SIR
SIR
SIS
1953
Gringalet et ses associez... arraisonnent maistre
Pierre [un apothicaire] (car le mot de sire ne luy
estoit encore convenable pour n'estre que garçon et
non marié), NOËLDUFAIL, Cont. d'Eutrap. en. xxrv.
— ÉTYM. Provenç sire, cyre, senhdre, senher,
senhor; catal. senyor; espagn. senor; portug. sen-
hor; ital.- sire, sere, signore. L'étymologie de ce
mot est restée longtemps obscure. Aujourd'hui il
est établi que sire est le nominatif, et segnor le
régime ; que sire est une atténuation de la forme
primitive sendra ou sendre, laquelle représente le
latin senior avec l'accent sur se ; et que segnor re-
présente seniorem, avec l'accent suc o. Senior, qui
signifie plus vieux, est le comparatif 'de senex
(voy. SÉNILE et SÉNAT); l'autorité accordée à l'âge a
fait passer le sens de vieillard à celui de seigneur.
SIRÈNE (si-rè-n'), s.f. || 1-Être fabuleux, moitié
femme, moitié poisson, qui, par la douceur de son
chant, attirait les voyageurs sur les écueils de la
mer de Sicile où ils périssaient. Le crocodile ainsi
tue en versant des pleurs, La sirène en chantant,
et l'aspic sous les fleurs, ROTROU, Bélis. v, 6. Avec
tant de charmes trompeurs, elle avait, comme les
sirènes, un coeur cruel et plein de malignité, FÉN.
Tél. m. || 2" Fig. Femme qui séduit par ses at-
traits. Ces sirènes, dont parle Isaïe, qui font leur
demeure dans les temples de la volupté, dont les
regards sont mortels, et qui reçoivent de tous les
côtés, par des applaudissements qu'on leur renvoie,
le poison qu'elles répandent par leur chant, BOSS.
Comédie, 8. Nangis, sirène enchanteresse dont on
ne se pouvait défendre qu'en la fuyant, ST-SIM. 39,
4 93. Vous êtes une sirène, mademoiselle Lehlond,
PICARD, Manie de briller,!, 8. || Une voix de sirène,
une voix douce et qui charme. Qui pourrait résis-
ter à sa voix de sirène? DESTOOCH. Phil. roar.
v, 9. Nous jouons aujourd'hui Mahomet : une Pal-,
mire, jeune, naïve, charmante, voix de sirène,
coeur sensible, avec deux yeux qui fondent en lar-
mes ; on n'y tient pas, VOLT. Lett. Thiriot, s oct.
4 760. || Elle chante comme une sirène, elle a une
voix de sirène, elle chante très-bien. || 3° Terme
de physique. Instrument destiné à démontrer la
vibration des liquides par les sons qu'il rend sous
l'eau; une intermittence de l'écoulement déternii-,
. nant une suite de chocs produits par l'eau fait en-
trer celle-ci en vibrations sonores. || 4° Genre de
reptiles voisins des salamandres. j| 5° Nom donné à
une famille de mammifères marins. || De ces mam-
mifères marins, la crédulité avait fait des femmes de
la mer. Où twuvera-t-on un animal terrestre aussi
industrieux que cette sirène qui parut en- Hollande
sur la fin du siècle passé, et qui apprit en peu de
temps à filer? BOUHOORS, Entret. d'Ar. et d'Eug. 4.
— HIST. xui° s. Sereine, se dient li autor, sont
.trois qui avoient semblance de feme dou ciiief jus-
ques as cuisses; mais de celui leu en aval avoient
semblance de poisson.... qui por lor' très dous
chant faisoient périr les nonsachanz qui par la
mer aloient, BRUN, LATINI, Trésor, p. 4 89. Â chant
de seraines de mer, Qui par lor vois qu'eles ont
saines Et séries, ont non seraines, ta Rose, 678.
|| xvc s. Lesquels feurent logés à la Seraine en la
rue de la Harpe, et feurent gardez que persomie
ne parlast à eux sans leurs gardes, JUVÉN. DES URS.
