Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 2 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5406698m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49511
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/12/2008
GEM
talents et toutes les vertus, D'ALEMBERT, Letl. au \
roi de Pr. 47 août <77). || 4° Il se dit du cri de cer-
tains oiseaux. La colombe gémiU La tourterelle gé-
mit. Je criais vers vous comme le petit de l'hiron-
delle, je gémissais comme la colombe, SACI, Bible,
Isaïe, XXXVIII, u. || Activement et poétiquement.
L'oreille n'entend rien qu'une vague plaintive. Ou
la voix des zéphirs, Ou les sons- cadencés que gémit
Philomèle, LAMART. Méd. n, 24. || 5° Par analogie,
il se dit des choses qui font entendre une sorte de
murmure. On se menace, on court, l'air gémit, le
fer brille, RAC. Iphig. .v, 5. La rive au loin gémit
blanchissante d'écume, ID. ib. v, a. Les marteaux
faisaient gémir les/Cavernes de la terre, FÉN. Tél.
n. Quand l'aquilon fait gémir les troncs des vieux
arbres, ID. ib. xvn. La terre au loin gémit, le jour
fuit, le ciel gronde, VOLT. Henr. vin. Eh ! seigneur,
est-ce vous dont la voix lamentable A fait gémir ces
murs d'accents si douloureux? LEMERC. Frédég. et
Br. iv, 6. || 6" S'affaisser, en parlant des choses qui
reçoivent un poids, une pression considérable. La
frêle nacelle gémit, Quand .ffinéas dedans s'y mit,
SCARRON, Yirg. vi. Et son corps, ramassé dans sa
courte grosseur, Fait gémir les coussins sous sa
molle épaisseur, BOIL. Lutr. i. L'enclume qui gé-
missait sous les coups redoublés, FÉN. Tél. xii. La
mer gémissait sous le nombre et sous la grandeur
énorme de nos navires, MASS. Or. futi. Louis le
Grand. || Fig. et familièrement. Faire gémir la
presse, faire beaucoup imprimer ; locution métapho-
rique tirée de l'ancienne presse à bras qui faisait
«entendre une espèce de gémissement quand on tirait
le barreau.
— HIST. xne s. Rapelat il à la remembrance ceaz
[ceux] d'Epheson, cant il, ploranz et gemanz, les
comandat à Deu, Job, p. 476. || xm 0 s. Enfer tressue,
•enfer frémit, .Enfer dolose, enfer gémit, Quant
perdu a la grant goulée Qu'avoit jà prise et engou-
lée, RUTEB. Théoph. || xiv" s. Et mon pechié cy gé-
mirai Amèrement, dans BORGUY, Gramm. t. n,
p. 261. || xvr s. La tourterelle en gémit et en mené
Semblable dueil : et j'accorde à leurs chants, MAKOT,
m, 298. Ayant tant de malheurs gerny profondé-
ment, DU BELLAY, vi, 03, verso. Comme pigeons,
qui bec à bec gémissent leur amour, YVER, p. 639.
Ils hurlent comme les loups, ils gémissent comme
les ours, ils rugissent cornnielions, PARE, Animaux,
25.
— ÉTYM.Berry,ggemer; ital. gemere; du latin gemei'C. La formation
régulière est geindre (voy. ce mot) ou l'italien gé-
nère. Gémir, remontant aux premiers temps de la
langue, suppose un changement de conjugaison, de
la 3e en 4". La très-ancienne langue ne le conju-
guait pas comme les verbes en iscere, témoin ge-
mant de gementem ; mais dès le xmc siècle il était
conjugué comme un verbe en iscere.
GÉMISSANT, ANTE (jé-mi-san, san-t'), adj. Qui
gémit. Tu ris ! tu ne suis pas ces gémissantes voix 1
LA FONT. Fabl. vin, 14. Je peindrai les plaisirs en
foule renaissants, Les oppresseurs du peuple à leur
tour gémissants, BOIL. Épît. i. Et froide, gémissante,
et presque inanimée, BAC. Phèdre, v, 6. J'ai respecté
ton fils; et ce coeui gémissant Lui conserva sa foi,
même en le haïssant, VOLT. Als. v, 5. Us pensent
voir errer sur des nuages sombres De Glamis, de
Ouncan les gémissantes ombres, DUCIS, Macbelh,iv ,3.
