SEI
din] avait pris naissance, VOLT. Zaïre, rv, 4. ||Fig.
Jérusalem renaît plus brillante et plus belle; D'où
lui viennent de tous côtés Ces enfants qu'en son ■
sein elle n'a point portés? KAC. Athal. m, 7. || Fig*.
Le sein de la patrie, la patrie considérée comme
une mère. Quel autre motif [sinon une ambition
démesurée] le porta [César] à tourner contre le
sein de la patrie les armes mêmes qu'elle lui avait
mises à la main contre les ennemis de l'Etat?
ROLLIN, Traité des Et. v, 4 " part. G. || 6« Fig. Le
sein de la terre, la partie de la terre comparée au
sein de l'homme, de la femme. La terre ne se
. lisse jamais de répandre ses biens sur ceux qui la
cultivent; son sein fécond ne peut s'épuiser, FÉN.
Tél. v. La terre ouvre son sein au tranchant de la
charrue, m. ib. an. Pour eux la fertile rosée, Tom-
bant sur la terre embrasée, Rafraîchit son sein
altéré, J. B. EOUSS. Odes, 8. La terre sur son sein
les porte avec colère [les parias], c. DELAV. Porto,
i, 4. || 7° Fig. Ce qui cache, enferme, recèle. Après
avoir été enfermé trois jours dans le sein de la
terre, j'en sortirai comme Jonas sortit du ventre
de la baleine, BOUBDAL. Myst. Résurrect. de J. C.
t. i, p. 322. L'impatience que nous avons de recevoir
de vos lettres, l'attention qui nous les fait envoyé r
chercher jusque dans le sein delà poste.... SÉV.
25 oct. 4 688. La Seine, au pied des monts que son'
flot vient laver, Voit du sein de ses eaux vingt j
îles s'élever, BOIL. Éptt. vi. Et que du sein desj
monts le marbre soit tiré, BAC. Esth. m, 9.
Les morts dorment en paix dans le sein de la
terre : Ainsi doivent dormir nos sentiments
éteints, A. DE MUSSET, Nuit d'octobre. || Le sein
d'une contrée, la partie intérieure de cette con-
trée. Et lorsque, ni'arrachant du doux sein de la|
Grèce, Dans ce climat barbare on traîna ta maî-j
tresse, BAC. ifithr. v, 2. Quoi, depuis si longtemps;
la reine Bérénice Vous arrache, seigneur, du sein j
de vos États? ID. Bérén. i, 3. || Par extension. J'aij
porté la guerre jusque dans le sein de la maison j
d'Autriche, FÉN. Dial. dès morts mod. Richelieu,
Magarin. || 8° Fig. Le milieu. Les uns assassinés'
dans les places publiques, Les autres dans le sein
de leurs dieux domestiques, COBN. Cinna, i, 3. Un
avare, idolâtre et fou de son argent, Rencontrant
la disette au sein de l'abondance, BOIL. Sai. iv.
Mais une église seule à ses yeux immobile Garde
au sein du tumulte une assiette tranquille, n>.
Lutr. i. Du triste état des Juifs jour et nuit agité,
Il me tira du sein de mon obscurité, BAC. Esth. i,
i. Je remercie le digne petit-fils du grand Condé
dédaigner se souvenir de moi dusein desagloire,
VOLT. Lett. Touraille, Bjanv. f769.L'Observateur....
critique ce vers de M. Gresset : Au sein des mers,
dans une île enchantée; le sein de la mer, dit-il,
ne peut s'entendre de la surface; il devrait auj
moins savoir qu'en poésie on dit : au sein des
mers, au lieu d'au milieu des mers; au sein de!
la France, au lieu d'aumilieu de la France; au sein
des beaux-arts, dont on médit; au sein de la
bassesse, de l'envie, de l'ignorance, de l'avarice,
etc. ID. Nél. litt. Préservatif, 24. Mais quand dû
sein des morts il viendrait en ces lieux m. Mé-
rope,i, 3. Du sein des montagnes naissent des fleu-
ves, BONNET, Contempl. nat. i, 4. Né dans le sein
des arts, il aimait la nature, DELILLE, Imag. i.
