1856
SGI
pierre de la carrière, d'autres la traînent avec
effort jusqu'au pied du bâtiment, d'autres l'élèvent
à force de iras et de machines; mais celui qui la
met en oeuvre et en place a le mérite de la construc-
tion, D'ALEMB. Mém. de ■ philos, en. 24. Si l'on ne
doit dater l'origine d'une science que du temps où
la méthode d'y découvrir la vérité a été dévelop-
pée, CONDORCET, Bucquet. Ceux qui contribuent
par leurs découvertes aux progrès des sciences, et
ceux qui les font respecter en les rendant utiles,
ont également droit à l'estime des hommes et
doivent nous être également chers, m.- Montigni.
Les sciences, sans bornes comme la nature, s'ac-
croissent à l'infini par les travaux des générations
successives, LAPLA.CE, Exp. v, 6/Moins par sa na-
ture une science renferme de faits, plus tôt elle
arrive à la perfection, DESTUTT-TRACY, Instit.
Mém. se. mor. et pol. 1.1, p. 391. Il n'est de vé-
ritable science que celle qui n'est point fondée sur
l'autorité; car la science n'est point une croyance, -
mais une expérience, CAMBACÉRÈS, Instit. Mém.
se. mor. et pol. t. m, p. 42. C'est une belle ap-
plication des sciences exactes que d'avoir su dé-
terminer les dimensions de ce globe que nous
habitons, et d'avoir fait de sa grandeur le type
invariable d'une mesure universelle, BIOT, Instit.
Mém. se. t. m, p. LXXIV. La science d'une chose est
l'ensemble des lois de cette chose, DUHAMEL, Mé-
thodes dans les se. de raisonnement, 4™ part. p. 29.
|| Science de raisonnement, science dans laquelle
les vérités pourront être obtenues par le seul rai-
sonnement, en partant de données admises, d'axio-
mes, de principes primitifs. || 3° Savoir qu'on ac-
quiert par la lecture et par la méditation. Et, c'est
mon sentiment qu'en faits, comme en propos, La
science est sujette à faire de grands spts, MOL.
Femmes sav. iv, 3. Nous voulons montrer à de cer-
tains esprits, Dont l'orgueilleux savoir nous traite
avec mépris, Que de science aussi les femmes sont
meublées, n>. ib. m, 2. Quiconque est riche est
tout.... Il a,sans rien savoir, la science en partage,
BOIL. Sat. vm. Si la science et la sagesse se trouvent
unies en un même sujet, je ne m'informe plus du
sexe, j'admire, LA BRUY. ni. Mes amis, une fausse
science fait des athées; une vraie science pro-
sterne l'homme devant la Divinité, VOLT. Dial.
xxrv, 40. || Demi-science, science imparfaite, su-
perficielle, bornée. Nous achevons le Tasse avec
plaisir; nous y trouvons des beautés qu'on ne voit
point, quand on n'a qu'une demi-science, SÉV. 67.
|| Le zèle et la science, voy. ZÈLE. ||_4° Terme de
théologie. Science de simple intelligence, faculté
par laquelle Dieu se connaît lui-même. || Science
de vision, celle qui fait connaître toutes les choses
à l'Être suprême. || Science moyenne, celle par
laquelle Dieu apprécie les conséquences de telle
ou telle cause. || La science infuse, celle qui vient
de Dieu par inspiration, ou qu'on nous suppose
donnée par la nature. || Familièrement. Il croit
avoir la science infuse, se dit d'un homme qui se
croit savant sans avoir étudié. || 5° Connaissance
de certaines choses utiles à la conduite de la vie,
à celle des affaires. Vouloir ce que Dieu veut est
la seule science Qui nous met en repos, MALH.
