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REG
REC
REC
gner de, avec un infinitif. Quand on m'offrait quel-
que place vide dans une voiture, ou que quelqu'un
m'accostait en route, je rechignais de voir renver-
ser la fortune dont je bâtissais l'édifice en marchant,
J. 3. HODSS. Confess. iv. || Terme de jardinage. Se
dit des plantes et des arbres qui languissent, qui
ne poussent pas vigoureusement. || Il se conjugue
avec l'auxiliaire avoir.
— HIST. xiie s. Et par la grant angoisse touz les
dens requigner, Ronc. p. 200. || xin" s. Et Ysengrin
escout la teste Et rechine et fait lede chiere, Ren.
1101. Forment se prist à aïrier, Durement recinne
et se lieve, ib. 17287. Car quant ge vous voil em-
bracier Por besier et por solaoier, Et sui plus for-
ment eschaufés, Vous recbigniés comme maufés, la
Rose, 8132. Il xive s. Quantes dames est il mainte-
nant qui le feissent, ne qui vesquissent si paisible-
ment que, quand l'une l'aroit, l'autre n'en rechi-
gnast et murmurast? Mènagier, 1, 6. Son mary la
commença à blasmer et rechignier, en lui disant
que ce n'estoit pas fait de femme de bien, de laisser
son hostel à telle heure, DU CANGE, rechinus. ||xve s.
Ne soyez fel ne orgueillieux, Ne rechinant, ne pa-
receux ; Parlez pou, mes [mais] bones paroles, Mir.
de Ste Genev. Qui songe en vin ou vigne, Est un pré-
sage heureux; Le vin à qui reschigne Rent le cueur
tout joyeux, BASSELIN, XVIII. || XVI" s. Il estoit re-t
chigné, hargneux et solitaire, BONS. 899. Pensez-
vous que les vers de Catulle ou de Sappho rient à
un vieillard avaricieux et rechigné? MONT, II, 321.
En nostre siècle, elles fies femmes] reservent plus
communément leurs bons offices et la véhémence
de leur affection, envers leurs maris perdus.... leur
rechigner [chagrin] est odieux aux vivants, et
vain aux morts, ID. m, \ 77:
— ÉTYM. Bourguig. rechigné, grincer (et rechi-
gné bé for dé dan, MIGNARD, p. 456) ; Berry, re-
chigner, relever la lèvre supérieure en montrant
les dents; provenç. rechinar, rechinhar; espagn.
rechinar. Diez le rattache à rêche; cette étymolo-
gie va assez bien au sens moderne, mais elle ne va
pas au sens ancien qui est montrer les dents, iîe-
chigner paraît formé de re, et chigner ou quigner,
répondant à l'italien ghignare, qui signifie sourire
avec malice, et dérivant du vieux haut-allemand
kinan, ou chtnan, sourire. De là vient le sens de
relever la lèvre, détourné ensuite à celui d'une gri-
mace maussade. Il y a un autre rechigner, plus
souvent rechaner, qui signifia crier, faire entendre
un bruit, un son.; que le mot doive être décomposé
en re et chigner, cela est prouvé par cette glose :
gannionem, chinur, SCHELER, Lexicogr. latine,
p. 4 26. Scheler, qui l'a trouvée, pense que ce chi-
gner répond au latin canis, chien.
| RECHINSEU (re-chin-sé), v. a. Terme de mé-
tier. Laver la laine dans l'eau claire.
— ÊTYM. Bas-lat. recincerare, resincerare, de
re, et sincerus (voy. SINCÈRE) : faire de nouveau
pur, entier.
RECHOIR (re-choir), v. n. Terme vieilli, qui n'est
guère usité qu'à l'infinitif et au participe passé
rechu; il se conjugue comme choir. Tomber de nou-
veau. Il Fig. Retomber dans une même maladie ou
dans une même faute.
— HIST. xve s. Pour cette fois, il vous est par-
donné; mais de recheoir gardez-vous, LOUIS XI,
N.ouv. LXV. H xvie s. Pour exhorter seulement les
pénitents de ne rechoir aux mesmes fautes des-
quelles ils avoyent esté délivrez, CALV. Inst. 484.