119" Fig. L'esprit, le coeur de l'homme c'est aux
faibles courages Qui toujours portent la peur au
sein, De succomber aux orages, MALH. V, 27. Lai
muse.... m'échauffant le sein De gloire et de re-
nom relevait mon dessein, BÉGNIER, Sat. rv. Sain-
tes filles, ses chères amies, vous qui l'avez vue si
souvent gémir devant les autels de son unique
protecteur, et dans le sein desquelles elle a versé
les secrètes consolations qu'elle en recevait, BOSS.
Reine d'Anglet. Non, quoi que vous disiez, cet hor-
rible dessein Ne fut jamais, seigneur, conçu dans
votre sein, BAC. Brit. iv, 3. Il s'épanchait en fils
qui vient en liberté Dans le sein de sa mère ou-
blier sa fierté, ID. Brit. v, 3. Le ciel mit dans mon
sein une flamme funeste, ID. Phèdre, v, 7. Que
jamais la douleur, même l'inquiétude, N'appro-
chent du sein de Fanny, A. CHÉN. Odes, v. || Porter
quelqu'un dans son sein, le chérir tendrement.
.— HIST. xm° s. Touailles eschauffées [ils] li
boutent en son sein, Perte, XLIX. Et qui chi [ici]
morra por lui [Dieu], il ira el sein saint Abraham
par devant lui, H. DE VALENC. vni. || xve s. En mon
sain le mist doulcement, Pour en faire ce que
vouldroye, CH. D'ORL. Dép. d'am. en bail. || xvr= s.
Ces femmes qui ont si grans seins [si grosses ma-
melles], Rec.de farces, p. 499. Cachant l'enfant
aux replis de mon sein, Je le sauvai de l'espée ho-
SE1
micide, RONS. 696. La terre ouvre son sein [au ju-
gement dernier] ; du ventre des tombeaux Nais-
sent des enterrez les visages nouveaux, D'AUB.
Tragiques, Jugement.
-— ÉTYM. Bourguig, soin; provenç. sen, se; es-
pagn. seno ; portug. seio ; ital. seno ; du lat. si-
nus.
SEINE (sè-n'), s. f. Terme de pêche. Sorte de
filet qu'on traîne sur les grèves; il a souvent un
sac dans son milieu.
— HIST. nn° s. Je mains avec les orguilleus,
Qui mondaines honors convoitent... Et la povreté
vont preschant, Et les grans richesces peschant
As sayrnes et as trainiaus, la Rose, -H 085. Lessai-
mes et les trubles à bois de l'eau le roi doivent
estre faites aux molles [moules, modèles] le roi,
Liv. des met. 262. ||xve s. Comme les supplians
feussent aled peschier en un marchaiz commun
en ladite ville de Chesoy en Gastinois à un instru-
ment appelle seigne, DU CANGE, seyna. ||xvic s. Au
travers des filets et de la seime, MONT, II, 4 84.
— ÉTYM. Wallon, saymm; du lat. sagena; grec,
j SEINER (sè-né), ~v. n. Pêcher avec la seine.
Nous seinerons demain.
j SEINETTE (sè-nè-t'), s. f. Filet plus petit que
la seine, mais dont on se sert de la même ma-
j nière.
[ f SEINEUR (sè-neur), adj. Qui pêche à la seine.
La pêche de la morue se pratique sur la côte de
l'île de Terre-Neuve, de deux manières : au filet
appelé seine, et à la ligne.... lorsqu'un bateau sei-
neur a commencé à jeter son filet, une chaloupe
à la ligne qui se placerait dans l'enceinte qu'il doit
] enfermer porterait un très-grand dommage, HAU-
; TEFEUILLE, Code de la pêche maritime, p. 34 8.
: 11 Substantivement. Le seineur, celui qui pêche
| avec la seine.
| SEING (sin; le g ne se lie jamais; au pluriel, l's
• se lie : des sin-z authentiques), s. m. || i° Ancienne-
I ment, la marque, le signe qu'une personne met à
l'un écrit pour garantir qu'il vient d'elle. Autrefois,
quand un noble ne savait pas écrire, il suppléait
à la signature du nom par le seing et le sceau. Je
vous salue ici de ma propre main, moi Paul; c'est
là mon seing dans toutes mes lettres, SACI, Bible,
St Paul, 2e épit. aux Thess. ni,4 7. [| 2° Signature,
c'est-à-dire le nom de quelqu'un mis au bas d'une
lettre, d'un écrit, d'un acte, Ce billet démenti pour
n'avoir point de seing, MOL. D. Garde, i, B.
