4876
SED
SÉD
SED
toire N'eût consacré ces demi-dieux, Alexandre
aux yeux du vulgaire N'aurait été qu'un témé-
raire. Et César qu'un séditieux, LAMOTTE, Odes,
t. i", $. 443, dans POUGENS. Les séditieux qui
n'ont ni la volonté ni l'espérance de renverser
l'Etat, ne peuvent ni ne veulent renverser le prince,
MONTESQ. Esp. v, 44. || 2" Qui a le caractère de la
sédition, qui provoque à la sédition. Dans tous vos
sujets Ces cris séditieux sont autant de forfaits,
CORN. Nicom. v, 7. L'esprit turbulent et séditieux
qui avait été conçu et qui s'était conservé dans
l'hérésie, BOSS. 5e avert. 3. 'Il est vrai que tout se
tourne en révoltes et en pensées séditieuses, quand
l'autorité de la religion est anéantie, m. Reine
d'Anglet. Ce prétendu règne de Christ, inconnu
jusques alors au christianisme, qui devait anéan-
tir toute la royauté et égaler tous les hommes,
songe séditieux des indépendants et leur chimère
impie et sacrilège, m. ib. Lui [Mardochée], fièrement
assis et la tête immobile.... Présente à mes re-
gards un front séditieux, RAC. Esth. n, 4. Un au-
teur dont les séditieux écrits respiraient l'austé-
rité républicaine, J. J. ROUSS. 4°' dtoi. H 3° Fig. Il
se dit de ce qui trouble moralement comme une
sédition trouble un Etat. Conservez à la raison cet
air de commandement avec lequel elle est née;
cette majesté intérieure qui modère les passions,
qui tient les sens dans le devoir, qui calme par
son aspect tous les mouvements séditieux, BOSS.
4" serai. Purifie. 2. Que me sert «n effet qu'un
admirateur fade Vante mon embonpoint, si je me
sens malade, Si dans ce même instant un feu sé-
ditieux Fait bouillonner mon sang et pétiller mes
yeux? BOIL. Ép. rx. Ce fruit séditieux [le fruit dé-
fendu] Qui le séduit [Adam] bien moins qu'un re-
gard de ses yeux [d'Eve], DELILLE , Farad, per-
du, IX.
— HIST. xrve s. Grant multitude de peuple reque-
rans la paiz par cri sedicieus, BERCHEURE, f° 44,
verso. Cité séditieuse, ORESME, Thèse de MEUNIER.
|| xv" s. Séditieux, troubleurs de paix, malveillans,
DU CANGE, tribulare. ||xvr= s De laquelle opi--
nion je laisse à penser aux autres combien elle
est dangereuse et séditieuse, CALV. Inst. 4 202.
— ÉTYM. Lat. seditiosus (voy. SÉDITION).
SÉDITION (sé-di-sion; en vers, de quatre sylla-
bes), s. f. Trouble contre l'ordre public, contre l'au-
torité légale, qui est concerté, a des meneurs et n'est
pas l'action d'un rassemblement fortuit. Comme,
en matière de sédition, tout ce qui la fait croire
l'augmente, nous faillîmes à faire en un moment
ce que nous travaillions depuis huit jours à empê-
cher, RETZ, Mém. t. i, liv. n, p. 383, dans POUGENS.
Dans les séditions populaires, un homme qui saura
ménager avec art les esprits de la populace irritée,
lui fera aisément tourner sa fureur contre ceux
auxquels on pensait le moins, BOSS. 2e sermon,
Nativité de la sainte Vierge, 2. Dans de si longues
souffrances [les persécutions], les chrétiens ne fi-
rent jamais la moindre sédition, ID. Hist. i, 4 0. Les
chrétiens s'y obstinèrent ; la chose en vint à une
sédition ouverte, FLÉCH. Hùt. de Théod. m, -H 2.
L'Angleterre, où l'on voit la liberté sortie sans
cesse -des feux de la discorde et de la sédition,
MONTESQ. Lett. pers 4 36.
— SYN. SÉDITION, ÉMEUTE. L'émeute se forme
dans la rue et commence par un rassemblement
fortuit, sans chef, sans dessein préalable. La sé-
dition est concertée, elle obéit à un mot d'ordre,
elle a des meneurs'; c'est l'action non pas d'un
rassemblement, mais d'un parti.
— HIST. xiv° s. La sedicion et l'esmouvement
du pueple, BERCHEURE, f° 35, verso. Cause de sé-
ditions, ORESME, Thèse de MEUNIER. || xvie s. Repri-
mer les séditions des hommes noiseux et ennemis
de la paix, CALV. Instit. 4 200.