Le mur, en estant brusquement enlevé [par l'explo-
sion d'une mine] hors de terre, recheut toutes fois
tout empenné si droict dans son fondement, que les
assiégez n'en vaulsirent pas moins, MONT, I, 264.
— ÊTYM. Re..., et choir.
RECHU, CHUE (re-chu, chue), part, passé de
rechoir.
RECHUTE (re-chu-f), s. f. Il 1° Seconde ou nou-
velle chute. Dans l'obscurité ils firent des chutes et
des rechutes. |[ 2° Réapparition d'une maladie pen-
dant ou peu après la convalescence. Il y a des re-
chutes dans les maladies de l'âme comme dans
celles du corps,, LA KOCHEFOUC. Max. 193. Ces re-
chutes, ces agonies fréquentes ne servaient-elles pas
à Mme de Montausier comme d'apprentissage à bien
mourir? FLÉCH. Duch. de Mont. La rechute, dit-on,
est pire que le mal, TH. CORN. Gai. doublé, iv, t.
' Une détermination précise du nombre respectif des
guérisons et des rechutes [dans la folie], PINEL,
Inst. M~ém. scicnc. 1807, t" sem. p. )S8.|| Fièvre
à rechute, sorte de typhus qui paraît originaire de
l'Inde, qui se caractérise par une intermission vers
le 6e ou 6 e jour, et qui se distingue des affections
paludéennes par \a contagiosité. || 3° Retour au
péché. Je m'assure que cette décision du P. Bauny
soulage encore bien la honte qu'on a de confesser ses
rechutes, PASC. Prov. xix. La rechute ordinaire et
habituelle dans le péché rend la pénitence passée
infiniment suspecte, BOURDAL. Sem. <8e dim. après
la Pentec. Domin. t. iv, p. 98. Les crimes où ils
tombent ensuite ne sont pas des rechutes, mais la
continuation des mêmes désordres, MASS. Carême,
Pâques. Il 4° Retour à une ancienne habitude, à un
ancien sentiment. Tant sur ce point mes vers font de
rechutes ! LA FONT. Lun. Peu s'en fallut que Mlle d'Ha-
milton ne lui causât une rechute de tendresse, HA-
MILT. Gramm. ix.
— HIST. xvie s. II craignoit fort une recheute
pire que la maladie, DESPER. Contes, cvi. De mon pre-
mier accez je me suis peu [pu] guanr, Mais je n'es-
père plus cet autre secourir : Car, las ! presque tou-
jours la r'encheute est mortelle, DESPORTËS, Amours
d'Hippolyte, 7. Plusieurs recheutes de peste qui la
tormenterent [Athènes], MONT, I, 392.
— ÉTYM. Re...., et chute.
t RECHUTER (re-chu-té), v. n. Redevenir ma-
lade par une rechute. Il se mit à travailler avant
d'être guéri, ce qui le fit rechuter, G. SAND, Fran-
çois le Champi.
— HIST. xvie s. Recheuter, COTGRAVE.
— ÉTYM. Rechute.
f RÉCIDIBOU (ré-si-di-bou), s. m. Citerne dans
une savonnerie.
f RÉCIDIVATION (ré-si-di-va- sion), s. f. Action
de récidiver.
— HIST. xvie s. Un pécheur qui a fait pénitence
de plusieurs péchés et est en grâce, puis par re-
cidivation pert ceste grâce en retournant de re-
chef à commettre péché, les Triomphes de la noble
dame, f° si 3,.dans LACURNE.
RÉCIDIVE (ré-si-di-v'), s. f. \\ i° Terme de mé-
decine. Réapparition d'une maladie après le réta-
blissement complet de la santé, au bout d'un laps de
temps indéfini qui quelquefois se compte par années.
La récidive d'une tumeur qui avait été extirpée.
Il 2° Action de retomber en la même faute, le
même délit, le même crime. Qu'il ne serait permis
de railler Homère deux fois, et qu'on ne permet-
trait point la récidive, FONT. Jugement de Plut. Les
nouveaux traits contre Louis XIV, répandus dans le
discours sur la polysynodie, étaient regardés comme
une récidive, et comme un oubli impardonnable du
repentir que l'abbé de Saint-Pierre avait paru té-
moigner dans la précédente accusation, D'ALEMB.