Madame, on a du comte examiné le seing; Les
écrits sont de lui, nous connaissons sa main, TH.
CORN. C. d'Essex, n, 3. Adorez, a-t-il dit, l'ordre de
votre maître, De son auguste seing reconnaissez
les traits, BAC. Baj.v, H. Voyez, lisez vous-même ;
j Vous connaissez, madame, et la lettre et le seing,
ID. ib. iv, 3. || 3" Seing privé, signature qui n'a point
! été faite en présence d'un officier public. Une pro-
messe sous seing privé. Aujourd'hui, pour épargner
les frais d'un contrat, la plupart des gens se
marient sous seing privé, DANCOURT, la Femme d'in-
trigues, n, 3. || 4" Blanc-seing, papier ou parche-
min signé que l'on confie à quelqu'un pour le
remplir à sa volonté. Ils ont donné leurs blancs-
seings aux arbitres. || 5° Sous-seing, voy. ce mot à
son rang.
— HIST. xm" s. En aucunes viles est il, que nul
n'i pot avoir mesures à grain, s'ele n'est seignie au
saing du segneur, BEAUM. XXVI, 44. ||xrv°!s. Estre
flétri d'un fer chaut au saing de fleur de lis, Bibl.
chart. 2° sér. t. ni, p. 425. || xvi" s. Les enfans
apportent du ventre de leurs mères plusieurs
taches ou macules dites vulgairement seings,
PAKE, xvm, 4 7..
— ÉTYM. Provenç.seing, seng, signe; ital. segno;
du lat. signum.
-f SEISMIQCE (si-smi-k'), adj. Voy. SISMIQUE.
f SÉITÉ (sé-i-té), s. f. Terme de scolastique. La
qualité du soi. La séité ou le soi, la quiddité ou le
ce, DIDER. Opin. des anc. philos, (éclectisme).
— ÉTYM. Lat. se, soi.
f SEIZAIN (sê-zin), s. m. || 1». Sorte de drap
à chaîne de 4 600 fils. Les draps du sceau de Rouen,
Darnetal, Dieppe, les seizains de Sastes, Réglem.
sur les manuf. août 4 669, art. 2. || 2° Ancienne-
ment, un quart d'écu. || 3° Pièce de seize vers.
— ÉTYM. Seige.
t SEIZAINE (sê-zè-n'), s. f. || i» Ensemble de
seize objets. || 2° Petite corde dont les emballeurs
font usage.
— ÉTYM. Seige; provenç. setgena.
SEIZE (sê-z'), adj. numéral des deux genres.
III» Dix et six. Seize personnes, seize cents francs,
SÉJ 1870
seize mille livres. On peut parier 4 4 4 4 4 contre 95,
ou près de 4 47 contre 4, qu'une personne de seize
ans vivra un an de plus, BUFF. Probab. de la vie,
OEuv. t. x, p. 299. Il En généalogie. Faire preuve
de seize quartiers, prouver sa noblesse du côté
tant des pères que des mères en remontant jusqu'à
la quatrième génération. || 2°Seizième. Le chapitre
seize. La page seize. Louis seize (on écritLouisXVI).
Louis quinze fut le coupable; Louis seize fut le
puni, v. HUGO, les Voix intérieures, 2. || 3° S. m.
Le produit de seize multiplié par deux. || On dit
de même : le nombre seize, le numéro seize. || 4° Le
seizième jour du mois. C'est aujourd'hui le seize
de juillet. || 5° Un seize, la seizième partie d'une
aune. Les draps blancs de Gisors auront une aune
et un seize de largeur entre les lisières, Réglem.
sur les manufac. août 4 669, art. 6. j| 6° Les Seize,
faction à Paris au temps de la Ligue, ainsi dite
parce qu'elle avait seize chefs qui représentaient
les seize quartiers de Paris (on met une S majus-
cule). Il [Harlai] se présente aux Seize, il demande
des fers Du front dont il aurait condamné ces per-
vers, VOLT. Henr. rv.