fiÉMISSEMENT (jé-mi-se-man), s. m. \\ 1° Cri
plaintif de celui qui gémit. Aucun gémissement à
son coeur échappé Ne le montre en mourant digne
d'être frappé, CORN. Pomp. n, 2. Si l'Espagne pleu-
rait son infanle qu'elle voyait monter sur le trône
le plus glorieux de l'univers, quels seront nos gé-
missements à la vue de ce tombeau où tous ensem-
ble nous ne voyons plus que l'inévitable néant des
grandeurs humaines? BOSS. Mar.-Thér. Il tire de
son coeur de profonds gémissements, FÉN. Tél. m.
césar, voyant sa statue [d'Alexandre] dans un tem-
ple en Espagne, lorsqu'il en avait le gouvernement
après sa préture, ne put s'empêcher de pousser des
gémissements et des soupirs en comparant le peu
de belles actions qu'il avait faites jusque-là avec les
grands exploits de ce conquérant, BOLLIN, Hist.
«îic. OEuv. t. vi, p. 629, dans POUGENS. || Terme de
dévotion. Gémissement du coeur, vif sentiment de
regret d'avoir péché. || 2° Plainte en général. Les
gémissements de l'opprimé. Louis, qui entend de si
loin les gémissements des chrétiens affligés,- BOSS.
Reine d'Anglct. Il n'y a personne de nous qui ne se
souvienne d'avoir ouï souvent raconter ce gémisse-
ment universel [ lors de l'assassinat de Henri IV] à
son père ou à son grand-père, ID. Lett. à Louis XIV,
iO juillet J676. || 3" Il se dit du cri de la colombe,
GEM
de la tourterelle. J'ai oui parler de la douceur et
du gémissement de la colombe, mais non pas de sa
cruauté ni de son rugissement, BALZ. lett. ti, liv. vi.
|| 4° Bruit, murmure, que certaines choses font en-
tendre. Le sourd gémissement des forêts. Et l'orgue
même en pousse un long gémissement, BOIL. Lutr.
m.
— HIST. xm« s. Et mes gemissemenz n'est mie
reposz [caché] vers toi, Psautier, f° 47. '
— ÉTYM. Gémir; provenç. gememen, gemimen.
t GEMMACÉ, ÉE (jè-mma-sé, sée), adj. Terme
d'histoire naturelle. Qui a l'apparence d'une pierre
gemme ou d'un bouton.
— ÉTYM. Lat. gemma, bourgeon (voy. GEMME 2).
f GEMMAIRE (jè-mmê-r') ou GEMMAL, ALE
(jè-mmal, mma-1'), adj. Terme de botanique. Qui
fait partie du bourgeon. Prolongement gemmaire.
Écailles gemmales, celles qui protègent le bour-
geon.
— ÉTYM. Gemme 2.
GEMMATION (jè-mma-sion), s. f. || i° Terme de
botanique. Développement des boutons dans les
plantes vivaces. || Époque de leur épanouissement.
|| 2° Ensemble des bourgeons d'un végétal. || Dispo-
sition générale des bourgeons.
— ÉTYM. Lat. gemmationem, de gemma (voy.
GEMME 2).
i. GEMME (jè-m'), s. f. ||i° Toute espèce de
pierres précieuses. Les métaux les plus précieux et
les gemmes les plus précieuses abondent entre les
deux tropiques. || Gemme orientale, nom donné vul-
gairement aux variétés du corindon hyalin, pour
lesquellesHauy a créé le nom de télésie, LOGOARANT.
|| 2" Adj. Se dit des pierres précieuses et du sel.
Pierre gemme, pierre qui est une gemme. Sel
gemme, sel qui ressemble à une gemme ou à des
gemmes et qui se tire des mines. On donne le nom
de sel gemme au sel fossile ; il est absolument de la
même nature que celui qui se tire de l'eau de mer
par l'évaporation ; il se trouve sous une forme so-
lide, concrète et cristallisée en amas immenses,
dans plusieurs régions du globe, BUFF. Min. t. ni,
p. 348, dans POUGENS.
— REM. L'Académie n'a gemme que comme ad-
jectif.