Éloges, l'Ab. de St-Picrre. note ^b. Le châtiment
d'une faute s'accroîtra par les récidives, RAYNAL,
Hist. phil. 1,8. Des peines de la récidive pour cri-
mes et délits : Quiconque, ayant été condamné à
une peine afilictive ou infamante, aura commis un
second crime.... Code pénal, liv. 1, ch. 4. || 3° Par
analogie, faute d'action ou de langage où l'on
retombe. De pas mis avec rien tu fais la réci-
dive ; Et c'est, comme on t'a dit, trop d'une né-
gative, MOL. Femm. sav. n, 6. Elles craignaient
avec raison qu'après les avoir surprises la nuit der-
nière, il ne leur sût mauvais gré de la récidive, LE-
SAGE, Diabl. boit. 6.
— HIST. xvr s. Ils [des gens affectés de hernie,
de maigres devenus gras] ont laissé de porter le
brayer sans aucune récidive, PARÉ, VI, i5.
— ÉTYM. Lat. recidivus, sujet à retomber, de re,
et cadere, tomber (voy. CHOIR).
RÉCIDIVÉ, ÉE (ré-si-di-vé, vée), part, passé
de récidiver. || i° Qui a reparu, en parlant d'une
maladie. Un cancer récidivé. || 2° Qui est retombé
dans une même faute. Les criminels récidives, et,
substantivement, les récidives.
RÉCIDIVER (ré-si-di-vè), v. n. || i° Terme de
médecine. Avoir une récidive, reparaître. La tumeur
récidivera. || 2° Faire une récidive* commettre de
nouveau le même délit, le même crime. Ceux qui
récidivent sans qu'on y voie aucun amendement,
PASC. Prov. x. Il II se conjugue avec l'auxiliaire
avoir, quand on veut marquer l'acte : La maladie a
récidivé; avec l'auxiliaire être, quand on veut mar-
quer l'état : La tumeur est récidivée.
— HIST. xvie s. Par telle opération plusieurs ont
receu guarison; autres sont récidives, PARÉ, VI, M.
Autrement laplaye ne se pourrait jamais reprendre,
ains récidiverait, va. vu, 5.
— ÉTYM. Récidive.
t RÉCIDIVISTE (ré-si-di-vi-sf), s. m. Celui qui,
après avoir été condamné pour un délit ou crime,
commet le même délit, le même crime.
t RÊCIDIVITÉ (ré-si-di-vkté), s. f. || i" Néolo-
gisme. Terme de médecine. Il se dit de la tendance
qu'ont certaines tumeurs à récidiver, à repulluler.
Il 2" Tendance à tomber en récidive, en parlant
des criminels. La récidivité donne la mesure ap-
proximative des tempéraments violents ou vicieux,
Jour, de médec. mentale, t. îv, p. 62, -I8G4.
RÉCIF, RESCD7 ou RESSIF (ré-sif), s. m. Chaîne
de rochers à fleur d'eau. L'ours marin a une sorte
d'affreux râlement tel que le bruit des ressifs où il
cherche sa proie, CHATEAUBR. Génie, 1, v, 5. j] Récif-
barrière, bande de rochers madréporiques entourant
une île de corail.
— ÉTYM. Esp. arrecife; portug. arrecife, recife;
de l'arabe, ar-racif ou ar-rectf, chaussée.
fRECIMENTER (re-si-man-té), v. a. Cimenter
de nouveau.
— HIST. xive s. Il est assavoir que en toutes les
naves [d'une église], les basses vostes [voûtes] sont à
recimenter, Bibl. des chartes, 6» série, t. m, p. 226.
— ÉTYM. Re..., et cimenter.
RÉCDPË (ré-si-pé), s. m. || 1° Mot latin qui signifie
prenez, et par lequel le médecin commence une
formule. Ce mot s'écrit ordinairement en abrégé
par un R dont la seconde jambe est barrée, §.