Charles VI, 4 44 5. Et si y avoit encore trois bien
belles filles faisans personnaiges de seraines toutes
nues, J. DE TROYES, Chron. 4 464. Et avoit'dessous
le dit echafaud une fontaine jetant hypocras et
trois seraines dedans, MONSTRELET, rr, 4 09. La royne
Blanche comme un lys, Qui chantoït à voix de
sereine, VILLON, Bail, des dames du temps jadis.
— ÉTYM. Provenç. serena; espagn. serea, sirena;
ital. serena, strena; du lat. strena^ qui succédai
sireii, lequel vient de ae'.pïiv, que l'on dérive du
phénicien sir, chant.
f SIRÉNOMÈLE (si-ré-no-mè-P), s. m. Terme de
tératologie. Monstres qui ont leurs deux membres
abdominaux très-incomplets, terminés en moi-
{rnons ou en pointes, sans pied distinct.
— ÉTYM. SeipÀv, sirène, et |ii).o;, membre.
„ SIRIUS (si-ri-us'), s. m. || i°Terme d'astronomie.
Etoile de la constellation du Grand Chien (avec
une S majuscule). Sirius, étant la plus belle,
' la plus brillante étoile du ciel, semble être la plus
proche de nous; elle devrait avoir la parallaxe la
plus sensible, BAILLY, Hist. astr. mod. t. n, p. 656.
Le défaut de parallaxe bien reconnu dans Sirius
nous a fait conclure qu'il était au moins cent mille
fois plus loin que le soleil, m. ib." t. n, p. 085.
|| 2" La canicule. Ainsi du Sirius, 6 jeune bien ai-
mée, Un moment l'haleine "enflammée De ta beauté
vermeille a fatigué la fleur, A. cnÉïs.ÀFanny malade.
DICT. DE LA LANGUE FRANÇAISE.
— ÉTYM. Lat. Sirius, du grec ïeîpio;, pour afd-
pioç; sanscr. svar, ciel, sûrya, soleil.
f SIRLI (sir-li), s. m.- Nom vulgaire et, pour
quelques-uns, nom spécifique de l'alauda afri-
cana, oiseaux granivores.
SIROC (si-rok) ou- S1ROCO (si-ro-ko), s. m. Sur
la Méditerranée, vent du- sud-est, lequel est brû-
lant. || Siroc et levant, vent d'est. || Siroc et mijour
[midi], vent de sud-sud-est, JAL. || On trouve aussi'
sirocco.
— HIST. xvi" s. Mole roy des vents lasche la
bride au fort et impétueux siroc, lequel aussi tost
avec ses' vapeurs embrouille tout le ciel, et avec un
fier tourbillon se laisse tomber dessus la mer,
Merlin Cocca'ie, t. n, p. 380, dans LACURNE.
— ÉTYM. Provenç. siroc, eyssiroc, issalot ; catal.
xaloc; espagn. siroco, jaloque; portug. xaroco,
xarouco; ital. sciroceo ousciiocco; de l'arabe char-
qui, oriental : vent de l'est.
SIROP (si-ro; le p ne se prononce jamais; au
pluriel, l's se lie : des si-ro-z excellents), s. m.
|| 1° Terme de pharmacie. Médicament liquide et
visqueux, destiné à l'usage interne, qui résulte de
l'union de certains liquides avec la quantité de su-
cre nécessaire pour les en saturer. Qu'à un des
coins de la chambre on fera à toute heure des con-
fitures; qu'une d'elles [demoiselles qui avaient
causé le bernement de Voiture] soufflera le four-
neau, et l'autre ne fera autre chose que mettre du
sirop sur des assiettes pour le faire refroidir et me
l'apporter de temps en temps, von. Lett. 9. Elles
contribueront au soulagement des malades, pour
lesquels elles seront obligées de faire des sirops,
onguents, huiles et confitures, BOSS. Règl. pour
les filles propag. foi, m, 44. On connaît qu'un si-
rop est cuit lorsque, étant refroidi, la dernière
goutte fait la perle, GENLIS, Maison rust. t. n,
p. 4 36, dans POUGENS. || Sirop des chantres, sirop
fait avec orge mondé, raisins secs, racine de ré-
glisse. H Sirop de longue vie, sirop purgatif com-
posé avec sucs dépurés de mercuriale, de bourra-
che et de buglosse, etc. || Sirop simple ou sirop de
sucre, sirop fait avec des blancs d'oeufs battus, de
l'eau et du sucre. || Fig. et par plaisanterie. Le si-
rop de l'aiguière, l'eau. || 2° Sirop de raisin, sucre
non cristallisé qu'on retire du raisin, et qu'on em-
ployait, quand le sucre était cher, pour sucrer.
|| 3° Dans les sucreries, nom que l'on donne au jus,
lorsqu'il a subi quelques manipulations. || Sirops
massés, se dit par opposition à sirops liquides.