— HIST. xi" s.L'haume [il] lui freint où li gemme
reflambent, Ch.deÈcl. CCLXIV. ||xncs. L'aornement
de vostre corone, c'estdes jammes et despieres pre-
ciouses, ST-BERN. 672. || xme s. Et Venus [lui pro-
mit] la plus bêle feme, Qui de totes autres est geme,
FI. et Bl. 48i.||xrvB s. Si faictla gemme et fine
pierre,Commerubisetdyamens,Nat. àl'alchim. err.
582. || xve s. Dessus elle, gist une lame Faicte d'or
et de saffirs blcux; Car saffir est nommé la jameDe
loyaulté, et l'or eureux, CH. D'ORL. Bal. 70. ||xvies.
Cristal, et plusieurs autres gemmes, c'est à dire
pierres précieuses, PARÉ, t. ni, p. 635. Sel gemme,
PALISSY, 242.
— ËTYM.Provenç. et ital. gemma ; du lat. gemma,
pierre précieuse. L'ancien français geme, écrit aussi
jame, se prononçait jame, comme feme ou femme
se prononçait et se prononce famé. Gemma est rat-
taché par Curtius à yipui, être plein.
y 2. GEMME (jè-m'),s. f. Terme de botanique. Nom
donné à toutes les parties susceptibles de reproduire
un végétal. || Terme de zoologie. Nom donné à des
saillies qui naissent sur les côtés du corps des po-
lypes hydraires.
— ÉTYM. Lat. gemma, bourgeon et pierre pré-
cieuse.
\ GEMMÉ, ÉE (jè-mmé, mée), adj. Orné de pier-
reries.
— HIST. xi" s. Luisent cil haume qui à or sont
gemmé, Ch. de Roi. LXXIX. || xvie s. Et le bel esmai!
qui varie L'honneur gemmé d'une prairie, RONS. 550.
— ÉTYM. Gemme t ; provenç. gemmar, orner de
pierreries; ital. gemmare.
f GEMMEE (jè-mmé), v. a. Terme d'exploitation
de la résine. Les propriétaires de pignàdas.... mé-
nagent sur chaque hectare.... jusqu'à 200 pinsen
état d'être gemmés, c'est-à-dire de recevoir des
entailles, pour l'écoulement de la résine, DRALET,
Traité des forêts d'arbres résineux, p. H 48.
f I. GEMMIFÈRE (jè-mmi-fè-r'), adj. Terme de
minéralogie. Qui contient des pierres gemmes, des
diamants.
— ÉTYM. Gemme \, et le latin ferre, porter.
f 2. GEMMIFËRE (jè-mmi-fè-r'), adj. Terme d'his-
toire naturelle. Qui porte des gemmes, des bour-
geons.
— ÉTYM. Gemme 2, et le latin ferre, porter,
f GEMMIFORME (jè-mmi-for-m'), adj. Terme de
botanique. Qui a l'apparence d'un bourgeon
GEN
1851
— ÉTYM. Gemme 2, et forme.
•f GEMMIPARE (jè-mmi-pa-r'), adj. Terme de
botanique. Qui produit des bourgeons. || Génération
gemmipare, mode de reproduction par bourgeons
qui s'observe chez les polypes hydraires surtout,
mais aussi sur les cellules des plantes.
— ÉTYM. Gemme 2, et le latin pprere, enfanter,
f GEMMIPARIE- (jô-mroi-pa-rie), s. f. Mode de
reproduction Par des gemmes ou bourgeons.
— ÉTYM. Gemmipare. On trouve aussi gemmipa-
[ rite; mais le mot n'est pas bon, parité étant le sub-
stantif de par, pareil. *
f GEMMULATION (je mmu-la-sion), s. f. Terme
de botanique. Développement de la gemmule.
f GEMMULE (jô-mmu-l"), s. f. Terme de bota-
nique. Premier bourgeon de la plante, rudiment
de la tige croissant, par la germination, en sens in-
verse de la radicule. || On dit aussi plumûle. $ Corps
reproducteur des algues. . .
— ÉTYM. Diminutif de gemme 2
GÉMONIES (jé-mo-nie), s. f. pi. Terme d'anti
i quitè. X Rome, escalier sûr lequel on exposait les
corps des condamnés qui avaient été exécutés (étran-
■ glés) dans la prison ; de là on traînait leurs corps
avec des crocs dans le Tibre. || Fig. Le vois-tu [le
vulgaire] donnant à ses vices Les noms de toutes
les vertus, Traîner Socrate aux gémonies.... ? LA-
I MART. Méd. I, <9.
