1708
RÉV
REV
REV
commence donc par antichambre [par les sollici-
tations], SCEIBE, le Prix de la vie, dans les Histo-
riettes et proverbes.
— REM. Rêver est suivi de la préposition de j
quand il s'agit de rêve ~: J'ai rêvé de vous cette
nuit ; de la préposition à quand il s'agit de médita-
tion : J'ai rêvé toute la nuit à cet incident.
— HIST. XIII" s. Mais sul de celé gent Stigand
L'arceveske s'en va gabant, Ki s'est turnez en une
part, E dit que reeve li vieillars, Edouard le cou-
ps, v. 3783. Cuidiés que dame à cuer vaillant Aint
[aime] ung garçon fol et saillant, Qui s'en ira par
nuit resver, la Rose, 7776. Nous venions l'autrier
de joer, TSt de resver, Moi et mi compaing et mi
per, Bu CANGE, dans le Gloss. français. || xiv* s.
Comme Fouquet Hodierne fust alez avec trois com-
paignons charretiers esbatre et resver de nuit, DU
CANGE, reventare. || xv" s. Sire chevalier, vous res-
vez, ce me semble ; car vos raisons sont toutes con-
traires à cest achèvement que tant desirez à avoir,
Perceforest, t. v, f° 45.
— ÉTYM. Origine incertaine. Parmi les langues
romanes, jusqu'à présent on ne connaît rêver que
dans le français. Le P. Labbe, Ampère et Génin ont
supposé une parenté entre rêver et desver (voy. EN-
DÊVER) . On a indiqué l'anglais to rave, avoir le dé-
lire; mais le mot anglais parait venir du français,
non le français de l'anglais ; il en est de même du
flamand reven, revelen, et du moyen haut-alle-
mand rében. Diez conjecture que rêve est une forme
dialectique pour rage, et représente le latin rabies.
Cette conjecture ne satisfait ni à la forme (rabies
ayant déjà donné rage), ni au sens (revC~ ::gnifiant
essentiellement vagabonder, faire le vaurien). On
satisfait mieux à l'une et à l'autre en s'adressant
au danois roeve, angl. to rove, errer, vagabonder,
faire le bandit, d'où, en anglais, avoir le délire, et,
en français, faire un rêve.
t RÉVERBÉRANT, ANTE (ré-vèr-bé-ran, ran-t'),
adj. Qui-a la propriété de réverbérer; qui produit
la réverbération. Surfaces réverbérantes, RAMONU,
Inst. Mém. scienc. 4809, p. 64 5.
RÉVERBÉRATION (ré-vèr-bé-ra-sion; en vers,
de six syllabes), s. f. ]| i° Réflexion de la lumière
et de la chaleur par un corps qui ne les absorbe
pas. La réverbération des rayons du soleil. Ces ré-
verbérations terrestres doivent être assez communes
dans l'atmosphère des montagnes, BERN. DE ST.-P.
Harm. aquat. air, liv. m. || S'est dit delà répercussion
du son. || Fig. N'admirez-vous pas l'éclat et la puis-
sance que donne la réverbération du soleil [le roi]?...
n'aurons-nous jamais un rayon ? SÉV. 322. || 2° Fig.
Reflet. Je ne me vante pas d'être amie de M. le
Premier [Béringhen] ; mais je l'ai vu assez souvent;
il me trouve avec ses amis, et vous savez les sortes
de réverbérations que cela fait, SËV. 4 4 sept. 4 67 6.
Je n'étais son amie [de Mme du Plessis-Guénégaud]
que par réverbération.... mais nous étions selon
son goût, ID. 40 août 4877. Figurez-vous une qua-
trième, une cinquième réverbération de Voltaire,
si l'on peut parler ainsi ; supposez une série d'imi-
tations successives qui vous auraient fait descendre
à une pièce de Dubelloy, VILLEMAIN, Littêr. Tabl.
du XVIIIe siècle, 2° partie, 2e leçon.
— HIST. xiv" s. Le basilique, quant il voit sa fi-
gure ou [au] miroir, meurt pour la réverbération du
venin que li miroir li rent, H. DE MONDEVILLE, f° 88,
verso. Puis tu fais pour ta fixion Feu de reverbe-
ration, Voire si très chault que tout fond, Nat. à
l'alchim. 46. || xvr s. Le rayon par le moyen de la
réverbération prent corps de feu et force d'enflam-
mer, AMYOT, Numa, xvn. La réverbération des rayons
de la lune, qui donnoit contre les boucliers, ID.