— HIST. XIÏI° s. Siros de douce confiture, De qua-
tre herbes plaines de sanité, Chanson à la Vierge,
dans Bibl. des chartes, 4° série, t. v,'p. 494. Plei-
ne cope d'essyrot à boire por refreschir, G. DE TYR,
t. il, p. 69. ||xv° s.Cyrop leur faultfauxenfants] ou
lectuaire, E. DESCH. Miroir de mariage, p. 44. Lequel
apoticaire bailla à diverses foiz des pouldres, ysse-
rops.... DU CANGE, collatum. ||xvi° s. Ainsi font nos
médecins, qui mangent le melon et boivent le vin
frez, cependant qu'ils tiennent leur patient obligé
au syrop et à la panade, MONT, IV, 4 29.
— ÉTYM. Espagn. xarope ; ital. siroppo, scirop-
po; bas-lat. syrupus; de l'arabe charab, boisson
(VOy. SORBET).
SIROTÉ, ÉE (si-ro-té, tée), part, passé de siroter.
Un petit verre de malaga siroté avec plaisir.
. — ÉTYM. Sirop.
SIROTEK (si-ro-té), v. n. Terme familier. Boire
avec plaisir, à petits coups et longtemps. || Active-
ment. Je me porte encor mieux que tous tant que
vous êtes; Je fais quatre repas, et je lis sans lu-
nettes; Je sirote mon vin, quel qu'il soit, vieux,
nouveau, REGNAKD, Folies amour, m, 3.
— ÉTYM. Sirop; le sens propre est boire en
dégustant, boire à petites gorgées-; ce qui vient
de ce que le sirop, étant visqueux, -ne peut se boire
que peu à peu. Siroter et non siroper ; c'est ainsi
qu'on dit tabatière, de tabac, et non tabaquiére.
f SIROTEUR (si-ro-teur), s. m. Terme populaire.
Celui qui aime à siroter.
SIRSACÀS (sir-sa-kâ), s. m. Etoffe de coton fabri-
quée aux Indes.
SIRTES, s. f. pi. Voy. SYRTES; il n'y a aucune
raison pour ne pas suivre en ce mot l'orthographe
étymologique.
SIRUPEUX, EUSE (si-ru-peû, peû-z'), adj. Terme
de pharmacie. Qui est de la nature et de la con-
sistance du sirop. Une liqueur sirupeuse.
— ÉTYM. Bas-lat. syrupus (voy. SIROP).
SIRVENTE (sir-van-f), s. f. Sorte de poésie an-
cienne des troubadours et dej trouvères, ordinai-
rement satirique, et quelquefois consacrée à l'a-
mour et à la louange, et qui est presque toujours
divisée en stropnes ou couplets pour-être chantés.-
Robert [comte d'Auvergne] lui-même était poète,
et échangeait des sirventes avec Richard Coeur de
Lion, CHATEAUBR. Voy. Clermont. M On dit aussi
sirventois.
— HIST. xiie s. N'entendi mie à gas [plaisante-
ries] n'a faire serventoiz, WACE, Rou, v. 4889.
— ÉTYM. Provenç. sirventes, serventes, s. m. ;
ital. serventese; de servir, d'après Diez, parce que
c'est, proprement, Tin poëme composé par un mé-
nestrel au service de son maître. Sirvente est tiré
du provençal; mais la langue d'oïl avait sirventois,
qui est l'équivalent du provençal sirventes (es
égale ois).
t SIRVENTOIS (sir-van-toî), s. m. Voy. SIRVENTE.
SIS, 1SE (sî, si-z'), part, passé de seoir 4. Il ne
se dit guère qu'en termes de pratique. .Situé.
Une maison sise à Paris. Un domaine sis à tel
endroit. i
f SISMAL, ALE (si-smal, si-sma-f), adj. Syno-
nyme de sismique. || Ligne sismale, direction de
l'onde d'ébranlement qui se propage à la surface
de la terre, dans un tremblement.
f SISMIQUE (si-smi-k'), adj. Terme de physique.
