ROM
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ROM
1751
de Turenne] ; et les Anglais [au service de France]
surtout ont fait des choses romanesques, ID. 9 août
(675. Les femmes aiment la peine, pourvu qu'elle
soit bien romanesque, STAEL, Corinne, m, 2. || Sub-
stantivement. L'étoile de M. de Lauzun repâlit ; il
n'a point de iogement, il n'a point ses anciennes
entrées; on Jui a ôté le romanesque et le merveil-
leux de son aventure [auprès du roi Jacques II] ;
elle est devenue quasi toute unie : voilà le monde et
le temps, SÉV. 1 4 janv. l 689. La différence qui est en-
tre le romanesque et le naturel, FONT. Lett. gai. H, 7.
Il y eut beaucoup de romanesque dans la conduite
de Charles à Bender, VOLT. Russie, n, 4. || S'emploie
quelquefois en peinture dans le même sens. || 3° Exal-
té, chimérique, comme les personnages de roman.
Elle a un style romanesque dans ce qu'elle conte,
et je suis étonnée que cela déplaise à ceux même
qui aiment les romans, SÉV. 226. Mme de Fontan-
gès joignait à ce peu d'esprit des idées romanes-
ques, Mme DE CAYLUS, Souvenirs, p. 4), dans
POUGENS. Depuis cette conversation le roi crut aisé-
ment que Fénelon était aussi romanesque en fait de
religion qu'en fait de politique, VOLT. Louis XIV, 38.
— ÉTYM. Roman 2; ital. romanzesco.
ROMANESQUEMENT (ro-ma-nè-ske-man), adv.
D'une manière romanesque. Vous ai-je mandé que
le favori de Danemark, amoureux romanesqueinent
de la princesse, est prisonnier, et.qu'on lui fait son
procès? SÉV. 276. La princesse [de Contij était ro-
manesquement belle, et parée et contente, ib. 399.
M. de Lauzun s'en va romanesquement en Irlande
avec six mille bommesj ID. 696. La paix de Pologne
est faite, mais romanesquement ; ce héros [Sobieski],
à la tête de quinze mille hommes, entouré de deux
cent mille, les a Torcés, l'épêe à la main, de signer
le traité, n>. 4 8 nov. (676.
— ÉTYM. Romanesque, et ie suffixe ment.
f ROMANÎÈR (ro-ma-nié), *. m. Terme mili-
taire. Celui qui pèse la viande avec ia romaine.
— ËTYM. Romainej 2.
t RÔMANÏSËR (ro-ma-ni-zé), v. a. \\ 1° Transfor-
mer en Romain; faire prévaloir l'influence romaine;
Les Gaules romanisées par la conquête. || 2° terme de
philologie. Écrire en caractères romains les langues
orientales, en particulier l'arabe et le persan. Deux
éditions romanisées en Bâgo bahâr. || 3" V. n. Suivre
les dogmes de l'Eglise romaine. Ils [certains héré-
tiques] se plaignaient que les calixtins romanisaient
en tout et partout, à la réserve de la coupe, BOSS.
Tar. xi, 173.
— ÉTYM. Romain.
t a. ROMANISER (ro-ma-ni-zê),- ». a. Donner
une apparence romanesque à ce qu'on raconte,
transformer en roman. Il ne se peut rien voir de
plus juste que vos réflexions sur l'abus qui se com-
met eh France, au préjudice .de. l'histoire, par tant
de relations romanisées que l'on y publie, BATLE,
Lett. à J/.***i 2 mai 1697. '•
— ÉTYM.' Roman 2. L'ancienne langue disait ro-
manser pour écrire en langage roman ou faire des
romans.
t ROMANISME (ro-ma-ni-sm'), s; m. Nom donné
en Angleterre à l'Eglise romaine.
