SAU
SAU
SAU
1835
" 's se lie : des sô-nié-z actifs), s. m. || i° Ouvrier qui
fait le sel. || 2° Colon partiaire cultivant les ma-
lais salants, Enquête sur les sels, t. i", p. 5)0.
| 3° Celui qui débite, qui vend le sel. || Celui qui
'.vansporte du sel, soit à dos de mulet, soit autre-
ment, pour en trafiquer dans les campagnes où
souvent on l'échange contre du grain. || Se faire
payer comme un saunier, se disait autrefois pour :
se faire payer comptant, à la rigueur. || 4° Faux-
saunier, celui qui faisait la contrebande du sel
entre les différentes provinces de France et le ven-
dait en fraude. Les faux-sauniers à porte-col sans
arme, condamnés pour la première fois en 200 li-
vres d'amende, Ordonn. mai 4 080. Déjà il [Albe-
roni] faisait filer secrètement dans le royaume
quelques troupes déguisées en faux-sauniers, con-
duites par un nommé Colineri, VOLT. Louis AT, 4.
— HIST. xm" s. Sauniers et saunieres qui ven-
dent sel à mines ou à buissiaus, à fenestres ou à
estai.... Liv. des met. 297.
— ÉTYM. Provenç. saliner, salinier; espagn. sa-
lincro; du lat. salinarius, de sal, sel.
SAUNIËRE (sô-niè-r'), s. f.\\ i° Vaisseau, coffre,
souvent pendu à la cheminée où l'on conserve le
sel. || 2° Composition d'argile et de sel que l'on
place dans les parcs à cerfs, daims et chevreuils.
— ÉTYM. Voy. SAUNIER.
f SAUPE (sô-p'), s. f. Poisson de mer qui ressem-
ble à la dorade.
— ÉTYM. Lat. salpa.
SAUPIQUET (sô-pi-kè ; le t ne se lie pas), s. m.
Sauce piquante, ragoût qui excite l'appétit. Ha
Dieu ! pourquoi faut-il que mon esprit ne vaille
Autant que cil [Homère] qui mit les souris en ba-
taille, Qui sut à la grenouille apprendre son ca-
quet, Ou que l'autre [Virgile dans le Moreton] qui
lit en vers un saupiquet? RÉGNIER, Sat. vi.
— HIST. xivc s. Le saupiquet pour connin ou
pour oiseau de rivière, Ménagier,n,B. || rvc s. Ferme,
duyt et rusé du stile, Esveillé comme un saupi-
quet, COQUILL. le Monologue de la botte de foin.
|| xvi° s. Je prie toutes les honnestes dames qui li-
ront dans ce chapitre aucuns contes, si par cas
-lies y passent dessus, me pardonner s'ils sont un
peu gras en saupicquets, BRANT. Dames gai. t. 1,
p. 296, dans LACURNE.
— ÉTYM. Sel, et piquet : piquet, pointe de sel;
provenç. espagn. et portug. salpicar.
SAUPOUDRÉ, ÉE (sô-pou-dré, drée), part, passé
de saupoudrer. Poudré de sel. De la viande saupou-
drée. ||Fig. et famil. Critique saupoudrée de quel-
ques éloges, critique où l'on a mêlé quelques éloges.
Cette pièce est saupoudrée do sel attique, LE P. EU
CERCEAU, dans DESFONTAINES. Tout cela est saupoudré
d'un petit vernis de pédantisme, Mm° D'ÉPINAY,
Mém. t. m, p. 24 3, dans POUGENS.
SAUPOUDRER (sô-pou-dré), v. a. \\ i° Poudrer de
sel. || Fig. et familièrement. Le pàlejeune homme
[un poète romantique] commençait à sentir l'en-
cens dont le baron avait habilement saupoudré son
exorde, en DE BERNARD, la Chasse aux amants,
§ x. || 2° Par extension, poudrer de farine, de poi-
vre ou de toute autre poudre. Seize onces d'ami-
don saupoudraient seize onces de cheveux étran-
gers qui cachaient dans leur épaisseur le buste
d'un petit homme, VOLT. Dict. phil. Blé, 4. Ils sau-
poudrèrent une hostie de sublimé corrosif, m. Fol.
et lêg. Digression sur les sacrilèges. S'il me tombe
entre les mains un poisson dont la chair est ferme,
j'ai soin de le saupoudrer de fromage râpé et de
l'arroser de vinaigre, BARTTIÉL. Anach. 25. || 3°Terme
d'horticulture. Couvrir légèrement de fumier.