Qui est relatif aux tremblements de terre. || Mou-
vement sismique^ mouvement vibratoire donnant .
lieu aux tremblements de-terre, et consistant en des
oscillations verticales, horizontales ou circulaires.
Le journal sismique tenu à Reggio, en Calabre,
PERREY, Acad. des se. Comptes rendus, t. LU,p. 4 50.
— ÉTYM. SEnjjiôç, succussion. Il ne faut pas
écrire seismique, la diphthongue et se rendant par i.
| SISMOGRAPHE (si-smo-gra-f ), s. m. Terme de
physique. Instrument destiné à indiquer l'inten-
sité des tremblements de terre. Le sismographe
thermo-électrique a signalé un frisson continuel du
sol avec des secousses de tremblement de terre.
. ■— ÉTYM. Seio(xôç, succussion, et -ypâçeiv, écrire.
SISON (si-zon), s. m. Genre de plantés de la fa-
mille des ombellifères, où l'on distingue le sison
amomum, dont le fruit est appelé vulgairement
faux amome, etlest'sonammi,!. devenu l'heloscia-
dium leptophyllum, ombellifères.
— ÉTYM. Sicrwv.
f SISSONE (si-sso-n'), s. f. Sorte de danse. || Pas
de sissone, sorte de cabriole ou pas sauté qui con-
siste, d'après Compan, à plier la jambe gauche et
à ouvrir la droite pour la croiser devant la gauche
en sautant à la troisième position. On fait la même
chose en pliant la jambe droite, etc. Le pas de
sissone se compose proprement de deux assemblés
alternatifs avec plies. || C'est par abus que quel-
ques-uns écrivent et prononcent si-sol. Tiens, re-
garde-moi ce si-sol, ces ailes de pigeon et ces en-
trechats, p. SOULIÉ, la Closerie des genêts, n, 4.
— ÉTYM. Le comte de Sissonne, auteur de cette
danse.
SISTRE (si-str'), s. m. || 1° Terme d'antiquité.
Instrument de musique d'Egypte, à l'usage des
prêtres d'Isis, qui était un petit cerceau de métal,
traversé de plusieurs baguettes, lesquelles produi-
saient un son lorsqu'on les agitait. Clèopàtre elle-
même, au milieu des combats, Du sistre égyptien
anime ses soldats, DELILLE, En. vin. || 2° S'est dit,
chez les modernes, d'un instrument à cordes du
genre du luth. Il [l'abbé de Boufflers] fait très-
bien de petits vers, écrit très-bien de petites let-
tres, va jouaillant un peu du sistre, J. 3. ROUSS.
Confess. xi. || Il figure encore quelquefois dans la
musique militaire. || 3° Genre de coquilles univalves.
— HIST. xvi° s. J'aurois un sistre d'or, et j'aurois
tout auprès Un carquois tout chargé de flammes et
de traits, RONS. 4 94.
— ÉTYM. Lat. sistrum, de creïcrcpov, qui vient de
O-EUIV, agiter.
SISYMBRE (si-zin-br'), s. m. Genre de la fa-
mille des crucifères; on y distingue : le sisymbre
officinal, sisymbrium officinale, Scopoli, erysimum
officinale, D. C. ; et le sisymbre sagesse, science,
sagesse des chirurgiens, ou sisymbrium sophia, L.,
plante regardée comme. vulnéraire, vermifuge et
fébrifuge, mais sans action réelle.
— ÉTYM. Lat. sisymbrium, de cricruijiêpi&v.
f SISYPHE (si-zi-f ), s. m. Personnage mytholo-
gique, condamné, dans les enfers, à porter sur le
haut d'une montagne un rocher énorme, qui roule
dans le vallon sitôt qu'il est placé sur le sommet.
|| Fig. Un travail de Sisyphe, un travail qvi se dé-
fait et qu'il faut sans cesse recommencer.
— HIST. xvi' s. Un chacun la désire [une belle
femme]; et vouloir l'empescher, C'est égaler Sisi-
phe et monter son rocher, DESPORTES, Diverses
amours, XLI, Stances du mariage, 4 8.
