GER
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GER
1867
girfalc, qui sormoute touz oisiaus de son grant,
BRUN, LATINI, Trésor, p. 203. Plus [il] eiesire ba-
taille que déduit ne gerfaus, Ch. d'Ant. vin, 392.
|| xve s. Le chevalier respondit que l'amorat pren-
drait grand plaisance à voir blancs faucons qui sont
nommés gerfaux, FBOISS. m, iv, 64. || xvic s. Comme
un gerfaut qui de raideur se laisse Caler à bas, ou-
vrant la nue espaisse, Dessus un cygne amusé sur
le bord, RONS. 620.
— ÉTYM. Bas-lat. gyrofalco, girfalco, grifako ;
anc. cat. girfalc; esp. gerifalco; portug. girafatie;
ital. girfalco. On l'a fait venir de hiero, Upôç,
sacré : faucon sacré, grand, puissant (hiero se chan-
geant quelquefois en jer, comme dans jerarclna,
pour hierarchia). On l'a fait aussi venir de gyrarc,
tourner. Mais l'étymologie est dans l'allemand Geier-
falk, de Geier, vautour, et Falke, faucon (voy.
FAUCON ) ; quant à Geier, il représente l'anc. haut-
allemand glri, vorace.
f GÉRILLE (gé-ri-11', Il mouillées), s. /'.Voy.
CANTHARELLE.
f GERLON (jèr-lon), s. m. Cuve dont se sert le
papetier.
4. GERMAIN, AINE (jèr-min, mè-n'), s. m. et f.
(| 1° Terme de jurisprudence. Il se dit des frères et
soeurs nés d'un même père et d'une même mère,
par opposition à ceux qui sont nés seulement de
l'un ou de l'autre. Les germains, les consanguins et
les utérins. Comme l'assure M. "Jurieu, les mariages
pouvaient se faire entre les germains, BOSS. Vwr.
i" arert. § 5. || Il s'est dit autrefois dans le langage
général pour frère, soeur. Les gens de Cornélie,
entre qui vos Romains Ont déjà réconnu des frères,
des germains, CORN. Pomp. iv, 4. Corneille, que ta
verve a des charmes puissants ! Ses yeux [de Cla-
rice, personnage de la Veuve] remplis d'amour, ses
discours innocents, Joints à sa majesté plus divine
qu'humaine, Paraissent au théâtre avec tant de
splendeur Que Mélite, admirant cette belle ger-
maine, Confesse qu'elle doit hommage à sa gran-
deur, GUËRENTE, à M. Corneille, sur sa Clarice.
Aujourd.'hui, s'il se peut, voir l'épée à la main
Celui qu'on sait avoir tué votre germain, SCARRON ,
Jodclet ou le Maître valet, iv, 6. || Fig. La politique,
l'intrigue, volontiers ; mais, comme je les crois un peu
germaines, en fasse qui voudra, BEAUMARCH. Mar.
de Figaro, m, 6. || Adj. Frères germains. Soeurs ger-
maines. || 2° Adj. Cousins germains, se dit des en-
fants issus des deux frères, des deux soeurs, ou du
frère et de la soeur. Elle est cousine germaine de
M. de Louvois, SÉV. 4. || Fig. Du bon temps.... Que
le vrai du propos [des dires, des paroles] était cou-
sin germain, RÉGNIER, Sat. XII. || Cousins issus de
germain (germain écrit sans s), les enfants issus
de deux cousins germains. Je ne suis pas généalo-
giste; mais, si ces prêcheurs disent vrai, nous som-
mes tous cousins issus de germain, VOLT. Candide,
49. || Cousin remué de germain, se disait autrefois
pour cousin issu de germain. || Substantivement. Il
a le germain sur moi, il est cousin germain de mon
père ou de ma mère.
— HIST. xiiie s. Noz volons que tuit sacent que
gnerre ne se pot fere entre deus frères germains
engenrés d'un père et d'une mère, BEAUM. LIX, 4.
