Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 4 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k54066991
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-57472
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/12/2008
SYM
en est impossible. Angles solides symétriques.
Polyèdres symétriques. || 5° Terme d'algèbre..Fonc-
tion symétrique, fonction qui reste la même
quand on échange mutuellement ou les unes dans
les autres les lettres qu'elle contient. || 6° En par-
lant des personnes, un homme symétrique, celui
qui fait tout par compas et par mesure. Jl [le pu-
blic] siffle un auteur symétrique, Il rit d'un vers
symétrisé, M. J. CHÉNIER, Sur la Harpe.
— ÉTYM. Sujj.|xetpixèç, de epj|j.(ji£Tpta, symétrie.
SYMÉTRIQUEMENT (si-mé-tri-ke-man), adv.
Avec symétrie. Disposer une plantation symétri-
quement.
— ÉTYM. Symétrique, et le suffixe ment.
f SYMÉTRISÉ, ÉE (si-mé-tri-zé, zée), part, passé
de symétriser. Voici le temps, madame, où vous
devez jouir de vos beaux jardins, qui, grâce à
votre bon goût, ne sont point symétrisés, VOLT.
lett. à Cather. II, 24 août 4 772. Loin de la gra-
vité chinoise De ce vieux druide empesé, Qui, sous
un air symétrisé, Parle à trois temps, rit à la
toise.... GRESSET, Chartreuse. Ne soyez donc plus
symétrisés, raides, fichés, compassés et plantés en
rond, DIDER. Lett. à Mnu Ricoboni.
SYMÉTRISER (si-mé-tri-zé), V. n. || 1' Être dis-
posé symétriquement. Pourquoi, ayant élevé une
aroade à une des ailes de son bâtiment, il en fait
autant à l'autre, il me répondra sans doute que
c'est afin que les membres de son architecture sy-
métrisent bien ensemble, DIDER. Recli. philos, sur
le beau, OEuvr. t. n, p. 409, dans POUGENS. Les
strophes symétrisaient avec les antistrophes [dans
les odes grecques], et les épodes symétrisaient
entre elles, BATTEUX, Éléirx. litl. Poés. lyr. w.
|| 2° F. a. Faire symétrique (emploi qui n'est pas
dans l'Académie). L'âme végétale symétrisé le corps
d'un animal d'abord dans le sein maternel en deux
moitiés parfaitement semblables et en deux moi-
tiés opposées tout à fait différentes, BERNARD, DE
ST-P. Ilarm. liv. v, Harm. anim.
— HIST. xvi" s. Symmetrié, COTGRAVE.
— ÉTYM. Symétrie.
SYMPATHIE (sin-pa-tie), s. f. || i° Terme de
physiologie. Rapport existant entre deux ou plu-
sieurs organes plus ou moins éloignés les uns des
autres, et qui fait que l'un d'eux participe aux
sensations perçues ou aux actions exécutées par
l'autre. Il y a sympathie entre les parties d'un
même organe et entre les organes divers d'un
même appareil. || Terme de pathologie. Influence
morbide qu'un organe malade exerce sur certains
autres qui ne sont pas directement attaqués. ]| Fig.
Quand le chef souffre, tous les membres souffrent
par sympathie, BOURD. Myst. de la Pass. de J. C.
t. i, p. 294. || 2» Penchant instinctif qui attire
deux personnes l'une vers l'autre. L'aveugle sym-
pathie est ce qui fait agir [dans l'amour], coiiN.
Agésil. n, 2. Il est des noeuds secrets, il est
des sympathies, Dont par le doux rapport les
âmes assorties S'attachent l'une à l'autre, m.
Rod. i, 7. Il y a des coeurs qui ont tant de sympa-
thie sur certains sentiments, qu'ils sentent par eux
ce que pensent les autres, SËV. 62. Que ceux
qui nient la sympathie des âmes expliquent, s'ils
peuvent, comment de la première entrevue, du
premier mot, du premier regard, Mme de Wa-
rens m'inspira, non-seulement le plus vif attache-
ment, mais une confiance parfaite, j. j. ROUSS.