II. — 245
SIR
SIS
1953
Gringalet et ses associez... arraisonnent maistre
Pierre [un apothicaire] (car le mot de sire ne luy
estoit encore convenable pour n'estre que garçon et
non marié), NOËLDUFAIL, Cont. d'Eutrap. en. xxrv.
— ÉTYM. Provenç sire, cyre, senhdre, senher,
senhor; catal. senyor; espagn. senor; portug. sen-
hor; ital.- sire, sere, signore. L'étymologie de ce
mot est restée longtemps obscure. Aujourd'hui il
est établi que sire est le nominatif, et segnor le
régime ; que sire est une atténuation de la forme
primitive sendra ou sendre, laquelle représente le
latin senior avec l'accent sur se ; et que segnor re-
présente seniorem, avec l'accent suc o. Senior, qui
signifie plus vieux, est le comparatif 'de senex
(voy. SÉNILE et SÉNAT); l'autorité accordée à l'âge a
fait passer le sens de vieillard à celui de seigneur.
SIRÈNE (si-rè-n'), s.f. || 1-Être fabuleux, moitié
femme, moitié poisson, qui, par la douceur de son
chant, attirait les voyageurs sur les écueils de la
mer de Sicile où ils périssaient. Le crocodile ainsi
tue en versant des pleurs, La sirène en chantant,
et l'aspic sous les fleurs, ROTROU, Bélis. v, 6. Avec
tant de charmes trompeurs, elle avait, comme les
sirènes, un coeur cruel et plein de malignité, FÉN.
Tél. m. || 2" Fig. Femme qui séduit par ses at-
traits. Ces sirènes, dont parle Isaïe, qui font leur
demeure dans les temples de la volupté, dont les
regards sont mortels, et qui reçoivent de tous les
côtés, par des applaudissements qu'on leur renvoie,
le poison qu'elles répandent par leur chant, BOSS.
Comédie, 8. Nangis, sirène enchanteresse dont on
ne se pouvait défendre qu'en la fuyant, ST-SIM. 39,
4 93. Vous êtes une sirène, mademoiselle Lehlond,
PICARD, Manie de briller,!, 8. || Une voix de sirène,
une voix douce et qui charme. Qui pourrait résis-
ter à sa voix de sirène? DESTOOCH. Phil. roar.
v, 9. Nous jouons aujourd'hui Mahomet : une Pal-,
mire, jeune, naïve, charmante, voix de sirène,
coeur sensible, avec deux yeux qui fondent en lar-
mes ; on n'y tient pas, VOLT. Lett. Thiriot, s oct.
4 760. || Elle chante comme une sirène, elle a une
voix de sirène, elle chante très-bien. || 3° Terme
de physique. Instrument destiné à démontrer la
vibration des liquides par les sons qu'il rend sous
l'eau; une intermittence de l'écoulement déternii-,
. nant une suite de chocs produits par l'eau fait en-
trer celle-ci en vibrations sonores. || 4° Genre de
reptiles voisins des salamandres. j| 5° Nom donné à
une famille de mammifères marins. || De ces mam-
mifères marins, la crédulité avait fait des femmes de
la mer. Où twuvera-t-on un animal terrestre aussi
industrieux que cette sirène qui parut en- Hollande
sur la fin du siècle passé, et qui apprit en peu de
temps à filer? BOUHOORS, Entret. d'Ar. et d'Eug. 4.
— HIST. xui° s. Sereine, se dient li autor, sont
.trois qui avoient semblance de feme dou ciiief jus-
ques as cuisses; mais de celui leu en aval avoient
semblance de poisson.... qui por lor' très dous
chant faisoient périr les nonsachanz qui par la
mer aloient, BRUN, LATINI, Trésor, p. 4 89. Â chant
de seraines de mer, Qui par lor vois qu'eles ont
saines Et séries, ont non seraines, ta Rose, 678.
|| xvc s. Lesquels feurent logés à la Seraine en la
rue de la Harpe, et feurent gardez que persomie
ne parlast à eux sans leurs gardes, JUVÉN. DES URS.
Charles VI, 4 44 5. Et si y avoit encore trois bien
belles filles faisans personnaiges de seraines toutes
nues, J. DE TROYES, Chron. 4 464. Et avoit'dessous
le dit echafaud une fontaine jetant hypocras et
trois seraines dedans, MONSTRELET, rr, 4 09. La royne
Blanche comme un lys, Qui chantoït à voix de
sereine, VILLON, Bail, des dames du temps jadis.
