1598
REM
RÉM
REM
Estant remonté d'un cheval Trais, ID. ib. n, 394. Par
la ligature appellée des femmes nombrillere, elles
sont soulagées de la pesanteur, le faix estant re-
troussé, l'enfant est contraint remonter plus haut,
PARÉ, XII, 6.
— ÉTYM. Re..., et monter.
t REMONTOIR (re-mon-toir), s. m. Carré qui, à
l'aide d'une clef, sert à remonter une pièce d'hor-
logerie. || Ressort qui fait marcher la pièce pendant
qu'on la remonte. || Montre à remontoir, celle qui se
remonte par le centre du cadran, au moyen de
deux roues qui sont dans la cadralure, et qui com-
posent le remontoir. || Mécanisme destiné à donner
une égalité parfaite aux horloges. Remontoir d'éga-
lité d'un chronomètre.
— ÉTYM. Remonter.
REMONTRANCE (re-mon-tran-s'), s. f. || 1° Re-
présentations que l'on fait à quelqu'un sur une
action en particulier ou sur ses actions en général.
Vous savez bien que vous me permettez les disputes,
et que vous ne me défendez que les remontrances,
MOL. Festin, ni, <. Les remontrances pleines d'ai-
greur et de murmure sont un commencement de
sédition qui ne doitpas être souffert; ainsi les Israé-
lites murmuraient. contre Moïse, et ne lui ont
jamais fait une remontrance tranquille, BOSS. Polit.
vi, il, 6. J'ai beau vous arrêter, ma remontrance est
vaine; Allez, partez, mes vers, dernier fruit de ma
veine, BOIL. Épîlre x. Varron, malgré les remontran-
ces de son collègue, engagea la bataille près du petit
village de Cannes, ROLLIN, Traité des Et. ni, i. Le
roi [Louis XI] fut extrêmement offensé des remon-
trances du duc d'Orléans, DUCLOS, OEUV. t. n, p. 2(8.
f| 2° Avertissement qu'un père donne à son enfant,
un supérieur à son inférieur, pour l'engager à se
corriger. M. le Tellier fut choisi [lors d'une rébellion]
pour chercher ces difficiles tempéraments de menace
qui étonne, et de remontrance qui corrige, FLÊCH.
le Tellier. Ce sage vieillard, reconnaissant bientôt la
désolation du jeune homme, changea ses graves re-
montrances en des paroles de tendresse pour adoucir
son désespoir, FÉN Tél. xvi. Dans l'enfance, la con-
trainte, les remontrances et même les châtiments ne
sont que de petits chagrins, BUFF. Natur. des anim.
|| 3° Au plur. Anciennement, discours adressés au
roi par les parlements, dans lesquels ils protestaient
contre un édit, une loi, etc. Ces remontrances où,
mêlant le respect que doit un sujet à son souverain
avec cette .confiance que doit avoir un magistrat qui
porte là parole de la justice devant le roi du monde
le plus juste.... FLËCH. Lamoignon. Les premières re-
montrances que fît jamais le parlement furent adres-
sées à Louis XI, sur cette fameuse pragmatique pro-
mulguée par Charles VII, et par le clergé de France
assemblé à Bourges, VOLT. Hist. pari. xi. Il [le par-
lement] en d'argent de-Saint-Martin, que François Ier acheta
des chanoines et dont il devait payer l'intérêt et le
principal sur les domaines ; voilà la première re-
montrance pour affaire pécuniaire, ID. Dict. phil.
Parlement de France.
— HIST. xv' s. Et qu'il luy avoit fait plusieurs
.■emonstrances pour le desmouvoir de l'amytié des
Angloys, COMM. iv, 8. || xvie s. Lucullus.... l'em-
ployoit [un soldat] à quelque exploict hazardeux,
par toutes les plus belles remontrances de quoy il
se pouvoit adviser, MONT, II, B.