Confess. n. Le mot sympathie n'exprime qu'im-
parfaitement l'union intime de deux âmes qui
n'en forment plus véritablement qu'une seule, GEN-
LIS, Mlle de la Fayette, p. 238. Elle croyait à la
sympathie;c'est la superstition de tous les coeurs
sensibles, m. Veill. du chat. t. n, p. 239, dans POU-
GENS. || 3° Terme de philosophie. La faculté que
nous avons de participer aux peines et aux plai-
sir desvautres. La sympathie sert de contre-poids
à l'égoïsme, Dict. de l'Acad. || 4° Sorte de pen-
chant supposé par les anciens entre différents
corps; aptitude à s'unir, à se pénétrer. Les sym-
pathies entre certains animaux. Le mercure
s'unit à l'or par sympathie. Une sympathie, une
correspondance singulière n'était pour eux [les
anciens] qu'un phénomène ; et c'est pour nous un
paradoxe, dès que nous ne'pouvons le rapporter à
nos prétendues lois du mouvement, BUFF. Hist.
nat. tan, OEuvr. t. iv, p. 234. || Poudre de sym-
pathie, poudre préparée avec du vitriol calciné
au soleil, que l'on jetait sur le sang sorti d'une
blessure, et que l'on prétendait guérir la personne
Blessée, quoiqu'elle fût éloignée. Le baume tran-
quille ne faisait plus rien; c'est ce qui m'a fait
couiir avec transport à votre poudre de sympa-
B1CT. DE LA LANGUE FRANÇAISE.
SYM
thie, qui est un remède tout divin; ma plaie-a
changé de figure, elle est quasi sèche et guérie,
SÉV. 28 janv. 4 685. Je crois que la poudre de sym-
pathie n'est point faite pour de vieux maux : elle
n'a guéri que la moins fâcheuse de mes petites
plaies; j'y mets présentement de l'onguent noir,
qui est admirable, ID. 7 févr. 4 68S. || Encre de sym-
pathie ou encre sympathique, encre sans couleur
qui noircit lorsqu'on la soumet à un certain agent.
La première est écrite avec de l'encre ordinaire,
et paraissait seule à la vue ; la seconde est écrite
avec de l'encre de sympathie, Corresp. dugén. Klin-
glin, i, 386. || 5° Rapport, convenance que cer-
taines choses ont entre elles. Il y a une sympathie
naturelle entre certains sons et les émotions de no-
tre âme. || Terme de peinture. Propriété qu'ont cer-
taines couleurs de plaire et de se faire mutuelle-
ment valoir, rapprochées ou mêlées ensemble.
— HIST. xvr s. Et, à fin qu'on ne se moque de
cette sympathie que j'ay avecques elles [pour les
bestés], MONT. II, 132.
— ÉTYM. 2u[r7râ9eto!, de crùv, avec, et vràOoç, affec-
tion, passion.
SYMPATHIQUE (sin-pa-ti-k'), adj. || i° Terme de
physiologie. Qui dépend dé la sympathie. || Terme
de pathologie. Affections sympathiques d'un or-
gane, phénomènes morbides qui surviennent dans
cet organe sans qu'aucune cause morbifique
agisse directement sur lui, mais par la réaction
d'un organe primitivement lésé. || Terme d'a-
natomie. Nerf grand sympathique, ensemble du
système nerveux ganglionnaire considéré comme
ne formant qu'un double cordon nerveux situé
dans l'intérieur des cavités splanchniques, l'un à
droite, l'autre à gauche de la colonne vertébrale;
dit aussi nerf intercostal commun, nerf trisplan-
chnique, système nerveux de la vie organique.
|| 2" Qui opère par sympathie. Vos emplâtres opè-
rent mieux de loin que de près; ils sont de mau-
vais topiques et d'excellents sympathiques, GA-
LIANI, Corresp. 4 9 juin 1772. || Encre sympathique,
voy. SYMPATHIE, n° 4. || 3" Qui appartient à la sym-
pathie. Qualités sympathiques. Me préserve Apol-
lon de blasphémer les Grâces!... Ni surtout de
Vénus la riante ceinture, Qui d'un noeud sympa-
thique enchaîne la nature, LAMART. Mort, de So-
urate , 357. || 4° Il se dit de personnes qui éprou-
vent de la sympathie, ou qui se concilient la
sympathie. Cet homme est très-sympathique.
