Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 4 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k54066991
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-57472
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/12/2008
1980
SON
SON
SON
— ÉTYM. Wallon, songî ; Berry, sunger, chonger;
bourg, sogeai; prov. somjar, sognar, sompnhar,
sompniar; cat. somiar; esp. sonar; port, sonhar;
ital. sognare; du lat. somniare, qui vient de som-
nium, songe. Dans songer il y a deux sens : faire
un songe, et penser à; le second de ces sens peut
sans doute provenir du premier; mais il y a eu
aussi une influence de songe au sens de soin :
xn° s. Par corn grant songe l'om doit enquerre les
péchiez, Job, p. 64 4.
t SONGERIE (son-je-rie), s. f. État de celui qui
se laisse aller à songer. Cette musique berçait si
bien mes songeries.... THEUMET, Revue des Deux-
Mondes, OCt. 4869, p. 877.
SONGEUR (son-jeur), s. m. || 1° Celui qui songe,
qui fait des songes. Jadis certain Mogol vit en
songe.... Le même songeur vit en une autre con-
trée Un hermite entouré de feu, LA PONT. Fabl.
xi, 4. Il est dit dans le chapitre 43 du Deutéro-
nome, que le songeur de songes doit être mis à
mort dans certains cas, VOLT. Phil. Bible expl.
Gen. Tous les songeurs ne sont pas endormis, CA-
RACCIOLI, Lett. récr. et mor. t. i, p. 4 4 9, dans POU-
GENS. || 2° Particulièrement, dans le style biblique,
celui qui raconte ses songes, en parlant de Jo-
seph, fils de Jacob. Voici notre songeur qui vient;
allons, tuons-le, et le jetons dans une vieille ci-
terne, ROLLIN, Traité des Et. v, 2e part, n, 4.
|| 3° Fig. et familièrement. Homme accoutumé à
rêver, à former des projets chimériques. || Pro-
verbe. Il est logé chez Guillot le songeur, se dit
d'un homme qui a quelque fâcheuse affaire, et qui
a sujet d'y penser beaucoup. Bref, il en est logé
chez Guillot le songeur, COURVAL, Satires, p. 4 58,
dans POUGENS. Le gazetier est logé chez Guillot le
songeur, GUI PATIN, KOUV. lett. t. i, p. 7, dans
POUGENS. y Adjectivement. Esprits actifs, quoique
songeurs, qui ne peuvent se reposer que sur des
vérités solides, ni être heureux que par le beau,
JOUBERT, Pensées, Titre 7.
— HIST. xvi" s. À la venue de Panurge, dist
Pantagruel : Voyez-ci notre songeur. Ceste parole,
dist Epistemon, jadis cousta bon et fut chèrement
vendue es enfans de Jacob. Adonc, dist Panurge,
j'en suis bien chez Guillot le songeur, RAB. HT, 44.
— ÉTYM. Songer; provenç. somniador; espagn.
sonador; ital. sognatore. Le picard dit songeard
pour pensif.
SONICA (so-ni-ka), adv. j| i° Terme de jeu de la
bassette. Se dit d'une carte qui vient en gain ou
en perte le plus tôt qu'elle puisse venir. || 2° Fig.
X. point nommé, justement, précisément. En étren-
nes, sonica, Votre bonté coutumière Me fait pré-
sent de moka Pour toute l'année entière, Chanson
de Piron à Mme Geoffrin, dans GRIMM, Corresp.
t. I, p. 382. L'avis que cette résolution sera mise à
exécution sonica, si l'on ne reçoit bien vite une
réponse satisfaisante à lalettre....i.J. ROUSS. l'àial.
L'aventure de Merlin m'abat l'esprit, au point que
je n'ai ni la force de vous répondre sonica sur les
projets pour rattraper mon argent, ni celle de rien
composer, GALIANI, Corresp. 7 juill. 4 770.
— ÉTYM. Origine inconnue.
■\ SONIPËDE (so-ni-pè-d'), adj. Terme de zoolo-
gie. Qui fait du bruit en marchant.
— ÉTYM. Lat. sonipes, de sonus, son, etpes, pied.
SONNA (so-nna), s. f. Recueil des dits et faits
de Mahomet, occupant le second rang après le
Coran.
— ËTYM. Arabe, sunnat.