Je trouvai une petite nef que madame de Baruch,
qui estait cousinne germainne le conte de Monbe-
liart et la hostre, m'avoit donnée, JOINV. 214.
|| xve s. Et avoit à femme la soeur germaine dudit
roy Philippe.... PROISS. I, I, 64. || xvr 8 s. Qualité
germaine à cette cy, MONT, I, 4 7. Ce cas est ger-
main à celuy de M. de Guise, ID. i, 343.
— ÉTYM. Prov. german, girman; cat. germa ;
esp. hennano; ital. germano; du lat. germanus,
frère, qui est de même radical que germen, germe.
f 2. GERMAIN,' AINE (jèr-min, mè-n'),. adj.
Qui appartient à la Germanie, ancien nom de l'Al-
lemagne. ||. S. m. et f. Nom du peuple habitant la
Germanie. Qu'avez-vous appris aux Germains?
LA FONT. Fabl. xi, 7.
— ÉTYM. Lat. Germanus. Les anciens y voyaient
le latin germanus, frère : peuples frères ; mais cela
ne mérite aucune considération, les Romains ne
tirant pas les noms des nations barbares de la lati-
nité. On a indiqué une origine allemande : Wehr,
"défense, ou Heer, armée, et Mann, homme; mais
le mot germain a toujours été inconnu à l'Alle-
magne elle-même ; ce n'est pas le nom qu'elle se
donnait. Comme les Romains n'ont connu d'abord
les Allemands que par les Gaulois, il est très-vrai-
semblable que le mot Germanus est d'origine cel-
tique; et Malin en a donné une étymologie très-
plausible : kiniry, ger, irl. gair, voisin, et man, qui
se trouve dans plusieurs noms de peuples celtiques,
Cenomani, etc. et qu'il assimile au kimry maon,
peuple : le peuple voisin.
t 3. GERMAIN (SAINT-) (sin-jèr-min), s. m. Va-
riété de poire très-bonne. Poire de Saint-Germain.
Du Saint-Germain. Des Saint-Germain (sous-entendu
poires de).
f GERMAINE pr-mè-n'), s. f. Genre de labiées.
GERMANDRÉE pr-man-drée), s. f. Terme de
botanique. Genre nombreux de la famille des la-
biées. La germandrée aquatique {teucrium scor-
dium, L.). La germandrée officinale ou petit chêne
{teucrium chamssdrys, L.).
— HIST. xvi° s. Germandrée-d'eau, ou chamarras,
aime lieu plus froid que chaud, plus humide que
sec, et gras que maigre, o. DE SERRES, 620. German-
drée de deux sortes, l'une ditte d'eau et scordion,
l'autre chamadris ou petit-chesne, à cause de la
semblance de ses fueilles à celles du chesne, ID. 625.
— ÉTYM. Prov. germandrea ; ital. calamandrea;
altération du latin chamxdrys, grec ^("«Spoç, de
y.aiiaî, à terre, et 8pùç, chêne.
' GERMANIQUE (jèr-ma-ni-k'), adj. || i° Qui ap-
partient aux Germains. Les trois peuples germani-
ques qui ont occupé la Gaule sont les Bourguignons,
les Visigoths et les Francs, GUIZOT, Sist. de la civil,
en France, 8e leçon. || 2° Aujourd'hui, qui appartient
aux Allemands, à l'Allemagne. Le corps germani-
que, l'ensemble des Etats qui forment la confédéra-
tion germanique. Dans ce moment si remarquable,
où vous jouez, sire, aux yeux de toute l'Europe, le
rôle vraiment digne de vous, de défenseur de l'Al-
lemagne et de protecteur du corps germanique,
D'ALEMB. Lett. au roi de Pr. 34 mars 4778. ||Em-
| pire germanique ou empire romain germanique,
l'empire d'Occident, renouvelé par Charlemagne.
— ÉTYM. Lat. germanicus, de Germanus, Ger-
main 2.
f GERMANISER (jèr-ma-ni-zé). || i" V. a. Ren-
dre germain ou allemand. Le gouvernement prus-
sien s'efforce de germaniser la province polonaise
qu'il possède. || 2" T. n. Faire des germanismes.
— ÉTYM. Germain 2.