VI, 4 8. La science des saints, selon le sentiment
de tous les Pères, n'est rien autre chose que la
science du salut, BOURDAL. Fêle des saints, Myst.
t. n, p. 445. Si dans les droits du roi sa funeste
science [d'un financier] Par deux ou trois avis
n'eût ravagé la France, BOIL. Sot. i. Cette défiance
Est toujours d'un grand coeur la dernière science,
BAC. Brit. i, 4. J'ai vu Burrhus, Sénèque, aigris-
sant vos soupçons, De l'infidélité vous tracer les le-
çons, Ravis d'être vaincus dans leur propre science,
m. Brit rv, 2. Faut-il apprendre à feindre? Quelle
science, hélas! VOLT. Als. i, 4. || 6° Science du
monde. J'entends ici par la science du monde,
l'art de se conduire avec les hommes pour tirer de
leur commerce le plus grand avantage possible,
sans s'écarter néanmoins des obligations que le
rnonde impose à leur égard, D'ALEMBERT, Mélan-
ges, etc. t. v, §*o. || 7° La science du coeur, la on-
naissancè des sentiments. Jusqu'à quel point ils [les
romans de notre siècle] ont poussera science du
coeur, FONT. Béfl.poét. 42. || Dans un sens analogue.
Cet incomparable morceau [Moi jalouse I — Phèdre
de Racine] offre une gradation de sentiments, une
science de la tristesse, des angoisses et des trans-
ports de l'âme .que les anciens n'ont jamais con-
nue, CHATEAUBR. Génie, n, m, 3. Si l'on suivait
les-détails [de"la mort de Clarisse Harlowe], si
nous pouvions avoir ici la patience d'un lecteur
solitaire, quelle science prodigieuse de douleur
SCI
n'apercevrions-nous pas dans toutes les nuances
par lesquelles le poète a gradué le désespoir de ses
personnages 1 VTLLEMAIN, tilt, franc, xvnr* siècle,
4rB leçon. || 8° Terme de beaux-arts. Se dit de tout
ce qui peut se réduire en règles ou en préceptes.
|| 9° Terme de marine. Ligne de science, ligne qui
marqué la limite supérieure du doublage en cuivre
de la carène. || 10° Toute-science, voy. TOUTE-
SCIENCE, à son rang.
— SYN. SCIENCE, ART. AU point de vue philoso-
phique, ce qui distingue l'art de la science, c'est
que la science ne s'occupe que de ce qui est vrai,
sans aucun souci de ce qui peut être utile; et que
l'art s'occupe seulement de ce qui peut être utile et
appliqué. L'agriculture est un art qui s'appuie sur
diverses sciences : l'histoire naturelle, la géologie,
la chimie. Â un autre point de vue, la science con-
siste surtout dans la théorie, l'abstraction; et
l'art, dans l'application, la pratique. La rhétorique
est la science qui traite de l'art qu'on appelle l'é-
loquence.
— HIST. xi° s. Puis sunt muntez [à cheval] e il
unt grant science [de guerre], Ch de Roi. ccxrv.
|| xne s. Tote escience [ils] orent à main, BENOÎT,
I, v. 473. Quant um devra l'iglise selunc Deu con-
seiller, Science et genterise en covient esluigner,
Th. le mart. 62. || xur 5 s. L'en doit requerre trois
choses en celui qui est esleuz, c'est à savoir dreit
aage, honesté de bones mors, escience convenable,
Liv. de jost. 80. || xve s. Adonc respondirent plu-
sieurs cardinaux et tous d'une science [unanime-
ment] : Père sainct, le cardinal d'Amiens parle-
bien, FROISS.' Liv. rv, p. 308, dans LACURNE. || XVTS.
Sçavoirde certaine science que.... MONT.I, 203. Une
consolation en la perte de nos amis, c'est la science
de n'avoir rien oublié à leur dire, m. n, 83. Il rendit
fidelementl'argentcommisàsa seule science, m. m,
4 4. Je ne traicte d'aulcune science que de l'inscience,
m. rv, 224. Nosancestres disoyent : diligence passe
science; mais aucuns aujourd'hui disent: patience
passe science, H. EST. Précell. 465. Science sans
fruit ne vaut gueres, LEROUX DE LINCY, Prou. t. n,
p. 448. Grand science est folie, si bon sens ne' la
guide, ID. ti>. p. 303. Une science requiert tout son
homme, COTGRAVE. Mais le vice n'a point pour
mère la science, Et la vertu n'est point fille de
l'ignorance, D'AUB. Tragiques, Princes.