SONNAILLE (so-nâ-ir, Il mouillées, et non so-
nâ-ye), s. f. Clochette qu'on attache au cou des
bestiaux ou bêtes de somme. Les bêtes de somme
paraissent supporter plus volontiers la fatigue,
lorsqu'on les accompagne avec des instruments ;
c'est pour la même raison qu'on leur attache des
clochettes ou sonnailles, BUFF. De l'ouïe. Leur vê-
tement [des nègres] consiste en une espèce de ta-
blier fait d'écorce d'arbre et quelques peaux de
singe, qu'ils portent par-dessus ce tablier; ils at-
tachent à ces peaux des sonnailles semblables à
celles que portent nos mulets, TD. Hist. nat. hom.
(Euv. t. v, p. 436.
— HIST. XV s. Ung sonnau propre, dont ils son-
noient ainsi que par nuit est propice, DU CANGE,
sonailla. || xvr s. Il n'y eut nul qui osast attacher
la sonnaille au col du chat, BONIVARD, Chr. de Ge-
nève, m, 7.
— ÉTYM. Sonner; provenç. sonalh, sonail ; ital.
sonaglio.
4. SONNAILLEU (so-nà-llé, U mouillées, et non
so-nâ-yé), s. m. L'»ninial qui, dans un troupeau, va
le premier avec la clochette au cou.
—HIST. xvie s. Mouton sonnaillier, COTGRAVE.
— ÉTYM. Sonnaille.
2. SONNAILLER (so-nà-llé, Il mouillées, et non
so-nà-yé), v. n. Terme familier. Sonner souvent et
sans besoin. || Il se conjugue avec l'auxiliaire
avoir.
— ÉTYM. Sonnaille.
SONNANT, ANTE (so-nan, nan-t'), adj. || 1° Qui
rend un son clair et distinct. La peur, l'airain son-
nant, dans nos temples sacrés [pendant un orage]
Font entrer à grands flots les p euples égarés, ST-
LAMBERT, Saisons, Été. Quel bruit s'est élevé? la
trompette sonnante A retenti de tous côtés, GILB.
le Jugem. dern. \\ Horloge, montre sonnante, hor-
loge, montre qui sonne les heures. Le khalife Ha-
roum-al-Raschid lui envoya [à Charlemagne] des
présents, parmi lesquels une horloge sonnante, v.
DURUY, Éist. de fV. rnoy. âge. || Â l'heure sonnante,
à l'heure précise. J'y cours midi sonnant, BOIL. Sat.
ni. Quoi ! le pardon sonnantte retrouve en ces lieux !
iD.Iufr.n. || Espècessonnantes,monnaied'oretd'ar-
gent. Payer en espèces sonnantes. Son vainqueur
le mit à rançon, Elle fut en sonnante espèce, VOLT.
les Trois manières. || Par extension, vers sonnants,
vers qui satisfont l'oreille. En seize mille vers bien
sonnants, bien comptés, Plus n'en apprend l'Iliade
divine, LAMOTTE, Fabl. rv, 4. || 2" Mal sonnant,
voy. MALSONNANT. ||3° S. m. Espèce de crapaud.
SONNÉ, ÉE (so-né, née), part, passé de sonner.
i 11" Annoncé par le son des cloches. Messe sonnée.
|| Proverbe. Matines bien sonnées sont à demi di-
tes. || 2° Il se dit de l'heure marquée par le son de
la cloche. Il est trois heures sonnées. Et déjà tout
confus, tenant midi sonné, BOIL. Lutr. iv. || Fig.
Son heure était sonnée, le moment de mourir était
arrivé pour lui. || Fig. Il se dit d'un laps de temps
révolu, d'une date qui est accomplie. Il a cinquante
ans sonnés. Le bon cardinal [de Retz] m'a écrit, et
me mande que la Saint-Martin est sonnée, SÉV.
20 nov. 4 67B.
SONNER (so-né), v. n. || 1° Rendre un son. Les
cloches sonnent. Ce tonneau sonne creux. Il mar-
chait d'un pas relevé, Et faisait sonner sa sonnette,
LA FONT. Fabl. i, 4. Chères soeurs, n'entendez-vous
pas Des cruels Tyriens la trompette qui sonne?