Nicias, xxxrx. La faculté auditive faite par la réver-
bération de l'air, de laquelle sont faits les sons,
PARÉ, ni, 8. Il [l'homme mordu par un chien en-
ragé] craint l'eau et toutes choses transparentes et
luisantes, ayans quelque réverbération [faisant mi-
roir], ID. xxm, 4 8.
— ÉTYM. Frovenç. reverberalio ; espagn. réver-
bération; ital. reverberazione ; du lat. reverbera-
tionem ; de reverberare, réverbérer.
— f RÉVERBÉRATOIRE (ré-vèr-bé-ra-toi-r'), adj.
Fournaise réverbératoire, fournaise disposée en ré-
verbère.
RÉVERBÈRE (ré-vèr-bè-r'), s. m. || 1" Miroir des-
tiné à réfléchir dans une direction déterminée la
lumière ou la chaleur. || Fig. Les fleurs ont des
réverbères ou des pétales pour réfléchir la lumière
de l'astre du jour, BERN. DE ST-P. Harmon. liv. i,
Tabl. gêner. || 2° Par extension, lanterne munie
d'une lampe et d'un ou de plusieurs réflecteurs, et
qui sert à éclairer une rue, une place, etc. S la
clarté, à la lueur d'un réverbère. Les voleurs de
nuit redoutent les réverbères, D'ALEMB. Éloges,
duc d'Estr. Quand les voleurs ne sont pas réprimés,
il faut allumer les réverbères ; les réverbères de
l'ordre social sont les journaux, FRANÇAIS DENANTES,
dans BAILLY, Notice, p. 78. || 3" Chasse au réver-
bère, chasse aux canards sauvages, faite la nuit au
moyen d'une lanterne placée en avant du bateau
qui porte les chasseurs. || 4° Nom qu'on donne aux
parois d'un fourneau destinées à réfléchir la cha-
leur. Quatre onces de poudre d'antimoine calcinées
quelques heures au fourneau du réverbère, VOLT.
Feu, i, 2. || Feu de réverbère,-feu dont on fait ra-
battre la flamme sur les matières que l'on expose à
son action.
— ÉTYM. Voy. RÉVERBÉRER.
RÉVERBÉRÉ, ÉE (ré-vèr-bé-ré, rée), part, passé
de réverbérer. Les rayons du soleil réverbérés par
la muraille.
RÉVERBÉRER (ré-vèr-bé-ré. La syllabe bé prend
un accent grave quand la syllabe qui suit est
muette : il réverbère ; excepté au futur et au con-
ditionnel : il réverbérera), v. a. || i° Renvoyer, en
parlant de la lumière et de la chaleur. Des pla-
ques de fer qui réverbèrent la chaleur du foyer
dans la chambre. || 2° Ancien terme de chimie. Ré-
duire les corps en chaux par un feu violent. || 3° V.
». Etre réverbéré. Les rayons du soleil réverbèrent
contre cette muraille. || Fig. L'amitié qu'il [du Cou-
dray] a pour vous réverbère sur moi, SÉV. 4 9avr. 4 694.
— HIST. XVe s..Ne vueillez réverbérer [regimber]
à l'esguillon, Perceforest, t. iv, f° 47. || xvr s. Elle
le vit contre une muraille blanche, où reverberoit
la clarté de la chandelle, MARG. NOUV. LIV. Pour
réverbérer la lumière et la flamme sus la matière
à calciner ou à distiller, PARÉ, xxvi, 2. Je ne puis
pas ici endurer, les rays du soleyl se réverbèrent si
fort, PALSGR. p. 682.
— ÉTYM. Lat. revcrberare, de re, et verberare,
frapper.
■f REVERCHER (re-vèr-ché), v. a. Boucher les
trous d'une pièce de poterie d'étain avec le fer à
souder.
—ÉTYM. Dans l'anc. franc, revercher ou rever-
chier signifie examiner, visiter ; il représente pro-
bablement une forme revertiare, dérivée du lat.
revertere, retourner : retourner pour examiner.