— ÉTYM. Remontrant ; picard, remontrance, os-
tensoir.
t REMONTRANT (re-mon-tran), s. m. Celui qui
remontre, qui fait des remontrances. Il [le duc de
Bourgogne] était trop instruit pour ignorer que ce
corps [les états généraux].... n'est qu'un corps de
plaignants, de remontrants, et, quand il plaît au
roi de le lui permettre, un corps de proposants,
ST-SIM. 322, 225. || Nom donné en Hollande aux
sectateurs d'Arminius; ils étaient opposés aux go-
maristes. Les esprits s'échauffèrent tellement de
part et d'autre sous le nom de remontrants et contre-
remontrants, c'est-à-dire d'arminiens et de goma-
ristes, que les Provinces-Unies se voyaient à la veille
d'une guerre civile, BOSS. Variai, xiv, t8. Nicolas
Hartsoeîer naquit à Gonde en Hollande le 26 mars
1GB6 de Christian Hartsoeker, ministre remon-
trant, et d'Anne Van der M y, FONTEN. Harlsorktr.
REMONTRÉ, ÉE (re-mon-tré, trée), part, passé
de remontrer, il 1° Montré de nouveau. Une image
montrée et remontrée aux curieux. || 2° Dont on a
fait représentation, reproche. Vos torts remontrés
avec modération par votre ami.
REMONTRER (re-mon-tré), v. a. || i° Montrer de
nouveau. On a mal vu cet objet; remontrez-le.
|| Terme de vénerie. Donner connaissance de la bête
qui est passée. || 2° Enseigner de nouveau. Remon-
trez-lui tout, car il a tout oublié. || 3° Montrera quel
qu'un en quoi il pèche. Monsieur alla trouver la reine,
pour lui remontrer les grands inconvénients que la
continuation de cette conduite produirait infaillible-
ment, RETZ, Mcm. t. m, liv. iv, p. 34, danspouGENS.
Avec quelle sainte ardeur parut-il dans le concile
de Sens pour remontrer à Pierre Abailard les con-
séquences et les erreurs de sa conduite 1 FLÉCH. Pa-
nég. n, 70. Les députés de Berne vinrent remon-
trer à cet ambitieux [Charles le Téméraire], que tout
leur pays ne valait pas les éperons de ses cheva-
liers, m. Moeurs, 96. || Remontrer à quelqu'un ie tort
qu'il a, lui remontrer sa faute, lui remontrer son
devoir, faire connaître à quelqu'un le tort qu'il a, la
faute qu'il a commise, le devoir qu'il a à remplir.
Nestor voulut lui remontrer le tort qu'il avait, FEN.
Tél. xvi. J'écris à Gabriel Cramer [libraire], et je
lui remontre son devoir; il aurait dû commencer
par envoyer des exemplaires à l'Académie, VOLT.
Lett. d'Alemb. J9 déc. 1764. || 4° V. n. Faire une
remontrance. Voyez le bel oison qui remontre à sa
tante, TH. CORN. Baron d'Albikrac, iv, 3. J'ai pris
la liberté de vous faire des remontrances sur votre
entreprise; mais, après avoir remontré, il faut obéir,
VOLT. Blanc et noir. || En parlant du parlement,
faire des remontrances. Le parlement voulut re-
montrer; on mit en prison un conseiller, on en
exila quelques autres; le parlement se tut, VOLT.
Louis XIV, 5. || 5° Se montrer plus instruit sur,
faire leçon. Il n'est vilain qui n'en ait fait son appren-
tissage [des armes], et qui là-dessus n'en remontre
aux descendants de Duguesclin, p. L. COUR. Lett. x.
|| Proverbe. C'est Gros-Jean qui remontre à son curé,
se dit de celui qui veut enseigner un plus savant que
lui. Je suis Gros-Jean qui remontre à son curé :
j'aime bien mieux lui demander sa bénédiction,
VOLT. Lett. M. de Vaines, 30 mars i"70. || 6° Terme
de vénerie. Les chiens remontrent quand ils se ra-
battent de voies trop vieilles. || Un limier en re-
montre, quand il fait connaître qu'il trouve une
voie, Alm. du chass. || 7" Se remontrer, v. réfl. Se
faire voir de nouveau. On lui avait dit la première
fois, que le marquis ne serait de relour que dans
trois semaines ou un mois, et sans doute elle at-
tendait que ce temps-là fût passé pour se remon-
trer, MARIVAOX, Marianne, part. II. || Reparaître,
être vu de nouveau. Apollon.... Défendit qu'un vers
faible y pût jamais entrer [dans le sonnet], Ni qu'un
mot déjà mis osât s'y remontrer, BOIL. Art p. u.