RAC. Athal. rv, 6. Partout en même temps la trom-
pette a sonné, m. ib. v, 6. Le son de sa voix était
net, plein, bien timbré; une voix de basse étoffée
et mordante, qui remplissait l'oreille et sonnait au
coeur, J. j. ROUSS. dans LA VEAUX. || Faire sonner
une montre, se dit d'une montre à répétition dont
on pousse le ressort et qui marque les heures par
les sons. Alors Sainville, pour toute réponse, tira
sa montre et la fit sonner, GENLIS, Voeux témér.
t. ni, p. 63, dans POUGENS. || Sonner le fêlé, se dit
d'un vase que l'on frappe et dont le son indique
une fêlure. || Faire sonner une pièce de monnaie
pour juger si elle est bonne. || 2" Sonner du cor, de
la trompette, de la trompe, faire rendre des sons
à ces instruments. Alors les sept anges qui avaient
les sept trompettes se préparèrentà en sonner, s ACI,
Bibl. St Jean, Apocal. vni, a. \\ Absolument. Ces
piqueurs sonnent bien, sonnent mal. || 3" Il
se dit du son que produisent les lettres, les
mots, etc. LV sonne dans mer. Je n'entends qu'erre
partout, en supposant qu'on ne fera pas mal à pro-
pos et contre l'usage sonner les s d'airs et de mers,
où elles ne sont que signes de pluriel, D'O.LIVET,
Prosod. franc, n, ;2.|| Faire sonner une lettre, la
faire entendre avec tout le son qui lui appartient.
11 Ne pas faire sonner une lettre, ne pas la faire
entendre, ou ne la faire entendre que faiblement.
|| Ce mot sonne bien à l'oreille, le son en est
agréable. Olympie sonne mieux à l'oreille que la
ville de Reheboth, VOLT. Moeurs, Déluge. || Ce vers,
cette stance, cette période sonne bien, sonne mal
à l'oreille, l'arrangement des paroles y est harmo-
nieux, n'y est pas harmonieux. || Fig. Cette action
sonne bien, ne sonne pas bien, sonne mal dans le
monde, elle est bien, mal reçue du public. |j Fig.
Cela sonne mal, se dit d'un acte qui n'a pas bonne
apparence. Une jeunesse comme vous, vendre
comme ça toutes ses nippes et en cachette, ça
sonne mal, GENLIS, Thédt. d'éduc. la Lingère, I, 2.
|| Faire sonner un mot, le prononcer av«c em-
phase. Etaler force mots qu'elles n'entendent pas;
Faire sonner Lamboy, Jean de Vert et Galas, CORN.
Ment, i, 6. || Faire sonner signifie aussi appuyer
sur, parler de. Est-ce un sujet pourquoi Vous fas-
siez sonner vos mérites? LA FONT. Fabl. iv, 3. Il a
bien fallu faire sonner le nom de miracle, BOSS.
Yar. 9. Ce diable de marquis qui s'en va, d'impor-
tance, Faire sonner partout son manque de finance,
TH. CORN. Comtesse d'Orgueil, i, i. Mme la du-
chesse fit bien sonner la pauvreté de ses filles,
ST-SIM. 262, 7. || Faire sonner signifie enfin répé-
ter à haute voix. Chimène : De qui peux-tu savoir
ces nouvelles étranges ? — Elvire : Du peuple qui
partout fait sonner ses louanges, Le nomme de sa
joie et l'objet et l'auteur, Son ange tutélaire et
son libérateur, CORN. Cid, iv, 4. || Faire bien son-
ner, faire sonner haut, bien haut, vanter à l'excès,
faire beaucoup valoir. Elle fait bien sonner ce
grand amour de mère, CORN. Rodog. n, 4. Certes,
vous vous targuez d'un bien faible avantage, Et vous
faites sonner terriblement votre âge, MOL. Mis.
m, 6. Je sais qu'on fait sonner très-haut deux
grands avantages en faveur de l'éducation des
collèges, la société et_ l'émulation, B'ALEMB. OEUV.
t. m, p. 474. || 4° Être indiqué, annoncé par
quelque son. Les vêpres sonnent à la paroisse.
Adieu, ma chère enfant, voilà complies qui son-
nent, SÉV. 209. Dès que midi était sonné, m. 577.
Si l'heure eût sonné tandis qu'il lisait sa phrase,
il eût fermé le livre sans achever, j. j. ROUSS.