REVERDI, IE (re-vèr-di, die), part, passé de re-
verdir. Redevenu vert. Sa feuille renaissante et ses
bras reverdis, DELILLE, En. xn. || Fig. Qui semble
rajeuni, en parlant d'un vieillard. Je l'ai trouvé tout
reverdi.
f REVERDIE (re-vèr-die), s. f. Nom donné en
certains lieux de ia Bretagne aux grandes marées
qui arrivent au défaut ainsi qu'au plein de la lune.
— ÉTYM. Reverdi, par une figure dont il y avait
des analogues dans l'ancienne langue : xni" s. La
douçor et la mélodie Me mist ou [au] cuer grant
reverdie, la Rose, 74 2.
REVERDIR (re-vcr-dir), v. a. || i° Repeindre en
vert. Ces barreaux ont perdu leur couleur, il faut
les reverdir. || 2° V. n. Redevenir vert. Ce que vous
; dites des arbres qui changent est admirable ; la
! persévérance de ceux de Provence est triste et en-
nuyeuse : il vaut mieux reverdir que d'être tou-
: jours vert, SÉV. 7 juin 4 675. X ses accords les chênes
reverdissent, i. B. ROUSS. Allég. i, 6. || Fig. et po-
pulairement. Planter là, laisser là quelqu'un pour
reverdir, le laisser en quelque endroit et ne pas
aller le retrouver. Et le laissa là non pas pour re-
verdir, mais pour maudire cent fois son malheur,
qui ne lui venait que de trop bonne fortune,
SCARR. Rom. coin, i, 9. La dame gagna la guérite.
Et le laissa pour reverdir, ID. Yirg. iv. ||3° Fig. Se
ranimer. Frappe ! et ces bords [la Grèce], au gré du
ciel vengeur, Reverdiront d'abondance et de gloire,
BÉRANG. Armer. Ainsi, noués en gerbe, Reverdiront
mes jours, v. HUGO, Odes, v, 26. || Familièrement.
Reprendre du crédit. Melfort se rit catholique, et re-
verdit en crédit et en confiance à St-Germain [la
cour de Jacques III], ST-SIM. 446, 4 28.
— HIST. xn" s. Quant li estes et la douce saisons
Font foille et flor et les prés raverdir, Coud, xm. X
la douçor du tens qui raverdoie Chantent oisel et
florissent vergier, ib. xxi. || xm" s. Que erbelete
poignent et pré sont reverdi, Berte, i. Ce fu en mai
en cel termine Que la flor monte en l'aube-espine,
Prez reverdissent et li bos, Et oisiel chantent sans
repos, Ren. 4867. Toz reverdis et esprandans, [elle]
Li a geté ses iex es suens [aux siens], lat de l'ombre.
|| XV s. Et aucunes fois avient que pour les malles
noises qu'il li maine, et aussi qu'il la bat, qu'elle
se va, et plante son mary pour reverdy, Les 4 5 joyes
de mariage, p. 92. || xvi° s. May qui portoit robe
reverdissante, MAROT, m, 98. La mesme haine qui
y estoit se reverdit de jour à autre, PASQUIER, Be-
cherches, iv, p. 438, dans LACUUNE.
— ÉTYM. Re.... et verdir; Berry, revard'sir; pro-
venu, reverdir, reverdeiar ; ital. riverdire.
I REVERDISSEMENT (re-vèr-di-se-man), s. m
Action de reverdir. État de ce qui reverdit.
— REM. Ce mot n'est pas un néologisme comme
on l'a dit, il est dans le Dictionnaire de l'Acadé-
mie de 4 696, mais avec la note qu'il doit être ef-
facé. Furetière l'admet dans son Dictionnaire sans
aucune observation.
— HIST. xvr s. Tant s'en faut que ce soit apporter
remède à la maladie qui s'offre, qu'au contraire c'est
un rangregement et reverdissement de la plaie,
PASQUIER, Exhortation aux princes, cité par FEU-
GÈRE dans son Glossaire d'Ét. Pasquier.
t REVERDOIR (re-vèr-doir), s. m. Dans les
brasseries, petite cuve placée sous la cuve dite ma-
tière, et qui est munie d'une pompe à chapelet.
RÉVÉRÉ, ÉE (ré-vé-ré, rée), part, passé de ré-
vérer. Traité avec révérence. Je ne suis point, mon
frère, un docteur révéré, MOL. Tart. i, 6. Son au-
torité révérée autant par le mérite de sa personne
que par la majesté de son sceptre, BOSS. Hist. n, 4 3.