— HIST. xnv s. Ele ert [était] sage et courtoise,
n'ot pas plus de seize ans, Berle, XL. || xvr S. Seize,
mot qui tombe ordinairement dans nos bouches,
quand nous parlons de la furieuse desbauche qui
fut dedans Paris depuis la journée des barricades,
PASQUTEB, Lett. t. n, p. 326.
— ÉTYM. Wallon, saz; provenç. sedge; du lat.
sexdecim, de sex, six, et decem, dix. Séxdecim,
avec l'accent sur sex, a donné régulièrement
seige.
SEIZIÈME (sê-ziê-m'), adj. ordinal de seize.
||1° Qui suit immédiatement le quinzième. Il est
le seizième sur la liste. Le seizième jour du mois.
112° La seizième partie, chaque partie d'un tout di-
visé en seize parties. || 3° S. m. Le seizième, le sei-
zième jour d'une période. Le seizième du mois.
Il 4° La seizième partie d'un tout. Il n'est dans cette
affaire que pour un seizième. || 5° Le seizième, la
seizième, celui, celle qui occupe le seizième rang.
Il 6° S. f. Une seizième, au piquet, six cartes de
même couleur qui se suivent sans interruption;
ainsi dite- parce qu'elle se compte seize. Une sei-
zième majeure, celle qui commence par l'as. Une
seizième au roi, une seizième à la dame, celle qui
commence par le roi, par la dame.
— ÉTYM. Seige; wallon, sagaimm; provenç. sei-
gen, sedgen.
SEIZIÈMEMENT (sê-ziè-me-man), adv. En sei-
zième lieu.
— ÉTYM. Seigième, et le suffixe ment ;• provenç.
sagaimenain.
SÉJOUR (sé-jour), s. m. || 1° Résidence plus ou
moins longue dans un lieu, dans un pays. Mme la
princesse [de Condé] partira ....pour Chateauroux,
ou M. le Prince désire qu'elle fasse quelque séjour,
SÉV. 4 4. Je ne ferai jamais de séjour-à cette terre
[de Bourbilly], ID. à Guitaut, 9 févr. 4 683. On était
de séjour dans un pays ouvert et plein, HAMILT.
Gramm. 4 0. || Le séjour d'un lieu, la résidence en
ce lieu durant un certain temps. Craignez-vous la
présence De ces paisibles lieux si chers à votre en-
fance, Et dont je vous ai vu préférer le séjour Au
tumulte pompeux d'Athène et de la cour? BAC.
Phêd. 1, 4. Germain était venu satisfaire cette cu-
riosité [des dames de la cour] par sa présence/ et,
quoiqu'on trouvât son brillant un peu brouillé par
le séjour de la campagne.... IIAMILT. Gramm. 4 0.
11 2° Fig. Il se dit des eaux, du sang, des humeurs
dont le mouvement est arrêté. Le séjour des mers v
sur un continent. Le séjour du sang extravasé en
une partie. Par cette immense quantité d'eaux que
Dieu amena sur la terre, et par le long séjour
qu'elles y firent, BOSS. Hist. 11, 4. ||3° Intervalle de
repos que l'on prend en voyage. Les troupes ont
une longue marche à faire, et peu de séjours. Les
lamas prennent d'eux-mêmes un séjour de 24 à 30
heures avant de se remettre en marche, BUFFON,
More, choisis, p. 485. || Bête de séjour, bête malade
qui doit rester à l'écurie. || 4" Terme de marine.
Temps qu'un bâtiment passe en relâche. Le séjour
de la frégate dans tel port. || 5° Lieu considéré par
rapport à l'habitation, à la demeure qu'on y fait.
Cette ville est un agréable séjour, est le séjour des
plaisirs. Je vous vois à regret, tant mon coeur
amoureux Trouve la cour pour vous un séjour
dangereux, COBN. Nicom. 1, 4. Mais si dans ce sé-
jour de gloire et de lumière Ce Dieu tout juste et
bon peut souffrir ma prière, m. Poly. iv, 3. Et
[certaines femmes] fontde leur maison.... CJnséjour
de douleur, de larmes et de cris, BOIL. Sat. x. Ces
din] avait pris naissance, VOLT. Zaïre, rv, 4. ||Fig.
