SUR
écrit dans le style du siècle de Louis XIV sur-
nagera, et où tous les autres écrits goths et van-
dales resteront plongés dans le fleuve de l'oubli,
VOLT. Lett. la Harpe, 23 avril 1770. Au milieu des
plus grands emportements et des agitations mêmes
de la guerre civile, vous verrez toujours, si je puis
parler ainsi, surnager les préjugés nationaux,
CONDIL. Étud. histor. m, l. Tu sais.... Qu'à cette
épaisse nuit qui descend d'âge en âge X peine un
nom par siècle obscurément surnage, LAMART.
Harm. n, 12. Sur mon passé rien ne surnage Des
vains rêves de mon jeune âge, V.HUGO, Odes,v, 2-1.
— ÉTYM. Sur i, et nager.
\ SURNATURALISME (sur-na-tu-ra-li-sm'), s. m.
Terme de philosophie. Doctrine de ceux qui ad-
mettent des causes surnaturelles.
t SURNATURAL1TÉ (sur-na-tu-ra-li-té), s. f.
Terme de théologie. Qualité de ce qui est surna-
turel.
^ SURNATUREL, ELLE (sur-na-tu-rèl, rè-1'), adj.
Il 1° Qui est au-dessus de la nature. Que si les
choses naturelles la surpassent [la raison], que
dira-t-on des surnaturelles? PASC. Pens. XIII, i,
édit. HAVET. Quels progrès sainte Thérèse ne fit-
elle pas, lorsque Dieu lui fit goûter ces douceurs
et ces délices surnaturelles qui sont les effets de
sa bonté et de son amour? FLÉCH. Panég. Ste Thé-
rèse. Tout cela [que la mer a couvert les monta-
gnes] n'est-il pas d'une impossibilité démontrée,
et n'est-ce pas l'histoire surnaturelle plutôt que
la naturelle? VOLT. Colimaçons, 3. || Vérités surna-
turelles, celles que l'on ne connaît que par la foi.
Il Êtres surnaturels, les esprits, les génies, les
anges, les démons. Rien n'est plus inutile, à mon
avis, que le mélange, des êtres surnaturels avec les
hommes, MARMONTEL, OEuvres, t. vu, p. 295.
Il 2° Par exagération. Extraordinaire,- fort au-des-
sus du commun. Si c'est un aveuglement surna-
turel de vivre sans chercher ce qu'on est, c'en
est un terrible de vivre mal en croyant Dieu,
PASG Pens. xxiv, 57 bis. Les yéïïx de celle qui
le prononça [un discours] brillaient d'un feu sur-
naturel, J. J. ROUSS. Hél. vi, il. Un mouvement
surnaturel, un sentiment plus fort que ma raison
me maîtrise et m'entraîne, GENLIS, Théât. d'éduc.
Amant anonyme, v, n. || 3° Qui n'a pas de naturel,
de simplicité. J'ai vu deux fois ce comte [de Gui-
che] chez M. de la Rochefoucauld; il me paraît
avoir bien de l'esprit, et il était moins surnaturel
qu'à l'ordinaire, SÉV. 16 janv. 1672. || 4° S. m. Le
surnaturel, ce qui est au-dessus de la nature.- On
peut distinguer l'ordre surnaturel du naturel en
- plusieurs manières ; car on peut dire que le surna-
turel a rapport aux biens futurs, MALEBR. Rech.
viir. éclaire, l.'vi, t. iv, p. 288, dans POUGENS. Je
n'aime pas le surnaturel, dit Zadig; les gens et
les livres à prodiges m'ont toujours déplu, VOLT.
Zadig, 14. Le merveilleux, c'est le surnaturel au-
quel le poète ne croit pas, LÉVÈQUE, Science du
beau, t, n, p. 208.
— HIST. xvic s. Toutes vertus les font fleurir [les
femmes], Et seigneurir Par oeuvres supernaturelles,
j. MAROT, v, 303.- Une estreinte divine et superna-
turelle, MONT, n, 147.
— ÊTYM. Sur l, et naturel.
SURNATCRELLEMENT (sur-na-tu-rè-le-man),
adi>. D'une manière surnaturelle. Certaine lumière
intérieure, de laquelle Dieu nous ayant surnatu-
rellement éclairés.... DESC. Rép. aux 2" object. 38.