— ÉTYM. Provenç. serena; espagn. serea, sirena;
ital. serena, strena; du lat. strena^ qui succédai
sireii, lequel vient de ae'.pïiv, que l'on dérive du
phénicien sir, chant.
f SIRÉNOMÈLE (si-ré-no-mè-P), s. m. Terme de
tératologie. Monstres qui ont leurs deux membres
abdominaux très-incomplets, terminés en moi-
{rnons ou en pointes, sans pied distinct.
— ÉTYM. SeipÀv, sirène, et |ii).o;, membre.
„ SIRIUS (si-ri-us'), s. m. || i°Terme d'astronomie.
Etoile de la constellation du Grand Chien (avec
une S majuscule). Sirius, étant la plus belle,
' la plus brillante étoile du ciel, semble être la plus
proche de nous; elle devrait avoir la parallaxe la
plus sensible, BAILLY, Hist. astr. mod. t. n, p. 656.
Le défaut de parallaxe bien reconnu dans Sirius
nous a fait conclure qu'il était au moins cent mille
fois plus loin que le soleil, m. ib." t. n, p. 085.
|| 2" La canicule. Ainsi du Sirius, 6 jeune bien ai-
mée, Un moment l'haleine "enflammée De ta beauté
vermeille a fatigué la fleur, A. cnÉïs.ÀFanny malade.
DICT. DE LA LANGUE FRANÇAISE.
— ÉTYM. Lat. Sirius, du grec ïeîpio;, pour afd-
pioç; sanscr. svar, ciel, sûrya, soleil.
f SIRLI (sir-li), s. m.- Nom vulgaire et, pour
quelques-uns, nom spécifique de l'alauda afri-
cana, oiseaux granivores.
SIROC (si-rok) ou- S1ROCO (si-ro-ko), s. m. Sur
la Méditerranée, vent du- sud-est, lequel est brû-
lant. || Siroc et levant, vent d'est. || Siroc et mijour
[midi], vent de sud-sud-est, JAL. || On trouve aussi'
sirocco.
— HIST. xvi" s. Mole roy des vents lasche la
bride au fort et impétueux siroc, lequel aussi tost
avec ses' vapeurs embrouille tout le ciel, et avec un
fier tourbillon se laisse tomber dessus la mer,
Merlin Cocca'ie, t. n, p. 380, dans LACURNE.
— ÉTYM. Provenç. siroc, eyssiroc, issalot ; catal.
xaloc; espagn. siroco, jaloque; portug. xaroco,
xarouco; ital. sciroceo ousciiocco; de l'arabe char-
qui, oriental : vent de l'est.
SIROP (si-ro; le p ne se prononce jamais; au
pluriel, l's se lie : des si-ro-z excellents), s. m.
|| 1° Terme de pharmacie. Médicament liquide et
visqueux, destiné à l'usage interne, qui résulte de
l'union de certains liquides avec la quantité de su-
cre nécessaire pour les en saturer. Qu'à un des
coins de la chambre on fera à toute heure des con-
fitures; qu'une d'elles [demoiselles qui avaient
causé le bernement de Voiture] soufflera le four-
neau, et l'autre ne fera autre chose que mettre du
sirop sur des assiettes pour le faire refroidir et me
l'apporter de temps en temps, von. Lett. 9. Elles
contribueront au soulagement des malades, pour
lesquels elles seront obligées de faire des sirops,
onguents, huiles et confitures, BOSS. Règl. pour
les filles propag. foi, m, 44. On connaît qu'un si-
rop est cuit lorsque, étant refroidi, la dernière
goutte fait la perle, GENLIS, Maison rust. t. n,
p. 4 36, dans POUGENS. || Sirop des chantres, sirop
fait avec orge mondé, raisins secs, racine de ré-
glisse. H Sirop de longue vie, sirop purgatif com-
posé avec sucs dépurés de mercuriale, de bourra-
che et de buglosse, etc. || Sirop simple ou sirop de
sucre, sirop fait avec des blancs d'oeufs battus, de
l'eau et du sucre. || Fig. et par plaisanterie. Le si-
rop de l'aiguière, l'eau. || 2° Sirop de raisin, sucre
non cristallisé qu'on retire du raisin, et qu'on em-
ployait, quand le sucre était cher, pour sucrer.
|| 3° Dans les sucreries, nom que l'on donne au jus,
lorsqu'il a subi quelques manipulations. || Sirops
massés, se dit par opposition à sirops liquides.