— ÉTYM. Romain.
t 1. ROMANISTE (ro-ma-nis-t'), s. m. |ii° Parti-
san du pape. M. de Sorbières veut voir Rome et le
nouveau pape; c'est pour vous montrer qu'il a bien
changé de poil et qu'il n'est pas bon huguenot ;
aussi n'est-il guère bon romaniste, puisque tout ce
changement se fait pour une pension, GUI PATIN,
Lett. t. n, p. 466. |] 2° Nom donné aux juriscon-
sultes, aux érudits qui s'occupent de droit romain.
f 2. ROMANISTE (ro-ma-ni-st'), s. m. Faiseur de
romans (il est inusité), Le monde ne produit point
des gens de cette espèce; ils né sont que le pur
ouvrage d'un romaniste, BÀYLE/ iVôuv. lett. crit.
sur l'hist. du calvinisme, 2).
— ÉTYM. Roman 2.
ROMANTIQUE (ro-man-tï-k*), àdj. jj 1° Syno-
nyme de romanesque, il y avait dans sa beauté je
ne sais quoi de romantique" et de fabuleux qu'on
n'avait vu jusque-là qu'en idée, MARMONTEL, Èèm.
iv. L'âme ardente et l'imagination romantique de
Mlle l'Ëspinâsse lui firent concevoir le projet de
sortit de l'étroite médiocrité où elle craignait de
vieillir, ID. ïb. vu. En 4 806, ie parti romantique de
la cour de Berlin voulait à tout prix la guerre contre
la France, BÈUGNÔT, Èém. ch-. vin. || 2° Particu-
lièrement, il se dit des lieux, des paysages qui rap-
pellent à l'imagination les descriptions des poëmes
et des romans. Aspect, site romantique.. Les rives
du lac de Bienne sont plus sauvages et plus roman-
tiques que celles du lac dé Senèvè, J. J. ROUSS.
5e prom. || S. m. Cela ajoutait un charffiL ai* ro-
mantique de la scène. || 3" Il se dit des écrivains qui
s'affranchissent des règles de composition et de
style établies par les auteurs classiques. Un poète
romantique. Pour lui, il ignore profondément ce
que c'est que le genre classique et le genre roman-
tique ; selon une femme de génie qui, la première,
a prononcé le mot de littérature romantique en
France, « Cette division se rapporte aux deux gran-
des ères du monde, celle qui a précédé l'établisse-
ment du christianisme et celle qui l'a suivi.... » il
ne paraît pas démontré que les deux mots importés
par Mme de Staël soient aujourd'hui compris de
cette façon, v. HOGO, Odes, Prêf. 4 824. || S. -m. Le
romantique est un genre nouveau. || Les classiques
et les romantiques, les partisans du genre classique
et ceux du genre romantique.
— ÉTYM. Roman, qui s'écrivait le plus ordinai-
rement romant.
t ROMANTIQUEMENT (ro-man-ti-ke-man), adv.
D'une manière romantique.
t ROMANTISER (ro-man-ti-zé), v. a. Donner le
caractère de roman. Schiller, romantisant l'histoire
[dans don Garlos], LAGENEVAIS, Rev. des Deux-Mon-
deSj 4 867, t. II, p. 793.
— ÉTYM. Roman 2, écrit anciennement romant.
t ROMANTISME (ro-man-ti-sm'), s. m. Système
littéraire des écrivains romantiques. Du romantisme
jeune appui, Descends de tes nuages, BÉRANG. Trou-
bad.
— ÉTYM. Voy. ROMAN.TIQUE.
t ROMANZOVITE (ro-man-zo-vi-f), s. f. Variété
de grenat.
ROMARIN (ro-ma-rin), s. m. Genre de ia famille
des labiées, qui ne se compose que d'une seule
espèce, le rom'arin officinal, et dont les fleurs por-
tent le nom d'anthos en pharmacie. || Romarin sau-
vage, sedum palustre, L.
— HIST. xvie s. En plusieurs endroits de la Pro-
vence et du Languedoc, le romarin (appelle aussi
lihanotis, pour la senteur d'encens qu'il représente)
vient naturellement parles déserts, o. DE SERRES, 653.
— ÉTYM.. Provenç. romanin, romani; espagn.
romero ; ital. rosmarino ; du lat, rosmarinus, de
rosj rosée, et jnarinus, marin. ■
f ROMRAILLET (ron-ba-llè, Il mouillées), s. m,
Terme de marine. Morceau de bois ou de planche,
qu'on insère dans un assemblage de charpente pour
remplir un vide, ou suppléer au défaut des dimen-
sions des pièces composantes.