Jérusalem renaît plus brillante et plus belle; D'où
lui viennent de tous côtés Ces enfants qu'en son ■
sein elle n'a point portés? KAC. Athal. m, 7. || Fig*.
Le sein de la patrie, la patrie considérée comme
une mère. Quel autre motif [sinon une ambition
démesurée] le porta [César] à tourner contre le
sein de la patrie les armes mêmes qu'elle lui avait
mises à la main contre les ennemis de l'Etat?
ROLLIN, Traité des Et. v, 4 " part. G. || 6« Fig. Le
sein de la terre, la partie de la terre comparée au
sein de l'homme, de la femme. La terre ne se
. lisse jamais de répandre ses biens sur ceux qui la
cultivent; son sein fécond ne peut s'épuiser, FÉN.
Tél. v. La terre ouvre son sein au tranchant de la
charrue, m. ib. an. Pour eux la fertile rosée, Tom-
bant sur la terre embrasée, Rafraîchit son sein
altéré, J. B. EOUSS. Odes, 8. La terre sur son sein
les porte avec colère [les parias], c. DELAV. Porto,
i, 4. || 7° Fig. Ce qui cache, enferme, recèle. Après
avoir été enfermé trois jours dans le sein de la
terre, j'en sortirai comme Jonas sortit du ventre
de la baleine, BOUBDAL. Myst. Résurrect. de J. C.
t. i, p. 322. L'impatience que nous avons de recevoir
de vos lettres, l'attention qui nous les fait envoyé r
chercher jusque dans le sein delà poste.... SÉV.
25 oct. 4 688. La Seine, au pied des monts que son'
flot vient laver, Voit du sein de ses eaux vingt j
îles s'élever, BOIL. Éptt. vi. Et que du sein desj
monts le marbre soit tiré, BAC. Esth. m, 9.
Les morts dorment en paix dans le sein de la
terre : Ainsi doivent dormir nos sentiments
éteints, A. DE MUSSET, Nuit d'octobre. || Le sein
d'une contrée, la partie intérieure de cette con-
trée. Et lorsque, ni'arrachant du doux sein de la|
Grèce, Dans ce climat barbare on traîna ta maî-j
tresse, BAC. ifithr. v, 2. Quoi, depuis si longtemps;
la reine Bérénice Vous arrache, seigneur, du sein j
de vos États? ID. Bérén. i, 3. || Par extension. J'aij
porté la guerre jusque dans le sein de la maison j
d'Autriche, FÉN. Dial. dès morts mod. Richelieu,
Magarin. || 8° Fig. Le milieu. Les uns assassinés'
dans les places publiques, Les autres dans le sein
de leurs dieux domestiques, COBN. Cinna, i, 3. Un
avare, idolâtre et fou de son argent, Rencontrant
la disette au sein de l'abondance, BOIL. Sai. iv.
Mais une église seule à ses yeux immobile Garde
au sein du tumulte une assiette tranquille, n>.
Lutr. i. Du triste état des Juifs jour et nuit agité,
Il me tira du sein de mon obscurité, BAC. Esth. i,
i. Je remercie le digne petit-fils du grand Condé
dédaigner se souvenir de moi dusein desagloire,
VOLT. Lett. Touraille, Bjanv. f769.L'Observateur....
critique ce vers de M. Gresset : Au sein des mers,
dans une île enchantée; le sein de la mer, dit-il,
ne peut s'entendre de la surface; il devrait auj
moins savoir qu'en poésie on dit : au sein des
mers, au lieu d'au milieu des mers; au sein de!
la France, au lieu d'aumilieu de la France; au sein
des beaux-arts, dont on médit; au sein de la
bassesse, de l'envie, de l'ignorance, de l'avarice,
etc. ID. Nél. litt. Préservatif, 24. Mais quand dû
sein des morts il viendrait en ces lieux m. Mé-
rope,i, 3. Du sein des montagnes naissent des fleu-
ves, BONNET, Contempl. nat. i, 4. Né dans le sein
des arts, il aimait la nature, DELILLE, Imag. i.