— ÉTYM. Provenç. sciensa ; espagn. ctencia; ital.
scienza ; du laX.scientt'a, qui vient de sciens, part,
présent de scire, savoir; rad. sanscrit, ki, savoir,
hây, remarquer, l'un et l'autre, de chid, poursfei'd,
fendre; le sens de transition à l'idée intellectuelle
est discerner.
f SCIÈNE (si-ê-n'J, s. f. Genre de poissons de
l'ordre des acanthoptérygiens, où l'on distingue la
sciène aigle, de Cuvier, dite vulgairement maigre
et aigle de mer (Europe).
— ÉTYM. Lat. scixna, du grec
t SCIENOÏDES (si-é-no-i-d'), s. m. pi. Famille de
poissons dont le type est le genre sciène.
SCIENTIFIQUE (si-an-ti-fi-k'), adj. Qui concerne
la science. Les matières scientifiques. Passez donc
de l'autre côté; car cette oreille-ci est destinée
pour les langues scientifiques et étrangères, MOL.
Mar. forcé, 6. Il est nécessaire d'y faire [dans un
dictionnaire] entrer-tous les mots scientifiques que
le commun des lecteurs est sujet à entendre pro-
noncer, ou à trouver dans les livres ordinaires,
D'ALEM. OEUV. t. m, p. 4 99.
— HIST. m' s. De ces parties une est scientifi-
que ou spéculative, et l'autre est raciocinative ou
pratique, ORESME, Éth. 4 74. Et pour ce aussi que
la proposition singulière laquele est le derrenier
terme en ceste pratique, n'est pas universelle ne
scientifique, c'est à dire que de elle n'est pas
science, m. 499. ||xvr s. Il n'estoit pas des plus
scientifiques du monde, DESPER. Contes, Lxm. De
quoy toute ceste scientifficque assistance s'esmer-
veilla grandement, CARLOIX, VU, 23.
— ÉTYM. Lat. scientia, science, et facere, faire.
Ce mot, qui paraît avoir été créé au xive siècle,
signifie : qui fait la science, et c'est aussi le sens
qu'il a chez Oresme. Mais, avec le sens que nous
lui donnons, il serait mieux avec la finale al ou
aire : scienlial ou scientiaire
SCIENTIFIQUEMENT (si-an-ti-fi-ke-man), adv.
D'une manière scientifique. Procéder scientifique-
ment.
— ÊTYM-. Scientifique, et le suffixe ment.
SCIER (si-é), je sciais, nous sciions, vous sciiez;
que je scie, que nous sciions, que vous sciiez, v. a.
|| 1" Couper avec une scie. Il y a des créatures de
Dieu qu'on appelle des hommes, qui ont une âme
SCI
qui est esprit, dont toute la vie est occupée et
toute l'attention -est réunie à scier dk marbre :
cela est bien simple, c'est bien peu de chose; il y
en a d'autres qui s'en étonnent, mais qui sont en-
tièrement inutiles, et qui -passent les jours à ne
rien faire, c'est encore moins que de scier du mar-
bre, LA BRUY. xn. Je n'ai pas voulu t'outrager en
disant que toute ma famille a vu ton père scier du
bois à la porte des Jésuites ; c'est un métier très-
honnête et plus utile que le tien, surtout en hivei
où il faut se chauffer, VOLT. Mél. litt. tell, d'un
avocat de Besançon à Nonotte. || Terme de mar-
brerie. Scier à contre-passe, faire agir la scie
parallèlement aux joints du marbre. || 2° Couper
les corps avec une scie, supplice usité jadis en
Orient. Ils ont été lapidés; ils ont été sciés; ils
ont été éprouvés en toute manière, SACI, Bible,
St Paul, Éptt. aux Bébr. xi, 37. Cette cruelle prin-
cesse commença par faire scier en deux Roxane....