Surtout qu'en vos écrits la langue révérée En vos
plus grands excès vous soit toujours sacrée, BOIL.
Art p. i.
REVEREMMENT (ré-vé-ra-man), adv. D'une ma-
nière révérente. Les hommes sont accoutumés, il y
a longtemps, à manquer au respect qu'ils doivent
à Dieu, et à traiter peu révéremment les choses
sacrées, BOSS. Serm. 3« dim. après Pâq. préambule.
— HIST. xvc s. En la maison d'un roy on doit
faire le service divin très reveremment, Bibl. des
ch. 6e série, t. n, p. 4 46. \\xvv s. Avoir reverem-
ment servi un maistre, MONT, I, 4 3. Et le saluèrent
fort reveremment, CARL. IV, 20. Luther traite peu
reveremment le pape, SLEHUN, f. 25.
— ÉTYM. Rêvèrent, et le suffixe ment; prov. reve-
renmen; esp. reverentemente ; ital. riverentemente.
RÉVÉRENCE (ré-vé-ran-s'), s. f. || 1" Grand res-
pect mêlé d'une sorte de crainte. Depuis aux bons
sergents j'ai porté révérence, RÉGNIER, Sat. vm. Ou
vous les exécuterez [les décrets] avec révérence, ou
vous nous manderez la raison que vous croyez
avoir de ne pas le faire, PASG. Prov. xvm.Les spec-
tacles et les jeux publics, où la révérence de l'or-
dre sacerdotal est ravilie, BOSS. Ordonn. synodale,
469). Que peuvent des évêques qui ont anéanti eux-
mêmes l'autorité de leur chaire et la révérence
qu'on doit à la succession, en condamnant ouver-
tement leurs prédécesseurs jusqu'à la source même
de leur sacre? ID. Reine d'Anglet. Il assistait tous
les jours au saint sacrifice; et son attention et
sa modestie imprimaient le respect aux âmes les
moins touchées de la révérence du lieu et de
la sainteté du culte, FLÉCH. DUC de Mont. Il [Eu-
chidas] se purifia d'abord, s'aspergeant d'eau sa-
crée, se couronna de laurier, s'approcha de l'autel,
y prit avec révérence le feu sacré.... ROLLIN, Hist.
anc. OEuv. t. m, p. 270, dans POUGENS. Ayez pour
la grammaire un peu de révérence, REGNARD, le
Distr. ni, 3. ô révérence des temps passés et des
contrées éloignées, combien tu nous fais dire de
sottises! RAYNAL, Hist.phil. i, 24. ||Fig. L'histoire,
des grands coeurs la plus chère espérance, Que le
temps traite seule avecque révérence, ROTR. St-
Gen. i, 4. || 2° Populairement. Révérence parler,
parlant par révérence, sauf votre révérence, excuse
dont on se sert quand on dit quelque chose qui
pourrait déplaire ou blesser. Et moi, monsieur,
que j'ai mon haut-de-chausse tout troué par der-
rière, et qu'on me voit, révérence parler.... MOL.
l'Av. m, 2. Ce damoiseau, parlant par révérence,
Me fait cocu, madame, avec toute licence, ID.
Sgan. 4 6. Mais dépenser son bien pour acheter du
mal, Révérenceparler, c'est être un animal, BOUR-
SABLT, Fabl. d'Ésope, n, 6. Sa vie [de Frédéric II]
et, révérence parler, la mienne, sont de plaisants
contrastes; mais enfin il avoue que je suis plus
heureux que lui;, c'est un grand point et une belle
leçon, VOLT. Lett. d'Argental, 8 nov. 4757. || 3° Ti-
tre d'honneur qu'on donnait à certains religieux. 11
n'y a pas même jusqu'aux religieux, qui, nonob-
stant les continuelles humiliations auxquelles leurs
règles et leur profession les obligent, ne se trai-
tent entre eux de Votre Révérence, CAILLIÈRES,
Muts à la mode, 2« convers. 11 dit Votre Révérence
à un prince du sang et Votre Altesse à un jésuite,
LA BRU Y. xi. || En cet emploi, Révérence prend une
majuscule l,| Populairement. On a bien parlé à Sa
RÉV
REV
REV
commence donc par antichambre [par les sollici-
tations], SCEIBE, le Prix de la vie, dans les Histo-
riettes et proverbes.