— ÉTYM. Provenç. sedicio ; espagn. sedicion;
ital. sedizione; du lat. seditionem, de sed ou se,
indiquant séparation, et ire,, aller (voy. IRAI) :
proprement, action d'aller à part. C'est là l'opinion
des anciens. D'autres (M. Baudry, approuvé par
M. Bréal) décomposent le mot en se-ditio; ditio
comme en per-ditio, en oon-ditio, venant du ra-
dical latin da qui signifie donner, mettre, faire :
action de mettre, d'agir en dehors, à part.
4, SEDLITZ (sèd-lits'). Eau de Sedlitz (village de
Bohême), eau minérale froide et chargée d'une as-
sez forte proportion de sulfate de magnésie, qui la
rend purgative. On fait de l'eau de Sedlitz artifi-
cielle.
t SÉDOR (sé-dor), s m. Terme de pêche. Filet
dont un bout est dans le bateau et l'autre, qui ré-
pond à une bourse, flotte au gré du vent.
SÉDUCTEUR, TRICE(sé-du-klcur, ktri-s'), s. m.
et f. Il 1° Celui, celie qui séduit, qui fait tomber en
erreur ou en faute. C'est à lui [le corps] principa-
lement que l'âme s'en, prend, comme à son plus .
dangereux séducteur, BOSS. la Vallière. Te voilà, sé-
ducteur, De ligues, de complots pernicieux auteur,
Qui dans le trouble seul as mis tes espérances,
RAC. Athal. v, 5. De ma faible jeunesse infâme sé-
ducteur, VOLT. Fanai, v, 2. Habile séductrice,
LEMERC. Frédég. et Br. n, 3. )| Fig. L'or est d'un
grand secours pour acheter un coeur; Ce métal, en
amour, est un grand séducteur, REGNARD, le Joueur,
n, 2. Il Absolument. Celui qui corrompt l'innocence,
la vertu des filles ou des femmes. Le Séducteur
amoureux, titre d'une comédie. Vous, séducteur
renommé de tant de femmes, GENLIS, Voeux témé-
raires, t. 11, p. 222, dans POUGENS. || 2° Adj. Un
talent séducteur. Des charmes séducteurs. C'est
pourtant ce qu'Aricie ose dire dans le sujet tragi-
que de Phèdre ; mais elle le dit dans des vers si
séducteurs, qu'on lui pardonne ces sentiments
d'une coquette de comédie, VOLT. Dict. phil. Style,
4. Il L'esprit séducteur, le démon. Voilà comment
cet esprit séducteur s'insinue, comment il intro-
duit le péché dans les âmes, BOURDAL 5e dim.
après l'Epiph.Dominic. t. 1, p. 24 8.
— HIST. xne s Et alaitai Jhesum christum,
nostre seignor, Qu'il teneient por seduitor, WACE,
Vierge Marie, p. 7). |j nv* s. Multitude deceuepar
aucuns faulz séducteurs, ORESME, Thèse de MEU-
NIER. Il xvi* s Qui autrement diroit, Serait men-
teur et séducteur inique, MAROT, I, 269.
— ÉTYM. Lat. seductorem, de seducere (voy. SÉ-
DUIRE).
SÉDUCTION (sé-du-ksion; en vers, de quatre
syllabes), s. f. || 1° Action par laquelle on séduit.
Séduction de témoins. La séduction que le serpent
fit à Eve, BOSS. Déf. de la trad. et des saints Pères,
vin, 23. Il est une autre sorte de violence, qui n'en
a ni le nom ni l'extérieur, mais qui n'en est pas
moins dangereuse, je veux dire la séduction,
ROLLIN, Hist. anc. OEuv. t. ix, p. 4 as, dans POUGENS.
Il 2° Attrait, agrément attaché à certaines per-
sonnes. La plus dangereuse de vos séductions est de
n'en point employer, j. 1. ROUSS. Hél. 1, 43. Pour
échapper à sa séduction, Alcibiade et Critias prirent
enfin le parti d'éviter sa présence [de Socrate],
BARTHÉL. Anach. ch. 67. || Attrait, agrément attaché
à certaines choses. Les séductions des plaisirs. La
séduction de son style, de son regard. Ces séduc-
tions Qui vont au fond des coeurs chercher nos
passions, VOLT. Adél. m, 3. La palatine m'introdui-
sit dans son boudoir, où tout respirait la séduction
et la grâce, REYBAUD, Jér. Paturot, 11, 4 6. ||1«
pluriel. Influences fâcheuses. Dirai-je que l'empe-
reur Antonin est encore au-dessus d'Épictète, par-
ce qu'il triompha de plus de séductions, et qu'il
était bien plus difficile à' un empereur de ne se
pas corrompre qu'à un pauvre de ne pas murmu-
rer? VOLT. Phil. Ignor. 45. Vous ne connaissez pas,
ignorez-le toujours, Quelles séductions habitent
dans les cours, p. LEBRUN, Marie St. n, 2.