ROLLIN, Hist. anc. OEuvr. t. rv, p. 404. dans POU-
GENS. Est-il possible qu'un homme aussi impi-
toyable que David, qui Vient de scier en deux
d'écraser sous des herses, de brûler dans des fours
ses ennemis vaincus.... VOLT. Philos. Bible expl
David. || 3° En parlant des blés, couper avec la
faucille. L'août arrivé, la touzelle est sciée, LA
FONT. Papef. || 4" Fig. et absolument. Terme de
manège. Scier du bridon ou du filet, faire aller et
venir l'embouchure du frein, en tirant alternati-
vement sur l'une et l'autre rêne. || 5° Terme de co-
lère ou de dénigrement. Scier le boyau, jouer du
violon plus qu'on ne voudrait, et quelquefois en
jouer mal, en racler. De cascade en cascade, j'étais
tombé là [chez un financier]; j'y étais comme un
coq en pâte ; j'en suis sorti ; il faudra de rechei
scier le boyau, DIDER. le Neveu de Rameau. || 6° Fig.
et populairement. Scier quelqu'un, lui scier le dos,
le fatiguer, l'ennuyer. || Tourmenter.- On boit pour
oublier ce qui vous scie. || 7" Y. n. Terme de ma-
rine. Ramer en arrière, ramer à rebours, revenir
sur son sillage; ce qui sert à éviter le revirement,
en présentant toujours la proue. || Scier -tribord,
scier bâbord, faire agir à culer les avirons du côté
droit ou du côté gauche de l'embarcation, pour la
faire, tourner horizontalement. || Scier • partout,
mettre les avirons des deux bords en mouvement.
|| Anciennement, mettre les voiles à scier, orienter
les voiles de manière à leur faire recevoir le ven*
sur leur face antérieure; ainsi placées, elles font
effort sur le mât et tendent à pousser le navire en
arrière. Il [un vaisseau hollandais] me laissa après
une heure et demie d'un feu fort vif, et, mettant
ses voiles à scier, il se laissa dériver, Mém. de
Tillette-Mursay, 4676, dans ÎAL. || 8° Se scier,
v. réfl. Être scié. Les pierres tendres se scient à
sec avec la scie à dents ; Jes pierres dures se
scient avec une scie sans dents, au moyen de l'eau
et du grès pilé, A. BRONGNIART, Traité de min.
1.1, p. 207, dans POHGENS.
— HIST. xn" s. Des uns [le roi] en frad ses pre-
voz e cunestables, des altres vileins pur sa terre
arer, e pur ses blez seer, e pur ses armes forgicr,
Bots, p. 27. || xin* s. Mes or vendent [les juges] les
jugemens, Et bestornent les erremens, Et taillent
et cuellent et saient; Et les povres gens trestout
paient, la Rose, 5607. Tout soit ce qu'il y ait....
blés ou mars près à soier, ou.prés à fauquier,
BEAUM. xin, 4 4. || xn" 5 s. Et les grans pieux oit
cheoir à une fois, Que nos gent ont scié sans noise
et sans rebois, Guescl. 4 9481. Comme le dit Es-
tienne, la femme et un jeune valeton.... soiassent
et aoustassent en une pièce de blé,-DU CANGE, au-
gustare. || xvie s. Demagoras, craignant le choc de
cette galère royale, n'oza pas choquer de la prduc,
ains feit habilement donner le tour à la sienne, et
sier en arrière vers la pouppe, AMYOT, Lueul. 8. Le
maistre, voyant qu'il ne pouvoit venir à bout do
sortir hors de ceste embouchure, commanda à ses
mariniers de scier en arrière pour retourner
amont l'eau, ID. César, 49. Seyer le bled, RAB. IV,
40. Sept ou huit petits garçons sur le point de la
marée allèrent de nuit sier les cables, D'AUB. Hist.
II, 480.-
— ÉTYM. Wallon, soy ; picard, soyer ; Brie, soyer,
couper le blé; Berry, scéyer; du lat. secare, couper.
SCIERIE (si-rie), s. f. Espèce d'usine où plusieurs
scies, mises en mouvement par un mécanisme,
divisent le bois, le marbre, les pierres. Scierie de
marbre. Scierie mécanique. || Machine à scier.
— ÉTYM. Scier; wallon, sôiereie.