— HIST. xvic s. Mon esprit.... Surnaturellement,
comme s'il eust descieux l'esprit de prophétie....
DE BHACH. OEllV. t. II, p, 99. ..
— ETYM. Surnaturelle, et le suffixe ment.
t SURNEIGÊE (sur-nè-jée); s. f. Terme de chasse.
Voie des bêtes sur laquelle la neige est tombée.
— ÉTYM. Sur l, et neiger.
{SURNIE (sur-nie), s. f. Chevêche à queue lon-
gue ou étagée et au corps allongé.
SURNOM (sur-non), s. m. Mot ajouté au nom
propre d'un individu, et qui le distingue de ceux
qui s'appellent comme lui : Charle-Magne, Louis
le Gros, Pierre l'Ermite, Guillaume le Conquérant.
Horace ne se contente pas. d'appeler les gens par
leur nom : il a si peur qu'on ne les méconnaisse,
qu'il a soin de rapporter jusqu'à leur surnom,
jusqu'au métier, qu'ils faisaient, jusqu'aux charges
,u'ils avaient exercées, BOIL. Discours sur la sa-
•Vre. On lui donna [à Scipion] le surnom d'Afri-
3ai-n, honneur inouï jusque-là, personne avant lui
j'ayant pris le nom d'une nation vaincue, ROLLTN,
Hist. anc. OEuvr.t. i, p. 4SI, dans POUGENS. ||Fig.
Je le connais par nom et surnom, je le connais
'.rès-bien, je sais fort bien ce qu'il est.
SUR*
— HIST. xne s. Joan qui avoit sornom Gaddis,
Machab. i, 2. || xm° s. Sire, Engherant l'apelent
celé gent d'outre mer; En sornom Tailleiër le
suelent apeler; Cui il ataint à coup ne l'estuet
meciner, Ch. d'Ant. vin, 374. Et si vous dy que
tuit li estrange marchant qui se herbergent en
ces contrées sont escript par nom et par surnom,
MARC POL, p. B09. || xve s. Nommez mon nom et
mon sournom, Hist. litt. de la Fr. t. xxv, p. 35.
|| xvic s. Comme on appelle moy et mes frères les
Estiennes du surnom [nom] de notre père, H. EST.
Conform. du lang. français, p. 52. Employer in-
dignement à qui bon nous semble [à propos de
l'Aretin, dit divin par les Italiens] les surnoms les
plus glorieux de quoy l'ancienneté ait honoré un
ou deux personnages en plusieurs siècles, MONT, I,
383. Au surnom cognoit on l'homme, LEROUX DE
LIN.CY, Prov. t. II, p. 18.
— ÉTYM. Sur i, et nom ; wallon, sorno; provenç.
sobrenom; esp. sobrenomhre; ital. soprannome.
f SURNOMBRE (sur-non-br'), s. m. Nombre en
sus. Cela est en surnombre.
SURNOMMÉ, ÉE (sur-no-mé, mée), part, passé
de surnommer. Le brave Hunniade Corvin sur-
nommé la Terreur des Turcs, DUCLOS, OEuvr. t. n,
p. 104.
SURNOMMER (sur-no-mé), v. a. Donner un
surnom. On l'avait surnommé [Swift] le Rabelais
de l'Angleterre, VOLT. Nél. litt. Obs. sur Tristram
Shandy.
— HIST. xve s. Certes, sire, le plus propre nom
que je aye, c'est meschant, et qui autrement
m'appelle, il me surnomme [nomme mal], Perce-
forest, t. n, f°l4i.||xvie s. Les miens [ancêtres]
se sont aultrefois surnommez [nommés] Eyquem,
surnom qui -touche encore une maison cogneue
en Angleterre, MONT, m, 23. ....votre portrait,
autour duquel est ce vers basti sur l'équivoque de
votre surnom : Tôt nova cum quaerant, non nisi
prisca peto, ET. PASQUIER, à M. Pétau, Rech.
XIX, 4.
.— ÉTYM. Surnom ; wallon, sornoumé.
SURNUMÉRAIRE (sur-nu-mé-rê-r'), adj. ||i°Qui
est en surnombre. Employé, officier surnuméraire.