; —ÉTYSI. Lat. gemonisescalse, ou, par abréviation,
i gemonix. Les uns le tirent d'un nom propre Gemo-
■ nius, les autres de gemere, gémir. Ce qui pourrait
' donner de l'appui à cette dernière étymologie, c'est
que les gémonies étaient dites aussi gradus gemiterii.
GÉNAL, AI.E (jé-nal, na-1'), adj. Terme d'ana-
l tomie. Qui appartient aux joues. Glandes génales.
i Muscles génaux. || Trait génal, trait qui va du mi-
lieu des joues au trait nasal.
— ÉTYM. Lat. gêna, joue ; grec, yévuç. Comparez
' le sanscrit hanus, et le gothique kinnus, mâchoire,
GÊNANT, ANTE (jê-nan, nan-t'), adj. Qui gêne.
Si vous ne voulez que des liaisons de société, faites-
les à la cour, ce sont les plus agréables et les moins
gênantes, DHCLOS, Consid. Moeurs, chap. -U. On ne
■ poursuivit pas à la rigueur l'observation de cette
loi gênante, RAYNAL, Ilist. phil. xiv, B.-îl n'est pas
gênant et vous laisse une entière liberté, GENLIS,
• Théât. d'éduc. la Bonne mère, n, 3.
— ÉTYM. Gêne.
t GENCIVAL, ALE (jan-si-val, va-1'), adj. Voy
. GINGIVAL, qui est seul usité aujourd'hui.
■■ GENCIVE (jan-si-v'), s. f. Chair, tissu rougeâtre,
qui garnit les deux arcades dentaires et adhère for-
' tement au pourtour du collet des dents,
s —HIST. xm" s. Les venteuses qui sont mises de-
■ sous le menton, espurgent les dens et les enclaves,
! ALEBRANT, f° <3. Et à nous qui avions tele maladie
, venoit char pourrie es gencives, JOINV. 236. [| xvi* s.
Ce muscle prend son origine de toute la gencive la-'
, terale de la maschoire supérieure.... P.UÎÉ,iv, 9.
i — ÉTYM. Berry, gendive; provenç. gengiva, an-
■ giva ; anc. catal. gingiva ; espagn. encia ; portug.
■ et ital. gengira ; du lat. gingiva.
GENDARME (jan-dar-m'), s. m. || 1° Ancienne-
i ment. Homme de guerre à cheval armé de toutes
'■ pièces et qui avait sous ses ordres un certain nom-
> bre d'hommes à cheval. On ne connut plus que les
■ gendarmes ; le gens de pied n'avaient pas ce noni,
parce qu'en comparaison des hommes de cheval, ils
■ n'étaient point armés, VOLT. Moeurs, -38. Il [Char-
les VII] conserva des'compagnies réglées de quinze
■ cents gendarmes ; chacun de ces gendarmes devait
servir avec six chevaux, iD.ift. 80. || En ce sens, on
i écrit quelquefois gens d'armes. |[ Plus tard il s'est
i dit des cavaliers de certaines compagnies d'ordon-
. nance quoiqu'ils fussent armés à la légère. Gendar-
i mes du roi, de la reine, du dauphin, compagnies de
gendarmes qui avaient pour capitaines le roi, la
[ reine et les princes de qui elles portaient le nom.
■ Un tel sert dans les gendarmes. || Il s'est dit aussi
L d'un soldat en général. Seule j'ai par mes charmes
; Mis au joug les taureaux et défait les gendarmes,
CORN. Médée, u, -l. Mais comme elle entendit un
grand bruit de gendarmes.... MAIRET, Jlfort d'Asdrub.
: v, 2 Le lendemain, on trouva dès l'aurore Les
i deux gendarmes morts sur la statue assis, v. HUGO.
Bail. 8. || Fig. C'est un heau gendarme, s'est dit
d'un homme qui a bonne mine à cheval. Cette
■ phrase a vieilli. || Familièrement. C'est un gen-
■ darme, un vrai gendarme, c'est une femme forte et
hardie. Cette phrase est encore usitée. || Il se dit
aussi d'un bourru qui grondé sans cesse. Il a un
; oncle qui est un gendarme, un vrai gendarme.