GERMANISME (jèr-ma-ni-sm'), s. m. Façon de
parler, tour propre à la langue allemande. Traduc-
tion défigurée par des germanismes. Ces repas, un
peu plus que simples, étaient égayés par les fines
et folles polissonneries de Klupffel, et par les plai-
sants germanismes de Grimm, qui n'était pas en-
core devenu puriste, J. J. ROUSS. Conf. TOI.
— ÉTYM. Germain 2.
f GERMANISTE (jèr-rna-ni-st'), s. m. Celui qui
étudie les langues germaniques.
f GERMANT, ANTE (jèr-man, man-t'), adj". Qui
est dans un état de germination.
GERME (jèr-m'), s. m. \\ i° Premier rudiment
d'un nouvel être végétal, qui apparaît dans l'ovaire
par le fait de la fécondation. Son haleine [de la Dis-
corde] en cent lieux répand l'aridité; Le fruit meurt
en naissant dans son germe infecté, VOLT. Benr.rv.
Ce que la graine et le .germe sont à la plante, l'oeuf
et l'embryon le sont à l'animal, BONNET, Conlempl.
nat. ni, 5. || 2" En général, premier rudiment de
tout être organisé, végétal ou animal, apparais-
sant dans l'ovule fécondé. Né d'un germe venu d'un
autre germe, y a-t-il eu une succession conti-
nuelle, un développement sans fin de ces germes?
TOLT. Philos, ignor. Quest. 20. Le germe existait-il
déjà dans la graine ou dans l'oeuf avant la féconda-
tion? la poussière des étamines ou la liqueur que
le mâle fournit n'est-elle que le principe de son dé-
veloppement? BONNET, Consid. corps organ. QEuv.
t. v, p. 94, dans POUGENS. Je vois les siècles s'en-
tasser les uns sur les autres, les générations s'ac-
cumuler comme les flots de la mer, sans que le
nombre des germes employés à les fournir dimi-
nue d'une manière sensible la masse organique
qu'ils composent, m. ib. p. 209. || Préexistence des
germes, système sur lafécondationd'après lequel le
germe, dans la graine ou dans l'oeuf, est le végétal
ou l'animal en petit, la fécondation ne faisant que
commencer Paccroissementdes parties préexistantes:
système aujourd'hui abandonné pour celui de l'épi-
genèse. Si le germe préexiste tout entier à lafécon-
dation, ce que nous nommons génération n'en est
point une ; mais ce n'est que le commencement
d'une évolution, qui amènera peu à peu au grand
jour des parties cachées auparavant dans une nuit
impénétrable, BONNET, Contempl. nat. QEuv. t. vm,
p. 75. Je ne saurais me résoudre à abandonner une
aussi belle théorie que l'est celle des germes préexis-
tants pour embrasser des explications purement mé-
caniques, ID. Consid. corps organ. OEuv. t. v,
p. 4 4 4. Il prétend s'étayer du grand Leibnitz, et
personne n'ignore que cet illustre métaphysicien
était un des plus zélés partisans du système des
germes, m. Lett. div. QEuv. t. xn, p. 79. || Emboî-
tement des germes, hypothèse suivant laquelle la
première femelle de chaque espèce contientle germe
de tous les individus qui viendront successivement
à la vie ; hypothèse abandonnée aussi pour le sys-
tème de l'épigenèse. || Faux germe, matière in-
forme qui. provient d'une conception défectueuse.
Cette femme est accouchée d'un faux germe.
|| 3° Dans le langage ordinaire, la partie de la se-
mence dont se forme la plante. Le germe du blé.
|| La partie d'une racine bulbeuse ou tubéreuse'qui
produit une nouvelle plante. Le germe d'un oignon,
uter les germes des pommes de terre. || La première
pointe qui sort d'une graine, d'une bulbe, etc. Les
fourmis rongent le germe du blé. || 4° Nom donné
vulgairement à la cicatricule de l'oeuf d'oiseau. || 5° Il
se dit du rudiment de certaines parties organiques.