Le roi donna à Contade une grand'croix de l'ordre
de Saint-Louis surnuméraire, ST-SIM. 355, 1S9.
Cette jambe et ce bras surnuméraire [chez cer-
tains monstres] sont toujours placés à la partie
supérieure postérieure et centrale de la poitrine,
à la partie centrale et postérieure du bassin,
SERRES, Inst. Mém. Acad. scienc. t. xi, p. fid.
|| Fig. Comment me souffrir surnuméraire près de
celle pour qui j'avais été tout, et qui ne pouvait
cesser d'être tout pour moi? J. J. ROUSS. Conf. vi.
|| 2" Accessoire. Ces sortes de traits jettent du sens
et de la solidité dans la fable, et, sans nuire à la
vérité totale et essentielle, ils y répandent d'au-
tres vérités surnuméraires que le lecteur est bien
aise de recueillir en passant, LAMOTTE, Disc, sur
la fable, t. ix, p. 37, édit. 1754. || 3» S. m. Celui
qui est en surnombre. On vient de le recevoir sur-
numéraire dans cette compagnie. || Particulière-
ment. Commis qui travaille pendant un certain
temps avant de recevoir des appointements. C'est
un bel état que celui de surnuméraire.... Hormis
qu'on travaille pour deux Et qu'on se passe de sa-
laire, SCRIBE, le Solliciteur, S. Nous avons l'Insti-
tut historique, qui compte une foule de clercs
d'huissiers et de surnuméraires, tous adolescents
de la plus grande espérance, REYBAUD, Jér. Pâtu-
rât, n, 13. || Terme de marine. Homme- en dehors
de l'effectif marin, dans un bâtiment (tels sont
les armuriers, magasiniers, agents des subsistan-
ces, infirmiers, barbiers, domestiques).
— HIST. xvie s Et plus tost qu'il y manque,
il en érigera ung [état de maréchal de France]
qui sera supernumeraire, CARLOIX, vu, 19. So-
crate.... estimant tout aultre apprentissage [que
l'étude des moeurs] subsecutif à celuylà et super-
numeraire, MONT. II, 239.
— ÉTYM. Sur l, et lat. numerus, nombre.
SURNUMÉRARIAT (sur-nu-mé-ra-ri-a ; le t ne
se lie pas), s. m. Temps pendant lequel on est em-
ployé comme surnuméraire. Il a fait un ,an de
surnumérariat.
— ÉTYM. Surnuméraire.
t SUROFFRIR (su-ro-frir), v. a. Il se conjugue
comme offrir. .Offrir en sus. Les fermiers des postes
venaient tout nouvellement de faire refuser une
prodigieuse enchère surofferte par gens très-sol-
vables, ST-SM. 197, 132.
f SURON (su-ron), s. m. Voy. CÉRON. Graisses :
en outres et en surons; indigo: en surons, em-
SUR 2101
hallages en cuir, Tableau annexé à la loi du a
juin 186G concernant les usages commerciaux.
SUROS (su-rô), s. m. Terme de vétérinaire. Tu-
meur osseuse qui se développe sur le canon du
cheval ou du boeuf. || Suros simple, celui qui est
éloigné du tendon et ne peut nuire à ranimai";
suros double ou chevillé, celui qui se présente de
chaque côté du canon, comme s'il était traversé
par une cheville ; suros tendineux, celui qui
est placé près des tendons. || Plusieurs suros pla-
cés les uns près des autres forment ce qu'on nomme
fusée. || Le suros placé' près de l'articulation du
boulet porte le nom d'osselet. || Fig. Tiennette
n'a ni suros ni malandre, LA FONT. Troq.
— HIST. an" s. Tuit faucon qui ont les piez
gros et les genoils plains de nous [noeuds] autressi
comme souros, BRUN, LATINI, Trésor, p.203. || xrve s.
Advise qu'il n'y ait [à la jambe du cheval] espàr-
vain, molette, suros dedens la jambe ou dehors,
îTénagier, n, 3. ||xyie s. Les suros [du cheval] se
guérissent par emplastres faits d'un oignon cuit
sous la braise.... o. DE SERRES, 983.