— ÉTYM. Sympathie.
f SYMPATHIQUEMENT (sin-pa-ti-ke-man), adv.
Avec sympathie, d'une manière sympathique.
J'aimerais mieux aimer moins sympathiquement,
TH. CORN, le Charme de la voix, n, 4.
f SYMPATHISANT, ANTE (sin-pa-ti-zan, zan-t'),
adj. Qui a de la sympathie avec. Des âmes sym-
pathisantes.
SYMPATHISER (sin-pa-ti-zé), V. n. || i° Avoir
sympathie, convenance d'humeur. Un modeste
regard, et pourtant l'oeil luisant ; Je le crois fort
sympathisant Avec messieurs les rats, LA FONT.
Fabl. vi, 5. Je vous assure que no«s sympathisons,
vous et moi, MOL. Prêe. 4 0. Et nous sympathisons
très-peu l'un avec l'autre, DESTOUCH. Diss. rv, 2.
La difficulté de se partager dans la même maison
entre deux femmes qui ne sympathisaient pas,
m'empêchait de rendre à Mme Dupin des visites
aussi fréquentes que. je l'aurais voulu, J.J. ROUSS.
Confess. x. || 2° Avoir des rapports de convenance.
La vertu ne sympathise pas tant avec la passion
que fait le vice, DESC. Pass. 4 60. Vous vous ima-
ginez que l'esprit humain ne cherche que le vrai;
détrompez-vous, l'esprit humain et le faux sympa-
thisent extrêmement, FONTEN. Dial. Homère,
Ésope. || Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.
— ÉTYM. Sympathie.
t SYMPÉTALIQUE (sin-pé-ta-li-k'), adj. Terme de
botanique. Se dit des étamines, lorsque, réunis-
sant les pétales, elles font qu'une corolle polypé-
tale semble monopétale.
— ÉTYM. £ùv, avec, et pétale.
t SYMPHONIASTE (sin-fo-ni-a-sf), s. m. Com-
positeur de plain-chant. D'ORTIGUE, Diet. de plain-
chant, au mot za.
SYMPHONIE (sin-fo-nie), s. f. || 1° Réunion de
voix, ensemble de sons (sens primitif). Il [Nabu-
chodonosor] érige sa magnifique statue.... il étour-
dit tous les sens par le bruit de sa symphonie et
par celui des acclamations qu'on fait autour d'elle,
BO'SS. Sermons, Honneur, i. || 2" Dans la musique
ancienne, accord ou sons concordants, par opposi-
tion à la diaphonie ou sons discordants. Il [Isidore
de Séville] ne compte que cinq symphonies ou
SYM 2113
accords, l'octave, la quarte, la quinte, l'octave et
la quinte [la douzième] et la double octave, D'ORTI-
GUE, Diet. de plain-chant, au mot symphonie
|| 3° Au XYir 9 siècle et dans le xvm°, depuis le suc-
cès des opéras de Lulli, musique exécutée par
l'orchestre seul. Il est dans nos opéras un genre
de symphonie sur lequel nous nous arrêterons un
moment,, ce sont les ouvertures, D'ALEMBERT, De
la liberté de la musique; 38. Je n'en dirai pas
autant des symphonies de Lulli [autant de bien
que de son récitatif] ; aucune n'approche seule-
ment de l'ouverture du Déserteur, VOLT. Lett. Mme
du Deffànt, 42 août 4 774. La seule voix qu'on
peut donner à l'acteur pantomime, est celle de
la symphonie, parce qu'elle est vague et con-
fuse; qu'elle ne gène point l'action, MARMONTEL,
OEuvr. t. ix, p. 4 65. Les Italiens donnent le nom
de sinfonia, symphonie, aux ouvertures de leurs
opéras, FÉTIS, Dict. de musique, symphonie.