— HIST. xne s. [un roi] ....del règne nos a se-
vrez, E fors chaciez en traïson, Par sa laide séduc-
tion, BENOÎT, n, .4 697. De si laide séduction [per-
fidie] E de si mortau traïson Fu grant merveille....
ID. n, 32686. .
— ËTYM. Provenç. séduction ; espagn. seduccion;
ital. seduzione; du lat. seductionem, de seducere
(voy. SÉDUIRE).
SÉDUIRE (sé-dui-r'), v. a. Il se conjugue comme
conduire. (| i° Faire tomber dans l'erreur; détour-
ner du chemin de la vérité. Au nom de cet amour,e
daignez suivre mes pas [devenir chrétienne]. —
Pauline : C'est peu de me quitter, tu veux donc
me séduire? CORN. Pol. iv, 3. Expliquer à ce nou-
veau peuple [les protestants après la révocation de
l'édit de Nantes] la sainte parole, dont, hélas ! on
s'est tant servi pour le séduire, BOSS. le Tellier. Il
n'y a point d'imposture si grossière qui ne les sé-
duise, ID. Hùt. n, 9. Une femme italienne [dans le
XIe siècle] avait apporté en France cette damnable
hérésie [le manichéisme] ; deux chanoines d'Or-
léans, qui étaient en réputation, furent les pre-
miers séduits, m. Var. xi; 4 8. || Fig. Évite un mal-
heureux, abandonne un coupable; Cher Pylade,
crois-moi, ta pitié te séduit, RAC Andr. ru, 4.
Il II se.dit quelquefois des sens qui trompent. Ses
yeux ne l'ont-ils point séduite ? Roxâne est-elle
morte? RAC Bajaz. v, 4 \. |[ 2° Faire manquer à un
devoir, à ce qu'on doit. Si j'ai séduit Cinna, j'en
séduirai bien • d'autres, CORN. Cinna, v, 2. Adam
n'a pas été séduit; mais la femme pj-wit été
séduite est tombée dans la désobéissance, SACI,
Bible, St Paul, v épit. à Timoth. H, 4 4. Une
partie de ces anges se laissa séduire à l'amour-
propre, BOSS. Hùt. n, 4. Jl brave ce faste or-
gueilleux, Et ne se laisse point séduire X tous
ses attraits périlleux, RAC. Athal. n, 9. Le sénat fut
séduit : une loi moins sévère Mit Claude dans mon
lit et Rome à mes genoux, m.Brit. iv,-2. Ces dieux
qui se sont fait une gloire cruelle De séduire le
coeur d'une faible mortelle, m. Phèdre, n, 6. Il se
laissa séduire par la vaine gloire des conquérants,
FÉN. Tél. xix. Il Absolument. Ces discours sont dan-
gereux et propres à séduire. C'est unhommehabile
à séduire. || Particulièrement. Corrompre l'inno-
cence, la vertu d'une fille, d'une femme. Les mi-
sérables femmes, en se laissant séduire, ne savent
guère les maux qu'elles apprêtent, BEAUM. Mère
coup, n, 2. Il Absolument. Moi, plus soldat que
tendre, et dédaignant toujours Ce grand art de
séduire, inventé dans les cours, VOLT. Adél. n, 7.