Conf.'yu. Sa mort sonne; une.... deux.... c'est
l'instant de frapper, DUCIS, Macbeth, v, 1.1| 5° Ter-
me de musique. Sonner sur la basse, se dit d'une
note qui entre dans l'accord et fait partie de l'har-
monie, à la différence des notes de passage. || 6° F.
a. Tirer du son d'une cloche, d'une sonnette, etc.
Sonner les cloches, le tocsin, etc. On ne marchande
pas un couvercle de marmite, sans l'avoir sonné
pour connaître si le métal est bon, FÉN. Diog.
|| Sonner la cloche, c'est faire que le battant frappe
des deux côtés (comparez COPTER)S || 7° Annon-
cer quelque office de l'église par le son des clo-
ches. Sonner la messe, les vêpres, le sermon. Son-
ner un baptême. Sonner lé premier coup, le der-
nier coup de matines, ou, simplement, sonner le
premier, sonner le dernier. || Absolument. Sonner
pour les morts. || Par extension. Le signal?
— Un tocsin sonnant la mort des traîtres, M. J.
CHÉN. Charles IX, il, i. Aux accents de Tairain
sonnant les homicides, m. t'6. v, 2. ||8° Dans les
omnibus, sonner un voyageur, indiquer sur le ca-
dran, en le faisant sonner, qu'un voyageur a
monté. || 9° Terme de musique. Sonner un ton, un.
accord, le faire entendre. || Sonner s'est dit des
airs de danse que l'on joue. Cela eût duré trop
longtemps, si les violons n'eussent vitement sonné
une sarabande si gaie, que tout le monde se leva
aussi joyeux que si de rien n'eût été, VOIT. Lett. 40.
|| 10° Terme de chasse. Il se dit des différentes ma-
nières de sonner du cor, de la trompe. Sonner le
laissër-courre. Sonner du gros ton, sonner du grêle.
En chasse ! le maître en personne Sonne, v. HUGO,
Bail. 4 4. || Sonner un ou deux mots, donner un
ou deux tons prolongés avec le cor. || Absolu-
ment. Faire retirer les chiens. || 11° Terme de
guerre. Donner avec la trompette différents si-
gnaux. Sonner le boute-selle. Sonner la retraite.
Comme il sonna la charge, il sonne la victoire, LA
FONT. Fabl. n, 9. || Sonner à cheval, sonner pour
faire monter à cheval la cavalerie. [| Fig. Il est
temps de sonner la retraite, il est temps de se re-
tirer des affaires, du monde. || 12° Terme de ma-
rine. Sonner le quart, avertir de venir faire le
quart. || 13° Sonner ses gens, agiter une sonnette
pour les faire venir. Sonner la femme de chambre.
|| Absolument. Agiter une sonnette pour appeler,
pour se faire ouvrir une porte. J'entends sonner.
On sonne à votre porte. Vite, madame a sonné.
Drelin, drelin, drelin ! tout comme si je ne son-
nais point; chienne I coquine! MOL. Mal. imag.
i, i. || 14° Fig. et familièrement. Ne sonner mot, ne
dire mot, ne prononcer aucune parole. Vous avez
raison, je ne sonnerai mot, DANCOURT, les Trois
cousins, i, 7. i| Ne pas sonner mot d'une chose,
n'en pas parler. Il [Baronius] a eu tort de dire que
les hérétiques en furent si accablés [d'un livje sur .
la prétendue papesse Jeanne], qu'ils eurent honte
d'avoir parlé de cette fable, et qu'ils n'osent plus
en sonner mot, Anal, de Bayle, t. n, p. 319. Ce
billet... Paraît être daté de deux mois; et mon
maître Pendant tout ce temps-là ne m'en a sonné
mot, J. B. ROUSS. Flatt. v, 3. || 15° Fig. Signifier,
en parlant de mots, de paroles. Ainsi on sera tou-
jours en garde contre les expressions de l'Évan-
gile, de peur qu'un chicaneur ne nous vienne dire
que vous êtes janséniste, en les prenant avec les
saints selon ce qu'elles sonnent ! BOSS. Avert. sur
le livre des Réflex. mor. v. || Proverbe. On ne peut
sonner les cloches et aller à la procession, ou son-
ner les cloches et dire la messe, on ne peut faire
à la fois deux choses pour lesquelles il faut être
SON
SON
SON
— ÉTYM. Wallon, songî ; Berry, sunger, chonger;
bourg, sogeai; prov. somjar, sognar, sompnhar,
sompniar; cat. somiar; esp. sonar; port, sonhar;
ital. sognare; du lat. somniare, qui vient de som-
nium, songe. Dans songer il y a deux sens : faire
un songe, et penser à; le second de ces sens peut
sans doute provenir du premier; mais il y a eu
aussi une influence de songe au sens de soin :
xn° s. Par corn grant songe l'om doit enquerre les
péchiez, Job, p. 64 4.