|| Fig. Après dîner nous eûmes le Camus, son fils,
et Ytier; cela fit une petite symphonie très-
parfaite, SÉV. 4 44. || 4" Depuis la fin du xvin"
siècle, composition instrumentale pour orchestre
dans la forme de la sonate, c'est-à-dire renfer-
mant trois ou quatre morceaux de mouvements et
de caractères différents. Aujourd'hui il [le mot
symphonie] ne sert plus qu'à désigner les grandes
compositions écrites pour orchestre, les sympho-
nies de Haydn, de Mozart, D'ORTIGUE, Dict. de
plain-chant, symphonie. C'est en 4 754, après trois
années d'essais et d'études, qu'il [Gossec] fit enten-
dre sa première symphonie; par un singulier ha-
sard, cette même année où il croyait inventer ce
genre, Haydn écrivait sa première symphonie, qui
fut suivie de tant d'autres ; mais ce n'est que vingt
ans plus tard que ces chefs-d'oeuvre immortels
furent connus on France, et dans cette période
Gossec régna sans partage, et le titre de roi de la
symphonie lui fut décerné sans contestation,
AD. ADAM, Derniers souvenirs d'un musicien, art.
Gossec. Les premières symphonies ne furent d'a-
bord composées que de deux parties de violon,
alto et basse, FÉTIS, la Musique, il, 4 8. || Sympho-
nie caractéristique, celle qui a pour but de pein-
dre quelque caractère moral ou quelque phéno-
mène physique; ou bien qui a une couleur bien
tranchée, un coloris qui lui est propre, comme la
symphonie pastorale de Beethoven. || Symphonie
concertante, c'est proprement un concerto pour
deux ou plusieurs instruments récitants; morceau
concerté pour plusieurs instruments obligés avec
accompagnement d'orchestre, FÉTIS, Dict. de mus.
|| 5° Instruments de musique qui accompagnent
les voix. Musique vocale avec symphonie, sans,
symphonie.'|| Il désigne quelquefois les instru-
ments à cordes dans un orchestre, par opposi-
tion aux instruments à vent, qui font ce qu'on
appelle l'harmonie. || 8° Corps de symphonistes. A
telles enseignes que j'ai ordre de commander cent
bouteilles de Surène pour abreuver la symphonie,
LESAGE, Turcaret, n, 6. Le roi de Sardaigne avait
alors la meilleure symphonie de l'Europe, i. J.
ROUSS. Confess. n.
— HIST. xive s. Symphonie est concorde de plu-
sieurs sons ensemble, ORESME, Thèse de MEUNIER.
— ÉTYM. Eu|j.via, de CJÙV, avec, et çoevr), voix
(voy. PHONÉTIQUE).
SYMPHONISTE (sin-fo-ni-stf), s. m. || 1° Celui
qui compose de la musique. Dès le temps de
Ménalippide et de Philoxène, les symphonistes,
qui d'abord étaient aux gages des poètes et n'exé-
cutaient que sous eux, et pour ainsi dire à leur
dictée, en devinrent indépendants, J. j. ROUSS.
Bss. sur Vorig. des langues, 4 9. || 2° Celui qui com-
pose des symphonies. Beethoven est un des plus
grands symphonistes qui aient existé. || 3° Celui
qui fait sa partie dans une symphonie. Ce violon
est un très-bon symphoniste. Mes bourreaux de
symphonistes, qui voulaient s'égayer, raclaient
à percer le tympan d'un quinze-vingts, j. j. ROUSS.
Conf. rv.
— ÉTYM. Symphonie.
f SYMPHORINE (sin-fo-ri-n'), s. f. Arbrisseau
originaire de Virginie, lonicera symphoricarpus,
t. famille'des caprifoliacées.
— ÉTYM. Iû[j.çopo;, réuni, et y.apità;, fruit, à
cause des fruits qui sont des baies agglomérées.
f SYMPHYSANDRIE ( sin-fi-zan-drie ), s. f.
Terme de botanique. Vingtième classe dans lo
système de Linné, modifié par Richard, compre-
nant les plantes à fleurs simples, dont les éta-
mines sont soudées ensemble par les anthères et
par les filets; elle correspond à la syngénésiemo-
II. — 265
en est impossible. Angles solides symétriques.