Il 2° Aujourd'hui soldat appartenant à un corps qui
talents et toutes les vertus, D'ALEMBERT, Letl. au \
roi de Pr. 47 août <77). || 4° Il se dit du cri de cer-
tains oiseaux. La colombe gémiU La tourterelle gé-
mit. Je criais vers vous comme le petit de l'hiron-
delle, je gémissais comme la colombe, SACI, Bible,
Isaïe, XXXVIII, u. || Activement et poétiquement.
L'oreille n'entend rien qu'une vague plaintive. Ou
la voix des zéphirs, Ou les sons- cadencés que gémit
Philomèle, LAMART. Méd. n, 24. || 5° Par analogie,
il se dit des choses qui font entendre une sorte de
murmure. On se menace, on court, l'air gémit, le
fer brille, RAC. Iphig. .v, 5. La rive au loin gémit
blanchissante d'écume, ID. ib. v, a. Les marteaux
faisaient gémir les/Cavernes de la terre, FÉN. Tél.
n. Quand l'aquilon fait gémir les troncs des vieux
arbres, ID. ib. xvn. La terre au loin gémit, le jour
fuit, le ciel gronde, VOLT. Henr. vin. Eh ! seigneur,
est-ce vous dont la voix lamentable A fait gémir ces
murs d'accents si douloureux? LEMERC. Frédég. et
Br. iv, 6. || 6" S'affaisser, en parlant des choses qui
reçoivent un poids, une pression considérable. La
frêle nacelle gémit, Quand .ffinéas dedans s'y mit,
SCARRON, Yirg. vi. Et son corps, ramassé dans sa
courte grosseur, Fait gémir les coussins sous sa
molle épaisseur, BOIL. Lutr. i. L'enclume qui gé-
missait sous les coups redoublés, FÉN. Tél. xii. La
mer gémissait sous le nombre et sous la grandeur
énorme de nos navires, MASS. Or. futi. Louis le
Grand. || Fig. et familièrement. Faire gémir la
presse, faire beaucoup imprimer ; locution métapho-
rique tirée de l'ancienne presse à bras qui faisait
«entendre une espèce de gémissement quand on tirait
le barreau.
— HIST. xne s. Rapelat il à la remembrance ceaz
[ceux] d'Epheson, cant il, ploranz et gemanz, les
comandat à Deu, Job, p. 476. || xm 0 s. Enfer tressue,
•enfer frémit, .Enfer dolose, enfer gémit, Quant
perdu a la grant goulée Qu'avoit jà prise et engou-
lée, RUTEB. Théoph. || xiv" s. Et mon pechié cy gé-
mirai Amèrement, dans BORGUY, Gramm. t. n,
p. 261. || xvr s. La tourterelle en gémit et en mené
Semblable dueil : et j'accorde à leurs chants, MAKOT,
m, 298. Ayant tant de malheurs gerny profondé-
ment, DU BELLAY, vi, 03, verso. Comme pigeons,
qui bec à bec gémissent leur amour, YVER, p. 639.
Ils hurlent comme les loups, ils gémissent comme
les ours, ils rugissent cornnielions, PARE, Animaux,
25.
— ÉTYM.Berry,ggemer; ital. gemere; du latin gemei'C. La formation
régulière est geindre (voy. ce mot) ou l'italien gé-
nère. Gémir, remontant aux premiers temps de la
langue, suppose un changement de conjugaison, de
la 3e en 4". La très-ancienne langue ne le conju-
guait pas comme les verbes en iscere, témoin ge-
mant de gementem ; mais dès le xmc siècle il était
conjugué comme un verbe en iscere.
GÉMISSANT, ANTE (jé-mi-san, san-t'), adj. Qui
gémit. Tu ris ! tu ne suis pas ces gémissantes voix 1
LA FONT. Fabl. vin, 14. Je peindrai les plaisirs en
foule renaissants, Les oppresseurs du peuple à leur
tour gémissants, BOIL. Épît. i. Et froide, gémissante,
et presque inanimée, BAC. Phèdre, v, 6. J'ai respecté
ton fils; et ce coeui gémissant Lui conserva sa foi,
même en le haïssant, VOLT. Als. v, 5. Us pensent
voir errer sur des nuages sombres De Glamis, de
Ouncan les gémissantes ombres, DUCIS, Macbelh,iv ,3.