— REM. Rêver est suivi de la préposition de j
quand il s'agit de rêve ~: J'ai rêvé de vous cette
nuit ; de la préposition à quand il s'agit de médita-
tion : J'ai rêvé toute la nuit à cet incident.
— HIST. XIII" s. Mais sul de celé gent Stigand
L'arceveske s'en va gabant, Ki s'est turnez en une
part, E dit que reeve li vieillars, Edouard le cou-
ps, v. 3783. Cuidiés que dame à cuer vaillant Aint
[aime] ung garçon fol et saillant, Qui s'en ira par
nuit resver, la Rose, 7776. Nous venions l'autrier
de joer, TSt de resver, Moi et mi compaing et mi
per, Bu CANGE, dans le Gloss. français. || xiv* s.
Comme Fouquet Hodierne fust alez avec trois com-
paignons charretiers esbatre et resver de nuit, DU
CANGE, reventare. || xv" s. Sire chevalier, vous res-
vez, ce me semble ; car vos raisons sont toutes con-
traires à cest achèvement que tant desirez à avoir,
Perceforest, t. v, f° 45.
— ÉTYM. Origine incertaine. Parmi les langues
romanes, jusqu'à présent on ne connaît rêver que
dans le français. Le P. Labbe, Ampère et Génin ont
supposé une parenté entre rêver et desver (voy. EN-
DÊVER) . On a indiqué l'anglais to rave, avoir le dé-
lire; mais le mot anglais parait venir du français,
non le français de l'anglais ; il en est de même du
flamand reven, revelen, et du moyen haut-alle-
mand rében. Diez conjecture que rêve est une forme
dialectique pour rage, et représente le latin rabies.
Cette conjecture ne satisfait ni à la forme (rabies
ayant déjà donné rage), ni au sens (revC~ ::gnifiant
essentiellement vagabonder, faire le vaurien). On
satisfait mieux à l'une et à l'autre en s'adressant
au danois roeve, angl. to rove, errer, vagabonder,
faire le bandit, d'où, en anglais, avoir le délire, et,
en français, faire un rêve.
t RÉVERBÉRANT, ANTE (ré-vèr-bé-ran, ran-t'),
adj. Qui-a la propriété de réverbérer; qui produit
la réverbération. Surfaces réverbérantes, RAMONU,
Inst. Mém. scienc. 4809, p. 64 5.
RÉVERBÉRATION (ré-vèr-bé-ra-sion; en vers,
de six syllabes), s. f. ]| i° Réflexion de la lumière
et de la chaleur par un corps qui ne les absorbe
pas. La réverbération des rayons du soleil. Ces ré-
verbérations terrestres doivent être assez communes
dans l'atmosphère des montagnes, BERN. DE ST.-P.
Harm. aquat. air, liv. m. || S'est dit delà répercussion
du son. || Fig. N'admirez-vous pas l'éclat et la puis-
sance que donne la réverbération du soleil [le roi]?...
n'aurons-nous jamais un rayon ? SÉV. 322. || 2° Fig.
Reflet. Je ne me vante pas d'être amie de M. le
Premier [Béringhen] ; mais je l'ai vu assez souvent;
il me trouve avec ses amis, et vous savez les sortes
de réverbérations que cela fait, SËV. 4 4 sept. 4 67 6.
Je n'étais son amie [de Mme du Plessis-Guénégaud]
que par réverbération.... mais nous étions selon
son goût, ID. 40 août 4877. Figurez-vous une qua-
trième, une cinquième réverbération de Voltaire,
si l'on peut parler ainsi ; supposez une série d'imi-
tations successives qui vous auraient fait descendre
à une pièce de Dubelloy, VILLEMAIN, Littêr. Tabl.
du XVIIIe siècle, 2° partie, 2e leçon.
— HIST. xiv" s. Le basilique, quant il voit sa fi-
gure ou [au] miroir, meurt pour la réverbération du
venin que li miroir li rent, H. DE MONDEVILLE, f° 88,
verso. Puis tu fais pour ta fixion Feu de reverbe-
ration, Voire si très chault que tout fond, Nat. à
l'alchim. 46. || xvr s. Le rayon par le moyen de la
réverbération prent corps de feu et force d'enflam-
mer, AMYOT, Numa, xvn. La réverbération des rayons
de la lune, qui donnoit contre les boucliers, ID.