Polyèdres symétriques. || 5° Terme d'algèbre..Fonc-
tion symétrique, fonction qui reste la même
quand on échange mutuellement ou les unes dans
les autres les lettres qu'elle contient. || 6° En par-
lant des personnes, un homme symétrique, celui
qui fait tout par compas et par mesure. Jl [le pu-
blic] siffle un auteur symétrique, Il rit d'un vers
symétrisé, M. J. CHÉNIER, Sur la Harpe.
— ÉTYM. Sujj.|xetpixèç, de epj|j.(ji£Tpta, symétrie.
SYMÉTRIQUEMENT (si-mé-tri-ke-man), adv.
Avec symétrie. Disposer une plantation symétri-
quement.
— ÉTYM. Symétrique, et le suffixe ment.
f SYMÉTRISÉ, ÉE (si-mé-tri-zé, zée), part, passé
de symétriser. Voici le temps, madame, où vous
devez jouir de vos beaux jardins, qui, grâce à
votre bon goût, ne sont point symétrisés, VOLT.
lett. à Cather. II, 24 août 4 772. Loin de la gra-
vité chinoise De ce vieux druide empesé, Qui, sous
un air symétrisé, Parle à trois temps, rit à la
toise.... GRESSET, Chartreuse. Ne soyez donc plus
symétrisés, raides, fichés, compassés et plantés en
rond, DIDER. Lett. à Mnu Ricoboni.
SYMÉTRISER (si-mé-tri-zé), V. n. || 1' Être dis-
posé symétriquement. Pourquoi, ayant élevé une
aroade à une des ailes de son bâtiment, il en fait
autant à l'autre, il me répondra sans doute que
c'est afin que les membres de son architecture sy-
métrisent bien ensemble, DIDER. Recli. philos, sur
le beau, OEuvr. t. n, p. 409, dans POUGENS. Les
strophes symétrisaient avec les antistrophes [dans
les odes grecques], et les épodes symétrisaient
entre elles, BATTEUX, Éléirx. litl. Poés. lyr. w.
|| 2° F. a. Faire symétrique (emploi qui n'est pas
dans l'Académie). L'âme végétale symétrisé le corps
d'un animal d'abord dans le sein maternel en deux
moitiés parfaitement semblables et en deux moi-
tiés opposées tout à fait différentes, BERNARD, DE
ST-P. Ilarm. liv. v, Harm. anim.
— HIST. xvi" s. Symmetrié, COTGRAVE.
— ÉTYM. Symétrie.
SYMPATHIE (sin-pa-tie), s. f. || i° Terme de
physiologie. Rapport existant entre deux ou plu-
sieurs organes plus ou moins éloignés les uns des
autres, et qui fait que l'un d'eux participe aux
sensations perçues ou aux actions exécutées par
l'autre. Il y a sympathie entre les parties d'un
même organe et entre les organes divers d'un
même appareil. || Terme de pathologie. Influence
morbide qu'un organe malade exerce sur certains
autres qui ne sont pas directement attaqués. ]| Fig.
Quand le chef souffre, tous les membres souffrent
par sympathie, BOURD. Myst. de la Pass. de J. C.
t. i, p. 294. || 2» Penchant instinctif qui attire
deux personnes l'une vers l'autre. L'aveugle sym-
pathie est ce qui fait agir [dans l'amour], coiiN.
Agésil. n, 2. Il est des noeuds secrets, il est
des sympathies, Dont par le doux rapport les
âmes assorties S'attachent l'une à l'autre, m.
Rod. i, 7. Il y a des coeurs qui ont tant de sympa-
thie sur certains sentiments, qu'ils sentent par eux
ce que pensent les autres, SËV. 62. Que ceux
qui nient la sympathie des âmes expliquent, s'ils
peuvent, comment de la première entrevue, du
premier mot, du premier regard, Mme de Wa-
rens m'inspira, non-seulement le plus vif attache-
ment, mais une confiance parfaite, j. j. ROUSS.