— HIST. XIÏI° s. Siros de douce confiture, De qua-
tre herbes plaines de sanité, Chanson à la Vierge,
dans Bibl. des chartes, 4° série, t. v,'p. 494. Plei-
ne cope d'essyrot à boire por refreschir, G. DE TYR,
t. il, p. 69. ||xv° s.Cyrop leur faultfauxenfants] ou
lectuaire, E. DESCH. Miroir de mariage, p. 44. Lequel
apoticaire bailla à diverses foiz des pouldres, ysse-
rops.... DU CANGE, collatum. ||xvi° s. Ainsi font nos
médecins, qui mangent le melon et boivent le vin
frez, cependant qu'ils tiennent leur patient obligé
au syrop et à la panade, MONT, IV, 4 29.
— ÉTYM. Espagn. xarope ; ital. siroppo, scirop-
po; bas-lat. syrupus; de l'arabe charab, boisson
(VOy. SORBET).
SIROTÉ, ÉE (si-ro-té, tée), part, passé de siroter.
Un petit verre de malaga siroté avec plaisir.
. — ÉTYM. Sirop.
SIROTEK (si-ro-té), v. n. Terme familier. Boire
avec plaisir, à petits coups et longtemps. || Active-
ment. Je me porte encor mieux que tous tant que
vous êtes; Je fais quatre repas, et je lis sans lu-
nettes; Je sirote mon vin, quel qu'il soit, vieux,
nouveau, REGNAKD, Folies amour, m, 3.
— ÉTYM. Sirop; le sens propre est boire en
dégustant, boire à petites gorgées-; ce qui vient
de ce que le sirop, étant visqueux, -ne peut se boire
que peu à peu. Siroter et non siroper ; c'est ainsi
qu'on dit tabatière, de tabac, et non tabaquiére.
f SIROTEUR (si-ro-teur), s. m. Terme populaire.
Celui qui aime à siroter.
SIRSACÀS (sir-sa-kâ), s. m. Etoffe de coton fabri-
quée aux Indes.
SIRTES, s. f. pi. Voy. SYRTES; il n'y a aucune
raison pour ne pas suivre en ce mot l'orthographe
étymologique.
SIRUPEUX, EUSE (si-ru-peû, peû-z'), adj. Terme
de pharmacie. Qui est de la nature et de la con-
sistance du sirop. Une liqueur sirupeuse.
— ÉTYM. Bas-lat. syrupus (voy. SIROP).
SIRVENTE (sir-van-f), s. f. Sorte de poésie an-
cienne des troubadours et dej trouvères, ordinai-
rement satirique, et quelquefois consacrée à l'a-
mour et à la louange, et qui est presque toujours
divisée en stropnes ou couplets pour-être chantés.-
Robert [comte d'Auvergne] lui-même était poète,
et échangeait des sirventes avec Richard Coeur de
Lion, CHATEAUBR. Voy. Clermont. M On dit aussi
sirventois.
— HIST. xiie s. N'entendi mie à gas [plaisante-
ries] n'a faire serventoiz, WACE, Rou, v. 4889.
— ÉTYM. Provenç. sirventes, serventes, s. m. ;
ital. serventese; de servir, d'après Diez, parce que
c'est, proprement, Tin poëme composé par un mé-
nestrel au service de son maître. Sirvente est tiré
du provençal; mais la langue d'oïl avait sirventois,
qui est l'équivalent du provençal sirventes (es
égale ois).
t SIRVENTOIS (sir-van-toî), s. m. Voy. SIRVENTE.
SIS, 1SE (sî, si-z'), part, passé de seoir 4. Il ne
se dit guère qu'en termes de pratique. .Situé.
Une maison sise à Paris. Un domaine sis à tel
endroit. i
f SISMAL, ALE (si-smal, si-sma-f), adj. Syno-
nyme de sismique. || Ligne sismale, direction de
l'onde d'ébranlement qui se propage à la surface
de la terre, dans un tremblement.
f SISMIQUE (si-smi-k'), adj. Terme de physique.