t SONGERIE (son-je-rie), s. f. État de celui qui
se laisse aller à songer. Cette musique berçait si
bien mes songeries.... THEUMET, Revue des Deux-
Mondes, OCt. 4869, p. 877.
SONGEUR (son-jeur), s. m. || 1° Celui qui songe,
qui fait des songes. Jadis certain Mogol vit en
songe.... Le même songeur vit en une autre con-
trée Un hermite entouré de feu, LA PONT. Fabl.
xi, 4. Il est dit dans le chapitre 43 du Deutéro-
nome, que le songeur de songes doit être mis à
mort dans certains cas, VOLT. Phil. Bible expl.
Gen. Tous les songeurs ne sont pas endormis, CA-
RACCIOLI, Lett. récr. et mor. t. i, p. 4 4 9, dans POU-
GENS. || 2° Particulièrement, dans le style biblique,
celui qui raconte ses songes, en parlant de Jo-
seph, fils de Jacob. Voici notre songeur qui vient;
allons, tuons-le, et le jetons dans une vieille ci-
terne, ROLLIN, Traité des Et. v, 2e part, n, 4.
|| 3° Fig. et familièrement. Homme accoutumé à
rêver, à former des projets chimériques. || Pro-
verbe. Il est logé chez Guillot le songeur, se dit
d'un homme qui a quelque fâcheuse affaire, et qui
a sujet d'y penser beaucoup. Bref, il en est logé
chez Guillot le songeur, COURVAL, Satires, p. 4 58,
dans POUGENS. Le gazetier est logé chez Guillot le
songeur, GUI PATIN, KOUV. lett. t. i, p. 7, dans
POUGENS. y Adjectivement. Esprits actifs, quoique
songeurs, qui ne peuvent se reposer que sur des
vérités solides, ni être heureux que par le beau,
JOUBERT, Pensées, Titre 7.
— HIST. xvi" s. À la venue de Panurge, dist
Pantagruel : Voyez-ci notre songeur. Ceste parole,
dist Epistemon, jadis cousta bon et fut chèrement
vendue es enfans de Jacob. Adonc, dist Panurge,
j'en suis bien chez Guillot le songeur, RAB. HT, 44.
— ÉTYM. Songer; provenç. somniador; espagn.
sonador; ital. sognatore. Le picard dit songeard
pour pensif.
SONICA (so-ni-ka), adv. j| i° Terme de jeu de la
bassette. Se dit d'une carte qui vient en gain ou
en perte le plus tôt qu'elle puisse venir. || 2° Fig.
X. point nommé, justement, précisément. En étren-
nes, sonica, Votre bonté coutumière Me fait pré-
sent de moka Pour toute l'année entière, Chanson
de Piron à Mme Geoffrin, dans GRIMM, Corresp.
t. I, p. 382. L'avis que cette résolution sera mise à
exécution sonica, si l'on ne reçoit bien vite une
réponse satisfaisante à lalettre....i.J. ROUSS. l'àial.
L'aventure de Merlin m'abat l'esprit, au point que
je n'ai ni la force de vous répondre sonica sur les
projets pour rattraper mon argent, ni celle de rien
composer, GALIANI, Corresp. 7 juill. 4 770.
— ÉTYM. Origine inconnue.
■\ SONIPËDE (so-ni-pè-d'), adj. Terme de zoolo-
gie. Qui fait du bruit en marchant.
— ÉTYM. Lat. sonipes, de sonus, son, etpes, pied.
SONNA (so-nna), s. f. Recueil des dits et faits
de Mahomet, occupant le second rang après le
Coran.
— ËTYM. Arabe, sunnat.