fiÉMISSEMENT (jé-mi-se-man), s. m. \\ 1° Cri
plaintif de celui qui gémit. Aucun gémissement à
son coeur échappé Ne le montre en mourant digne
d'être frappé, CORN. Pomp. n, 2. Si l'Espagne pleu-
rait son infanle qu'elle voyait monter sur le trône
le plus glorieux de l'univers, quels seront nos gé-
missements à la vue de ce tombeau où tous ensem-
ble nous ne voyons plus que l'inévitable néant des
grandeurs humaines? BOSS. Mar.-Thér. Il tire de
son coeur de profonds gémissements, FÉN. Tél. m.
césar, voyant sa statue [d'Alexandre] dans un tem-
ple en Espagne, lorsqu'il en avait le gouvernement
après sa préture, ne put s'empêcher de pousser des
gémissements et des soupirs en comparant le peu
de belles actions qu'il avait faites jusque-là avec les
grands exploits de ce conquérant, BOLLIN, Hist.
«îic. OEuv. t. vi, p. 629, dans POUGENS. || Terme de
dévotion. Gémissement du coeur, vif sentiment de
regret d'avoir péché. || 2° Plainte en général. Les
gémissements de l'opprimé. Louis, qui entend de si
loin les gémissements des chrétiens affligés,- BOSS.
Reine d'Anglct. Il n'y a personne de nous qui ne se
souvienne d'avoir ouï souvent raconter ce gémisse-
ment universel [ lors de l'assassinat de Henri IV] à
son père ou à son grand-père, ID. Lett. à Louis XIV,
iO juillet J676. || 3" Il se dit du cri de la colombe,
GEM
de la tourterelle. J'ai oui parler de la douceur et
du gémissement de la colombe, mais non pas de sa
cruauté ni de son rugissement, BALZ. lett. ti, liv. vi.
|| 4° Bruit, murmure, que certaines choses font en-
tendre. Le sourd gémissement des forêts. Et l'orgue
même en pousse un long gémissement, BOIL. Lutr.
m.
— HIST. xm« s. Et mes gemissemenz n'est mie
reposz [caché] vers toi, Psautier, f° 47. '
— ÉTYM. Gémir; provenç. gememen, gemimen.
t GEMMACÉ, ÉE (jè-mma-sé, sée), adj. Terme
d'histoire naturelle. Qui a l'apparence d'une pierre
gemme ou d'un bouton.
— ÉTYM. Lat. gemma, bourgeon (voy. GEMME 2).
f GEMMAIRE (jè-mmê-r') ou GEMMAL, ALE
(jè-mmal, mma-1'), adj. Terme de botanique. Qui
fait partie du bourgeon. Prolongement gemmaire.
Écailles gemmales, celles qui protègent le bour-
geon.
— ÉTYM. Gemme 2.
GEMMATION (jè-mma-sion), s. f. || i° Terme de
botanique. Développement des boutons dans les
plantes vivaces. || Époque de leur épanouissement.
|| 2° Ensemble des bourgeons d'un végétal. || Dispo-
sition générale des bourgeons.
— ÉTYM. Lat. gemmationem, de gemma (voy.
GEMME 2).
i. GEMME (jè-m'), s. f. ||i° Toute espèce de
pierres précieuses. Les métaux les plus précieux et
les gemmes les plus précieuses abondent entre les
deux tropiques. || Gemme orientale, nom donné vul-
gairement aux variétés du corindon hyalin, pour
lesquellesHauy a créé le nom de télésie, LOGOARANT.
|| 2" Adj. Se dit des pierres précieuses et du sel.
Pierre gemme, pierre qui est une gemme. Sel
gemme, sel qui ressemble à une gemme ou à des
gemmes et qui se tire des mines. On donne le nom
de sel gemme au sel fossile ; il est absolument de la
même nature que celui qui se tire de l'eau de mer
par l'évaporation ; il se trouve sous une forme so-
lide, concrète et cristallisée en amas immenses,
dans plusieurs régions du globe, BUFF. Min. t. ni,
p. 348, dans POUGENS.
— REM. L'Académie n'a gemme que comme ad-
jectif.