Nicias, xxxrx. La faculté auditive faite par la réver-
bération de l'air, de laquelle sont faits les sons,
PARÉ, ni, 8. Il [l'homme mordu par un chien en-
ragé] craint l'eau et toutes choses transparentes et
luisantes, ayans quelque réverbération [faisant mi-
roir], ID. xxm, 4 8.
— ÉTYM. Frovenç. reverberalio ; espagn. réver-
bération; ital. reverberazione ; du lat. reverbera-
tionem ; de reverberare, réverbérer.
— f RÉVERBÉRATOIRE (ré-vèr-bé-ra-toi-r'), adj.
Fournaise réverbératoire, fournaise disposée en ré-
verbère.
RÉVERBÈRE (ré-vèr-bè-r'), s. m. || 1" Miroir des-
tiné à réfléchir dans une direction déterminée la
lumière ou la chaleur. || Fig. Les fleurs ont des
réverbères ou des pétales pour réfléchir la lumière
de l'astre du jour, BERN. DE ST-P. Harmon. liv. i,
Tabl. gêner. || 2° Par extension, lanterne munie
d'une lampe et d'un ou de plusieurs réflecteurs, et
qui sert à éclairer une rue, une place, etc. S la
clarté, à la lueur d'un réverbère. Les voleurs de
nuit redoutent les réverbères, D'ALEMB. Éloges,
duc d'Estr. Quand les voleurs ne sont pas réprimés,
il faut allumer les réverbères ; les réverbères de
l'ordre social sont les journaux, FRANÇAIS DENANTES,
dans BAILLY, Notice, p. 78. || 3" Chasse au réver-
bère, chasse aux canards sauvages, faite la nuit au
moyen d'une lanterne placée en avant du bateau
qui porte les chasseurs. || 4° Nom qu'on donne aux
parois d'un fourneau destinées à réfléchir la cha-
leur. Quatre onces de poudre d'antimoine calcinées
quelques heures au fourneau du réverbère, VOLT.
Feu, i, 2. || Feu de réverbère,-feu dont on fait ra-
battre la flamme sur les matières que l'on expose à
son action.
— ÉTYM. Voy. RÉVERBÉRER.
RÉVERBÉRÉ, ÉE (ré-vèr-bé-ré, rée), part, passé
de réverbérer. Les rayons du soleil réverbérés par
la muraille.
RÉVERBÉRER (ré-vèr-bé-ré. La syllabe bé prend
un accent grave quand la syllabe qui suit est
muette : il réverbère ; excepté au futur et au con-
ditionnel : il réverbérera), v. a. || i° Renvoyer, en
parlant de la lumière et de la chaleur. Des pla-
ques de fer qui réverbèrent la chaleur du foyer
dans la chambre. || 2° Ancien terme de chimie. Ré-
duire les corps en chaux par un feu violent. || 3° V.
». Etre réverbéré. Les rayons du soleil réverbèrent
contre cette muraille. || Fig. L'amitié qu'il [du Cou-
dray] a pour vous réverbère sur moi, SÉV. 4 9avr. 4 694.
— HIST. XVe s..Ne vueillez réverbérer [regimber]
à l'esguillon, Perceforest, t. iv, f° 47. || xvr s. Elle
le vit contre une muraille blanche, où reverberoit
la clarté de la chandelle, MARG. NOUV. LIV. Pour
réverbérer la lumière et la flamme sus la matière
à calciner ou à distiller, PARÉ, xxvi, 2. Je ne puis
pas ici endurer, les rays du soleyl se réverbèrent si
fort, PALSGR. p. 682.
— ÉTYM. Lat. revcrberare, de re, et verberare,
frapper.
■f REVERCHER (re-vèr-ché), v. a. Boucher les
trous d'une pièce de poterie d'étain avec le fer à
souder.
—ÉTYM. Dans l'anc. franc, revercher ou rever-
chier signifie examiner, visiter ; il représente pro-
bablement une forme revertiare, dérivée du lat.
revertere, retourner : retourner pour examiner.
REVERDI, IE (re-vèr-di, die), part, passé de re-
verdir. Redevenu vert. Sa feuille renaissante et ses
bras reverdis, DELILLE, En. xn. || Fig. Qui semble
rajeuni, en parlant d'un vieillard. Je l'ai trouvé tout
reverdi.
f REVERDIE (re-vèr-die), s. f. Nom donné en
certains lieux de ia Bretagne aux grandes marées
qui arrivent au défaut ainsi qu'au plein de la lune.