La pièce, après quelques représentations, disparut
du théâtre pour ne s'y remontrer jamais, D'ALEMB.
Éloges, Genest, noie 2.
— HIST. xve s. [Messire Louis d'Espagne avoit les
neuf plus beaux vaisseaux de la flotte] et entre ces
neuf avoit trois gaiies qui se remontraient dessus
tous les autres, FROISS. I, I, (95. [Le connétable
de France aux assiégés de Bergerac] leur fit re-
montrer comment il tenoit tous leurs capitaines,
par lesquels confort leur pouvoit estre venu, m. n,
n, 7. Pour remonstrer au roy le mauvais ordre et
injustice qu'il faisoit en son royaulme, COMM. I, 2.
|| xvr s. Sur quoy il me remontra que j'avois mal
faict, MONT, i, <5|. Il remontra l'obligation que la
nation luy avoit, m. n, 35. Puis, ayant lavé son
chef, De rechef [le soleil] Remonstre sa face claire,
RONS. 440.
— ÉTYM. Re..., et montrer; Berry, rebontrer;
wallon, rimostré.
t REMONTREUR (re-mon-treur), s. m. Celui qui
fait des remontrances. Je vous suis fort obligé de ce
que vous me dispensez de vous en faire d'autres
[remontrances] à l'avenir ; c'est là tout à fait mon
compte; je n'ai nullement le caractère de Bastien le
remontreur; c'est un quolibet, LA FONT. Lett. xxvi.
f REMOQUER (re-mo-ké), v. a. Moquer de nou-
veau. || Se remoquer, v. réfl. Se moquer de nouveau.
— HIST. xvi' s. [Hercule] Qui tua l'ourque, et
qui par plusieurs fois Se remoqua des feintes d'A-
chelois, RONS. u s.
RÉMORA (ré-mo-ra), s. m. || i" Genre de poisson
nommé maintenant échénéide. || Petit poisson dit
vulgairement sucet, auquel les anciens attribuaient
le pouvoir d'arrêter les vaisseaux. || 2° Fig. et fami-
lièrement. ODstacle retardement. L'or est comme
une femme : on n y saurait toucher, Que le coeur,
par amour, ne s'y laisse attacher ; L'un et l'autre en
ce temps, sitôt qu'on les manie, Sont deux grands
rémoras pour la philosophie, REGNARD, le Joueur,
iv, <3. Cela me détermina à presser M. et Mme la
duchesse d'Orléans de faire finir ces longueurs ; la
dame d'atours [à nommer] était toujours le ré-
mora, ST-SIM. 274, 209. || 3° Nom de deux instru-
■ ments de chirurgie maintenant hors d'usage, desti-
nés à assujettir une partie.
— HIST. xvi' s. Il y a un petit malautru poisson,
. nommé d^aucuns echeneis, d'autres rémora, qui....
PARÉ,Monstres, app. t. La remore fichant son de-
bile museau Contre le moitte bord du tempesté vais-
• seau L'arreste tout d'un coup au milieu d'une flotte,
DU BARTAS, la Semaine.
— ÉTYM. Lat. rémora, retard, de re..., et mora,
retard, demeure (voy. MURULE).
REMORDRE (re-mor-dr'), v. a. Il se conjugue
comme mordre. || 1° Mordre de nouveau. Son chien
l'a mordu et remordu. || 2° Fig. Causer des remords.
Sa faute le remord; Mégère le regarde, MALH. II.
i 2. Notre conscience qui nous remord, LE P. SIMON
MARS , Myst. du roy. de Dieu, p. Gis, dans POUGENS.
[| 3° F. n. Mordre de nouveau. Ce fruit est si âpre
que, quand on y a mordu, on n'y veut plus remor-
dre. || Fig. Remordre à l'hameçon, se laisser re-
prendre au piège dont on s'était échappé. || 4° Atta-
quer de nouveau, en parlant des chiens. Ce chien a
été si maltraité, qu'il ne veut plus remordre. I] Il se
dit aussi de troupes qui ne veulent plus retourner à
une attaque après avoir été repoussées. || Fig. et
familièrement. Il n'y veut plus remordre, il a bien
de la peine à y remordre, se dit d'un homme re-
buté d'une entreprise, d'une étude, et qui Y re-
nonce. || 5° Causer du remords (emploi vieilli).' Il y
a des consciences si tendres, ou plutôt si importu-
nes, qu'elles crient et qu'elles remordent sans cesse,
LE P. SIMON MARS, Myst. du roy. de Dieu, p. 243.