Les germes des dents. Si l'on admet des germes par-
ticuliers pour la production des dents, pourquoi re-
fuserait-on d'en admettre pour la production de
parties beaucoup plus composées, et dont la forma-
tion répugne encore davantage aux explications
mécaniques? BONNET, Consid. Corps organ. t. vi,
p. 42. || Le germe d'une maladie,les premières al-
térations qui disposent à la maladie ou qui la com-
mencent. J'apportai le germe d'une incommodité
que les ans ont renforcée, i. J. ROUSS. Conf. i.
[| Terme de vétérinaire. Germe de fève, tache noire
formée par la .matière que contient le cul-de-sac ex-
terne des incisives du cheval. || 6° Fig. Le principe,
la cause originelle de certaines choses. La pensée
que nous sentons naître comme le germe de notre
esprit, comme le fils de notre intelligence, nous
donne quelque idée du fils de Dieu conçu éternelle-
ment dans l'intelligence du père céleste, BOSS. Hist.
Il, 6. Qui croirait que le germe de Pyrrhus et d'An-
dromaque est dans Pertharite [tragédie de Cor-
neille] ? qui croirait que Racine en ait pris les sen-
timents, les vers même ? VOLT. Mél, lia. Lettre à
M. l'abbé d'OUvet. Homme prudent, épiez long-
temps la nature, observez bien votre élève avant
de lui dire le premier mot; laissez d'abord le
germe de son caractère en pleine liberté de se
montrer, J. J. ROUSS. Ém. n. On grand fonds d'i-
I magination et un penchant marqué pour l'harmo-
nie sont le germe du poète, BONNET, ESS. psycliol.
ch. 70. || Les germes du chaos, les germes que
contenait le chaos. Lorsque du créateur la parole
féconde Dans une heure fatale eut enfanté le monde
Des germes du chaos, LAMART. Méd. i, 7. || Au mo-
ral. Le germe des vertus. Changer en germe de pé-
ché le fruit de la pénitence, MASS. Or. fun. Villars.
Il est certain que le passage de la succession de
Bourgogne dans la maison d'Autriche a été, pendant
plus de deux siècles, le principe d'une guerre pres-
que continuelle, dont le germe n'est pas encore
détruit, DUCLOS, Sist. LouisXI, OEuv. t. m, p. 446.
dans POUGENS. S'il reste parmi vous le moindre
germe d'aigreur ou de défiance, hâtez-vous de le
détruire, J. i. ROUSS. Dédie, à la rép. de Genève.
|| En germe, à l'état caché et prêt à se dévelupper.
Ces dissensions étaient en germe. || 7° Terme d'al-
chimie. Le mercure.
— HIST. xne s. E ne sera germe es vignes, Liber
psalm. p. 244. || xive s. Cil germe est à toy néces-
saire, Comme à moy mesme pour tout faire, Nat. à
Valch. err. 63. ||xvr s. Les moles et faux germes,
et autres choses monstrueuses, PARÉ, XVIII, 4 0. Ty-
deus a engendré de son germe Dn fils qui n'a comme '
luy le coeur ferme, AMYOT , Com.discern. leflait.hH.
[Les fourmis] rongent le bout [du grain de blé] par
où le germe a coustume de sortir, MONT. H. (80.
— ÉTYM. Berry, gerne, gernon; picard, germion;
wallon, germon; namur. jaurnon; Hainaut, girne,
gernon, jamon; provenç. germe, germ; espagn.
germen; ital. germe; du latin germen, pour gerb-
men, la chose conçue, radical sanscrit grabh,
garbh, concevoir.
GERMÉ, ÉE (jèr-mé, mée), part, passé de ger-
mer. Du blé germé. || Graine germée, graine qui
commence à montrer sa radicule.
GERMER (jèr-mé), v. n. |j i" Il se dit des grains,
des tubercules, des bulbes qui commencent à faire
apparaître leur germe. M. Linné, le plus célèbre bo-
taniste de l'Europe, reçut enfin cet arbrisseau ger-
mant [le thé] et il parvint à le conserver hors des
serres, en Suède même, RAYNAL, Hist. phïl. v, 20.