— HIST. xv° s. Du sel puis bien saupoudrer....
E. BESCH, Poésies mss. f° 230. || xvic s. L'un contre
l'autre adonc se met en poinct, Ses mains saupou-
dre, et d'huile son corps oingt, AMYOT, Pompée, 77.
Saupoudrer de sel fort menu, PARÉ, XVHI, 47. Elles
[les femmes romaines] se saulpoudroient de quel-
que pouldre pour réprimer les sueurs, MONT, I, 374.
— ÉTYM. Génev. saupoudrer ; de sel, et poudre.
SAUR (sor), adj. m. Voy. SAURE.
SAURAGÏÏ (so-ra-j'), s. m. Terme de fauconnerie.
Première année d'un oiseau avant qu'il ait mué.
— ÉTYM. Saure.
SAURE (so-r')3 adj. \\ i° D'une couleur jaune qui
lire sur le brun; ne se dit guère qu'en parlant des
chevaux. Un cheval saure. || 2° Hareng saure ou
saur, le hareng salé, séché à la fumée. || On dit
aussi hareng sauret. |l Un homme, une femme mai-
gre comme un hareng saur, un homme, une femme
très-maigre. || 3° En fauconnerie, oiseau saure, ce-
lui qui, étant dans sa première année, n'a point |
perdu son premier pennage, qui est roux. 1
— HIST. xi° s. Li Marganices sist sur un ce-
val sor, Ch. de Roi. cxiai. || im° s. Richece ot sus
ses tresses sores Ung cercle d'or... la Rose, 4 093.
Il xve s. Le visaige est de belle forme en toutes fa-
çons sur le clair brun, assez coulouré, et bien barbu
et de poil brun sur le sor, Bouciq. rv, 4. Sor est
appelé à" sa couleur sorette celui [faucon] qui
a volé et prins devant qu'il ait mué, DU CANGE,
saurus.
— ÉTYM. Prov. saur, sor; ital. sauro; bas-lat.
saurus et sorius, origine incertaine. Diez le tire
du néerlandais, soor, sec, prenant pour primitive
l'acception de hareng saur, hareng desséché ; mais
cela est peu probable, les anciens textes étant re-
latifs non à la dessiccation, mais àla couleur. Malin
.'e tire du basque suria, churia, blanc. On peut
aussi songer au latin saurex ou sorex, souris (une
nuance prise pour un autre).
SAURÉ, ÉE (so-ré, rée), part, passé de saurer.
t SAUREL (sô-rèl), s. m. Nom vulgaire, sur les
côtes de Picardie et de Kormandie, du caranx tra-
duiras, poisson.
SAURER (so-ré), v. a. Faire sécher à la fumée.
Saurer des harengs.
— ÉTYM. Saure; provenç. saurar. On disait aussi
saurir au xvr siècle.
SAURET (so-rè), adj. Le même que saure, dont
il est un diminutif. Maigre comme un hareng sau-
ret, très-maigre. De monsieur Rémond, voici le
portrait : Il a tout à fait l'air d'un hareng sauret
[chanson faite sur un certain Rémond, qui disait
avoir été formé par Ninon de l'Enclos].... je suis
hareng sauret comme M. Rémond; mais n'ayant
pas été formé par Mlle de l'Enclos.... VOLT. Mél.
litt. Mlle de l'Enclos.
SAURIENS (sô-rien), s. m. pi. Terme d'histoire
naturelle. Deuxième ordre des reptiles, renfermant
des animaux à peau grenue ou écailleuse, pourvus
de deux et le plus souvent de quatre membres, et
ayant le corps terminé par une queue allongée et
quelquefois prenante. Le lézard, le crocodile, le
caméléon sont les types les plus connus de cet
ordre.