— ÉTYM. Catal. romball, tout corps de forme ar-
rondie, venant probablement du lat. rhombus, d'après
JAL.
■[ ROMBALÎËRE ( rôn-ba-liè-r'), s, f. Terme de
marine^ Planche de bordage qui fait le revêtement
du plancher d'une galère.
t ROME (ro-m'), s. f. || i°Nom de la ville d'Italie
qui conquit le monde ancien, fonda le plus grand
des empires et devint la capitale de la catholicité.
Que Jérusalem serait réprouvée et Rome admise,
PASC. Pens. xxi, éd. HAVET. Jésus.... détruisant et
le culte de Moïse dans Jérusalem j qui en était lé
centre, dont il fait sa première église, et le culte
des idoles dans Rome, qui en était le centre, et dont
il fait sa principale église, ID. ib. xvm, 4 4. || 2" Rome
chef-lieu du catholicisme est prise quelquefois pour
lui, comme Genève est prise pour le calvinisme.
Rome a parlé; la causé est jugée. Si mes Lettres
sont condamnées à Rome, ce que j'y condamne est
condamné dans le.ciel, PASC. Pens. xxiv, 66 bis. Je
ne décide point entre Genève et Rome, VOLT.
Henr. n. || 3° Rome figure dans quelques locutions
proverbiales. Tout chemin mène à Rome. Jamais
homme ni Ghevaî n'amenda d'aller à Rome. Vous
êtes amendé du voyage de Rome, Et votre âme....
Fait mentir le proverbe, CORN. Suite du Ment, i, 4.
N'a pas longtemps de Rome revenait Certain ca-
det qui n'y profita guère, LA PONT. COC. || Je Tirai
dire à Rome, se dit d'une chose singulière, extraor-
dinaire, qui ne se voit pas. Si l'on en peut voir un
plus fou, je l'irai dire à Rome, MOL. Bourg, gent.
v, 7. j| Faire Rome,, s'est dit des hommes d'affaires
qui se chargeaient de payements à faire à Rome. Un
banquier qui fait Rome ici pour six testons, RÉGNIER,
Sat. xv.
— HIST. xvié s. Le loup ailà à Rome, et y laissa
de son poil et rien de ses coustumes, COTGRAVE. Qui
.langue a à Rome va, ID.
— ÉTYM. Lat. Roma.
t ROMÉTNE (ro-mé-i-n'), s. f. Antimoniate na-
turel de chaux; de magnésie et de fer.
t ROMESTECQ (ro-mè-stèkj, s. m. Jeu de
cartes qui se joue à deux, quatre ou six person-
nes avec un jeu de piquet auquel on a ajouté les
six.
t ROMINAGRORIS (ro-mi-na-gro-bis'), s. m. Voy.
RAMINAGROBIS.
t ROMIPÈTE (ro-mi-pè-t'), s. m. Pèlerin allant
à Rome. Le nombre des romipètes a été mille fois
plus considérable que celui des hagi qui ont visité
la Mecque et Médine, VOLT. Dict. phil. Coquille.
— ÉTYM. Bas-lat. romipeta, de Roma, Rome., et
petere, aller.
fROMPABLÈ (ron-pa-bl'), adj. Qui peut être rompu.
— HIST. xvr s. Rompable, COTGRAVE..
ROMPEMENT (ron-pe-man), s. m. Action de
rompre. Si bien qu'il ne s'offensait point des per-
sécutions et des rompements de visière que lui fai-
sait continuellement La Rancune, .SCARR. Rom. com.
i, 19. || Rompement de tête, fatigue causée par un
grand bruit, ou par une forte application. Je com-
prends votre rompement de tête dans l'application
dont vous avez eu besoin pour débrouiller cette
confusion, SÉV. à Urne de Guitaut, 3 juin 1693.
— HIST. XIV s. Sans la solution et rompement
de ceste loy, ORÈSME, Thèse de MEUNIER. || xve s. Lé
rompement des murs, des tours et dés maisons,
MONSTREL. t. I, ch. 91, p. 148, dans LACURNE.
|| xvie s. Oyez leur chant, c'est'rompement de teste,
J. MAROT, V, 219.
— ÉTYM. Rompre; prov. rumpemeni; catal. rom-
piment ; espagn. romptmtento ; ital. rompimento.
f ROMPEUR (ron-peur j, s. m. Celui qui rompt,
lis sont fâcheux de la même manière, Qu'un pico-
teur ou rompeur en visière, SCARR. Pois. div. OEuv.