— HIST. xii" s. Ta conscience ne te remorderad,
ne tu n'en plurras [pleureras], Rois, p. tOO. || xin' s.
Tout ensemble dire ne puis ; Mes tout vous conteré
par ordre, Que l'en n'i sache que remordre, la Rose,
704. Et se gens encontre moi groucent, Et se tro-
blent et se courroucent, Qui sentent que je les re-
morde Par ce chapitre.... ib. 15447. || xive s. Je ne
me suis pas confessé, quand ma conscience me re-
mordoit, Ménagier, i, 3. || xvr s. Fort suis dolent,
et regret me remord, MAROT, II, 325. Ils [des char-
latans] les font mordre [les aspics] dedans de gros
morceaux de chair, à fin de tirer leur venin.... puis
ils leur font remordre sur l'heure quelque compo-
sition, qui leur estouppe les conduits par lesquels
le venin a de coustume de sortir, PARÉ, XXIII, 30.
[Pays où les femmes], si un pouil les mord, sont
tenues par debvoir de magnanimité de le remordre,
MONT. 1,113.
— ÉTYM Provenç. remordre; catal. remordir;
espagn. remorder; ital. remordere; du latin rémor-
dere, de re..., et mordere (voy. MORDRE).
REMORDS (re-mor; l'sni le d ne se lient: un re-
mor éternel), s. m. Reproche que le coupable reçoit
de sa conscience. Un vertueux remords n'a point
touché mon âme : Pour perdre mon rival, j'ai dé-
couvert sa trame, CORN. Cinna, v, 3. D'effroyables
remords, mégères éternelles, Invisibles bourreaux
des âmes criminelles, ROTR. Antig. v, 6. Quand le
moment viendra d'aller trouver les morts, J'aurai
■ vécu sans soins, et mourrai sans remords, LA FONT.
Fabl. xi, 4. Vous savez comme je hais les remords;
ce m'eût été un dragon perpétuel, que de n'avoir
point rendu les derniers devoirs à ma pauvre tante,
SÉV. H9. Siècle vainement subtil, où l'on veut
pécher avec raison où tant d'âmes insensées....
ne font d'effort contre elles-mêmes que pour vaincre,
au lieu de leurs passions, les remords de leur
conscience, BOSS. Anne de Gonz. Le remords de
conscience que nous sentons après le péché est une
: grâce intérieure, BOURDAL. 9e dim. après la Pen-
■ lecôle, Dominic. t. in, p. 142. L'un [le juge mé-
i chant] pèche avec connaissance, et il est inexcu-
'■ sable ; l'autre [le juge ignorant] pèche sans
remords, et il est plus incorrigible, FLÉCH. Lamoi-
■ gnon. Tes remords te suivront comme autant de
. furies, RAC. Brit. v, 6. La peur.d'un vain remords
'. trouble cette grande âme : Elle flotte, elle hésite ;
■ en un mot, elle est femme, ID. Alh. ni, 3. On n'est
plus ingénieux que pour se tromper et pour étouffer
i ses remords, FÉN. Tél. vu. Le remords qui, dans
t le langage de l'Écriture, est appelé le ver de la
t conscience, n'est proprement qu'une honte portée à
■ l'excès, BOÙLAINVILLIERS, Réfut. de Spinoza, p. 309.
: Secrets persécuteurs des coeurs nés vârtueux, Re-
i mords, qu'exigez-vous? CRÉBILLON, Alrée et Th. iv,
i i. Qu'on appelle la raison et les remords comme
i on voudra, ils existent, et ils sont le fondement de
, la loi naturelle, VOLT. Loi nat. préface. [Au théâtre]
t J'ai cru m'apercevoir que les remords et là religion
i faisaient toujours un très-grand effet sur le public,
■ ID. Lett. Mme de Fontaine, i janv. J76( /Le remords
- s'endort durant un destin prospère et s'aigrit dans
REM
RÉM
REM
Estant remonté d'un cheval Trais, ID. ib. n, 394. Par
la ligature appellée des femmes nombrillere, elles
sont soulagées de la pesanteur, le faix estant re-
troussé, l'enfant est contraint remonter plus haut,
PARÉ, XII, 6.