On lit dans l'Encyclopédie au mot végétation, que
des haricots d'Amérique, tirés du cabinet de l'em-
pereur, avaient germé par les soins d'un jardinier,
quoique les haricots eussent dett cents ans, BON-
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1867
girfalc, qui sormoute touz oisiaus de son grant,
BRUN, LATINI, Trésor, p. 203. Plus [il] eiesire ba-
taille que déduit ne gerfaus, Ch. d'Ant. vin, 392.
|| xve s. Le chevalier respondit que l'amorat pren-
drait grand plaisance à voir blancs faucons qui sont
nommés gerfaux, FBOISS. m, iv, 64. || xvic s. Comme
un gerfaut qui de raideur se laisse Caler à bas, ou-
vrant la nue espaisse, Dessus un cygne amusé sur
le bord, RONS. 620.
— ÉTYM. Bas-lat. gyrofalco, girfalco, grifako ;
anc. cat. girfalc; esp. gerifalco; portug. girafatie;
ital. girfalco. On l'a fait venir de hiero, Upôç,
sacré : faucon sacré, grand, puissant (hiero se chan-
geant quelquefois en jer, comme dans jerarclna,
pour hierarchia). On l'a fait aussi venir de gyrarc,
tourner. Mais l'étymologie est dans l'allemand Geier-
falk, de Geier, vautour, et Falke, faucon (voy.
FAUCON ) ; quant à Geier, il représente l'anc. haut-
allemand glri, vorace.
f GÉRILLE (gé-ri-11', Il mouillées), s. /'.Voy.
CANTHARELLE.
f GERLON (jèr-lon), s. m. Cuve dont se sert le
papetier.
4. GERMAIN, AINE (jèr-min, mè-n'), s. m. et f.
(| 1° Terme de jurisprudence. Il se dit des frères et
soeurs nés d'un même père et d'une même mère,
par opposition à ceux qui sont nés seulement de
l'un ou de l'autre. Les germains, les consanguins et
les utérins. Comme l'assure M. "Jurieu, les mariages
pouvaient se faire entre les germains, BOSS. Vwr.
i" arert. § 5. || Il s'est dit autrefois dans le langage
général pour frère, soeur. Les gens de Cornélie,
entre qui vos Romains Ont déjà réconnu des frères,
des germains, CORN. Pomp. iv, 4. Corneille, que ta
verve a des charmes puissants ! Ses yeux [de Cla-
rice, personnage de la Veuve] remplis d'amour, ses
discours innocents, Joints à sa majesté plus divine
qu'humaine, Paraissent au théâtre avec tant de
splendeur Que Mélite, admirant cette belle ger-
maine, Confesse qu'elle doit hommage à sa gran-
deur, GUËRENTE, à M. Corneille, sur sa Clarice.
Aujourd.'hui, s'il se peut, voir l'épée à la main
Celui qu'on sait avoir tué votre germain, SCARRON ,
Jodclet ou le Maître valet, iv, 6. || Fig. La politique,
l'intrigue, volontiers ; mais, comme je les crois un peu
germaines, en fasse qui voudra, BEAUMARCH. Mar.
de Figaro, m, 6. || Adj. Frères germains. Soeurs ger-
maines. || 2° Adj. Cousins germains, se dit des en-
fants issus des deux frères, des deux soeurs, ou du
frère et de la soeur. Elle est cousine germaine de
M. de Louvois, SÉV. 4. || Fig. Du bon temps.... Que
le vrai du propos [des dires, des paroles] était cou-
sin germain, RÉGNIER, Sat. XII. || Cousins issus de
germain (germain écrit sans s), les enfants issus
de deux cousins germains. Je ne suis pas généalo-
giste; mais, si ces prêcheurs disent vrai, nous som-
mes tous cousins issus de germain, VOLT. Candide,
49. || Cousin remué de germain, se disait autrefois
pour cousin issu de germain. || Substantivement. Il
a le germain sur moi, il est cousin germain de mon
père ou de ma mère.
— HIST. xiiie s. Noz volons que tuit sacent que
gnerre ne se pot fere entre deus frères germains
engenrés d'un père et d'une mère, BEAUM. LIX, 4.