Qui est relatif aux tremblements de terre. || Mou-
vement sismique^ mouvement vibratoire donnant .
lieu aux tremblements de-terre, et consistant en des
oscillations verticales, horizontales ou circulaires.
Le journal sismique tenu à Reggio, en Calabre,
PERREY, Acad. des se. Comptes rendus, t. LU,p. 4 50.
— ÉTYM. SEnjjiôç, succussion. Il ne faut pas
écrire seismique, la diphthongue et se rendant par i.
| SISMOGRAPHE (si-smo-gra-f ), s. m. Terme de
physique. Instrument destiné à indiquer l'inten-
sité des tremblements de terre. Le sismographe
thermo-électrique a signalé un frisson continuel du
sol avec des secousses de tremblement de terre.
. ■— ÉTYM. Seio(xôç, succussion, et -ypâçeiv, écrire.
SISON (si-zon), s. m. Genre de plantés de la fa-
mille des ombellifères, où l'on distingue le sison
amomum, dont le fruit est appelé vulgairement
faux amome, etlest'sonammi,!. devenu l'heloscia-
dium leptophyllum, ombellifères.
— ÉTYM. Sicrwv.
f SISSONE (si-sso-n'), s. f. Sorte de danse. || Pas
de sissone, sorte de cabriole ou pas sauté qui con-
siste, d'après Compan, à plier la jambe gauche et
à ouvrir la droite pour la croiser devant la gauche
en sautant à la troisième position. On fait la même
chose en pliant la jambe droite, etc. Le pas de
sissone se compose proprement de deux assemblés
alternatifs avec plies. || C'est par abus que quel-
ques-uns écrivent et prononcent si-sol. Tiens, re-
garde-moi ce si-sol, ces ailes de pigeon et ces en-
trechats, p. SOULIÉ, la Closerie des genêts, n, 4.
— ÉTYM. Le comte de Sissonne, auteur de cette
danse.
SISTRE (si-str'), s. m. || 1° Terme d'antiquité.
Instrument de musique d'Egypte, à l'usage des
prêtres d'Isis, qui était un petit cerceau de métal,
traversé de plusieurs baguettes, lesquelles produi-
saient un son lorsqu'on les agitait. Clèopàtre elle-
même, au milieu des combats, Du sistre égyptien
anime ses soldats, DELILLE, En. vin. || 2° S'est dit,
chez les modernes, d'un instrument à cordes du
genre du luth. Il [l'abbé de Boufflers] fait très-
bien de petits vers, écrit très-bien de petites let-
tres, va jouaillant un peu du sistre, J. 3. ROUSS.
Confess. xi. || Il figure encore quelquefois dans la
musique militaire. || 3° Genre de coquilles univalves.
— HIST. xvi° s. J'aurois un sistre d'or, et j'aurois
tout auprès Un carquois tout chargé de flammes et
de traits, RONS. 4 94.
— ÉTYM. Lat. sistrum, de creïcrcpov, qui vient de
O-EUIV, agiter.
SISYMBRE (si-zin-br'), s. m. Genre de la fa-
mille des crucifères; on y distingue : le sisymbre
officinal, sisymbrium officinale, Scopoli, erysimum
officinale, D. C. ; et le sisymbre sagesse, science,
sagesse des chirurgiens, ou sisymbrium sophia, L.,
plante regardée comme. vulnéraire, vermifuge et
fébrifuge, mais sans action réelle.
— ÉTYM. Lat. sisymbrium, de cricruijiêpi&v.
f SISYPHE (si-zi-f ), s. m. Personnage mytholo-
gique, condamné, dans les enfers, à porter sur le
haut d'une montagne un rocher énorme, qui roule
dans le vallon sitôt qu'il est placé sur le sommet.
|| Fig. Un travail de Sisyphe, un travail qvi se dé-
fait et qu'il faut sans cesse recommencer.
— HIST. xvi' s. Un chacun la désire [une belle
femme]; et vouloir l'empescher, C'est égaler Sisi-
phe et monter son rocher, DESPORTES, Diverses
amours, XLI, Stances du mariage, 4 8.
II. — 245
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