U Vllj p. 4 70.
— HIST. xve s. Violence romperesse de justice,
JUV. DES URSINS, Hist. de Charles YI, p. 290, dans
LACURNE. H xvie s. Rompeur de chanson, COTGRAVE.
— ÉTYM. Rompre; provenç. rompador ; espagn.
rompedor; ital. rompitore.
t ROMPIS (ron-pî), s. m. pi. ferme de.forestier.
Arbres que les vents ont brisés par la moitié ou aux
deux tiers, ou dont seulement les maîtresses bran-
ches sont détachées.
— ÉTYM. Rompre, avec là finale ts, comme dans
aiatis; le même que l'anc. franc, rompeis, qui
signifiait terre nouvellement défrichée.
ROMPRE (ron-pr'), je romps, tu romps, il
romptj nous rompons, vous rompez, ils rompent;
je rompais ; je rompis, nous rompîmes; je romprai;
je romprais ; romps, qu'il rompe, rompons, rom-
pez ; que je rompe, que nous rompions; que je
rompisse, qu'il rompît; rompant, rompu, p. a.
|| 1° Mettre en fragments, enfoncer, démolir. || 2°Dé-
chirer. || 3° Rompre le pain, faiie la cène. || 4° Rom-
pre une lance. || 5° Rompre un condamné. || 6° Gâter
des voies de. communication. || 7° Fig. Rompre ses
fersj ses chaînes. || 8° Rompre la glace, jj 9° Rompre
la paille. || 10° Rompre la tête, les oreilles. || ^"Rom-
pre une troupe, l'enfoncer. Rompre une ligne de
vaisseaux. || 12° En termes militaires, rompre les
divisions, les pelotons. || 13° Congédier, renvoyer.
|| 14° Au trictrac, rompre son plein. || 15° Arrêter;
détourner le mouvement droit d'une chose. Rompre
un coup. Rompre le dé. || 16° En termes d'escrime,
rompre la mesure, la semelle. || 17° Rompre les
chiens. H 18° Réfracter. || 19° En peinture, rompre
les couleurs. || 20" Rompre une' terre, la labourer .
après un long chômage.|| 21° En brasserie, rompre
la couche. 11 22° Rompre la laine, en draperie;
|| 23° Interrompre. || 24° Rompre charge, transbor-
der; 1125» Rompre la mesure d'un vers. j| 26° Empê-
cher d'avoir lieu. || 27° Détruire. || 28° Faire cesser,
mettre fin à; || 29° Rendre nul, en parlant d'amitiés,
de relations, de paix, de traité, etc. |j 3.0° Manquer
aune obligation, à un engagement. || 31° Fatiguer
extrêmement. || 32° Dresser, accoutumer. [| 33° T.
n. Se casser, se briser. || 34° En termes niilitaireSj
passer de l'ordre en bataille à l'ordre en colonne.
|| 35° En escrime, reculer. || 36° Renoncer aux rela-
tions, d'amitié avec.quelqu'un. |j 37° Se : dit du vin
qui, laissé à l'air, change.de couleur. |j 38° y. rèft.
Se rompre, être rompu. || 39° Etre réfracté. || 40° Être
brisé, se briser, en parlant des eaux, des flots.
|| 41° Perdre son ordre, son arrangement. J] 42° Être
défait, changé, rendu nul. || 43° S'accoutumer à.
|| 44° S tout rompre.
1° Mettre en fragments, enfoncer, démolir. H
m'a rompu les dents,-sans m'en laisser une seule,
SACI, Bible, Jérém.Lament. m, 46. Aussitôtil [Sam-
son] rompit ces cordes comme on romprait un
filet, ID. ib. Juges, xvi, 12. Voyez si vous romprez
ces dards liés ensemble, LA FONT; Fables, iv, 18.