Confess. n. Le mot sympathie n'exprime qu'im-
parfaitement l'union intime de deux âmes qui
n'en forment plus véritablement qu'une seule, GEN-
LIS, Mlle de la Fayette, p. 238. Elle croyait à la
sympathie;c'est la superstition de tous les coeurs
sensibles, m. Veill. du chat. t. n, p. 239, dans POU-
GENS. || 3° Terme de philosophie. La faculté que
nous avons de participer aux peines et aux plai-
sir desvautres. La sympathie sert de contre-poids
à l'égoïsme, Dict. de l'Acad. || 4° Sorte de pen-
chant supposé par les anciens entre différents
corps; aptitude à s'unir, à se pénétrer. Les sym-
pathies entre certains animaux. Le mercure
s'unit à l'or par sympathie. Une sympathie, une
correspondance singulière n'était pour eux [les
anciens] qu'un phénomène ; et c'est pour nous un
paradoxe, dès que nous ne'pouvons le rapporter à
nos prétendues lois du mouvement, BUFF. Hist.
nat. tan, OEuvr. t. iv, p. 234. || Poudre de sym-
pathie, poudre préparée avec du vitriol calciné
au soleil, que l'on jetait sur le sang sorti d'une
blessure, et que l'on prétendait guérir la personne
Blessée, quoiqu'elle fût éloignée. Le baume tran-
quille ne faisait plus rien; c'est ce qui m'a fait
couiir avec transport à votre poudre de sympa-
B1CT. DE LA LANGUE FRANÇAISE.
SYM
thie, qui est un remède tout divin; ma plaie-a
changé de figure, elle est quasi sèche et guérie,
SÉV. 28 janv. 4 685. Je crois que la poudre de sym-
pathie n'est point faite pour de vieux maux : elle
n'a guéri que la moins fâcheuse de mes petites
plaies; j'y mets présentement de l'onguent noir,
qui est admirable, ID. 7 févr. 4 68S. || Encre de sym-
pathie ou encre sympathique, encre sans couleur
qui noircit lorsqu'on la soumet à un certain agent.
La première est écrite avec de l'encre ordinaire,
et paraissait seule à la vue ; la seconde est écrite
avec de l'encre de sympathie, Corresp. dugén. Klin-
glin, i, 386. || 5° Rapport, convenance que cer-
taines choses ont entre elles. Il y a une sympathie
naturelle entre certains sons et les émotions de no-
tre âme. || Terme de peinture. Propriété qu'ont cer-
taines couleurs de plaire et de se faire mutuelle-
ment valoir, rapprochées ou mêlées ensemble.
— HIST. xvr s. Et, à fin qu'on ne se moque de
cette sympathie que j'ay avecques elles [pour les
bestés], MONT. II, 132.
— ÉTYM. 2u[r7râ9eto!, de crùv, avec, et vràOoç, affec-
tion, passion.
SYMPATHIQUE (sin-pa-ti-k'), adj. || i° Terme de
physiologie. Qui dépend dé la sympathie. || Terme
de pathologie. Affections sympathiques d'un or-
gane, phénomènes morbides qui surviennent dans
cet organe sans qu'aucune cause morbifique
agisse directement sur lui, mais par la réaction
d'un organe primitivement lésé. || Terme d'a-
natomie. Nerf grand sympathique, ensemble du
système nerveux ganglionnaire considéré comme
ne formant qu'un double cordon nerveux situé
dans l'intérieur des cavités splanchniques, l'un à
droite, l'autre à gauche de la colonne vertébrale;
dit aussi nerf intercostal commun, nerf trisplan-
chnique, système nerveux de la vie organique.
|| 2" Qui opère par sympathie. Vos emplâtres opè-
rent mieux de loin que de près; ils sont de mau-
vais topiques et d'excellents sympathiques, GA-
LIANI, Corresp. 4 9 juin 1772. || Encre sympathique,
voy. SYMPATHIE, n° 4. || 3" Qui appartient à la sym-
pathie. Qualités sympathiques. Me préserve Apol-
lon de blasphémer les Grâces!... Ni surtout de
Vénus la riante ceinture, Qui d'un noeud sympa-
thique enchaîne la nature, LAMART. Mort, de So-
urate , 357. || 4° Il se dit de personnes qui éprou-
vent de la sympathie, ou qui se concilient la
sympathie. Cet homme est très-sympathique.