— ÉTYM. Saûpa, lézard.
f SAURDf (so-rin), s. m. Hareng saur, laite et
nouveau.
t SAURIR (so-rir), v. a. || 1° Saurir les harengs, les
étendre sur des claies dans un lieu clos, et leur
donner de la fumée de feuilles ou de tan. || 2" En
Normandie, saurir un jambon, le fumer.
— ÉTYM. Le même que saurer.
f SAURIS (so-rî), s. m. Saumure de harengs,
bouillie avec des laitances de ce poisson.
f SAURISSAGE (sô-ri-sa-j'), s. m. Action de sau-
rir, de jaunir les harengs.
fSAURISSERIE (sô-ri-se-rie), s. f. Endroit où
l'on saurit.
f SAURISSEUR (sô-ri-seur), s. m. Celui qui sau-
rit les harengs.
t SAUROGRAPHIE (sô-ro-gra-fie), s. f. Traité ou
description des lézards.
— ÉTYM. Saûpa, lézard, et ypâçeiv, décrire.
t SAUROPHAGE (sô-ro-fa-j'), adj. Terme de
zoologie. Qui vit de lézards et autres reptiles.
— ÉTYM. Saûpa, lézard, et tcayeiv, manger.
f SAURURÉES (sô-ru-rée), s. f. pi. Famille de
plantes dicotylédones, dont le type est le genre
saururus, dit en français lézardelle, dont les cha-
tons aigus ont été comparés à la queue d'un lé-
zard (craûpa, lézard, et oùpà, queue).
SAUSSAIE (sô-sê), s. f. Lieu planté de saules. La
saussaie encor fraîche et de pluie arrosée, DELILLE,
Hom. des ch. iv.
— HIST. xiv 0 s. La moitié de tous les aunois,
sauchois.... DU CANGE, saucetum. Delez une sau-
soie, Guescl. 17710. || xv° s. A Cenfort dis : jusqu'à
demain Ne me laissiez, car je pourroye Me for-
voier, pour tout certain Par desplaisir, vers la
saussoye Où est vieillesse, CH. D'ORL. Départie d'a-
mour en bail. Il xvi° s. Qu'aux lieux plus bas soient
les estangs, saussaies, pouplaies DESERRES, 16.
— ÉTYM. Borry, saulzaie, prononcé sausaie;
bourguig. sôco; provenç. sauseda; espagn. salcega;
du lat. lalicetum (QUICHERAT, Addenda), de salix,
saule.
f SAUSSURITE (sô-su-ri-te), s. f. Terme de mi-
néralogie. Matière minérale trouvée pour la pre-
mière fois sur les bords du lac de Genève, et dite
aussi lémanite, jade de Saussure.
SAUT (sô ; le t ne se lie pas dans la conversa-
tion; au pluriel, l's se lie-: des sô-z agile; au xvic
siècle, Palsgrave écrit saultz, mais prononce sauz),
s, m, H 1° Action de sauter, ou, en termes de phy-
siologie, mouvement brusque par lequel un corps
vivant se détache du sol, au moyen de l'extension
brusque d'une ou plusieurs parties de son corps
préalablement fléchies. Ce cheval ne va que par
sauts -et par bonds. Le saut de la carpe. Le voyez-
vous, dit-il [Daniel], ce conquérant [Alexandre]?...
semblable dans ses sauts hardis et dans sa légère
démarche à ces animaux vigoureux et bondis-
sants.... BOSS. Louis de Bourbon. Elle est vive et
légère, elle aime à sauter; il danse avec elle et
change ses sauts en pas, J. 1. ROUSS. Êm. v. Lois
galloises : Dynwal mesura toute l'île en partant tic
la longueur d'un grain d'orge : trois grains font
un pouce; trois pouces, un palme ; trois palmes,
un pied; il y a trois pieds dans un pas ; trois pas,
dans un saut; trois sauts, dans un sillon; mille
sillons forment un mille, MICHELET, Orig. du
droit, p. 4 06. Il Saut de Leucade, voy. LEUCADE.
Il Franchir un fossé de plein saut, le franchir
en un seul saut, sauter d'un bord à l'autre. || En
un saut, en trois sauts, en une course très-ra-
pide. Dans trois sauts je suis hors du temple,
J. J. ROUSS. JBm. n. || Par extension. Ne faire qu'un
saut d'un endroit à un autre, se rendre d'un en-
droit en un autre avec une extrême promptitude.
