillade, soudain tire une estocade, puis un re-
vers, MERLIN COCAÏE, t. H, p. 232, dans LACURNE.
— ÉTYM. Tailler; provenç. talhada, taillada;
espagn. tajada; ital. tagliatà.
TAILLADÉ, ÉE (ta-lla-dé, dée, Il mouillées), part,
passé de taillader. Sa constance [de lord Russel], en-
vers les pourpoints tailladés, qu'il a soutenus long-
temps après leur suppression universelle, HAMILT.
Gramm. 7. Les hommes portaient- des habits tail-
ladés, LESAGE, Est. Gonz. s.
TAILLADER (ta-lla-dé, Il mouillées, et non
ta-ya-dé), v. a. Faire des taillades. Taillader un
pourpoint. Là des sacrificateurs se tailladaient le
corps comme firent depuis les prêtres de Bellone,
VOLT. Moeurs, Circonc. Tandis qu'on' le tailladait,
il disputait anatomie avec son chirurgien, GRIMM,
Corresp. t. m, p. 44. || Fig. Faire des coupures, des
suppressions dans un écrit. Les comédiens m'ont
tailladé assez mal à pi-opos fdans Tancrède]; mais
TAI 2129
tout sera réparé à la reprise, VOLT. Xeft Thiriot,
27 OCt. 4 760.
— ÉTYM. Taillade; génev. taillader.
t TAILLADIN (ta-Oà-din, II mouillées), s. m.
Terme de confiseur. Tranche mince de citron ou
d'orange.
TAILLANDERIE (ta-llan-de-rie, Il mouillées, et
non ta-yan-de-rie), s. f. Métier, commerce de tail-
landier. || Ouvrages du taillandier.
— HIST. xv°-s. Maistrès jurez du mestier do
cousturerie et taillanderie [métier de tailleur],
Ordonn. fév. 4485.
— ÉTYM. Taillandier.
TAILLANDIER (ta-llan-dié, Il mouillées, IV ne
se lie jamais), s. m. Artisan qui fait toute sorte d'ou-
tils pour les charpentiers, les charrons, les labou-
reurs, comme faux, haches, cognées, serpes. || Tail-
landier en pierre, l'ouvrier qui chez les anciens
hommes fabriquait les haches et les couteaux eii si-
lex. X toutes les époques, le taillandier. en pierre,
quand ila eu à travaiilerle silex et quelques autres
roches â cassure écailleuse, a agi par pression plus
souvent peut-être que par percussion, ROULIN,
Acad. des se. Comptes rendus, t. LXVII, p. 4293.
— HIST. xve s. L'humble supplication des mais-
très des mestiers de taillandiers [tailleurs] et pre-
poinstiers, Ordonn. mai 4484.-|| xvr» s.) Le rang
qui sont les petits mestiers : tourneur de toutes
sortes de bois, taillandier ou maistrès d'oeuvre
blanche, Édit, avril 4 697.
— ÉTYM. Taillant. '
TAILLANT fta-llan, Il mouillées, et non
ta-yan), s. m. ]| i° Tranchant d'un couteau, d'une
épee, etc. Ebrécher le taillant d'une hache.
|| 2° Terme de métallurgie. Rondelles pour couper
les bidons de fonderie. Une chaleur du second dé-
gré.... qui leur permet [aux fers] de s'aplatir et
de s'étendre sous les cylindres, et de se fendre
ensuite sous les taillants, BOEF. Hist. min. intr.
part. exp. OEuv. t. vn, p. 86.
— HIST. xvic s. Un fer courbé en forme de fau-
cille, ou plustost de ce qu'au marais de Poitou
on appelle un taillant, D'AUB. Hist. n, 372.
— ÉTYM. Tailler.
TAILLE (tâ-ir, Il mouillées, et non tâ-ye), s. f.
|| 1° Tranchant d'une épée. Il y avait des épées lon-
gues et sans pointe, qui ne servaient qu'à frapper
de taille, comme étaient celles des Gaulois, ROLLIN,
Hist. anc. OEuv. t.xi, 4"part. p. 384, dans PODGENS
Ils frappent de pointe et de taille, à droite, à
gauche, VOLT. Zadig, 4 9. || Arme détaille, arme
blanche qui agit du tranchant; ne s'emploie guère
que dans l'expression : arme d'estoc et de taille,
celle qui agit de la pointe et du tranchant. || D'es-
toc et de taille, de -la pointe et du tranchant.
|| Fig. Qui d'estoc et de taille étrillent les auteurs,
RÉGNIER, Sat. x. N'importe, parlons-en [d'une ba-
taille] et d'estoc et de taille Comme oculaire
témoin : Combien de gens font-ils des récits de ba-
taille Dont ils se sont tenus loin! MOL. Ampli, i, 4.
||X la taille, se disait autrefois d'un homme
dont la tête était mise à prix. Pour sauver un
homme qui aura sa tête à la taille, je me mettrai
en danger d'y mettre la mienne, MALH. le Traité
des bienf. de Sénèque, rv, 4 2. || 2° Manière dont on
coupe certaines choses. La taille de cet habit ne
vaut rien. || Habit galonné sur les tailles, habit ga-
lonné sur tous les endroits où il est taillé, sur
toutes les coutures. Un temps fameux par cent ba-
tailles Mit du galon sur bien des tailles, BÉRANG.
Vieux habits. || Taille des arbres, opération dans
laquelle on coupe aux arbres fruitiers des bour-
geons ou des branches, à l'effet de leur donner
une forme particulière, de leur faire produire
chaque année des fruits, ou dé maintenir entre
les diverses parties un certain équilibre. Xa taille
fixe principalement l'attention des vignerons, BAR-
THÉL. Anach. chap. 59. || Taille en vert, taille qui
se fait tant qu'il y a du vert sur les arbres, par
opposition à taille d'hiver. || Taille des ruches,
opération par laquelle on enlève aux abeilles le
superflu de leur miel et de leur cire. || Manière
dont on coupe une plume pour écrire. La taille de
cette plume ne vaut rien. || 3" Particulièrement,
manière dont on coupe la pierre, le bois avec art
et selon certaines dimensions. La taille des
pierres. La chaux carbonatée grossière est employée
pour les constructions; la solidité de quelques-
unes de ses variétés et la facilité qu'on trouve à
la taille lui donnent un grand avantage, A. 'BRON-
GNIART, Traité de min. t.-i, p. 206. || Terme de
marbrier. Taille brute, dressage préliminaire.
Taille apparente, taille faite pour profiler ou élé-
u. — 267
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