— ÉTYM. Sur l, et os.
t SUROXYDATION (su-ro-ksi-da-sion), s. f. Terme
de chimie. Opération chimique qui combine un
corps à la plus grande quantité possible d?oxy-
gène. Le fer, déposé sur le coton, reçoit, en sé-
chant, une suroxydation par la simple exposition
à l'air, CHAPTAL, Instit. Mém. scienc. t. m, p. 102.
t SUROXYDE (sur-o-ksi-d'), s. m. Terme de
chimie. Oxyde au maximum d'oxydation.
-j- SUROXYDER (su-ro-Icsi-dé), v. a. Terme de
chimie. Faire passer à l'état de suroxyde. Tout
l'oxygène nécessaire pour suroxyder la baryte,
TIIENARD, Instit. Mém. acad. scienc. t. m, p. 444.
t SUROXYGÉNATION (su-ro-ksi-jé-na-sion), s.
f. Terme de chimie. Oxygénation au plus haut
degré.
f SUROXYGÉNÉ, ÉE (su-ro-ksi-jé-né, née), adj.
Terme de chimie. Qui est au plus haut 4egré
d'oxydation.
SURPASSÉ, EE (su-rpà-sé, sée), part, passé de
surpasser. Ce triomphe [de Pétrarque] au Capitale
en 1341, célèbre hommage que l'étonnement de
son siècle payait à son génie alors unique, mais
surpassé depuis par l'Arioste et par le Tasse, VOLT.
Moeurs, 82. Il eût été bien affligeant pour moi,
mademoiselle, de me>voir par vous surpassée en
générosité, GENLIS, Théât. d'éduc. Méchant par air,
iv, 2.,
SURPASSER (sur-pâ-sé), v. a. || 1° Être plus
haut, plus élevé. Cela surpasse la muraille de deux
pieds. Il le surpasse de toute la tête. || Il se dit
aussi d'autres dimensions. Du corps de <;e dra-
gon.... Une tête sortait en forme de pupitre, Dont
le triangle affreux, tout hérissé de crins, Surpas-
sait en grosseur nos plus épais lutrins, BOIL. Lutr.
iv. L'attraction que le soleil exerce sur elles [les
planètes] surpasse celle qu'elles exercent sur lui,
autant qu'il les surpasse en quantité de matière,
VOLT. Phil. Newt. ni, 8. || 2° Fig. Être au-dessus.
Comme c'est nous qui surpassons les. petites
choses, PASC. Disproportion, 2, édit. FAUGÈRE. Le
pape saint Grégoire a dit de la couronne de France
qu'elle est autant au-dessus des autres couronnes
du monde que la dignité royale surpassé les for-
tunes particulières, BOSS. Reine d'Anglet. |) 3" Fig.
Aller au delà. Je crois que nulle passion ne peut
surpasser la force d'une telle liaison [l'amitié de
la Rochefoucauld et de Mme de la Fayette], SÉV.
5 avril 1680. Si la constance admirable avec la-
quelle la reine a soutenu ces calamités [de la ré-
volution anglaise] ne surpassait de bien loin les
crimes qui les ont causées, BOSS. Reine d'Anglet.
Notre siècle.... a vu un roi [Louis XIV].... s'élever
au-dessus de lui-même, surpasser et l'espérance
des siens et l'attente de l'univers, m. Louis do
Bourbon. Surpassez, s'il se peut, les crimes de
vos pères, RAC. Théb. rc, 3. Ce jour surpasse tout;
jamais, je le confesse, Vous ne fûtes aimée avec
tant de tendresse, m. Bérén. v, 6. Mon-bonheur
a passé mon espoir, comme mon malheur a sur-
passé toutes mes craintes, VOLT. Princ. Bdbyl. 5.
Il 4° Fig. Être au-dessus de quelqu'un, l'emporter
sur lui. Je crains que cette Trappe, qui veut sur-
passer l'humanité, ne devienne les Petites-Maisons,
SÉV. 15 avr. 1671. Quoique les dieux surpassent
de loin en connaissance tous les hommes, FÉN.