Il II se dit quelquefois pour suborner. Séduire des
témoins. Les deux accusateurs que lui-même a pro-
duits, Que pour l'assassiner je dois avoir séduits,
CORN. Nicom. m, 8. Femmes, gardes, vizir, pour
lui j'ai tout séduit, RAC. Baj. 1, 3. || 3° Plaire, tou-
cher, persuader. Cet homme nous a séduits par le
charme de ses manières. Une telle vertu séduirait
plus nos coeurs Que tout l'or de ces lieux n'éblouit
nos vainqueurs, VOLT. Als. rv, 2. Et le sexe impru-
dent, que tant d'éclat séduit, m. Tancr. iv, 2. Si,
contre toute apparence, un raisonnement de cette
espèce avait séduit quelques-uns de nos lecteurs,
ID. Diatribe du docteur Akakia. || Absolument. Son
ton séduit. Cela séduit. C'est quelque air d'équité
qui séduit et qui plaît, BOIL. 'Sot. xi. || 4° Se sé-
duire, v. réfl. Être à soi-même une cause de sé-
duction, de faute, ô anges inconsidérés, vous vous
êtes soulevés contre Dieu.... l'honneur de votre na-
ture qui vous a enflés, ces belles lumières par les-
quelles vous vous êtes séduits, BOSS. 4er sermon,
Démons, 1.1| Se faire illusion à soi-même. Ainsi se
séduisent eux-mêmes ceux qui n'aiment pas Jésus-
Christ selon les sentiments qu'il demande, c'est-
à-dire qui n'aiment pas sa croix, BOSS. Panég.
St Pierre, 4. Cédons-la ; vains efforts qui ne font
que m'instruire Des faiblesses d'un coeur qui cher-
che à se séduire, RAC Mit]i. rv, 6. Le monde est
assez ingénieux à se séduire, sans que nous lui
aidions encore nous-mêmes, MASS. Villeroi. Il
n'est personne qui ne soit aveugle à certains
égards, et qui ne se séduise soi-même par quelque
endroit, ID. Carême, Confess. Les vains remèdes
qu'elle [la raison] fournit, sont des maux d'autant
plus grands et plus incurables, qu'elle est inté-
ressée à ne les plus reconnaître pour des maux, et
qu'elle s'est séduite elle-même en leur faveur,
FONTEN. Disc, sur la patience.
— SYN. SÉDUIRE, SUBORNER. Séduire, c'est mener
hors du chemin de la vérité, du devoir, d'une façon
quelconque, par la parole, par les écrits, par les
exemples. Suborner, c'est acheter, au moyen d'un
prix quelconque, des services qui ne devraient pas
être rendus. ;.
— HIST. XIIe s. Se or vesquit Nerun, jà truvast
tost Symun, Qui suduit tut le 'mund e par bûche
e par dun, Th. le mart. 29. || xvie s. Povres brebis,
on vous a bien seduictes, MAROT, I, 267. Ce sont
des loups, qui les troupeaux séduisent Du droict
chemin, et à mal les induisent, m. 1, 34 4. Tenant
avec luy une jeune femme de noble maison qu'il
avoit desbauchée et seduitte, AMYOT, Aie. 84. J'es-
time la beauté qualité puissante et advantageuse....
nous n'en avons point qui la surpasse en crédit ;
elle tient le premier rang au commerce des
hommes ; elle se présente au devant, seduict et
préoccupe nostre jugement, MONT.IV, 223.
— ÉTYM. Provenç. séduire ; catal. seduir; espagn.
seducir ; portug. seduzir ; ital. sedurre ; du lat.
seducere, de se, indiquant séparation, et ducere,
mener (voy. DUIRE).
SÉDUISANT, ANTE (sé-dui-zan, zan-t'), adj. Qui
séduit, qui est propre à séduire. Quel espoir sé-
duisant dans mon coeur se réveille? VOLT. OEdipe,
1,4. Je crains les discours séduisants D'un ministre
vieilli dans l'art des courtisans, ID. Brutus, n, 4.
Il Qui plaît, qui charme. Combien de citoyens au-
jourd'hui prévenus Pour les arts séduisants que
l'Arabe cultive! VOLT. Tancr. 1, i. o'est la plus sé-
duisante des femmes, mais c'est une Italienne,
STAEL, Corinne, iv, 4. ||S. f. Étoffe unie dont la
chaîne est en soie grenadine et la trame en fantaisie.