— ÉTYM. Reverdi, par une figure dont il y avait
des analogues dans l'ancienne langue : xni" s. La
douçor et la mélodie Me mist ou [au] cuer grant
reverdie, la Rose, 74 2.
REVERDIR (re-vcr-dir), v. a. || i° Repeindre en
vert. Ces barreaux ont perdu leur couleur, il faut
les reverdir. || 2° V. n. Redevenir vert. Ce que vous
; dites des arbres qui changent est admirable ; la
! persévérance de ceux de Provence est triste et en-
nuyeuse : il vaut mieux reverdir que d'être tou-
: jours vert, SÉV. 7 juin 4 675. X ses accords les chênes
reverdissent, i. B. ROUSS. Allég. i, 6. || Fig. et po-
pulairement. Planter là, laisser là quelqu'un pour
reverdir, le laisser en quelque endroit et ne pas
aller le retrouver. Et le laissa là non pas pour re-
verdir, mais pour maudire cent fois son malheur,
qui ne lui venait que de trop bonne fortune,
SCARR. Rom. coin, i, 9. La dame gagna la guérite.
Et le laissa pour reverdir, ID. Yirg. iv. ||3° Fig. Se
ranimer. Frappe ! et ces bords [la Grèce], au gré du
ciel vengeur, Reverdiront d'abondance et de gloire,
BÉRANG. Armer. Ainsi, noués en gerbe, Reverdiront
mes jours, v. HUGO, Odes, v, 26. || Familièrement.
Reprendre du crédit. Melfort se rit catholique, et re-
verdit en crédit et en confiance à St-Germain [la
cour de Jacques III], ST-SIM. 446, 4 28.
— HIST. xn" s. Quant li estes et la douce saisons
Font foille et flor et les prés raverdir, Coud, xm. X
la douçor du tens qui raverdoie Chantent oisel et
florissent vergier, ib. xxi. || xm" s. Que erbelete
poignent et pré sont reverdi, Berte, i. Ce fu en mai
en cel termine Que la flor monte en l'aube-espine,
Prez reverdissent et li bos, Et oisiel chantent sans
repos, Ren. 4867. Toz reverdis et esprandans, [elle]
Li a geté ses iex es suens [aux siens], lat de l'ombre.
|| XV s. Et aucunes fois avient que pour les malles
noises qu'il li maine, et aussi qu'il la bat, qu'elle
se va, et plante son mary pour reverdy, Les 4 5 joyes
de mariage, p. 92. || xvi° s. May qui portoit robe
reverdissante, MAROT, m, 98. La mesme haine qui
y estoit se reverdit de jour à autre, PASQUIER, Be-
cherches, iv, p. 438, dans LACUUNE.
— ÉTYM. Re.... et verdir; Berry, revard'sir; pro-
venu, reverdir, reverdeiar ; ital. riverdire.
I REVERDISSEMENT (re-vèr-di-se-man), s. m
Action de reverdir. État de ce qui reverdit.
— REM. Ce mot n'est pas un néologisme comme
on l'a dit, il est dans le Dictionnaire de l'Acadé-
mie de 4 696, mais avec la note qu'il doit être ef-
facé. Furetière l'admet dans son Dictionnaire sans
aucune observation.
— HIST. xvr s. Tant s'en faut que ce soit apporter
remède à la maladie qui s'offre, qu'au contraire c'est
un rangregement et reverdissement de la plaie,
PASQUIER, Exhortation aux princes, cité par FEU-
GÈRE dans son Glossaire d'Ét. Pasquier.
t REVERDOIR (re-vèr-doir), s. m. Dans les
brasseries, petite cuve placée sous la cuve dite ma-
tière, et qui est munie d'une pompe à chapelet.
RÉVÉRÉ, ÉE (ré-vé-ré, rée), part, passé de ré-
vérer. Traité avec révérence. Je ne suis point, mon
frère, un docteur révéré, MOL. Tart. i, 6. Son au-
torité révérée autant par le mérite de sa personne
que par la majesté de son sceptre, BOSS. Hist. n, 4 3.
Surtout qu'en vos écrits la langue révérée En vos
plus grands excès vous soit toujours sacrée, BOIL.
Art p. i.