— ÉTYM. Re..., et monter.
t REMONTOIR (re-mon-toir), s. m. Carré qui, à
l'aide d'une clef, sert à remonter une pièce d'hor-
logerie. || Ressort qui fait marcher la pièce pendant
qu'on la remonte. || Montre à remontoir, celle qui se
remonte par le centre du cadran, au moyen de
deux roues qui sont dans la cadralure, et qui com-
posent le remontoir. || Mécanisme destiné à donner
une égalité parfaite aux horloges. Remontoir d'éga-
lité d'un chronomètre.
— ÉTYM. Remonter.
REMONTRANCE (re-mon-tran-s'), s. f. || 1° Re-
présentations que l'on fait à quelqu'un sur une
action en particulier ou sur ses actions en général.
Vous savez bien que vous me permettez les disputes,
et que vous ne me défendez que les remontrances,
MOL. Festin, ni, <. Les remontrances pleines d'ai-
greur et de murmure sont un commencement de
sédition qui ne doitpas être souffert; ainsi les Israé-
lites murmuraient. contre Moïse, et ne lui ont
jamais fait une remontrance tranquille, BOSS. Polit.
vi, il, 6. J'ai beau vous arrêter, ma remontrance est
vaine; Allez, partez, mes vers, dernier fruit de ma
veine, BOIL. Épîlre x. Varron, malgré les remontran-
ces de son collègue, engagea la bataille près du petit
village de Cannes, ROLLIN, Traité des Et. ni, i. Le
roi [Louis XI] fut extrêmement offensé des remon-
trances du duc d'Orléans, DUCLOS, OEUV. t. n, p. 2(8.
f| 2° Avertissement qu'un père donne à son enfant,
un supérieur à son inférieur, pour l'engager à se
corriger. M. le Tellier fut choisi [lors d'une rébellion]
pour chercher ces difficiles tempéraments de menace
qui étonne, et de remontrance qui corrige, FLÊCH.
le Tellier. Ce sage vieillard, reconnaissant bientôt la
désolation du jeune homme, changea ses graves re-
montrances en des paroles de tendresse pour adoucir
son désespoir, FÉN Tél. xvi. Dans l'enfance, la con-
trainte, les remontrances et même les châtiments ne
sont que de petits chagrins, BUFF. Natur. des anim.
|| 3° Au plur. Anciennement, discours adressés au
roi par les parlements, dans lesquels ils protestaient
contre un édit, une loi, etc. Ces remontrances où,
mêlant le respect que doit un sujet à son souverain
avec cette .confiance que doit avoir un magistrat qui
porte là parole de la justice devant le roi du monde
le plus juste.... FLËCH. Lamoignon. Les premières re-
montrances que fît jamais le parlement furent adres-
sées à Louis XI, sur cette fameuse pragmatique pro-
mulguée par Charles VII, et par le clergé de France
assemblé à Bourges, VOLT. Hist. pari. xi. Il [le par-
lement] en
des chanoines et dont il devait payer l'intérêt et le
principal sur les domaines ; voilà la première re-
montrance pour affaire pécuniaire, ID. Dict. phil.
Parlement de France.
— HIST. xv' s. Et qu'il luy avoit fait plusieurs
.■emonstrances pour le desmouvoir de l'amytié des
Angloys, COMM. iv, 8. || xvie s. Lucullus.... l'em-
ployoit [un soldat] à quelque exploict hazardeux,
par toutes les plus belles remontrances de quoy il
se pouvoit adviser, MONT, II, B.