— HIST. xi" s.L'haume [il] lui freint où li gemme
reflambent, Ch.deÈcl. CCLXIV. ||xncs. L'aornement
de vostre corone, c'estdes jammes et despieres pre-
ciouses, ST-BERN. 672. || xme s. Et Venus [lui pro-
mit] la plus bêle feme, Qui de totes autres est geme,
FI. et Bl. 48i.||xrvB s. Si faictla gemme et fine
pierre,Commerubisetdyamens,Nat. àl'alchim. err.
582. || xve s. Dessus elle, gist une lame Faicte d'or
et de saffirs blcux; Car saffir est nommé la jameDe
loyaulté, et l'or eureux, CH. D'ORL. Bal. 70. ||xvies.
Cristal, et plusieurs autres gemmes, c'est à dire
pierres précieuses, PARÉ, t. ni, p. 635. Sel gemme,
PALISSY, 242.
— ËTYM.Provenç. et ital. gemma ; du lat. gemma,
pierre précieuse. L'ancien français geme, écrit aussi
jame, se prononçait jame, comme feme ou femme
se prononçait et se prononce famé. Gemma est rat-
taché par Curtius à yipui, être plein.
y 2. GEMME (jè-m'),s. f. Terme de botanique. Nom
donné à toutes les parties susceptibles de reproduire
un végétal. || Terme de zoologie. Nom donné à des
saillies qui naissent sur les côtés du corps des po-
lypes hydraires.
— ÉTYM. Lat. gemma, bourgeon et pierre pré-
cieuse.
\ GEMMÉ, ÉE (jè-mmé, mée), adj. Orné de pier-
reries.
— HIST. xi" s. Luisent cil haume qui à or sont
gemmé, Ch. de Roi. LXXIX. || xvie s. Et le bel esmai!
qui varie L'honneur gemmé d'une prairie, RONS. 550.
— ÉTYM. Gemme t ; provenç. gemmar, orner de
pierreries; ital. gemmare.
f GEMMEE (jè-mmé), v. a. Terme d'exploitation
de la résine. Les propriétaires de pignàdas.... mé-
nagent sur chaque hectare.... jusqu'à 200 pinsen
état d'être gemmés, c'est-à-dire de recevoir des
entailles, pour l'écoulement de la résine, DRALET,
Traité des forêts d'arbres résineux, p. H 48.
f I. GEMMIFÈRE (jè-mmi-fè-r'), adj. Terme de
minéralogie. Qui contient des pierres gemmes, des
diamants.
— ÉTYM. Gemme \, et le latin ferre, porter.
f 2. GEMMIFËRE (jè-mmi-fè-r'), adj. Terme d'his-
toire naturelle. Qui porte des gemmes, des bour-
geons.
— ÉTYM. Gemme 2, et le latin ferre, porter,
f GEMMIFORME (jè-mmi-for-m'), adj. Terme de
botanique. Qui a l'apparence d'un bourgeon
GEN
1851
— ÉTYM. Gemme 2, et forme.
•f GEMMIPARE (jè-mmi-pa-r'), adj. Terme de
botanique. Qui produit des bourgeons. || Génération
gemmipare, mode de reproduction par bourgeons
qui s'observe chez les polypes hydraires surtout,
mais aussi sur les cellules des plantes.
— ÉTYM. Gemme 2, et le latin pprere, enfanter,
f GEMMIPARIE- (jô-mroi-pa-rie), s. f. Mode de
reproduction Par des gemmes ou bourgeons.
— ÉTYM. Gemmipare. On trouve aussi gemmipa-
[ rite; mais le mot n'est pas bon, parité étant le sub-
stantif de par, pareil. *
f GEMMULATION (je mmu-la-sion), s. f. Terme
de botanique. Développement de la gemmule.
f GEMMULE (jô-mmu-l"), s. f. Terme de bota-
nique. Premier bourgeon de la plante, rudiment
de la tige croissant, par la germination, en sens in-
verse de la radicule. || On dit aussi plumûle. $ Corps
reproducteur des algues. . .
— ÉTYM. Diminutif de gemme 2
GÉMONIES (jé-mo-nie), s. f. pi. Terme d'anti
i quitè. X Rome, escalier sûr lequel on exposait les
corps des condamnés qui avaient été exécutés (étran-
■ glés) dans la prison ; de là on traînait leurs corps
avec des crocs dans le Tibre. || Fig. Le vois-tu [le
vulgaire] donnant à ses vices Les noms de toutes
les vertus, Traîner Socrate aux gémonies.... ? LA-
I MART. Méd. I, <9.