SONNAILLE (so-nâ-ir, Il mouillées, et non so-
nâ-ye), s. f. Clochette qu'on attache au cou des
bestiaux ou bêtes de somme. Les bêtes de somme
paraissent supporter plus volontiers la fatigue,
lorsqu'on les accompagne avec des instruments ;
c'est pour la même raison qu'on leur attache des
clochettes ou sonnailles, BUFF. De l'ouïe. Leur vê-
tement [des nègres] consiste en une espèce de ta-
blier fait d'écorce d'arbre et quelques peaux de
singe, qu'ils portent par-dessus ce tablier; ils at-
tachent à ces peaux des sonnailles semblables à
celles que portent nos mulets, TD. Hist. nat. hom.
(Euv. t. v, p. 436.
— HIST. XV s. Ung sonnau propre, dont ils son-
noient ainsi que par nuit est propice, DU CANGE,
sonailla. || xvr s. Il n'y eut nul qui osast attacher
la sonnaille au col du chat, BONIVARD, Chr. de Ge-
nève, m, 7.
— ÉTYM. Sonner; provenç. sonalh, sonail ; ital.
sonaglio.
4. SONNAILLEU (so-nà-llé, U mouillées, et non
so-nâ-yé), s. m. L'»ninial qui, dans un troupeau, va
le premier avec la clochette au cou.
—HIST. xvie s. Mouton sonnaillier, COTGRAVE.
— ÉTYM. Sonnaille.
2. SONNAILLER (so-nà-llé, Il mouillées, et non
so-nà-yé), v. n. Terme familier. Sonner souvent et
sans besoin. || Il se conjugue avec l'auxiliaire
avoir.
— ÉTYM. Sonnaille.
SONNANT, ANTE (so-nan, nan-t'), adj. || 1° Qui
rend un son clair et distinct. La peur, l'airain son-
nant, dans nos temples sacrés [pendant un orage]
Font entrer à grands flots les p euples égarés, ST-
LAMBERT, Saisons, Été. Quel bruit s'est élevé? la
trompette sonnante A retenti de tous côtés, GILB.
le Jugem. dern. \\ Horloge, montre sonnante, hor-
loge, montre qui sonne les heures. Le khalife Ha-
roum-al-Raschid lui envoya [à Charlemagne] des
présents, parmi lesquels une horloge sonnante, v.
DURUY, Éist. de fV. rnoy. âge. || Â l'heure sonnante,
à l'heure précise. J'y cours midi sonnant, BOIL. Sat.
ni. Quoi ! le pardon sonnantte retrouve en ces lieux !
iD.Iufr.n. || Espècessonnantes,monnaied'oretd'ar-
gent. Payer en espèces sonnantes. Son vainqueur
le mit à rançon, Elle fut en sonnante espèce, VOLT.
les Trois manières. || Par extension, vers sonnants,
vers qui satisfont l'oreille. En seize mille vers bien
sonnants, bien comptés, Plus n'en apprend l'Iliade
divine, LAMOTTE, Fabl. rv, 4. || 2" Mal sonnant,
voy. MALSONNANT. ||3° S. m. Espèce de crapaud.
SONNÉ, ÉE (so-né, née), part, passé de sonner.
i 11" Annoncé par le son des cloches. Messe sonnée.
|| Proverbe. Matines bien sonnées sont à demi di-
tes. || 2° Il se dit de l'heure marquée par le son de
la cloche. Il est trois heures sonnées. Et déjà tout
confus, tenant midi sonné, BOIL. Lutr. iv. || Fig.
Son heure était sonnée, le moment de mourir était
arrivé pour lui. || Fig. Il se dit d'un laps de temps
révolu, d'une date qui est accomplie. Il a cinquante
ans sonnés. Le bon cardinal [de Retz] m'a écrit, et
me mande que la Saint-Martin est sonnée, SÉV.
20 nov. 4 67B.
SONNER (so-né), v. n. || 1° Rendre un son. Les
cloches sonnent. Ce tonneau sonne creux. Il mar-
chait d'un pas relevé, Et faisait sonner sa sonnette,
LA FONT. Fabl. i, 4. Chères soeurs, n'entendez-vous
pas Des cruels Tyriens la trompette qui sonne?