Tél. 1. Achitoas ne fut point consolé ; car il sentit
que Mentor le surpassait encore pluf; par sa
modestie que par les charmes de sa voix, n>.
ib.. vin. Lorsqu'il [Alcibiade] était avec le sa-
trape Tissapherne, il surpassait en luxe et en
écrit dans le style du siècle de Louis XIV sur-
nagera, et où tous les autres écrits goths et van-
dales resteront plongés dans le fleuve de l'oubli,
VOLT. Lett. la Harpe, 23 avril 1770. Au milieu des
plus grands emportements et des agitations mêmes
de la guerre civile, vous verrez toujours, si je puis
parler ainsi, surnager les préjugés nationaux,
CONDIL. Étud. histor. m, l. Tu sais.... Qu'à cette
épaisse nuit qui descend d'âge en âge X peine un
nom par siècle obscurément surnage, LAMART.
Harm. n, 12. Sur mon passé rien ne surnage Des
vains rêves de mon jeune âge, V.HUGO, Odes,v, 2-1.
— ÉTYM. Sur i, et nager.
\ SURNATURALISME (sur-na-tu-ra-li-sm'), s. m.
Terme de philosophie. Doctrine de ceux qui ad-
mettent des causes surnaturelles.
t SURNATURAL1TÉ (sur-na-tu-ra-li-té), s. f.
Terme de théologie. Qualité de ce qui est surna-
turel.
^ SURNATUREL, ELLE (sur-na-tu-rèl, rè-1'), adj.
Il 1° Qui est au-dessus de la nature. Que si les
choses naturelles la surpassent [la raison], que
dira-t-on des surnaturelles? PASC. Pens. XIII, i,
édit. HAVET. Quels progrès sainte Thérèse ne fit-
elle pas, lorsque Dieu lui fit goûter ces douceurs
et ces délices surnaturelles qui sont les effets de
sa bonté et de son amour? FLÉCH. Panég. Ste Thé-
rèse. Tout cela [que la mer a couvert les monta-
gnes] n'est-il pas d'une impossibilité démontrée,
et n'est-ce pas l'histoire surnaturelle plutôt que
la naturelle? VOLT. Colimaçons, 3. || Vérités surna-
turelles, celles que l'on ne connaît que par la foi.
Il Êtres surnaturels, les esprits, les génies, les
anges, les démons. Rien n'est plus inutile, à mon
avis, que le mélange, des êtres surnaturels avec les
hommes, MARMONTEL, OEuvres, t. vu, p. 295.
Il 2° Par exagération. Extraordinaire,- fort au-des-
sus du commun. Si c'est un aveuglement surna-
turel de vivre sans chercher ce qu'on est, c'en
est un terrible de vivre mal en croyant Dieu,
PASG Pens. xxiv, 57 bis. Les yéïïx de celle qui
le prononça [un discours] brillaient d'un feu sur-
naturel, J. J. ROUSS. Hél. vi, il. Un mouvement
surnaturel, un sentiment plus fort que ma raison
me maîtrise et m'entraîne, GENLIS, Théât. d'éduc.
Amant anonyme, v, n. || 3° Qui n'a pas de naturel,
de simplicité. J'ai vu deux fois ce comte [de Gui-
che] chez M. de la Rochefoucauld; il me paraît
avoir bien de l'esprit, et il était moins surnaturel
qu'à l'ordinaire, SÉV. 16 janv. 1672. || 4° S. m. Le
surnaturel, ce qui est au-dessus de la nature.- On
peut distinguer l'ordre surnaturel du naturel en
- plusieurs manières ; car on peut dire que le surna-
turel a rapport aux biens futurs, MALEBR. Rech.
viir. éclaire, l.'vi, t. iv, p. 288, dans POUGENS. Je
n'aime pas le surnaturel, dit Zadig; les gens et
les livres à prodiges m'ont toujours déplu, VOLT.
Zadig, 14. Le merveilleux, c'est le surnaturel au-
quel le poète ne croit pas, LÉVÈQUE, Science du
beau, t, n, p. 208.
— HIST. xvic s. Toutes vertus les font fleurir [les
femmes], Et seigneurir Par oeuvres supernaturelles,
j. MAROT, v, 303.- Une estreinte divine et superna-
turelle, MONT, n, 147.
— ÊTYM. Sur l, et naturel.
SURNATCRELLEMENT (sur-na-tu-rè-le-man),
adi>. D'une manière surnaturelle. Certaine lumière
intérieure, de laquelle Dieu nous ayant surnatu-
rellement éclairés.... DESC. Rép. aux 2" object. 38.