Il 2° Ordonnance ou formule médicale indiquant le
remède que doit prendre un malade. || Fig. et fami-
lièrement. Mais enfin, c'est an mal dont vous ne
guérirez Que par le récipé d'un hymen salutaire,
REGNAsn, le Distr. ni, \. || 3° Par extension, toute
sorte de recettes et de formules de remèdes. Ce
mal S'obstine aux récipés et ne se veut guérir,
RÉGNTER, Sat. XV.
— AlST. xve s. Et jaçoit ce qu'il eust de coutume
de bailler à plusieurs un recipé par escrit, toutefois
il se fia bien de tant en la religieuse, que de bou-
che lui dirait ce qu'avoit à faire, LOUIS XI, Nouv.
XXI. Il xvie s. Ostez le baz de B, vous ferez D, et
ainsi au lieu de recipe [reçois], nous aurons decipe
[déçois], CHOLIÈRES, Con't.t. 1, matin. 11, p. 53, verso,
dans POUGENS. Un rec'pé [récépissé] est une obliga-
tion, LEROUX DE LINCY, Prov. t. n, p. 147.
— ÉTYM. Lat. recipe, reçois, prends, impératif
de recipere, recevoir (voy. ce mot).
t RÉCIPIANGLE (ré-si-pi-an-gP), J. m. Terme de
géométrie. Instrument pour mesurer les angles des
solides.
— ÉTYM. Lat. recipere, prendre (voy. RECEVOIR),
et angle.
RÉCIPIENDAIRE (ré-si-pi-an-dê-r'), s. f. Celui
que l'on reçoit dans quelque compagnie avec une
certaine solennité. Le récipiendaire [à l'Académie
française] ayant assuré que son prédécesseur était
un grand homme.... VOLT. Dict. phil. Société royale.
— ÉTYM. Lat. fictif, recipiendarius, de recipien-
dus, devant être reçu, de recipere, recevoir (Voy.
HKCEVOIR).
RÉCIPIENT (ré-si-pi-an), s. m. || 1° Vase adapté
à la cornue ou à l'alambic, pour recevoir les gaz
qui s'échappent, ou les liquides qu'on distille. H Ré-
cipient florentin, récipient qu'on emploie pour la
distillation des essences plus légères que l'eau.
Il 2° Cloche de verre qu'on place sur le plateau
d une machine pneumatique, et où l'on renferma
les corps que l'on veut mettre dans le vide.
— HIST. xvi« s. Le recipiant ou contenant d'un
alambic.—L'on pourra bien faire de verre le recipiant
(qu'aucuns appellent aussi corps), 0. DE SERRES, 889.
— ÉTYM. Lat. recipientem, recevant, participe
présent de recipere, recevoir (voy. RECEVOIR).
t RÉCIPROCATION ( ré-si-pro-ka-sion ), s. f.
Il 1° Action par laquelle on reçoit la pareille. La ré-
ciprocation d'idées dont on parle né se trouve point
dans la pratique des thèmes, DUMABS. OEUV. t. 1,
p. i28. Il 2° Ancien terme de physique. Réciproca-
tion du pendule, mouvements que certains philoso-
phes croyaient être communiqués au pendule par le
mouvement de la terre.
— HIST. xvi" s. Ce débat là ne sentirait pas sa
reciprocation de remontrance, mais plutost son
coeur félon, qui ne pourrait supporter qu'on luy
feist aucune remonstrance, AMYOT, Comm. discern.
le flatt. 58.
—ÉTYM. Lat. reciprocationem (voy. RÉCIPROQUE).
RÉCIPROCITÉ (ré-si-pro-si-té), s. f. Qualité, ca-
ractère de ce qui est réciproque. La réciprocité des
bons offices. Nous sommes, en quelque sorte, for-
cés d'admettre cette réciprocité d'action, puisque le
rappel d'une sensation par une sensation d'espèce
différente est un fait que l'expérience atteste, BON-
NET, Ess. anal, âme, 8. Il s'agit d'un beau cheval,
en qui les lois physiques qui règlent ses mouve-
ments, les réciprocités, les alternatives, l'harmonie,
l'unité d'action soient observées dans tous leurs
avantages, FALCONET, OEUV. div. t. ni, p. 92. || En
termes de grammaire, la réciprocité exprime que
REG
REC
REC
gner de, avec un infinitif. Quand on m'offrait quel-
que place vide dans une voiture, ou que quelqu'un
m'accostait en route, je rechignais de voir renver-
ser la fortune dont je bâtissais l'édifice en marchant,
J. 3. HODSS. Confess. iv. || Terme de jardinage. Se
dit des plantes et des arbres qui languissent, qui
ne poussent pas vigoureusement. || Il se conjugue
avec l'auxiliaire avoir.