RAC. Athal. rv, 6. Partout en même temps la trom-
pette a sonné, m. ib. v, 6. Le son de sa voix était
net, plein, bien timbré; une voix de basse étoffée
et mordante, qui remplissait l'oreille et sonnait au
coeur, J. j. ROUSS. dans LA VEAUX. || Faire sonner
une montre, se dit d'une montre à répétition dont
on pousse le ressort et qui marque les heures par
les sons. Alors Sainville, pour toute réponse, tira
sa montre et la fit sonner, GENLIS, Voeux témér.
t. ni, p. 63, dans POUGENS. || Sonner le fêlé, se dit
d'un vase que l'on frappe et dont le son indique
une fêlure. || Faire sonner une pièce de monnaie
pour juger si elle est bonne. || 2" Sonner du cor, de
la trompette, de la trompe, faire rendre des sons
à ces instruments. Alors les sept anges qui avaient
les sept trompettes se préparèrentà en sonner, s ACI,
Bibl. St Jean, Apocal. vni, a. \\ Absolument. Ces
piqueurs sonnent bien, sonnent mal. || 3" Il
se dit du son que produisent les lettres, les
mots, etc. LV sonne dans mer. Je n'entends qu'erre
partout, en supposant qu'on ne fera pas mal à pro-
pos et contre l'usage sonner les s d'airs et de mers,
où elles ne sont que signes de pluriel, D'O.LIVET,
Prosod. franc, n, ;2.|| Faire sonner une lettre, la
faire entendre avec tout le son qui lui appartient.
11 Ne pas faire sonner une lettre, ne pas la faire
entendre, ou ne la faire entendre que faiblement.
|| Ce mot sonne bien à l'oreille, le son en est
agréable. Olympie sonne mieux à l'oreille que la
ville de Reheboth, VOLT. Moeurs, Déluge. || Ce vers,
cette stance, cette période sonne bien, sonne mal
à l'oreille, l'arrangement des paroles y est harmo-
nieux, n'y est pas harmonieux. || Fig. Cette action
sonne bien, ne sonne pas bien, sonne mal dans le
monde, elle est bien, mal reçue du public. |j Fig.
Cela sonne mal, se dit d'un acte qui n'a pas bonne
apparence. Une jeunesse comme vous, vendre
comme ça toutes ses nippes et en cachette, ça
sonne mal, GENLIS, Thédt. d'éduc. la Lingère, I, 2.
|| Faire sonner un mot, le prononcer av«c em-
phase. Etaler force mots qu'elles n'entendent pas;
Faire sonner Lamboy, Jean de Vert et Galas, CORN.
Ment, i, 6. || Faire sonner signifie aussi appuyer
sur, parler de. Est-ce un sujet pourquoi Vous fas-
siez sonner vos mérites? LA FONT. Fabl. iv, 3. Il a
bien fallu faire sonner le nom de miracle, BOSS.
Yar. 9. Ce diable de marquis qui s'en va, d'impor-
tance, Faire sonner partout son manque de finance,
TH. CORN. Comtesse d'Orgueil, i, i. Mme la du-
chesse fit bien sonner la pauvreté de ses filles,
ST-SIM. 262, 7. || Faire sonner signifie enfin répé-
ter à haute voix. Chimène : De qui peux-tu savoir
ces nouvelles étranges ? — Elvire : Du peuple qui
partout fait sonner ses louanges, Le nomme de sa
joie et l'objet et l'auteur, Son ange tutélaire et
son libérateur, CORN. Cid, iv, 4. || Faire bien son-
ner, faire sonner haut, bien haut, vanter à l'excès,
faire beaucoup valoir. Elle fait bien sonner ce
grand amour de mère, CORN. Rodog. n, 4. Certes,
vous vous targuez d'un bien faible avantage, Et vous
faites sonner terriblement votre âge, MOL. Mis.
m, 6. Je sais qu'on fait sonner très-haut deux
grands avantages en faveur de l'éducation des
collèges, la société et_ l'émulation, B'ALEMB. OEUV.
t. m, p. 474. || 4° Être indiqué, annoncé par
quelque son. Les vêpres sonnent à la paroisse.
Adieu, ma chère enfant, voilà complies qui son-
nent, SÉV. 209. Dès que midi était sonné, m. 577.
Si l'heure eût sonné tandis qu'il lisait sa phrase,
il eût fermé le livre sans achever, j. j. ROUSS.