Depuis plus d'une semaine Je n'ai trouvé personne
à qui rompre les os ; La vertu de mon bras se petd
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1751
de Turenne] ; et les Anglais [au service de France]
surtout ont fait des choses romanesques, ID. 9 août
(675. Les femmes aiment la peine, pourvu qu'elle
soit bien romanesque, STAEL, Corinne, m, 2. || Sub-
stantivement. L'étoile de M. de Lauzun repâlit ; il
n'a point de iogement, il n'a point ses anciennes
entrées; on Jui a ôté le romanesque et le merveil-
leux de son aventure [auprès du roi Jacques II] ;
elle est devenue quasi toute unie : voilà le monde et
le temps, SÉV. 1 4 janv. l 689. La différence qui est en-
tre le romanesque et le naturel, FONT. Lett. gai. H, 7.
Il y eut beaucoup de romanesque dans la conduite
de Charles à Bender, VOLT. Russie, n, 4. || S'emploie
quelquefois en peinture dans le même sens. || 3° Exal-
té, chimérique, comme les personnages de roman.
Elle a un style romanesque dans ce qu'elle conte,
et je suis étonnée que cela déplaise à ceux même
qui aiment les romans, SÉV. 226. Mme de Fontan-
gès joignait à ce peu d'esprit des idées romanes-
ques, Mme DE CAYLUS, Souvenirs, p. 4), dans
POUGENS. Depuis cette conversation le roi crut aisé-
ment que Fénelon était aussi romanesque en fait de
religion qu'en fait de politique, VOLT. Louis XIV, 38.
— ÉTYM. Roman 2; ital. romanzesco.
ROMANESQUEMENT (ro-ma-nè-ske-man), adv.
D'une manière romanesque. Vous ai-je mandé que
le favori de Danemark, amoureux romanesqueinent
de la princesse, est prisonnier, et.qu'on lui fait son
procès? SÉV. 276. La princesse [de Contij était ro-
manesquement belle, et parée et contente, ib. 399.
M. de Lauzun s'en va romanesquement en Irlande
avec six mille bommesj ID. 696. La paix de Pologne
est faite, mais romanesquement ; ce héros [Sobieski],
à la tête de quinze mille hommes, entouré de deux
cent mille, les a Torcés, l'épêe à la main, de signer
le traité, n>. 4 8 nov. (676.
— ÉTYM. Romanesque, et ie suffixe ment.
f ROMANÎÈR (ro-ma-nié), *. m. Terme mili-
taire. Celui qui pèse la viande avec ia romaine.
— ËTYM. Romainej 2.
t RÔMANÏSËR (ro-ma-ni-zé), v. a. \\ 1° Transfor-
mer en Romain; faire prévaloir l'influence romaine;
Les Gaules romanisées par la conquête. || 2° terme de
philologie. Écrire en caractères romains les langues
orientales, en particulier l'arabe et le persan. Deux
éditions romanisées en Bâgo bahâr. || 3" V. n. Suivre
les dogmes de l'Eglise romaine. Ils [certains héré-
tiques] se plaignaient que les calixtins romanisaient
en tout et partout, à la réserve de la coupe, BOSS.
Tar. xi, 173.
— ÉTYM. Romain.
t a. ROMANISER (ro-ma-ni-zê),- ». a. Donner
une apparence romanesque à ce qu'on raconte,
transformer en roman. Il ne se peut rien voir de
plus juste que vos réflexions sur l'abus qui se com-
met eh France, au préjudice .de. l'histoire, par tant
de relations romanisées que l'on y publie, BATLE,
Lett. à J/.***i 2 mai 1697. '•
— ÉTYM.' Roman 2. L'ancienne langue disait ro-
manser pour écrire en langage roman ou faire des
romans.
t ROMANISME (ro-ma-ni-sm'), s; m. Nom donné
en Angleterre à l'Eglise romaine.
— ÉTYM. Romain.
t 1. ROMANISTE (ro-ma-nis-t'), s. m. |ii° Parti-
san du pape. M. de Sorbières veut voir Rome et le
nouveau pape; c'est pour vous montrer qu'il a bien
changé de poil et qu'il n'est pas bon huguenot ;
aussi n'est-il guère bon romaniste, puisque tout ce
changement se fait pour une pension, GUI PATIN,
Lett. t. n, p. 466. |] 2° Nom donné aux juriscon-
sultes, aux érudits qui s'occupent de droit romain.
f 2. ROMANISTE (ro-ma-ni-st'), s. m. Faiseur de
romans (il est inusité), Le monde ne produit point
des gens de cette espèce; ils né sont que le pur
ouvrage d'un romaniste, BÀYLE/ iVôuv. lett. crit.
sur l'hist. du calvinisme, 2).