119" Fig. L'esprit, le coeur de l'homme c'est aux
faibles courages Qui toujours portent la peur au
sein, De succomber aux orages, MALH. V, 27. Lai
muse.... m'échauffant le sein De gloire et de re-
nom relevait mon dessein, BÉGNIER, Sat. rv. Sain-
tes filles, ses chères amies, vous qui l'avez vue si
souvent gémir devant les autels de son unique
protecteur, et dans le sein desquelles elle a versé
les secrètes consolations qu'elle en recevait, BOSS.
Reine d'Anglet. Non, quoi que vous disiez, cet hor-
rible dessein Ne fut jamais, seigneur, conçu dans
votre sein, BAC. Brit. iv, 3. Il s'épanchait en fils
qui vient en liberté Dans le sein de sa mère ou-
blier sa fierté, ID. Brit. v, 3. Le ciel mit dans mon
sein une flamme funeste, ID. Phèdre, v, 7. Que
jamais la douleur, même l'inquiétude, N'appro-
chent du sein de Fanny, A. CHÉN. Odes, v. || Porter
quelqu'un dans son sein, le chérir tendrement.
.— HIST. xm° s. Touailles eschauffées [ils] li
boutent en son sein, Perte, XLIX. Et qui chi [ici]
morra por lui [Dieu], il ira el sein saint Abraham
par devant lui, H. DE VALENC. vni. || xve s. En mon
sain le mist doulcement, Pour en faire ce que
vouldroye, CH. D'ORL. Dép. d'am. en bail. || xvr= s.
Ces femmes qui ont si grans seins [si grosses ma-
melles], Rec.de farces, p. 499. Cachant l'enfant
aux replis de mon sein, Je le sauvai de l'espée ho-
SE1
micide, RONS. 696. La terre ouvre son sein [au ju-
gement dernier] ; du ventre des tombeaux Nais-
sent des enterrez les visages nouveaux, D'AUB.
Tragiques, Jugement.
-— ÉTYM. Bourguig, soin; provenç. sen, se; es-
pagn. seno ; portug. seio ; ital. seno ; du lat. si-
nus.
SEINE (sè-n'), s. f. Terme de pêche. Sorte de
filet qu'on traîne sur les grèves; il a souvent un
sac dans son milieu.
— HIST. nn° s. Je mains avec les orguilleus,
Qui mondaines honors convoitent... Et la povreté
vont preschant, Et les grans richesces peschant
As sayrnes et as trainiaus, la Rose, -H 085. Lessai-
mes et les trubles à bois de l'eau le roi doivent
estre faites aux molles [moules, modèles] le roi,
Liv. des met. 262. ||xve s. Comme les supplians
feussent aled peschier en un marchaiz commun
en ladite ville de Chesoy en Gastinois à un instru-
ment appelle seigne, DU CANGE, seyna. ||xvic s. Au
travers des filets et de la seime, MONT, II, 4 84.
— ÉTYM. Wallon, saymm; du lat. sagena; grec,
j SEINER (sè-né), ~v. n. Pêcher avec la seine.
Nous seinerons demain.
j SEINETTE (sè-nè-t'), s. f. Filet plus petit que
la seine, mais dont on se sert de la même ma-
j nière.
[ f SEINEUR (sè-neur), adj. Qui pêche à la seine.
La pêche de la morue se pratique sur la côte de
l'île de Terre-Neuve, de deux manières : au filet
appelé seine, et à la ligne.... lorsqu'un bateau sei-
neur a commencé à jeter son filet, une chaloupe
à la ligne qui se placerait dans l'enceinte qu'il doit
] enfermer porterait un très-grand dommage, HAU-
; TEFEUILLE, Code de la pêche maritime, p. 34 8.
: 11 Substantivement. Le seineur, celui qui pêche
| avec la seine.
| SEING (sin; le g ne se lie jamais; au pluriel, l's
• se lie : des sin-z authentiques), s. m. || i° Ancienne-
I ment, la marque, le signe qu'une personne met à
l'un écrit pour garantir qu'il vient d'elle. Autrefois,
quand un noble ne savait pas écrire, il suppléait
à la signature du nom par le seing et le sceau. Je
vous salue ici de ma propre main, moi Paul; c'est
là mon seing dans toutes mes lettres, SACI, Bible,
St Paul, 2e épit. aux Thess. ni,4 7. [| 2° Signature,
c'est-à-dire le nom de quelqu'un mis au bas d'une
lettre, d'un écrit, d'un acte, Ce billet démenti pour
n'avoir point de seing, MOL. D. Garde, i, B.