SCÏÈUR (si-eur), s. m. || 1° Celui dont le métier
est de scier. || Scieur de long, celui qui scie le bois
en long pour en faire des planches, qui scie les
SGI
pierre de la carrière, d'autres la traînent avec
effort jusqu'au pied du bâtiment, d'autres l'élèvent
à force de iras et de machines; mais celui qui la
met en oeuvre et en place a le mérite de la construc-
tion, D'ALEMB. Mém. de ■ philos, en. 24. Si l'on ne
doit dater l'origine d'une science que du temps où
la méthode d'y découvrir la vérité a été dévelop-
pée, CONDORCET, Bucquet. Ceux qui contribuent
par leurs découvertes aux progrès des sciences, et
ceux qui les font respecter en les rendant utiles,
ont également droit à l'estime des hommes et
doivent nous être également chers, m.- Montigni.
Les sciences, sans bornes comme la nature, s'ac-
croissent à l'infini par les travaux des générations
successives, LAPLA.CE, Exp. v, 6/Moins par sa na-
ture une science renferme de faits, plus tôt elle
arrive à la perfection, DESTUTT-TRACY, Instit.
Mém. se. mor. et pol. 1.1, p. 391. Il n'est de vé-
ritable science que celle qui n'est point fondée sur
l'autorité; car la science n'est point une croyance, -
mais une expérience, CAMBACÉRÈS, Instit. Mém.
se. mor. et pol. t. m, p. 42. C'est une belle ap-
plication des sciences exactes que d'avoir su dé-
terminer les dimensions de ce globe que nous
habitons, et d'avoir fait de sa grandeur le type
invariable d'une mesure universelle, BIOT, Instit.
Mém. se. t. m, p. LXXIV. La science d'une chose est
l'ensemble des lois de cette chose, DUHAMEL, Mé-
thodes dans les se. de raisonnement, 4™ part. p. 29.
|| Science de raisonnement, science dans laquelle
les vérités pourront être obtenues par le seul rai-
sonnement, en partant de données admises, d'axio-
mes, de principes primitifs. || 3° Savoir qu'on ac-
quiert par la lecture et par la méditation. Et, c'est
mon sentiment qu'en faits, comme en propos, La
science est sujette à faire de grands spts, MOL.
Femmes sav. iv, 3. Nous voulons montrer à de cer-
tains esprits, Dont l'orgueilleux savoir nous traite
avec mépris, Que de science aussi les femmes sont
meublées, n>. ib. m, 2. Quiconque est riche est
tout.... Il a,sans rien savoir, la science en partage,
BOIL. Sat. vm. Si la science et la sagesse se trouvent
unies en un même sujet, je ne m'informe plus du
sexe, j'admire, LA BRUY. ni. Mes amis, une fausse
science fait des athées; une vraie science pro-
sterne l'homme devant la Divinité, VOLT. Dial.
xxrv, 40. || Demi-science, science imparfaite, su-
perficielle, bornée. Nous achevons le Tasse avec
plaisir; nous y trouvons des beautés qu'on ne voit
point, quand on n'a qu'une demi-science, SÉV. 67.
|| Le zèle et la science, voy. ZÈLE. ||_4° Terme de
théologie. Science de simple intelligence, faculté
par laquelle Dieu se connaît lui-même. || Science
de vision, celle qui fait connaître toutes les choses
à l'Être suprême. || Science moyenne, celle par
laquelle Dieu apprécie les conséquences de telle
ou telle cause. || La science infuse, celle qui vient
de Dieu par inspiration, ou qu'on nous suppose
donnée par la nature. || Familièrement. Il croit
avoir la science infuse, se dit d'un homme qui se
croit savant sans avoir étudié. || 5° Connaissance
de certaines choses utiles à la conduite de la vie,
à celle des affaires. Vouloir ce que Dieu veut est
la seule science Qui nous met en repos, MALH.