SÉDUIT, UITE (sé-dui, d.ui-t'), part, passé de
séduire. Qu'on a fait tomber dans l'erreur. Les
SED
SÉD
SED
toire N'eût consacré ces demi-dieux, Alexandre
aux yeux du vulgaire N'aurait été qu'un témé-
raire. Et César qu'un séditieux, LAMOTTE, Odes,
t. i", $. 443, dans POUGENS. Les séditieux qui
n'ont ni la volonté ni l'espérance de renverser
l'Etat, ne peuvent ni ne veulent renverser le prince,
MONTESQ. Esp. v, 44. || 2" Qui a le caractère de la
sédition, qui provoque à la sédition. Dans tous vos
sujets Ces cris séditieux sont autant de forfaits,
CORN. Nicom. v, 7. L'esprit turbulent et séditieux
qui avait été conçu et qui s'était conservé dans
l'hérésie, BOSS. 5e avert. 3. 'Il est vrai que tout se
tourne en révoltes et en pensées séditieuses, quand
l'autorité de la religion est anéantie, m. Reine
d'Anglet. Ce prétendu règne de Christ, inconnu
jusques alors au christianisme, qui devait anéan-
tir toute la royauté et égaler tous les hommes,
songe séditieux des indépendants et leur chimère
impie et sacrilège, m. ib. Lui [Mardochée], fièrement
assis et la tête immobile.... Présente à mes re-
gards un front séditieux, RAC. Esth. n, 4. Un au-
teur dont les séditieux écrits respiraient l'austé-
rité républicaine, J. J. ROUSS. 4°' dtoi. H 3° Fig. Il
se dit de ce qui trouble moralement comme une
sédition trouble un Etat. Conservez à la raison cet
air de commandement avec lequel elle est née;
cette majesté intérieure qui modère les passions,
qui tient les sens dans le devoir, qui calme par
son aspect tous les mouvements séditieux, BOSS.
4" serai. Purifie. 2. Que me sert «n effet qu'un
admirateur fade Vante mon embonpoint, si je me
sens malade, Si dans ce même instant un feu sé-
ditieux Fait bouillonner mon sang et pétiller mes
yeux? BOIL. Ép. rx. Ce fruit séditieux [le fruit dé-
fendu] Qui le séduit [Adam] bien moins qu'un re-
gard de ses yeux [d'Eve], DELILLE , Farad, per-
du, IX.
— HIST. xrve s. Grant multitude de peuple reque-
rans la paiz par cri sedicieus, BERCHEURE, f° 44,
verso. Cité séditieuse, ORESME, Thèse de MEUNIER.
|| xv" s. Séditieux, troubleurs de paix, malveillans,
DU CANGE, tribulare. ||xvr= s De laquelle opi--
nion je laisse à penser aux autres combien elle
est dangereuse et séditieuse, CALV. Inst. 4 202.
— ÉTYM. Lat. seditiosus (voy. SÉDITION).
SÉDITION (sé-di-sion; en vers, de quatre sylla-
bes), s. f. Trouble contre l'ordre public, contre l'au-
torité légale, qui est concerté, a des meneurs et n'est
pas l'action d'un rassemblement fortuit. Comme,
en matière de sédition, tout ce qui la fait croire
l'augmente, nous faillîmes à faire en un moment
ce que nous travaillions depuis huit jours à empê-
cher, RETZ, Mém. t. i, liv. n, p. 383, dans POUGENS.
Dans les séditions populaires, un homme qui saura
ménager avec art les esprits de la populace irritée,
lui fera aisément tourner sa fureur contre ceux
auxquels on pensait le moins, BOSS. 2e sermon,
Nativité de la sainte Vierge, 2. Dans de si longues
souffrances [les persécutions], les chrétiens ne fi-
rent jamais la moindre sédition, ID. Hist. i, 4 0. Les
chrétiens s'y obstinèrent ; la chose en vint à une
sédition ouverte, FLÉCH. Hùt. de Théod. m, -H 2.
L'Angleterre, où l'on voit la liberté sortie sans
cesse -des feux de la discorde et de la sédition,
MONTESQ. Lett. pers 4 36.
— SYN. SÉDITION, ÉMEUTE. L'émeute se forme
dans la rue et commence par un rassemblement
fortuit, sans chef, sans dessein préalable. La sé-
dition est concertée, elle obéit à un mot d'ordre,
elle a des meneurs'; c'est l'action non pas d'un
rassemblement, mais d'un parti.
— HIST. xiv° s. La sedicion et l'esmouvement
du pueple, BERCHEURE, f° 35, verso. Cause de sé-
ditions, ORESME, Thèse de MEUNIER. || xvie s. Repri-
mer les séditions des hommes noiseux et ennemis
de la paix, CALV. Instit. 4 200.
— ÉTYM. Provenç. sedicio ; espagn. sedicion;
ital. sedizione; du lat. seditionem, de sed ou se,
indiquant séparation, et ire,, aller (voy. IRAI) :
proprement, action d'aller à part. C'est là l'opinion
des anciens. D'autres (M. Baudry, approuvé par
M. Bréal) décomposent le mot en se-ditio; ditio
comme en per-ditio, en oon-ditio, venant du ra-
dical latin da qui signifie donner, mettre, faire :
action de mettre, d'agir en dehors, à part.