— ÉTYM. Sympathie.
f SYMPATHIQUEMENT (sin-pa-ti-ke-man), adv.
Avec sympathie, d'une manière sympathique.
J'aimerais mieux aimer moins sympathiquement,
TH. CORN, le Charme de la voix, n, 4.
f SYMPATHISANT, ANTE (sin-pa-ti-zan, zan-t'),
adj. Qui a de la sympathie avec. Des âmes sym-
pathisantes.
SYMPATHISER (sin-pa-ti-zé), V. n. || i° Avoir
sympathie, convenance d'humeur. Un modeste
regard, et pourtant l'oeil luisant ; Je le crois fort
sympathisant Avec messieurs les rats, LA FONT.
Fabl. vi, 5. Je vous assure que no«s sympathisons,
vous et moi, MOL. Prêe. 4 0. Et nous sympathisons
très-peu l'un avec l'autre, DESTOUCH. Diss. rv, 2.
La difficulté de se partager dans la même maison
entre deux femmes qui ne sympathisaient pas,
m'empêchait de rendre à Mme Dupin des visites
aussi fréquentes que. je l'aurais voulu, J.J. ROUSS.
Confess. x. || 2° Avoir des rapports de convenance.
La vertu ne sympathise pas tant avec la passion
que fait le vice, DESC. Pass. 4 60. Vous vous ima-
ginez que l'esprit humain ne cherche que le vrai;
détrompez-vous, l'esprit humain et le faux sympa-
thisent extrêmement, FONTEN. Dial. Homère,
Ésope. || Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.
— ÉTYM. Sympathie.
t SYMPÉTALIQUE (sin-pé-ta-li-k'), adj. Terme de
botanique. Se dit des étamines, lorsque, réunis-
sant les pétales, elles font qu'une corolle polypé-
tale semble monopétale.
— ÉTYM. £ùv, avec, et pétale.
t SYMPHONIASTE (sin-fo-ni-a-sf), s. m. Com-
positeur de plain-chant. D'ORTIGUE, Diet. de plain-
chant, au mot za.
SYMPHONIE (sin-fo-nie), s. f. || 1° Réunion de
voix, ensemble de sons (sens primitif). Il [Nabu-
chodonosor] érige sa magnifique statue.... il étour-
dit tous les sens par le bruit de sa symphonie et
par celui des acclamations qu'on fait autour d'elle,
BO'SS. Sermons, Honneur, i. || 2" Dans la musique
ancienne, accord ou sons concordants, par opposi-
tion à la diaphonie ou sons discordants. Il [Isidore
de Séville] ne compte que cinq symphonies ou
SYM 2113
accords, l'octave, la quarte, la quinte, l'octave et
la quinte [la douzième] et la double octave, D'ORTI-
GUE, Diet. de plain-chant, au mot symphonie
|| 3° Au XYir 9 siècle et dans le xvm°, depuis le suc-
cès des opéras de Lulli, musique exécutée par
l'orchestre seul. Il est dans nos opéras un genre
de symphonie sur lequel nous nous arrêterons un
moment,, ce sont les ouvertures, D'ALEMBERT, De
la liberté de la musique; 38. Je n'en dirai pas
autant des symphonies de Lulli [autant de bien
que de son récitatif] ; aucune n'approche seule-
ment de l'ouverture du Déserteur, VOLT. Lett. Mme
du Deffànt, 42 août 4 774. La seule voix qu'on
peut donner à l'acteur pantomime, est celle de
la symphonie, parce qu'elle est vague et con-
fuse; qu'elle ne gène point l'action, MARMONTEL,
OEuvr. t. ix, p. 4 65. Les Italiens donnent le nom
de sinfonia, symphonie, aux ouvertures de leurs
opéras, FÉTIS, Dict. de musique, symphonie.