Je trouvai une petite nef que madame de Baruch,
qui estait cousinne germainne le conte de Monbe-
liart et la hostre, m'avoit donnée, JOINV. 214.
|| xve s. Et avoit à femme la soeur germaine dudit
roy Philippe.... PROISS. I, I, 64. || xvr 8 s. Qualité
germaine à cette cy, MONT, I, 4 7. Ce cas est ger-
main à celuy de M. de Guise, ID. i, 343.
— ÉTYM. Prov. german, girman; cat. germa ;
esp. hennano; ital. germano; du lat. germanus,
frère, qui est de même radical que germen, germe.
f 2. GERMAIN,' AINE (jèr-min, mè-n'),. adj.
Qui appartient à la Germanie, ancien nom de l'Al-
lemagne. ||. S. m. et f. Nom du peuple habitant la
Germanie. Qu'avez-vous appris aux Germains?
LA FONT. Fabl. xi, 7.
— ÉTYM. Lat. Germanus. Les anciens y voyaient
le latin germanus, frère : peuples frères ; mais cela
ne mérite aucune considération, les Romains ne
tirant pas les noms des nations barbares de la lati-
nité. On a indiqué une origine allemande : Wehr,
"défense, ou Heer, armée, et Mann, homme; mais
le mot germain a toujours été inconnu à l'Alle-
magne elle-même ; ce n'est pas le nom qu'elle se
donnait. Comme les Romains n'ont connu d'abord
les Allemands que par les Gaulois, il est très-vrai-
semblable que le mot Germanus est d'origine cel-
tique; et Malin en a donné une étymologie très-
plausible : kiniry, ger, irl. gair, voisin, et man, qui
se trouve dans plusieurs noms de peuples celtiques,
Cenomani, etc. et qu'il assimile au kimry maon,
peuple : le peuple voisin.
t 3. GERMAIN (SAINT-) (sin-jèr-min), s. m. Va-
riété de poire très-bonne. Poire de Saint-Germain.
Du Saint-Germain. Des Saint-Germain (sous-entendu
poires de).
f GERMAINE pr-mè-n'), s. f. Genre de labiées.
GERMANDRÉE pr-man-drée), s. f. Terme de
botanique. Genre nombreux de la famille des la-
biées. La germandrée aquatique {teucrium scor-
dium, L.). La germandrée officinale ou petit chêne
{teucrium chamssdrys, L.).
— HIST. xvi° s. Germandrée-d'eau, ou chamarras,
aime lieu plus froid que chaud, plus humide que
sec, et gras que maigre, o. DE SERRES, 620. German-
drée de deux sortes, l'une ditte d'eau et scordion,
l'autre chamadris ou petit-chesne, à cause de la
semblance de ses fueilles à celles du chesne, ID. 625.
— ÉTYM. Prov. germandrea ; ital. calamandrea;
altération du latin chamxdrys, grec ^("«Spoç, de
y.aiiaî, à terre, et 8pùç, chêne.
' GERMANIQUE (jèr-ma-ni-k'), adj. || i° Qui ap-
partient aux Germains. Les trois peuples germani-
ques qui ont occupé la Gaule sont les Bourguignons,
les Visigoths et les Francs, GUIZOT, Sist. de la civil,
en France, 8e leçon. || 2° Aujourd'hui, qui appartient
aux Allemands, à l'Allemagne. Le corps germani-
que, l'ensemble des Etats qui forment la confédéra-
tion germanique. Dans ce moment si remarquable,
où vous jouez, sire, aux yeux de toute l'Europe, le
rôle vraiment digne de vous, de défenseur de l'Al-
lemagne et de protecteur du corps germanique,
D'ALEMB. Lett. au roi de Pr. 34 mars 4778. ||Em-
| pire germanique ou empire romain germanique,
l'empire d'Occident, renouvelé par Charlemagne.
— ÉTYM. Lat. germanicus, de Germanus, Ger-
main 2.
f GERMANISER (jèr-ma-ni-zé). || i" V. a. Ren-
dre germain ou allemand. Le gouvernement prus-
sien s'efforce de germaniser la province polonaise
qu'il possède. || 2" T. n. Faire des germanismes.
— ÉTYM. Germain 2.