4, SEDLITZ (sèd-lits'). Eau de Sedlitz (village de
Bohême), eau minérale froide et chargée d'une as-
sez forte proportion de sulfate de magnésie, qui la
rend purgative. On fait de l'eau de Sedlitz artifi-
cielle.
t SÉDOR (sé-dor), s m. Terme de pêche. Filet
dont un bout est dans le bateau et l'autre, qui ré-
pond à une bourse, flotte au gré du vent.
SÉDUCTEUR, TRICE(sé-du-klcur, ktri-s'), s. m.
et f. Il 1° Celui, celie qui séduit, qui fait tomber en
erreur ou en faute. C'est à lui [le corps] principa-
lement que l'âme s'en, prend, comme à son plus .
dangereux séducteur, BOSS. la Vallière. Te voilà, sé-
ducteur, De ligues, de complots pernicieux auteur,
Qui dans le trouble seul as mis tes espérances,
RAC. Athal. v, 5. De ma faible jeunesse infâme sé-
ducteur, VOLT. Fanai, v, 2. Habile séductrice,
LEMERC. Frédég. et Br. n, 3. )| Fig. L'or est d'un
grand secours pour acheter un coeur; Ce métal, en
amour, est un grand séducteur, REGNARD, le Joueur,
n, 2. Il Absolument. Celui qui corrompt l'innocence,
la vertu des filles ou des femmes. Le Séducteur
amoureux, titre d'une comédie. Vous, séducteur
renommé de tant de femmes, GENLIS, Voeux témé-
raires, t. 11, p. 222, dans POUGENS. || 2° Adj. Un
talent séducteur. Des charmes séducteurs. C'est
pourtant ce qu'Aricie ose dire dans le sujet tragi-
que de Phèdre ; mais elle le dit dans des vers si
séducteurs, qu'on lui pardonne ces sentiments
d'une coquette de comédie, VOLT. Dict. phil. Style,
4. Il L'esprit séducteur, le démon. Voilà comment
cet esprit séducteur s'insinue, comment il intro-
duit le péché dans les âmes, BOURDAL 5e dim.
après l'Epiph.Dominic. t. 1, p. 24 8.
— HIST. xne s Et alaitai Jhesum christum,
nostre seignor, Qu'il teneient por seduitor, WACE,
Vierge Marie, p. 7). |j nv* s. Multitude deceuepar
aucuns faulz séducteurs, ORESME, Thèse de MEU-
NIER. Il xvi* s Qui autrement diroit, Serait men-
teur et séducteur inique, MAROT, I, 269.
— ÉTYM. Lat. seductorem, de seducere (voy. SÉ-
DUIRE).
SÉDUCTION (sé-du-ksion; en vers, de quatre
syllabes), s. f. || 1° Action par laquelle on séduit.
Séduction de témoins. La séduction que le serpent
fit à Eve, BOSS. Déf. de la trad. et des saints Pères,
vin, 23. Il est une autre sorte de violence, qui n'en
a ni le nom ni l'extérieur, mais qui n'en est pas
moins dangereuse, je veux dire la séduction,
ROLLIN, Hist. anc. OEuv. t. ix, p. 4 as, dans POUGENS.
Il 2° Attrait, agrément attaché à certaines per-
sonnes. La plus dangereuse de vos séductions est de
n'en point employer, j. 1. ROUSS. Hél. 1, 43. Pour
échapper à sa séduction, Alcibiade et Critias prirent
enfin le parti d'éviter sa présence [de Socrate],
BARTHÉL. Anach. ch. 67. || Attrait, agrément attaché
à certaines choses. Les séductions des plaisirs. La
séduction de son style, de son regard. Ces séduc-
tions Qui vont au fond des coeurs chercher nos
passions, VOLT. Adél. m, 3. La palatine m'introdui-
sit dans son boudoir, où tout respirait la séduction
et la grâce, REYBAUD, Jér. Paturot, 11, 4 6. ||1«
pluriel. Influences fâcheuses. Dirai-je que l'empe-
reur Antonin est encore au-dessus d'Épictète, par-
ce qu'il triompha de plus de séductions, et qu'il
était bien plus difficile à' un empereur de ne se
pas corrompre qu'à un pauvre de ne pas murmu-
rer? VOLT. Phil. Ignor. 45. Vous ne connaissez pas,
ignorez-le toujours, Quelles séductions habitent
dans les cours, p. LEBRUN, Marie St. n, 2.
— HIST. xne s. [un roi] ....del règne nos a se-
vrez, E fors chaciez en traïson, Par sa laide séduc-
tion, BENOÎT, n, .4 697. De si laide séduction [per-
fidie] E de si mortau traïson Fu grant merveille....