Nous avions si grand'peur d'arriver trop tard chez
le vieux licencié, que nous ne fîmes qu'un saut du
cul-de-sac à sa maison, LESAGÈ, GilBl. n, 4. Je ne
fis qu'un saut de la chambre à la porte, MARIV.
Pays. parv. 4,c part. |)Fig. Le reste [des sonnets],
aussi peu lu que ceux de Pelletier, N'a fait de
chez Sercy qu'un saut chez l'épicier, BOIL. Art p. 11.
11 Fig. N'aller que par sauts et par bonds, parler avec
une vivacité précipitée, sans ordre, ou agir avec
précipitation, sans réflexion. Sa muse déréglée
[d'un poète sans art], en ses vers vagabonds, Ne
s'élève jamais que par sauts et par bonds, BOIL.
Art p. m. Ce style [biblique] ampoulé, incom-
préhensible, incohérent, qui va par sauts et par
bonds, VOLT. Bibl. exp. Mach.\\ Fig. et familièrement.
Faire un grand saut, aller s'établir dans un en
droit très-éloigné de celui où l'on était. H Faire un
grand saut, se dit aussi quand un homme, d'un
emploi petit ou médiocre, parvient tout d'un coup
à un emploi important, j] Fig. Il y est monté d'un
saut, d'un plein saut, il a été élevé à une place im-
portante, à une haute dignité, sans passer par les
degrés inférieurs. || On dit de même : De simple
soldat il devint capitaine, d'un saut, d'un plein saut.
Il 2° Terme de danse. Espèce de pas de ballet.
|| Saut simple, action de s'élever en l'air. || Saut
battu, se dit quelquefois de l'entrechat. || Saut de
Basque, saut pendant lequel on tourne sur soi-
même. Il 3" Saut périlleux, celui qu'exécutent les
danseurs de corde quand leur corps fait un tour
entier en l'air, ainsi dit parce qu'il est difficile et
dangereux. J'ai été à la messe à Saint-Victor avec
l'évêque; de là par mer voir la Réale, et l'exercice
et toutes les banderoles, et des coups de canon,
et des sauts périlleux d'un Turc, SÉV. 4 es. || Par
extension. Saut périlleux, chute périlleuse. Les
chevaux, ayant pris le mors aux dents, entraî-
naient la belle dans un précipice; son nouvel
amant.....coupa les traits avec une adresse mer-
veilleuse; les six chevaux blancs firent seuls le
saut périlleux, VOLT. Crocheteur borgne. || Fig. Saut
périlleux, résolution, action hasardée. C'est de-
main que je fais le saut périlleux [Henri IV à Ga-
brielle d'Estrées, sur son abjuration], VOLT. Moeurs.
M'i. Il Saut de carpe, certain sautqueles baladins
exécutent à plat ventre, en s'élevant horizontale-
ment. Il Saut de mouton, jeu d'adolescents, où,
après avoir pris son élan, en appuyant les mains
sur les épaules d'un camarade, on saute par-des-
sus sa tête qu'il a baissée d'avance. || 4° Terme de
manège. Saut de mouton, saut capricieux par lequel
un cheval, en s'enlevant, baisse la tête, voûte l'é-
pine dorsale, ramène les extrémités sous le ventre,
et se jette de côté de manière souvent à désarçon-
ner son cavalier. || Saut de pie, petit mouvement du
cheval, que l'on regarde ordinairement comme
un signe de faiblesse. || Pas et le saut, air re-
levé qui s'exécute en trois temps: premier temps,
un galop raccourci ; second, une courbette ; troisiè-
me, une cabriole, et ainsi alternativement. || Donner
un saut à la gourmette, voy. GOURMETTE || 5° Chute
d'un haut lieu comparée à un saut. Le saut était dan-
gereux. Tomber d'un deuxième étage est un terrible
saut. Le roi [père de Frédéric II] crut d'abord que la
princesse Guillemine sa fille était du complot....