— ÉTYM. Remontrant ; picard, remontrance, os-
tensoir.
t REMONTRANT (re-mon-tran), s. m. Celui qui
remontre, qui fait des remontrances. Il [le duc de
Bourgogne] était trop instruit pour ignorer que ce
corps [les états généraux].... n'est qu'un corps de
plaignants, de remontrants, et, quand il plaît au
roi de le lui permettre, un corps de proposants,
ST-SIM. 322, 225. || Nom donné en Hollande aux
sectateurs d'Arminius; ils étaient opposés aux go-
maristes. Les esprits s'échauffèrent tellement de
part et d'autre sous le nom de remontrants et contre-
remontrants, c'est-à-dire d'arminiens et de goma-
ristes, que les Provinces-Unies se voyaient à la veille
d'une guerre civile, BOSS. Variai, xiv, t8. Nicolas
Hartsoeîer naquit à Gonde en Hollande le 26 mars
1GB6 de Christian Hartsoeker, ministre remon-
trant, et d'Anne Van der M y, FONTEN. Harlsorktr.
REMONTRÉ, ÉE (re-mon-tré, trée), part, passé
de remontrer, il 1° Montré de nouveau. Une image
montrée et remontrée aux curieux. || 2° Dont on a
fait représentation, reproche. Vos torts remontrés
avec modération par votre ami.
REMONTRER (re-mon-tré), v. a. || i° Montrer de
nouveau. On a mal vu cet objet; remontrez-le.
|| Terme de vénerie. Donner connaissance de la bête
qui est passée. || 2° Enseigner de nouveau. Remon-
trez-lui tout, car il a tout oublié. || 3° Montrera quel
qu'un en quoi il pèche. Monsieur alla trouver la reine,
pour lui remontrer les grands inconvénients que la
continuation de cette conduite produirait infaillible-
ment, RETZ, Mcm. t. m, liv. iv, p. 34, danspouGENS.
Avec quelle sainte ardeur parut-il dans le concile
de Sens pour remontrer à Pierre Abailard les con-
séquences et les erreurs de sa conduite 1 FLÉCH. Pa-
nég. n, 70. Les députés de Berne vinrent remon-
trer à cet ambitieux [Charles le Téméraire], que tout
leur pays ne valait pas les éperons de ses cheva-
liers, m. Moeurs, 96. || Remontrer à quelqu'un ie tort
qu'il a, lui remontrer sa faute, lui remontrer son
devoir, faire connaître à quelqu'un le tort qu'il a, la
faute qu'il a commise, le devoir qu'il a à remplir.
Nestor voulut lui remontrer le tort qu'il avait, FEN.
Tél. xvi. J'écris à Gabriel Cramer [libraire], et je
lui remontre son devoir; il aurait dû commencer
par envoyer des exemplaires à l'Académie, VOLT.
Lett. d'Alemb. J9 déc. 1764. || 4° V. n. Faire une
remontrance. Voyez le bel oison qui remontre à sa
tante, TH. CORN. Baron d'Albikrac, iv, 3. J'ai pris
la liberté de vous faire des remontrances sur votre
entreprise; mais, après avoir remontré, il faut obéir,
VOLT. Blanc et noir. || En parlant du parlement,
faire des remontrances. Le parlement voulut re-
montrer; on mit en prison un conseiller, on en
exila quelques autres; le parlement se tut, VOLT.
Louis XIV, 5. || 5° Se montrer plus instruit sur,
faire leçon. Il n'est vilain qui n'en ait fait son appren-
tissage [des armes], et qui là-dessus n'en remontre
aux descendants de Duguesclin, p. L. COUR. Lett. x.
|| Proverbe. C'est Gros-Jean qui remontre à son curé,
se dit de celui qui veut enseigner un plus savant que
lui. Je suis Gros-Jean qui remontre à son curé :
j'aime bien mieux lui demander sa bénédiction,
VOLT. Lett. M. de Vaines, 30 mars i"70. || 6° Terme
de vénerie. Les chiens remontrent quand ils se ra-
battent de voies trop vieilles. || Un limier en re-
montre, quand il fait connaître qu'il trouve une
voie, Alm. du chass. || 7" Se remontrer, v. réfl. Se
faire voir de nouveau. On lui avait dit la première
fois, que le marquis ne serait de relour que dans
trois semaines ou un mois, et sans doute elle at-
tendait que ce temps-là fût passé pour se remon-
trer, MARIVAOX, Marianne, part. II. || Reparaître,
être vu de nouveau. Apollon.... Défendit qu'un vers
faible y pût jamais entrer [dans le sonnet], Ni qu'un
mot déjà mis osât s'y remontrer, BOIL. Art p. u.