— ÉTYM. Roman 2.
ROMANTIQUE (ro-man-tï-k*), àdj. jj 1° Syno-
nyme de romanesque, il y avait dans sa beauté je
ne sais quoi de romantique" et de fabuleux qu'on
n'avait vu jusque-là qu'en idée, MARMONTEL, Èèm.
iv. L'âme ardente et l'imagination romantique de
Mlle l'Ëspinâsse lui firent concevoir le projet de
sortit de l'étroite médiocrité où elle craignait de
vieillir, ID. ïb. vu. En 4 806, ie parti romantique de
la cour de Berlin voulait à tout prix la guerre contre
la France, BÈUGNÔT, Èém. ch-. vin. || 2° Particu-
lièrement, il se dit des lieux, des paysages qui rap-
pellent à l'imagination les descriptions des poëmes
et des romans. Aspect, site romantique.. Les rives
du lac de Bienne sont plus sauvages et plus roman-
tiques que celles du lac dé Senèvè, J. J. ROUSS.
5e prom. || S. m. Cela ajoutait un charffiL ai* ro-
mantique de la scène. || 3" Il se dit des écrivains qui
s'affranchissent des règles de composition et de
style établies par les auteurs classiques. Un poète
romantique. Pour lui, il ignore profondément ce
que c'est que le genre classique et le genre roman-
tique ; selon une femme de génie qui, la première,
a prononcé le mot de littérature romantique en
France, « Cette division se rapporte aux deux gran-
des ères du monde, celle qui a précédé l'établisse-
ment du christianisme et celle qui l'a suivi.... » il
ne paraît pas démontré que les deux mots importés
par Mme de Staël soient aujourd'hui compris de
cette façon, v. HOGO, Odes, Prêf. 4 824. || S. -m. Le
romantique est un genre nouveau. || Les classiques
et les romantiques, les partisans du genre classique
et ceux du genre romantique.
— ÉTYM. Roman, qui s'écrivait le plus ordinai-
rement romant.
t ROMANTIQUEMENT (ro-man-ti-ke-man), adv.
D'une manière romantique.
t ROMANTISER (ro-man-ti-zé), v. a. Donner le
caractère de roman. Schiller, romantisant l'histoire
[dans don Garlos], LAGENEVAIS, Rev. des Deux-Mon-
deSj 4 867, t. II, p. 793.
— ÉTYM. Roman 2, écrit anciennement romant.
t ROMANTISME (ro-man-ti-sm'), s. m. Système
littéraire des écrivains romantiques. Du romantisme
jeune appui, Descends de tes nuages, BÉRANG. Trou-
bad.
— ÉTYM. Voy. ROMAN.TIQUE.
t ROMANZOVITE (ro-man-zo-vi-f), s. f. Variété
de grenat.
ROMARIN (ro-ma-rin), s. m. Genre de ia famille
des labiées, qui ne se compose que d'une seule
espèce, le rom'arin officinal, et dont les fleurs por-
tent le nom d'anthos en pharmacie. || Romarin sau-
vage, sedum palustre, L.
— HIST. xvie s. En plusieurs endroits de la Pro-
vence et du Languedoc, le romarin (appelle aussi
lihanotis, pour la senteur d'encens qu'il représente)
vient naturellement parles déserts, o. DE SERRES, 653.
— ÉTYM.. Provenç. romanin, romani; espagn.
romero ; ital. rosmarino ; du lat, rosmarinus, de
rosj rosée, et jnarinus, marin. ■
f ROMRAILLET (ron-ba-llè, Il mouillées), s. m,
Terme de marine. Morceau de bois ou de planche,
qu'on insère dans un assemblage de charpente pour
remplir un vide, ou suppléer au défaut des dimen-
sions des pièces composantes.