— HIST. xiie s. Et par la grant angoisse touz les
dens requigner, Ronc. p. 200. || xin" s. Et Ysengrin
escout la teste Et rechine et fait lede chiere, Ren.
1101. Forment se prist à aïrier, Durement recinne
et se lieve, ib. 17287. Car quant ge vous voil em-
bracier Por besier et por solaoier, Et sui plus for-
ment eschaufés, Vous recbigniés comme maufés, la
Rose, 8132. Il xive s. Quantes dames est il mainte-
nant qui le feissent, ne qui vesquissent si paisible-
ment que, quand l'une l'aroit, l'autre n'en rechi-
gnast et murmurast? Mènagier, 1, 6. Son mary la
commença à blasmer et rechignier, en lui disant
que ce n'estoit pas fait de femme de bien, de laisser
son hostel à telle heure, DU CANGE, rechinus. ||xve s.
Ne soyez fel ne orgueillieux, Ne rechinant, ne pa-
receux ; Parlez pou, mes [mais] bones paroles, Mir.
de Ste Genev. Qui songe en vin ou vigne, Est un pré-
sage heureux; Le vin à qui reschigne Rent le cueur
tout joyeux, BASSELIN, XVIII. || XVI" s. Il estoit re-t
chigné, hargneux et solitaire, BONS. 899. Pensez-
vous que les vers de Catulle ou de Sappho rient à
un vieillard avaricieux et rechigné? MONT, II, 321.
En nostre siècle, elles fies femmes] reservent plus
communément leurs bons offices et la véhémence
de leur affection, envers leurs maris perdus.... leur
rechigner [chagrin] est odieux aux vivants, et
vain aux morts, ID. m, \ 77:
— ÉTYM. Bourguig. rechigné, grincer (et rechi-
gné bé for dé dan, MIGNARD, p. 456) ; Berry, re-
chigner, relever la lèvre supérieure en montrant
les dents; provenç. rechinar, rechinhar; espagn.
rechinar. Diez le rattache à rêche; cette étymolo-
gie va assez bien au sens moderne, mais elle ne va
pas au sens ancien qui est montrer les dents, iîe-
chigner paraît formé de re, et chigner ou quigner,
répondant à l'italien ghignare, qui signifie sourire
avec malice, et dérivant du vieux haut-allemand
kinan, ou chtnan, sourire. De là vient le sens de
relever la lèvre, détourné ensuite à celui d'une gri-
mace maussade. Il y a un autre rechigner, plus
souvent rechaner, qui signifia crier, faire entendre
un bruit, un son.; que le mot doive être décomposé
en re et chigner, cela est prouvé par cette glose :
gannionem, chinur, SCHELER, Lexicogr. latine,
p. 4 26. Scheler, qui l'a trouvée, pense que ce chi-
gner répond au latin canis, chien.
| RECHINSEU (re-chin-sé), v. a. Terme de mé-
tier. Laver la laine dans l'eau claire.
— ÊTYM. Bas-lat. recincerare, resincerare, de
re, et sincerus (voy. SINCÈRE) : faire de nouveau
pur, entier.
RECHOIR (re-choir), v. n. Terme vieilli, qui n'est
guère usité qu'à l'infinitif et au participe passé
rechu; il se conjugue comme choir. Tomber de nou-
veau. Il Fig. Retomber dans une même maladie ou
dans une même faute.
— HIST. xve s. Pour cette fois, il vous est par-
donné; mais de recheoir gardez-vous, LOUIS XI,
N.ouv. LXV. H xvie s. Pour exhorter seulement les
pénitents de ne rechoir aux mesmes fautes des-
quelles ils avoyent esté délivrez, CALV. Inst. 484.