REVEREMMENT (ré-vé-ra-man), adv. D'une ma-
nière révérente. Les hommes sont accoutumés, il y
a longtemps, à manquer au respect qu'ils doivent
à Dieu, et à traiter peu révéremment les choses
sacrées, BOSS. Serm. 3« dim. après Pâq. préambule.
— HIST. xvc s. En la maison d'un roy on doit
faire le service divin très reveremment, Bibl. des
ch. 6e série, t. n, p. 4 46. \\xvv s. Avoir reverem-
ment servi un maistre, MONT, I, 4 3. Et le saluèrent
fort reveremment, CARL. IV, 20. Luther traite peu
reveremment le pape, SLEHUN, f. 25.
— ÉTYM. Rêvèrent, et le suffixe ment; prov. reve-
renmen; esp. reverentemente ; ital. riverentemente.
RÉVÉRENCE (ré-vé-ran-s'), s. f. || 1" Grand res-
pect mêlé d'une sorte de crainte. Depuis aux bons
sergents j'ai porté révérence, RÉGNIER, Sat. vm. Ou
vous les exécuterez [les décrets] avec révérence, ou
vous nous manderez la raison que vous croyez
avoir de ne pas le faire, PASG. Prov. xvm.Les spec-
tacles et les jeux publics, où la révérence de l'or-
dre sacerdotal est ravilie, BOSS. Ordonn. synodale,
469). Que peuvent des évêques qui ont anéanti eux-
mêmes l'autorité de leur chaire et la révérence
qu'on doit à la succession, en condamnant ouver-
tement leurs prédécesseurs jusqu'à la source même
de leur sacre? ID. Reine d'Anglet. Il assistait tous
les jours au saint sacrifice; et son attention et
sa modestie imprimaient le respect aux âmes les
moins touchées de la révérence du lieu et de
la sainteté du culte, FLÉCH. DUC de Mont. Il [Eu-
chidas] se purifia d'abord, s'aspergeant d'eau sa-
crée, se couronna de laurier, s'approcha de l'autel,
y prit avec révérence le feu sacré.... ROLLIN, Hist.
anc. OEuv. t. m, p. 270, dans POUGENS. Ayez pour
la grammaire un peu de révérence, REGNARD, le
Distr. ni, 3. ô révérence des temps passés et des
contrées éloignées, combien tu nous fais dire de
sottises! RAYNAL, Hist.phil. i, 24. ||Fig. L'histoire,
des grands coeurs la plus chère espérance, Que le
temps traite seule avecque révérence, ROTR. St-
Gen. i, 4. || 2° Populairement. Révérence parler,
parlant par révérence, sauf votre révérence, excuse
dont on se sert quand on dit quelque chose qui
pourrait déplaire ou blesser. Et moi, monsieur,
que j'ai mon haut-de-chausse tout troué par der-
rière, et qu'on me voit, révérence parler.... MOL.
l'Av. m, 2. Ce damoiseau, parlant par révérence,
Me fait cocu, madame, avec toute licence, ID.
Sgan. 4 6. Mais dépenser son bien pour acheter du
mal, Révérenceparler, c'est être un animal, BOUR-
SABLT, Fabl. d'Ésope, n, 6. Sa vie [de Frédéric II]
et, révérence parler, la mienne, sont de plaisants
contrastes; mais enfin il avoue que je suis plus
heureux que lui;, c'est un grand point et une belle
leçon, VOLT. Lett. d'Argental, 8 nov. 4757. || 3° Ti-
tre d'honneur qu'on donnait à certains religieux. 11
n'y a pas même jusqu'aux religieux, qui, nonob-
stant les continuelles humiliations auxquelles leurs
règles et leur profession les obligent, ne se trai-
tent entre eux de Votre Révérence, CAILLIÈRES,
Muts à la mode, 2« convers. 11 dit Votre Révérence
à un prince du sang et Votre Altesse à un jésuite,
LA BRU Y. xi. || En cet emploi, Révérence prend une
majuscule l,| Populairement. On a bien parlé à Sa
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 94.07%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 94.07%.
- Collections numériques similaires Monnaies romaines républicaines Monnaies romaines républicaines /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "MonnRoRep"
- Auteurs similaires Monnaies romaines républicaines Monnaies romaines républicaines /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "MonnRoRep"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 319/1242
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k54066991/f319.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k54066991/f319.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k54066991/f319.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k54066991/f319.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k54066991
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k54066991
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k54066991/f319.image × Aide