il la jeta à coups de pieds par une fenêtre qui
s'ouvrait jusqu'au plancher ; la reine mère, qui se
trouva à celte expédition dans le temps que Guil-
SAU
SAU
1835
" 's se lie : des sô-nié-z actifs), s. m. || i° Ouvrier qui
fait le sel. || 2° Colon partiaire cultivant les ma-
lais salants, Enquête sur les sels, t. i", p. 5)0.
| 3° Celui qui débite, qui vend le sel. || Celui qui
'.vansporte du sel, soit à dos de mulet, soit autre-
ment, pour en trafiquer dans les campagnes où
souvent on l'échange contre du grain. || Se faire
payer comme un saunier, se disait autrefois pour :
se faire payer comptant, à la rigueur. || 4° Faux-
saunier, celui qui faisait la contrebande du sel
entre les différentes provinces de France et le ven-
dait en fraude. Les faux-sauniers à porte-col sans
arme, condamnés pour la première fois en 200 li-
vres d'amende, Ordonn. mai 4 080. Déjà il [Albe-
roni] faisait filer secrètement dans le royaume
quelques troupes déguisées en faux-sauniers, con-
duites par un nommé Colineri, VOLT. Louis AT, 4.
— HIST. xm" s. Sauniers et saunieres qui ven-
dent sel à mines ou à buissiaus, à fenestres ou à
estai.... Liv. des met. 297.
— ÉTYM. Provenç. saliner, salinier; espagn. sa-
lincro; du lat. salinarius, de sal, sel.
SAUNIËRE (sô-niè-r'), s. f.\\ i° Vaisseau, coffre,
souvent pendu à la cheminée où l'on conserve le
sel. || 2° Composition d'argile et de sel que l'on
place dans les parcs à cerfs, daims et chevreuils.
— ÉTYM. Voy. SAUNIER.
f SAUPE (sô-p'), s. f. Poisson de mer qui ressem-
ble à la dorade.
— ÉTYM. Lat. salpa.
SAUPIQUET (sô-pi-kè ; le t ne se lie pas), s. m.
Sauce piquante, ragoût qui excite l'appétit. Ha
Dieu ! pourquoi faut-il que mon esprit ne vaille
Autant que cil [Homère] qui mit les souris en ba-
taille, Qui sut à la grenouille apprendre son ca-
quet, Ou que l'autre [Virgile dans le Moreton] qui
lit en vers un saupiquet? RÉGNIER, Sat. vi.
— HIST. xivc s. Le saupiquet pour connin ou
pour oiseau de rivière, Ménagier,n,B. || rvc s. Ferme,
duyt et rusé du stile, Esveillé comme un saupi-
quet, COQUILL. le Monologue de la botte de foin.
|| xvi° s. Je prie toutes les honnestes dames qui li-
ront dans ce chapitre aucuns contes, si par cas
-lies y passent dessus, me pardonner s'ils sont un
peu gras en saupicquets, BRANT. Dames gai. t. 1,
p. 296, dans LACURNE.
— ÉTYM. Sel, et piquet : piquet, pointe de sel;
provenç. espagn. et portug. salpicar.
SAUPOUDRÉ, ÉE (sô-pou-dré, drée), part, passé
de saupoudrer. Poudré de sel. De la viande saupou-
drée. ||Fig. et famil. Critique saupoudrée de quel-
ques éloges, critique où l'on a mêlé quelques éloges.
Cette pièce est saupoudrée do sel attique, LE P. EU
CERCEAU, dans DESFONTAINES. Tout cela est saupoudré
d'un petit vernis de pédantisme, Mm° D'ÉPINAY,
Mém. t. m, p. 24 3, dans POUGENS.
SAUPOUDRER (sô-pou-dré), v. a. \\ i° Poudrer de
sel. || Fig. et familièrement. Le pàlejeune homme
[un poète romantique] commençait à sentir l'en-
cens dont le baron avait habilement saupoudré son
exorde, en DE BERNARD, la Chasse aux amants,
§ x. || 2° Par extension, poudrer de farine, de poi-
vre ou de toute autre poudre. Seize onces d'ami-
don saupoudraient seize onces de cheveux étran-
gers qui cachaient dans leur épaisseur le buste
d'un petit homme, VOLT. Dict. phil. Blé, 4. Ils sau-
poudrèrent une hostie de sublimé corrosif, m. Fol.
et lêg. Digression sur les sacrilèges. S'il me tombe
entre les mains un poisson dont la chair est ferme,
j'ai soin de le saupoudrer de fromage râpé et de
l'arroser de vinaigre, BARTTIÉL. Anach. 25. || 3°Terme
d'horticulture. Couvrir légèrement de fumier.