— HIST. xvic s. Mon esprit.... Surnaturellement,
comme s'il eust descieux l'esprit de prophétie....
DE BHACH. OEllV. t. II, p, 99. ..
— ETYM. Surnaturelle, et le suffixe ment.
t SURNEIGÊE (sur-nè-jée); s. f. Terme de chasse.
Voie des bêtes sur laquelle la neige est tombée.
— ÉTYM. Sur l, et neiger.
{SURNIE (sur-nie), s. f. Chevêche à queue lon-
gue ou étagée et au corps allongé.
SURNOM (sur-non), s. m. Mot ajouté au nom
propre d'un individu, et qui le distingue de ceux
qui s'appellent comme lui : Charle-Magne, Louis
le Gros, Pierre l'Ermite, Guillaume le Conquérant.
Horace ne se contente pas. d'appeler les gens par
leur nom : il a si peur qu'on ne les méconnaisse,
qu'il a soin de rapporter jusqu'à leur surnom,
jusqu'au métier, qu'ils faisaient, jusqu'aux charges
,u'ils avaient exercées, BOIL. Discours sur la sa-
•Vre. On lui donna [à Scipion] le surnom d'Afri-
3ai-n, honneur inouï jusque-là, personne avant lui
j'ayant pris le nom d'une nation vaincue, ROLLTN,
Hist. anc. OEuvr.t. i, p. 4SI, dans POUGENS. ||Fig.
Je le connais par nom et surnom, je le connais
'.rès-bien, je sais fort bien ce qu'il est.
SUR*
— HIST. xne s. Joan qui avoit sornom Gaddis,
Machab. i, 2. || xm° s. Sire, Engherant l'apelent
celé gent d'outre mer; En sornom Tailleiër le
suelent apeler; Cui il ataint à coup ne l'estuet
meciner, Ch. d'Ant. vin, 374. Et si vous dy que
tuit li estrange marchant qui se herbergent en
ces contrées sont escript par nom et par surnom,
MARC POL, p. B09. || xve s. Nommez mon nom et
mon sournom, Hist. litt. de la Fr. t. xxv, p. 35.
|| xvic s. Comme on appelle moy et mes frères les
Estiennes du surnom [nom] de notre père, H. EST.
Conform. du lang. français, p. 52. Employer in-
dignement à qui bon nous semble [à propos de
l'Aretin, dit divin par les Italiens] les surnoms les
plus glorieux de quoy l'ancienneté ait honoré un
ou deux personnages en plusieurs siècles, MONT, I,
383. Au surnom cognoit on l'homme, LEROUX DE
LIN.CY, Prov. t. II, p. 18.
— ÉTYM. Sur i, et nom ; wallon, sorno; provenç.
sobrenom; esp. sobrenomhre; ital. soprannome.
f SURNOMBRE (sur-non-br'), s. m. Nombre en
sus. Cela est en surnombre.
SURNOMMÉ, ÉE (sur-no-mé, mée), part, passé
de surnommer. Le brave Hunniade Corvin sur-
nommé la Terreur des Turcs, DUCLOS, OEuvr. t. n,
p. 104.
SURNOMMER (sur-no-mé), v. a. Donner un
surnom. On l'avait surnommé [Swift] le Rabelais
de l'Angleterre, VOLT. Nél. litt. Obs. sur Tristram
Shandy.
— HIST. xve s. Certes, sire, le plus propre nom
que je aye, c'est meschant, et qui autrement
m'appelle, il me surnomme [nomme mal], Perce-
forest, t. n, f°l4i.||xvie s. Les miens [ancêtres]
se sont aultrefois surnommez [nommés] Eyquem,
surnom qui -touche encore une maison cogneue
en Angleterre, MONT, m, 23. ....votre portrait,
autour duquel est ce vers basti sur l'équivoque de
votre surnom : Tôt nova cum quaerant, non nisi
prisca peto, ET. PASQUIER, à M. Pétau, Rech.
XIX, 4.
.— ÉTYM. Surnom ; wallon, sornoumé.
SURNUMÉRAIRE (sur-nu-mé-rê-r'), adj. ||i°Qui
est en surnombre. Employé, officier surnuméraire.