— ÉTYM. Catal. romball, tout corps de forme ar-
rondie, venant probablement du lat. rhombus, d'après
JAL.
■[ ROMBALÎËRE ( rôn-ba-liè-r'), s, f. Terme de
marine^ Planche de bordage qui fait le revêtement
du plancher d'une galère.
t ROME (ro-m'), s. f. || i°Nom de la ville d'Italie
qui conquit le monde ancien, fonda le plus grand
des empires et devint la capitale de la catholicité.
Que Jérusalem serait réprouvée et Rome admise,
PASC. Pens. xxi, éd. HAVET. Jésus.... détruisant et
le culte de Moïse dans Jérusalem j qui en était lé
centre, dont il fait sa première église, et le culte
des idoles dans Rome, qui en était le centre, et dont
il fait sa principale église, ID. ib. xvm, 4 4. || 2" Rome
chef-lieu du catholicisme est prise quelquefois pour
lui, comme Genève est prise pour le calvinisme.
Rome a parlé; la causé est jugée. Si mes Lettres
sont condamnées à Rome, ce que j'y condamne est
condamné dans le.ciel, PASC. Pens. xxiv, 66 bis. Je
ne décide point entre Genève et Rome, VOLT.
Henr. n. || 3° Rome figure dans quelques locutions
proverbiales. Tout chemin mène à Rome. Jamais
homme ni Ghevaî n'amenda d'aller à Rome. Vous
êtes amendé du voyage de Rome, Et votre âme....
Fait mentir le proverbe, CORN. Suite du Ment, i, 4.
N'a pas longtemps de Rome revenait Certain ca-
det qui n'y profita guère, LA PONT. COC. || Je Tirai
dire à Rome, se dit d'une chose singulière, extraor-
dinaire, qui ne se voit pas. Si l'on en peut voir un
plus fou, je l'irai dire à Rome, MOL. Bourg, gent.
v, 7. j| Faire Rome,, s'est dit des hommes d'affaires
qui se chargeaient de payements à faire à Rome. Un
banquier qui fait Rome ici pour six testons, RÉGNIER,
Sat. xv.
— HIST. xvié s. Le loup ailà à Rome, et y laissa
de son poil et rien de ses coustumes, COTGRAVE. Qui
.langue a à Rome va, ID.
— ÉTYM. Lat. Roma.
t ROMÉTNE (ro-mé-i-n'), s. f. Antimoniate na-
turel de chaux; de magnésie et de fer.
t ROMESTECQ (ro-mè-stèkj, s. m. Jeu de
cartes qui se joue à deux, quatre ou six person-
nes avec un jeu de piquet auquel on a ajouté les
six.
t ROMINAGRORIS (ro-mi-na-gro-bis'), s. m. Voy.
RAMINAGROBIS.
t ROMIPÈTE (ro-mi-pè-t'), s. m. Pèlerin allant
à Rome. Le nombre des romipètes a été mille fois
plus considérable que celui des hagi qui ont visité
la Mecque et Médine, VOLT. Dict. phil. Coquille.
— ÉTYM. Bas-lat. romipeta, de Roma, Rome., et
petere, aller.
fROMPABLÈ (ron-pa-bl'), adj. Qui peut être rompu.
— HIST. xvr s. Rompable, COTGRAVE..
ROMPEMENT (ron-pe-man), s. m. Action de
rompre. Si bien qu'il ne s'offensait point des per-
sécutions et des rompements de visière que lui fai-
sait continuellement La Rancune, .SCARR. Rom. com.
i, 19. || Rompement de tête, fatigue causée par un
grand bruit, ou par une forte application. Je com-
prends votre rompement de tête dans l'application
dont vous avez eu besoin pour débrouiller cette
confusion, SÉV. à Urne de Guitaut, 3 juin 1693.
— HIST. XIV s. Sans la solution et rompement
de ceste loy, ORÈSME, Thèse de MEUNIER. || xve s. Lé
rompement des murs, des tours et dés maisons,
MONSTREL. t. I, ch. 91, p. 148, dans LACURNE.
|| xvie s. Oyez leur chant, c'est'rompement de teste,
J. MAROT, V, 219.
— ÉTYM. Rompre; prov. rumpemeni; catal. rom-
piment ; espagn. romptmtento ; ital. rompimento.
f ROMPEUR (ron-peur j, s. m. Celui qui rompt,
lis sont fâcheux de la même manière, Qu'un pico-
teur ou rompeur en visière, SCARR. Pois. div. OEuv.