Le mur, en estant brusquement enlevé [par l'explo-
sion d'une mine] hors de terre, recheut toutes fois
tout empenné si droict dans son fondement, que les
assiégez n'en vaulsirent pas moins, MONT, I, 264.
— ÊTYM. Re..., et choir.
RECHU, CHUE (re-chu, chue), part, passé de
rechoir.
RECHUTE (re-chu-f), s. f. Il 1° Seconde ou nou-
velle chute. Dans l'obscurité ils firent des chutes et
des rechutes. |[ 2° Réapparition d'une maladie pen-
dant ou peu après la convalescence. Il y a des re-
chutes dans les maladies de l'âme comme dans
celles du corps,, LA KOCHEFOUC. Max. 193. Ces re-
chutes, ces agonies fréquentes ne servaient-elles pas
à Mme de Montausier comme d'apprentissage à bien
mourir? FLÉCH. Duch. de Mont. La rechute, dit-on,
est pire que le mal, TH. CORN. Gai. doublé, iv, t.
' Une détermination précise du nombre respectif des
guérisons et des rechutes [dans la folie], PINEL,
Inst. M~ém. scicnc. 1807, t" sem. p. )S8.|| Fièvre
à rechute, sorte de typhus qui paraît originaire de
l'Inde, qui se caractérise par une intermission vers
le 6e ou 6 e jour, et qui se distingue des affections
paludéennes par \a contagiosité. || 3° Retour au
péché. Je m'assure que cette décision du P. Bauny
soulage encore bien la honte qu'on a de confesser ses
rechutes, PASC. Prov. xix. La rechute ordinaire et
habituelle dans le péché rend la pénitence passée
infiniment suspecte, BOURDAL. Sem. <8e dim. après
la Pentec. Domin. t. iv, p. 98. Les crimes où ils
tombent ensuite ne sont pas des rechutes, mais la
continuation des mêmes désordres, MASS. Carême,
Pâques. Il 4° Retour à une ancienne habitude, à un
ancien sentiment. Tant sur ce point mes vers font de
rechutes ! LA FONT. Lun. Peu s'en fallut que Mlle d'Ha-
milton ne lui causât une rechute de tendresse, HA-
MILT. Gramm. ix.
— HIST. xvie s. II craignoit fort une recheute
pire que la maladie, DESPER. Contes, cvi. De mon pre-
mier accez je me suis peu [pu] guanr, Mais je n'es-
père plus cet autre secourir : Car, las ! presque tou-
jours la r'encheute est mortelle, DESPORTËS, Amours
d'Hippolyte, 7. Plusieurs recheutes de peste qui la
tormenterent [Athènes], MONT, I, 392.
— ÉTYM. Re...., et chute.
t RECHUTER (re-chu-té), v. n. Redevenir ma-
lade par une rechute. Il se mit à travailler avant
d'être guéri, ce qui le fit rechuter, G. SAND, Fran-
çois le Champi.
— HIST. xvie s. Recheuter, COTGRAVE.
— ÉTYM. Rechute.
f RÉCIDIBOU (ré-si-di-bou), s. m. Citerne dans
une savonnerie.
f RÉCIDIVATION (ré-si-di-va- sion), s. f. Action
de récidiver.
— HIST. xvie s. Un pécheur qui a fait pénitence
de plusieurs péchés et est en grâce, puis par re-
cidivation pert ceste grâce en retournant de re-
chef à commettre péché, les Triomphes de la noble
dame, f° si 3,.dans LACURNE.
RÉCIDIVE (ré-si-di-v'), s. f. \\ i° Terme de mé-
decine. Réapparition d'une maladie après le réta-
blissement complet de la santé, au bout d'un laps de
temps indéfini qui quelquefois se compte par années.
La récidive d'une tumeur qui avait été extirpée.
Il 2° Action de retomber en la même faute, le
même délit, le même crime. Qu'il ne serait permis
de railler Homère deux fois, et qu'on ne permet-
trait point la récidive, FONT. Jugement de Plut. Les
nouveaux traits contre Louis XIV, répandus dans le
discours sur la polysynodie, étaient regardés comme
une récidive, et comme un oubli impardonnable du
repentir que l'abbé de Saint-Pierre avait paru té-
moigner dans la précédente accusation, D'ALEMB.