Le roi donna à Contade une grand'croix de l'ordre
de Saint-Louis surnuméraire, ST-SIM. 355, 1S9.
Cette jambe et ce bras surnuméraire [chez cer-
tains monstres] sont toujours placés à la partie
supérieure postérieure et centrale de la poitrine,
à la partie centrale et postérieure du bassin,
SERRES, Inst. Mém. Acad. scienc. t. xi, p. fid.
|| Fig. Comment me souffrir surnuméraire près de
celle pour qui j'avais été tout, et qui ne pouvait
cesser d'être tout pour moi? J. J. ROUSS. Conf. vi.
|| 2" Accessoire. Ces sortes de traits jettent du sens
et de la solidité dans la fable, et, sans nuire à la
vérité totale et essentielle, ils y répandent d'au-
tres vérités surnuméraires que le lecteur est bien
aise de recueillir en passant, LAMOTTE, Disc, sur
la fable, t. ix, p. 37, édit. 1754. || 3» S. m. Celui
qui est en surnombre. On vient de le recevoir sur-
numéraire dans cette compagnie. || Particulière-
ment. Commis qui travaille pendant un certain
temps avant de recevoir des appointements. C'est
un bel état que celui de surnuméraire.... Hormis
qu'on travaille pour deux Et qu'on se passe de sa-
laire, SCRIBE, le Solliciteur, S. Nous avons l'Insti-
tut historique, qui compte une foule de clercs
d'huissiers et de surnuméraires, tous adolescents
de la plus grande espérance, REYBAUD, Jér. Pâtu-
rât, n, 13. || Terme de marine. Homme- en dehors
de l'effectif marin, dans un bâtiment (tels sont
les armuriers, magasiniers, agents des subsistan-
ces, infirmiers, barbiers, domestiques).
— HIST. xvie s Et plus tost qu'il y manque,
il en érigera ung [état de maréchal de France]
qui sera supernumeraire, CARLOIX, vu, 19. So-
crate.... estimant tout aultre apprentissage [que
l'étude des moeurs] subsecutif à celuylà et super-
numeraire, MONT. II, 239.
— ÉTYM. Sur l, et lat. numerus, nombre.
SURNUMÉRARIAT (sur-nu-mé-ra-ri-a ; le t ne
se lie pas), s. m. Temps pendant lequel on est em-
ployé comme surnuméraire. Il a fait un ,an de
surnumérariat.
— ÉTYM. Surnuméraire.
t SUROFFRIR (su-ro-frir), v. a. Il se conjugue
comme offrir. .Offrir en sus. Les fermiers des postes
venaient tout nouvellement de faire refuser une
prodigieuse enchère surofferte par gens très-sol-
vables, ST-SM. 197, 132.
f SURON (su-ron), s. m. Voy. CÉRON. Graisses :
en outres et en surons; indigo: en surons, em-
SUR 2101
hallages en cuir, Tableau annexé à la loi du a
juin 186G concernant les usages commerciaux.
SUROS (su-rô), s. m. Terme de vétérinaire. Tu-
meur osseuse qui se développe sur le canon du
cheval ou du boeuf. || Suros simple, celui qui est
éloigné du tendon et ne peut nuire à ranimai";
suros double ou chevillé, celui qui se présente de
chaque côté du canon, comme s'il était traversé
par une cheville ; suros tendineux, celui qui
est placé près des tendons. || Plusieurs suros pla-
cés les uns près des autres forment ce qu'on nomme
fusée. || Le suros placé' près de l'articulation du
boulet porte le nom d'osselet. || Fig. Tiennette
n'a ni suros ni malandre, LA FONT. Troq.
— HIST. an" s. Tuit faucon qui ont les piez
gros et les genoils plains de nous [noeuds] autressi
comme souros, BRUN, LATINI, Trésor, p.203. || xrve s.
Advise qu'il n'y ait [à la jambe du cheval] espàr-
vain, molette, suros dedens la jambe ou dehors,
îTénagier, n, 3. ||xyie s. Les suros [du cheval] se
guérissent par emplastres faits d'un oignon cuit
sous la braise.... o. DE SERRES, 983.