La pièce, après quelques représentations, disparut
du théâtre pour ne s'y remontrer jamais, D'ALEMB.
Éloges, Genest, noie 2.
— HIST. xve s. [Messire Louis d'Espagne avoit les
neuf plus beaux vaisseaux de la flotte] et entre ces
neuf avoit trois gaiies qui se remontraient dessus
tous les autres, FROISS. I, I, (95. [Le connétable
de France aux assiégés de Bergerac] leur fit re-
montrer comment il tenoit tous leurs capitaines,
par lesquels confort leur pouvoit estre venu, m. n,
n, 7. Pour remonstrer au roy le mauvais ordre et
injustice qu'il faisoit en son royaulme, COMM. I, 2.
|| xvr s. Sur quoy il me remontra que j'avois mal
faict, MONT, i, <5|. Il remontra l'obligation que la
nation luy avoit, m. n, 35. Puis, ayant lavé son
chef, De rechef [le soleil] Remonstre sa face claire,
RONS. 440.
— ÉTYM. Re..., et montrer; Berry, rebontrer;
wallon, rimostré.
t REMONTREUR (re-mon-treur), s. m. Celui qui
fait des remontrances. Je vous suis fort obligé de ce
que vous me dispensez de vous en faire d'autres
[remontrances] à l'avenir ; c'est là tout à fait mon
compte; je n'ai nullement le caractère de Bastien le
remontreur; c'est un quolibet, LA FONT. Lett. xxvi.
f REMOQUER (re-mo-ké), v. a. Moquer de nou-
veau. || Se remoquer, v. réfl. Se moquer de nouveau.
— HIST. xvi' s. [Hercule] Qui tua l'ourque, et
qui par plusieurs fois Se remoqua des feintes d'A-
chelois, RONS. u s.
RÉMORA (ré-mo-ra), s. m. || i" Genre de poisson
nommé maintenant échénéide. || Petit poisson dit
vulgairement sucet, auquel les anciens attribuaient
le pouvoir d'arrêter les vaisseaux. || 2° Fig. et fami-
lièrement. ODstacle retardement. L'or est comme
une femme : on n y saurait toucher, Que le coeur,
par amour, ne s'y laisse attacher ; L'un et l'autre en
ce temps, sitôt qu'on les manie, Sont deux grands
rémoras pour la philosophie, REGNARD, le Joueur,
iv, <3. Cela me détermina à presser M. et Mme la
duchesse d'Orléans de faire finir ces longueurs ; la
dame d'atours [à nommer] était toujours le ré-
mora, ST-SIM. 274, 209. || 3° Nom de deux instru-
■ ments de chirurgie maintenant hors d'usage, desti-
nés à assujettir une partie.
— HIST. xvi' s. Il y a un petit malautru poisson,
. nommé d^aucuns echeneis, d'autres rémora, qui....
PARÉ,Monstres, app. t. La remore fichant son de-
bile museau Contre le moitte bord du tempesté vais-
• seau L'arreste tout d'un coup au milieu d'une flotte,
DU BARTAS, la Semaine.
— ÉTYM. Lat. rémora, retard, de re..., et mora,
retard, demeure (voy. MURULE).
REMORDRE (re-mor-dr'), v. a. Il se conjugue
comme mordre. || 1° Mordre de nouveau. Son chien
l'a mordu et remordu. || 2° Fig. Causer des remords.
Sa faute le remord; Mégère le regarde, MALH. II.
i 2. Notre conscience qui nous remord, LE P. SIMON
MARS , Myst. du roy. de Dieu, p. Gis, dans POUGENS.
[| 3° F. n. Mordre de nouveau. Ce fruit est si âpre
que, quand on y a mordu, on n'y veut plus remor-
dre. || Fig. Remordre à l'hameçon, se laisser re-
prendre au piège dont on s'était échappé. || 4° Atta-
quer de nouveau, en parlant des chiens. Ce chien a
été si maltraité, qu'il ne veut plus remordre. I] Il se
dit aussi de troupes qui ne veulent plus retourner à
une attaque après avoir été repoussées. || Fig. et
familièrement. Il n'y veut plus remordre, il a bien
de la peine à y remordre, se dit d'un homme re-
buté d'une entreprise, d'une étude, et qui Y re-
nonce. || 5° Causer du remords (emploi vieilli).' Il y
a des consciences si tendres, ou plutôt si importu-
nes, qu'elles crient et qu'elles remordent sans cesse,
LE P. SIMON MARS, Myst. du roy. de Dieu, p. 243.