Éloges, l'Ab. de St-Picrre. note ^b. Le châtiment
d'une faute s'accroîtra par les récidives, RAYNAL,
Hist. phil. 1,8. Des peines de la récidive pour cri-
mes et délits : Quiconque, ayant été condamné à
une peine afilictive ou infamante, aura commis un
second crime.... Code pénal, liv. 1, ch. 4. || 3° Par
analogie, faute d'action ou de langage où l'on
retombe. De pas mis avec rien tu fais la réci-
dive ; Et c'est, comme on t'a dit, trop d'une né-
gative, MOL. Femm. sav. n, 6. Elles craignaient
avec raison qu'après les avoir surprises la nuit der-
nière, il ne leur sût mauvais gré de la récidive, LE-
SAGE, Diabl. boit. 6.
— HIST. xvr s. Ils [des gens affectés de hernie,
de maigres devenus gras] ont laissé de porter le
brayer sans aucune récidive, PARÉ, VI, i5.
— ÉTYM. Lat. recidivus, sujet à retomber, de re,
et cadere, tomber (voy. CHOIR).
RÉCIDIVÉ, ÉE (ré-si-di-vé, vée), part, passé
de récidiver. || i° Qui a reparu, en parlant d'une
maladie. Un cancer récidivé. || 2° Qui est retombé
dans une même faute. Les criminels récidives, et,
substantivement, les récidives.
RÉCIDIVER (ré-si-di-vè), v. n. || i° Terme de
médecine. Avoir une récidive, reparaître. La tumeur
récidivera. || 2° Faire une récidive* commettre de
nouveau le même délit, le même crime. Ceux qui
récidivent sans qu'on y voie aucun amendement,
PASC. Prov. x. Il II se conjugue avec l'auxiliaire
avoir, quand on veut marquer l'acte : La maladie a
récidivé; avec l'auxiliaire être, quand on veut mar-
quer l'état : La tumeur est récidivée.
— HIST. xvie s. Par telle opération plusieurs ont
receu guarison; autres sont récidives, PARÉ, VI, M.
Autrement laplaye ne se pourrait jamais reprendre,
ains récidiverait, va. vu, 5.
— ÉTYM. Récidive.
t RÉCIDIVISTE (ré-si-di-vi-sf), s. m. Celui qui,
après avoir été condamné pour un délit ou crime,
commet le même délit, le même crime.
t RÊCIDIVITÉ (ré-si-di-vkté), s. f. || i" Néolo-
gisme. Terme de médecine. Il se dit de la tendance
qu'ont certaines tumeurs à récidiver, à repulluler.
Il 2" Tendance à tomber en récidive, en parlant
des criminels. La récidivité donne la mesure ap-
proximative des tempéraments violents ou vicieux,
Jour, de médec. mentale, t. îv, p. 62, -I8G4.
RÉCIF, RESCD7 ou RESSIF (ré-sif), s. m. Chaîne
de rochers à fleur d'eau. L'ours marin a une sorte
d'affreux râlement tel que le bruit des ressifs où il
cherche sa proie, CHATEAUBR. Génie, 1, v, 5. j] Récif-
barrière, bande de rochers madréporiques entourant
une île de corail.
— ÉTYM. Esp. arrecife; portug. arrecife, recife;
de l'arabe, ar-racif ou ar-rectf, chaussée.
fRECIMENTER (re-si-man-té), v. a. Cimenter
de nouveau.
— HIST. xive s. Il est assavoir que en toutes les
naves [d'une église], les basses vostes [voûtes] sont à
recimenter, Bibl. des chartes, 6» série, t. m, p. 226.
— ÉTYM. Re..., et cimenter.
RÉCDPË (ré-si-pé), s. m. || 1° Mot latin qui signifie
prenez, et par lequel le médecin commence une
formule. Ce mot s'écrit ordinairement en abrégé
par un R dont la seconde jambe est barrée, §.