Madame, on a du comte examiné le seing; Les
écrits sont de lui, nous connaissons sa main, TH.
CORN. C. d'Essex, n, 3. Adorez, a-t-il dit, l'ordre de
votre maître, De son auguste seing reconnaissez
les traits, BAC. Baj.v, H. Voyez, lisez vous-même ;
j Vous connaissez, madame, et la lettre et le seing,
ID. ib. iv, 3. || 3" Seing privé, signature qui n'a point
! été faite en présence d'un officier public. Une pro-
messe sous seing privé. Aujourd'hui, pour épargner
les frais d'un contrat, la plupart des gens se
marient sous seing privé, DANCOURT, la Femme d'in-
trigues, n, 3. || 4" Blanc-seing, papier ou parche-
min signé que l'on confie à quelqu'un pour le
remplir à sa volonté. Ils ont donné leurs blancs-
seings aux arbitres. || 5° Sous-seing, voy. ce mot à
son rang.
— HIST. xm" s. En aucunes viles est il, que nul
n'i pot avoir mesures à grain, s'ele n'est seignie au
saing du segneur, BEAUM. XXVI, 44. ||xrv°!s. Estre
flétri d'un fer chaut au saing de fleur de lis, Bibl.
chart. 2° sér. t. ni, p. 425. || xvi" s. Les enfans
apportent du ventre de leurs mères plusieurs
taches ou macules dites vulgairement seings,
PAKE, xvm, 4 7..
— ÉTYM. Provenç.seing, seng, signe; ital. segno;
du lat. signum.
-f SEISMIQCE (si-smi-k'), adj. Voy. SISMIQUE.
f SÉITÉ (sé-i-té), s. f. Terme de scolastique. La
qualité du soi. La séité ou le soi, la quiddité ou le
ce, DIDER. Opin. des anc. philos, (éclectisme).
— ÉTYM. Lat. se, soi.
f SEIZAIN (sê-zin), s. m. || 1». Sorte de drap
à chaîne de 4 600 fils. Les draps du sceau de Rouen,
Darnetal, Dieppe, les seizains de Sastes, Réglem.
sur les manuf. août 4 669, art. 2. || 2° Ancienne-
ment, un quart d'écu. || 3° Pièce de seize vers.
— ÉTYM. Seige.
t SEIZAINE (sê-zè-n'), s. f. || i» Ensemble de
seize objets. || 2° Petite corde dont les emballeurs
font usage.
— ÉTYM. Seige; provenç. setgena.
SEIZE (sê-z'), adj. numéral des deux genres.
III» Dix et six. Seize personnes, seize cents francs,
SÉJ 1870
seize mille livres. On peut parier 4 4 4 4 4 contre 95,
ou près de 4 47 contre 4, qu'une personne de seize
ans vivra un an de plus, BUFF. Probab. de la vie,
OEuv. t. x, p. 299. Il En généalogie. Faire preuve
de seize quartiers, prouver sa noblesse du côté
tant des pères que des mères en remontant jusqu'à
la quatrième génération. || 2°Seizième. Le chapitre
seize. La page seize. Louis seize (on écritLouisXVI).
Louis quinze fut le coupable; Louis seize fut le
puni, v. HUGO, les Voix intérieures, 2. || 3° S. m.
Le produit de seize multiplié par deux. || On dit
de même : le nombre seize, le numéro seize. || 4° Le
seizième jour du mois. C'est aujourd'hui le seize
de juillet. || 5° Un seize, la seizième partie d'une
aune. Les draps blancs de Gisors auront une aune
et un seize de largeur entre les lisières, Réglem.
sur les manufac. août 4 669, art. 6. j| 6° Les Seize,
faction à Paris au temps de la Ligue, ainsi dite
parce qu'elle avait seize chefs qui représentaient
les seize quartiers de Paris (on met une S majus-
cule). Il [Harlai] se présente aux Seize, il demande
des fers Du front dont il aurait condamné ces per-
vers, VOLT. Henr. rv.