ID. n, 32686. .
— ËTYM. Provenç. séduction ; espagn. seduccion;
ital. seduzione; du lat. seductionem, de seducere
(voy. SÉDUIRE).
SÉDUIRE (sé-dui-r'), v. a. Il se conjugue comme
conduire. (| i° Faire tomber dans l'erreur; détour-
ner du chemin de la vérité. Au nom de cet amour,e
daignez suivre mes pas [devenir chrétienne]. —
Pauline : C'est peu de me quitter, tu veux donc
me séduire? CORN. Pol. iv, 3. Expliquer à ce nou-
veau peuple [les protestants après la révocation de
l'édit de Nantes] la sainte parole, dont, hélas ! on
s'est tant servi pour le séduire, BOSS. le Tellier. Il
n'y a point d'imposture si grossière qui ne les sé-
duise, ID. Hùt. n, 9. Une femme italienne [dans le
XIe siècle] avait apporté en France cette damnable
hérésie [le manichéisme] ; deux chanoines d'Or-
léans, qui étaient en réputation, furent les pre-
miers séduits, m. Var. xi; 4 8. || Fig. Évite un mal-
heureux, abandonne un coupable; Cher Pylade,
crois-moi, ta pitié te séduit, RAC Andr. ru, 4.
Il II se.dit quelquefois des sens qui trompent. Ses
yeux ne l'ont-ils point séduite ? Roxâne est-elle
morte? RAC Bajaz. v, 4 \. |[ 2° Faire manquer à un
devoir, à ce qu'on doit. Si j'ai séduit Cinna, j'en
séduirai bien • d'autres, CORN. Cinna, v, 2. Adam
n'a pas été séduit; mais la femme pj-wit été
séduite est tombée dans la désobéissance, SACI,
Bible, St Paul, v épit. à Timoth. H, 4 4. Une
partie de ces anges se laissa séduire à l'amour-
propre, BOSS. Hùt. n, 4. Jl brave ce faste or-
gueilleux, Et ne se laisse point séduire X tous
ses attraits périlleux, RAC. Athal. n, 9. Le sénat fut
séduit : une loi moins sévère Mit Claude dans mon
lit et Rome à mes genoux, m.Brit. iv,-2. Ces dieux
qui se sont fait une gloire cruelle De séduire le
coeur d'une faible mortelle, m. Phèdre, n, 6. Il se
laissa séduire par la vaine gloire des conquérants,
FÉN. Tél. xix. Il Absolument. Ces discours sont dan-
gereux et propres à séduire. C'est unhommehabile
à séduire. || Particulièrement. Corrompre l'inno-
cence, la vertu d'une fille, d'une femme. Les mi-
sérables femmes, en se laissant séduire, ne savent
guère les maux qu'elles apprêtent, BEAUM. Mère
coup, n, 2. Il Absolument. Moi, plus soldat que
tendre, et dédaignant toujours Ce grand art de
séduire, inventé dans les cours, VOLT. Adél. n, 7.
Il II se dit quelquefois pour suborner. Séduire des
témoins. Les deux accusateurs que lui-même a pro-
duits, Que pour l'assassiner je dois avoir séduits,
CORN. Nicom. m, 8. Femmes, gardes, vizir, pour
lui j'ai tout séduit, RAC. Baj. 1, 3. || 3° Plaire, tou-
cher, persuader. Cet homme nous a séduits par le
charme de ses manières. Une telle vertu séduirait
plus nos coeurs Que tout l'or de ces lieux n'éblouit
nos vainqueurs, VOLT. Als. rv, 2. Et le sexe impru-
dent, que tant d'éclat séduit, m. Tancr. iv, 2. Si,
contre toute apparence, un raisonnement de cette
espèce avait séduit quelques-uns de nos lecteurs,
ID. Diatribe du docteur Akakia. || Absolument. Son
ton séduit. Cela séduit. C'est quelque air d'équité
qui séduit et qui plaît, BOIL. 'Sot. xi. || 4° Se sé-
duire, v. réfl. Être à soi-même une cause de sé-
duction, de faute, ô anges inconsidérés, vous vous
êtes soulevés contre Dieu.... l'honneur de votre na-
ture qui vous a enflés, ces belles lumières par les-
quelles vous vous êtes séduits, BOSS. 4er sermon,
Démons, 1.1| Se faire illusion à soi-même. Ainsi se
séduisent eux-mêmes ceux qui n'aiment pas Jésus-
Christ selon les sentiments qu'il demande, c'est-
à-dire qui n'aiment pas sa croix, BOSS. Panég.