VI, 4 8. La science des saints, selon le sentiment
de tous les Pères, n'est rien autre chose que la
science du salut, BOURDAL. Fêle des saints, Myst.
t. n, p. 445. Si dans les droits du roi sa funeste
science [d'un financier] Par deux ou trois avis
n'eût ravagé la France, BOIL. Sot. i. Cette défiance
Est toujours d'un grand coeur la dernière science,
BAC. Brit. i, 4. J'ai vu Burrhus, Sénèque, aigris-
sant vos soupçons, De l'infidélité vous tracer les le-
çons, Ravis d'être vaincus dans leur propre science,
m. Brit rv, 2. Faut-il apprendre à feindre? Quelle
science, hélas! VOLT. Als. i, 4. || 6° Science du
monde. J'entends ici par la science du monde,
l'art de se conduire avec les hommes pour tirer de
leur commerce le plus grand avantage possible,
sans s'écarter néanmoins des obligations que le
rnonde impose à leur égard, D'ALEMBERT, Mélan-
ges, etc. t. v, §*o. || 7° La science du coeur, la on-
naissancè des sentiments. Jusqu'à quel point ils [les
romans de notre siècle] ont poussera science du
coeur, FONT. Béfl.poét. 42. || Dans un sens analogue.
Cet incomparable morceau [Moi jalouse I — Phèdre
de Racine] offre une gradation de sentiments, une
science de la tristesse, des angoisses et des trans-
ports de l'âme .que les anciens n'ont jamais con-
nue, CHATEAUBR. Génie, n, m, 3. Si l'on suivait
les-détails [de"la mort de Clarisse Harlowe], si
nous pouvions avoir ici la patience d'un lecteur
solitaire, quelle science prodigieuse de douleur
SCI
n'apercevrions-nous pas dans toutes les nuances
par lesquelles le poète a gradué le désespoir de ses
personnages 1 VTLLEMAIN, tilt, franc, xvnr* siècle,
4rB leçon. || 8° Terme de beaux-arts. Se dit de tout
ce qui peut se réduire en règles ou en préceptes.
|| 9° Terme de marine. Ligne de science, ligne qui
marqué la limite supérieure du doublage en cuivre
de la carène. || 10° Toute-science, voy. TOUTE-
SCIENCE, à son rang.
— SYN. SCIENCE, ART. AU point de vue philoso-
phique, ce qui distingue l'art de la science, c'est
que la science ne s'occupe que de ce qui est vrai,
sans aucun souci de ce qui peut être utile; et que
l'art s'occupe seulement de ce qui peut être utile et
appliqué. L'agriculture est un art qui s'appuie sur
diverses sciences : l'histoire naturelle, la géologie,
la chimie. Â un autre point de vue, la science con-
siste surtout dans la théorie, l'abstraction; et
l'art, dans l'application, la pratique. La rhétorique
est la science qui traite de l'art qu'on appelle l'é-
loquence.
— HIST. xi° s. Puis sunt muntez [à cheval] e il
unt grant science [de guerre], Ch de Roi. ccxrv.
|| xne s. Tote escience [ils] orent à main, BENOÎT,
I, v. 473. Quant um devra l'iglise selunc Deu con-
seiller, Science et genterise en covient esluigner,
Th. le mart. 62. || xur 5 s. L'en doit requerre trois
choses en celui qui est esleuz, c'est à savoir dreit
aage, honesté de bones mors, escience convenable,
Liv. de jost. 80. || xve s. Adonc respondirent plu-
sieurs cardinaux et tous d'une science [unanime-
ment] : Père sainct, le cardinal d'Amiens parle-
bien, FROISS.' Liv. rv, p. 308, dans LACURNE. || XVTS.
Sçavoirde certaine science que.... MONT.I, 203. Une
consolation en la perte de nos amis, c'est la science
de n'avoir rien oublié à leur dire, m. n, 83. Il rendit
fidelementl'argentcommisàsa seule science, m. m,
4 4. Je ne traicte d'aulcune science que de l'inscience,
m. rv, 224. Nosancestres disoyent : diligence passe
science; mais aucuns aujourd'hui disent: patience
passe science, H. EST. Précell. 465. Science sans
fruit ne vaut gueres, LEROUX DE LINCY, Prou. t. n,
p. 448. Grand science est folie, si bon sens ne' la
guide, ID. ti>. p. 303. Une science requiert tout son
homme, COTGRAVE. Mais le vice n'a point pour
mère la science, Et la vertu n'est point fille de
l'ignorance, D'AUB. Tragiques, Princes.