— HIST. xv° s. Du sel puis bien saupoudrer....
E. BESCH, Poésies mss. f° 230. || xvic s. L'un contre
l'autre adonc se met en poinct, Ses mains saupou-
dre, et d'huile son corps oingt, AMYOT, Pompée, 77.
Saupoudrer de sel fort menu, PARÉ, XVHI, 47. Elles
[les femmes romaines] se saulpoudroient de quel-
que pouldre pour réprimer les sueurs, MONT, I, 374.
— ÉTYM. Génev. saupoudrer ; de sel, et poudre.
SAUR (sor), adj. m. Voy. SAURE.
SAURAGÏÏ (so-ra-j'), s. m. Terme de fauconnerie.
Première année d'un oiseau avant qu'il ait mué.
— ÉTYM. Saure.
SAURE (so-r')3 adj. \\ i° D'une couleur jaune qui
lire sur le brun; ne se dit guère qu'en parlant des
chevaux. Un cheval saure. || 2° Hareng saure ou
saur, le hareng salé, séché à la fumée. || On dit
aussi hareng sauret. |l Un homme, une femme mai-
gre comme un hareng saur, un homme, une femme
très-maigre. || 3° En fauconnerie, oiseau saure, ce-
lui qui, étant dans sa première année, n'a point |
perdu son premier pennage, qui est roux. 1
— HIST. xi° s. Li Marganices sist sur un ce-
val sor, Ch. de Roi. cxiai. || im° s. Richece ot sus
ses tresses sores Ung cercle d'or... la Rose, 4 093.
Il xve s. Le visaige est de belle forme en toutes fa-
çons sur le clair brun, assez coulouré, et bien barbu
et de poil brun sur le sor, Bouciq. rv, 4. Sor est
appelé à" sa couleur sorette celui [faucon] qui
a volé et prins devant qu'il ait mué, DU CANGE,
saurus.
— ÉTYM. Prov. saur, sor; ital. sauro; bas-lat.
saurus et sorius, origine incertaine. Diez le tire
du néerlandais, soor, sec, prenant pour primitive
l'acception de hareng saur, hareng desséché ; mais
cela est peu probable, les anciens textes étant re-
latifs non à la dessiccation, mais àla couleur. Malin
.'e tire du basque suria, churia, blanc. On peut
aussi songer au latin saurex ou sorex, souris (une
nuance prise pour un autre).
SAURÉ, ÉE (so-ré, rée), part, passé de saurer.
t SAUREL (sô-rèl), s. m. Nom vulgaire, sur les
côtes de Picardie et de Kormandie, du caranx tra-
duiras, poisson.
SAURER (so-ré), v. a. Faire sécher à la fumée.
Saurer des harengs.
— ÉTYM. Saure; provenç. saurar. On disait aussi
saurir au xvr siècle.
SAURET (so-rè), adj. Le même que saure, dont
il est un diminutif. Maigre comme un hareng sau-
ret, très-maigre. De monsieur Rémond, voici le
portrait : Il a tout à fait l'air d'un hareng sauret
[chanson faite sur un certain Rémond, qui disait
avoir été formé par Ninon de l'Enclos].... je suis
hareng sauret comme M. Rémond; mais n'ayant
pas été formé par Mlle de l'Enclos.... VOLT. Mél.
litt. Mlle de l'Enclos.
SAURIENS (sô-rien), s. m. pi. Terme d'histoire
naturelle. Deuxième ordre des reptiles, renfermant
des animaux à peau grenue ou écailleuse, pourvus
de deux et le plus souvent de quatre membres, et
ayant le corps terminé par une queue allongée et
quelquefois prenante. Le lézard, le crocodile, le
caméléon sont les types les plus connus de cet
ordre.