— ÉTYM. Sur l, et os.
t SUROXYDATION (su-ro-ksi-da-sion), s. f. Terme
de chimie. Opération chimique qui combine un
corps à la plus grande quantité possible d?oxy-
gène. Le fer, déposé sur le coton, reçoit, en sé-
chant, une suroxydation par la simple exposition
à l'air, CHAPTAL, Instit. Mém. scienc. t. m, p. 102.
t SUROXYDE (sur-o-ksi-d'), s. m. Terme de
chimie. Oxyde au maximum d'oxydation.
-j- SUROXYDER (su-ro-Icsi-dé), v. a. Terme de
chimie. Faire passer à l'état de suroxyde. Tout
l'oxygène nécessaire pour suroxyder la baryte,
TIIENARD, Instit. Mém. acad. scienc. t. m, p. 444.
t SUROXYGÉNATION (su-ro-ksi-jé-na-sion), s.
f. Terme de chimie. Oxygénation au plus haut
degré.
f SUROXYGÉNÉ, ÉE (su-ro-ksi-jé-né, née), adj.
Terme de chimie. Qui est au plus haut 4egré
d'oxydation.
SURPASSÉ, EE (su-rpà-sé, sée), part, passé de
surpasser. Ce triomphe [de Pétrarque] au Capitale
en 1341, célèbre hommage que l'étonnement de
son siècle payait à son génie alors unique, mais
surpassé depuis par l'Arioste et par le Tasse, VOLT.
Moeurs, 82. Il eût été bien affligeant pour moi,
mademoiselle, de me>voir par vous surpassée en
générosité, GENLIS, Théât. d'éduc. Méchant par air,
iv, 2.,
SURPASSER (sur-pâ-sé), v. a. || 1° Être plus
haut, plus élevé. Cela surpasse la muraille de deux
pieds. Il le surpasse de toute la tête. || Il se dit
aussi d'autres dimensions. Du corps de <;e dra-
gon.... Une tête sortait en forme de pupitre, Dont
le triangle affreux, tout hérissé de crins, Surpas-
sait en grosseur nos plus épais lutrins, BOIL. Lutr.
iv. L'attraction que le soleil exerce sur elles [les
planètes] surpasse celle qu'elles exercent sur lui,
autant qu'il les surpasse en quantité de matière,
VOLT. Phil. Newt. ni, 8. || 2° Fig. Être au-dessus.
Comme c'est nous qui surpassons les. petites
choses, PASC. Disproportion, 2, édit. FAUGÈRE. Le
pape saint Grégoire a dit de la couronne de France
qu'elle est autant au-dessus des autres couronnes
du monde que la dignité royale surpassé les for-
tunes particulières, BOSS. Reine d'Anglet. |) 3" Fig.
Aller au delà. Je crois que nulle passion ne peut
surpasser la force d'une telle liaison [l'amitié de
la Rochefoucauld et de Mme de la Fayette], SÉV.
5 avril 1680. Si la constance admirable avec la-
quelle la reine a soutenu ces calamités [de la ré-
volution anglaise] ne surpassait de bien loin les
crimes qui les ont causées, BOSS. Reine d'Anglet.
Notre siècle.... a vu un roi [Louis XIV].... s'élever
au-dessus de lui-même, surpasser et l'espérance
des siens et l'attente de l'univers, m. Louis do
Bourbon. Surpassez, s'il se peut, les crimes de
vos pères, RAC. Théb. rc, 3. Ce jour surpasse tout;
jamais, je le confesse, Vous ne fûtes aimée avec
tant de tendresse, m. Bérén. v, 6. Mon-bonheur
a passé mon espoir, comme mon malheur a sur-
passé toutes mes craintes, VOLT. Princ. Bdbyl. 5.
Il 4° Fig. Être au-dessus de quelqu'un, l'emporter
sur lui. Je crains que cette Trappe, qui veut sur-
passer l'humanité, ne devienne les Petites-Maisons,
SÉV. 15 avr. 1671. Quoique les dieux surpassent
de loin en connaissance tous les hommes, FÉN.
Tél. 1. Achitoas ne fut point consolé ; car il sentit
que Mentor le surpassait encore pluf; par sa
modestie que par les charmes de sa voix, n>.
ib.. vin. Lorsqu'il [Alcibiade] était avec le sa-
trape Tissapherne, il surpassait en luxe et en
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