Conf.'yu. Sa mort sonne; une.... deux.... c'est
l'instant de frapper, DUCIS, Macbeth, v, 1.1| 5° Ter-
me de musique. Sonner sur la basse, se dit d'une
note qui entre dans l'accord et fait partie de l'har-
monie, à la différence des notes de passage. || 6° F.
a. Tirer du son d'une cloche, d'une sonnette, etc.
Sonner les cloches, le tocsin, etc. On ne marchande
pas un couvercle de marmite, sans l'avoir sonné
pour connaître si le métal est bon, FÉN. Diog.
|| Sonner la cloche, c'est faire que le battant frappe
des deux côtés (comparez COPTER)S || 7° Annon-
cer quelque office de l'église par le son des clo-
ches. Sonner la messe, les vêpres, le sermon. Son-
ner un baptême. Sonner lé premier coup, le der-
nier coup de matines, ou, simplement, sonner le
premier, sonner le dernier. || Absolument. Sonner
pour les morts. || Par extension. Le signal?
— Un tocsin sonnant la mort des traîtres, M. J.
CHÉN. Charles IX, il, i. Aux accents de Tairain
sonnant les homicides, m. t'6. v, 2. ||8° Dans les
omnibus, sonner un voyageur, indiquer sur le ca-
dran, en le faisant sonner, qu'un voyageur a
monté. || 9° Terme de musique. Sonner un ton, un.
accord, le faire entendre. || Sonner s'est dit des
airs de danse que l'on joue. Cela eût duré trop
longtemps, si les violons n'eussent vitement sonné
une sarabande si gaie, que tout le monde se leva
aussi joyeux que si de rien n'eût été, VOIT. Lett. 40.
|| 10° Terme de chasse. Il se dit des différentes ma-
nières de sonner du cor, de la trompe. Sonner le
laissër-courre. Sonner du gros ton, sonner du grêle.
En chasse ! le maître en personne Sonne, v. HUGO,
Bail. 4 4. || Sonner un ou deux mots, donner un
ou deux tons prolongés avec le cor. || Absolu-
ment. Faire retirer les chiens. || 11° Terme de
guerre. Donner avec la trompette différents si-
gnaux. Sonner le boute-selle. Sonner la retraite.
Comme il sonna la charge, il sonne la victoire, LA
FONT. Fabl. n, 9. || Sonner à cheval, sonner pour
faire monter à cheval la cavalerie. [| Fig. Il est
temps de sonner la retraite, il est temps de se re-
tirer des affaires, du monde. || 12° Terme de ma-
rine. Sonner le quart, avertir de venir faire le
quart. || 13° Sonner ses gens, agiter une sonnette
pour les faire venir. Sonner la femme de chambre.
|| Absolument. Agiter une sonnette pour appeler,
pour se faire ouvrir une porte. J'entends sonner.
On sonne à votre porte. Vite, madame a sonné.
Drelin, drelin, drelin ! tout comme si je ne son-
nais point; chienne I coquine! MOL. Mal. imag.
i, i. || 14° Fig. et familièrement. Ne sonner mot, ne
dire mot, ne prononcer aucune parole. Vous avez
raison, je ne sonnerai mot, DANCOURT, les Trois
cousins, i, 7. i| Ne pas sonner mot d'une chose,
n'en pas parler. Il [Baronius] a eu tort de dire que
les hérétiques en furent si accablés [d'un livje sur .
la prétendue papesse Jeanne], qu'ils eurent honte
d'avoir parlé de cette fable, et qu'ils n'osent plus
en sonner mot, Anal, de Bayle, t. n, p. 319. Ce
billet... Paraît être daté de deux mois; et mon
maître Pendant tout ce temps-là ne m'en a sonné
mot, J. B. ROUSS. Flatt. v, 3. || 15° Fig. Signifier,
en parlant de mots, de paroles. Ainsi on sera tou-
jours en garde contre les expressions de l'Évan-
gile, de peur qu'un chicaneur ne nous vienne dire
que vous êtes janséniste, en les prenant avec les
saints selon ce qu'elles sonnent ! BOSS. Avert. sur
le livre des Réflex. mor. v. || Proverbe. On ne peut
sonner les cloches et aller à la procession, ou son-
ner les cloches et dire la messe, on ne peut faire
à la fois deux choses pour lesquelles il faut être
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