GERMANISME (jèr-ma-ni-sm'), s. m. Façon de
parler, tour propre à la langue allemande. Traduc-
tion défigurée par des germanismes. Ces repas, un
peu plus que simples, étaient égayés par les fines
et folles polissonneries de Klupffel, et par les plai-
sants germanismes de Grimm, qui n'était pas en-
core devenu puriste, J. J. ROUSS. Conf. TOI.
— ÉTYM. Germain 2.
f GERMANISTE (jèr-rna-ni-st'), s. m. Celui qui
étudie les langues germaniques.
f GERMANT, ANTE (jèr-man, man-t'), adj". Qui
est dans un état de germination.
GERME (jèr-m'), s. m. \\ i° Premier rudiment
d'un nouvel être végétal, qui apparaît dans l'ovaire
par le fait de la fécondation. Son haleine [de la Dis-
corde] en cent lieux répand l'aridité; Le fruit meurt
en naissant dans son germe infecté, VOLT. Benr.rv.
Ce que la graine et le .germe sont à la plante, l'oeuf
et l'embryon le sont à l'animal, BONNET, Conlempl.
nat. ni, 5. || 2" En général, premier rudiment de
tout être organisé, végétal ou animal, apparais-
sant dans l'ovule fécondé. Né d'un germe venu d'un
autre germe, y a-t-il eu une succession conti-
nuelle, un développement sans fin de ces germes?
TOLT. Philos, ignor. Quest. 20. Le germe existait-il
déjà dans la graine ou dans l'oeuf avant la féconda-
tion? la poussière des étamines ou la liqueur que
le mâle fournit n'est-elle que le principe de son dé-
veloppement? BONNET, Consid. corps organ. QEuv.
t. v, p. 94, dans POUGENS. Je vois les siècles s'en-
tasser les uns sur les autres, les générations s'ac-
cumuler comme les flots de la mer, sans que le
nombre des germes employés à les fournir dimi-
nue d'une manière sensible la masse organique
qu'ils composent, m. ib. p. 209. || Préexistence des
germes, système sur lafécondationd'après lequel le
germe, dans la graine ou dans l'oeuf, est le végétal
ou l'animal en petit, la fécondation ne faisant que
commencer Paccroissementdes parties préexistantes:
système aujourd'hui abandonné pour celui de l'épi-
genèse. Si le germe préexiste tout entier à lafécon-
dation, ce que nous nommons génération n'en est
point une ; mais ce n'est que le commencement
d'une évolution, qui amènera peu à peu au grand
jour des parties cachées auparavant dans une nuit
impénétrable, BONNET, Contempl. nat. QEuv. t. vm,
p. 75. Je ne saurais me résoudre à abandonner une
aussi belle théorie que l'est celle des germes préexis-
tants pour embrasser des explications purement mé-
caniques, ID. Consid. corps organ. OEuv. t. v,
p. 4 4 4. Il prétend s'étayer du grand Leibnitz, et
personne n'ignore que cet illustre métaphysicien
était un des plus zélés partisans du système des
germes, m. Lett. div. QEuv. t. xn, p. 79. || Emboî-
tement des germes, hypothèse suivant laquelle la
première femelle de chaque espèce contientle germe
de tous les individus qui viendront successivement
à la vie ; hypothèse abandonnée aussi pour le sys-
tème de l'épigenèse. || Faux germe, matière in-
forme qui. provient d'une conception défectueuse.
Cette femme est accouchée d'un faux germe.
|| 3° Dans le langage ordinaire, la partie de la se-
mence dont se forme la plante. Le germe du blé.
|| La partie d'une racine bulbeuse ou tubéreuse'qui
produit une nouvelle plante. Le germe d'un oignon,
uter les germes des pommes de terre. || La première
pointe qui sort d'une graine, d'une bulbe, etc. Les
fourmis rongent le germe du blé. || 4° Nom donné
vulgairement à la cicatricule de l'oeuf d'oiseau. || 5° Il
se dit du rudiment de certaines parties organiques.