|| Fig. Après dîner nous eûmes le Camus, son fils,
et Ytier; cela fit une petite symphonie très-
parfaite, SÉV. 4 44. || 4" Depuis la fin du xvin"
siècle, composition instrumentale pour orchestre
dans la forme de la sonate, c'est-à-dire renfer-
mant trois ou quatre morceaux de mouvements et
de caractères différents. Aujourd'hui il [le mot
symphonie] ne sert plus qu'à désigner les grandes
compositions écrites pour orchestre, les sympho-
nies de Haydn, de Mozart, D'ORTIGUE, Dict. de
plain-chant, symphonie. C'est en 4 754, après trois
années d'essais et d'études, qu'il [Gossec] fit enten-
dre sa première symphonie; par un singulier ha-
sard, cette même année où il croyait inventer ce
genre, Haydn écrivait sa première symphonie, qui
fut suivie de tant d'autres ; mais ce n'est que vingt
ans plus tard que ces chefs-d'oeuvre immortels
furent connus on France, et dans cette période
Gossec régna sans partage, et le titre de roi de la
symphonie lui fut décerné sans contestation,
AD. ADAM, Derniers souvenirs d'un musicien, art.
Gossec. Les premières symphonies ne furent d'a-
bord composées que de deux parties de violon,
alto et basse, FÉTIS, la Musique, il, 4 8. || Sympho-
nie caractéristique, celle qui a pour but de pein-
dre quelque caractère moral ou quelque phéno-
mène physique; ou bien qui a une couleur bien
tranchée, un coloris qui lui est propre, comme la
symphonie pastorale de Beethoven. || Symphonie
concertante, c'est proprement un concerto pour
deux ou plusieurs instruments récitants; morceau
concerté pour plusieurs instruments obligés avec
accompagnement d'orchestre, FÉTIS, Dict. de mus.
|| 5° Instruments de musique qui accompagnent
les voix. Musique vocale avec symphonie, sans,
symphonie.'|| Il désigne quelquefois les instru-
ments à cordes dans un orchestre, par opposi-
tion aux instruments à vent, qui font ce qu'on
appelle l'harmonie. || 8° Corps de symphonistes. A
telles enseignes que j'ai ordre de commander cent
bouteilles de Surène pour abreuver la symphonie,
LESAGE, Turcaret, n, 6. Le roi de Sardaigne avait
alors la meilleure symphonie de l'Europe, i. J.
ROUSS. Confess. n.
— HIST. xive s. Symphonie est concorde de plu-
sieurs sons ensemble, ORESME, Thèse de MEUNIER.
— ÉTYM. Eu|j.
(voy. PHONÉTIQUE).
SYMPHONISTE (sin-fo-ni-stf), s. m. || 1° Celui
qui compose de la musique. Dès le temps de
Ménalippide et de Philoxène, les symphonistes,
qui d'abord étaient aux gages des poètes et n'exé-
cutaient que sous eux, et pour ainsi dire à leur
dictée, en devinrent indépendants, J. j. ROUSS.
Bss. sur Vorig. des langues, 4 9. || 2° Celui qui com-
pose des symphonies. Beethoven est un des plus
grands symphonistes qui aient existé. || 3° Celui
qui fait sa partie dans une symphonie. Ce violon
est un très-bon symphoniste. Mes bourreaux de
symphonistes, qui voulaient s'égayer, raclaient
à percer le tympan d'un quinze-vingts, j. j. ROUSS.
Conf. rv.
— ÉTYM. Symphonie.
f SYMPHORINE (sin-fo-ri-n'), s. f. Arbrisseau
originaire de Virginie, lonicera symphoricarpus,
t. famille'des caprifoliacées.
— ÉTYM. Iû[j.çopo;, réuni, et y.apità;, fruit, à
cause des fruits qui sont des baies agglomérées.
f SYMPHYSANDRIE ( sin-fi-zan-drie ), s. f.
Terme de botanique. Vingtième classe dans lo
système de Linné, modifié par Richard, compre-
nant les plantes à fleurs simples, dont les éta-
mines sont soudées ensemble par les anthères et
par les filets; elle correspond à la syngénésiemo-
II. — 265
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