— ÉTYM. Saûpa, lézard.
f SAURDf (so-rin), s. m. Hareng saur, laite et
nouveau.
t SAURIR (so-rir), v. a. || 1° Saurir les harengs, les
étendre sur des claies dans un lieu clos, et leur
donner de la fumée de feuilles ou de tan. || 2" En
Normandie, saurir un jambon, le fumer.
— ÉTYM. Le même que saurer.
f SAURIS (so-rî), s. m. Saumure de harengs,
bouillie avec des laitances de ce poisson.
f SAURISSAGE (sô-ri-sa-j'), s. m. Action de sau-
rir, de jaunir les harengs.
fSAURISSERIE (sô-ri-se-rie), s. f. Endroit où
l'on saurit.
f SAURISSEUR (sô-ri-seur), s. m. Celui qui sau-
rit les harengs.
t SAUROGRAPHIE (sô-ro-gra-fie), s. f. Traité ou
description des lézards.
— ÉTYM. Saûpa, lézard, et ypâçeiv, décrire.
t SAUROPHAGE (sô-ro-fa-j'), adj. Terme de
zoologie. Qui vit de lézards et autres reptiles.
— ÉTYM. Saûpa, lézard, et tcayeiv, manger.
f SAURURÉES (sô-ru-rée), s. f. pi. Famille de
plantes dicotylédones, dont le type est le genre
saururus, dit en français lézardelle, dont les cha-
tons aigus ont été comparés à la queue d'un lé-
zard (craûpa, lézard, et oùpà, queue).
SAUSSAIE (sô-sê), s. f. Lieu planté de saules. La
saussaie encor fraîche et de pluie arrosée, DELILLE,
Hom. des ch. iv.
— HIST. xiv 0 s. La moitié de tous les aunois,
sauchois.... DU CANGE, saucetum. Delez une sau-
soie, Guescl. 17710. || xv° s. A Cenfort dis : jusqu'à
demain Ne me laissiez, car je pourroye Me for-
voier, pour tout certain Par desplaisir, vers la
saussoye Où est vieillesse, CH. D'ORL. Départie d'a-
mour en bail. Il xvi° s. Qu'aux lieux plus bas soient
les estangs, saussaies, pouplaies DESERRES, 16.
— ÉTYM. Borry, saulzaie, prononcé sausaie;
bourguig. sôco; provenç. sauseda; espagn. salcega;
du lat. lalicetum (QUICHERAT, Addenda), de salix,
saule.
f SAUSSURITE (sô-su-ri-te), s. f. Terme de mi-
néralogie. Matière minérale trouvée pour la pre-
mière fois sur les bords du lac de Genève, et dite
aussi lémanite, jade de Saussure.
SAUT (sô ; le t ne se lie pas dans la conversa-
tion; au pluriel, l's se lie-: des sô-z agile; au xvic
siècle, Palsgrave écrit saultz, mais prononce sauz),
s, m, H 1° Action de sauter, ou, en termes de phy-
siologie, mouvement brusque par lequel un corps
vivant se détache du sol, au moyen de l'extension
brusque d'une ou plusieurs parties de son corps
préalablement fléchies. Ce cheval ne va que par
sauts -et par bonds. Le saut de la carpe. Le voyez-
vous, dit-il [Daniel], ce conquérant [Alexandre]?...
semblable dans ses sauts hardis et dans sa légère
démarche à ces animaux vigoureux et bondis-
sants.... BOSS. Louis de Bourbon. Elle est vive et
légère, elle aime à sauter; il danse avec elle et
change ses sauts en pas, J. 1. ROUSS. Êm. v. Lois
galloises : Dynwal mesura toute l'île en partant tic
la longueur d'un grain d'orge : trois grains font
un pouce; trois pouces, un palme ; trois palmes,
un pied; il y a trois pieds dans un pas ; trois pas,
dans un saut; trois sauts, dans un sillon; mille
sillons forment un mille, MICHELET, Orig. du
droit, p. 4 06. Il Saut de Leucade, voy. LEUCADE.
Il Franchir un fossé de plein saut, le franchir
en un seul saut, sauter d'un bord à l'autre. || En
un saut, en trois sauts, en une course très-ra-
pide. Dans trois sauts je suis hors du temple,
J. J. ROUSS. JBm. n. || Par extension. Ne faire qu'un
saut d'un endroit à un autre, se rendre d'un en-
droit en un autre avec une extrême promptitude.