— HIST. xii" s. Ta conscience ne te remorderad,
ne tu n'en plurras [pleureras], Rois, p. tOO. || xin' s.
Tout ensemble dire ne puis ; Mes tout vous conteré
par ordre, Que l'en n'i sache que remordre, la Rose,
704. Et se gens encontre moi groucent, Et se tro-
blent et se courroucent, Qui sentent que je les re-
morde Par ce chapitre.... ib. 15447. || xive s. Je ne
me suis pas confessé, quand ma conscience me re-
mordoit, Ménagier, i, 3. || xvr s. Fort suis dolent,
et regret me remord, MAROT, II, 325. Ils [des char-
latans] les font mordre [les aspics] dedans de gros
morceaux de chair, à fin de tirer leur venin.... puis
ils leur font remordre sur l'heure quelque compo-
sition, qui leur estouppe les conduits par lesquels
le venin a de coustume de sortir, PARÉ, XXIII, 30.
[Pays où les femmes], si un pouil les mord, sont
tenues par debvoir de magnanimité de le remordre,
MONT. 1,113.
— ÉTYM Provenç. remordre; catal. remordir;
espagn. remorder; ital. remordere; du latin rémor-
dere, de re..., et mordere (voy. MORDRE).
REMORDS (re-mor; l'sni le d ne se lient: un re-
mor éternel), s. m. Reproche que le coupable reçoit
de sa conscience. Un vertueux remords n'a point
touché mon âme : Pour perdre mon rival, j'ai dé-
couvert sa trame, CORN. Cinna, v, 3. D'effroyables
remords, mégères éternelles, Invisibles bourreaux
des âmes criminelles, ROTR. Antig. v, 6. Quand le
moment viendra d'aller trouver les morts, J'aurai
■ vécu sans soins, et mourrai sans remords, LA FONT.
Fabl. xi, 4. Vous savez comme je hais les remords;
ce m'eût été un dragon perpétuel, que de n'avoir
point rendu les derniers devoirs à ma pauvre tante,
SÉV. H9. Siècle vainement subtil, où l'on veut
pécher avec raison où tant d'âmes insensées....
ne font d'effort contre elles-mêmes que pour vaincre,
au lieu de leurs passions, les remords de leur
conscience, BOSS. Anne de Gonz. Le remords de
conscience que nous sentons après le péché est une
: grâce intérieure, BOURDAL. 9e dim. après la Pen-
■ lecôle, Dominic. t. in, p. 142. L'un [le juge mé-
i chant] pèche avec connaissance, et il est inexcu-
'■ sable ; l'autre [le juge ignorant] pèche sans
remords, et il est plus incorrigible, FLÉCH. Lamoi-
■ gnon. Tes remords te suivront comme autant de
. furies, RAC. Brit. v, 6. La peur.d'un vain remords
'. trouble cette grande âme : Elle flotte, elle hésite ;
■ en un mot, elle est femme, ID. Alh. ni, 3. On n'est
plus ingénieux que pour se tromper et pour étouffer
i ses remords, FÉN. Tél. vu. Le remords qui, dans
t le langage de l'Écriture, est appelé le ver de la
t conscience, n'est proprement qu'une honte portée à
■ l'excès, BOÙLAINVILLIERS, Réfut. de Spinoza, p. 309.
: Secrets persécuteurs des coeurs nés vârtueux, Re-
i mords, qu'exigez-vous? CRÉBILLON, Alrée et Th. iv,
i i. Qu'on appelle la raison et les remords comme
i on voudra, ils existent, et ils sont le fondement de
, la loi naturelle, VOLT. Loi nat. préface. [Au théâtre]
t J'ai cru m'apercevoir que les remords et là religion
i faisaient toujours un très-grand effet sur le public,
■ ID. Lett. Mme de Fontaine, i janv. J76( /Le remords
- s'endort durant un destin prospère et s'aigrit dans
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