Les germes des dents. Si l'on admet des germes par-
ticuliers pour la production des dents, pourquoi re-
fuserait-on d'en admettre pour la production de
parties beaucoup plus composées, et dont la forma-
tion répugne encore davantage aux explications
mécaniques? BONNET, Consid. Corps organ. t. vi,
p. 42. || Le germe d'une maladie,les premières al-
térations qui disposent à la maladie ou qui la com-
mencent. J'apportai le germe d'une incommodité
que les ans ont renforcée, i. J. ROUSS. Conf. i.
[| Terme de vétérinaire. Germe de fève, tache noire
formée par la .matière que contient le cul-de-sac ex-
terne des incisives du cheval. || 6° Fig. Le principe,
la cause originelle de certaines choses. La pensée
que nous sentons naître comme le germe de notre
esprit, comme le fils de notre intelligence, nous
donne quelque idée du fils de Dieu conçu éternelle-
ment dans l'intelligence du père céleste, BOSS. Hist.
Il, 6. Qui croirait que le germe de Pyrrhus et d'An-
dromaque est dans Pertharite [tragédie de Cor-
neille] ? qui croirait que Racine en ait pris les sen-
timents, les vers même ? VOLT. Mél, lia. Lettre à
M. l'abbé d'OUvet. Homme prudent, épiez long-
temps la nature, observez bien votre élève avant
de lui dire le premier mot; laissez d'abord le
germe de son caractère en pleine liberté de se
montrer, J. J. ROUSS. Ém. n. On grand fonds d'i-
I magination et un penchant marqué pour l'harmo-
nie sont le germe du poète, BONNET, ESS. psycliol.
ch. 70. || Les germes du chaos, les germes que
contenait le chaos. Lorsque du créateur la parole
féconde Dans une heure fatale eut enfanté le monde
Des germes du chaos, LAMART. Méd. i, 7. || Au mo-
ral. Le germe des vertus. Changer en germe de pé-
ché le fruit de la pénitence, MASS. Or. fun. Villars.
Il est certain que le passage de la succession de
Bourgogne dans la maison d'Autriche a été, pendant
plus de deux siècles, le principe d'une guerre pres-
que continuelle, dont le germe n'est pas encore
détruit, DUCLOS, Sist. LouisXI, OEuv. t. m, p. 446.
dans POUGENS. S'il reste parmi vous le moindre
germe d'aigreur ou de défiance, hâtez-vous de le
détruire, J. i. ROUSS. Dédie, à la rép. de Genève.
|| En germe, à l'état caché et prêt à se dévelupper.
Ces dissensions étaient en germe. || 7° Terme d'al-
chimie. Le mercure.
— HIST. xne s. E ne sera germe es vignes, Liber
psalm. p. 244. || xive s. Cil germe est à toy néces-
saire, Comme à moy mesme pour tout faire, Nat. à
Valch. err. 63. ||xvr s. Les moles et faux germes,
et autres choses monstrueuses, PARÉ, XVIII, 4 0. Ty-
deus a engendré de son germe Dn fils qui n'a comme '
luy le coeur ferme, AMYOT , Com.discern. leflait.hH.
[Les fourmis] rongent le bout [du grain de blé] par
où le germe a coustume de sortir, MONT. H. (80.
— ÉTYM. Berry, gerne, gernon; picard, germion;
wallon, germon; namur. jaurnon; Hainaut, girne,
gernon, jamon; provenç. germe, germ; espagn.
germen; ital. germe; du latin germen, pour gerb-
men, la chose conçue, radical sanscrit grabh,
garbh, concevoir.
GERMÉ, ÉE (jèr-mé, mée), part, passé de ger-
mer. Du blé germé. || Graine germée, graine qui
commence à montrer sa radicule.
GERMER (jèr-mé), v. n. |j i" Il se dit des grains,
des tubercules, des bulbes qui commencent à faire
apparaître leur germe. M. Linné, le plus célèbre bo-
taniste de l'Europe, reçut enfin cet arbrisseau ger-
mant [le thé] et il parvint à le conserver hors des
serres, en Suède même, RAYNAL, Hist. phïl. v, 20.
On lit dans l'Encyclopédie au mot végétation, que
des haricots d'Amérique, tirés du cabinet de l'em-
pereur, avaient germé par les soins d'un jardinier,
quoique les haricots eussent dett cents ans, BON-
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