; —ÉTYSI. Lat. gemonisescalse, ou, par abréviation,
i gemonix. Les uns le tirent d'un nom propre Gemo-
■ nius, les autres de gemere, gémir. Ce qui pourrait
' donner de l'appui à cette dernière étymologie, c'est
que les gémonies étaient dites aussi gradus gemiterii.
GÉNAL, AI.E (jé-nal, na-1'), adj. Terme d'ana-
l tomie. Qui appartient aux joues. Glandes génales.
i Muscles génaux. || Trait génal, trait qui va du mi-
lieu des joues au trait nasal.
— ÉTYM. Lat. gêna, joue ; grec, yévuç. Comparez
' le sanscrit hanus, et le gothique kinnus, mâchoire,
GÊNANT, ANTE (jê-nan, nan-t'), adj. Qui gêne.
Si vous ne voulez que des liaisons de société, faites-
les à la cour, ce sont les plus agréables et les moins
gênantes, DHCLOS, Consid. Moeurs, chap. -U. On ne
■ poursuivit pas à la rigueur l'observation de cette
loi gênante, RAYNAL, Ilist. phil. xiv, B.-îl n'est pas
gênant et vous laisse une entière liberté, GENLIS,
• Théât. d'éduc. la Bonne mère, n, 3.
— ÉTYM. Gêne.
t GENCIVAL, ALE (jan-si-val, va-1'), adj. Voy
. GINGIVAL, qui est seul usité aujourd'hui.
■■ GENCIVE (jan-si-v'), s. f. Chair, tissu rougeâtre,
qui garnit les deux arcades dentaires et adhère for-
' tement au pourtour du collet des dents,
s —HIST. xm" s. Les venteuses qui sont mises de-
■ sous le menton, espurgent les dens et les enclaves,
! ALEBRANT, f° <3. Et à nous qui avions tele maladie
, venoit char pourrie es gencives, JOINV. 236. [| xvi* s.
Ce muscle prend son origine de toute la gencive la-'
, terale de la maschoire supérieure.... P.UÎÉ,iv, 9.
i — ÉTYM. Berry, gendive; provenç. gengiva, an-
■ giva ; anc. catal. gingiva ; espagn. encia ; portug.
■ et ital. gengira ; du lat. gingiva.
GENDARME (jan-dar-m'), s. m. || 1° Ancienne-
i ment. Homme de guerre à cheval armé de toutes
'■ pièces et qui avait sous ses ordres un certain nom-
> bre d'hommes à cheval. On ne connut plus que les
■ gendarmes ; le gens de pied n'avaient pas ce noni,
parce qu'en comparaison des hommes de cheval, ils
■ n'étaient point armés, VOLT. Moeurs, -38. Il [Char-
les VII] conserva des'compagnies réglées de quinze
■ cents gendarmes ; chacun de ces gendarmes devait
servir avec six chevaux, iD.ift. 80. || En ce sens, on
i écrit quelquefois gens d'armes. |[ Plus tard il s'est
i dit des cavaliers de certaines compagnies d'ordon-
. nance quoiqu'ils fussent armés à la légère. Gendar-
i mes du roi, de la reine, du dauphin, compagnies de
gendarmes qui avaient pour capitaines le roi, la
[ reine et les princes de qui elles portaient le nom.
■ Un tel sert dans les gendarmes. || Il s'est dit aussi
L d'un soldat en général. Seule j'ai par mes charmes
; Mis au joug les taureaux et défait les gendarmes,
CORN. Médée, u, -l. Mais comme elle entendit un
grand bruit de gendarmes.... MAIRET, Jlfort d'Asdrub.
: v, 2 Le lendemain, on trouva dès l'aurore Les
i deux gendarmes morts sur la statue assis, v. HUGO.
Bail. 8. || Fig. C'est un heau gendarme, s'est dit
d'un homme qui a bonne mine à cheval. Cette
■ phrase a vieilli. || Familièrement. C'est un gen-
■ darme, un vrai gendarme, c'est une femme forte et
hardie. Cette phrase est encore usitée. || Il se dit
aussi d'un bourru qui grondé sans cesse. Il a un
; oncle qui est un gendarme, un vrai gendarme.
Il 2° Aujourd'hui soldat appartenant à un corps qui
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