— HIST. xnv s. Ele ert [était] sage et courtoise,
n'ot pas plus de seize ans, Berle, XL. || xvr S. Seize,
mot qui tombe ordinairement dans nos bouches,
quand nous parlons de la furieuse desbauche qui
fut dedans Paris depuis la journée des barricades,
PASQUTEB, Lett. t. n, p. 326.
— ÉTYM. Wallon, saz; provenç. sedge; du lat.
sexdecim, de sex, six, et decem, dix. Séxdecim,
avec l'accent sur sex, a donné régulièrement
seige.
SEIZIÈME (sê-ziê-m'), adj. ordinal de seize.
||1° Qui suit immédiatement le quinzième. Il est
le seizième sur la liste. Le seizième jour du mois.
112° La seizième partie, chaque partie d'un tout di-
visé en seize parties. || 3° S. m. Le seizième, le sei-
zième jour d'une période. Le seizième du mois.
Il 4° La seizième partie d'un tout. Il n'est dans cette
affaire que pour un seizième. || 5° Le seizième, la
seizième, celui, celle qui occupe le seizième rang.
Il 6° S. f. Une seizième, au piquet, six cartes de
même couleur qui se suivent sans interruption;
ainsi dite- parce qu'elle se compte seize. Une sei-
zième majeure, celle qui commence par l'as. Une
seizième au roi, une seizième à la dame, celle qui
commence par le roi, par la dame.
— ÉTYM. Seige; wallon, sagaimm; provenç. sei-
gen, sedgen.
SEIZIÈMEMENT (sê-ziè-me-man), adv. En sei-
zième lieu.
— ÉTYM. Seigième, et le suffixe ment ;• provenç.
sagaimenain.
SÉJOUR (sé-jour), s. m. || 1° Résidence plus ou
moins longue dans un lieu, dans un pays. Mme la
princesse [de Condé] partira ....pour Chateauroux,
ou M. le Prince désire qu'elle fasse quelque séjour,
SÉV. 4 4. Je ne ferai jamais de séjour-à cette terre
[de Bourbilly], ID. à Guitaut, 9 févr. 4 683. On était
de séjour dans un pays ouvert et plein, HAMILT.
Gramm. 4 0. || Le séjour d'un lieu, la résidence en
ce lieu durant un certain temps. Craignez-vous la
présence De ces paisibles lieux si chers à votre en-
fance, Et dont je vous ai vu préférer le séjour Au
tumulte pompeux d'Athène et de la cour? BAC.
Phêd. 1, 4. Germain était venu satisfaire cette cu-
riosité [des dames de la cour] par sa présence/ et,
quoiqu'on trouvât son brillant un peu brouillé par
le séjour de la campagne.... IIAMILT. Gramm. 4 0.
11 2° Fig. Il se dit des eaux, du sang, des humeurs
dont le mouvement est arrêté. Le séjour des mers v
sur un continent. Le séjour du sang extravasé en
une partie. Par cette immense quantité d'eaux que
Dieu amena sur la terre, et par le long séjour
qu'elles y firent, BOSS. Hist. 11, 4. ||3° Intervalle de
repos que l'on prend en voyage. Les troupes ont
une longue marche à faire, et peu de séjours. Les
lamas prennent d'eux-mêmes un séjour de 24 à 30
heures avant de se remettre en marche, BUFFON,
More, choisis, p. 485. || Bête de séjour, bête malade
qui doit rester à l'écurie. || 4" Terme de marine.
Temps qu'un bâtiment passe en relâche. Le séjour
de la frégate dans tel port. || 5° Lieu considéré par
rapport à l'habitation, à la demeure qu'on y fait.
Cette ville est un agréable séjour, est le séjour des
plaisirs. Je vous vois à regret, tant mon coeur
amoureux Trouve la cour pour vous un séjour
dangereux, COBN. Nicom. 1, 4. Mais si dans ce sé-
jour de gloire et de lumière Ce Dieu tout juste et
bon peut souffrir ma prière, m. Poly. iv, 3. Et
[certaines femmes] fontde leur maison.... CJnséjour
de douleur, de larmes et de cris, BOIL. Sat. x. Ces
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