U Vllj p. 4 70.
— HIST. xve s. Violence romperesse de justice,
JUV. DES URSINS, Hist. de Charles YI, p. 290, dans
LACURNE. H xvie s. Rompeur de chanson, COTGRAVE.
— ÉTYM. Rompre; provenç. rompador ; espagn.
rompedor; ital. rompitore.
t ROMPIS (ron-pî), s. m. pi. ferme de.forestier.
Arbres que les vents ont brisés par la moitié ou aux
deux tiers, ou dont seulement les maîtresses bran-
ches sont détachées.
— ÉTYM. Rompre, avec là finale ts, comme dans
aiatis; le même que l'anc. franc, rompeis, qui
signifiait terre nouvellement défrichée.
ROMPRE (ron-pr'), je romps, tu romps, il
romptj nous rompons, vous rompez, ils rompent;
je rompais ; je rompis, nous rompîmes; je romprai;
je romprais ; romps, qu'il rompe, rompons, rom-
pez ; que je rompe, que nous rompions; que je
rompisse, qu'il rompît; rompant, rompu, p. a.
|| 1° Mettre en fragments, enfoncer, démolir. || 2°Dé-
chirer. || 3° Rompre le pain, faiie la cène. || 4° Rom-
pre une lance. || 5° Rompre un condamné. || 6° Gâter
des voies de. communication. || 7° Fig. Rompre ses
fersj ses chaînes. || 8° Rompre la glace, jj 9° Rompre
la paille. || 10° Rompre la tête, les oreilles. || ^"Rom-
pre une troupe, l'enfoncer. Rompre une ligne de
vaisseaux. || 12° En termes militaires, rompre les
divisions, les pelotons. || 13° Congédier, renvoyer.
|| 14° Au trictrac, rompre son plein. || 15° Arrêter;
détourner le mouvement droit d'une chose. Rompre
un coup. Rompre le dé. || 16° En termes d'escrime,
rompre la mesure, la semelle. || 17° Rompre les
chiens. H 18° Réfracter. || 19° En peinture, rompre
les couleurs. || 20" Rompre une' terre, la labourer .
après un long chômage.|| 21° En brasserie, rompre
la couche. 11 22° Rompre la laine, en draperie;
|| 23° Interrompre. || 24° Rompre charge, transbor-
der; 1125» Rompre la mesure d'un vers. j| 26° Empê-
cher d'avoir lieu. || 27° Détruire. || 28° Faire cesser,
mettre fin à; || 29° Rendre nul, en parlant d'amitiés,
de relations, de paix, de traité, etc. |j 3.0° Manquer
aune obligation, à un engagement. || 31° Fatiguer
extrêmement. || 32° Dresser, accoutumer. [| 33° T.
n. Se casser, se briser. || 34° En termes niilitaireSj
passer de l'ordre en bataille à l'ordre en colonne.
|| 35° En escrime, reculer. || 36° Renoncer aux rela-
tions, d'amitié avec.quelqu'un. |j 37° Se : dit du vin
qui, laissé à l'air, change.de couleur. |j 38° y. rèft.
Se rompre, être rompu. || 39° Etre réfracté. || 40° Être
brisé, se briser, en parlant des eaux, des flots.
|| 41° Perdre son ordre, son arrangement. J] 42° Être
défait, changé, rendu nul. || 43° S'accoutumer à.
|| 44° S tout rompre.
1° Mettre en fragments, enfoncer, démolir. H
m'a rompu les dents,-sans m'en laisser une seule,
SACI, Bible, Jérém.Lament. m, 46. Aussitôtil [Sam-
son] rompit ces cordes comme on romprait un
filet, ID. ib. Juges, xvi, 12. Voyez si vous romprez
ces dards liés ensemble, LA FONT; Fables, iv, 18.
Depuis plus d'une semaine Je n'ai trouvé personne
à qui rompre les os ; La vertu de mon bras se petd
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