— ÉTYM. Provenç. sciensa ; espagn. ctencia; ital.
scienza ; du laX.scientt'a, qui vient de sciens, part,
présent de scire, savoir; rad. sanscrit, ki, savoir,
hây, remarquer, l'un et l'autre, de chid, poursfei'd,
fendre; le sens de transition à l'idée intellectuelle
est discerner.
f SCIÈNE (si-ê-n'J, s. f. Genre de poissons de
l'ordre des acanthoptérygiens, où l'on distingue la
sciène aigle, de Cuvier, dite vulgairement maigre
et aigle de mer (Europe).
— ÉTYM. Lat. scixna, du grec
t SCIENOÏDES (si-é-no-i-d'), s. m. pi. Famille de
poissons dont le type est le genre sciène.
SCIENTIFIQUE (si-an-ti-fi-k'), adj. Qui concerne
la science. Les matières scientifiques. Passez donc
de l'autre côté; car cette oreille-ci est destinée
pour les langues scientifiques et étrangères, MOL.
Mar. forcé, 6. Il est nécessaire d'y faire [dans un
dictionnaire] entrer-tous les mots scientifiques que
le commun des lecteurs est sujet à entendre pro-
noncer, ou à trouver dans les livres ordinaires,
D'ALEM. OEUV. t. m, p. 4 99.
— HIST. m' s. De ces parties une est scientifi-
que ou spéculative, et l'autre est raciocinative ou
pratique, ORESME, Éth. 4 74. Et pour ce aussi que
la proposition singulière laquele est le derrenier
terme en ceste pratique, n'est pas universelle ne
scientifique, c'est à dire que de elle n'est pas
science, m. 499. ||xvr s. Il n'estoit pas des plus
scientifiques du monde, DESPER. Contes, Lxm. De
quoy toute ceste scientifficque assistance s'esmer-
veilla grandement, CARLOIX, VU, 23.
— ÉTYM. Lat. scientia, science, et facere, faire.
Ce mot, qui paraît avoir été créé au xive siècle,
signifie : qui fait la science, et c'est aussi le sens
qu'il a chez Oresme. Mais, avec le sens que nous
lui donnons, il serait mieux avec la finale al ou
aire : scienlial ou scientiaire
SCIENTIFIQUEMENT (si-an-ti-fi-ke-man), adv.
D'une manière scientifique. Procéder scientifique-
ment.
— ÊTYM-. Scientifique, et le suffixe ment.
SCIER (si-é), je sciais, nous sciions, vous sciiez;
que je scie, que nous sciions, que vous sciiez, v. a.
|| 1" Couper avec une scie. Il y a des créatures de
Dieu qu'on appelle des hommes, qui ont une âme
SCI
qui est esprit, dont toute la vie est occupée et
toute l'attention -est réunie à scier dk marbre :
cela est bien simple, c'est bien peu de chose; il y
en a d'autres qui s'en étonnent, mais qui sont en-
tièrement inutiles, et qui -passent les jours à ne
rien faire, c'est encore moins que de scier du mar-
bre, LA BRUY. xn. Je n'ai pas voulu t'outrager en
disant que toute ma famille a vu ton père scier du
bois à la porte des Jésuites ; c'est un métier très-
honnête et plus utile que le tien, surtout en hivei
où il faut se chauffer, VOLT. Mél. litt. tell, d'un
avocat de Besançon à Nonotte. || Terme de mar-
brerie. Scier à contre-passe, faire agir la scie
parallèlement aux joints du marbre. || 2° Couper
les corps avec une scie, supplice usité jadis en
Orient. Ils ont été lapidés; ils ont été sciés; ils
ont été éprouvés en toute manière, SACI, Bible,
St Paul, Éptt. aux Bébr. xi, 37. Cette cruelle prin-
cesse commença par faire scier en deux Roxane....