Nous avions si grand'peur d'arriver trop tard chez
le vieux licencié, que nous ne fîmes qu'un saut du
cul-de-sac à sa maison, LESAGÈ, GilBl. n, 4. Je ne
fis qu'un saut de la chambre à la porte, MARIV.
Pays. parv. 4,c part. |)Fig. Le reste [des sonnets],
aussi peu lu que ceux de Pelletier, N'a fait de
chez Sercy qu'un saut chez l'épicier, BOIL. Art p. 11.
11 Fig. N'aller que par sauts et par bonds, parler avec
une vivacité précipitée, sans ordre, ou agir avec
précipitation, sans réflexion. Sa muse déréglée
[d'un poète sans art], en ses vers vagabonds, Ne
s'élève jamais que par sauts et par bonds, BOIL.
Art p. m. Ce style [biblique] ampoulé, incom-
préhensible, incohérent, qui va par sauts et par
bonds, VOLT. Bibl. exp. Mach.\\ Fig. et familièrement.
Faire un grand saut, aller s'établir dans un en
droit très-éloigné de celui où l'on était. H Faire un
grand saut, se dit aussi quand un homme, d'un
emploi petit ou médiocre, parvient tout d'un coup
à un emploi important, j] Fig. Il y est monté d'un
saut, d'un plein saut, il a été élevé à une place im-
portante, à une haute dignité, sans passer par les
degrés inférieurs. || On dit de même : De simple
soldat il devint capitaine, d'un saut, d'un plein saut.
Il 2° Terme de danse. Espèce de pas de ballet.
|| Saut simple, action de s'élever en l'air. || Saut
battu, se dit quelquefois de l'entrechat. || Saut de
Basque, saut pendant lequel on tourne sur soi-
même. Il 3" Saut périlleux, celui qu'exécutent les
danseurs de corde quand leur corps fait un tour
entier en l'air, ainsi dit parce qu'il est difficile et
dangereux. J'ai été à la messe à Saint-Victor avec
l'évêque; de là par mer voir la Réale, et l'exercice
et toutes les banderoles, et des coups de canon,
et des sauts périlleux d'un Turc, SÉV. 4 es. || Par
extension. Saut périlleux, chute périlleuse. Les
chevaux, ayant pris le mors aux dents, entraî-
naient la belle dans un précipice; son nouvel
amant.....coupa les traits avec une adresse mer-
veilleuse; les six chevaux blancs firent seuls le
saut périlleux, VOLT. Crocheteur borgne. || Fig. Saut
périlleux, résolution, action hasardée. C'est de-
main que je fais le saut périlleux [Henri IV à Ga-
brielle d'Estrées, sur son abjuration], VOLT. Moeurs.
M'i. Il Saut de carpe, certain sautqueles baladins
exécutent à plat ventre, en s'élevant horizontale-
ment. Il Saut de mouton, jeu d'adolescents, où,
après avoir pris son élan, en appuyant les mains
sur les épaules d'un camarade, on saute par-des-
sus sa tête qu'il a baissée d'avance. || 4° Terme de
manège. Saut de mouton, saut capricieux par lequel
un cheval, en s'enlevant, baisse la tête, voûte l'é-
pine dorsale, ramène les extrémités sous le ventre,
et se jette de côté de manière souvent à désarçon-
ner son cavalier. || Saut de pie, petit mouvement du
cheval, que l'on regarde ordinairement comme
un signe de faiblesse. || Pas et le saut, air re-
levé qui s'exécute en trois temps: premier temps,
un galop raccourci ; second, une courbette ; troisiè-
me, une cabriole, et ainsi alternativement. || Donner
un saut à la gourmette, voy. GOURMETTE || 5° Chute
d'un haut lieu comparée à un saut. Le saut était dan-
gereux. Tomber d'un deuxième étage est un terrible
saut. Le roi [père de Frédéric II] crut d'abord que la
princesse Guillemine sa fille était du complot....
il la jeta à coups de pieds par une fenêtre qui
s'ouvrait jusqu'au plancher ; la reine mère, qui se
trouva à celte expédition dans le temps que Guil-
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