St Pierre, 4. Cédons-la ; vains efforts qui ne font
que m'instruire Des faiblesses d'un coeur qui cher-
che à se séduire, RAC Mit]i. rv, 6. Le monde est
assez ingénieux à se séduire, sans que nous lui
aidions encore nous-mêmes, MASS. Villeroi. Il
n'est personne qui ne soit aveugle à certains
égards, et qui ne se séduise soi-même par quelque
endroit, ID. Carême, Confess. Les vains remèdes
qu'elle [la raison] fournit, sont des maux d'autant
plus grands et plus incurables, qu'elle est inté-
ressée à ne les plus reconnaître pour des maux, et
qu'elle s'est séduite elle-même en leur faveur,
FONTEN. Disc, sur la patience.
— SYN. SÉDUIRE, SUBORNER. Séduire, c'est mener
hors du chemin de la vérité, du devoir, d'une façon
quelconque, par la parole, par les écrits, par les
exemples. Suborner, c'est acheter, au moyen d'un
prix quelconque, des services qui ne devraient pas
être rendus. ;.
— HIST. XIIe s. Se or vesquit Nerun, jà truvast
tost Symun, Qui suduit tut le 'mund e par bûche
e par dun, Th. le mart. 29. || xvie s. Povres brebis,
on vous a bien seduictes, MAROT, I, 267. Ce sont
des loups, qui les troupeaux séduisent Du droict
chemin, et à mal les induisent, m. 1, 34 4. Tenant
avec luy une jeune femme de noble maison qu'il
avoit desbauchée et seduitte, AMYOT, Aie. 84. J'es-
time la beauté qualité puissante et advantageuse....
nous n'en avons point qui la surpasse en crédit ;
elle tient le premier rang au commerce des
hommes ; elle se présente au devant, seduict et
préoccupe nostre jugement, MONT.IV, 223.
— ÉTYM. Provenç. séduire ; catal. seduir; espagn.
seducir ; portug. seduzir ; ital. sedurre ; du lat.
seducere, de se, indiquant séparation, et ducere,
mener (voy. DUIRE).
SÉDUISANT, ANTE (sé-dui-zan, zan-t'), adj. Qui
séduit, qui est propre à séduire. Quel espoir sé-
duisant dans mon coeur se réveille? VOLT. OEdipe,
1,4. Je crains les discours séduisants D'un ministre
vieilli dans l'art des courtisans, ID. Brutus, n, 4.
Il Qui plaît, qui charme. Combien de citoyens au-
jourd'hui prévenus Pour les arts séduisants que
l'Arabe cultive! VOLT. Tancr. 1, i. o'est la plus sé-
duisante des femmes, mais c'est une Italienne,
STAEL, Corinne, iv, 4. ||S. f. Étoffe unie dont la
chaîne est en soie grenadine et la trame en fantaisie.
SÉDUIT, UITE (sé-dui, d.ui-t'), part, passé de
séduire. Qu'on a fait tomber dans l'erreur. Les
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 94.07%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 94.07%.
- Collections numériques similaires Bayle Pierre Bayle Pierre /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Bayle Pierre" or dc.contributor adj "Bayle Pierre")Dictionnaire universel, contenant généralement tous les mots françois tant vieux que modernes et les termes de toutes les sciences et des arts. Tome 2 / recueilli et compilé par feu messire Antoine Furetière,... ; [avec une préf. de Pierre Bayle] /ark:/12148/bd6t5783814h.highres Critique generale de l'Histoire du Calvinisme de Mr. Maimbourg. [Pierre Bayle] /ark:/12148/bd6t53789721v.highres
- Auteurs similaires Bayle Pierre Bayle Pierre /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Bayle Pierre" or dc.contributor adj "Bayle Pierre")Dictionnaire universel, contenant généralement tous les mots françois tant vieux que modernes et les termes de toutes les sciences et des arts. Tome 2 / recueilli et compilé par feu messire Antoine Furetière,... ; [avec une préf. de Pierre Bayle] /ark:/12148/bd6t5783814h.highres Critique generale de l'Histoire du Calvinisme de Mr. Maimbourg. [Pierre Bayle] /ark:/12148/bd6t53789721v.highres
-
-
Page
chiffre de pagination vue 487/1242
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k54066991/f487.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k54066991/f487.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k54066991/f487.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k54066991/f487.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k54066991
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k54066991
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k54066991/f487.image × Aide