ROLLIN, Hist. anc. OEuvr. t. rv, p. 404. dans POU-
GENS. Est-il possible qu'un homme aussi impi-
toyable que David, qui Vient de scier en deux
d'écraser sous des herses, de brûler dans des fours
ses ennemis vaincus.... VOLT. Philos. Bible expl
David. || 3° En parlant des blés, couper avec la
faucille. L'août arrivé, la touzelle est sciée, LA
FONT. Papef. || 4" Fig. et absolument. Terme de
manège. Scier du bridon ou du filet, faire aller et
venir l'embouchure du frein, en tirant alternati-
vement sur l'une et l'autre rêne. || 5° Terme de co-
lère ou de dénigrement. Scier le boyau, jouer du
violon plus qu'on ne voudrait, et quelquefois en
jouer mal, en racler. De cascade en cascade, j'étais
tombé là [chez un financier]; j'y étais comme un
coq en pâte ; j'en suis sorti ; il faudra de rechei
scier le boyau, DIDER. le Neveu de Rameau. || 6° Fig.
et populairement. Scier quelqu'un, lui scier le dos,
le fatiguer, l'ennuyer. || Tourmenter.- On boit pour
oublier ce qui vous scie. || 7" Y. n. Terme de ma-
rine. Ramer en arrière, ramer à rebours, revenir
sur son sillage; ce qui sert à éviter le revirement,
en présentant toujours la proue. || Scier -tribord,
scier bâbord, faire agir à culer les avirons du côté
droit ou du côté gauche de l'embarcation, pour la
faire, tourner horizontalement. || Scier • partout,
mettre les avirons des deux bords en mouvement.
|| Anciennement, mettre les voiles à scier, orienter
les voiles de manière à leur faire recevoir le ven*
sur leur face antérieure; ainsi placées, elles font
effort sur le mât et tendent à pousser le navire en
arrière. Il [un vaisseau hollandais] me laissa après
une heure et demie d'un feu fort vif, et, mettant
ses voiles à scier, il se laissa dériver, Mém. de
Tillette-Mursay, 4676, dans ÎAL. || 8° Se scier,
v. réfl. Être scié. Les pierres tendres se scient à
sec avec la scie à dents ; Jes pierres dures se
scient avec une scie sans dents, au moyen de l'eau
et du grès pilé, A. BRONGNIART, Traité de min.
1.1, p. 207, dans POHGENS.
— HIST. xn" s. Des uns [le roi] en frad ses pre-
voz e cunestables, des altres vileins pur sa terre
arer, e pur ses blez seer, e pur ses armes forgicr,
Bots, p. 27. || xin* s. Mes or vendent [les juges] les
jugemens, Et bestornent les erremens, Et taillent
et cuellent et saient; Et les povres gens trestout
paient, la Rose, 5607. Tout soit ce qu'il y ait....
blés ou mars près à soier, ou.prés à fauquier,
BEAUM. xin, 4 4. || xn" 5 s. Et les grans pieux oit
cheoir à une fois, Que nos gent ont scié sans noise
et sans rebois, Guescl. 4 9481. Comme le dit Es-
tienne, la femme et un jeune valeton.... soiassent
et aoustassent en une pièce de blé,-DU CANGE, au-
gustare. || xvie s. Demagoras, craignant le choc de
cette galère royale, n'oza pas choquer de la prduc,
ains feit habilement donner le tour à la sienne, et
sier en arrière vers la pouppe, AMYOT, Lueul. 8. Le
maistre, voyant qu'il ne pouvoit venir à bout do
sortir hors de ceste embouchure, commanda à ses
mariniers de scier en arrière pour retourner
amont l'eau, ID. César, 49. Seyer le bled, RAB. IV,
40. Sept ou huit petits garçons sur le point de la
marée allèrent de nuit sier les cables, D'AUB. Hist.
II, 480.-
— ÉTYM. Wallon, soy ; picard, soyer ; Brie, soyer,
couper le blé; Berry, scéyer; du lat. secare, couper.
SCIERIE (si-rie), s. f. Espèce d'usine où plusieurs
scies, mises en mouvement par un mécanisme,
divisent le bois, le marbre, les pierres. Scierie de
marbre. Scierie mécanique. || Machine à scier.
— ÉTYM. Scier; wallon, sôiereie.
SCÏÈUR (si-eur), s. m. || 1° Celui dont le métier
est de scier. || Scieur de long, celui qui scie le bois
en long pour en faire des planches, qui scie les
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