Il 2° Ordonnance ou formule médicale indiquant le
remède que doit prendre un malade. || Fig. et fami-
lièrement. Mais enfin, c'est an mal dont vous ne
guérirez Que par le récipé d'un hymen salutaire,
REGNAsn, le Distr. ni, \. || 3° Par extension, toute
sorte de recettes et de formules de remèdes. Ce
mal S'obstine aux récipés et ne se veut guérir,
RÉGNTER, Sat. XV.
— AlST. xve s. Et jaçoit ce qu'il eust de coutume
de bailler à plusieurs un recipé par escrit, toutefois
il se fia bien de tant en la religieuse, que de bou-
che lui dirait ce qu'avoit à faire, LOUIS XI, Nouv.
XXI. Il xvie s. Ostez le baz de B, vous ferez D, et
ainsi au lieu de recipe [reçois], nous aurons decipe
[déçois], CHOLIÈRES, Con't.t. 1, matin. 11, p. 53, verso,
dans POUGENS. Un rec'pé [récépissé] est une obliga-
tion, LEROUX DE LINCY, Prov. t. n, p. 147.
— ÉTYM. Lat. recipe, reçois, prends, impératif
de recipere, recevoir (voy. ce mot).
t RÉCIPIANGLE (ré-si-pi-an-gP), J. m. Terme de
géométrie. Instrument pour mesurer les angles des
solides.
— ÉTYM. Lat. recipere, prendre (voy. RECEVOIR),
et angle.
RÉCIPIENDAIRE (ré-si-pi-an-dê-r'), s. f. Celui
que l'on reçoit dans quelque compagnie avec une
certaine solennité. Le récipiendaire [à l'Académie
française] ayant assuré que son prédécesseur était
un grand homme.... VOLT. Dict. phil. Société royale.
— ÉTYM. Lat. fictif, recipiendarius, de recipien-
dus, devant être reçu, de recipere, recevoir (Voy.
HKCEVOIR).
RÉCIPIENT (ré-si-pi-an), s. m. || 1° Vase adapté
à la cornue ou à l'alambic, pour recevoir les gaz
qui s'échappent, ou les liquides qu'on distille. H Ré-
cipient florentin, récipient qu'on emploie pour la
distillation des essences plus légères que l'eau.
Il 2° Cloche de verre qu'on place sur le plateau
d une machine pneumatique, et où l'on renferma
les corps que l'on veut mettre dans le vide.
— HIST. xvi« s. Le recipiant ou contenant d'un
alambic.—L'on pourra bien faire de verre le recipiant
(qu'aucuns appellent aussi corps), 0. DE SERRES, 889.
— ÉTYM. Lat. recipientem, recevant, participe
présent de recipere, recevoir (voy. RECEVOIR).
t RÉCIPROCATION ( ré-si-pro-ka-sion ), s. f.
Il 1° Action par laquelle on reçoit la pareille. La ré-
ciprocation d'idées dont on parle né se trouve point
dans la pratique des thèmes, DUMABS. OEUV. t. 1,
p. i28. Il 2° Ancien terme de physique. Réciproca-
tion du pendule, mouvements que certains philoso-
phes croyaient être communiqués au pendule par le
mouvement de la terre.
— HIST. xvi" s. Ce débat là ne sentirait pas sa
reciprocation de remontrance, mais plutost son
coeur félon, qui ne pourrait supporter qu'on luy
feist aucune remonstrance, AMYOT, Comm. discern.
le flatt. 58.
—ÉTYM. Lat. reciprocationem (voy. RÉCIPROQUE).
RÉCIPROCITÉ (ré-si-pro-si-té), s. f. Qualité, ca-
ractère de ce qui est réciproque. La réciprocité des
bons offices. Nous sommes, en quelque sorte, for-
cés d'admettre cette réciprocité d'action, puisque le
rappel d'une sensation par une sensation d'espèce
différente est un fait que l'expérience atteste, BON-
NET, Ess. anal, âme, 8. Il s'agit d'un beau cheval,
en qui les lois physiques qui règlent ses mouve-
ments, les réciprocités, les alternatives, l'harmonie,
l'unité d'action soient observées dans tous leurs
avantages, FALCONET, OEUV. div. t. ni, p. 92. || En
termes de grammaire, la réciprocité exprime que
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